mardi 23 février 2016

Sittelles, pics et avant-goût du printemps

À la mi-février, y a-t-il encore des oiseaux à découvrir dans nos régions? Probablement, mais même faire le suivi des espèces que l’on sait (ou que l’on espère) être encore présentes peut tenir bien occupé. Ayant présentement plus de temps disponible que je ne le voudrais, j’ai fait quelques sorties visant certaines espèces en particulier. Du temps bien rempli, mais pas nécessairement fructueux.

À La Pocatière, mercredi le 17 février, en espérant que le Pic maculé visite sa mangeoire, j’ai observé :
  • 4 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 10 Étourneaux sansonnets
  • 500 Jaseurs boréaux – Ils sont curieusement communs même trois mois après leur arrivée dans la région. Les Jaseurs boréaux traversent habituellement notre secteur en moins de deux semaines, vidant en chemin les arbres de leurs fruits. Cet hiver, la production des sorbiers a été moyenne et les seuls fruits encore disponibles sont les pommettes trop grosses pour être avalées en une bouchée et les baies des nerpruns. Il semble bien que les jaseurs soient encore prêts à s’en contenter.
  • 1 Bruant chanteur – L’espèce est facile à voir à sa mangeoire, mais nous n’avons vu les deux individus simultanément qu’à une seule reprise.
  • 2 Juncos ardoisés
  • 2 Cardinaux rouges – Un mâle avait été vu à une mangeoire il y a six semaines et est réapparu mercredi accompagné d’une femelle. Un autre couple a été observé subrepticement à une mangeoire de Saint-Pacôme il y a un mois. Malgré leur couleur, ces oiseaux peuvent être vraiment discrets!
  • 20 Chardonnerets jaunes

Vendredi, un petit vent agaçant soufflait en bordure du fleuve. Je me suis donc réfugié en forêt dans le fin fond de Saint-Onésime. Aucune réelle surprise ne m’attendait sur place, mais j’ai tout de même retrouvé quelques espèces rarement observées près du fleuve cet hiver.

À Saint-Onésime, vendredi le 19 février, les espèces suivantes ont été vues entre 7 h 40 et 10 h 50 :
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Grand Pic – Une femelle.
  • 1 Mésangeai du Canada
  • 2 Geais bleus – Un des oiseaux imitait le cri d’une Petite Buse. Les geais ont vraiment une excellente mémoire pour réussir à imiter, en février, le cri d’un oiseau qui quitte le Québec à la mi-septembre!
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 25 Mésanges à tête noire
  • 3 Mésanges à tête brune
  • 8 Sittelles à poitrine rousse – Les sittelles étaient particulièrement bruyantes vendredi matin.

Sittelle à poitrine rousse (Red-breasted Nuthatch – Sitta canadensis)
Saint-Onésime – 19 février 2016 © Claude Auchu 
  • 3 Durbecs des sapins – Les populations de fringillidés varient énormément d’un hiver à l’autre dans une région donnée. Depuis le début de l’hiver, nous n’avons pas encore vu de durbecs en bordure du fleuve. L’an dernier, ils étaient présents même dans les champs de Rivière-Ouelle dès les premiers jours de l’hiver!
  • 10 Sizerins flammés
  • 12 Gros-becs errants

Samedi, les probabilités de précipitations nous ont semblé trop élevées pour risquer une excursion digne de ce nom à l’extérieur. Effectivement, une neige mouillée suivie d’une pluie parfois forte sont tombées sur la région, des conditions qui ne surprennent plus cet hiver!

Dimanche matin, nous avons quitté la maison au moment où tombaient les dernières gouttes de pluie. Direction : Rivière-Ouelle. Comme prévu, le temps doux et les vents du sud-ouest avaient libéré le fleuve de ses glaces (ou, à tout le moins, ils les ont repoussées loin au large). Mais, pour des raisons que nous ne saisissons pas encore, aucun oiseau aquatique n’a pu être trouvé. Pas même un simple harle ou goéland! Pourtant, dans trois petites semaines, ils devraient être bien présents, possiblement même le frileux Goéland à bec cerclé s’il suit la tendance des dernières années.

