mardi 26 février 2013

Les derniers oiseaux de l'hiver

La neige est de retour! Après la belle tempête de mercredi et jeudi dernier qui a laissé plus de 40 centimètres de neige sur la région, nous avons enfin retrouvé la vraie couleur du mois de février : le blanc! Cet événement a eu un effet marqué sur les oiseaux, les obligeant à enfin retourner près des habitations où nous pouvons plus facilement les trouver. Il faut cependant noter que cette tempête n’a pas été suivie de températures glaciales comme c’est habituellement le cas en hiver. Le mercure est demeuré près du point de congélation durant les jours suivants, permettant à toute cette neige de commencer à fondre aussitôt tombée, comme c’est habituellement le cas avec la traditionnelle « tempête de la Saint-Patrick » de la mi-mars! Bref, une vraie tempête de printemps en février.
C’est donc avec un plaisir renouvelé que nous avons parcouru nos sites préférés dans le but de confirmer l’hivernage de certaines espèces (n’oublions pas que l’hiver ornithologique se termine le 28 février!). Nous avons pu bénéficier d’une température très agréable durant toute la fin de semaine, bien que la petite neige qui tombait dimanche nous ait empêché de chercher les espèces des terrains ouverts aussi bien que nous l’aurions souhaité. Malgré cela, nous avons terminé nos excursions avec beaucoup plus de satisfaction que celles des dernières semaines!

Samedi et dimanche, nos tournées à Rivière-Ouelle et à La Pocatière nous ont fourni de belles surprises qui sont venues confirmer que le manque de neige des dernières semaines était sûrement en partie responsable du peu d’oiseaux vus en février. À Rivière-Ouelle, samedi, les arbres étaient couverts de frimas (ou givre mou) qui donnait au décor une allure toute particulière.

Voici les espèces vues durant notre promenade à Rivière-Ouelle samedi le 23 février :
  • 6 Grands Harles – Près du quai, quatre mâles courtisaient une femelle avec vigueur tout en grognant bruyamment!
  • 8 Perdrix grises – Elles sont bien plus faciles à trouver lorsqu’il y a de la neige au sol!
  • 2 Éperviers de Cooper – Un immature (sa grande taille indiquerait une femelle) est observé perché durant une vingtaine de minutes près d'une mangeoire. Il a finalement quitté pour revenir vers nous dix minutes plus tard. À ce moment-là, il volait avec de lents battements d'ailes amples, ressemblant un peu au vol de parade de la Petite Buse. C'est à ce moment que nous avons repéré un autre Épervier de Cooper, un petit adulte (un mâle?) volant un peu plus loin! Le vol particulier de l'immature était-il un comportement d'intimidation envers l’adulte? Sauf pour notre rencontre avec une famille en 2008 (voir mon message du 28 février2011), c’est la première fois que nous observons plus d’un Épervier de Cooper au même moment dans la région!
Épervier de Cooper immature – Rivière-Ouelle – 23 février 2013 © Claude Auchu
  • 1 Goéland marin
  • 30 Pigeons bisets
  • 4 Tourterelles tristes
  • 5 Harfangs des neiges – Ils étaient rares par ici depuis le début de l’hiver et voilà que, tout à coup, cinq oiseaux se présentent à nous sans même avoir eu à les chercher! Mais d’où arrivaient donc ces oiseaux??? Une femelle munie d’un émetteur-satellite, en bleu sur ce lien, s’est promenée de Matane à Charlevoix, Trois-Rivières, Saint-Vallier et Rimouski entre décembre 2002 et février 2003 avant d’arriver dans la région de La Pocatière au début de mars où elle est demeurée jusqu’à la mi-avril avant de repartir vers ses territoires de nidification! Certains oiseaux sont donc loin d’être fixes, même durant l’hiver. À noter que plusieurs des harfangs ainsi marqués à l’aéroport Logan de Boston ont séjourné dans la région de La Pocatière!
Nous avons observé ce harfang à deux reprises durant l'excursion,
à 4 h 15 d'intervalle, et toujours perché sur le même poteau!
Harfang des neiges – Rivière-Ouelle – 23 février 2013 © Claude Auchu

