lundi 30 avril 2012

Entre canards et bruants

Encore une fois, nous venons de traverser une semaine qui n’aura sûrement pas été facile pour nos oiseaux. Après la neige et le vent des premiers jours, ils ont eu droit à une accalmie qui fut de trop courte durée. Le retour des pécipitations, en neige et en pluie, s’est fait très rapidement avant que le ciel ne se dégage à nouveau, grâce à un fort vent du nord-ouest qui a fait plonger le mercure. C’est à ce moment que la fin de semaine a débuté…
Comme tous les québécois qui ont mis le nez à l’extérieur samedi et dimanche, nous avons donc eu à subir le froid et le vent. Le froid passe encore, mais le vent fut particulièrement difficile à supporter! Nous avons encore dû changer nos plans afin de profiter de notre mieux des oiseaux habituellement si communs durant les derniers jours d’avril. Les canards atteignent un maximum de variété dans la région à ce moment-ci du printemps, mais les occasions d’en profiter cette année sont passées, pour ainsi dire, comme un coup de vent…!
Pour nous, l’idée était de garder la journée la moins venteuse de la fin de semaine pour chercher les bruants qui ont connu un bel arrivage ces derniers jours. Nous avons donc décidé d’affronter les vents de 40 km/h du nord-ouest qui soufflaient sur la région samedi et de nous diriger vers Rivière-Ouelle, quitte à manquer les oiseaux qui auraient eu la bonne idée, eux, de ne pas sortir cette journée-là. Comme je l’ai déjà mentionné dans un message précédent, le quai de Rivière-Ouelle, célèbre pour ses passages d’oiseaux maritimes, pointe directement vers le nord-ouest! Lorsque le vent souffle en rafales du nord-ouest, les observateurs d’oiseaux assez téméraires pour s’y aventurer ont intérêt à être bien vêtus et bien accrochés! Et, même bien préparés, le succès n’est pas garanti… Les vibrations du téléscope (même si nos fidèles petits bancs nous offrent une plus grande stabilité), les larmes qui coulent à flot de nos yeux et les frissons que l’ont fini par ressentir après deux heures épuisent rapidement nos ressources. Et encore, nous étions partiellement abrités!

Samedi 28 avril, les 50 espèces observées à Rivière-Ouelle ne l’ont été qu’en petites quantités et même les vedettes ont failli ne pas se présenter :
  • 1500 Oies des neiges
  • 13 Bernaches cravants
  • 200 Bernaches du Canada
  • 125 Canards noirs
  • 31 Canards colverts
  • 20 Canards pilets
  • 19 Sarcelles d’hiver
  • 2 Fuligules à collier
  • 2 Macreuses à front blanc
  • 500 Macreuses à bec jaune
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 48 Grands Harles
  • 4 Harles huppés
  • 2 Plongeons catmarins – Pouvez-vous me dire où se cachaient les catmarins??? Posés au large comme la semaine dernière? Je ne croirais pas…
  • 1 Plongeon huard
  • 3 Fous de Bassan – En passant, saviez-vous qu’un Fou de Bassan a été observé en Californie il y a quelques jours, une première mention pour l’espèce dans l’océan Pacifique? Pour s’y rendre, l’oiseau s’est probablement faufilé entre les îles de l’Arctique canadien, de plus en plus libres de glace en raison du réchauffement climatique. D’ailleurs, les 16 et 17 août 2010, des observateurs présents sur deux navires différents voguant au large de la côte septentrionale de l’Alaska, avaient rapporté l’observation d’un Fou de Bassan…! Ce n’était donc qu’une question de temps.
  • 45 Cormorans à aigrettes
  • 1 Grand Héron
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Pluvier kildir
  • 13 Goélands arctiques – Une belle quantité localement!
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics flamboyants
  • 6 Grands Corbeaux
  • 1 Alouette hausse-col
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 3 Roitelets à couronne rubis
  • 20 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant hudsonien
  • 1 Bruant des prés
  • 2 Bruants fauves
  • 17 Bruants chanteurs
  • 14 Bruants à gorge blanche
  • 33 Juncos ardoisés
  • 60 Quiscales bronzés
Après cette journée éprouvante, nous espérions bien que les vents diminuent afin de pouvoir parcourir les forêts en toute tranquilité. Mais non! Dimanche, les arbres étaient encore secoués en tous sens et nous savions dès le départ qu’il ne serait pas facile d’entendre les oiseaux. Cependant, en y mettant tout notre courage, nous avons réussi à faire une randonnée à vélo plutôt satisfaisante, surtout grâce à la visite d’endroits plus abrités que nous avions planifiée en conséquence.

