samedi 29 décembre 2012

Va-et-vient de Juncos ardoisés

Quelques autres sorties souvent trop courtes étaient au menu ces derniers jours. Pour l’excursion prévue à Rivière-Ouelle, nous avions gardé en réserve la journée du 26 décembre, celle où l’on prévoyait la plus belle température. Comme il arrive trop souvent, les conditions au moment de notre passage ne ressemblaient en rien à celles prévues. Au quai, nous avons eu à affronter un vent modéré du sud-ouest et un brouillard de neige a grandement nuit à la visibilité. Rien pour aider à trouver les oiseaux espérés! Nous nous en sommes donc tirés avec une très petite liste d’oiseaux, mais qui représente tout de même assez bien l’avifaune présente à Rivière-Ouelle à la fin de décembre.

Voici donc ce que Rivière-Ouelle avait à nous offrir mercredi le 26 décembre :
  • 2 Grands Harles
  • 1 Goéland à bec cerclé – Cet oiseau circulant vers le sud-ouest égalise mon record personnel de la date la plus tardive localement, qui fut établi l’an dernier.
  • 14 Goélands argentés
  • 34 Goélands arctiques
  • 4 Goélands marins
  • 7 Pigeons bisets
  • 6 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 240 Étourneaux sansonnets
  • 1 Tohi à flancs roux – Pour la première fois depuis que nous lui rendons visite, nous l’avons finalement vu se nourrir à sa mangeoire!
  • 14 Plectrophanes des neiges
  • 8 Durbecs des sapins
  • 13 Sizerins flammés
  • 6 Moineaux domestiques
La belle température prévue ne s’est finalement manifestée que durant l’après-midi. J’en ai profité pour visiter une mangeoire riche en sizerins à La Pocatière, où j’ai pu faire quelques photos.
Sizerin flammé – La Pocatière – 26 décembre 2012 © Claude Auchu
Notez à quel point la tache frontale rougeâtre est plus restreinte que chez le S. flammé de la photo précédente, une caractéristique rarement remarquée.
Sizerin blanchâtre exilipes – La Pocatière – 26 décembre 2012 © Claude Auchu
Sittelle à poitrine blanche – La Pocatière – 26 décembre 2012 © Claude Auchu
Pour jeudi, une énorme tempête devait nous frapper de plein fouet avec des accumulations de plus de 35 cm de neige et des vents violents du nord-est. Nous n’avons donc fait qu’une courte sortie en matinée, en visitant les mangeoires les plus près de notre résidence. Une petite promenade d’à peine 90 minutes qui nous a pleinement satisfait!

Voici quelques-unes des espèces que nous avons croisées à La Pocatière jeudi le 27 décembre :
  • 1 Goéland arctique
  • 1 Goéland marin
  • 29 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 4 Geais bleus
  • 23 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 14 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 100 Étouneaux sansonnets
  • 27 Jaseurs boréaux
  • 1 Bruant hudsonien – Un oiseau sorti de nulle part nous est apparu en pleine ville! Cette espèce semble avoir ses sites préférés et est souvent très difficile à trouver ici en hiver.
  • 7 Juncos ardoisés – Dans un secteur de la ville où nous avons observé deux juncos il y a quelques jours, nous avons rencontré un groupe d’au moins sept oiseaux! Il arrive parfois que de petits groupes de juncos hivernent dans la région. Mais la présence d’autant d’individus durant un hiver aussi pauvre en graines de conifères me surprend grandement!!!
  • 35 Moineaux domestiques
Et la tempête? Il semble bien qu’elle ait traversé la région durant la nuit! La neige a commencé à tomber en après-midi mais le vent, qui créé habituellement la plus grande part des problèmes dans un pays plat comme le mien, semble n’avoir soufflé que durant la nuit.
Vendredi matin, en pelletant les 20 centimètres de belle neige tombée la veille, j’ai entendu un Geai bleu imiter avec grand talent le cri de la Buse à queue rousse! Comme tout le monde, j’entends régulièrement des Geais bleus imiter le cri de la Buse à épaulettes (ce qui créé parfois de faux espoirs dans ma région où cette buse est tout près de sa limite nord de nidification!). À l’occasion, des oiseaux plus talentueux se risquent même à imiter la Petite Buse. Mais la Buse à queue rousse, personnellement, c’est la première fois que j’entendais ça! Quelques minutes plus tard, alors que je poussais la neige, un gros épervier, probablement un « Cooper », est passé deux mètres derrière moi et a presque capturé une tourterelle un peu plus loin!

Pour la journée de samedi, nous avons encore parcouru la ville et ses alentours en portant, bien sûr, une attention particulière aux mangeoires. Cette fois, nous avons effectué le trajet complet de la tournée hivernale que nous faisons depuis quelques années, ce qui représente tout de même plus de neuf kilomètres de marche. Ce serait parfait pour faire fondre le gras accumulé durant les Fêtes… mais nous n’en avons simplement pas!

Voici donc le résultat de notre promenade de 4 h 30 à La Pocatière samedi le 29 décembre :
  • 6 Perdrix grises – Elles étaient présentes au site que l’espèce fréquentait l’hiver dernier.
  • 1 Goéland argenté
  • 8 Goélands arctiques
  • 1 Goéland marin
  • 29 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 2 Geais bleus
  • 15 Corneilles d’Amérique
  • 22 Grands Corbeaux
  • 31 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 4 Sittelles à poitrine blanche – Les Sittelles à poitrine rousse sont nettement plus rares que leurs cousines à poitrine blanche cet hiver! C’est vraiment étonnant dans la région!!!
  • 120 Étourneaux sansonnets
  • 4 Jaseurs boréaux
  • 2 Bruants à gorge blanche
  • 2 Cardinaux rouges – Deux femelles.
  • 2 Durbecs des sapins – Ils ont déserté la ville depuis trois semaines, après avoir dégarni les arbres de leurs quelques fruits.
  • 85 Sizerins flammés
  • 1 Sizerin blanchâtre
  • 10 Gros-becs errants
  • 37 Moineaux domestiques
Pas de trace des neufs juncos observés depuis une semaine. Nous ne réussissons pas à voir tous les oiseaux présents, malgré tous nos efforts… et c’est tant mieux! Que nous reste-t-il donc encore à découvrir?!?

mardi 25 décembre 2012

Noël blanc et Sizerins blanchâtres

Il est curieux de constater à quel point il est parfois difficile de trouver du temps (je devrais peut-être préciser du « beau » temps!) pour observer les oiseaux lorsque l’on est en congé prolongé. Samedi et dimanche dernier, nous n’avons réussi qu’à faire une sortie et demie, les espèces de la demi-excursion de samedi ont par la suite toutes été revues dimanche. Mais, c’est le temps des Fêtes avec ses obligations et, comme le reste du Québec, nous avons aussi eu droit à un mélange de neige, de pluie et de vents forts ces derniers jours.

