jeudi 26 juillet 2012

Enfin quelques martinets!

Une des « Occupations autres » mentionnées à la fin de mon message précédent nous obligeait à nous rendre à Québec lundi. Voilà une bonne raison pour faire un court arrêt à Montmagny, en particulier à son marais aménagé par Canards Illimités. À la fin de juillet, il est normal que les oiseaux y soient limités en nombre et en variété, mais certaines espèces nicheuses s’y trouvent à la limite nord-est de leur aire de nidification québécoise. C’est donc toujours un arrêt payant pour des observateurs aussi locaux que Christiane et moi!

Juste avant l’arrivée d’un orage, lundi le 23 juillet, une petite heure passée à Montmagny nous a fourni :
  • 9 Canards branchus
  • 3 Canards noirs
  • 125 Canards colverts
  • 6 Sarcelles d’hiver
  • 1 Érismature rousse – Un mâle adulte encore en plumage nuptial. Paraît-il qu’une femelle était aussi dans les parages. Je n’ai pas en mémoire de mention de nidification de l’érismature à cet endroit, mais le potentiel du site est énorme…
  • 11 Grèbes à bec bigarré – Quatre familles se partageaient l’étang.
  • 1 Bihoreau gris
  • 3 Gallinules d’Amérique – Trois beaux adultes. À La Pocatière, je ne connais qu’une seule mention crédible de la gallinule, un oiseau que des observateurs beaucerons m’avaient montré le 15 mai 1988. La ville de Montmagny n’est pourtant distante de La Pocatière que de 58 kilomètres!
  • 1 Petit Chevalier – Le seul individu observé survolait les chutes. Dans un mois, ils seront quelques centaines à cet endroit!
  • 2 Bécasseaux minuscules
En quittant ce site, je me désolais encore une fois de l’absence d’étangs d’eau douce bordés de quenouilles dans ma ville! Est-ce que la gallinule, la foulque, le Troglodyte des marais ou même le Petit Blongios se rendraient jusque chez moi si leur habitat y était présent?

En attendant que la prochaine glaciation laisse un vaste marécage dans ma cour, nous avons profité de la belle matinée de mercredi pour aller visiter Saint-Pacôme à vélo. Là aussi, et on s’y attendait, les oiseaux chantaient très peu, mais nous avons croisé plusieurs oiseaux juvéniles, certains attirés par les arbres en fruits tout le long de notre trajet. En plus du village toujours bien garni d’arbres matures, Saint-Pacôme est aussi traversé par la rivière Ouelle bordée, elle-même, de bosquets de grands saules et de hêtres. C’est un secteur qui réserve souvent des surprises en toutes saisons… lorsqu’on trouve le temps d’aller l’explorer!
C’est justement le temps qui nous a un peu manqué cet été, à moins que le problème ne soit plutôt le nombre de sites à visiter versus le temps disponible!?! Toujours est-il qu’aussi tard en saison, la surprise de cette excursion fut un petit groupe de Martinets ramoneurs. Je visite ce secteur à vélo depuis plus de 25 ans sans jamais y avoir noté l’espèce de manière aussi remarquable. La veille, à La Pocatière, nous avions justement visité le site où j’ai fait mes tout débuts en ornithologie en juillet 1975. À cette époque, le martinet était abondant dans ma ville et il était en quelque sorte une de mes espèces fétiches. Comme nous nous y attendions, nous n’avons pas vu un seul individu… À part quelques oiseaux vus en mai et juin, les martinets semblent avoir désertés La Pocatière cette année. Plusieurs facteurs semblent être en cause pour expliquer la diminution du martinet au Québec. Le plus étrange est probablement la rencontre de l’espèce avec l’ouragan Wilma en octobre 2005. Vous trouverez sur ce lien des descriptions et des photos à faire frémir sur ce phénomène! Nos oiseaux n’ont vraiment pas la vie facile…

