Dimanche
et lundi, Christiane et moi avons effectué deux sorties à Rivière-Ouelle. Les
vents ont soufflé du nord-est durant ces deux excursions, mais en étant
beaucoup moins forts lundi (heureusement!).
Le
passage du front froid durant la nuit de samedi à dimanche ne semblait pas
avoir totalement terminé son œuvre dimanche matin et l’humidité était encore
perceptible sur le fleuve autant que dans l’air ambiant. La visibilité au large
était donc loin d’être parfaite, mais tout de même assez nette pour constater
que les oiseaux ne se déplaçaient que de façon modérée. Ces quantités plutôt
modestes semblent indiquer que la migration printanière sur le fleuve tire
vraiment à sa fin, mais tout n’est pas encore terminé, loin de là! Les espèces
encore en migration ne sont simplement pas aussi visibles que pouvaient l’être
les canards plus tôt en saison.
Comme
il arrive régulièrement dans ma région, les vents du nord-est de dimanche ont
provoqué un petit mouvement migratoire chez les oiseaux de proie et
quelques-uns suivaient de très près les rives du Saint-Laurent. Le printemps
2015 avait été particulièrement fructueux pour les goélands dans la région, ce
qui indiquait sûrement une forte période de frai des capelans. En 2016,
nous avons assisté à un retour à la normale chez les goélands avec des quantités
variables d’une excursion à une autre.
À
Rivière-Ouelle, dimanche le 22 mai,
nous avons observé 73 espèces entre 5 h 00 et 10 h 50.
En voici un aperçu :
- 21 Oies des neiges
- 4 Canards chipeaux
- 3 Canards souchets
- 1 Fuligule à tête rouge – Un mâle peu farouche qui nageait tranquillement sur un étang a même accepté de se laisser photographier.
Fuligule
à tête rouge (Redhead – Aythya americana)
Rivière-Ouelle – 22 mai
2016 © Claude Auchu |
- 4 Fuligules milouinans
- 33 Eiders à duvet
- 2 Macreuses à front blanc
- 11 Macreuse brunes
- 21 Macreuses à bec jaune
- 2 Hareldes kakawis
- 112 Plongeons catmarins
- 3 Plongeons huards
- 11 Grands Hérons
- 4 Urubus à tête rouge
- 2 Pygargues à tête blanche – Un immature de première année en migration était suivi de près par un adulte. Les mentions d’adulte aussi tard au printemps sont encore rares dans la région.
- 3 Éperviers bruns
- 6 Petites Buses
- 2 Pluviers argentés
- 5 Pluviers semipalmés
- 7 Chevaliers grivelés
- 1 Bécasseau variable
- 3 Bécasseaux violets – Que se soit à la fin de mai ou encore en novembre, les rochers bordant le bout du quai demeurent l’endroit le plus facile d’accès dans la région où chercher des Bécasseaux violets.
Bécasseau
violet (Purple Sandpiper – Calidris
mariitima)
Rivière-Ouelle – 22 mai
2016 © Claude Auchu |
- 23 Bécasseaux minuscules
- 3 Labbes parasites – Ils étaient beaucoup moins portés à se déplacer que la semaine dernière. Ces oiseaux ont été vus posés à l’eau, en vol nonchalant ou encore à la poursuite d’un Goéland à bec cerclé.
- 5 Guillemots marmettes
- 83 Petits Pingouins
- 2 Mouettes tridactyles – Elles ont probablement été poussées jusqu’à nous par les vents du nord-est.
- 8 Mouettes de Bonaparte
- 200 Goélands à bec cerclé
- 200 Goélands argentés
- 3 Goélands bruns – Encore trois immatures en plumage de première année trouvés un peu partout sur le territoire.
- 10 Goélands marins
- 1 Grand Pic
- 6 Geais bleus
- 15 Hirondelles bicolores
- 1 Hirondelle de rivage
- 6 Hirondelles rustiques
- 2 Moqueurs chats
- 1 Paruline noir et blanc
- 1 Paruline à joues grises
- 3 Parulines masquées
- 4 Parulines flamboyantes
- 6 Parulines jaunes
- 1 Paruline bleue
- 20 Parulines à croupion jaune
- 1 Paruline à gorge noire
- 3 Bruants familiers
- 28 Bruants chanteurs
- 11 Bruants à gorge blanche
- 32 Carouges à épaulettes
- 20 Quiscales bronzés
- 1 Vacher à tête brune
- 2 Orioles de Baltimore – En plus du mâle qui protège un territoire depuis une semaine, un autre mâle en migration a aussi été rencontré tout près du fleuve.
