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mardi 14 février 2017

Épervier de Cooper vs Étourneaux sansonnets

Avec l’hiver déjà bien avancé, nous savons tous que les chances de découvrir une nouvelle espèce d’intérêt avant l’arrivée du printemps sont très minces. Peu importe, nous continuons de nous concentrer sur les sites de notre région et de chercher à percevoir les moindres changements chez les quelques espèces encore présentes parmi nous. Les populations d’oiseaux sont en constante évolution et, même durant les hivers sans histoire comme celui de 2016‑17, d’infimes changements sont toujours en cours.

Samedi, notre sortie ornithologique pouvait se résumer à une lente promenade de sept kilomètres à travers les rues de La Pocatière. Le temps était relativement froid (entre ‑18 et ‑15°C), mais l’absence presque totale de vent nous a donné l’impression d’une température nettement plus douce. Nous avons même terminé la randonnée sans nos mitaines!
Les choses sont tellement tranquilles dans la région que la simple rencontre avec quelques corneilles et, surtout, les cris convaincus de certaines d’entre elles ont été suffisants pour nous faire sourire et rêver au printemps. Normalement, dans deux semaines, les premières migratrices devraient pointer le bout de leur bec! Nous avons également croisé trois Sittelles à poitrine rousse durant la fin de semaine, une espèce particulièrement rare dans la région cet hiver. L’hiver 2016‑17 n’est bien sûr pas le premier où cette sittelle habituellement régulière durant la saison froide nous fausse compagnie. Je me souviens particulièrement bien de l’hiver 1993‑94 qui, en plus d’avoir été très froid, avait aussi été très pauvre en nourriture sauvage. Cet hiver-là, je n’avais pas vu de Sittelle à poitrine rousse entre la fin de novembre et la fin de février. Curieusement, le 24 février, l’espèce était réapparue brusquement et j’avais trouvé quatre individus à La Pocatière, dans des sites pourtant visités régulièrement. Les sittelles sont ensuite devenues régulières rapidement et j’en avais croisées au cours de 19 journées durant le mois de mars. Mais d’où arrivaient donc ces sittelles? Sans doute du sud où avaient retraité nos oiseaux. Mais elles pouvaient tout aussi bien provenir du nord de notre région, après avoir épuisé une forte production locale de graines de conifères. À l’époque, il était toujours difficile de trouver des réponses à ces questions. Maintenant, à l’ère d’ebird, nous sommes nettement mieux outillés. Un coup d’œil rapide à la carte de distribution de la Sittelle à poitrine rousse pour cet hiver montre une présence nettement plus marquée dans le sud des États-Unis que celle de l’hiver dernier. Elles auront tôt fait de revenir dans nos forêts de conifères, aussitôt que le printemps se fera sentir. Contrairement aux Humains, les oiseaux ne connaissent pas les frontières…!

Samedi le 11 février, nous avons exploré La Pocatière de 8 h 00 à 11 h 40 pour y trouver les oiseaux suivants :
  • 11 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Geai bleu
  • 5 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 22 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse – Ces deux oiseaux étaient ensemble à une mangeoire. Les couples de sittelles restent souvent ensemble même en dehors de la saison de nidification.
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 30 Étourneaux sansonnets
  • 400 Jaseurs boréaux – Un beau groupe surgi de nulle part cherchait à avaler tous les fruits encore disponibles, même ceux trop gros pour leur gosier.
  • 14 Durbecs des sapins

Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
La Pocatière – 11 février 2017 © Claude Auchu
  • 14 Chardonnerets jaunes
  • 7 Plectrophanes des neiges

Dimanche, ce fut au tour du village de Saint-Pacôme de recevoir notre visite. C’est sous des conditions hivernales aussi belles que la veille que nous avons parcouru le territoire de la municipalité. Les oiseaux étaient, comme on s’y attendait, presque tous rassemblés autour de quelques mangeoires.

À Saint-Pacôme, dimanche le 12 février, les oiseaux suivants se sont inscrits à notre liste entre 7 h 30 et 9 h 20:
  • 11 Tourterelles tristes
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 14 Geais bleus
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 19 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 5 Durbecs des sapins
  • 1 Cardinal rouge – Un mâle fidèle à une mangeoire.