La journée de dimanche fut tout de même intéressante avec de belles surprises qui nous ont prouvé qu’il nous restait encore des oiseaux à trouver à l’intérieur des limites de La Pocatière. Cette tournée aussi a été écourtée, cette fois par les vents, mais la belle récolte d’oiseaux de mangeoires de la matinée nous avait déjà satisfait.

Dimanche le 23 décembre, nous avons patrouillé les rues et boisés de La Pocatière durant 4 h 00. Voici ce que nous en avons tiré :
  • 1 Gélinotte huppée
  • 3 Pigeons bisets
  • 40 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 4 Pics chevelus
  • 1 Geai bleu
  • 20 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 25 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 4 Sittelles à poitrine blanche
  • 135 Étourneaux sansonnets
  • 17 Jaseurs boréaux
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 3 Bruants à gorge blanche – Ces trois oiseaux semblaient avoir pris possession d’une mangeoire, repoussant même avec vigueur les mésanges. Dans la région, c’est la première fois que je vois trois Bruants à gorge blanche à une même mangeoire en hiver!
  • 4 Juncos ardoisés – Les juncos sont toujours plus réguliers que les autres bruants durant l’hiver. Ces quatre oiseaux étaient à trois endroits différents.
  • 1 Cardinal rouge – Il s’agit d’une des femelles déjà rapportées.
  • 215 Sizerins flammés – De belles bandes de sizerins dévalisent les mangeoires de la ville, ce qu’ils font rarement en si grand nombre aussi tôt en saison.
  • 2 Sizerins blanchâtres
  • 3 Gros-becs errants
  • 7 Moineaux domestiques
Un des plaisirs de Noël et du Jour de l’An est pour nous de se lever très tôt le matin et d’explorer les villages à la recherche d’oiseaux pendant que tout le monde dort encore! C’est toujours étrange de se promener dans des rues désertées en cherchant les oiseaux au son sans avoir à se soucier des automobiles qui circulent! C’est ce que nous avons fait le 25 décembre en patrouillant certains quartiers de La Pocatière et le village de Saint-Pacôme durant une matinée à la température très agréable.

À La Pocatière, mardi le 25 décembre, nous avons observé :
  • 20 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pie-grièche grise
  • 5 Geais bleus
  • 2 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 2 Étourneaux sansonnets
  • 25 Jaseurs boréaux
  • 12 Plectrophanes des neiges
  • 110 Sizerins flammés
  • 1 Sizerin blanchâtre
  • 5 Gros-becs errants
  • 8 Moineaux domestiques
Et à Saint-Pacôme :
  • 5 Tourterelles tristes
  • 6 Geais bleus
  • 2 Grands Corbeaux
  • 19 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 3 Sittelles à poitrine blanche
  • 32 Étourneaux sansonnets
  • 18 Jaseurs boréaux
  • 6 Plectrophanes des neiges
  • 1 Junco ardoisé
  • 1 Cardinal rouge – Un oiseau est entendu près d’une mangeoire fréquentée, semble-t-il, par un couple. Au moins trois cardinaux seraient présents à Saint-Pacôme cet hiver!
  • 8 Durbecs des sapins
  • 200 Sizerins flammés
  • 4 Sizerins blanchâtres – Trois de ces Sizerins blanchâtres accompagnaient un groupe de 150 S. flammés dans un buisson d’Armoises biannuelles.
  • 45 Gros-becs errants
Un petit détour par Rivière-Ouelle nous a permis de voir trois Alouettes hausse-col en bordure de la route
– Rivière-Ouelle – 25 décembre 2012 © Christiane Girard
La dernière semaine de décembre réserve souvent sa part de surprises, que ce soit de nouveaux oiseaux découverts à des mangeoires ou encore des migrateurs tardifs que l’on croyait déjà partis. Nous avons bien sûr certains sites à visiter sur notre liste avant la fin de l’année 2012… la prochaine semaine s’annonce occupée!

mardi 18 décembre 2012

Et le Cardinal rouge?

Voilà une belle fin de semaine de début d’hiver! Avec -20°C comme minimum, un petit maximum de –10° et un vent heureusement faible du nord, il fallait être habillé chaudement pour passer quelques heures à l’extérieur. Il s’agissait probablement de la fin de semaine de l’année où le nombre d’observateurs d’oiseaux sur le terrain était le plus élevé, grâce aux recensements des oiseaux de Noël qui se déroulent entre le 14 décembre et le 5 janvier prochain. Mais, pour nous, ce fut une fin de semaine comme toutes les autres puisque nous n’avons pas besoin de raison particulière pour sortir voir les oiseaux…!
Si nous sommes toujours prêts à tout, cette fois, une espèce s’est désignée d’elle-même comme la vedette de cette fin de semaine : le Cardinal rouge. Depuis le milieu de l’automne, un fort mouvement de cardinaux est noté au nord de son aire au Québec, probablement suite à une nidification  particulièrement réussie plus au sud. L’espèce est connue depuis longtemps pour ses poussées automnales qui l’aident à étendre peu à peu son aire de nidification vers le nord. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis de s’installer dans le sud-ouest du Québec durant la deuxième moitié du XXe siècle. Ainsi, depuis le mois d’octobre, des oiseaux ont été observés autant en Abitibi qu’en Gaspésie, un oiseau a même été trouvé au lac Mistassini (50° 25’ N)!!! Au Québec, le Cardinal rouge ne nichait jusqu’à tout récemment que dans la région de Montréal, en Outaouais et en Estrie. Ce n’est qu’il y a une quinzaine d’années qu’il s’est finalement installé comme nicheur dans la ville de Québec, justement suite à la plus forte invasion automnale de l’histoire, celle de l’automne 1995. D’ailleurs, durant l’hiver 1995-96, j’avais suivi de près l’hivernage de deux oiseaux à La Pocatière et de trois autres à Saint-Pacôme!
Mais, jusqu’à maintenant, nous n’avions pas entendu parler d’un seul oiseau dans la région immédiate de La Pocatière cet automne (mais il faut avouer que notre réseau de contacts est plutôt restreint…). Seul un mâle à Saint-Damase-de-L’Islet nous avait été signalé. Puisqu’il nous apparaissait certain qu’au moins un oiseau devait fréquenter La Pocatière, nous avions donc un objectif précis pour notre tournée des mangeoires de la ville prévue pour samedi : dénicher un Cardinal rouge!

