mardi 27 janvier 2015

Après les granivores, l’arrivée des frugivores

Petit à petit, l’hiver avance et le mois qui me semble toujours le plus long de l’année est déjà presque terminé. Jusqu’à maintenant, l’hiver 2014-15 ne me paraît pas particulièrement rude. Il n’y a encore que très peu de neige au sol et le froid me semble dans les moyennes. De toute façon, il y a tellement d’oiseaux un peu partout dans la région que cela suffirait à rendre pour moi n’importe quel hiver très agréable. Je travaille encore à la compilation de mes observations de 2014 et les rares mentions d’oiseaux intéressants du mois de janvier de l’an dernier me font savourer encore plus celui de cette année!

Jeudi dernier, j’ai bénéficié d’une journée libre inattendue. Avec un soleil brillant de tous ses feux et un vent presque nul, il était certain que je n’allais pas résister à la tentation de passer l’avant-midi à l’extérieur. De si belles conditions allaient peut-être inciter le Troglodyte de Caroline à être plus actif qu’au cours des dernières fins de semaine. Mon premier arrêt a donc été à sa mangeoire habituelle où Christiane et moi l’avions encore noté quelques jours auparavant. En compagnie de Jean-François Rousseau rencontré sur place, j’ai attendu et attendu mais, rien à faire, l’oiseau-vedette n’était peut-être pas encore réveillé.
À ma deuxième visite sur l’heure du midi, le Troglodyte de Caroline s’est finalement présenté à la mangeoire. Il s’est rapidement dirigé vers le mélange de beurre d’arachide et de saindoux où je pouvais le voir et même l’entendre frapper du bec sur la nourriture gelée! Après plus de trois minutes à se nourrir, il a traversé devant moi pour aller se percher sur une haie. Il est resté immobile sur place durant une dizaine de minutes, à profiter des rayons du soleil. J’aurais bien aimé l’entendre chanter, surtout par une si belle journée sans vent. Mais si, comme tout semble l’indiquer, il ne reste qu’un seul oiseau, il est possible que ce soit la femelle!
En voyant ainsi ce troglo essayer de traverser l’hiver québécois au nord du 47e parallèle, certaines réflexions me sont venues à l’esprit. Devrais-je le considérer comme une « pauvre petite bête » parce que, oui, lorsque le mercure n’atteint que -10°C, un tel oiseau fait vraiment pitié. Mais, d’un autre côté, cette espèce essaie de coloniser de nouveaux territoires et il est certain qu’elle atteindra un jour une limite infranchissable. Si certains Troglodytes de Caroline, comme ceux de La Pocatière, trouvent une mangeoire où ils sont dorlotés par les Humains, les oiseaux colonisateurs qui s’installent pour l’hiver loin de toute habitation finissent eux aussi par mourir, mais sans que personne ne s’en rende compte. Les Troglodytes de Caroline ne sont pas les premiers, nos ancêtres sont aussi passés par là!

Entre ces pensées, j’ai tout de même observé les oiseaux durant 4 h 30 (de 8 h 00 à 12 h 30) jeudi le 22 janvier, pour atteindre un total de 24 espèces à La Pocatière :
  • 10 Pigeons bisets
  • 2 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges
  • 2 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 4 Geais bleus
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 1 Troglodyte de Caroline

Troglodyte de Caroline (Carolina Wren – Thryothorus ludovicianus)
La Pocatière – 22 janvier 2015 © Claude Auchu
Troglodyte de Caroline (Carolina Wren – Thryothorus ludovicianus)
La Pocatière – 22 janvier 2015 © Claude Auchu
  • 100 Étourneaux sansonnets
  • 3 Jaseurs boréaux
  • 10 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant à gorge blanche
  • 1 Cardinal rouge – Une femelle, sûrement celle que nous avions vue au même endroit le 13 décembre dernier. Elle a aussi été vue à une mangeoire située 700 mètres plus loin à la fin de décembre.
  • 15 Durbecs des sapins
  • 10 Roselins pourprés
  • 4 Becs-croisés bifasciés
  • 25 Sizerins flammés
  • 150 Tarins des pins