Nous avons ensuite filé jusqu’à Saint-Denis dans l’espoir de voir (et, surtout, de photographier) le Faucon gerfaut blanc sur un fond de ciel bleu. Nous n’avons pas réussi à le trouver, mais un Épervier de Cooper immature nous a montré son étrange technique de chasse. Comme ses cousins l’Épervier brun et l’Autour des palombes, l’Épervier de Cooper est une espèce forestière durant la saison de nidification. Durant l’hiver, cependant, il n’hésite pas à fréquenter les quartiers résidentiels pour chasser les oiseaux qui s’y rassemblent. Cet hiver, un Épervier de Cooper immature a pris l’habitude de chasser autour de fermes situées dans les milieux très ouverts du secteur de Saint‑Denis et de Kamouraska. Les Étourneaux sansonnets et les Pigeons bisets y sont abondants, mais encore faut‑il trouver le moyen de les attaquer par surprise. Sans buisson ni conifère pour camoufler ses approches, l’épervier y va donc d’une manière plus originale. Dimanche, nous l’avons vu se percher près de l’ouverture située au sommet d’un silo, en espérant qu’une proie potentielle sorte de sa cachette. L’épervier s’est perché à des endroits similaires sur trois séries différentes de silos, situées à l’intérieur d’un rayon d’un kilomètre. Le choix des perchoirs était donc « réfléchi ». Il est vraiment très intéressant de voir qu’un rapace réussi à déduire que des étourneaux ou des pigeons pouvaient se cacher dans ces endroits en particulier! D’après nos observations depuis la fin de décembre, il est probable que plus d’un Épervier de Cooper chasse de cette façon dans la région. 
Épervier de Cooper (Cooper’s Hawk – Accipiter cooperii
et Étourneaux sansonnets (European Starlings – Sturnus vulgaris)
Saint-Denis-De La Bouteillerie – 12 février 2017 © Claude Auchu

mardi 1 novembre 2016

Troglodyte de Caroline et Durbecs des sapins

Les oiseaux occupent toujours une bonne part de mes pensées. La nuit, il m’arrive souvent de me réveiller en ayant en tête une question ou une réflexion concernant les oiseaux. Tout ceci pourrait être agaçant pour n’importe qui mais, pour moi, les oiseaux font partie de ma vie depuis tellement longtemps qu’il m’est très agréable d’être continuellement « connecté » à eux. Toujours avoir les oiseaux en tête peut bien sûr procurer des récompenses. Ainsi, mercredi le 26 octobre, durant ma pause du dîner, j’ai rapidement allumé sur quelques notes entendues au loin : il s’agissait d’un Troglodyte de Caroline chanteur, seulement la sixième mention pour Kamouraska-L’Islet!!! J’ai patrouillé de mon mieux le secteur d’où provenait le chant, mais sans réussir à mettre l’œil sur l’oiseau qui semblait accompagner un petit groupe de Mésanges à tête noire.

Comme je le notais dans un billet précédent, l’arrivée dans la région d’un Jaseur boréal dès le 2 octobre indiquait que la production de fruits dans les forêts du nord a été très pauvre. Samedi, un groupe de 200 jaseurs était déjà occupé à vider les quelques arbres ornementaux qui portent des fruits. Ils ne sont pas les seuls à chercher avidement de la nourriture. La semaine dernière, de très nombreux Durbecs des sapins ont envahi La Pocatière, au point de devenir rapidement l’espèce la plus en évidence. Profitons de la présence de ces deux espèces pendant qu’elles sont là…

Voici une sélection de certaines des 34 espèces trouvées à La Pocatière samedi le 29 octobre entre 7 h 15 et 10 h 50, tout juste avant que ne débute la pluie :
  • 35 Oies des neiges
  • 30 Canards noirs
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 7 Bécasseaux à croupion blanc
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 13 Geais bleus
  • 10 Corneilles d’Amérique – Pratiquement toutes les corneilles ont quitté la région depuis une semaine!
  • 1 Grand Corbeau
  • 20 Alouettes hausse-col
  • 14 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 60 Merles d’Amérique – Faute de fruits de sorbiers, les merles ont déjà commencé à s’attaquer aux pommes!
  • 25 Étourneaux sansonnets
  • 200 Jaseurs boréaux – Ce groupe de jaseurs occupaient les mêmes arbres fruitiers où j’avais photographié l’espèce le 28 octobre 2012, il y a donc pratiquement quatre ans jour pour jour.

