La
première fin de semaine de notre été ornithologique s’est déroulée sous un
épais brouillard. Comment fait-on pour observer les oiseaux lorsque la
visibilité est limitée à moins de 100 mètres? C’est simple : on
s’adapte!
Samedi
matin, notre but premier était de nous rendre à Rivière-Ouelle afin de profiter
des derniers oiseaux aquatiques en migration. Ce n’est qu’au moment de notre
départ que nous nous sommes rendus compte à quel point le brouillard était
dense! En moins d’une minute, nous avons changé nos plans et nous nous sommes
dirigés vers le village de Sainte-Louise pour une longue randonnée à vélo.
Durant
l’été, il est tout à fait normal que plus de 90% des observations se
fassent à l’oreille, surtout en milieu forestier. Samedi matin, avec ce
brouillard, nous n’avons pas vraiment eu le choix; nous n’avons commencé à
utiliser nos jumelles que quatre heures après le début de l’excursion! Durant
la première partie de notre tournée, les oiseaux ne nous semblaient pas
particulièrement abondants, mais nous avons tout de même terminé l’excursion avec
de belles quantités de parulines, indiquant qu’elles étaient simplement bien
réparties sur le territoire. Nous n’avons croisé que très peu d’individus
encore en migration, les Parulines obscures qui chantaient partout dans la
ville de La Pocatière durant les derniers jours nous ont quitté pour rejoindre
les forêts de conifères.
Nous
avons parcouru 30 kilomètres à vélo sur le territoire de Sainte-Louise samedi le 4 juin pour y trouver
66 espèces entre 5 h 10 et 11 h 35, dont les
suivantes :
- 1 Canard branchu
- 6 Urubus à tête rouge
- 5 Pluviers kildirs
Pluvier
kildir (Killdeer – Charadrius vociferus)
Sainte-Louise – 4 juin
2016 © Claude Auchu |
- 2 Bécassines de Wilson – Un matin brumeux et des champs remplis de rosée s’accordent toujours très bien avec des cris de bécassines entendues au loin.
- 3 Colibris à gorge rubis
- 5 Pics maculés
- 2 Pics mineurs
- 4 Pics chevelus
- 5 Pics flamboyants
- 2 Faucons émerillons
- 6 Piouis de l’Est – C’est avec un plaisir non dissimulé que nous avons entendu ces six piouis chantant dans différentes érablières! C’est une autre espèce dont les populations ont diminué de manière significative depuis mes débuts en ornithologie. Il y a quelques années à peine, des piouis nichaient dans n’importe quelle forêt possédant quelques grands arbres feuillus. Maintenant, on ne les trouve que dans les plus grandes érablières.
- 40 Moucherolles des aulnes
- 10 Moucherolles tchébecs
- 7 Moucherolles phébis
- 2 Tyrans tritris
- 1 Viréo à tête bleue
- 1 Viréo mélodieux
- 55 Viréos aux yeux rouges
- 9 Hirondelles bicolores
- 1 Hirondelle de rivage
- 12 Hirondelles à front blanc – Ces douze hirondelles construisaient leur nid sur une seule et même vieille grange de bois.
- 19 Hirondelles rustiques
- 2 Merlebleus de l’Est
- 25 Grives fauves
- 1 Grive solitaire
- 1 Grive des bois
- 7 Moqueurs chats
- 77 Jaseurs d’Amérique – À leur arrivée dans la région aux derniers jours de mai, tout juste au moment où les pommiers sont en fleurs, les jaseurs sont vus régulièrement en petits groupes. On en entend deux ou trois dans un arbre et, lorsqu’ils s’envolent, on se rend compte qu’ils étaient en fait une trentaine!
- 32 Parulines couronnées – Une Paruline couronnée à chaque kilomètre? Ce serait plutôt deux au kilomètre puisque la moitié du trajet se trouvait en milieu champêtre.