Durant l’hiver, nous essayons rarement de deviner l’âge des oiseaux rencontrés. Pourtant, c’est relativement facile. Par exemple, le bout pointu des rectrices (plumes de la queue) de ce tarin indique qu’il s’agit d’un oiseau à son premier hiver. Un adulte aurait le bout de ces plumes plus arrondi.
Tarin des pins (Pine Siskin – Spinus pinus)
La Pocatière – 22 janvier 2015 © Claude Auchu 
  • 25 Gros-becs errants
  • 25 Moineaux domestiques

Samedi, nous avons parcouru principalement le même trajet. Nous avons été surpris de trouver encore plus d’individus pour bien des espèces; la présence de Christiane et de son calepin de note y était sûrement pour quelque chose!

Ces 26 espèces ont été croisées à La Pocatière samedi le 24 janvier entre 7 h 40 et 12 h 00 :
  • 1 Épervier brun – Un immature nous devançant de très peu a fait place nette à la première mangeoire!
  • 1 Pigeon biset
  • 33 Tourterelles tristes – Plus loin sur notre trajet, le vol affolé d’un groupe de tourterelles nous a indiqué que l’épervier était sûrement encore dans le secteur.
  • 1 Harfang des neiges
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 2 Geais bleus
  • 20 Corneilles d’Amérique
  • 10 Grands Corbeaux
  • 30 Alouettes hausse-col – Les alouettes semblent bien répandues dans la région cet hiver.
  • 22 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 5 Sittelles à poitrine blanche – Nous avons certainement croisé la presque totalité des Sittelles à poitrine blanche présentes dans les limites de la ville. La population de cette espèce augmente très rapidement dans la région; elle y était encore rare il y a 20 ans à peine.
  • 1 Troglodyte de Caroline – Le petit rouquin a encore fait une visite à la mangeoire en même temps que nous. Comme il arrive souvent lorsque la température n’est pas trop fraîche, il s’est d’abord annoncé par quelques cris avec lesquels nous devenons de plus en plus familiers. La température à peine sous le point de congélation lui aura sûrement fait encore plus de bien qu’à nous deux.
  • 3 Merles d’Amérique – Avec l’arrivée simultanée de petits groupes de jaseurs et des merles, il se pourrait que les frugivores se présentent enfin dans la région.
  • 100 Étourneaux sansonnets
  • 28 Jaseurs boréaux
  • 27 Jaseurs d’Amérique – Les deux espèces de jaseurs étaient présentes en quantités presque égales à quelques dizaines de mètres l’une de l’autre. Les deux groupes étaient homogènes.
  • 24 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant à gorge blanche
  • 28 Durbecs des sapins
  • 21 Roselins pourprés
  • 60 Becs-croisés bifasciés – Enfin une belle quantité de becs-croisés dans la ville!
  • 23 Sizerins flammés
  • 335 Tarins des pins
  • 35 Gros-becs errants

Après deux journées à explorer La Pocatière, nous avons choisi de faire le tour de quelques villages durant la matinée du dimanche 25 janvier, en espérant y dénicher certaines des espèces inhabituelles que nous avons continuellement en tête… Un vent puissant est cependant venu nous rejoindre dès notre passage à Rivière-Ouelle et nous a accompagné pour le reste du trajet. La visibilité était même nulle par endroit à notre retour! Finalement, les six Perdrix grises qui accompagnaient des Étourneaux sansonnets à une mangeoire de Rivière-Ouelle ont facilement volé la vedette aux 17 autres espèces rencontrées. Nous avons aussi apprécié la présence de trois Chardonnerets jaunes entre Saint-Philippe-de-Néri et Mont-Carmel, l’espèce étant incompréhensiblement rare cet hiver.
Dans la région, c’est souvent en février que les fringillidés font leur apparition aux mangeoires. Cet hiver, ils sont déjà communs depuis le mois de décembre. La deuxième moitié de l’hiver s’annonce très bien!

mercredi 21 janvier 2015

Des oiseaux pour tout le monde!