La journée de dimanche le 30 avril s’est donc terminée avec un total acceptable de 51 espèces :
  • 1000 Oies des neiges
  • 5 Canards chipeaux
  • 2 Canards souchets
  • 6 Gélinottes huppées – Les mâles avaient intérêt à tambouriner avec vigueur s’ils voulaient se faire entendre malgré le vent!
  • 4 Urubus à tête rouge
  • 100 Goélands à bec cerclé
  • 150 Goélands argentés – Particulièrement nombreux à La Pocatière ce printemps. Habituellement, il est difficile de voir plus de 25-30 oiseaux sur le territoire de la ville en cette saison.
  • 3 Goélands arctiques
  • 1 Goéland bourgmestre
  • 3 Pics maculés
  • 6 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 6 Pics flamboyants
  • 4 Moucherolles phébis
  • 120 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux
  • 6 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 5 Roitelets à couronne rubis
  • 5 Grives solitaires
  • 38 Merles d’Amérique
  • 1 Paruline à croupion jaune
  • 2 Bruants hudsoniens
  • 10 Bruants familiers
  • 3 Bruants des prés
  • 40 Bruants chanteurs
  • 10 Bruants à gorge blanche
  • 29 Juncos ardoisés
  • 1 Bec-croisé bifascié
Après un mois de mars chaud et sec, le mois d’avril fut plutôt froid et pluvieux, voire neigeux. Avec une température désagréable durant trois des quatre dernières fins de semaine, il est certain qu’avril ne laissera pas un bon souvenir aux observateurs d’oiseaux. On croirait vraiment que les mois de mars et avril ont été intervertis cette année! Espérons que le mois de mai ne ressemblera pas à février!!!

lundi 23 avril 2012

La saison des extrêmes

Vous parlez d’une fin de semaine!!! Il n’y a pas eu que de la pluie, de la neige et du vent fort du nord-est, il y a eu aussi un mélange de tout ça en grande quantité! Samedi le 21 avril, en soirée, c’était vraiment une tempête de neige, une vraie comme nous n’en avons pas eu l’hiver dernier! Vraiment surprenant! La neige n’a commencé à La Pocatière qu’en fin d’après-midi samedi, après quelques heures de pluie plus ou moins soutenue. Durant toute la nuit suivante et la matinée de dimanche, nous avons reçu une quinzaine de centimètres de grosse neige mouillée, poussée par des vents du nord-est de 40 km/h.
Le hasard faisant parfois bien les choses, nous n’avions de toute façon pas de temps disponible samedi pour « aller aux oiseaux ». Nous comptions bien nous reprendre dimanche, mais encore fallait-il que la météo nous en donne la chance. Il s’en est fallu de peu pour que nous passions une fin de semaine sans avoir la chance de faire une sortie ornithologique profitable (honnêtement, nous aurions sûrement réussi à en faire une, peu importe les conditions…)!

Heureusement pour nous, dimanche en fin d’avant-midi, la neige a cessé de tomber. Rapidement, nous nous dirigeons encore une fois vers Rivière-Ouelle. J’aurais bien aimé faire un peu de forestier et voir ainsi quelques bruants, roitelets et peut-être une paruline. Mais la neige au sol, les arbres qui allaient dégouter sur nos têtes et, surtout, le vent empêchant d’entendre les oiseaux nous ont plutôt fait opter pour une autre séance de birding maritime. Le vent fort du nord-est qui nous aurait tant nuit en forêt peut devenir un allié en bordure du fleuve (si on réussit à s’en abriter quelque peu…)! Même si, en avril, nous ne sommes pas dans une période propice aux oiseaux pélagiques déplacés vers l’intérieur comme ce peut être le cas à l’automne, il est toujours intéressant de voir comment les différentes espèces s’adaptent à ces conditions extrêmes.
À 12 h 10, nous faisons notre entrée sur le territoire de Rivière-Ouelle. Pour nous, il s’agit déjà de quelque chose de particulier : habituellement, c’est plutôt vers cette heure que nous quittons la municipalité! Nos visites à Rivière-Ouelle en après-midi sont en effet très rares puisque c’est surtout le matin que les déplacements des oiseaux sont intéressants, en plus de bénéficier d’un éclairage de derrière au lever du soleil et de l’absence de promeneurs. Déjà, en arrivant au quai, première surprise : il y avait très peu de neige au sol en bordure du fleuve. Il y avait sûrement de nombreux petits passereaux bien cachés pour en profiter.
Nous nous sommes installés rapidement au quai pour scruter le large. Dès le premier coup d’œil, nous avons compris que les oiseaux n’étaient pas intéressés à se laisser secouer par le vent en cet après-midi! Pas de Harle huppé, ni de garrot et presqu’aucun eider. Seules les éternelles Macreuses à bec jaune remontaient rapidement le fleuve avec le vent en poupe. La visibilité était excellente et, à défaut d’un grand nombre d’oiseaux, nous avons au moins pu savourer les espèces présentes.