  • 5 Geais bleus
  • 7 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 2 Mésanges à tête noire
  • 200 Étourneaux sansonnets
  • 22 Plectrophanes des neiges
  • 1 Tohi à flancs roux – Le mâle trouvé à la fin de novembre dernier est encore présent à la même mangeoire. Comme bien d’autres oiseaux, il y était cependant moins fidèle durant la longue période sans neige de février.
  • 60 Sizerins flammés
  • 2 Sizerins blanchâtres
Sizerin blanchâtre – Rivière-Ouelle – 23 février 2013 © Claude Auchu
Et à La Pocatière dimanche le 24 février, nous avons observé :
  • 57 Tourterelles tristes – Voilà enfin une quantité normale pour l’espèce en hiver, nettement mieux que les poussières d’oiseaux vus depuis un mois! Les 40 centimètres de neige tombés au milieu de la semaine dernière leur ont rappelé l’importance des mangeoires…
  • 5 Pics chevelus – Ces cinq bruyants oiseaux se poursuivaient sans cesse autour d’une même mangeoire.
  • 40 Corneilles d’Amérique – Il semble y avoir eu un arrivage de corneilles ces derniers jours! Du moins, un groupe compact et bruyant de 29 oiseaux observé dimanche le laisse croire!
  • 14 Grands Corbeaux
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 100 Étourneaux sansonnets
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 2 Bruants à gorge blanche
  • 2 Cardinaux rouges – Par cette belle journée à -3°C et sans vent, une des femelles qui a hiverné dans la ville s’est même permise de chanter!
  • 1 Roselin familier
  • 50 Sizerins flammés
  • 50 Moineaux domestiques
Une autre petite fin de semaine, oui, mais le mois de février est bien plus beau sur fond blanc que sur fond brun! Les signes de l’arrivée prochaine du printemps sont de plus en plus visibles et les Grands Harles en parade, l’arrivée des premières corneilles migratrices et le cardinal qui chantait
nous ont fait le plus grand bien! Et ça ne fait que commencer!!!

mardi 19 février 2013

En attendant mieux...

L’hiver 2012-2013 se poursuit avec ses journées devenant de plus en plus tranquilles pour les observateurs d’oiseaux. Nous continuons à faire nos sorties ornithologiques avec régularité durant les fins de semaine en suivant pratiquement toujours les mêmes trajets. Au fur et à mesure que l’hiver avance, le nombre d’espèces et d’individus observés diminuent avec une régularité presque effrayante! Et en plus, cet hiver, nous avions commencé la saison froide avec un nombre déjà limité d’oiseaux, faute de nourriture naturelle disponible. Il faut noter qu’il n’y a d’ailleurs pas que les oiseaux forestiers qui sont affectés puisque même les espèces champêtres comme les plectrophanes semblent avoir désertées la région. Le déficit de nourriture serait donc généralisé! Pourtant, avec les redoux qui ont presque complètement éliminé la neige au sol depuis un mois, on aurait pu s’attendre à ce que les espèces des milieux ouverts soient plus en évidence. Ce n’est de toute évidence pas le cas!
Depuis le début du mois de février, trouver des Geais bleus, des Tourterelles tristes (!!!) et les espèces que nous suivions aux mangeoires depuis le début de l’hiver représente des défis pour nous à chacune de nos sorties! De mémoire, il faudrait remonter en 1993-1994 pour retrouver un hiver aussi pauvre en oiseau. Cet hiver-là, je n’avais eu aucune mention de Sittelle à poitrine rousse en décembre et en janvier et seulement deux en février. Pour que cette espèce quitte la région de la sorte, il fallait vraiment une pénurie massive de nourriture! Mes notes m’indiquent que c’est le 23 février que j’avais enfin trouvé mes premières Sittelles à poitrine rousse de l’année. Curieusement, j’en avais alors eu quatre à des sites dans la ville que j’avais pourtant inspectés presque quotidiennement depuis décembre. Je me demande encore d’où ces oiseaux pouvaient bien provenir… Toujours est-il que nous nous retrouvons avec une fin d’hiver qui s’annonce longue. Bien entendu, nous allons continuer à faire nos promenades habituelles avec autant d’attention mais, faute d’oiseaux, ces tournées nous semblent souvent écourtées.