Ce que je recherche lorsque j’observe les oiseaux n’est pas nécessairement de voir des raretés (bien qu’une à l’occasion ne soit pas à dédaigner…). Ce que je vise avant tout est simplement de terminer mon excursion avec une image représentative des oiseaux dans la région. J’essaie donc de parcourir le maximum d’habitats à l’intérieur d’une même journée en espérant que mes ambitions ne soient pas contrariées par les conditions extérieures. Ce qui est loin d’être garanti, surtout durant les courtes journées d’hiver! En ce sens, la dernière fin de semaine aura été particulièrement satisfaisante avec des conditions très convenables, après quelques ajustements de notre part.

Au lever, samedi matin, il ne faisait que -23°C à La Pocatière avec un vent de 30 km/h causant, encore une fois, des conditions de blizzard le long du fleuve. La décision prise la veille de nous diriger vers l’arrière-pays en matinée allait peut-être s’avérer judicieuse. Nous avons donc pris la route vers les forêts conifériennes à une vingtaine de kilomètres du fleuve où la température était, heureusement pour nous, bien plus agréable. Un peu plus froide peut-être (-26°C), mais le vent était nul et le ciel d’un beau bleu glacial!

Cette visite à Saint-Onésime entre 8 h 00 et 10 h 15 samedi le 17 janvier nous aura permis d’observer les 15 espèces suivantes :
  • 2 Tourterelles tristes
  • 2 Pics chevelus
  • 4 Mésangeais du Canada – Sous le regard faussement désintéressé d’un Geai bleu, un mésangeai est allé cacher dans une épinette un gros morceau de pain que Christiane venait de lui offrir. Mais, dès que le mésangeai s’est éloigné, le geai est allé fouiller dans la cachette pour en ressortir avec le pain. Le retour du mésangeai, la queue complètement ouverte, n’a pas du tout impressionné le chapardeur.
  • 4 Geais bleus
  • 2 Grands Corbeaux
  • 30 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Roitelets à couronne dorée – Il est toujours impressionnant de voir des insectivores comme les roitelets par -26°C! Il y a tout juste une douzaine d’années, on a découvert que les Roitelets à couronne dorée se réunissent en petits groupes pour traverser les longues nuits hivernales. Pour conserver leur chaleur, les oiseaux posés sur une branche se blottissent les uns contre les autres pour ne devenir qu’un amas de plumes, leur courte queue pointant vers l’extérieur!
  • 8 Plectrophanes des neiges
  • 21 Durbecs des sapins
  • 1 Roselin pourpré
  • 2 Becs-croisés bifasciés
  • 5 Sizerins flammés
  • 20 Tarins des pins
  • 4 Gros-becs errants

Même si une visite à Rivière-Ouelle ne faisait pas partie de nos plans, surtout avec ce vent puissant le long du fleuve, nous avons décidé qu’un simple détour en voiture ne nous obligeait pas à aller nous faire geler au bout du quai! En jetant un coup d’œil rapide dans les nombreux milieux ouverts de la municipalité, nous avons découvert ceci :
  • 1 Faucon gerfaut – Un bel individu de forme blanche était posé au sommet d’un silo où nous voyons habituellement… des Pigeons bisets!

Nous n’avions pas observé de Faucon gerfaut depuis quelques années déjà, malgré quelques coups d’œil lointains ou trop brefs sur des oiseaux douteux. Malheureusement, nous n’avions pas l’appareil photo avec nous samedi matin…

Les conditions d’observation le long du fleuve s’annonçaient bien meilleures pour dimanche. Effectivement, le mercure a grimpé jusqu’à -3°C durant la journée et le vent était pratiquement nul dès la fin de l’avant-midi. Enfin des conditions idéales pour passer La Pocatière au peigne fin! C’est avec enthousiasme que nous avons parcouru la ville et ses environs en tout sens, en nous attardant bien sûr aux mangeoires qui débordent littéralement de fringillidés.

Voici les 27 espèces que nous avons récoltées sur le territoire de La Pocatière dimanche le 18 janvier entre 7 h 30 et 13 h 00 :
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Épervier brun – Cet adulte a remarqué que les mangeoires de la ville sont remplies de proies potentielles.