Voici les espèces que nous avons rencontrées à La Pocatière durant les 4 h 15 de terrain, ce samedi 15 décembre :
  • 75 Eiders à duvet – Un petit groupe d’oiseaux se laissait dériver sur le fleuve, loin au large des battures.
  • 1 Épervier brun – Cet adulte, avec l’Épervier de Cooper observé la semaine dernière, profite lui aussi des mangeoires.
  • 8 Goélands arctiques
  • 1 Goéland marin
  • 65 Pigeons bisets
  • 22 Tourterelles tristes
  • 2 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 16 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 5 Alouettes hausse-col
  • 29 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 110 Étourneaux sansonnets
  • 23 Jaseurs boréaux
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 1 Bruant à gorge blanche – Il était présent discrètement à une mangeoire.
  • 1 Cardinal rouge – Le voilà! Des cris d’alerte ont été nettement entendus près d’une mangeoire, mais nous n’avons pas réussi à mettre l’œil sur l’oiseau. Selon les propriétaires des lieux, deux femelles fréquentent le secteur depuis une dizaine de jours. Nous avons donc deux bonnes raisons d’y retourner!!
  • 8 Durbecs des sapins
  • 73 Sizerins flammés
  • 1 Sizerin blanchâtre
  • 4 Gros-becs errants
  • 8 Moineaux domestiques
Dans ma région, je n’ai observé le Cardinal rouge qu’à une seule occasion en été, un mâle qui chantait à vive voix à Saint-Pacôme le 15 juillet 2003. Espérons que cette invasion automnale se traduira cette fois par l’implantation définitive de l’espèce dans la région!

La matinée de dimanche fut consacrée à une autre promenade à Rivière-Ouelle avec un trajet raccourci pour l’hiver. Le quai, facile d’accès même en hiver (sauf très tôt les matins de poudrerie!!!), vaut toujours le détour. Pour les trois prochains mois, cependant,  les sites sans mangeoire ou autres sources de nourriture artificielle risquent de passer leur tour.
À notre arrivée au quai, un beau brouillard de mer arctique, qui ne se produit que lorsque la température de l’air est inférieure à -15°C, commençait à peine à se disperser. La visibilité limitée par le froid a légèrement nuit à l’identification de tous les goélands qui circulaient au large. De plus, la glace flottante poussée par la marée descendante semblait décontenancer les eiders qui avaient souvent un vol hésitant, en plus de se déplacer plus loin du quai que d’habitude. Mais, au moins, ils étaient bien présents!

Dimanche le 16 décembre, nous avons patrouillé Rivière-Ouelle de 7 h 25 à 11 h 00, dont 90 minutes au quai. Voici ce que nous en avons tiré :
  • 1240 Eiders à duvet – Un excellent total pour la date!
  • 4 Grands Harles
  • 62 Goélands à bec cerclé – Ce goéland également a été observé en quantité surprenante. Il y a 20 ans à peine, il était très difficile d’en trouver dans la région après le 10 décembre.
  • 7 Goélands argentés
  • 33 Goélands arctiques
  • 24 Goélands marins
  • 40 Pigeons bisets
  • 1 Tourterelle triste
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 8 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 100 Étourneaux sansonnets
  • 8 Plectrophanes des neiges
  • 1 Tohi à flancs roux – Il semblait préférer se laisser chauffer au soleil, perché sur une seule patte, plutôt que d’aller se nourrir à sa mangeoire. Nous avons pu discerner le bout pointu des plumes de sa queue, ce qui indique un oiseau né l’été dernier.
Tohi à flancs roux – Rivière-Ouelle – 16 décembre 2012 © Claude Auchu
À -12°C, on réchauffe une patte à la fois!
Tohi à flancs roux – Rivière-Ouelle – 16 décembre 2012 © Claude Auchu
  • 20 Sizerins flammés
Après notre tournée à Rivière-Ouelle, nous avons inspecté rapidement quelques mangeoires situées à l’extérieur du cœur de la ville de La Pocatière. Ces quartiers ont énormément de potentiel pour accueillir des oiseaux perdus, mais ne sont pas  nécessairement faciles d’accès pour des piétons comme nous. Et, il fallait s’y attendre, nous y avons trouvé un autre Cardinal rouge femelle! Il y a donc au moins trois Cardinaux rouges à La Pocatière!

