À la mi-mars, nous sommes un peu en hiver et un
peu au printemps. Les oiseaux migrateurs avancent une journée, mais semblent
reculer le lendemain. C’est aussi le moment de l’année où les chutes de neige
sont les plus imposantes (et les plus lourdes à pelleter!). Cette période de
l’année est un peu comme un mur à franchir avant la liberté. Mais il y a
toujours des oiseaux à rechercher et c’est avec enthousiasme que nous nous retrouvons
à l’extérieur, peu importe les conditions.
Mercredi matin, j’ai eu le plaisir de faire une
petite tournée à Rivière-Ouelle en compagnie de mon vieil ami Bernard
Desmeules. Après une nuit de pluie parfois forte et de température douce, nous
n’avons été qu’à demi-surpris de devoir négocier avec des bancs de brouillard
tôt en matinée. Le soleil a cependant tôt fait de reprendre sa place pour nous offrir
une excellente visibilité. Les canards tant espérés nous ont fait faux bond,
mais la présence de trois Bernaches cravants hâtives a quelque peu compensé.
Nous avons parcouru Rivière-Ouelle entre
6 h 40 et 10 h 30 mercredi
le 16 mars pour y voir les espèces suivantes :
- 3 Bernaches cravants – Ma mention la plus hâtive pour cette espèce dans la région était auparavant le 20 mars 2010. Durant mon séjour sur la Haute-Côte-Nord, où cette espèce est abondante, j’avais réussi à voir des cravants aussi hâtivement que le 12 mars (en 2002).
- 1 Fuligule milouinan
- 20 Grands Harles
- 1 Harle huppé
- 8 Goélands à bec cerclé
- 18 Goélands argentés
- 1 Goéland arctique
- 15 Goélands marins
- 5 Pigeons bisets
- 3 Tourterelles tristes
- 2 Harfangs des neiges
- 1 Pic mineur
- 3 Geais bleus
- 30 Corneilles d’Amérique
- 6 Grands Corbeaux
- 6 Mésanges à tête noire
- 2 Sittelles à poitrine rousse
- 40 Étourneaux sansonnets
- 2 Carouges à épaulettes
Le froid est arrivé en même temps que la fin de
semaine. Comme nous l’avions fait il y a deux semaines, Christiane et moi avons
profité du retour des températures hivernales pour visiter un site tout aussi
hivernal pour nous : les forêts conifériennes de Saint-Onésime. À notre
départ de La Pocatière au lever du soleil, il ne faisait que -10°C et le
thermomètre de la voiture avait même plongé jusqu’à -18° une fois rendu à
destination!!! Malgré ce froid, nous avons tout de même réussi à déceler
plusieurs signes printaniers dans le comportement des espèces rencontrées.
Ainsi, à Saint-Onésime samedi le 19 mars, les oiseaux suivants savaient déjà que le
printemps est à notre porte :
- 1 Tourterelle triste – Une présence surprenante de cette espèce près d’une minuscule mangeoire loin en forêt laisse croire qu’il s’agit d’un oiseau recherchant un territoire de nidification. Nous serions bien surpris qu’elle ait passé l’hiver à cet endroit.
- 4 Pics mineurs
- 1 Pic chevelu
- 2 Mésangeais du Canada – Même en cette froide matinée de la mi-mars, un oiseau avait le bec plein de matériaux pour son nid! Puisqu’il s’agissait de fines brindilles ou de fibres de lichen, le nid devait être déjà pratiquement terminé. Le mésangeai est connu pour nicher très tôt, des nids actifs ont déjà été trouvés dès la deuxième semaine de mars. C’est la première fois que nous sommes témoins de transport de matériaux par un mésangeai.
Mésangeai du Canada
(Gray Jay – Perisoreus canadensis)
Saint-Onésime – 19 mars 2016 © Claude Auchu |
- 21 Geais bleus
- 35 Corneilles d’Amérique – Même en pleine forêt à plus de 18 kilomètres du fleuve, un petit mouvement de corneilles migratrices étaient visibles haut dans le ciel.
- 7 Grands Corbeaux
- 21 Mésanges à tête noire
- 1 Mésange à tête brune
- 7 Sittelles à poitrine rousse
- 4 Étourneaux sansonnets
- 1 Junco ardoisé – Bien installé au soleil près du sommet d’une épinette, un junco chantonnait.