En attendant leur retour, voici ce que nous avons trouvé à Rivière-Ouelle dimanche le              21 février entre 7 h 50 et 10 h 15 :
  • 6 Perdrix grises – Il ne s’agit sûrement pas des perdrix vues la semaine dernière.
  • 1 Épervier brun
  • 17 Pigeons bisets
  • 5 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges
  • 2 Geais bleus
  • 9 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 240 Étourneaux sansonnets – Après le passage rapide de l’Épervier brun, plus de 150 étourneaux se sont retrouvés entassés sur un fil électrique.
  • 1 Bruant hudsonien

Lundi matin, à La Pocatière, le temps clair, frais et sans vent était de retour et j’en ai profité pour visiter un de mes boisés préférés. À un certain moment, au moins sept pics différents se faisaient entendre autour de moi en criant, tambourinant ou creusant une cavité; évidemment, certains sont demeurés bien cachés.

Voici les espèces rencontrées à La Pocatière lundi 22 février entre 7 h 00 et 10 h 10 :
  • 40 Pigeons bisets
  • 6 Tourterelles tristes
  • 2 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Grand Pic – Un mâle très bruyant.
  • 1 Geai bleu
  • 7 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 8 Sittelles à poitrine rousse
  • 5 Étourneaux sansonnets
  • 3 Plectrophanes des neiges – Mis à part la bande de 300 oiseaux rencontrée la semaine dernière, les plectrophanes sont particulièrement rares dans la région ces temps-ci!       À moins qu’ils ne soient tous rassemblés en un seul groupe? Si c’est le cas, il doit être énorme!
  • 2 Sizerins flammés
  • 1 Tarin des pins
  • 6 Chardonnerets jaunes
  • 7 Gros-becs errants
  • 2 Moineaux domestiques

Ce fut un belle succession de courtes sorties, effectuées sous toutes sortes de températures. Les nuits les plus froides sont maintenant suivies de journées plutôt douces, surtout en après-midi, un bon signe que le printemps est tout près. Les premiers migrateurs arriveront bientôt…

mardi 16 février 2016

Cinq Perdrix grises…

Les conditions météorologiques rencontrées lors de nos sorties ornithologiques n’ont vraiment pas été faciles cette dernière fin de semaine. La température est descendue jusqu’à -24°C et les vents, surtout eux!, ont atteint les 60 km/h. Avec tout ça, des conditions de blizzard ont été souvent présentes, ce qui limitait grandement la visibilité. D’ailleurs, tôt dimanche matin à partir du quai de Rivière-Ouelle, nous avons vu le blizzard arriver de l’ouest; c’était un spectacle magnifique, mais le succès de notre excursion a été grandement hypothéqué!

Auparavant, la courte promenade de samedi à travers la ville de La Pocatière s’est effectuée sous une neige souvent épaisse. Je vous fais grâce des espèces rencontrées qui sont, finalement, à peu de choses près les mêmes que la semaine dernière. Dans ces conditions difficiles, nous avons entendu trois bruants que nous n’avons pu voir et identifier. Deux étaient probablement les Bruants chanteurs découverts ces dernières semaines; l’identité du troisième reste encore à confirmer.

Dimanche matin, le ciel était encore clair au lever du soleil et les montagnes de Charlevoix particulièrement lumineuses de l’autre côté du fleuve. L’arrivée du blizzard nous a cependant empêchés d’être aussi efficaces que nous l’aurions espéré et l’excursion a fini par ressembler à une lente promenade en voiture!

Voici la trop courte liste des oiseaux rencontrés durant nos pérégrinations entre La Pocatière, Rivière-Ouelle et Saint-Pacôme dimanche le 14 février :
  • 5 Perdrix grises – Avec si peu d’oiseaux visibles, ces cinq perdrix nous ont permis de sauver la face! À Rivière-Ouelle, elles se nourrissaient avidement sous un conifère, sans être effrayées par notre présence à moins de sept mètres d’elles. Il va sans dire que nous les avons observées et photographiées depuis l’intérieur de la voiture afin de ne pas les déranger inutilement.