mardi 11 décembre 2012

Un Épervier de Cooper pour Willie Labrie

Durant cette dernière fin de semaine, nous sommes littéralement passés de l’été à l’hiver en moins de 24 heures. Samedi matin, la température très douce et l’absence totale de neige au sol nous ont permis de parcourir les rangs de La Pocatière à vélo, une toute première en décembre! Une fine neige a commencé à tomber doucement en après-midi pour ensuite prendre de la vigueur en soirée. À ce moment, nous ne donnions pas cher de notre sortie à Rivière-Ouelle prévue pour dimanche matin! Heureusement, le tout s’est calmé durant la nuit pour nous offrir d’excellentes conditions hivernales pour cette excursion.
Mais commençons par samedi. Une belle journée de temps doux sans aucun vent s’offrait à nous et c’est une tournée des mangeoires de la ville que nous avions en tête. En faisant les premiers pas, nous avons rapidement remarqué à quel point tout était tranquille sur notre parcours. L’impression qu’un prédateur nous devançait et effrayait tous les oiseaux que nous comptions voir semblait se confirmer. C’est justement au moment où la décision de retourner chercher nos vélos fut prise que la bête s’est montrée à nous : un gros Épervier de Cooper qui faisait comme nous le circuit des mangeoires!
Cette rencontre avec l’épervier me donne l’occasion de vous parler de Willie Labrie, un des pionniers de l’ornithologie dans la région. Labrie était un taxidermiste de Kamouraska qui a monté une importante collection d’oiseaux naturalisés entre 1915 et 1970. L’abbé René Tanguay était régulièrement en contact avec lui et les lettres que Labrie lui a adressées sont conservées aux archives de la Société historique de la Côte-du-Sud. Le 13 décembre 1962, il y a 50 ans presque jour pour jour, il écrivait à l’abbé Tanguay :

« Je crois bien que je ne pourrai vivre assez longtemps pour me trouver un Épervier de Cooper! Je n’en ai encore jamais vu un seul et ça fait 50 ans que j’en cherche! Plusieurs m’ont dit "en voir souvent", mais souvente fois parmi ces gens, il y a plus d’enthousiasme que de science et l’on prend souvent une Buse de Pennsylvanie [une Petite Buse?] pour un Épervier de Cooper. »

Dans sa liste des oiseaux de la région parue dans Le Naturaliste canadien en 1964-65, l’abbé Tanguay ne mentionne pas l’Épervier de Cooper, mais je sais qu’un spécimen a été capturé à Sainte-Louise le 26 septembre 1936. L’espèce était donc bel et bien présente dans la région à cette époque. La disparition de la Tourte voyageuse à la fin du XIXe siècle a sûrement nuit à l’espèce, la privant de ce qui devait être un de ses repas les plus réguliers. Heureusement, le « Cooper » est devenu nettement plus régulier depuis quelques années et, cette fois, ce sont les Tourterelles tristes qui doivent être souvent au menu! Pour revenir à Willie Labrie, quelques années avant sa mort, il a vendu sa collection de plus de 730 spécimens à un résident de l’Île-du-Prince-Édouard! Ma région et le Québec tout entier venaient de se priver du travail de toute une vie!

Notre randonnée à vélo et à pied à travers les rues et rangs de La Pocatière s’est déroulée de 7 h 40 à 12 h 00 ce samedi le 8 décembre. Voici ce que nous en avons tiré :
  • 1 Épervier de Cooper – Celui-là, il est pour vous M. Labrie!
  • 5 Pigeons bisets
  • 63 Tourterelles tristes
  • 3 Pics mineurs
  • 5 Pics chevelus
  • 4 Geais bleus
  • 9 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 150 Étourneaux sansonnets
  • 50 Jaseurs boréaux – Les jaseurs s’affairaient à vider un Bourreau des arbres de ses fruits.
  • 2 Juncos ardoisés
  • 5 Becs-croisés des sapins – Cinq oiseaux du type 3 ont été croisés à deux reprises dans la ville.
  • 70 Sizerins flammés
  • 1 Sizerin blanchâtre
  • 1 Tarin des pins
  • 21 Gros-becs errants
  • 55 Moineaux domestiques
Je crois bien que, cette fois, nos vélos sont rangés pour les trois prochains mois. Vivement le mois de mars!!!

Dimanche matin, nous nous sommes levés avec un enthousiasme digne du mois d’avril! Cinq centimètres de neige fraîche recouvrait le sol et le ciel était en train de se dégager. En plus, le vent fort du nord-ouest que l’on prévoyait ne soufflait pas encore. Cette belle matinée allait enfin être lumineuse, grâce à l’éblouissement du soleil sur la neige. À notre arrivée au quai, la visibilité était tout simplement exceptionnelle et elle est demeurée excellente jusqu’à notre départ du site deux heures plus tard. Un bon petit vent soufflait du nord, tout juste assez fort pour agacer nos glandes lacrymales.
Bien entendu, de grandes quantités d’oiseaux sont loin d’être garanties à Rivière-Ouelle durant le mois de décembre à moins, bien sûr, que les eiders ne décident de migrer. Ce ne fut visiblement pas le cas dimanche, malgré des conditions presque optimales.

Voici ce que nous avons découvert à Rivière-Ouelle dimanche le 9 décembre entre 6 h 55 à 12 h 40 :
  • 1 Canard noir
  • 6 Eiders à duvet – Seulement six…
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 8 Grands Harles
  • 3 Plongeons catmarins – Ces oiseaux auraient été qualifiés de retardataires il n’y a pas si longtemps. Mais comme mes deux dates les plus tardives pour la région sont les 12 décembre 2010 et 11 décembre 2011, il semble qu’une nouvelle tendance pour les dates de départ se dessine peut-être! 
  • 4 Plongeons huards
  • 1 Grèbe jougris
  • 1 Épervier brun – Il venait tout juste de capturer un Sizerin flammé; les autres membres de la bande virevoltaient encore autour du rapace.
  • 1 Buse pattue
  • 38 Goélands à bec cerclé
  • 21 Goélands argentés
  • 91 Goélands arctiques
  • 48 Goélands marins
  • 1 Guillemot à miroir
  • 45 Pigeons bisets
  • 9 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 9 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 14 Mésanges à tête noire
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 45 Étourneaux sansonnets
  • 100 Plectrophanes des neiges
  • 5 Durbecs des sapins
  • 48 Sizerins flammés
  • 10 Moineaux domestiques
Nous n’avons pas réussi à voir le tohi de Rivière-Ouelle dimanche matin, malgré 45 minutes d’attente près des mangeoires qu’il fréquente. Sur place, nous avons cependant rencontré un Étourneau sansonnet au répertoire plutôt varié : il nous a offert d’excellentes imitations du Goéland à bec cerclé, du Durbec des sapins, de la Sturnelle des prés (un classique pour les étourneaux), de la Sittelle à poitrine rousse, de la Grive fauve (son chant!), du Merlebleu de l’Est, du Quiscale bronzé et du Pic flamboyant. À un certain moment, nous avons cru entendre le tohi crier à une reprise mais, avec un tel imitateur dans les parages, nous n’avons pas osé le noter!