- 3 Durbecs des sapins
- 15 Sizerins flammés
- 38 Gros-becs errants
Le froid persistait encore dimanche matin, mais ce
ne fut pas suffisant pour modifier nos plans. L’absence quasi complète de vent
et un beau soleil pour marquer l’équinoxe ont même rendu cette sortie à
Rivière-Ouelle particulièrement agréable.
Dimanche
le 20 mars, entre 6 h 40 et 11 h 25, ce
sont ces 25 espèces que nous avons croisées durant notre passage à
Rivière-Ouelle :
- 42 Bernaches du Canada – Ces oiseaux auraient été considérés comme hâtifs pour la région n’eut été de la présence de quantités surprenantes de l’espèce en Beauce.
- 14 Canards noirs
- 1 Macreuse à bec jaune – C’est toujours la première espèce de macreuse à nous revenir au printemps. Je me suis amusé à calculer la date moyenne d’arrivée des trois espèces de macreuses pour les dix dernières années. Mes données indiquent le 25 mars (du 13 mars au 5 avril) pour la Macreuse à bec jaune, le 16 avril (du 9 au 21 avril) pour la Macreuse à front blanc et le 23 avril (du 11 avril au 16 mai) pour la Macreuse brune qui arrive invariablement la dernière.
- 17 Grands Harles
- 19 Perdrix grises – Nous avons croisé coup sur coup deux compagnies de dix et de neuf perdrix. Nous avons d’ailleurs vu le premier groupe à deux reprises durant notre excursion, à quatre heures d’intervalle, et les oiseaux étaient présents exactement au même endroit, à 10 mètres de la route!
Perdrix grise (Gray
Partridge – Perdix perdix)
Rivière-Ouelle – 20 mars 2016 © Claude Auchu |
- 200 Goélands à bec cerclé – Durant notre séjour au quai, nous avons pu assister à un beau petit déplacement de Goélands à bec cerclé.
- 17 Goélands argentés
- 1 Goéland arctique
- 10 Goélands marins
- 5 Pigeons bisets
- 2 Tourterelles tristes
- 2 Harfangs des neiges – Les harfangs sont beaucoup plus discrets depuis que les corneilles ont envahi la région. Il est encore possible de les voir haut perché à l’aube, mais ils descendent se cacher au sol dès le lever du soleil.
- 4 Pics mineurs
- 50 Corneilles d’Amérique
- 1 Grand Corbeau
- 9 Alouettes hausse-col – Je ne sais pas si ces oiseaux sont des hivernants locaux ou des migrateurs, mais ce fut très agréable de les entendre dans cet atmosphère printanier. Les oiseaux de la sous-espèce nicheuse praticola avaient l’habitude d’arriver dans la région dès les premiers jours de mars et leurs notes tintantes égayaient toujours mes premières sorties printanières. Comme bien d’autres oiseaux champêtres, ils ont presque déserté notre territoire et il nous faut maintenant attendre le passage de la sous-espèce nordique au début de mai pour entendre des alouettes. À ce moment, nous avons bien d’autres oiseaux en tête et l’atmosphère n’est plus le même…
- 13 Mésanges à tête noire
- 4 Sittelles à poitrine rousse
- 88 Étourneaux sansonnets
- 80 Plectrophanes des neiges
- 1 Carouge à épaulettes
- 2 Quiscales bronzés
- 7 Becs-croisés bifasciés – En longeant un boisé, Christiane m’a fait remarquer la présence de cônes d’épinettes au sol. Un peu plus loin, des bruits de craquement nous ont permis de découvrir un petit groupe des Becs-croisés bifasciés qui, en se nourrissant, jetaient les cônes par terre. Ce sont donc eux les coupables…!
Bec-croisé
bifascié (White-winged Crossbill – Loxia leucoptera)
Rivière-Ouelle – 20 décembre 2016 ©
Claude Auchu |
- 7 Sizerins flammés
- 2 Chardonnerets jaunes
Après un hiver plutôt pauvre en fringillidés, il est plaisant de voir les Roselins pourprés et les Tarins des pins réapparaître autour de la ville. J’ai maintenant hâte de voir si un passage de Sizerins flammés se fera sentir durant les prochaines semaines. Les dizaines de milliers d’individus qui ont été vus en migration l’automne dernier devront bien remonter vers le nord tôt ou tard. J’espère qu’ils passeront par ici! Pour l’instant, ils se font attendre…