Jaseur boréal (Bohemian Waxwing – Bombycilla garrulus)
La Pocatière – 29 octobre 2016 © Claude Auchu
Jaseur boréal (Bohemian Waxwing – Bombycilla garrulus)
La Pocatière – 29 octobre 2016 © Claude Auchu
  • 20 Plectrophanes des neiges
  • 3 Bruants hudsoniens
  • 1 Bruant fauve
  • 3 Bruants chanteurs
  • 5 Bruants à gorge blanche
  • 8 Juncos ardoisés
  • 13 Carouges à épaulettes
  • 77 Durbecs des sapins – Ils sont vraiment omniprésents!

Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
La Pocatière – 29 octobre 2016 © Claude Auchu
  • 1 Roselin pourpré
  • 1 Sizerin flammé
  • 25 Tarins des pins
  • 6 Chardonnerets jaunes
  • 13 Gros-becs errants
  • 4 Moineaux domestiques

La journée de dimanche a été consacrée à explorer Rivière-Ouelle. Bien que le temps était encore très sombre au début de la matinée, la journée a été très belle dans son ensemble (nous avons même entrevu le soleil!) avec des conditions d’observation plus qu’acceptables. Au départ, nous nous attendions à un brusque changement d’air après le passage d’une forte ligne de précipitation durant l’après-midi et la soirée de samedi. Mais le temps est demeuré relativement doux, ce qui explique peut-être le peu de mouvement chez les oiseaux marins. Tôt en matinée, les oiseaux volaient dans tous les sens au lieu de se concentrer sur une seule direction comme lors des vrais déplacements migratoires.
Cette fois, notre plan pour la journée était le suivant : débuter au quai comme c’est notre habitude, faire ensuite notre tournée des boisés, mais revenir ensuite au quai en milieu de journée, au moment où la marée montante allait vraiment commencer à faire sentir son effet. Les Eiders à duvet, en particulier, sont très influencés par la marée et la provenance du vent. Et, justement, la marée montante et le petit vent du nord nous a permis de voir quelques centaines d’eiders remonter le fleuve en après-midi.

Dimanche le 30 octobre, notre tournée à Rivière-Ouelle entre 7 h 15 et 14 h 50 nous a procuré les 51 espèces suivantes :
  • 260 Oies des neiges
  • 1 Bernache cravant – Un oiseau à l’eau près du quai nous a surpris. La cravant est une migratrice commune au printemps le long de l’estuaire à partir de La Pocatière, mais elle n’est rencontrée que très rarement durant l’automne, alors qu’elle migre plutôt par l’est des Grands Lacs. Au cours des dix derniers automnes, nous n’avons observé l’espèce qu’à cinq reprises dans la région.
  • 1 Bernache du Canada
  • 66 Canards noirs
  • 4 Canards colverts
  • 23 Canards souchets
  • 3 Fuligules milouinans
  • 900 Eiders à duvet – En plus de quelques bandes volant dans toutes les directions le matin, des groupes de 360, 170 et 200 eiders migraient vers l’ouest en début d’après-midi, profitant de la marée montante.
  • 16 Macreuses à front blanc
  • 78 Macreuses brunes
  • 133 Macreuses à bec jaune
  • 234 Hareldes kakawis
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 22 Grands Harles – Les premiers Grands Harles en bordure du fleuve indiquent toujours l’arrivée de la moitié « froide » de l’automne!
  • 20 Harles huppés
  • 73 Plongeons catmarins – Les catmarins ne nous ont pas paru particulièrement nombreux à Rivière-Ouelle dimanche, mais nous en avons tout de même compté 73!!!
  • 3 Plongeons huards
  • 2 Grèbes jougris
  • 1 Océanite cul-blanc – Un autre océanite! Celui-là remontait le fleuve d’un air déterminé en battant des ailes de manière presque continuelle. Il s’agit de notre quatrième mention à partir du quai en 2016, dont une de deux oiseaux le 7 août dernier.
  • 14 Fous de Bassan – Tous des juvéniles! La dernière saison de nidification à l’île Bonaventure aurait-elle enfin été réussie?
  • 1 Cormoran à aigrettes
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 2e année dévorait en vol un minuscule poisson qu’il tenait dans ses serres.
  • 3 Buses pattues – Elles sont particulièrement rares cet automne mais, en fait, l’espèce est en nette diminution depuis une dizaine d’années.
  • 5 Bécasseaux violets
  • 1 Bécasseau à croupion blanc
  • 2 Bécasseaux semipalmés – Ces deux oiseaux, plutôt tardifs, accompagnaient le Bécasseau à croupion blanc.
  • 4 Petits Pingouins
  • 2 Guillemots à miroir
  • 1 Mouette tridactyle
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 10 Goélands marins
  • 20 Pigeons bisets
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 7 Geais bleus
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 115 Alouettes hausse-col
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 1 Roitelet à couronne rubis – Un retardataire.
  • 33 Étourneaux sansonnets
  • 1 Jaseur boréal
  • 320 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant chanteur
  • 1 Bruant à gorge blanche
  • 3 Juncos ardoisés
  • 25 Durbecs des sapins – Plusieurs durbecs se nourrissaient des fruits des Rosiers rugueux, une nourriture qui semblent n’être consommée qu’en dernier recours.

Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Rivière-Ouelle – 30 octobre 2016 © Claude Auchu
Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Rivière-Ouelle – 30 octobre 2016 © Claude Auchu
  • 5 Sizerins flammés

Les points communs entre cette fin de semaine et celle des 27 et 28 octobre 2012 sont presque troublants. Un important groupe de Jaseurs boréaux s’affairant à dévorer les fruits de certains arbres ornementaux bien précis et des Durbecs des sapins contraints de consommer des fruits de rosiers ont été vus aux mêmes dates à quatre ans d’intervalle. En consultant mes archives ornithologiques, je crois déjà savoir de quoi aura l’air l’hiver prochain! 

mardi 17 mars 2015

Pic à dos rayé, Épervier de Cooper et post mortem des Troglodytes de Caroline

Durant la dernière semaine, les corneilles ont profité de quelques belles journées pour atteindre la région en grand nombre. À partir de maintenant, les Corneilles d’Amérique seront présentes quotidiennement sur ma liste et ce, probablement jusqu’en décembre prochain. Depuis toujours, les corneilles sont parmi les trois espèces que j’observe avec le plus de régularité à chaque année. Du 1er janvier 1982 au 31 décembre 2014, j’ai observé l’espèce 10248 jours sur les 12053 de la période. L’Étourneau sansonnet (9715 jours) et la Mésange à tête noire (9525 jours) suivent dans l'ordre. Bien qu’elles hivernent dans la région en nombre variable, l’arrivée printanière des corneilles représente pour moi une sorte de retour à la normale chez les oiseaux.

Ayant du temps libre vendredi et profitant d’une température belle mais froide (-15°C au lever du soleil), nous avons opté comme il se doit pour une sortie dans un site hivernal. Même si nous avons tous hâte que le printemps prenne la place qui lui revient, c’est avec plaisir que nous nous sommes retrouvés dans un milieu coniférien après un long trajet à 25 km/h sur une route glacée. Les oiseaux étaient d’une fébrilité toute printanière, les pics tambourinaient vigoureusement tandis que les Mésanges à tête brune se poursuivaient en criant. L’absence totale de vent en forêt nous aura permis de passer quatre heures bien remplies à explorer minutieusement les lieux.