Pour revenir à Saint-Pacôme, les 4 h 10 de notre promenade du mercredi 25 juillet nous aurons permis de voir 44 espèces dont :
  • 1 Chevalier solitaire
  • 18 Tourterelles tristes
  • 12 Martinets ramoneurs – Le groupe d’au moins 12 martinets faisait continuellement des allers-retours au-dessus d'un vieux quartier (secteur King/Harding) du village. Il existe sûrement dans ce secteur des cheminées dignes de nos martinets!
Martinet ramoneur adulte. L’oiseau est en pleine mue, d’où l’encoche visible au mileu de chaque aile.
– Saint-Pacôme – 25 juillet 2012 © Claude Auchu
Martinet ramoneur juvénile. Chez les oiseaux nés cet été, les rémiges primaires ont toutes le même âge
et aucune encoche n'est visible.
– Saint-Pacôme – 25 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Pic mineur
  • 4 Pics flamboyants
  • 13 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle phébi
  • 16 Viréos aux yeux rouges
  • 6 Geais bleus
  • 3 Merlebleus de l’Est
  • 2 Grives solitaires
  • 29 Merles d’Amérique
  • 26 Jaseurs d’Amérique
  • 13 Parulines masquées
  • 8 Bruants familiers
  • 6 Bruants des prés
  • 43 Bruants chanteurs
  • 6 Bruants à gorge blanche
  • 2 Goglus des prés
  • 27 Carouges à épaulettes
  • 1 Oriole de Baltimore
Pas de trace des Hérons verts. Saint-Pacôme est le site où j’ai vu ce petit héron avec le plus de régularité dans la région.

Pour la matinée de jeudi, nous avions au menu une randonnée sur les battures à La Pocatière. Malgré un petit vent du sud-ouest, les conditions étaient assez supportables pour nous permettre de parcourir avec plaisir dans les deux sens les six kilomètres de la piste cyclable entre le cap Martin et la minuscule rivière Saint-Jean.

En ce jeudi 26 juillet, nous avons inscrit 39 espèces au feuillet, dont les suivantes :
  • 9 Oies des neiges
  • 3 Bernaches du Canada
  • 41 Sarcelles d’hiver
  • 1 Plongeon huard – Les plongeons sont beaucoup plus rarement notés à La Pocatière qu’à Rivière-Ouelle!
  • 20 Cormorans à aigrettes
  • 7 Grands Hérons
  • 5 Urubus à tête rouge
  • 2 Pygargues à tête blanche – Un immature en plumage de 2e année était présent sur les battures tôt le matin. Par la suite, en fin d’avant-midi, Christiane a repéré un oiseau à sa première année à partir de la fenêtre de notre salon!
Pygargue à tête blanche immature en plumage de première année. 
– La Pocatière – 26 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 1 Faucon émerillon
  • 9 Bruants de Nelson
  • 45 Bruants chanteurs
  • 5 Bruants des marais
  • 100 Carouges à épaulettes
  • 1 Tarin des pins – Notre premier depuis le 12 juillet… Les graines de conifères seront rares l’hiver prochain? Les tarins aussi!
  • 21 Chardonnerets jaunes
Ce ne fut qu’une petite sortie, mais qui est typique de la saison et de la région. Depuis une semaine, nous avons aussi rencontré quelques petits groupes mixtes de passereaux. La saison de nidification semble avoir été très fructueuse. Logiquement, il devrait donc y avoir plus d’oiseaux en déplacement cet automne. Mais ce seront encore les conditions météorologiques qui décideront si nous seront en mesure de savourer ces migrations. Si la température reste aussi sèche et douce qu’elle le fut durant les dernières semaines, il y a de fortes chances que les oiseaux nous survolent sans avoir à faire escale… Ce sera à voir!

lundi 23 juillet 2012

Catmarins, fous et... Sizerin flammé!?!

Après quelques journées de temps sec, nous avions bien hâte qu’arrive la fin de semaine pour profiter enfin de ces belles conditions avant l’arrivée de l’humidité. Samedi, nous nous sommes donc précipités vers Rivière-Ouelle où nous avons pu profiter d’une magnifique matinée presque sans vent. La visibilité au large du quai n’était pas à son meilleur, mais quelques efforts nous ont fourni de belles quantités pour certaines espèces, à défaut d’une grande variété. L’approche de l’automne ornithologique se fait déjà bien sentir et le nombre de passereaux chanteurs est de plus en plus limité. C’est ce que donne une saison de nidification hâtive!