Samedi dernier, avec le thermomètre indiquant tout juste le point de congélation au lever du soleil, l’occasion était belle de visiter le quai de Rivière-Ouelle. Nous espérions bien sûr que le Saint-Laurent soit libre de glaces et que la température douce des derniers jours ait motivé quelques goélands à se déplacer. Sur place, la visibilité était excellente, mais des vents de 30 km/h du sud-ouest sont venus anéantir nos espoirs! Les quelques goélands présents arrivaient du nord-est face aux vents et volaient presque sur place en franchissant le quai. Les Grands Harles se dirigeaient plutôt vers le nord-est, vent de dos, et passaient comme des flèches devant nous! Avec de tels vents, la partie forestière prévue pour cette excursion a été pour ainsi dire annulée.

Les résultats de l’excursion ont été très faibles, mais donnent tout de même une bonne idée du peu qu’il y avait à voir sur le territoire de Rivière-Ouelle ce samedi 16 février :
  • 4 Grands Harles
  • 4 Goélands marins
  • 55 Pigeons bisets
  • 1 Harfang des neiges – Il faisait presque pitié posé au sol dans un champ labouré sans trace de neige près de lui!
  • 8 Corneilles d’Amérique
  • 18 Grands Corbeaux
  • 4 Mésanges à tête noire
  • 165 Étourneaux sansonnets
  • 17 Sizerins flammés
  • 1 Moineau domestique
Après les vents du sud-ouest de samedi, nous redoutions les autres vents de 30 km/h prévus pour dimanche, provenant cette fois du nord-est. Lorsque nous sommes sortis dimanche matin, les vents étaient encore acceptables (seulement 15 km/h), mais la neige qui arrivait du nord-est était déjà visible à l’horizon. Une tempête de neige remontant le long de la côte américaine devait en effet toucher l’est du Québec et La Pocatière a été frôlée de très près durant la journée de dimanche! La neige a effectivement commencé à tomber en milieu d’avant-midi et la quantité de « moins de 1 cm » prévue a été rapidement dépassée. Les oiseaux que nous espérions voir sont restés bien cachés et les groupes de sizerins qui parcourent la ville depuis quelques jours sont demeurés pratiquement insaisissables.

Voici ce que nous avons réussi à voir à La Pocatière dimanche le 17 février malgré les conditions adverses :
  • 6 Tourterelles tristes – Habituellement, il est plutôt facile de voir plus de 50 individus en une journée à La Pocatière en février.
  • 1 Pic chevelu
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 13 Grands Corbeaux
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine blanche
  • 7 Étourneaux sansonnets
  • 2 Juncos ardoisés – Ces deux juncos se trouvaient à un peu moins de 500 mètres de la mangeoire où jusqu’à sept oiseaux avaient été observés en janvier. Et les autres, où sont-ils?
  • 200 Sizerins flammés – La semaine dernière, en nous rendant au travail à pied, de bons petits groupes de sizerins avaient été aperçus. Les 200 observés dimanche ont été vus survolant la ville et n’arrêtant que brièvement aux mangeoires. Peut-on espérer que les oiseaux qui ont hiverné aux États-Unis remontent enfin vers le nord?
  • 9 Moineaux domestiques
Pendant que nous continuons à perdre les quelques oiseaux qui semblaient pourtant vouloir passer l’hiver 2012-2013 avec nous, la moitié sud des États-Unis accueille des espèces qui nous manquent cruellement ces jours-ci. Par exemple, un Bec-croisé bifascié a été trouvé en Georgie la semaine dernière! Des Sizerins flammés, quant à eux, ont été observés jusqu’au Kentucky et même au Texas (seulement leur 13e mention)! C’est donc là qu’ils se cachent?!?
Les premières corneilles migratrices devraient faire leur apparition dans la région d’ici deux semaines. Contrairement à l’an dernier où plusieurs individus avaient hiverné à La Pocatière, leur arrivée devrait cette fois être facilement remarquée. Les premiers signes du printemps se manifestent déjà chez les mammifères avec des pistes bien visibles de Ratons-laveurs et de Mouffettes rayées et l’odeur caractéristique des Renards roux en chaleur!

mardi 12 février 2013

Des canards à Dégelis, mais rien d'autre!