Nous sommes demeurés trois heures à Rivière-Ouelle dimanche le 22 avril, ce qui nous aura permis de voir 39 espèces, dont :
  • 2 Bernaches cravants
  • 27 Bernaches du Canada
  • 38 Canards noirs
  • 5 Canards colverts
  • 6 Fuligules à collier
  • 5 Eiders à duvet
  • 2 Macreuses à front blanc
  • 4 Macreuses brune
  • 700 Macreuses à bec jaune – En plus des oiseaux en déplacement, plusieurs autres surfaient sur les vagues au large du quai.
  • 5 Hareldes kakawis
  • 3 Harles couronnés
  • 115 Grands Harles – Ils étaient pratiquement tous cachés très près du rivage dans la rivière, bien abrités des vents.
  • 232 Plongeons catmarins – Seuls quelques individus avaient été vus jusqu’à ce qu’un cargo, naviguant plus près de la côte qu’à l’habitude, en fasse lever plus de 200! Il semble donc que les catmarins se cachaient du vent parmi les grosses vagues au large du quai?!?
  • 1 Plongeon huard – C’est étrange mais cet oiseau robuste arrive toujours dans la région un mois après son fragile cousin catmarin!
  • 1 Grèbe jougris
  • 131 Cormorans à aigrettes
  • 2 Buses pattues
  • 3 Crécerelles d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon – Un vigoureux petit mâle dévorait avec appétit le seul Plectrophane des neiges de l’après-midi.
Faucon émerillon et sa proie, un Plectrophane des neiges – Rivière-Ouelle – 22 avril 2012 © Claude Auchu
  • 5 Goélands arctiques – Ils circulaient loin au large du quai, possiblement les seuls oiseaux qui semblaient avoir été déplacés par les vents.
  • 4 Pics flamboyants
  • 30 Merles d’Amérique
  • 68 Étourneaux sansonnets
  • 12 Juncos ardoisés
  • 30 Carouges à épaulettes
  • 48 Quiscales bronzés
Ce fut une fin de semaine très courte côté oiseaux! Et, lundi, les conditions météorologiques ne se sont pas améliorées, au contraire! Grésil, neige et pluie se sont succédés durant toute la journée, avec encore des vents du nord-est atteignant les 60 km/h. En route vers le travail, les passereaux étaient partout le long des chemins, fouillant chaque parcelle libre de neige! Les insectivores ne doivent pas la trouver drôle, ni les tarins qui ont à nourrir leurs oisillons au nid! J’ai l’impression que plusieurs hirondelles vont être trouvées mortes dans le fond des nichoirs… Mais n’oublions pas que ces conditions extrêmes sont plus « normales » en avril que les 22°C du 21 mars dernier!

lundi 16 avril 2012

Un avant-goût du mois de mai

Puisque la météo joue toujours un rôle déterminant dans l’ornithologie de terrain, je me dois encore une fois de débuter ce billet en parlant du « temps qu’il fait ». Pour la fin de semaine du 14-15 avril, on annonçait enfin un changement de masse d’air comme je l’espérais la semaine dernière. Le vent du nord, après deux semaines à souffler pratiquement sans arrêt, a finalement diminué pour tourner au sud-ouest. Pour le 14 avril, le vent devait être léger mais, pour dimanche le 15, il devait se lever durant la nuit et souffler à plus de 30 km/h durant toute la journée, en apportant avec lui des averses. Nous espérions bien sûr que ces vents allaient enfin nous amener la vague de migrateurs tant attendue. Il faut dire que, depuis la fin de mars, nous avions l’impression d’observer toujours les mêmes espèces.