Perdrix grises (Gray Partridges – Perdix perdix)
Rivière-Ouelle – 14 février 2016 © Christiane Girard 
Perdrix grises (Gray Partridges – Perdix perdix)
Rivière-Ouelle – 14 février 2016 © Christiane Girard 
  • 9 Tourterelles tristes
  • 3 Harfangs des neiges
  • 2 Geais bleus
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 1 Grand Corbeaux
  • 19 Mésanges à tête noire
  • 15 Étourneaux sansonnets
  • 300 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant à gorge blanche – Probablement à cause du temps froid, le Bruant à gorge blanche était de retour à la mangeoire de notre voisin, nous ne l’avions pas vu depuis le 2 janvier. Entre temps, un autre avait été trouvé à l’autre extrémité de la ville.
  • 8 Chardonnerets jaunes
  • 1 Moineau domestique

Ce fut une bien petite fin de semaine ornithologique, mais tout à fait classique du milieu de l’hiver. Il faut dire que les conditions rencontrées samedi et dimanche ressemblaient fortement à ce que nous avons connu durant tout l’hiver 2014-15. Il y a un an, la température maximale moyenne des deux premières semaines de février n’avait été que de -14°C alors que -7 constitue la normale. Pour la même période cette année, nous sommes en plein sur la normale, en grande partie à cause du froid des 12, 13 et 14 février. Alors, ne nous plaignons surtout pas!

Lundi matin, j’ai appris que le Pic maculé serait encore présent au même endroit où nous l’avons vu au début de décembre et durant la deuxième moitié de janvier! J’ai croisé le propriétaire de la mangeoire qui m’a assuré qu’il voit le pic (« celui avec le ventre "jaunasse" et la gorge rouge ») pratiquement tous les jours!!!
Le retour du Bruant à gorge blanche et du Pic maculé m’a ramené à l’esprit une question que je me suis posé pendant longtemps : les oiseaux savent-ils vraiment où se trouve leur mangeoire? Il est évident que les oiseaux aussi mobiles que les mésanges et les Gros-becs errants connaissent l’emplacement de cette source d’alimentation gratuite. Mais lorsque les espèces totalement dépendante d’une mangeoire s’en éloignent lors d’un redoux, parviendront-elles à la retrouver? Au fil des ans, de nombreux indices m’ont indiqué qu’elles réussissent sans trop de problème à y revenir (à moins qu’elles ne trouvent mieux ailleurs!). Je me souviens en particulier d’une Paruline à croupion jaune qui avait essayé d’hiverner aux Escoumins en 2000-01. Une mangeoire située près de l’embouchure de la rivière semblait être sa seule source d’alimentation et, à chaque jour, nous réussissions à la voir sans top attendre. En plein mois de janvier, nous avions donc été particulièrement surpris de la trouver à une autre mangeoire située 600 mètres plus loin, de l’autre côté de la rivière et de la route 138 et 40 mètres plus haut (en haut de la côte à Essipit, pour ceux qui connaissent l’endroit)!!! Pourtant, la paruline était de retour à sa mangeoire habituelle dès le lendemain. Il ne faut donc pas sous-estimer les ressources des oiseaux. Ils n’ont pas le choix, leur vie en dépend!
En terminant, j’ai appris qu’un Grand Héron avait séjourné à La Pocatière jusqu’en janvier et que nous passions tout près de lui à tous les jours en nous rendant au travail! Si nous réussissons à ne pas voir un Grand Héron, ce doit être bien facile de rater un simple passereau!!!

mardi 9 février 2016

Faucon émerillon et Bruants chanteurs

Encore une fois, je me dois de débuter ce message en vous parlant des conditions bien particulières de ce faux hiver qui perdure. Il n’est tombé que cinq des quinze centimètres de neige prévus la semaine dernière et une période de pluie la nuit suivante les a immédiatement fait fondre. Résultat : samedi, lors d'une courte randonnée dans une érablière, nous nous sommes rendus compte qu’il n’y avait au plus qu’une vingtaine de centimètres de neige au sol et que la base de bien des arbres était visible! C’est pire encore dans les zones conifériennes où les arbres eux-mêmes empêchent le peu de neige qui tombe d’atteindre le sol. Sous certains grands conifères dans la ville, la pelouse est encore visible… au début de février!!! Cet hiver passera à l’histoire de bien des façons!

Nos efforts ornithologiques durant cette dernière fin de semaine ont été concentrés sur le territoire de La Pocatière. Le but avoué de cette stratégie était simplement de nous assurer que le Pic maculé vu en décembre et retrouvé à la mi-janvier était encore sur place (afin, bien sûr, de l’ajouter à notre liste de février!). Faire le suivi de cet oiseau est loin d’être facile et, disons-le tout de suite, nos efforts sont demeurés sans résultat. Malgré cela, nous avons connu une fin de semaine bien remplie, avec beaucoup de courts déplacements.