mardi 4 décembre 2012

-20°C ou… comment perdre rapidement ses canards de mer

Cette année, le hasard a voulu que le début de l’hiver ornithologique se fasse sous une température annonçant bien la nouvelle saison! Les derniers jours de novembre ont été nettement plus froids que la normale, ce qui a changé rapidement l’allure des rivages du Saint-Laurent dans ma région. Des températures frôlant les -20°C durant la nuit ont en effet figé les marais côtiers sous plusieurs centimètres de glace. Les canards barbotteurs et les goélands devront aller chercher leur nourriture ailleurs!

C’est sous ces conditions que nous nous sommes dirigés vers Rivière-Ouelle samedi matin, en espérant que les espèces-vedettes y soient encore présentes. Il n’y a pas encore vraiment de neige en forêt à La Pocatière mais, durant la nuit, un petit brouillard avait laissé une mince couche blanche au sol. L’humidité ambiante a diminué durant l’avant-midi pour assécher rapidement le tout. Au quai, notre premier arrêt, les conditions de visibilité étaient typiquement hivernales, c’est-à-dire plutôt limitées. Des vents soufflant du sud-est à 15 km/h n’avaient rien non plus pour stimuler les oiseaux à se déplacer près de nous, ce qui a rendu les deux premières heures de l’excursion plutôt tranquilles. Par la suite, en visitant divers habitats, nous avons réussi à atteindre 33 espèces pour cette toute première journée de l’hiver ornithologique.
Signalons en passant un événement rare au quai de Rivière-Ouelle : nous étions près d’une dizaine d’observateurs présents simultanément tôt samedi matin… ça sentait vraiment l’avicourse!!!

Samedi le 1er décembre, nous avons donc patrouillé Rivière-Ouelle entre 6 h 50 et 11 h 40. Voici les espèces rencontrées :
  • 11 Oies des neiges
  • 100 Bernaches du Canada – Tout comme les Oies des neiges, les bernaches étaient surtout concentrées dans les champs où la nourriture est encore facilement accessible.
  • 2 Canards noirs
  • 182 Eiders à duvet
  • 31 Grands Harles
  • 3 Harles huppés
  • 11 Plongeons catmarins
  • 1 Plongeon huard
  • 3 Buses pattues – Ces trois buses se déplaçaient vers le sud-ouest en longeant le fleuve en milieu d’avant-midi. La pattue est la seule de nos buses à oser hiverner régulièrement dans la région et des déplacements migratoires sont souvent notés jusqu’à la fin de décembre.
Buse pattue – Rivière-Ouelle – 1er décembre 2012 © Claude Auchu
  • 12 Goélands à bec cerclé
  • 13 Goélands argentés
  • 15 Goélands arctiques
  • 1 Goéland bourgmestre
  • 17 Goélands marins
  • 5 Guillemots à miroir
  • 57 Pigeons bisets
  • 9 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pie-grièche grise – Cette espèce a été plus discrète que d’habitude durant l’automne.
  • 1 Geai bleu
  • 9 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux
  • 22 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 100 Étourneaux sansonnets
  • 3 Plectrophanes des neiges
  • 1 Tohi à flancs roux – Le tohi était toujours présent à Rivière-Ouelle et il s’est laissé voir plus facilement que la semaine dernière… mais il demeure encore très timide! Heureusement, le puissant sifflement qui lui a valu son nom a trahi sa présence.
Tohi à flancs roux – Rivière-Ouelle – 1er décembre 2012 © Claude Auchu
  • 1 Junco ardoisé
  • 3 Durbecs des sapins
  • 29 Sizerins flammés
  • 13 Moineaux domestiques
Étrangement, en comparant les résultats de cette première sortie de l’hiver avec celle du 4 décembre 2011, on remarque que le nombre d’espèces de fringillidés (durbec, sizerin et autres) est plus élevé cette année que l’an dernier. Pourtant, nous savons tous que ces granivores étaient nettement plus nombreux durant l’hiver 2011-12… Sauf, justement, que c’est en forêt que les oiseaux étaient abondants! Les graines étaient si facilement disponibles en forêt que les oiseaux ne sont apparus dans les basses-terres qu’en mars! Cette année, les oiseaux doivent patrouiller un plus grand territoire pour trouver de quoi se nourrir.

Les chances pour nous de connaître une journée bien remplie dimanche s’annonçaient plutôt limitées, de la pluie et des vents du sud-ouest à 30 km/h étant au menu pour l’après-midi! Nous avons réussi à éviter les vents (ils ont même été nuls durant toute la journée!?!), mais la deuxième moitié de la journée s’est effectivement passée sous la pluie. Nous nous sommes donc contentés d’une rapide tournée des mangeoires en matinée, question de voir si le froid des jours précédents n’avait pas poussé quelques oiseaux désespérément affamés près des habitations. Comme à chacune des excursions de ce genre, nous avons eu de belles surprises, mais noté également quelques absences.