Mais, avant le début officiel de la fin de semaine, il y avait d’abord le vendredi après-midi! Et, comme je ne suis pas superstitieux, j’ai profité d’un peu de temps libre en ce vendredi 13 avril pour aller patrouiller rapidement les battures à La Pocatière. Pas encore de trace des canards barbotteurs dont l’abondance doit pourtant être à son meilleur à la mi-avril. Avec le temps doux de la mi-mars et l’arrivée hâtive de plusieurs espèces à ce moment, j’ai de la difficulté à croire que la majorité des canards ne soient pas encore arrivés… À moins qu’ils ne soient tous passés sans s’arrêter…! 
Malgré que mon excursion ne soit vite devenue qu’une simple promenade de santé, j’ai tout de même trouvé un Bihoreau gris hâtif. Cette espèce a connu une baisse de population encore inexpliquée dans la région. Alors qu’il était facile d’en observer une dizaine à chacune de mes excursions à La Pocatière ou Rivière-Ouelle durant les années 1980-90, chaque rencontre avec l’espèce est maintenant un événement. Il est étrange que la population de ce petit héron ait diminué à ce point alors que celle du Grand Héron est restée stable et que la Grande Aigrette soit visiblement en augmentation (et sur le point d’être annuelle dans ma région)!

Comme ma randonnée de vendredi m’a indiqué que les battures de La Pocatière ne méritaient probablement pas qu’on lui consacre un avant-midi, c’est encore sur Rivière-Ouelle que nous avons misé samedi. Nous sommes demeurés dans la municipalité de 5 h 45 à 11 h 15, dont trois heures au quai. Les conditions étaient pratiquement parfaites pour le printemps, avec une température passant de 6 à 12°C, un vent léger à modéré du sud-ouest (bien sûr, à l’automne, ce sont des vents du nord-est qui sont privilégiés) et une visibilité excellente au large. En tout, ce sont 52 espèces qui se sont présentées devant nos yeux, dont 20 espèces d’anatidés (oies, canards) mais, encore une fois, les barbotteurs se sont laissés désirer.

Voici en partie ce que nous avons observé samedi le 14 avril :
  • 2500 Oies des neiges
  • 35 Bernaches cravants – Plusieurs de ces oiseaux se déplaçaient haut dans le ciel, ce qui est plutôt inhabituel pour les cravants. J’ai l’impression qu’elles arrivaient de loin…
Bernaches cravants – Rivière-Ouelle – 14 avril 2012 © Claude Auchu
  • 350 Bernaches du Canada
  • 1 Canard branchu
  • 97 Canards noirs
  • 13 Canards colverts
  • 90 Canards pilets
  • 15 Sarcelles d’hiver
  • 2 Fuligules à tête rouge – L’espèce est irrégulière dans la région immédiate de La Pocatière, probablement à cause de l’absence de marais d’eau douce.
  • 17 Fuligules à collier
  • 20 Fuligules milouinans
  • 1 Petit Fuligule
  • 79 Eiders à duvet
  • 16 Macreuses à front blanc
  • 1 Macreuse brune – Notre première cette année. C’est toujours la dernière macreuse à se présenter dans la région, habituellement dans les tout derniers jours d’avril. Curieusement, c’est aussi la seule macreuse que j’ai déjà observée dans le cœur de l’hiver (février) lorsque j’habitais aux Escoumins. Assez solide pour hiverner, mais trop frileuse pour migrer hâtivement!?!
  • 1500 Macreuses à bec jaune
Macreuse à bec jaune, mâle immature – Rivière-Ouelle – 14 avril 2012 © Claude Auchu
  • 3 Hareldes kakawis
  • 33 Garrots à œil d’or
  • 54 Grands Harles
  • 89 Harles huppés
  • 747 Plongeons catmarins – Ils se sont déplacés vers le sud-ouest sans arrêt durant les 180 minutes passées au quai! À noter que les catmarins, même s’ils sont abondants à Rivière-Ouelle, ne sont pas pour autant faciles à admirer. Ils se tiennent toujours loin au large et un bon téléscope est indispensable pour en faire une observation satisfaisante. D’un autre côté, ils sont tellement nombreux que l’on s’habitue rapidement à leur « jizz » et qu’on réussit à aller les chercher à plusieurs kilomètres au large!
  • 90 Cormorans à aigrettes
  • 5 Grands Hérons
  • 3 Urubus à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 3 Buses pattues
  • 3 Goélands arctiques
  • 1 Mouette tridactyle
  • 42 Petits Pingouins
  • 28 Alouettes hausse-col – Les alouettes auraient-elles entendu mes inquiétudes de la semaine dernière? Enfin quelques oiseaux ont été vus…
  • 2 Hirondelles bicolores
  • 6 Sittelles à poitrine rousse
Je me dois de souligner ici la capacité que possède Christiane, ma chère compagne, de regarder dans son téléscope en gardant ses deux yeux grands ouverts! En plus de voir les oiseaux circuler loin au large grâce à son œil droit collé à l’oculaire, son œil gauche peut encore repérer ceux qui passent tout juste devant nous. Elle dit que c’est une habileté qu’elle a développée rapidement mais, personnellement, je suis incapable de m’y faire…