Le tout a débuté vendredi le 5 février avec la récolte suivante :
  • 3 Tourterelles tristes
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Faucon émerillon – Un individu a effectué un passage rapide près d’une mangeoire, laissant à peine le temps aux oiseaux d’avoir peur. Les émerillons sont étrangement rares ici durant l’hiver bien qu’ils nichent un peu partout autour de la ville (et parfois même à l’intérieur de la ville). Ils n’ont de toute évidence pas suivi le mouvement des Éperviers bruns et de Cooper que nous voyons maintenant annuellement durant l’hiver.
  • 2 Geais bleus
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 10 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Cette espèce est nettement plus rare et localisée que l’hiver dernier.
  • 25 Étourneaux sansonnets
  • 70 Jaseurs boréaux
  • 1 Bruant chanteur
  • 1 Roselin familier – Ce fringillidé est toujours très discret dans la région et ce, en toute saison.
  • 20 Chardonnerets jaunes
  • 8 Moineaux domestiques

Samedi le 6 février, avant de partir à la recherche du Pic maculé, nous avons visité un boisé que nous négligeons trop souvent, faute de temps. De nombreux ruisseaux y coulaient à flot, nous faisant rêver encore une fois à tous les oiseaux qui pourraient être trouvés sur place.
Voici ce que cette sortie de quatre heures (7 h 00 à 11 h 00) nous a fourni :
  • 2 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Grand Pic – Une femelle.
  • 8 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 10 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 6 Roitelets à couronne dorée
  • 35 Étourneaux sansonnets
  • 30 Jaseurs boréaux
  • 12 Sizerins flammés
  • 1 Tarin des pins – Ce petit solitaire n’accompagnait ni les sizerins, ni les chardonnerets.
  • 70 Chardonnerets jaunes – Le gros de ces chardonnerets se trouvait en dehors de la ville, à quatre kilomètres de l’endroit où nous en avions vu une soixantaine il y a deux semaines. Les chardonnerets sont très mobiles cet hiver, n’étant vraiment fidèles à aucune mangeoire.
  • 20 Gros-becs errants

Samedi soir, une petite trace de neige s’est déposée sur la région. Il semble bien que ce fut suffisant pour ramener certains granivores vers les mangeoires qu’ils avaient délaissées et, dimanche le 7 février, une autre tentative pour le Pic maculé à La Pocatière nous aura au moins permis de confirmer un doute :
  • 2 Pigeons bisets
  • 2 Tourterelles tristes – Les tourterelles sont vraiment plus rares cet hiver. Ont-elles déjà eu vent de cette idée moyenâgeuse de permettre leur chasse au Québec? Je connais de nombreux chasseurs qui, en évoluant (oui, « évoluer » est le bon mot!), sont devenus des observateurs d'oiseaux. Mais je serais très surpris qu’un observateur puisse un jour devenir un chasseur. En cette époque où le nombre d'observateurs surpasse de loin celui des chasseurs, c’est vraiment illogique que l'on pense à implanter la chasse d’une espèce que personne n’osera consommer par la suite!!! Certains sont-ils à ce point en manque de cibles vivantes?
  • 1 Pic mineur
  • 3 Geais bleus
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 21 Mésanges à tête noire

Après avoir publié plus de 850 photos d’oiseaux dans ce blog depuis cinq ans, 
voici enfin la première d’une Mésange à tête noire!!! J’espère que ces mignonnes me pardonneront!
Mésange à tête noire (Black-capped Chickadee – Poecile atricapillus)
La Pocatière – 7 février 2016 © Claude Auchu
  • 4 Sittelles à poitrine rousse
  • 35 Étourneaux sansonnets
  • 20 Jaseurs boréaux
  • 2 Bruants chanteurs – Nous nous en doutions bien : après avoir été longuement aux aguets, nous avons enfin pu confirmer que deux Bruants chanteurs hivernent à la même mangeoire.
  • 6 Juncos ardoisés – Il est amusant de voir les juncos se promener dans les sous-bois presque entièrement libres de neige et ne se présenter qu’irrégulièrement aux postes d’alimentation. Dans la liste des oiseaux de Kamouraska, L’Islet et Montmagny qu’il a publiée il y a 50 ans, l’abbé René Tanguay ne mentionnait l’hivernage d’aucune espèce de bruants dans la région.