Cette visite à Rivière-Ouelle s’est déroulée samedi le 21 juillet entre 5 h 10 et 10 h 25 et nous aura donné 64 espèces. En voici quelques-unes :
  • 1 Oie des neiges
  • 3 Canards chipeaux
  • 1 Canard d’Amérique
  • 25 Canards noirs
  • 15 Canards colverts
  • 1 Canard pilet
  • 49 Macreuses à front blanc
  • 2 Macreuses brunes
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 2 Harles couronnés
  • 108 Plongeons catmarins – Avec une marée à sa hauteur maximale peu après notre arrivée au quai, Christiane a pu s’amuser à compter les oiseaux un à un comme elle aime le faire. C’est ainsi que nous avons réussi à atteindre cet excellent total, probablement mon maximum dans la région en été. La moitié de ces catmarins était simplement posée à l’eau, certains se chamaillant bruyamment.
Plongeons catmarins – Rivière-Ouelle – 21 juillet 2012 © Claude Auchu
Plongeons catmarins – Rivière-Ouelle – 21 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 16 Plongeons huards
  • 55 Fous de Bassan – Il s’agit presqu’exclusivement d’adultes qui remontaient le fleuve. Comme il arrive régulièrement, les oiseaux n’ont commencé à apparaître qu’une heure après le lever du soleil (les fous sont des lève-tard!). Peu avant notre départ du quai vers 7 h 15, ils ont commencé à redescendre le fleuve ayant atteint entre-temps la limite de l’eau salée acceptable pour eux. Et, encore une fois, un petit groupe de Bélugas était présent devant nous en même temps que les fous. Certaines espèces d’oiseaux sont tellement prévisibles…
  • 105 Cormorans à aigrettes – Contrairement aux catmarins, ceux-là me semblent plus discrets cet été. Probablement qu’avec les jeunes qui quittent le nid, les quantités augmenteront durant les prochaines semaines… en tout cas, je l’espère!
  • 18 Grands Hérons
Grands Hérons... et Cerf de Virginie – Rivière-Ouelle – 21 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 3 Urubus à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Faucon émerillon
  • 2 Pluviers semipalmés
  • 1 Chevalier grivelé
  • 4 Bécasseaux minuscules
  • 1 Mouette de Bonaparte
  • 400 Goélands à bec cerclé
  • 20 Goélands argentés
  • 10 Goélands marins
  • 42 Petits Pingouins
  • 5 Guillemots à miroir
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Pic flamboyant
  • 1 Pic mineur
  • 4 Moucherolles des aulnes
  • 2 Tyrans tritris
  • 34 Hirondelles de rivage
  • 17 Hirondelles rustiques
  • 3 Grives fauves
  • 3 Grives à dos olive
  • 1 Grive solitaire
  • 4 Sittelles à poitrine rousse
  • 145 Étourneaux sansonnets
  • 30 Jaseurs d’Amérique
  • 1 Bruant de Nelson
  • 32 Bruants chanteurs
  • 10 Bruants à gorge blanche
  • 30 Carouges à épaulettes
  • 72 Quiscales bronzés
  • 3 Roselins pourprés
  • 1 Sizerin flammé – Je ne vous l’avais pas dit mais, mardi le 10 juillet dernier, nous avions entendu un sizerin lancer son cri caractéristique à plusieurs reprises en survolant La Pocatière! Si j’avais passé la chose sous silence (bien que nous ayons complété un feuillet d’observations quotidiennes… bien entendu!), c’est que je m’attendais à en trouver d’autres avant la fin de l’été. C’est ce qui est arrivé ce samedi matin, alors qu’un oiseau a été entendu pendant que nous étions au quai de Rivière-Ouelle. Ces présences, bien qu’elles ne soient pas inédites, m’agacent un peu parce qu’elles sont entourées de bien des mystères, sûrement assez pour élaborer un peu plus sur le sujet…
