Les conditions météorologiques rencontrées lors de nos
sorties ornithologiques n’ont vraiment pas été faciles cette dernière fin de
semaine. La température est descendue jusqu’à -24°C et les vents, surtout eux!,
ont atteint les 60 km/h. Avec tout ça, des conditions de blizzard ont été
souvent présentes, ce qui limitait grandement la visibilité. D’ailleurs, tôt
dimanche matin à partir du quai de Rivière-Ouelle, nous avons vu le blizzard
arriver de l’ouest; c’était un spectacle magnifique, mais le succès de notre
excursion a été grandement hypothéqué!
Auparavant, la courte promenade de samedi à travers la
ville de La Pocatière s’est effectuée sous une neige souvent épaisse. Je
vous fais grâce des espèces rencontrées qui sont, finalement, à peu de choses
près les mêmes que la semaine dernière. Dans ces conditions difficiles, nous
avons entendu trois bruants que nous n’avons pu voir et identifier. Deux
étaient probablement les Bruants chanteurs découverts ces dernières semaines;
l’identité du troisième reste encore à confirmer.
Dimanche matin, le ciel était encore clair au lever du
soleil et les montagnes de Charlevoix particulièrement lumineuses de l’autre
côté du fleuve. L’arrivée du blizzard nous a cependant empêchés d’être aussi
efficaces que nous l’aurions espéré et l’excursion a fini par ressembler à une
lente promenade en voiture!
Voici la trop courte liste des oiseaux rencontrés durant
nos pérégrinations entre La Pocatière, Rivière-Ouelle et Saint-Pacôme dimanche
le 14 février :
- 5 Perdrix grises – Avec si peu d’oiseaux visibles, ces cinq perdrix nous ont permis de sauver la face! À Rivière-Ouelle, elles se nourrissaient avidement sous un conifère, sans être effrayées par notre présence à moins de sept mètres d’elles. Il va sans dire que nous les avons observées et photographiées depuis l’intérieur de la voiture afin de ne pas les déranger inutilement.
Perdrix grises (Gray
Partridges – Perdix perdix)
Rivière-Ouelle – 14
février 2016 © Christiane Girard |
Perdrix grises (Gray
Partridges – Perdix perdix)
Rivière-Ouelle – 14
février 2016 © Christiane Girard |
- 9 Tourterelles tristes
- 3 Harfangs des neiges
- 2 Geais bleus
- 1 Corneille d’Amérique
- 1 Grand Corbeaux
- 19 Mésanges à tête noire
- 15 Étourneaux sansonnets
- 300 Plectrophanes des neiges
- 1 Bruant à gorge blanche – Probablement à cause du temps froid, le Bruant à gorge blanche était de retour à la mangeoire de notre voisin, nous ne l’avions pas vu depuis le 2 janvier. Entre temps, un autre avait été trouvé à l’autre extrémité de la ville.
- 8 Chardonnerets jaunes
- 1 Moineau domestique
Ce fut une bien petite fin de
semaine ornithologique, mais tout à fait classique du milieu de l’hiver. Il
faut dire que les conditions rencontrées samedi et dimanche ressemblaient
fortement à ce que nous avons connu durant tout l’hiver 2014-15. Il y a un an,
la température maximale moyenne des deux premières semaines de février n’avait
été que de -14°C alors que -7 constitue la normale. Pour la même
période cette année, nous sommes en plein sur la normale, en grande partie à
cause du froid des 12, 13 et 14 février. Alors, ne nous plaignons surtout
pas!
Lundi matin, j’ai appris que
le Pic maculé serait encore présent au même endroit où nous l’avons vu au début
de décembre et durant la deuxième moitié de janvier! J’ai croisé le
propriétaire de la mangeoire qui m’a assuré qu’il voit le pic (« celui
avec le ventre "jaunasse" et la gorge rouge ») pratiquement tous
les jours!!!
Le retour du Bruant à gorge
blanche et du Pic maculé m’a ramené à l’esprit une question que je me suis posé
pendant longtemps : les oiseaux savent-ils vraiment où se trouve leur
mangeoire? Il est évident que les oiseaux aussi mobiles que les mésanges et les
Gros-becs errants connaissent l’emplacement de cette source d’alimentation gratuite.
Mais lorsque les espèces totalement dépendante d’une mangeoire s’en éloignent
lors d’un redoux, parviendront-elles à la retrouver? Au fil des ans, de
nombreux indices m’ont indiqué qu’elles réussissent sans trop de problème à y
revenir (à moins qu’elles ne trouvent mieux ailleurs!). Je me souviens en
particulier d’une Paruline à croupion jaune qui avait essayé d’hiverner aux
Escoumins en 2000-01. Une mangeoire située près de l’embouchure de la rivière
semblait être sa seule source d’alimentation et, à chaque jour, nous
réussissions à la voir sans top attendre. En plein mois de janvier, nous avions
donc été particulièrement surpris de la trouver à une autre mangeoire située
600 mètres plus loin, de l’autre côté de la rivière et de la
route 138 et 40 mètres plus haut (en haut de la côte à Essipit, pour
ceux qui connaissent l’endroit)!!! Pourtant, la paruline était de retour à sa
mangeoire habituelle dès le lendemain. Il ne faut donc pas sous-estimer les
ressources des oiseaux. Ils n’ont pas le choix, leur vie en dépend!
En
terminant, j’ai appris qu’un Grand Héron avait séjourné à La Pocatière
jusqu’en janvier et que nous passions tout près de lui à tous les jours en nous
rendant au travail! Si nous réussissons à ne pas voir un Grand Héron, ce doit
être bien facile de rater un simple passereau!!!