- 10 Tarins des pins
- 37 Chardonnerets jaunes
Le
vent du nord-est qui soufflait encore lundi avait perdu beaucoup de sa force,
étant même pratiquement nul par moment. Le taux d’humidité de l’air avait
également baissé, ce qui nous a fourni des conditions presque parfaites pour
notre matinée à Rivière-Ouelle. Confortablement installés au bout du quai
durant 4 h 30, nous avons pu constater à quel point les vagues de la
veille, même si elles n’étaient pas particulièrement importantes, nous avaient
fait rater bien des volatiles. Profitant de ce fleuve tranquille, plusieurs
oiseaux étaient posés à l’eau et se laissaient doucement porter par la marée.
Parmi
les faits saillants de la journée, notons un fort mouvement de Guillemots
marmettes, une espèce régulière à Rivière-Ouelle depuis moins de 15 ans.
Alors que les populations de bien des oiseaux sont en chute libre, il est
agréable d’assister à la colonisation de la région par une nouvelle espèce!
Un
autre fait marquant de l’excursion aura simplement été notre décompte de Labbe
parasite. Il n’est pas toujours facile de compter ces oiseaux lorsqu’ils sont
en pause plutôt qu’en déplacement dans la région. La matinée de lundi nous a montré
à quel point les quantités que nous notons peuvent parfois être sous-estimées.
Tôt lundi matin, nous avons observé à plusieurs reprises des labbes en vol très
loin au large, mais qui finissaient toujours par se poser à l’eau. À ce moment,
la marée finissait de monter et les oiseaux dérivaient donc vers l’amont. Mais,
lorsqu’elle a commencé à redescendre, des labbes possiblement déjà notés
revenaient vers nous. Devrions-nous prendre le risque de les compter en double?
Les chiffres que Christiane avait notés avec tant de rigueur indiquaient que
notre décompte était rendu à 15 labbes, ce qui nous semblait peut-être un
peu élevé. Nous avons donc décidé de reprendre le décompte à zéro en ne notant
que les labbes qui descendaient le fleuve. Durant l’heure qui a suivi, nous
avons dû pousser le zoom de l’oculaire au maximum à plusieurs reprises pour
repérer les labbes qui étaient posés sur l’eau toujours très loin au large. Finalement,
si les 15 oiseaux notés durant la première partie de l’excursion nous
avaient presque semblé exagérés, sachez que le deuxième décompte nous a donné
un surprenant 35 Labbes parasites! Nous notons toujours les oiseaux
rencontrés avec le maximum de soins afin que nos excursions soient
représentatives. Nous constatons cependant trop souvent que ces chiffres ne
sont vraiment qu’approximatifs!
Notre
excursion à Rivière-Ouelle du lundi 23
mai s’est étirée de 4 h 40 à 13 h 05 et s’est terminée
avec un total de 82 espèces, incluant :
- 32 Oies des neiges
- 3 Bernaches du Canada
- 1 Canard chipeau
- 58 Eiders à duvet
- 17 Macreuses à front blanc
- 21 Macreuses brunes
- 225 Macreuses à bec jaune – Ces macreuses étaient sûrement présentes au même endroit dimanche, mais le vent et les vagues les gardaient hors de vue.
- 4 Garrots à œil d’or
- 145 Plongeons catmarins – Encore une fois, de petits groupes de catmarins vocalisaient bruyamment au large du quai.
- 13 Plongeons huards – Une quantité surprenante de huards ont été observés loin au large, dérivant parmi les catmarins, les labbes et les goélands. Règle générale, les huards se tiennent beaucoup plus près de la rive.
Plongeon huard (Common Loon – Gavia immer)
Rivière-Ouelle – 23 mai
2016 © Claude Auchu |
- 4 Fous de Bassan
- 96 Cormorans à aigrettes
- 8 Grands Hérons
- 9 Urubus à tête rouge
- 1 Petite Buse
- 1 Marouette de Caroline
- 5 Pluviers semipalmés
- 2 Pluviers kildirs
- 5 Chevaliers grivelés
- 35 Labbes parasites – Une belle quantité!