Épervier brun (Sharp-shinned Hawk – Accipiter striatus)
La Pocatière – 18 janvier 2015 © Claude Auchu
  • 15 Pigeons bisets
  • 17 Tourterelles tristes
  • 3 Harfangs des neiges
  • 2 Pics mineurs
  • 4 Pics chevelus
  • 7 Geais bleus
  • 20 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux
  • 34 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 1 Grimpereau brun
  • 1 Troglodyte de Caroline – Il y avait déjà deux semaines que nous n’avions pas réussi à mettre l’œil sur un des deux oiseaux qui fréquentent un quartier de la ville depuis la mi-septembre. Avec les grands froids des dix derniers jours, nous sommes presque surpris qu’au moins l’un d’eux ait survécu. Et il semblait même en pleine forme dimanche!
  • 150 Étourneaux sansonnets
  • 27 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant hudsonien
  • 1 Bruant à gorge blanche – Il fréquentait le même réseau de mangeoires que le Bruant hudsonien et le Junco ardoisé. Ces oiseaux se trouvaient dans un secteur que nous ne visitons que rarement durant l’hiver. Il s’agit du troisième Bruant à gorge blanche que nous trouvons à des mangeoires de La Pocatière cet hiver.
  • 1 Junco ardoisé
  • 24 Durbecs des sapins

Une scène rare : un durbec en train de s’abreuver
Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
La Pocatière – 18 janvier 2015 © Claude Auchu 
  • 16 Roselins pourprés

Roselin pourpré (Purple Finch – Haemorhous purpureus)
La Pocatière – 18 janvier 2015 © Claude Auchu
  • 1 Bec-croisé bifascié – Avec les autres fringillidés présents en quantité, il est surprenant que les becs-croisés ne soient pas plus communs.
  • 18 Sizerins flammés
  • 240 Tarins des pins
  • 95 Gros-becs errants
  • 7 Moineaux domestiques

Je dois le rappeler, l’hiver 2014-15 est le plus riche en fringillidés depuis longtemps dans la région, particulièrement en bordure du fleuve. Les oiseaux sont partout, bien en évidence, nombreux et très bruyants. Nos compagnons de travail en ont tous à leurs mangeoires et chacun a son anecdote à nous conter. Grâce aux durbecs, roselins et tarins, nous vivons tous un hiver haut en couleur!

mardi 13 janvier 2015

Un Bruant hudsonien inattendu

La dernière semaine n’aura sûrement pas été facile pour nos oiseaux! Après une petite tempête de neige dimanche le 4 janvier, les jours suivants nous ont donné de superbes conditions de blizzard qui n’ont certainement pas été aussi appréciées par les oiseaux qui devaient les vivre à l’extérieur. Des températures tombant jusqu’à -28°C et des vents de 40 km/h ont sûrement fait le ménage parmi les oiseaux qui osaient encore s’attarder dans la région. Mais il nous aura fallu attendre jusqu’à la fin de la semaine pour le vérifier.

Nous voilà donc samedi avec le mercure qui s’est enfin rapproché des normales de saison. Nous avions bien hâte, vous vous en doutez, d’aller vérifier si les deux Troglodytes de Caroline avaient survécu à cette première vraie vague de froid de l’hiver (et il y en aura sûrement d’autres!). Le vent – toujours lui! – n’avait pas tout à fait lâché prise dans la région et c’est à partir d’endroits bien abrités que nous avons essayé de trouver la dose hebdomadaire d’oiseaux nécessaire à notre bien-être.
Du haut d’un belvédère, nous avons rapidement constaté que le déménagement du site de compostage de La Pocatière vers l’usine de biométhanisation de Cacouna a sûrement déjà eu un impact sur le nombre de Corneilles d’Amérique, de Grands Corbeaux et d’Étourneaux sansonnets hivernant sur le territoire de la ville… que voulez-vous, on n’arrête pas le progrès! Un belle variété de fringillidés est toujours présente un peu partout dans la ville. Il s’agit d’un bel avantage pour nous qui devons souvent aller les chercher profondément dans les forêts de conifères même lors des années d’abondance de graines.