À chaque hiver, nous réservons une journée pour effectuer une tournée à Dégelis, une petite ville du Témiscouata située tout près de la frontière Québec-Nouveau-Brunswick. Comme le nom de la municipalité le suggère, la rivière qui traverse la ville reste libre de glace durant l’hiver, ce qui permet à de nombreux canards d’hiverner sur place. Quoi de mieux pour des observateurs que de passer quelques heures à cet endroit en plein cœur de l’hiver, histoire de se changer les idées?
Cette excursion allait, en même temps, nous permettre de vérifier si les passereaux sont aussi rares dans ce secteur qu’ils le sont présentement à La Pocatière. Les 150 kilomètres de route entre La Pocatière et Dégelis, à travers des terres agricoles et des portions de forêts matures, nous offrent habituellement une belle variété d’espèces. Cette année, pas un seul fringillidé n’a été vu en bordure de la route, pas de Plectrophane des neiges non plus dans les milieux agricoles. Même les Corneilles d’Amérique, habituellement bien présentes le long de la route 185, nous ont semblé particulièrement rares! Seuls les Grands Corbeaux, qui patrouillent le long des routes à la recherche d’un repas dès les premières lueurs du jour, nous ont été fidèles. Christiane, les sens toujours en éveil, a tout de même réussi à repérer une Pie-grièche grise, un Grand Pic et un Harfang des neiges (vs sept l’an dernier sur le même trajet!) durant le voyage.
Tout au long de la promenade, nous avons été impressionnés par l’absence de neige au sol. Le longiligne lac Témiscouata ressemblait à une immense patinoire, presque entièrement dégagée de neige, sur laquelle se reflétaient les montagnes. À Dégelis même, certains sites habituellement trop enneigés pour être accessibles à pied n’étaient recouverts que de cinq centimètres de neige glacée. Mais, malgré les excellentes conditions d’observation de la journée, très peu d’espèces ont été trouvées à Dégelis. Même les pommetiers portaient encore leurs fruits et les quelques mangeoires traditionnellement actives étaient presque désertes. Heureusement, ce sont les oiseaux qui se trouvaient sur la rivière Madawaska qui nous intéressaient!
Un résident de Dégelis rencontré par hasard nous a expliqué pourquoi, selon lui, la rivière ne gèle pas à la hauteur de la ville. Le lac Témiscouata possède des zones très profondes (dont une de plus de 72 mètres à 5 kilomètres du barrage de Dégelis), ce qui fait que l’eau en profondeur reste plus chaude en hiver que l’eau en surface qui, on s’en doute, gèle durant l’hiver. En décembre dernier, selon ses dires, un période de froid intense a fait geler la rivière puisque c’est l’eau de surface du lac qui y coulait. Mais, depuis que le lac s’est recouvert de glace, c’est l’eau plus tiède des profondeurs qui se faufile pour couler dans la rivière vers le Nouveau-Brunswick, ce qui a dégagé la rivière de ses glaces. Ça me semble crédible comme explication… Il ne m’est arrivé qu’à une reprise de voir la rivière presque entièrement gelée, soit durant une vague de froid vers 1992. Les canards étaient alors rassemblés dans les quelques zones d’eau libre encore disponibles.