Pour la journée de dimanche, tout allait dépendre du vent et de la pluie annoncés. Nous avions décidé d’une promenade à vélo dans les rangs, promenade qui allait varier en durée selon les conditions que nous allions avoir à affronter. Aussitôt sortis de la maison à 6 h 30, les chants vigoureux et variés des oiseaux nous ont annoncé qu’il s’était passé quelque chose durant la nuit! Oui, enfin!, il y avait eu un mouvement de migrateurs la nuit précédente! Durant la première minute et en roulant trois coins de rue à vélo, nous avions déjà ajouté deux espèces à notre liste annuelle!

Notre excursion de presque six heures s’est finalement faite sous un ciel variable sans aucun vent (!) et pratiquement aucune goutte de pluie. Ce dimanche 15 avril, nous avons observé 55 espèces, dont :
  • 8 Canards chipeaux
  • 1 Canard souchet
  • 7 Fuligules à collier
  • 1 Fuligule milouinan
  • 8 Petits Fuligules
  • 2 Gélinottes huppées
  • 3 Urubus à tête rouge – Vers 6 h 45 le matin, un oiseau est trouvé perché sur une minuscule branchette dans le cœur d’un érable! Heureusement pour lui que les vents n’ont pas soufflé à 30 km/h la nuit précédente comme prévu!
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 2 Faucons émerillons
  • 5 Pluviers kildirs
  • 2 Bécassines de Wilson
  • 100 Goélands argentés
  • 2 Goélands arctiques
  • 2 Pics maculés
  • 7 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 7 Pics flamboyants
  • 1 Grand Pic
  • 8 Moucherolles phébis
  • 60 Alouettes hausse-col
  • 1 Grimpereau brun
  • 3 Troglodytes des forêts
  • 7 Roitelets à couronne dorée
  • 135 Merles d’Amérique
  • 1 Plectrophane lapon
  • 1 Bruant des prés – Le 15 avril était déjà ma date la plus hâtive pour un Bruant des prés dans ma région, établie la première fois en 1991. Cette espèce semble toutefois arriver de façon massive puisque ma date d’arrivée printanière est habituellement le 20 avril, soit seulement cinq jours après mon record!
  • 140 Bruants chanteurs – Ça chantait beaucoup et partout! Comme Christiane a dit : « Quand il n’y aura plus de Bruants chanteurs, ce sera la fin du monde! ». Rien de moins!
  • 1 Bruant à gorge blanche
  • 12 Juncos ardoisés
  • 45 Carouges à épaulettes
  • 1 Quiscale rouilleux
  • 12 Vachers à tête brune
  • 2 Roselins familiers – Une espèce toujours rare dans la région, elle semble avoir beaucoup de difficulté à s’installer ici.
  • 52 Tarins des pins
Ce fut vraiment une fin de semaine comme on les aime! Beaucoup d’oiseaux, une belle variété d’espèces (73 espèces de vendredi à dimanche), une température acceptable et un bel avant-goût du mois de mai. Et dire qu’il reste encore deux fins de semaine en avril!!!

Un petit ajout de dernière minute pour une observation particulière faite lundi le 16 avril. Durant nos pauses au travail (passées à l’extérieur, bien entendu), nous avons observé un jeune Tarin des pins hors du nid réclamé à grands cris de la nourriture à ses parents! C’est tôt en saison mais, jusqu’à maintenant, l’année 2012 est très favorable aux tarins : après un hiver avec une abondance inhabituelle de graines de conifères, un printemps précoce permet à l’espèce de nicher sans trop se préoccuper des écarts de température et ils peuvent profiter des graines tombées au sol durant l’hiver. Surveillez bien vos silos à chardon : les intrépides petits tarins vont bientôt y arriver avec leurs oisillons!

lundi 9 avril 2012

Heureusement qu'il y a les canards de mer!