À La Pocatière, par ce venteux samedi 10 janvier, nous avons repéré 18 espèces entre 8 h 00 et 11 h 30. Voici ces courageuses :
  • 10 Tourterelles tristes
  • 3 Harfangs des neiges
  • 3 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 4 Geais bleus
  • 40 Corneilles d’Amérique
  • 9 Grands Corbeaux
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 3 Étourneaux sansonnets – Espérons qu’il n’était pas trop tard pour permettre aux étourneaux de descendre vers le sud lorsqu’ils se sont aperçus qu’ils n’auraient pas leur part des pâtisseries des Fêtes au site de compostage cette année!
  • 11 Durbecs des sapins
  • 6 Roselins pourprés
  • 13 Becs-croisés bifasciés
  • 7 Sizerins flammés
  • 80 Tarins des pins – Les tarins, ces petits batailleurs des mangeoires, se promenaient bruyamment de part et d’autre de la ville.
  • 31 Gros-becs errants
  • 1 Moineau domestique
Malgré près de 90 minutes en deux visites passées à leur mangeoire préférée, nous n’avons pas été en mesure de voir les Troglodytes de Caroline. Est-ce que la sélection naturelle a finalement fait son oeuvre? Nous le saurons peut-être dimanche.

Mais, auparavant, la matinée de dimanche a encore été consacrée à explorer Rivière-Ouelle, même si le temps froid de la semaine dernière a rempli le fleuve de glaces. Heureusement, il y a tout de même assez de beaux petits boisés le long du fleuve (et abrités des vents forts du sud-ouest) pour nous tenir occupés.

C’est entre 7 h 45 et 10 h 55, dimanche le 11 janvier, que nous avons visité Rivière-Ouelle pour finir notre sortie avec ces 17 espèces :
  • 1 Grand Harle
  • 14 Pigeons bisets
  • 4 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges – Même ces oiseaux pourtant habitués au vent essayaient de se protéger. Le premier s’était tapi au sol dans un champ alors que le second se trouvait sur le toit d’une grange, pas au sommet mais plutôt sur le versant abrité!
  • 2 Pics chevelus
  • 2 Geais bleus
  • 14 Grands Corbeaux
  • 22 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 6 Étourneaux sansonnets
  • 100 Plectrophanes des neiges – Les Plectrophanes des neiges semblent avoir fait une entrée en force dans la région durant la semaine, aidés par le froid et le vent.
  • 1 Bruant hudsonien – Une petite surprise pour cette fin de semaine : nous avons trouvé un Bruant hudsonien en forêt, sans mangeoire à proximité. Dans la région, il est très inhabituel de rencontrer des bruants ailleurs qu’à une mangeoire en plein hiver.
  • 25 Durbecs des sapins
Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Rivière-Ouelle – 11 janvier 2015 © Claude Auchu
  • 3 Becs-croisés bifasciés
  • 10 Sizerins flammés
  • 1 Tarin des pins
  • 8 Gros-becs errants
De retour à La Pocatière, nous avons encore passé une demi-heure à la mangeoire habituelle des Troglodytes de Caroline. Rien à faire, les oiseaux ne se sont pas montrés. Est-ce que les conditions vraiment hivernales de la dernière semaine ont eu raison de leur vigueur? Eh bien non! En fin d’après-midi, nous avons eu un appel téléphonique du propriétaire de la mangeoire qui nous annonçait qu’un troglo est apparu immédiatement après notre départ! Nous l’avons manqué, mais il en reste au moins un! Et si, finalement, la mangeoire où nous les voyons habituellement n’était pas leur préférée?!?