…Tout d’abord, que font ces sizerins ici en plein été? De toute évidence, ils errent dans leur aire d’hivernage plutôt que dans la toundra où ils devraient être en été! Ce n’est pas la première fois que des sizerins sont trouvés aussi loin de leur aire normale de nidification durant la saison chaude. Personnellement, j’ai déjà vu des sizerins à La Pocatière ou à Rivière-Ouelle entre juin et août en 1995, 2003, 2007 et 2010. Ce n’est donc pas un incident isolé! Pour moi, le plus étrange, c’est que la presque totalité des individus que j’ai pu voir de près durant ces années étaient encore en plumage juvénile, celui qu’ils portent en quittant le nid. Ces oiseaux seraient donc nés près de La Pocatière, mais où exactement? Officiellement, la partie de l’aire de nidification régulière du Sizerin flammé située la plus près de ma région se trouve dans le parc national de la Gaspésie. À cet endroit, les sommets des monts Chic-Chocs leur offrent une toundra alpine qui semble les satisfaire puisqu’ils y sont rapportés nicheurs depuis longtemps. En ligne droite, ces magnifiques sommets sont tout de même situés à 350 kilomètres de La Pocatière… Peuvent-ils vraiment arriver d’aussi loin? En plus, ce sont des quantités parfois appréciables que nous avons repérées dans ma région, comme les groupes de 30 oiseaux le 21 juillet 2007 à Rivière-Ouelle, de 21 à La Pocatière le lendemain ou de 25 le 30 juillet 2010 à Rivière-Ouelle.
Comme ce fut le cas en 2007, des sizerins juvéniles sont aussi apparus à Rimouski cet été. On dirait d’ailleurs que les régions de Rimouski et de La Pocatière sont les rares à profiter régulièrement de ces présences estivales (à moins que des informations sur d’autres sites ne se rendent pas jusqu’à moi). Pourquoi pas sur les côtes de Charlevoix ou de la Haute-Côte-Nord? Il est vrai que j’ai tout de même vu des sizerins hâtifs durant les neuf automnes que j’ai passés à recenser les oiseaux à plein temps à Tadoussac, la date la plus hâtive étant le 19 août 2001. Mais avec les quantités monumentales d’oiseaux qui circulent dans cette région l’automne, si les sizerins y nichaient aussi souvent qu’ils semblent le faire sur la rive sud du Saint-Laurent, leur présence en fin d’été et en début d’automne serait notée plus régulièrement!
Un autre fait intéressant : on pourrait croire que ces présences estivales font suite à un hiver où les sizerins ont hiverné en abondance dans le sud du Québec. Eh bien non, pas nécessairement! Durant l’hiver 2009-2010, je n’avais eu qu’une mention de l’espèce en novembre, une en décembre et une en mars avant d’en avoir trois au cours du mois de juillet suivant! L’automne suivant, les migrateurs sont arrivés dès la fin de septembre pour nous donner ensuite un hiver riche en sizerins.
Les cartes des deux atlas des oiseaux nicheurs du Québec indiquent qu’il existe quelques mentions estivales de Sizerins flammés dans le centre sud de la province. Ces mentions me semblent cependant dispersées pour produire autant de jeunes certaines années; à ma connaissance, ils ne nichent tout de même pas en colonie! Et pourquoi ne trouve-t-on ces sizerins qu’après la nidification?
Comme vous pouvez le voir, je termine l’écriture de ce texte en étant aussi plein d’interrogations que je l’étais au début. Si vous avez des hypothèses qui pourraient m’éclairer, faites-le moi vite savoir!