Voici donc la trop courte liste des espèces rencontrées à Dégelis dimanche le 10 février :
  • 0 Canard noir – Ça commence bien!!!
  • 33 Canards colverts – Cet hiver, un résident a pris l’habitude de jeter des graines dans sa cour pour nourrir un colvert apparemment mal en point. Depuis, toute la population hivernante de l’espèce profite de la manne, certains canards essayant même d’entrer dans la maison ou la remise en suivant leur bienfaiteur!
  • 78 Garrots à œil d’or – Pour la quatrième année consécutive, un mâle hybride de Garrot à œil d’or x Garrot d’Islande a été repéré sur la rivière. Il s’agit peut-être du même oiseau qui revient année après année. Mais, à voir les mâles des deux espèces courtiser une même femelle, il y a de fortes chances que d’autres hybrides soient produits avec régularité!
Hybride Garrot à oeil d'or x Garrot d’Islande – Dégelis – 10 février 2013 © Claude Auchu
  • 26 Garrots d’Islande – Il s’agit du plus grand nombre d’individus que j’aie personnellement observé à Dégelis, battant les 21 oiseaux vus l’hiver dernier! Cet excellent total de seize mâles et dix femelles était facilement repérable sur la rivière. Entre 1985 et 1995, le nombre de Garrots d’Islande que je voyais se situait plutôt autour d’une dizaine. L’espèce devient-elle plus commune ailleurs également ou ce n’est qu’à Dégelis que cette augmentation est notée???
Remarquez à quel point l'angle de la tête des Garrots d'Islande peut influencer sa couleur!
Garrots d’Islande et Garrot à oeil d'or – Dégelis – 10 février 2013 © Claude Auchu
Deux mâles et une femelle Garrots d’Islande avec une femelle de Garrot à oeil d'or
Mais laquelle est laquelle?
 Dégelis – 10 février 2013 © Claude Auchu
  • 6 Harles couronnés – Cette autre espèce pour laquelle on se déplaçait vers Dégelis durant l’hiver devient elle aussi nettement plus régulière. Cette année, ce sont six mâles et une femelle que nous avons observés.
  • 11 Grands Harles
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un adulte, essayant à sa façon de profiter de la présence des canards.
  • 2 Goélands marins – Les deux seuls goélands observés durant l’excursion nous ont un peu déçu. Ces dernières années, leur nombre atteignait parfois la centaine d’individus.
  • 58 Pigeons bisets
  • 3 Tourterelles tristes
  • 19 Corneilles d’Amérique
  • 19 Grands Corbeaux
  • 18 Mésanges à tête noire
  • 11 Étourneaux sansonnets
  • 6 Sizerins flammés
Dégelis est un endroit magnifique que j’aimerais pouvoir visiter plus souvent. Il est facile d’imaginer que sa position à la limite sud du lac Témiscouata a tout pour favoriser les concentrations d’oiseaux durant les migrations. Malgré cela, notre visite de l’hiver 2013 ne passera sûrement pas à l’histoire pour la diversité des espèces! Une chose nous a cependant rassuré : il n’y a pas qu’à La Pocatière que les passereaux sont rares cet hiver! L’absence presque totale de neige au sol disperse peut-être les passereaux sur de plus grandes surfaces, ce qui, en plus de la faible quantité de graines sauvages disponibles, n’est rien pour aider les observateurs! Vivement le printemps!

mardi 5 février 2013

La mi-temps de l'hiver

Nous venons de traverser une autre semaine particulièrement étrange du côté température, avec un mercure passant de +11°C jeudi à –19°C samedi matin. Paradoxalement, ces écarts de température ont été la norme en janvier. Mais ce qui a le plus marqué l’imagination cette dernière semaine, ce sont les vents! La journée de jeudi le 31 janvier a été particulièrement venteuse, une rafale a même atteint les 113 km/h à La Pocatière!!! Le retour à la maison après le travail (à pied!) avec le vent dans le dos fut donc très facile pour nous! Les températures printanières ont bien sûr fait fondre le peu de neige que le redoux d’il y a deux semaines avait laissé au sol. Résultat : ce qu’il reste de neige au sol  ressemble présentement à ce que nous connaissons habituellement au début d’avril! Drôle d’hiver!