Voici donc les résultats de notre circuit du dimanche 2 décembre à La Pocatière :
  • 3 Goélands argentés
  • 3 Goélands arctiques
  • 1 Goéland bourgmestre – Comme il arrive parfois, de petits groupes de goélands migraient vers le sud-ouest à basse altitude au-dessus de la ville; un Goéland bourgmestre, une espèce régulière mais peu commune dans la région, en faisait partie.
  • 14 Goélands marins
  • 15 Pigeons bisets
  • 53 Tourterelles tristes – Après s’être nourrie dans les champs durant une bonne partie de l’automne, c’est une des espèces que le froid a poussée aux mangeoires.
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 4 Geais bleus
  • 11 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 24 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 5 Sittelles à poitrine blanche
  • 1 Merle d’Amérique
  • 200 Étourneaux sansonnets
  • 1 Carouge à épaulettes – D’où sort-il celui-là? Nous n’en avions pas revu depuis la fin d’octobre, juste après que les derniers champs de maïs aient été fauchés.
  • 8 Durbecs des sapins
  • 2 Roselins familiers – Ces oiseaux étaient présents à une mangeoire du quartier où un couple a niché l’été dernier. La Pocatière se trouve à la limite nord de l’aire de nidification du Roselin familier au Québec, ce qui fait que l’espèce est plutôt difficile à trouver localement.
  • 25 Sizerins flammés
  • 1 Tarin des pins – Le tarin ne sera probablement pas très commun cet hiver, faute de nourriture en forêt. Celui de dimanche accompagnait un petit groupe de sizerins à une mangeoire.
  • 32 Moineaux domestiques
Les conditions froides qui ont fait geler si rapidement les rives du fleuve dans la région semblent vouloir se calmer pour les prochains jours. Jusqu’au début du mois de janvier, les redoux peuvent faire changer très rapidement les conditions qui influencent tant les allées et venues des oiseaux aquatiques. D’ailleurs, même au cœur de l’hiver, quatre ou cinq jours consécutifs de température au-dessus du point de congélation peuvent maintenant faire réapparaître les canards et les goélands dans la région! Il s’agit sûrement d’une des preuves les plus visibles du réchauffement climatique… vous auriez dû voir comment c’était il y a 30 ans!

mardi 27 novembre 2012

Une autre surprise à Rivière-Ouelle!

Contrairement à la semaine dernière, ces derniers jours avaient vraiment l’allure de la fin du mois de novembre! Vendredi soir, la température a chuté et, surtout, les vents se sont levés… de vrais vents de fin d’automne! De toute évidence, nous allions subir les foudres d’Éole durant les deux prochaines journées. Mais, honnêtement, après les belles journées dont nous avons pu profiter durant toute la saison, avons-nous vraiment le droit de nous plaindre…?

La journée de samedi a débuté sous la pluie, ce qui a d’abord retardé puis annulé l’excursion prévue pour l’avant-midi. La fin de semaine commençait bien mal! Nous nous sommes donc contentés de l’après-midi et d’une courte excursion sur les battures, ce qui a grandement réduit le nombre d’espèces rencontrées. À la fin de novembre, les battures du Saint-Laurent dans la région sont souvent complètement désertées par les oiseaux; nos attentes étaient donc plutôt limitées. Mais, d’un autre côté, si nous n’allons pas vérifier quels oiseaux sont encore présents, qui le fera???

Sous un puissant vent du sud-ouest, notre petite promenade sur les battures à La Pocatière samedi le 24 novembre nous aura fourni ces quelques espèces :
  • 1360 Oies des neiges – Une probable Oie de Ross accompagnant ces oies a été vue en vol à deux reprises. Nous savons bien que les chances qu’il s’agisse d’un hybride sont relativement faibles (mais tout de même bien présentes), mais nous avons préféré jouer de prudence et laisser cette petite oie non-identifiée. Dommage, cette date aurait été très tardive pour une Oie de Ross dans ma région!
  • 11 Fuligules milouinans
  • 3 Petits Fuligules – Eux aussi sont plutôt tardifs pour la région.
  • 11 Grands Harles
  • 5 Goélands à bec cerclé
  • 8 Goélands argentés
  • 7 Goélands arctiques
  • 3 Goélands marins
  • 1 Bruant hudsonien
Avouons-le, nous espérions secrètement une Hirondelle à front brun sur les battures, poussée jusqu’ici par les vents doux des jours précédents… Nous n’en avons pas trouvé, mais un oiseau a été aperçu à Québec cette même journée! Nos fantasmes n’étaient donc pas irréalisables!

Pour la journée de dimanche, les vents ont tourné à l’ouest et ont pris encore plus de vigueur, soufflant à 30 km/h avec des rafales dépassant les 40 km, en plus des nombreuses petites chutes de neige qui tombaient sur Charlevoix, tout juste de l’autre côté du fleuve! Il est facile d’imaginer à quoi a pu ressembler notre sortie à Rivière-Ouelle… Mais, finalement, nous nous sommes plutôt bien tirés d’affaire. Bien sûr, c’était glacial au quai, où nous avons passé les premières 150 minutes de notre excursion, mais ça fait partie du jeu. De plus, il faut savoir qu’au quai, la majorité des oiseaux sont vus en vol (sauf les Plongeons catmarins certaines journées et les Macreuses à bec jaune au printemps), ce qui fait que les conditions qui poussent les oiseaux à se déplacer sont très importantes. Le nombre d’oiseaux vus à ce site durant une excursion dépend donc des vents, de la visibilité et d’un tas d’autres phénomènes dont nous cherchons encore à comprendre l’importance. Dimanche, les conditions pour récolter un maximum d’espèces et d’individus étaient plutôt moyennes et nous avons donc terminé la partie maritime de notre promenade avec un résultat… moyen (c’est logique!).
Plus tard, une petite attente près d’une mangeoire a été récompensée par une espèce qui n’est présente que trop rarement dans la région. Il est très inhabituel pour nous de profiter d’un oiseau signalé par un autre observateur mais, cette fois, l’occasion était trop belle. C’est donc avec un grand plaisir que nous avons pu tout juste entrevoir un Tohi à flancs roux très timide!

