Le hasard faisant parfois bien les choses, nous n’avions
de toute façon pas de temps disponible samedi pour « aller aux
oiseaux ». Nous comptions bien nous reprendre dimanche, mais encore
fallait-il que la météo nous en donne la chance. Il s’en est fallu de peu pour
que nous passions une fin de semaine sans avoir la chance de faire une sortie
ornithologique profitable (honnêtement, nous aurions sûrement réussi à en faire
une, peu importe les conditions…)!
Heureusement pour nous,
dimanche en fin d’avant-midi, la neige a cessé de tomber. Rapidement, nous nous
dirigeons encore une fois vers Rivière-Ouelle. J’aurais bien aimé faire un peu
de forestier et voir ainsi quelques bruants, roitelets et peut-être une
paruline. Mais la neige au sol, les arbres qui allaient dégouter sur nos têtes
et, surtout, le vent empêchant d’entendre les oiseaux nous ont plutôt fait
opter pour une autre séance de birding maritime. Le vent fort du nord-est qui
nous aurait tant nuit en forêt peut devenir un allié en bordure du fleuve (si
on réussit à s’en abriter quelque peu…)! Même si, en avril, nous ne sommes pas
dans une période propice aux oiseaux pélagiques déplacés vers l’intérieur comme
ce peut être le cas à l’automne, il est toujours intéressant de voir comment
les différentes espèces s’adaptent à ces conditions extrêmes.
À 12 h 10, nous faisons
notre entrée sur le territoire de Rivière-Ouelle. Pour nous, il s’agit déjà de
quelque chose de particulier : habituellement, c’est plutôt vers cette
heure que nous quittons la municipalité! Nos visites à Rivière-Ouelle en
après-midi sont en effet très rares puisque c’est surtout le matin que les
déplacements des oiseaux sont intéressants, en plus de bénéficier d’un
éclairage de derrière au lever du soleil et de l’absence de promeneurs. Déjà,
en arrivant au quai, première surprise : il y avait très peu de neige au
sol en bordure du fleuve. Il y avait sûrement de nombreux petits passereaux
bien cachés pour en profiter.
Nous nous sommes
installés rapidement au quai pour scruter le large. Dès le premier coup d’œil,
nous avons compris que les oiseaux n’étaient pas intéressés à se laisser
secouer par le vent en cet après-midi! Pas de Harle huppé, ni de garrot et presqu’aucun
eider. Seules les éternelles Macreuses à bec jaune remontaient rapidement le
fleuve avec le vent en poupe. La visibilité était excellente et, à défaut d’un
grand nombre d’oiseaux, nous avons au moins pu savourer les espèces présentes.
Nous sommes demeurés
trois heures à Rivière-Ouelle dimanche le 22 avril, ce qui nous aura
permis de voir 39 espèces, dont :
- 2 Bernaches cravants
- 27 Bernaches du Canada
- 38 Canards noirs
- 5 Canards colverts
- 6 Fuligules à collier
- 5 Eiders à duvet
- 2 Macreuses à front blanc
- 4 Macreuses brune
- 700 Macreuses à bec jaune – En plus des oiseaux en déplacement, plusieurs autres surfaient sur les vagues au large du quai.
- 5 Hareldes kakawis
- 3 Harles couronnés
- 115 Grands Harles – Ils étaient pratiquement tous cachés très près du rivage dans la rivière, bien abrités des vents.
- 232 Plongeons catmarins – Seuls quelques individus avaient été vus jusqu’à ce qu’un cargo, naviguant plus près de la côte qu’à l’habitude, en fasse lever plus de 200! Il semble donc que les catmarins se cachaient du vent parmi les grosses vagues au large du quai?!?
- 1 Plongeon huard – C’est étrange mais cet oiseau robuste arrive toujours dans la région un mois après son fragile cousin catmarin!
- 1 Grèbe jougris
- 131 Cormorans à aigrettes
- 2 Buses pattues
- 3 Crécerelles d’Amérique
- 1 Faucon émerillon – Un vigoureux petit mâle dévorait avec appétit le seul Plectrophane des neiges de l’après-midi.
Faucon émerillon et sa proie, un Plectrophane des neiges – Rivière-Ouelle – 22 avril 2012 © Claude Auchu |
- 5 Goélands arctiques – Ils circulaient loin au large du quai, possiblement les seuls oiseaux qui semblaient avoir été déplacés par les vents.
- 4 Pics flamboyants
- 30 Merles d’Amérique
- 68 Étourneaux sansonnets
- 12 Juncos ardoisés
- 30 Carouges à épaulettes
- 48 Quiscales bronzés