Comme tout le monde dans le centre et l’est du Québec, j’aurais préféré une fin de semaine avec une température plus clémente…! Parce que, oui, la météo a grandement nuit à nos observations ornithologiques en cette longue fin de semaine de Pâques, un moment de l’année traditionnellement dédié aux canards. À La Pocatière, la journée de dimanche a été largement dominée par de la neige se changeant en pluie et par de la pluie se changeant en neige! Nos sorties ornithologiques ont donc été plutôt courtes. Nous savons bien que ces conditions désagréables font partie du jeu. J’espère seulement que personne ne viendra me dire cette agaçante phrase-clé : « Tu te reprendras la semaine prochaine! », à laquelle je devrai encore répondre : « Impossible! Présentement, nous sommes au début d’avril et, la semaine prochaine, ce sera la mi-avril; ce n’est pas la même chose! ». En ornithologie, une fin de semaine perdue ne peut pas se remplacer, surtout lors des migrations où tout se déroule tellement vite! Pour les oiseaux comme pour la température en général, l’avance sur les autres printemps que nous avions prise il y a deux semaines a été pratiquement perdue.
Mais, avant de littéralement perdre notre fin de semaine, il y a tout de même eu l’avant-midi de samedi. Sachant que les deux jours suivants risquaient d’être ratés, nous avions choisi une fois de plus de nous diriger vers Rivière-Ouelle. Il faut dire que ce n’était pas notre premier choix; nous aurions préféré marcher sur les battures à La Pocatière, à la recherche de canards barbotteurs. Cependant, depuis la vague de chaleur d’il y a deux semaines, les vents n’ont pas cessé de souffler du nord. La température est donc plus froide (surtout lorsque l’on marche en terrain découvert) et les déplacements de canards, qui arrivent du sud, sont assez limités. À Rivière-Ouelle, au quai en particulier, une bonne proportion des canards observés sont des canards de mer (macreuses, eiders, etc.) dont plusieurs semblent plutôt arriver de l’est et qui ne se laissent pas importuner pas des vents du nord.

En ce samedi le 7 avril, notre excursion de 5 h 05 à Rivière-Ouelle, dont les premières 2 h 30 au quai, nous aura permis de voir 42 espèces, dont :
  • 235 Oies des neiges
  • 7 Bernaches cravants
  • 465 Bernaches du Canada
  • 120 Canards noirs
  • 7 Canards colverts
  • 67 Canards pilets
  • 3 Sarcelles d’hiver
  • 1 Fuligule à collier
  • 6 Fuligules milouinans
  • 540 Eiders à duvet – La presque totalité de ces oiseaux se dirigeaient vers le nord-est, ce qui laisse fortement supposer qu’ils ont atteint le fleuve après avoir survolé la terre ferme depuis la côte atlantique. Et, justement, les 22 seuls eiders qui ne venaient pas du sud-ouest nous ont survolé en arrivant directement de l’intérieur des terres!
  • 700 Macreuses à bec jaune – Malgré la fraîcheur de la matinée, les nombreux mâles sifflaient avec entrain les rares femelles présentes. Pourquoi y a-t-il tant de mâles et si peu de femelles??? Les macreuses se sont déplacées vers le sud-ouest comme elles le font tous les matins. Elles se posent traditionnellement en un même endroit situé directement à l’ouest du quai où plus de 5000 individus peuvent se rassembler durant les derniers jours d’avril. Je suppose qu’un haut-fond à cet endroit leur fournit les mollusques qu’elles recherchent.
  • 8 Hareldes kakawis
  • 28 Garrots à œil d’or
  • 57 Grands Harles
  • 13 Harles huppés
  • 3 Gélinottes huppées
  • 145 Plongeons catmarins
  • 39 Cormorans à aigrettes
  • 3 Buses pattues
  • 2 Goélands arctiques
  • 27 Petits Pingouins
  • 10 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges – Les derniers observés le printemps sont aussi discrets que les premiers arrivant l’automne! Pour l’automne, j’ai toujours mis cette discrétion sur le compte d’un possible « traumatisme » pour ces hiboux qui se retrouvent dans un environnement qu’ils ne connaissent pas. Au printemps, serait-ce plutôt dû à l’omniprésence des corneilles?
Harfang des neiges en bordure du village – Rivière-Ouelle – 7 avril 2012 © Claude Auchu
Harfang des neiges – Rivière-Ouelle – 7 avril 2012 © Claude Auchu
  • 53 Corneilles d’Amérique
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 185 Étourneaux sansonnets
  • 80 Plectrophanes des neiges
  • 23 Carouges à épaulettes
  • 60 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
Vous avez peut-être remarqué que les passereaux n’étaient pas nombreux lors de cette excursion. Espérons qu’un changement prochain de masse d’air apportera avec lui une nouvelle vague d’oiseaux. De leur côté, les tarins sont plus discrets qu’il y a deux semaines, étant probablement occupés à couver.

La journée de dimanche ne nous a pas fourni les nouveautés escomptées. Une promenade à vélo tôt le matin, sous la neige et la pluie, ne nous aura permis de voir que 24 espèces; un Moucherolle phébi et un groupe de 200 Jaseurs boréaux sont les observations les plus notables.