Dans la région, les juncos ont rarement la chance de se promener les pieds dans l’herbe en février!
Juncos ardoisés (Dark-eyed Juncos – Junco hyemalis)
La Pocatière – 7 février 2016 © Claude Auchu
  • 6 Chardonnerets jaunes

Retrouverons-nous le Pic maculé? Je l’espère, mais il faut dire que les conditions sont belles pour permettre à n’importe quel oiseau d’agrandir son champ d’action! Peut-être devrions-nous agrandir le nôtre également?!?

mercredi 3 février 2016

Un hybride Garrot à œil d’or x Garrot d’Islande

Nous venons de connaître une autre fin de semaine avec des températures au-dessus de la normale saisonnière. Dimanche, dès le lever du jour, nous nous serions vraiment crus le 31 mars plutôt que le 31 janvier! D’ailleurs, Christiane m’a fait remarquer que, ces derniers jours, les corneilles étaient plus souvent en couple près de potentiels sites de nidification plutôt qu’en petits groupes dans leurs lieux habituels d’alimentation hivernale. Il s’agit d’un comportement normal chez certains de nos oiseaux durant les redoux de la deuxième moitié de l’hiver, mais il me semble qu’il est un peu tôt en janvier pour avoir la nidification en tête! Dès que le froid reviendra, les oiseaux retrouveront vite leurs habitudes de saison.
En attendant, nous essayons de profiter du temps anormalement doux à notre manière. Samedi, nous avons effectué notre traditionnel petit voyage à Dégelis. Dimanche, malgré un fort vent du sud plutôt agaçant, nous avons visité Rivière-Ouelle rapidement avec peu de résultat.

Mais, avant samedi et dimanche, il y avait vendredi! Ayant l’après-midi libre, je suis allé rendre visite au Pic maculé qui tente d’hiverner à La Pocatière. Mon attente fut de courte durée (ce qui n’est pas toujours le cas avec cet individu) et c’est avec soulagement que je peux affirmer qu’il devrait se rendre sans problème jusqu’au mois de février!

Voici donc les quelques espèces rencontrées à La Pocatière vendredi le 29 janvier :
  • 10 Pigeons bisets
  • 6 Tourterelles tristes
  • 1 Pic maculé
  • 1 Pic chevelu
  • 5 Corneilles d’Amérique
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 4 Étourneaux sansonnets
  • 1 Bruant chanteur
  • 4 Chardonnerets jaunes
  • 3 Moineaux domestiques

L’hiver dernier, nous avions dû remettre encore et encore notre visite à Dégelis tellement les fins de semaine glaciales se succédaient. Le printemps est finalement arrivé avant que nous ayons eu le temps de nous y rendre. Cette année, par contre, c’est plutôt le contraire : l’hiver est tellement doux que la question était plutôt de savoir si les canards, qui sont la raison d’être de ce détour hors de notre circuit habituel, allaient être concentrés sur place! Rappelons que la rivière Madawaska ne gèle jamais entièrement entre l’extrémité sud du lac Témiscouata et le Nouveau-Brunswick, ce qui permet à plusieurs espèces de canards d’hiverner sur place. Les espèces les plus régulières sont les Garrots à œil d’or et les Canards colverts, suivis des Garrots d’Islande (un de leurs rares sites d’hivernage réguliers en eau douce au Québec) et des Grands Harles. Des espèces plus inusitées sont aussi trouvées presque à chaque hiver! Pour nous, une visite à Dégelis est une belle façon de couper l’hiver en deux mais, cette année, personne ne sait s’il a vraiment débuté!