samedi 10 janvier 2015

Une liste annotée des oiseaux des MRC de Kamouraska et de L’Islet

Il y a exactement 50 ans, l’abbé René Tanguay publiait une liste des oiseaux des comtés de Kamouraska, L’Islet et Montmagny. Ce long article de 72 pages (en plus d’une carte de la région) a été publié dans trois numéros du périodique Le Naturaliste canadien de décembre 1964 à février 1965.
Depuis 3 ou 4 ans, j’avais en tête de faire une mise à jour de cette liste afin de mettre en évidence l’évolution des populations d’oiseaux dans ma région natale. Et bien, voilà, c’est fait! Après plus de six mois à rassembler les données et à essayer de les mettre en ordre, j’ai finalement réussi à produire une liste annotée à la hauteur de mes attentes. Vous pouvez dès maintenant consulter la liste annotée des oiseaux des MRC de Kamouraska et de L’Islet à cette adresse : https://sites.google.com/site/oiseauxkamouraskalislet/. Elle vous sera utile lorsque vous visiterez la région ou encore si vous souhaitez simplement constater le développement des connaissances sur les oiseaux d’une région précise à l’intérieur d’un demi-siècle.
Durant les 50 dernières années, la région a perdu trois espèces nicheuses : le Phalarope de Wilson, la Pie-grièche migratrice et l’Hirondelle noire. Elle s’est cependant enrichie de près de 30 nouveaux nicheurs et de 87 nouvelles espèces au total! Le Goéland arctique, par exemple, était absent de la liste de 1964-65! Maintenant, cette espèce est observée lors de n’importe quelle excursion le long du Saint-Laurent en fin d’automne ou au début du printemps! L’analyse de la version 2015 de la liste vous fournira bien d’autres surprises de ce genre.

J’ai selectionné ces oiseaux pour illuster les quatre saisons dans ma région :
une Paruline à flancs marron toute gonflée par un frisquet matin de mai pour le printemps, un Bruant de Nelson en plein chant pour l’été, un jeune Bécasseau variable en mue pour l’automne et un classique Harfang des neiges pour l’hiver © Claude Auchu
En plus d’économiser du papier, un des avantages de réaliser une telle liste à l’époque du Web est bien sûr de pouvoir la maintenir facilement à jour. J’ai donc l’intention de faire un suivi régulier des observations ornithologiques réalisées sur le territoire des MRC de Kamouraska et de L’Islet (je le fais déjà depuis très longtemps!) et d’ajuster la liste en conséquence à intervalle régulier. Éventuellement, même le statut de certaines espèces pourrait être modifié.
Il n’est pas facile d’intégrer une liste de remerciements à un site internet qui se veut « éternel ». Si chaque personne qui rend ses observations accessibles a toute ma reconnaissance, je m’en voudrais de ne pas remercier personnellement deux personnes qui ont grandement contribué à la réalisation de la liste. Tout d’abord, Jacques Larivée, créateur de la base de données ornithologiques ÉPOQ, qui m’a fourni en un clin d’œil (et en quelques clics) les documents de références indispensables dont j’avais besoin. Également, Jean-Guy Chouinard de Saint-Adalbert, qui a su rassembler un grand nombre de mentions inédites (souvent avec photos!) provenant de L’Islet-Sud.
En terminant, je souhaite que la consultation de la liste annotée des oiseaux des MRC de Kamouraska et de L’Islet vous donne l’envie d’en concevoir une pour votre région et, surtout, de la maintenir à jour! Allez, au travail!

mardi 6 janvier 2015

Troglodytes, merle, bruants, juncos… alouettes!

Dans la région, les derniers jours de 2014 et les premiers de 2015 se ressemblaient beaucoup. Un temps frais et venteux (comme d’habitude!), mais rien d’extrême au point de nous obliger à demeurer à l’intérieur.

C’est par un beau -18°C et des vents de 20 km/h du nord-ouest que nous avons pris la route vers l’est de la région le 30 décembre. Le but de cette promenade était d’inspecter les milieux ouverts à la recherche de Harfangs des neiges, de plectrophanes, de Perdrix grises et, pourquoi pas?, de Faucons gerfauts.

Voici en partie ce que nous avons récolté mardi le 30 décembre en « viraillant » de La Pocatière à Saint-André entre 7 h 40 et 12 h 15 :
  • 5 Harfangs des neiges – En plus de trois oiseaux déjà connus à Rivière-Ouelle et La Pocatière, nous n’en avons trouvé que deux autres. Il est plutôt étonnant que de belles sections de la plaine agricole de la région soient dépourvues de harfangs à ce point!!!
Harfang des neiges (Snowy Owl – Bubo scandiacus)
Saint-Pascal – 30 décembre 2014 © Claude Auchu
  • 14 Geais bleus – Un dizaine d’oiseaux étaient très occupés à vider une mangeoire de Saint-Pascal.
  • 47 Alouettes hausse-col – Un petit groupe de 22 oiseaux à Saint-Germain et un autre de 25 à Saint-Denis m’ont donné l’occasion de me geler les doigts en les photographiant. Je trouve toujours intéressant de croiser ces hivernants peu communs dans la région. Les alouettes me semblent tellement dépourvues pour traverser nos hivers en comparaison des plectrophanes!
Alouette hausse-col (Horned Lark – Eremophila alpestris)
Saint-Denis – 30 décembre 2014 © Claude Auchu
 