Nous ne nous attendions pas à grand-chose pour lundi. Une série d’éclaircies à partir du milieu de l’avant-midi nous aura tout de même donné l’occasion de quelques belles observations. Deux petites heures passées immobiles sur les battures et quelques oiseaux de proie en migration repérés grâce aux nombreux coups d’œil de Christiane par les fenêtres de la maison durant l’après-midi furent un baume sur cette fin de semaine.

Les principales espèces vues lundi le 9 avril ont été :
  • 3600 Oies des neiges
  • 120 Bernaches du Canada
  • 64 Canards pilets
  • 4 Fuligules à collier
  • 37 Fuligules milouinans
  • 1 Macreuse à front blanc – Notre première ce printemps. Elle fait habituellement son apparition dans la région vers la mi-avril.
  • 3 Harles couronnés
  • 7 Grands Hérons – Tous des oiseaux migrant au-dessus du fleuve.
  • 3 Busards Saint-Martin
  • 1 Épervier de Cooper – Houspillé par quelques corneilles devant la maison.
  • 7 Buses pattues – Des averses dispersées et un ciel lourd? Ce sont des conditions rêvées pour voir des Buses pattues en migration! Avec le Faucon pèlerin, le Balbuzard pêcheur et le Busard Saint-Martin, elle remet continuellement en question l’idée préconçue des conditions rêvées de migration pour les oiseaux de proie!
  • 1 Faucon pèlerin – Un immature de bonne taille (une femelle?) a attaqué sans succès un groupe de Plectrophanes des neiges avant de faire le ménage sur les battures…
  • 2 Alouettes hausse-cols
  • 4 Plectrophanes lapons
  • 240 Plectrophanes des neiges
Je dois signaler la rareté de l’Alouette hausse-col ce printemps. La sous-espèce praticola qui niche dans le sud du Québec arrive habituellement dès le début de mars dans la région et, il y a 25 ans, leurs chants en clochettes m’accompagnaient régulièrement durant mes excursions en mars et avril. Maintenant, comme d’autres espèces champêtres (sturnelles, goglus, maubèches), sa population a chuté et la rareté de cette sous-espèce tant en migration qu’au cœur de l’été est vraiment notable. C’est dommage… Ce n’est qu’au début du mois de mai, lors du passage migratoire de la sous-espèce alpestris qui niche dans le nord du Québec, que nous avons la satisfaction de voir de vrais groupes d’alouettes.

lundi 2 avril 2012

Retour à la normale

Contrairement à la troisième semaine de mars qui fut carrément estivale, les conditions météorologiques de la dernière semaine du mois furent typiques pour la saison : le mercure descendait sous zéro durant la nuit pour remonter rapidement au-dessus du point de congélation durant le jour. Dans la région de La Pocatière, nous avons eu droit à une belle petite chute de neige toute saisonnière en milieu de semaine, mais ces cinq centimètres de neige ont fondu aussitôt que le soleil est réapparu.
Localement, la migration semble avoir été au ralenti depuis une semaine et les espèces que nous avons observées durant la fin de semaine qui vient de se terminer étaient majoritairement sur place depuis 10 jours. Le vent qui souffle du nord depuis quelques jours n’est certainement pas étranger à la chose. Malgré cela, les conditions étaient très acceptables pour que nous profitions à plein du grand air et des oiseaux qui s’y trouvaient!

Au lever du soleil, samedi le 31 mars, nous étions déjà installés au bout du quai de Rivière-Ouelle, jumelles au cou, téléscope devant nous et appareil photo prêt au cas où. Comme il arrive souvent au tout début de la migration, les déplacements des oiseaux, toujours plus actifs très tôt le matin, se sont terminés rapidement. Nous en avons donc profité pour faire une tournée partout sur le territoire de la municipalité.