Vacances estivales obligent, les deux prochaines semaines seront remplies de ce que j’appelle des « occupations autres ». Nous avons bien l’intention d’y inclure une bonne part d’ornithologie… de nouveaux messages risquent donc d’apparaître à n’importe quel moment!

lundi 16 juillet 2012

Érismatures, foulque et Bruants de Nelson

Nous pouvons nous considérer chanceux : la canicule qui s’est abattue sur le sud-ouest du Québec durant la fin de semaine n’a atteint la région de La Pocatière que dimanche après-midi! Nous avons donc traversé la fin de semaine dans la chaleur, mais pas tout à fait dans la canicule! Et c’est tant mieux!!!

Comme au début de juillet l’an dernier, nous avons effectué une petite tournée dans la partie sud-est du comté de L’Islet. Le but premier de notre visite était de jeter un coup d’œil au lac Noir, situé près du village de Tourville, et aux fameux étangs de décantation de Saint-Pamphile. Comme les lacs et les marais d’eau douce sont pratiquement inexistants près de La Pocatière, c’est avec un certain plaisir que nous avons retrouvé les espèces typiques de ces milieux. À La Pocatière, nous ne les voyons que lors des migrations le long du Saint-Laurent, ce fleuve qui prend tellement de place dans le décor de ma région.
Le lac Noir de Tourville était célèbre dans la région de Québec durant les années 1950-60. C’est qu’il n’est situé qu’à 15 kilomètres du lac Trois-Saumons où fut en quelque sorte fondé le Club des ornithologues de Québec en 1955. À cette époque, les camps de jeunes naturalistes basés au lac Trois-Saumons ont amené régulièrement des excursionnistes jusqu’au lac Noir. Ils y ont découvert la présence de Guifettes noires, une espèce à la limite nord de son aire de nidification qui s’y rencontre encore occasionnellement (je l’ai moi-même vue à cet endroit le 12 juillet 1985 et le 16 juin 2006, année où elle a enfin niché sur place). Le lac Noir n’est cependant pas toujours très riche en espèces, peut-être à cause de l’impossibilité d’en faire le tour à pied. Présentement, on doit se contenter du stationnement d’où nous avons une très belle vue sur le lac, mais pas vraiment sur les herbes qui le bordent. C’est certain qu’une excursion serait plus fructueuse en mai mais, en mai, il y a tellement d’endroits où aller…!
À Tourville, nous nous sommes aussi amusés à explorer des routes forestières dont je ne connaissais pas l’existance. S’il y a quelques terres agricoles, ce sont surtout les parterres de coupe et les repousses datant de plusieurs années qui couvrent le plus de territoires. Christiane m’avait déjà fait remarquer que certaines espèces plutôt localisées dans son Saguenay-Lac-Saint-Jean natal étaient présentes en abondance à La Pocatière dans des habitats qui sont pourtant communs chez elle. J’avais alors soumis l’hypothèse que, dans le cœur de son aire, une espèce peut sûrement déborder dans des habitats moins favorables une fois que les meilleurs sont occupés (c’est ce que j’appelle des habitats « secondaires »). À Tourville, nous avons été témoins de ce phénomène avec, par exemple, le Moucherolle à ventre jaune. À La Pocatière même, il n’y a qu’un seul site où je suis assuré de trouver l’espèce. Pourtant, durant notre promenade à Tourville, nous avons trouvé cinq mâles chanteurs dans des habitats qui ne contiennent pas plus de conifères que le parc municipal pocatois! Il faut croire que les vraies forêts de conifères de L’Islet-Sud débordent de Moucherolles à ventre jaune!?! Les différentes espèces d’oiseaux trouvent sûrement des différences dans leurs habitats qui nous sont imperceptibles…

Notre tournée à Tourville samedi le 14 juillet s’est déroulée de 5 h 55 à 9 h 35 et nous a fourni 55 espèces dont :
  • 1 Gélinotte huppée
  • 4 Plongeons huards – Deux adultes et deux oisillons sur le lac Noir.
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Bécassine de Wilson
  • 2 Colibris à gorge rubis
  • 4 Martin-pêcheurs d’Amérique
  • 3 Pics flamboyants
  • 5 Moucherolles à ventre jaune – Je sais que les empidonax se ressemblent beaucoup mais celui-là, avec ses teintes jaune verdâtre, est mon préféré!
  • 5 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Tyran tritri
  • 5 Viréos à tête bleue
  • 16 Viréos aux yeux rouges
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 4 Mésanges à tête brune – Une autre espèce qui fréquentait un habitat « secondaire ».
Mésange à tête brune – Tourville – 14 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 10 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun
  • 12 Troglodytes des forêts
  • 8 Roitelets à couronne dorée
  • 3 Roitelets à couronne rubis
  • 8 Grives fauves
  • 18 Grives à dos olive
  • 17 Grives solitaires
  • 37 Merles d’Amérique
  • 2 Parulines couronnées
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 1 Paruline obscure
  • 8 Parulines à joues grises
  • 11 Parulines masquées
  • 3 Parulines flamboyantes
  • 13 Parulines à tête cendrée
  • 2 Parulines à flancs marron
  • 2 Parulines bleues
  • 8 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 6 Bruants familiers
  • 4 Bruants des marais
  • 18 Bruants à gorge blanche
  • 1 Junco ardoisé
  • 2 Roselins pourprés
  • 4 Chardonnerets jaunes
Seulement deux espèces de fingillidés durant notre promenade! L’an dernier, notre visite à Tourville nous avait laissé entrevoir un prochain hiver riche en fringillidés. Pour le prochain, préparons-nous à la disette… les conifères sont au repos et ceux qui mangent leurs graines devront aller voir ailleurs.
Les étangs de décantation de Saint-Pamphile doivent ressembler à ce que tout ornithologue rêve d’avoir derrière chez lui! Contrairement à d’autres que je connais bien, comme ceux de La Pocatière, les étangs de cette petite ville ont vraiment une allure sauvage; en fait, seule leur forme rectangulaire laisse entrevoir une manipulation par l’homme! Et les canards adorent ces étangs!