Samedi le 30 janvier, nous avons observé les 21 espèces suivantes à Dégelis entre 7 h 45 et 12 h 00 :
  • 1 Canard noir
  • 36 Canards colverts – C'est toujours au barrage construit entre le lac et la rivière que nous effectuons notre première halte en arrivant à Dégelis. Cette fois, aucun goéland n’était sur place pour nous accueillir, mais trois petits groupes de Canards colverts et un Canard noir sont arrivés du lac et ont suivi la rivière en direction de la ville. Ils ont probablement passé la nuit dans une zone du lac encore libre de glace.
  • 21 Garrots à œil d’or – Relativement rares cette fois, ils étaient peut-être rassemblés sur une section inaccessible de la rivière. 
  • 18 Garrots d’Islande – Les Garrots d’Islande, eux, étaient bien en évidence. Nous avons compté onze mâles et sept femelles, dont plusieurs en parade. Comme à chacune de nos visites hivernales à Dégelis depuis 2010, nous avons également vu un hybride mâle G. d’Islande X G. à œil d’or. Serait-ce toujours le même individu qui revient hiver après hiver?

Garrots d’Islande (Barrow’s Goldeneyes – Bucephala islandica)
Dégelis – 30 janvier 2016 © Claude Auchu
La forme de la tête, la tache blanche devant l'oeil, le patron du dos... tout est à mi-chemin chez cet hybride!
Garrot à oeil d’or x Garrot d’Islande (Common Goldeneye x Barrow’s Goldeneye – 
Bucephala clangula x Bucephala islandica)
Dégelis – 30 janvier 2016 © Claude Auchu
  • 8 Harles couronnés – Un bon total pour cette espèce, avec quatre mâles adultes, un mâle immature et trois femelles.
  • 10 Grands Harles

Grands Harles (Common Mergansers – Mergus merganser)
Dégelis – 30 janvier 2016 © Claude Auchu
  • 2 Pygargues à tête blanche – Un adulte et un immature au plumage brisé profitaient eux aussi de la rivière et de tout ce qu’elle a à offrir.

Pygargue à tête blanche (Bald Eagle – Haliaeetus leucocephalus)
Dégelis – 30 janvier 2016 © Claude Auchu
  • 2 Goélands marins
  • 38 Pigeons bisets
  • 1 Pic chevelu
  • 20 Geais bleus
  • 21 Corneilles d’Amérique
  • 60 Grands Corbeaux – Dont 43 volant autour du pygargue immature!
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Grimpereaux bruns
  • 40 Étourneaux sansonnets
  • 1 Junco ardoisé
  • 5 Sizerins flammés
  • 42 Chardonnerets jaunes – Les chardonnerets semblent aussi communs dans le Témiscouata que dans le Kamouraska cet hiver!
  • 10 Gros-becs errants

Je l’ai déjà dit et je le répète : si je devais déménager loin des rives du fleuve Saint-Laurent et que j’avais le choix de ma nouvelle demeure, c’est sûrement Dégelis que je choisirais. C’est un endroit avec un potentiel ornithologique vraiment incroyable!!!

La semaine dernière, nous avions préféré les visites en forêt à notre habituelle sortie à Rivière-Ouelle. Ce fut le retour à la normale cette fin de semaine même si ce site si riche de mars à décembre n’est souvent que l’ombre de lui-même en plein cœur de l’hiver. La température était encore très douce et le fleuve présentait de grandes zones libres de glace, mais le vent fort du sud semblait avoir encouragé les oiseaux à demeurer cachés.

Notre promenade à Rivière-Ouelle fut donc très courte en ce dimanche 31 janvier, ne nous permettant d’y voir que :
  • 14 Pigeons bisets
  • 7 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 70 Étourneaux sansonnets
  • 43 Jaseurs boréaux
  • 40 Plectrophanes des neiges
  • 6 Bruants hudsoniens – Un total de six Bruants hudsoniens étaient présents à deux mangeoires que nous inspectons pourtant régulièrement depuis le début de l’hiver (et qui ne sont pas entretenues régulièrement). D’où arrivaient-ils donc??? Il faut dire que des Bruants hudsoniens réussissent parfois à hiverner dans la région sans avoir à visiter de mangeoire. En les voyant, nous n’avons pas pu nous empêcher de penser : « Quelles autres espèces restent à découvrir??? »
  • 12 Chardonnerets jaunes

Habituellement, le mois de février ne sert qu’à attendre l’arrivée de mars. Seul le débarquement possible de quelques fringillidés poussés hors des forêts du nord par une pénurie de nourriture pimente parfois cet intermède hivernal. Cette année, par contre, l’apparition inattendue d’oiseaux comme les Bruants hudsoniens aussi tard durant l’hiver donne déjà au mois de février une tournure inhabituelle. On verra bien…!