Puisque
nous sommes en hiver (quelqu’un au Québec en doute-t-il?), le succès de nos
excursions ne tient souvent qu’à un fil. Pour moi, une sortie ornithologique n’est
réussie que lorsqu’elle offre une idée réaliste des espèces et des quantités
d’oiseaux présents dans le secteur visité. Durant les périodes les plus froides
de l’hiver, les oiseaux ne s’activent souvent qu’au minimum afin d’économiser
leur énergie et deviennent donc plus difficiles à trouver. La neige qui tombe peut
aussi réduire grandement notre champ de vision. Réussir à avoir un portrait
fidèle des populations d’oiseaux peut donc représenter tout un défi! Bien sûr,
chaque hiver est différent, mais je me doute bien que celui de 2016-17 ne
se classera pas parmi les plus fructueux. Peu importe le froid, la neige, le
vent et le manque d’oiseaux (…c’est ça le pire!), nous continuerons à faire nos
petites tournées ornithologiques avec entrain. Les comptes rendus sur ce blogue
risquent cependant d’être courts et répétitifs…
La
semaine dernière, j’écrivais qu’il y a présentement plus d’oiseaux rares au
Québec que d’observateurs pour les trouver. Nous avons eu un autre bel exemple
alors que, pour la deuxième fin de semaine consécutive, j’ai appris le vendredi
qu’une rareté fréquentait une mangeoire à La Pocatière! Après un Cardinal
à poitrine rose, voilà qu’un Bruant des prés venait de faire son apparition! Le
concept de rareté est bien sûr relatif et un Bruant des prés en plein mois de
décembre mérite amplement ce titre. Ce bruant est un nicheur commun, voire
abondant, dans la région et il est peut-être même la seule espèce champêtre
dont les populations n’ont pas trop perdu de plumes depuis 30 ans. Il faut
dire qu’une simple touffe d’herbes en bordure d’un fossé est suffisante pour
abriter son nid. Il nous quitte habituellement à la mi-octobre et, dans la
région, je n’ai vu l’espèce qu’à deux reprises en novembre. Un tel oiseau
apparaissant à la mi-décembre laisse entrevoir tout ce qui se cache encore ici
et là! Gardons l’œil ouvert!!!
Notre
seule véritable excursion de la fin de semaine s’est déroulée samedi matin à
La Pocatière. Les conditions étaient vraiment hivernales et le mercure est
demeuré autour de -17°C durant les trois courtes heures passées sur le terrain.
Nous avons débuté l’excursion en visitant le poste d’alimentation qui accueille
le Bruant des prés depuis quelques jours. Nous n’avons pas eu à attendre longtemps
avant que la vedette des lieux fasse son apparition. Le pauvre oiseau faisait
plutôt pitié à voir par ce grand froid et passait tout son temps accroupi sur
ses talons à manger du millet. Il était tout de même très vif et farouche et, à
l’arrivée d’un Geai bleu, il s’est envolé loin de la haie qui semblait être son
refuge.
Nous
avons complété l’excursion en visitant un boisé très tranquille où seules
quelques mésanges ont fait acte de présence.
Samedi le 17 décembre, nous avons trouvé les
espèces suivantes à La Pocatière entre 7 h 40 et
10 h 45 :
- 1 Gélinotte huppée
- 6 Pigeons bisets
- 18 Tourterelles tristes
- 3 Pics chevelus
- 6 Geais bleus
- 4 Grands Corbeaux
- 24 Mésanges à tête noire
- 70 Étourneaux sansonnets
- 38 Jaseurs boréaux
- 1 Bruant des prés – Cinq ans auparavant, presque jour pour jour, nous étions au même endroit à admirer un Urubu noir!
Bruant
des prés (Savannah Sparrow – Passerculus
sandwichensis)
La Pocatière – 17
décembre 2016 © Claude Auchu |
- 3 Durbecs des sapins
- 8 Gros-becs errants
- 4 Moineaux domestiques
La
matinée de dimanche, avec sa succession de neige, de grésil et même de verglas,
nous a forcé à écourter notre sortie. À La Pocatière, nous avons tout de
même aperçu notre premier Harfang des neiges de l’hiver. Une petite vague de
harfangs semble d’ailleurs avoir atteint la région depuis une semaine; on m’a
signalé trois autres oiseaux entre Saint-Roch-des-Aulnaies et Saint-Denis. Les
premiers harfangs arrivent habituellement dans la région dès la mi-novembre.