vendredi 6 juillet 2012

...et Saint-Onésime dans le sens de la largeur!

Après avoir parcouru Saint-Onésime dans le sens de la longueur dimanche matin, c’est plutôt dans sa largeur que nous nous sommes enfoncés lundi! Une grande partie de la forêt de la partie sud de la municipalité est mixte, mais il existe quelques portions où les conifères dominent largement. Je devrais peut-être plutôt dire « dominaient » puisqu’une invasion de scies à chaîne il y a quelques années a grandement réduit les plus belles parties de ces boisés. Mais l’état du sol à certains endroits semble ne laisser pousser que les conifères et les repousses se composent surtout d’épinettes et de sapins.
C’est là, dans les bûchers, qu’une petite population de Parulines à couronne rousse se reproduit depuis plus de 15 ans. Elles y étaient encore cette année, même si elles semblent s’être légèrement déplacées, probablement en réponse aux buissons qui ressemblent de plus en plus à des arbres. Il est amusant de voir à quel point les espèces ont changé en passant des érablières, visitées dimanche, aux forêts conifériennes de lundi matin. Le cœur de ces deux sites ne se trouvent pourtant qu’à 7 kilomètres l’un de l’autre. La liste d’oiseaux qui suit comporte surtout des oiseaux associés aux conifères, souvent avec des quantités qui m’ont surpris (comme pour le Troglodyte des forêts, la Grive à dos olive et la Paruline à tête cendrée). Pourtant, nous avons trouvé que certains secteurs, surtout ceux traversés à l’aller et au retour, étaient plutôt silencieux.
Durant la randonnée, nous avons aussi traversé un petit secteur que je trouve particulièrement dépaysant. Moi qui ai parfois la prétention (!) d’avoir tout vu autour de La Pocatière, je me suis laissé charmer par un petit étang de castor rempli de Lentilles d’eau et de Callas des marais et entouré d’arbres secs. En plus, le chant d’un Moucherolle à côtés olive ajoutait un élément supplémentaire à cet atmosphère particulier. Vraiment, un dépaysement total tout près de chez moi! En plus, nous avons rencontré 20 espèces de parulines durant notre promenade, ce qui est excellent pour un si petit territoire en plein cœur de l’été!

Nous avons patrouillé Saint-Onésime entre 5 h 20 et 10 h 30 ce lundi 2 juillet pour y trouver 65 espèces. Voici les principales :
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 1 Moucherolle à côtés olive – Ce n’est pas la première année où nous croisons un mâle chanteur près de l’étang de castor. À ma connaissance, c’est le seul site accessible où cette espèce niche encore près de La Pocatière!
  • 3 Moucherolles à ventre jaune
  • 4 Viréos à tête bleue
  • 20 Viréos aux yeux rouges
  • 2 Mésangeais du Canada
  • 4 Geais bleus
  • 1 Grand Corbeau
  • 3 Mésanges à tête noire
  • 2 Mésanges à tête brune
  • 10 Sittelles à poitrine rousse
  • 23 Troglodytes des forêts
  • 7 Roitelets à couronne dorée
  • 12 Roitelets à couronne rubis
  • 4 Merlebleus de l’Est – Ils se trouvaient dans un rang habité.
  • 9 Grives fauves
  • 35 Grives à dos olive
  • 17 Grives solitaires
  • 18 Merles d’Amérique
  • 3 Parulines couronnées
  • 1 Paruline des ruisseaux
  • 2 Parulines noir et blanc
  • 2 Parulines obscures
  • 24 Parulines à joues grises
  • 2 Parulines tristes
  • 21 Parulines masquées
  • 9 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines à collier
  • 37 Parulines à tête cendrée – Omniprésentes autant dans les parties les plus conifériennes que dans les forêts mixtes.
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 2 Parulines à gorge orangée
  • 3 Parulines jaunes
  • 4 Parulines à flancs marron
  • 7 Parulines bleues
Paruline bleue – Saint-Onésime – 2 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 9 Parulines à couronne rousse – Toutes des mâles chanteurs.
  • 6 Parulines à croupion jaune
  • 2 Parulines à gorge noire
  • 6 Parulines du Canada
Paruline du Canada – Saint-Onésime – 2 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 2 Parulines à calotte noire – Une autre espèce rarement trouvée en été dans la région.
Paruline à calotte noire (femelle) – Saint-Onésime – 2 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 6 Bruants fauves – Il est très inhabituel de voir (et surtout d’entendre) ce gros bruant ici en été. Pour cette espèce également, je ne connais pas d’autres sites de nidification accessibles dans la région (mais paraît-il qu’il niche dans les îles de Kamouraska… que je ne considère pas comme étant un site « accessible »!).
  • 4 Bruants chanteurs
  • 7 Bruants de Lincoln
  • 38 Bruants à gorge blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 1 Passerin indigo – Un petit détour par une plantation de jeunes pins nous a permis de trouver un mâle chanteur adulte de Passerin indigo, un oiseau totalement inattendu! Si nous avions été en voiture plutôt qu’à vélo, nous l’aurions sûrement manqué… Il s’agit de notre troisième passerin dans la région cette année, après un oiseau à Saint-Gabriel il y a deux semaines et un autre à Rivière-Ouelle le 20 mai dernier.
  • 8 Roselins pourprés
  • 1 Bec-croisé bifascié
Vous l’aurez peut-être deviné, certaines espèces comme le Bruant chanteur ou encore la Paruline jaune ont été observées en nous rendant ou en revenant des forêts de conifères. Ce n’est pas lors de n’importe quelle excursion à Saint-Onésime en été que l’on réussit à voir plus de Bruants fauves que de Bruants chanteurs! Mais, en parcourant Saint-Onésime de long en large, il est possible de passer ainsi d’un extrême à l’autre!

Finalement, quel est ce petit être très laid photographié à Saint-Onésime dimanche matin? Il s’agit bien sûr d’une Paruline jaune juvénile! En juillet, nous allons être témoins de la sortie du nid de dizaines de jeunes passereaux tous aussi affreux les uns que les autres. À ce moment, ils arborent leur premier vrai plumage, celui qui succède au duvet qu’ils portaient dans le nid. Ce sont eux que nous appelons les juvéniles. Pourquoi ce plumage a-t-il toujours une apparence aussi négligée? Peut-être est-il simplement fragile parce qu’il ne sera porté que durant moins d’un mois… Heureusement, une mue partielle (du corps et de la tête, mais pas les ailes ni la queue) aura lieu rapidement, donnant à ces oiseaux leur plumage dit « de premier hiver ». Celui-là sera beaucoup plus élégant et caractéristique. Les plumages juvéniles sont portés durant si peu de temps que la grande majorité des guides d’identification ne se donnent même pas la peine de les illustrer ou de les mentionner!
Pour la Paruline jaune de la photo, les caractéristiques les plus sûres pour la reconnaître sont le liséré jaune des rémiges primaires (que l’on voit bien dans l’ombre que la branche laisse sur l’oiseau) et les marques jaunes visibles sous la queue. Ces critères sont d’ailleurs toujours caractéristiques de la Paruline jaune, peu importe l’âge ou le sexe.
Paruline jaune juvénile – Saint-Onésime – 1er  juillet 2012 © Claude Auchu
Et, pour les annales, il est inhabituel de voir une Paruline jaune déjà hors du nid un 1er juillet dans la région!