Dimanche le 25 novembre, nous avons patrouillé Rivière-Ouelle de 6 h 55 à 13 h 45 à la recherche d’oiseaux. Voici ce que nous en avons tiré :
  • 175 Oies des neiges
  • 25 Canards noirs
  • 9 Macreuses à bec jaune
  • 235 Hareldes kakawis
  • 16 Garrots à œil d’or
  • 18 Grands Harles
  • 38 Plongeons catmarins
  • 4 Plongeons huards
  • 1 Cormoran à aigrettes – Visiblement, le cormoran résiste maintenant plus longtemps dans la région en automne que durant les années 1980. Sont-ils simplement plus nombreux, plus résistants ou est-ce encore un effet du réchauffement planétaire?
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un bel adulte qui venait sûrement de terminer son repas, à en juger par son gésier visiblement bien rempli.
Pygargue à tête blanche – Rivière-Ouelle – 25 novembre 2012 © Claude Auchu
  • 1 Buse pattue
  • 20 Goélands à bec cerclé
  • 100 Goélands argentés
  • 11 Goélands arctiques
  • 19 Goélands marins
  • 6 Guillemots à miroir
  • 82 Pigeons bisets
  • 1 Tourterelle triste
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 18 Corneilles d’Amérique
  • 45 Grands Corbeaux – Un groupe de 42 oiseaux a été observé tôt le matin. Ces dernières années, nous avons vu régulièrement de belles quantités de corbeaux près du quai en décembre, laissant supposer qu’un dortoir important existe dans le secteur.
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine blanche – Ces deux oiseaux étaient présents à deux mangeoires différentes. Nous avons probablement rencontré plus d’une douzaine de Sittelles à poitrine blanche différentes dans la région depuis le début de l’automne. Comme c’est un nicheur rare autour de La Pocatière, il est facile d’en déduire que ces oiseaux proviennent de l’extérieur de la région.
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 40 Étourneaux sansonnets
  • 2 Plectrophanes des neiges
  • 1 Tohi à flancs roux – L’oiseau-vedette de la fin de semaine! Ce mâle visite irrégulièrement une mangeoire depuis le 18 novembre. Je ne connais que quatre autres mentions près de La Pocatière (deux en automne, une durant tout un hiver et une en mai); notons particulièrement celle du 4 novembre 1962 à Kamouraska où un mâle avait été capturé.
Tohi à flancs roux – Rivière-Ouelle – 25 novembre 2012 © Claude Auchu
  • 2 Durbecs des sapins
  • 45 Sizerins flammés
  • 1 Sizerin blanchâtre – Il n’y a encore que très peu de sizerins aux mangeoires, ce qui n’aide en rien à repérer cette espèce!
  • 13 Moineaux domestiques
Les conditions ont peut-être été difficiles pour les observateurs durant cette fin de semaine, mais nous avons déjà hâte à la prochaine pour retourner sur le terrain! Et ce sera alors le début de l’hiver ornithologique, qui arrivera avec ses journées trop courtes et ses doigts gelés!

En attendant, pour ajouter un peu d’exotisme aux journées sombres de la fin de novembre, profitons-en pour jeter un coup d’œil aux parades nuptiales de certains paradisiers de Nouvelle Guinée (cliquez ici)… Je suis toujours surpris de voir que des oiseaux peuvent agir de façon aussi étrange!!!

mardi 20 novembre 2012

Vingt ans plus tard, un autre Aigle royal

Nous venons de traverser une superbe fin de semaine automnale! Des températures avoisinant le point de congélation (légèrement en-dessous la nuit et au-dessus le jour), des vents légers et un ciel pratiquement sans nuage, nous n’aurions pu espérer mieux pour bien explorer notre région à la recherche d’oiseaux. Nous n’avions pas à nous préoccuper des conditions météorologiques qui ont si souvent un impact direct sur les résultats de nos excursions. Les vents, par exemple, peuvent nuire énormément lors des sorties en forêt où il est alors très difficile d’entendre les oiseaux. Mais, cette fois, nous n’avions pas d’excuse et il n’en tenait qu’à nous de repérer tous les oiseaux présents.
Selon les météorologues, les petits vents prévus pour samedi devaient provenir du nord pour ensuite tourner au sud-ouest en après-midi et se poursuivre ainsi jusqu’à dimanche. Comme les vents du nord sont beaucoup plus « payants » que les vents du sud près du fleuve, nous avons bien sûr réservé la journée de samedi pour patrouiller Rivière-Ouelle. Avec de tels vents, même légers, nous pouvons souvent profiter des mouvements d’Eiders à duvet, ces déplacements semblant être grandement motivés par les vents du nord ou du nord-est. Une fois que l’on connaît ce lien entre la migration des eiders et la direction des vents, il suffit pour nous d’être là au bon moment (si seulement c’était aussi facile…)!