- 1 Paruline noir et blanc
- 3 Parulines obscures
- 3 Parulines tristes
- 32 Parulines masquées
- 28 Parulines flamboyantes
- 29 Parulines à tête cendrée
Paruline
à tête cendrée (Magnolia Warbler – Setophaga
magnolia)
Sainte-Louise – 4 juin
2016 © Claude Auchu |
- 8 Parulines à gorge orangée
- 20 Parulines jaunes
- 25 Parulines à flancs marron
- 9 Parulines bleues
- 11 Parulines à gorge noire
- 34 Bruants familiers
- 23 Bruants des prés
- 30 Bruants chanteurs
- 28 Bruants à gorge blanche
- 2 Cardinaux à poitrine rose
- 17 Goglus des prés
- 95 Carouges à épaulettes
- 1 Sturnelle des prés
- 45 Quiscales bronzés
- 2 Vachers à tête brune
Après
la superbe soirée de samedi, nous avions bon espoir que la matinée de dimanche
nous soit favorable. Mais, dimanche matin, pas de chance!... le brouillard était
de retour! Nous avons peut-être retardé notre départ (90 minutes
supplémentaires de sommeil peuvent aussi être agréables!), mais nous nous
sommes tout de même dirigés vers Rivière-Ouelle. Nous avons dû débuter par la
tournée forestière et l’inspection des rivages, ce qui s’est tout de même
révélé favorable puisque la marée commençait tout juste à baisser. Des groupes
de goélands étaient présents un peu partout, occupés à digérer les nombreux
capelans gobés au lever du jour.
La
visibilité était encore très limitée lorsque nous avons entrepris la section
maritime de notre excursion. Aucun Plongeon catmarin n’a été vu, même s’il en
reste sûrement quelques centaines dans notre secteur. Nous aurions bien aimé revoir
des labbes suspects comme ceux laissés non-identifiés la semaine dernière et,
cette fois-ci, prendre le temps de les étudier attentivement. Mais les aléas de
Dame Nature font partie du jeu et nous sommes prêts à les accepter (en autant
que ça n’arrive pas trop souvent!).
À
Rivière-Ouelle, dimanche le 5 juin,
notre récolte s’est limitée à 56 espèces trouvées entre 6 h 20 et
10 h 50. En voici une partie :
- 9 Oies des neiges
- 60 Bernaches du Canada
- 16 Eiders à duvet
Eiders
à duvet (Common Eiders – Somateria
mollissima)
Rivière-Ouelle – 5 juin
2016 © Claude Auchu |
- 2 Macreuses à bec jaune
- 3 Plongeons huards
- 2 Urubus à tête rouge
- 2 Busards Saint-Martin – Les busards nous semblent étrangement rares dans la région cette année.
- 1 Pluvier kildir
- 1 Chevalier grivelé
- 2 Guillemots marmettes
- 19 Petits Pingouins
- 48 Mouettes de Bonaparte
- 300 Goélands à bec cerclé
- 300 Goélands argentés
- 3 Goélands bruns – Trois immatures, dont un en plumage de première année. Les deux autres portaient quelques plumes gris ardoisé sur le dos et les grandes couvertures alaires, ce qui indiquerait qu’ils en sont à leur deuxième année.
- 15 Goélands marins
- 2 Sternes caspiennes – La sterne de la semaine dernière se serait-elle trouvée un conjoint (ou une conjointe)? Lorsque nous les avons repérés, un des oiseaux volait avec un poisson dans le bec. La deuxième sterne suivait de près tout en criant, mais sans aucune trace d’agressivité. Ce long vol louvoyant ressemblait fortement à un vol nuptial! Elles se sont également posées durant quelques secondes en tenant le cou étiré et la tête bien droite. Au Québec, la Sterne caspienne niche localement sur la Basse-Côte-Nord et, depuis peu, dans les îles de Contrecœur. Dans la région de La Pocatière, les seuls sites de nidification qui pourraient l’intéresser sont déjà largement dominés par les Goélands argentés…
Sternes
caspiennes (Caspian Terns – Hydroprogne
caspia) et Goélands argentés (Herring Gulls – Larus argentatus)
Rivière-Ouelle – 5 juin
2016 © Claude Auchu |
- 2 Pics flamboyants
- 6 Moucherolles des aulnes
- 1 Moucherolle tchébec
- 1 Viréo mélodieux
- 3 Hirondelles bicolores
- 2 Hirondelles rustiques
- 2 Moqueurs chats
- 60 Étourneaux sansonnets
- 5 Parulines masquées
- 4 Parulines flamboyantes
- 1 Paruline à tête cendrée
- 5 Parulines jaunes
- 2 Parulines à croupion jaune
- 2 Parulines à calotte noire
- 32 Carouges à épaulettes
- 37 Quiscales bronzés
- 1 Vacher à tête brune
- 32 Tarins des pins
- 25 Chardonnerets jaunes
Nous avons peut-être connu un printemps tardif, mais les oiseaux n’ont pas attendu l’arrivée de la chaleur pour commencer à nicher. Après les Tarins des pins il y a un mois, c’est maintenant au tour des jeunes Grands Corbeaux, Merles d’Amérique, Étourneaux sansonnets et Quiscales bronzés de quitter leur nid. Une nouvelle génération se prépare déjà à nous tenir occupés!