Tout comme les pipits et les plectrophanes, les alouettes possèdent une griffe particulièrement
 allongée à leur doigt postérieur. Cette adaptation permet à ces oiseaux des milieux ouverts
 de rester debout plus facilement face au vent!
Alouette hausse-col (Horned Lark – Eremophila alpestris)
Saint-Denis – 30 décembre 2014 © Claude Auchu
  • 50 Plectrophanes des neiges – Les plectrophanes, rares à La Pocatière/Rivière-Ouelle jusqu’à maintenant cet hiver, n’étaient pas plus communs dans l’est de la région.
  • 1 Bruant hudsonien
  • 6 Juncos ardoisés – Un à Saint-Pacôme et cinq autres à Saint-Pascal, ces derniers en compagnie du Bruant hudsonien à la mangeoire que dévalisaient les Geais bleus.
  • 21 Durbecs des sapins
Pas de gerfaut, tant pis!

Pour bien finir l’année, une longue tournée à pied des mangeoires de La Pocatière s’imposait. La température frisquette ressemblait à celle de la veille mais, une fois bien emmitouflés, le tout s’est très bien déroulé. Il ne nous manquait que les deux Troglodytes de Caroline pour avoir une excursion parfaitement réussie.

Voici les 18 espèces vues à La Pocatière, mercredi le 31 décembre entre 8 h 00 et 12 h 00 :
  • 8 Tourterelles tristes – Elles sont étrangement rares dans les limites de la ville cet hiver.
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 2 Geais bleus
  • 8 Corneilles d’Amérique
  • 27 Grands Corbeaux
  • 20 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 32 Étourneaux sansonnets
  • 30 Plectrophanes des neiges
  • 2 Bruants à gorge blanche – Présents à deux mangeoires différentes, dont un qui est apparu tout juste après Noël.
  • 2 Durbecs des sapins
  • 24 Roselins pourprés – Un groupe de 21 individus sur le terrain de l’évêché n’était composé que d’oiseaux en plumage femelle, donc probablement d’immatures.
  • 1 Sizerin flammé
  • 48 Tarins des pins
  • 13 Gros-becs errants
  • 21 Moineaux domestiques
C’est ainsi que l’année ornithologique 2014 s’est terminée. Ma compilation attendra un peu, j’ai un autre projet à finaliser…

En attendant, commençons 2015 en allant souhaiter une bonne année aux Troglodytes de Caroline, pourvu qu’ils aient survécu au froid des derniers jours. En matinée, nous avons attendu plus d’une heure à leur mangeoire favorite sans les voir (ni les entendre parce qu’ils sont souvent bruyants). Nous nous plaisions à les imaginer blottis bien au chaud dans un des nombreux nichoirs des alentours. Nous sommes donc revenus sur place en début d’après-midi et, en moins de cinq minutes, les deux oiseaux étaient déjà aux mangeoires! Tant mieux pour eux (et pour notre liste 2015)!