Tout ça ne nous donne cependant pas plus d’oiseaux. Pour la journée de samedi, un petit vent pinçant nous a accompagné durant toute la journée et, avec le thermomètre qui indiquait presque –20°C, il était bien évident que l’hiver était encore avec nous. Nous avons une fois de plus parcouru la ville de long en large en surveillant les mangeoires, en sachant bien qu’il ne nous reste probablement plus grand-chose de nouveau à découvrir. L’observation des oiseaux réservant toujours des surprises, un Carouge à épaulettes sorti de nulle part était présent à une mangeoire que nous connaissons pourtant très bien!

Voici ce que la journée de samedi le 2 février avait à nous offrir sur le territoire de La Pocatière :
  • 21 Tourterelles tristes
  • 5 Corneilles d’Amérique
  • 17 Grands Corbeaux
  • 25 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 3 Sittelles à poitrine blanche
  • 50 Étourneaux sansonnets
  • 2 Bruants à gorge blanche
  • 1 Carouge à épaulettes – Il pourrait bien s’agir du mâle que nous avons vu le 2 décembre dernier et qui avait été rapporté à une mangeoire durant la première semaine de janvier. Le carouge hiverne beaucoup plus rarement dans la région que ses cousins le Quiscale bronzé et, surtout, le Vacher à tête brune.
  • 1 Durbec des sapins
  • 1 Roselin familier – Cette espèce non plus n’avait pas été vue depuis le 2 décembre.
  • 40 Sizerins flammés
  • 2 Sizerins blanchâtres
  • 15 Moineaux domestiques
Dimanche matin, nous avons pris la route de Saint-Onésime afin de visiter les sites plus conifériens de l’arrière-pays. Un silence presque sinistre régnait en forêt; pas de cris de fringillidés, ni même de ronronnements de motoneiges au loin mais, curieusement, il y avait des traces de vélos dans les sentiers de motoneiges! C’est vraiment un drôle d’hiver! Notre excursion s’est donc poursuivie vers les villages voisins afin de trouver de quoi nous satisfaire.

Voici les espèces « avouables » observées dimanche le 3 février à Saint-Onésime, Rivière-Ouelle et La Pocatière :
  • 1 Épervier brun – Un adulte en vol au-dessus de La Pocatière. Des éperviers sont souvent aperçus survolant ce même secteur du centre-ville durant l’hiver… étrange!
  • 65 Pigeons bisets
  • 24 Tourterelles tristes
  • 2 Pics mineurs
  • 4 Pics chevelus
  • 2 Mésangeais du Canada – À notre arrivée à Saint-Onésime, nous n’avons pas réussi à trouver de mésangeais au site habituel. Heureusement, moins de trente minutes plus tard, ce sont eux qui nous ont trouvé!
Mésangeai du Canada – Saint-Onésime – 3 février 2013 © Claude Auchu
Remarquez que l'oiseau n'est pas perché sur la branche, mais simplement "posé".
Mésangeai du Canada – Saint-Onésime – 3 février 2013 © Claude Auchu
La preuve: ses doigts ne sont pas repliés!
Mésangeai du Canada – Saint-Onésime – 3 février 2013 © Claude Auchu
Mésangeai du Canada – Saint-Onésime – 3 février 2013 © Claude Auchu
Mésangeai du Canada – Saint-Onésime – 3 février 2013 © Claude Auchu
  • 8 Geais bleus
  • 20 Grands Corbeaux
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 66 Étourneaux sansonnets
  • 17 Jaseurs boréaux – Qu’est-ce que ces oiseaux peuvent-ils donc trouver à manger? Peut-être les miettes des fruits tombés au pied des arbres rendues accessibles par la fonte de la neige, comme ils le font souvent au printemps…?
  • 10 Durbecs des sapins
  • 72 Sizerins flammés
  • 2 Sizerins blanchâtres
  • 3 Gros-becs errants
Oui, nous sommes vraiment à la mi-temps de l’hiver. Et, cette année, le spectacle de la mi-temps ne passera sûrement pas à l’histoire!