Voyez vous-même ce que nous avons compté à partir de la route sur les quatre étangs de Saint-Pamphile ce samedi 14 juillet :
  • 12 Canards branchus
  • 1 Canard chipeau
  • 2 Canards d’Amérique
  • 6 Canards noirs
  • 30 Canards colverts
  • 1 Canard souchet
  • 3 Canards pilets
  • 5 Sarcelles d’hiver
  • 55 Fuligules à collier – Quand je pense qu’il est ardu de voir ce canard à La Pocatière en été!
  • 16 Garrots à œil d’or
  • 3 Érismatures rousses – Trois beaux mâles sommeillaient paisiblement sur un des étangs. Pas de femelle cette année, à moins qu’elles ne soient occupées à couver? Rappellons que l’érismature a déjà niché à cet endroit en 2002.
  • 1 Urubu à tête rouge
  • 1 Épervier brun
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Foulque d’Amérique – Il s’agit probablement d’une rare visite de l’espèce dans cette région. À La Pocatière même, je n’en ai jamais vu en plein été (mais c’est certain que j’aurais plus de chance s’il y avait des étangs…).
  • 1 Chevalier grivelé
  • 7 Bécasseaux minuscules
Signalons aussi la présence de trois Martinets ramoneurs à Sainte-Perpétue, le village situé entre Saint-Pamphile et Tourville.

Dimanche matin, avant que le thermomètre n’atteigne les 30°C en après-midi, je me suis dépêché de visiter les battures du fleuve. Encore beaucoup de familles de canards ont été croisées lors de mon trajet. Il est intéressant de comparer les résultats de cette excursion avec celle d’hier à 50 kilomètres du fleuve.

Voici donc ce que j’ai noté dimanche le 15 juillet à La Pocatière :
  • 60 Canards chipeaux
  • 1 Canard d’Amérique
  • 15 Canards noirs
  • 25 Canards colverts
  • 2 Sarcelles d’hiver
  • 1 Fuligule milouinan
  • 1 Harelde kakawi – La femelle trouvée sur un étang au début de juin y était encore présente.
  • 1 Harle couronné
  • 4 Grands Hérons
  • 1 Busard Saint-Martin – Un juvénile volait déjà librement au-dessus des battures!
  • 1 Pluvier semipalmé
  • 8 Petits Chevaliers
  • 1 Chevalier grivelé
  • 1 Sittelle à poitrine rousse – Un oiseau était près d’une mangeoire en plein milieu de la ville. Les sittelles errent souvent très tôt, avant même le début de l’automne; je me souviens en avoir vu en vol au-dessus de grands champs en juillet!
  • 10 Bruants des prés
  • 8 Bruants de Nelson – De plus en plus facile à trouver à l’approche du mois d’août.
Bruant de Nelson – La Pocatière – 15 juillet 2012 © Claude Auchu
Bruant de Nelson – La Pocatière – 15 juillet 2012 © Claude Auchu
Bruant de Nelson – La Pocatière – 15 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 12 Bruants des marais – Bien visibles (ou plutôt « audibles ») sur les battures dimanche matin, ce qui n’est pas toujours le cas.
Finalement, nous avons réussi à bien nous tirer d’affaire durant cette fin de semaine, malgré les conditions trop estivales à mon goût! Nous sommes sur le point d’entrer dans une des périodes ornithologiques les plus tranquilles de l’année. Située entre la fin de la saison de nidification et le début de la vraie période de migration, la fin du mois de juillet me semble souvent à peine plus intéressante que la fin de janvier. Et dire que c’est à ce moment que nous serons en vacances…