C’est ainsi que, samedi le 17 novembre, nous avons sillonné Rivière-Ouelle de 6 h 30 à 11 h 50, ce qui nous a permis de voir 42 espèces. Les trois premières heures ont été consacrées au quai mais, bien entendu, nous avons aussi inspecté les rivages, les champs, les boisés et le village. Voici ce que nous en avons tiré :
  • 900 Oies des neiges – La presque totalité de ces oiseaux étaient en migration vers le sud-ouest.
  • 103 Bernaches du Canada
  • 77 Canards noirs
  • 2 Canards colverts
  • 1 Fuligule milouinan
  • 2 Petits Fuligules
  • 1665 Eiders à duvet – En quittant le quai après trois heures à monter la garde, nous étions plutôt déçus de n’avoir compté qu’une quarantaine d’eiders malgré des conditions de migration idéales. Plus d’une heure plus tard, en arrivant à un autre site offrant une vue sur le fleuve, nous avons vu passer plus de 1600 oiseaux en quelques minutes!!! Cet événement m’a ramené à l’esprit une réflexion que j’avais faite lorsque je recensais les oiseaux de proie migrateurs à Tadoussac : les conditions météorologiques au site de décompte peuvent être parfaites mais, ce qui compte vraiment, ce sont peut-être plus encore celles qui prévalent au point de départ des oiseaux! Samedi matin, les conditions étaient idéales à Rivière-Ouelle, mais comment étaient-elles à Kamouraska ou à Rivière-du-Loup? Si des vents du sud-ouest y soufflaient, les eiders ont pu retarder leur départ! C’est possiblement ce qui s’est produit samedi dernier…
  • 7 Macreuses brunes
  • 15 Macreuses à bec jaune
  • 22 Hareldes kakawis
  • 60 Garrots à œil d’or – Une belle quantité, mais toujours observés en très petits groupes.
  • 1 Harle couronné
  • 15 Grands Harles
  • 46 Harles huppés
  • 1 Gélinotte huppée
  • 126 Plongeons catmarins – En automne, le mois de novembre est typiquement le plus riche en catmarins migrateurs, même si nous sommes encore loin des milliers qui traversent la région en mai!
  • 3 Plongeons huards
  • 2 Grands Hérons
  • 2 Buses pattues
  • 1 Aigle royal – Un adulte, bruyamment houspillé par un Grand Corbeau, volait très haut en bordure du fleuve. L’espèce est très rare dans la région en automne, il est probable que cet oiseau arrivait de Charlevoix après avoir traversé le fleuve, comme l’avaient fait le pygargue et la Buse pattue observés il y a deux semaines. Il ne s’agit que de ma deuxième mention ici en automne, la première ayant été faite le 16 novembre 1992 (il y a 20 ans et un jour!!!), exactement au même site que l'observation de samedi! Les Aigles royaux sont plus réguliers ici au printemps, particulièrement durant les journées de vent du nord-est, lorsqu’ils cherchent un passage étroit où traverser le Saint-Laurent pour aller nicher plus au nord.
  • 11 Bécasseaux violets – Ils sont bien présents cette année, du moins au moment où nous pouvons l’être nous aussi…
Il faut des conditions particulières pour réussir à discerner le violet sur le dos des Bécasseaux violets!
– Rivière-Ouelle – 17 novembre 2012 © Claude Auchu
Bécasseau violet – Rivière-Ouelle – 17 novembre 2012 © Claude Auchu
  • 40 Goélands à bec cerclé
  • 10 Goélands argentés
  • 7 Goélands arctiques
  • 10 Goélands marins
  • 41 Guillemots à miroir – Une quantité caractéristique pour la région durant la deuxième moitié de novembre.
  • 60 Pigeons bisets
  • 19 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 3 Geais bleus
  • 12 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux – Alors qu’un oiseau houspillait l’Aigle royal, son compagnon (les corbeaux vivent en couple toute l’année) tournoyait tout près. Après avoir réussi  à pousser l’aigle hors de leur territoire, les deux corbeaux, surexcités par leur exploit, se sont mis à faire des culbutes et des piqués particulièrement impressionnants. Même à 75 mètres de distance, nous entendions nettement le bruissement de l’air entre leurs plumes!
Grand Corbeau et Aigle royal – Rivière-Ouelle – 17 novembre 2012 © Claude Auchu
  • 10 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 200 Étourneaux sansonnets
  • 185 Plectrophanes des neiges
  • 1 Junco ardoisé
  • 1 Durbec des sapins
  • 2 Becs-croisés bifasciés
  • 13 Sizerins flammés
  • 2 Gros-becs errants
  • 6 Moineaux domestiques
Je me suis amusé à comparer l’excursion de samedi avec celle que j’avais effectuée le 16 novembre 1992 à Rivière-Ouelle, la journée où j’avais vu mon premier Aigle royal en automne dans la région. Les espèces aquatiques étaient pratiquement les mêmes il y a 20 ans, avec de petites différences normales dans les quantités observées. Pour les passereaux cependant,  mes données indiquent que les fringillidés (chardonnerets, tarins, etc,) annonçaient que l’hiver 1992-93 allait être nettement plus riche que celui qui nous attend.

Nous avions réservé la journée de dimanche pour une tournée des mangeoires de La Pocatière, comme celles que nous allons faire hebdomadairement jusqu’à l’arrivée du printemps. Il n’y a pas encore de neige à La Pocatière et à peine une trace de glace est visible sur les battures, à la limite de la marée haute. Tout ceci aurait été exceptionnel il y a quelques années à peine mais, avec le réchauffement climatique, l’arrivée tardive de la neige est maintenant la norme. Ces conditions relativement clémentes ne font cependant rien pour pousser les oiseaux près des habitations, ni pour motiver les pocatois à remplir leurs mangeoires. Comme nous le faisons aussi régulièrement durant la saison froide, nous avons jeté un coup d’œil au fleuve à partir d’un site offrant une belle vue d’ensemble sur la région. C’est ce qui nous a permis d’ajouter quelques espèces aquatiques à notre maigre liste d’oiseaux de la journée.

Notre tournée à La Pocatière s’est étirée sur 5 heures ce dimanche 18 novembre, nous donnant finalement 29 espèces :
  • 200 Oies des neiges
  • 32 Canards noirs
  • 61 Canards colverts
  • 120 Eiders à duvet – Encore quelques oiseaux en migration vers le sud-ouest.
  • 1 Buse pattue
  • 1 Faucon émerillon – L’émerillon semble plus régulier qu’à l’habitude cet automne, il s’agit déjà de notre troisième mention en novembre. Il quitte généralement la région vers la mi-octobre et n’est que très rarement observé en hiver. Si le Faucon émerillon ne niche que depuis peu dans les zones urbaines des basses-terres du Saint-Laurent et qu’il y est en nette augmentation, sa population dans la région (où il niche depuis toujours) me semble plutôt stable.
  • 15 Goélands à bec cerclé
  • 20 Goélands argentés
  • 3 Goélands arctiques
  • 8 Goélands marins
  • 23 Pigeons bisets
  • 8 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 8 Geais bleus
  • 10 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux
  • 44 Mésanges à tête noire
  • 5 Sittelles à poitrine rousse – Une quantité presque surprenante pour une fin d’automne sans nourriture sauvage.
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 1 Merle d’Amérique
  • 220 Étourneaux sansonnets
  • 1 Jaseur boréal
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 6 Durbecs des sapins
  • 1 Bec-croisé bifascié
  • 13 Sizerins flammés
  • 1 Gros-bec errant
  • 22 Moineaux domestiques
Ces dernières semaines, nous avons remarqué que les passereaux réguliers en hiver (jaseurs, durbecs et même sizerins) sont souvent rencontrés un à un. Ce sont pourtant des oiseaux grégaires qu’il est habituellement plus facile de voir en groupe qu’un à la fois. Pour les jaseurs, je suis prêt à accepter que le gros des populations aient déjà traversé la région… les arbres fruitiers pratiquement vides en sont la preuve. Mais pour les durbecs et surtout les sizerins, nous espérons encore les voir arriver un jour!