Pour
une deuxième fin de semaine consécutives, nous avons eu droit à des conditions d’observation
vraiment hivernales. Nous avons même atteint ‑22,9°C samedi matin, ce qui
représente à ma grande surprise la température la plus froide de l’hiver 2016‑17
(ce qui signifie également que cet hiver a été malgré tout relativement doux)!
Il y a eu bien sûr des redoux dignes du mois de mars, mais le froid qui a suivi
la pluie a transformé la neige en glace. Les oiseaux essaient malgré tout de se
faufiler jusqu’à nous, comme en fait foi le Quiscale bronzé présent dans notre
cour le 5 mars et qui représente pour moi une nouvelle date d’arrivée hâtive,
battant celle établie le 10 mars 1985, il y a donc 32 ans. Autre
événement encourageant : le 4 mars, un Grand Corbeau transportait une
branchette pour son nid.
Malgré
ces conditions difficiles, ma fin de semaine ornithologique avait tout de même
bien débuté, tôt vendredi matin le
10 mars. En me rendant à mon travail (à pied, bien entendu), j’ai eu
la surprise d’entendre les cris soutenus d’un Bec‑croisé des sapins! J’ai
immédiatement levé les yeux vers le ciel en espérant le voir, mais c’est plutôt
une Pie‑grièche grise que j’ai repérée. Pendant qu’elle quittait le secteur
d’un vol direct, le bec‑croisé continuait à crier en volant en cercle au-dessus
de moi, mais en restant toujours hors de vue. Pour être aussi nerveux, j’ai
l’impression que le bec‑croisé est passé bien près de servir de déjeuner à la
pie‑grièche!
Samedi,
comme il se doit, nous avons fait une petite tournée ornithologique. Puisque
les conditions ne se prêtaient guère à une sortie le long du fleuve, nous avons
dû opter pour une autre tournée en forêt. Les oiseaux n’y étaient pas plus
communs que durant l’hiver qui s’achève (enfin, j’espère qu’il achève!), mais faire
un peu d’exercice avec une paire de jumelles autour du cou nous a fait le plus
grand bien. Effectivement, les oiseaux n’étaient pas très démonstratifs et le
vent glacial soufflant de l’ouest avec force n’avait rien pour les inciter à
sortir. Même les Mésanges à tête noire ont été difficiles à trouver!
Heureusement, quelques mangeoires se trouvaient sur notre route.
Samedi le 11 mars, nous avons réussi à voir
les oiseaux suivants à La Pocatière entre 8 h 00 et 11 h 00 :
- 1 Gélinotte huppée
- 8 Pigeons bisets
- 3 Tourterelles tristes
- 1 Pic mineur
- 1 Pic chevelu
- 9 Geais bleus
- 200 Corneilles d’Amérique – Un groupe dense de corneilles était perché du côté abrité d’un petit bosquet de conifères situé en plein champ.
- 5 Grands Corbeaux
- 9 Mésanges à tête noire
- 30 Étourneaux sansonnets
- 16 Durbecs des sapins
- 1 Roselin familier – Toujours aussi insaisissable dans la région, un mâle a trouvé la motivation nécessaire pour chanter à pleins poumons juste au moment où nous sortions de la maison!
- 15 Chardonnerets jaunes
- 2 Gros-becs errants
- 1 Plectrophane des neiges
- 3 Carouges à épaulettes – Ces trois mâles faisaient vraiment pitié à voir, cherchant des graines dans la neige glacée sous une mangeoire. J’espère que les risques qu’ils prennent pour arriver les premiers aux meilleurs sites de nidification en valent vraiment la peine! Selon mes données, les premiers carouges arrivent maintenant dans la région en moyenne une semaine plus tôt que durant les années 1980!
Côté
météo, la matinée de dimanche a été à peine plus chaude que celle de samedi.
Nous nous sommes tout de même rendus à Rivière‑Ouelle où, après une rapide
inspection, nous avons pris la décision de poursuivre notre route vers l’est jusqu’à
Saint‑Germain. Avec le froid et le vent, tout était particulièrement tranquille
dans les champs, même dans le secteur où des centaines d’étourneaux ont hiverné
et servi de repas aux Éperviers de Cooper et aux Faucons gerfauts. Pourquoi
donc se sont-ils dispersés? Est-ce la pression des rapaces qui était rendue
insoutenable ou encore l’arrivée prochaine de l’équinoxe printanier les a
poussés à s’éparpiller?
Notre
promenade entre Rivière-Ouelle et Saint-Germain nous aura procuré les quelques
espèces suivantes dimanche le 12 mars :
- 6 Perdrix grises – Elles étaient rassemblées discrètement le long d’une grange à Kamouraska.
- 1 Gélinotte huppée
- 1 Harfang des neiges
- 3 Geais bleus
- 48 Corneilles d’Amérique
- 3 Grands Corbeaux
- 14 Alouettes hausse-col – Les alouettes qui ont hiverné dans la région sont maintenant rejointes par leurs congénères arrivant du sud. La neige glacée dans les champs limite sûrement l’accès à la nourriture pour tous ces oiseaux.
Alouette hausse-col (Horned Lark – Eremophila alpestris)
Kamouraska – 12 mars
2017 © Claude Auchu |
- 8 Mésanges à tête noire
- 6 Étourneaux sansonnets – On est loin des 1000 individus vus le 29 janvier dernier!
- 14 Moineaux domestiques – Un petit groupe de 14 moineaux était présent sur une ferme de Saint-Germain. Les moineaux sont de plus en plus rares dans la région et c’est toujours une satisfaction pour nous de trouver de nouvelles populations. Il s’agit peut‑être d’une espèce introduite en Amérique par erreur, mais elle fait partie de nos vies depuis tellement longtemps que nous avons développé une sorte d’affection pour elle!
- 6 Durbecs des sapins
- 5 Plectrophanes des neiges
Encore un peu de courage pour nous et, surtout, pour les oiseaux. Le printemps finira bien par arriver!