Durant les cinq heures passées à Rivière-Ouelle, nous avons observé :
  • 500 Bernaches du Canada
  • 13 Bernaches cravants
  • 125 Canards noirs
  • 6 Canards colverts
  • 1 Fuligule milouinan
  • 3 Eiders à duvet – Nos premiers ce printemps! Nous nous serions attendu à ce que cette espèce résistante arrive en bon nombre beaucoup plus tôt…
  • 100 Macreuses à bec jaune
Macreuses à bec jaune – Rivière-Ouelle – 31  mars 2012 © Claude Auchu
  • 6 Hareldes kakawis
  • 32 Garrots à œil d’or
  • 62 Grands Harles
  • 22 Harles huppés
  • 55 Plongeons catmarins – Ils sont déjà bien présents!
  • 4 Cormorans à aigrettes
  • 1 Pluvier kildir
  • 100 Goélands à bec cerclé
  • 15 Goélands argentés
  • 6 Goélands arctiques – Ils sont beaucoup moins communs que l’an dernier à la même date! Auraient-ils profité des grandes chaleurs de la fin de mars pour remonter vers le nord. Habituellement, les Goélands arctiques fréquentent la région jusqu’aux tout derniers jours de mai.
  • 1 Goéland bourgmestre
  • 5 Goélands marins
  • 16 Petits Pingouins – Ma première mention à vie en mars! Ma mention la plus hâtive était auparavant le 3 avril 2011. Le pingouin apparaît habituellement dans la région vers la mi-avril.
  • 15 Tourterelles tristes
  • 3 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Pic flamboyant
  • 3 Geais bleus
  • 65 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 8 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 30 Merles d’Amérique
  • 140 Étourneaux sansonnets
  • 22 Plectrophanes des neiges
  • 22 Bruants chanteurs
  • 5 Juncos ardoisés
  • 48 Carouges à épaulettes
  • 105 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 5 Roselins pourprés
  • 3 Becs-croisés bifasciés
  • 24 Tarins des pins
  • 3 Moineaux domestiques
Macreuses à bec jaune – Rivière-Ouelle – 31  mars 2012 © Claude Auchu
Côté température et oiseaux, la journée de dimanche le 1er avril fut aussi agréable que la veille! Nous avions d’abord l’intention de patrouiller les battures du fleuve mais, comme le vent du nord semble ralentir les canards, nous avons plutôt opté pour une petite promenade à vélo dans les rangs et les boisés bordant La Pocatière, un peu comme la semaine dernière. Cette randonnée nous a permis de constater qu’il n’y a pas encore beaucoup d’oiseaux dans les milieux champêtres et que les Bruants chanteurs ont tout l’espace juste pour eux!
Les vents faibles et variables n’ont pas transporté beaucoup de rapaces. Comme c’est souvent le cas sur la rive sud de l’estuaire du Saint-Laurent au printemps, les oiseaux de proie migraient dans les deux directions : les Buses pattues volaient vers le sud-ouest alors que les autres rapaces se dirigeaient vers le nord-est! Du haut du promontoire en après-midi, nous avons aussi noté un petit déplacement de Canards pilets. Espérons pour nous qu’ils n’ont pas volé ainsi durant toute la matinée!

Finalement, nous avons passé 6 h 15 à l’extérieur durant la journée, ce qui nous a permis de voir 50 espèces, dont :
  • 330 Oies des neiges
  • 6 Bernaches du Canada
  • 2 Canards chipeaux
  • 1 Canard noir
  • 18 Canards colverts
  • 140 Canards pilets
  • 4 Gélinottes huppées
  • 4 Cormorans à aigrettes
  • 3 Grands Hérons
  • 8 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 1ère année est houspillé par des corneilles alors qu’il survole la ville.
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Épervier brun
  • 1 Buse à queue rousse
  • 5 Buses pattues
  • 1 Pluvier kildir
  • 4 Bécasses d’Amérique
  • 20 Tourterelles tristes
  • 4 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 1 Grand Pic
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Pie-grièche grise
  • 15 Geais bleus
  • 100 Corneilles d’Amérique
  • 13 Grands Corbeaux – Plusieurs oiseaux volaient très haut au-dessus de la ville durant l’après-midi, souvent en couple. Comme la majorité des corbeaux qui nichent dans la région sont présentement occupés à couver, peut-on penser qu’il s’agit d’oiseaux nichant plus loin au nord qui retournent doucement vers leurs territoires? Il y a longtemps que je me demande où nichent les nombreux corbeaux que nous voyons ici en hiver…
  • 28 Mésanges à tête noire
  • 12 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun
  • 4 Roitelets à couronne dorée
  • 68 Merles d’Amérique
  • 180 Étourneaux sansonnets
  • 4 Jaseurs boréaux
  • 175 Plectrophanes des neiges
  • 36 Bruants chanteurs
  • 4 Juncos ardoisés
  • 11 Roselins pourprés
  • 9 Becs-croisés bifasciés
  • 16 Sizerins flammés
  • 85 Tarins des pins
  • 10 Chardonnerets jaunes
  • 17 Moineaux domestiques
Finalement, notre fin de semaine ornithologique a ressemblé énormément à celle de la semaine précédente, nous permettant de constater quels oiseaux se sont déplacés durant la semaine. C’est un des avantages de fréquenter assidûment les mêmes sites semaine après semaine!