La courte excursion de jeudi le 1er janvier à La Pocatière fut surtout centrée sur les deux troglodytes. Voici ce qui rôdait autour de leur mangeoire :
  • 4 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 2 Troglodytes de Caroline – Bonne année 2015 aux troglos et nous leur souhaitons un hiver doux!
  • 1 Étourneau sansonnet
  • 1 Bruant à gorge blanche
  • 2 Durbecs des sapins
  • 7 Roselins pourprés
  • 15 Tarins des pins
  • 1 Chardonneret jaune – Même s’ils étaient encore communs au début de décembre, les chardonnerets semblent maintenant avoir décidé de laisser leur place aux tarins.
  • 5 Gros-becs errants
  • 17 Moineaux domestiques
En ce début d’année, le retour à la normale s’est fait rapidement et, pour nous, cela signifie d’aller faire une tournée à Rivière-Ouelle! Avec le mercure qui repartait à la baisse, nous avons dû faire vite avant que le cap des -15°C ne soit atteint et que le brouillard de mer arctique se forme en bloquant la visibilité au large. Nous sommes demeurés au quai durant près de deux heures pour constater que les derniers migrateurs ont bel et bien quitté la région. Seuls quelques goélands ont été entrevus, trop loin pour être identifiés.

Vendredi le 2 janvier, nous n’avons pu trouver que 14 espèces à Rivière-Ouelle. Elles méritent bien d’être nommées : 
  • 1 Grand Harle
  • 16 Pigeons bisets
  • 5 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges
  • 1 Geai bleu
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 7 Grands Corbeaux
  • 8 Mésanges à tête noire
  • 1 Merle d’Amérique – Malgré le vent qui soufflait du nord-ouest parfois à plus de 25 km/h, ce merle se nourrissait dans un sorbier tout près du fleuve.
  • 7 Étourneaux sansonnets
  • 5 Plectrophanes lapons – Ils accompagnaient la trentaine de Plectrophanes des neiges.
  • 30 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bec-croisé bifascié
  • 7 Sizerins flammés
Et de retour à La Pocatière en fin d’avant-midi, en passant par la mangeoire des troglodytes :
  • 4 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 1 Geai bleu
  • 5 Corneilles d’Amérique
  • 7 Grands Corbeaux
  • 9 Mésanges à tête noire
  • 1 Troglodyte de Caroline – Le mâle chantait dans le voisinage sans se préoccuper du vent et du froid.
  • 2 Étourneaux sansonnets
  • 10 Durbecs des sapins
  • 1 Roselin familier – Un peu comme le Bruant à gorge blanche sorti d’on ne sait où la semaine dernière, le passage d’un rare Roselin familier nous a encore fait réaliser qu’il reste des oiseaux à découvrir dans notre voisinage!
  • 3 Roselins pourprés
  • 1 Sizerin flammé
  • 15 Tarins des pins
  • 8 Gros-becs errants
  • 5 Moineaux domestiques
Samedi matin, nous nous sommes dirigés vers Saint-Onésime afin d’inspecter à nouveau les forêts de conifères de l’arrière-pays. Après notre excursion du 21 décembre dans ce secteur, nos attentes n’étaient pas trop élevées, même si nous n’avons pas patrouillé la même portion du territoire. Sur place, nous avons remarqué que les graines de conifères ne semblaient pas être abondantes de manière uniforme dans la région. C’est sans doute pour cette raison que les fringillidés, bien que variés, ne sont pas, eux non plus, abondants partout dans la région.

Voici les espèces rencontrées lors de notre excursion à Saint-Onésime, samedi le 3 janvier de 8 h 00 à 10 h 20, par un beau -24°C :
  • 2 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Grand Pic
  • 2 Mésangeais du Canada – Ils imitaient les cris de l’Épervier brun et même ceux du Geai bleu avec grand talent! Pas surprenant que leur cousin d’Eurasie se nomme le Mésangeai imitateur!
  • 3 Geais bleus
  • 4 Grands Corbeaux
  • 28 Mésanges à tête noire
  • 7 Durbecs des sapins
  • 2 Becs-croisés bifasciés
  • 1 Sizerin flammé
Une autre tournée rapide à La Pocatière au retour nous aura fourni 19 espèces, dont les suivantes :
  • 2 Harfangs des neiges
  • 20 Grands Corbeaux
  • 32 Alouettes hausse-col
  • 27 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 1 Jaseur boréal
  • 18 Gros-becs errants
Les vacances des Fêtes se sont terminées sous une neige abondante. Dimanche, un petit coup d’œil à la mangeoire des troglos m’a permis d’en voir un repousser un Tarin des pins de sa mangeoire. Quand on connaît la combativité des tarins, il est évident que ce troglodyte était encore bien vigoureux!!!