- 88 Guillemots marmettes – Il s’agit du plus grand nombre de marmettes que nous ayons vu à Rivière-Ouelle jusqu’à maintenant! C’est le 16 décembre 1992 que j’ai observé mon premier individu dans la région, ce qui pouvait très bien s’inscrire dans les mouvements vers le Haut-Saint-Laurent que les alcidés font parfois tard à l’automne. Ma deuxième mention a été effectuée le 2 juin 1998 et, à partir de ce moment, l’espèce est vite devenue annuelle à Rivière-Ouelle.
- 171 Petits Pingouins
- 70 gros alcidés sp – Avec autant de pingouins et de marmettes, il est certain que les gros alcidés volant trop loin du rivage n’ont pu être tous identifiés.
- 1 Guillemot à miroir
- 12 Mouettes tridactyles
- 1 Mouette de Bonaparte
- 800 Goélands à bec cerclé
- 200 Goélands argentés
- 1 Goéland arctique
- 4 Goélands bruns – Un immature en plumage de première année, deux de deuxième année et un de troisième année.
- 1 Goéland bourgmestre
- 7 Goélands marins
- 32 sternes sp – De petits groupes de sternes trop loin pour être identifiées ont aussi été vues devant le quai. Les probabilités qu’il s’agisse de Sternes arctiques sont loin d’être faibles!
- 1 Colibri à gorge rubis
- 1 Crécerelle d’Amérique
- 1 Moucherolle des aulnes
- 1 Moucherolle phébi
- 1 Viréo à tête bleue
- 1 Viréo mélodieux – En regardant un oriole construire son nid, nous avons vu un Viréo mélodieux qui transportait lui-aussi des matériaux! Je ne croyais pas que ce viréo commençait à nicher aussi tôt!
- 14 Geais bleus
- 14 Mésanges à tête noire
- 3 Sittelles à poitrine rousse
- 1 Sittelle à poitrine blanche – Une sittelle fréquente encore la mangeoire qui l’a nourri durant tout l’hiver. Cette espèce est maintenant presque commune en hiver dans la région, mais redevient rare aussitôt que le printemps pointe le bout de son nez.
- 2 Moqueurs chats
- 1 Paruline des ruisseaux
- 11 Parulines masquées
- 9 Parulines flamboyantes
- 1 Paruline à collier
- 6 Parulines à tête cendrée
- 5 Parulines jaunes
- 1 Paruline bleue
- 5 Parulines à croupion jaune
- 14 Bruants à gorge blanche
- 1 Goglu des prés
- 23 Carouges à épaulettes
- 41 Quiscales bronzés
- 1 Vacher à tête brune – Sur un terrain où de nombreux passereaux se préparent à nicher, une femelle de vacher faisait sa tournée… N’oublions pas que cette espèce dépose ses œufs dans le nid d’autres oiseaux chanteurs!
- 2 Orioles de Baltimore – Grâce à notre ami Gilles, le couple d’orioles de Rivière-Ouelle nichera encore cette année dans un gros nid construit avec de nombreux bouts de corde de coton! Le nouveau nid en construction se trouve à seulement 1 m 50 sous celui de l’an dernier!
Oriole
de Baltimore (Baltimore Oriole – Icterus galbula)
Rivière-Ouelle
– 23 mai 2016 © Claude Auchu
|
- 38 Chardonnerets jaunes
- 3 Moineaux domestiques
Deux
sorties à Rivière-Ouelle en deux jours, n’est-ce pas exagéré au moment où les
passereaux sont communs partout? Peut-être, mais le quai (pour ne parler que de
lui) est tellement invitant qu’il est souvent difficile pour nous de débuter
nos journées ailleurs. Nous sommes vraiment choyés d’avoir un site
ornithologique aussi riche que le quai de Rivière-Ouelle à seulement quelques
kilomètres de la maison!!! Que se soit pour ses spécialités ornithologiques ou
simplement pour la quiétude de l’endroit, une visite au quai se termine
rarement sans une anecdote à raconter.
Bien sûr, le quai n’est pas
le seul site d’intérêt à Rivière-Ouelle. Après tout, lundi matin, nous n’y avons
séjourné que la moitié du temps passé dans la municipalité. Les passereaux, les
oiseaux de proie, les limicoles et les autres bêtes à plumes ne sont jamais
laissés de côté… mais le quai vaut à lui seul le détour!