lundi 9 juillet 2012

Le retour des limicoles

Si, la semaine dernière, nous avons surtout fait des excursions« forestières », nous avions prévu cette fin de semaine demeurer en terrain un peu plus ouvert. Pour samedi, une randonnée le long du fleuve jusqu’à Saint-Roch-des-Aulnaies était au menu. La journée de dimanche était réservée pour Rivière-Ouelle, en espérant que les conditions d’observation y soient meilleures que lors de nos deux dernières visites.
Les prévisions météorologiques annonçaient du temps agréable pour les deux journées : de faibles risques d’orages pour la matinée suivies de soleil avec des vents légers pour samedi et un ciel variable avec des vents parfois modérés de l’ouest pour dimanche. Pour nous, ces conditions étaient très près de la perfection alors… à nous d’en profiter!

Pour être honnête, la sortie de samedi avait un but précis : je voulais trouver un Moucherolle des saules dans les terrains humides de part et d’autre du Village des Aulnaies, la partie la plus à l’est de la municipalité de Saint-Roch. C’est plutôt rare que je débute une excursion avec un but bien défini, je me satisfais habituellement des espèces rencontrées en faisant les efforts nécessaires pour en manquer le moins possible! Mais, cette fois, c’est le Moucherolle des saules que Christiane et moi avions dans le collimateur, une espèce qui niche en petit nombre au Cap Tourmente depuis des années, à moins de 60 kilomètres de Saint-Roch à vol d’oiseau, mais qui est pratiquement inconnue près de La Pocatière! Heureusement que les conditions étaient agréables parce que nous n’avons pas eu de Moucherolle des saules… nous avons même dû nous contenter d’un seul Moucherolle des aulnes (vs 27 lors du même trajet le 5 juin 2011)!!! C’était un coup monté, ma foi!?!
Cette longue promenade à vélo dans les terrains découverts du bord du fleuve a certainement limité la variété des espèces rencontrées, mais a poussé tout près de son maximum le nombre d’individus pour certains oiseaux typiques de ces habitats!

Samedi le 7 juillet, nous sommes demeurés sur le territoire de Saint-Roch-des-Aulnaies de 6 h 10 à 10 h 45 et les 54 kilomètres parcourus à vélo nous a permis d’y voir :
  • 8 Oies des neiges
  • 57 Eiders à duvet – Il s’agissait d’oiseaux remontant le fleuve après la nidification. Je serais très surpris que l’eider niche à l’ouest de Rivière-Ouelle sur la rive sud du Saint-Laurent.
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Pluvier argenté – Un oiseau en plumage d’ « hiver » et avec les ailes très usées était présent sur les battures. Il s’agissait sûrement d'un jeune né l’an dernier dont le plumage, à son premier été, peut ressembler à celui d’un adulte en plumage d'hiver. L’usure des plumes des ailes pointe aussi vers un oiseau d’un an.
  • 4 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Moucherolle des aulnes – Oui, un seul!
  • 1 Tyran tritri
  • 1 Viréo mélodieux
  • 15 Viréos aux yeux rouges
  • 18 Hirondelles bicolores
  • 18 Hirondelles rustiques – Des juvéniles déjà hors du nid indiquent une saison de nidification hâtive mais fructueuse!
  • 15 Grives fauves
  • 2 Grives solitaires
  • 97 Merles d’Amérique
  • 13 Moqueurs chats
  • 57 Jaseurs d’Amérique
  • 47 Parulines masquées
  • 8 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 32 Parulines jaunes
  • 3 Parulines à flancs marron
  • 1 Paruline à croupion jaune
  • 37 Bruants familiers
  • 32 Bruants des prés
  • 3 Bruants de Nelson – Quelques oiseaux peuvent être observés à la halte routière située au site de l’ancien quai, tout juste à l’est de l’église de Saint-Roch.
  • 96 Bruants chanteurs – Une belle quantité digne de l’intérêt que Christiane porte à chaque oiseau rencontré!
  • 12 Bruants des marais
  • 24 Bruants à gorge blanche
  • 1 Goglu des prés
  • 15 Vachers à tête brune
Un Vacher à tête brune juvénile dans son habitat ! – Saint-Roch-des-Aulnaies – 7 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 18 Roselins pourprés – Une dizaine d’oiseaux se nourrissaient et se laissaient chauffer au soleil dans un amélanchier.
  • 15 Tarins des pins
  • 83 Chardonnerets jaunes
Les conditions pour l’ornitho-cyclisme étaient si agréables que nous avons opté pour un petit détour par Sainte-Louise au retour. Et nous avons réussi à ajouter à notre liste, entre autres, :
  • 1 Coulicou à bec noir – Au même endroit qu’il y a trois ans. Nous n’avons jamais réussi à voir l’oiseau qui devait pourtant se trouver à moins de 10 mètres de nous, répondant aux imitations de son chant par Christiane par de simples notes ressemblant aux cris du Tamias rayé!
  • 4 Martinets ramoneurs – Chaque observation dans la région est maintenant un événement.
Au retour, par les rangs à La Pocatière, nous avons vu une famille de six belettes traverser rapidement la route devant nous! C’est la première fois que je voyais un « flock » de belettes!!!

