Nous venons de connaître une autre fin de semaine avec des
températures au-dessus de la normale saisonnière. Dimanche, dès le lever du
jour, nous nous serions vraiment crus le 31 mars plutôt que le
31 janvier! D’ailleurs, Christiane m’a fait remarquer que, ces derniers
jours, les corneilles étaient plus souvent en couple près de potentiels sites
de nidification plutôt qu’en petits groupes dans leurs lieux habituels
d’alimentation hivernale. Il s’agit d’un comportement normal chez certains de
nos oiseaux durant les redoux de la deuxième moitié de l’hiver, mais il me
semble qu’il est un peu tôt en janvier pour avoir la nidification en tête! Dès
que le froid reviendra, les oiseaux retrouveront vite leurs habitudes de
saison.
En attendant, nous essayons de profiter du temps anormalement
doux à notre manière. Samedi, nous avons effectué notre traditionnel petit
voyage à Dégelis. Dimanche, malgré un fort vent du sud plutôt agaçant, nous
avons visité Rivière-Ouelle rapidement avec peu de résultat.
Mais, avant samedi et dimanche, il y avait vendredi! Ayant
l’après-midi libre, je suis allé rendre visite au Pic maculé qui tente
d’hiverner à La Pocatière. Mon attente fut de courte durée (ce qui n’est
pas toujours le cas avec cet individu) et c’est avec soulagement que je peux
affirmer qu’il devrait se rendre sans problème jusqu’au mois de février!
Voici donc les quelques espèces rencontrées à
La Pocatière vendredi le 29 janvier :
- 10 Pigeons bisets
- 6 Tourterelles tristes
- 1 Pic maculé
- 1 Pic chevelu
- 5 Corneilles d’Amérique
- 5 Mésanges à tête noire
- 2 Sittelles à poitrine rousse
- 4 Étourneaux sansonnets
- 1 Bruant chanteur
- 4 Chardonnerets jaunes
- 3 Moineaux domestiques
L’hiver dernier, nous avions
dû remettre encore et encore notre visite à Dégelis tellement les fins de
semaine glaciales se succédaient. Le printemps est finalement arrivé avant que
nous ayons eu le temps de nous y rendre. Cette année, par contre, c’est plutôt
le contraire : l’hiver est tellement doux que la question était plutôt de
savoir si les canards, qui sont la raison d’être de ce détour hors de notre
circuit habituel, allaient être concentrés sur place! Rappelons que la rivière
Madawaska ne gèle jamais entièrement entre l’extrémité sud du lac Témiscouata
et le Nouveau-Brunswick, ce qui permet à plusieurs espèces de canards d’hiverner
sur place. Les espèces les plus régulières sont les Garrots à œil d’or et les
Canards colverts, suivis des Garrots d’Islande (un de leurs rares sites
d’hivernage réguliers en eau douce au Québec) et des Grands Harles. Des espèces
plus inusitées sont aussi trouvées presque à chaque hiver! Pour nous, une
visite à Dégelis est une belle façon de couper l’hiver en deux mais, cette
année, personne ne sait s’il a vraiment débuté!
Samedi le 30 janvier, nous avons observé les
21 espèces suivantes à Dégelis entre 7 h 45 et
12 h 00 :
- 1 Canard noir
- 36 Canards colverts – C'est toujours au barrage construit entre le lac et la rivière que nous effectuons notre première halte en arrivant à Dégelis. Cette fois, aucun goéland n’était sur place pour nous accueillir, mais trois petits groupes de Canards colverts et un Canard noir sont arrivés du lac et ont suivi la rivière en direction de la ville. Ils ont probablement passé la nuit dans une zone du lac encore libre de glace.
- 21 Garrots à œil d’or – Relativement rares cette fois, ils étaient peut-être rassemblés sur une section inaccessible de la rivière.
- 18 Garrots d’Islande – Les Garrots d’Islande, eux, étaient bien en évidence. Nous avons compté onze mâles et sept femelles, dont plusieurs en parade. Comme à chacune de nos visites hivernales à Dégelis depuis 2010, nous avons également vu un hybride mâle G. d’Islande X G. à œil d’or. Serait-ce toujours le même individu qui revient hiver après hiver?
Garrots d’Islande (Barrow’s
Goldeneyes – Bucephala islandica)
Dégelis – 30
janvier 2016 © Claude Auchu |
- 8 Harles couronnés – Un bon total pour cette espèce, avec quatre mâles adultes, un mâle immature et trois femelles.
- 10 Grands Harles
Grands Harles (Common
Mergansers – Mergus merganser)
Dégelis – 30
janvier 2016 © Claude Auchu |
- 2 Pygargues à tête blanche – Un adulte et un immature au plumage brisé profitaient eux aussi de la rivière et de tout ce qu’elle a à offrir.
Pygargue à tête blanche (Bald
Eagle – Haliaeetus leucocephalus)
Dégelis – 30
janvier 2016 © Claude Auchu |
- 2 Goélands marins
- 38 Pigeons bisets
- 1 Pic chevelu
- 20 Geais bleus
- 21 Corneilles d’Amérique
- 60 Grands Corbeaux – Dont 43 volant autour du pygargue immature!
- 11 Mésanges à tête noire
- 2 Sittelles à poitrine rousse
- 2 Grimpereaux bruns
- 40 Étourneaux sansonnets
- 1 Junco ardoisé
- 5 Sizerins flammés
- 42 Chardonnerets jaunes – Les chardonnerets semblent aussi communs dans le Témiscouata que dans le Kamouraska cet hiver!
- 10 Gros-becs errants
Je l’ai déjà dit et je le
répète : si je devais déménager loin des rives du fleuve Saint-Laurent et
que j’avais le choix de ma nouvelle demeure, c’est sûrement Dégelis que je
choisirais. C’est un endroit avec un potentiel ornithologique vraiment
incroyable!!!
La semaine dernière, nous
avions préféré les visites en forêt à notre habituelle sortie à Rivière-Ouelle.
Ce fut le retour à la normale cette fin de semaine même si ce site si riche de
mars à décembre n’est souvent que l’ombre de lui-même en plein cœur de l’hiver.
La température était encore très douce et le fleuve présentait de grandes zones
libres de glace, mais le vent fort du sud semblait avoir encouragé les oiseaux
à demeurer cachés.
Notre promenade à
Rivière-Ouelle fut donc très courte en ce dimanche 31 janvier, ne nous
permettant d’y voir que :
- 14 Pigeons bisets
- 7 Corneilles d’Amérique
- 8 Grands Corbeaux
- 6 Mésanges à tête noire
- 70 Étourneaux sansonnets
- 43 Jaseurs boréaux
- 40 Plectrophanes des neiges
- 6 Bruants hudsoniens – Un total de six Bruants hudsoniens étaient présents à deux mangeoires que nous inspectons pourtant régulièrement depuis le début de l’hiver (et qui ne sont pas entretenues régulièrement). D’où arrivaient-ils donc??? Il faut dire que des Bruants hudsoniens réussissent parfois à hiverner dans la région sans avoir à visiter de mangeoire. En les voyant, nous n’avons pas pu nous empêcher de penser : « Quelles autres espèces restent à découvrir??? »
- 12 Chardonnerets jaunes
Habituellement, le mois de février ne sert qu’à attendre l’arrivée de mars. Seul le débarquement possible de quelques fringillidés poussés hors des forêts du nord par une pénurie de nourriture pimente parfois cet intermède hivernal. Cette année, par contre, l’apparition inattendue d’oiseaux comme les Bruants hudsoniens aussi tard durant l’hiver donne déjà au mois de février une tournure inhabituelle. On verra bien…!