Après les deux dernières sorties décevantes à Rivière-Ouelle, nous étions bien satisfaits dimanche matin de voir les montagnes de Charlevoix se découper nettement de l’autre côté du fleuve. À notre arrivée au quai de Rivière-Ouelle, la visibilité, sans être parfaite, étaient sûrement assez bonne pour ne pas être blâmée en cas d’échec…

En ce dimanche 8 juillet, entre 5 h 15 et 10 h 45, nous avons réussi à trouver 68 espèces à Rivière-Ouelle. Les suivantes sont les plus représentatives de cette sortie :
  • 6 Oies des neiges
  • 1 Bernache du Canada
  • 2 Canards d’Amérique
  • 62 Eiders à duvet
Les mâles Eiders à duvet portent des plumages très variés à la fin de l'été
– Rivière-Ouelle – 8 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 143 Macreuses à front blanc – Plusieurs petits groupes se sont déplacés vers l’est durant toute la matinée.
  • 9 Macreuses brunes
  • 5 Garrots à œil d’or
  • 27 Plongeons catmarins – Comme il arrive régulièrement lors des matinées sans vent, certains de ces estivants étaient très vocaux!
  • 5 Plongeons huards
  • 170 Cormorans à aigrettes
Cormorans à aigrettes – Rivière-Ouelle – 8 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 11 Grands Hérons
  • 3 Busards Saint-Martin
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Pluvier argenté – Contrairement à l’oiseau de samedi, il s’agissait cette fois d’un adulte en plumage nuptial. Celui-là a très possiblement atteint ses terrains de nidification… la migration automnale est donc commencée!
  • 2 Pluviers semipalmés
  • 6 Pluviers kildirs
Ce juvénile fait partie de la famille de Pluviers kildirs
dont j'avais photographié un poussin il y a deux semaines
– Rivière-Ouelle – 8 juillet 2012 © Claude Auchu
  • 2 Chevaliers grivelés
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 1 Mouette tridactyle
  • 300 Goélands à bec cerclé – Les juvéniles ont fait une apparition marquée dans la région depuis une semaine!
  • 2 Guillemots marmettes
  • 13 Petits Pingouins
  • 7 Guillemots à miroir
  • 32 Hirondelles bicolores
  • 6 Hirondelles de rivage
  • 7 Hirondelles rustiques
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 5 Grives fauves – Une juvénile bien emplumée a aussi été trouvée! Décidément, la saison de nidification a été hâtive pour toutes les espèces…
  • 2 Grives à dos olive
  • 20 Merles d’Amérique
  • 1 Moqueur chat
  • 1 Paruline obscure
  • 1 Paruline jaune
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 2 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à croupion jaune
  • 3 Parulines flamboyantes
  • 14 Parulines masquées
  • 2 Roselins pourprés
  • 1 Bec-croisé bifascié
  • 12 Tarins des pins
  • 40 Chardonnerets jaunes
Comme un peu partout dans la région, les oiseaux chanteurs étaient plutôt discrets, annonçant que la saison de nidification est déjà pratiquement achevée. Le nombre de deuxième nichée sera peut-être plus élevé, ce qui permettrait à certaines espèces néotropicales d’augmenter un peu leurs populations! Ça, ce serait positif!!!
Et à propos des premiers limicoles de la migration automnale, soyez alertes : un Bécasseau minute a été photographié au Rhode Island le 4 juillet dernier et un Bécasseau à col roux était au Kansas trois jours auparavant!