Nous avons sillonné le fin fond de Saint-Onésime vendredi le 13 mars entre 7 h 10 et 11 h 10 pour y trouver ces 21 espèces :
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Pigeon biset
  • 1 Tourterelle triste
  • 1 Pic mineur
  • 4 Pics chevelus – Un oiseau cherchant sa nourriture frappait avec tellement de force le tronc d’un arbre mort que nous étions certains d’avoir affaire à un Grand Pic. Après une dizaine de minutes de recherche, nous avons été bien surpris de ne trouver qu’un simple Pic chevelu!
  • 1 Pic à dos rayé – Une rencontre rare et toujours appréciée avec cette espèce dans la région. Le Pic à dos rayé niche sûrement dans nos parages, du moins occasionnellement. Le 15 mai 1992, j’avais d’ailleurs été témoin de la parade nuptiale d’un couple dans un boisé de La Pocatière. J’avais revu la femelle au même endroit les 24 juin et 7 juillet, mais sans preuve formelle de nidification.
  • 3 Mésangeais du Canada
  • 7 Geais bleus
  • 28 Corneilles d’Amérique – Les corneilles ne perdent vraiment pas de temps avant de trouver le chemin vers les sites de nidification même les plus loin en forêt.
  • 6 Grands Corbeaux
  • 37 Mésanges à tête noire
  • 4 Mésanges à tête brune
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 16 Étourneaux sansonnets
  • 7 Plectrophanes des neiges
  • 63 Durbecs des sapins – Les durbecs étaient surtout présents près des postes d’alimentation.

Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Saint-Onésime – 13 mars 2015 © Claude Auchu
  • 2 Roselins pourprés
  • 6 Becs-croisés bifasciés
  • 10 Sizerins flammés

Sizerin flammé (Common Redpoll – Acanthis flammea)
Saint-Onésime – 13 mars 2015 © Claude Auchu
  • 30 Tarins des pins
  • 22 Gros-becs errants

Samedi matin, nous nous sommes dirigés vers Rivière-Ouelle. Tout comme la veille, la matinée était superbe, mais tout juste un peu trop froide pour inciter les migrateurs aquatiques à se déplacer. Nous sommes tout de même demeurés au bout du quai durant plus d’une heure à regarder les grandes plaques de glace poussées par la marée venir se fracasser contre la structure de pierre et de métal.

Malgré l’absence presque totale d’espèces aquatiques et des fringillidés qui retournent peu à peu en forêt, nous avons réussi à trouver 22 espèces à Rivière-Ouelle samedi le 14 mars entre 6 h 50 et 11 h 10 :
  • 3 Grands Harles
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Épervier de Cooper – Tôt le matin, à l’entrée du village, un bel Épervier de Cooper adulte était perché dans un mélèze. L’oiseau semblait très calme et même le passage d’un piéton tout près n’a pas semblé l’importuner. Le soleil n’étant pas encore levé, il ne nous servait à rien d’essayer de le photographier. Mais, repassant dans le même secteur une quinzaine de minutes plus tard, nous avons été bien surpris de voir que l’oiseau n’avait pas bougé d’une plume! Motivés par le soleil qui venait tout juste de paraître à l’horizon, nous avons rapidement saisi l’appareil photo pour immortaliser la scène depuis l’intérieur de l’auto. Mais, en me retournant vers l’épervier avec l’appareil photo en main, il avait disparu! Pourquoi certains oiseaux semblent-ils donc être allergiques aux appareils photo?
  • 2 Goélands marins
  • 10 Pigeons bisets
  • 32 Tourterelles tristes – Les tourterelles nous ont paru particulièrement rares dans la région durant l’hiver qui se termine. Samedi, en plus d’un oiseau qui chantait près du quai, nous sommes tombés sur une bande de 31 individus posés dans l’entrée d’une résidence! Les tourterelles étaient-elles rares ou simplement très localisées l’hiver dernier?!?
  • 1 Harfang des neiges – Avec la disparition presque complète de la neige dans les champs de Rivière-Ouelle et l’arrivée marquée des corneilles, les harfangs sont déjà plus difficiles à trouver.
  • 3 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 4 Geais bleus
  • 48 Corneilles d’Amérique – En début d’avant-midi, quelques corneilles se sont élancées au-dessus du fleuve à partir du quai en route vers les côtes de Charlevoix, à 15 kilomètres de distance.
  • 3 Grands Corbeaux
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 40 Étourneaux sansonnets
  • 17 Jaseurs boréaux
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 1 Junco ardoisé – Présent près d’un chalet dans un secteur dépourvu de mangeoire. Les premiers migrateurs devraient atteindre la région vers le 25 mars.
  • 1 Durbec des sapins
  • 5 Sizerins flammés
  • 4 Tarins des pins
  • 21 Moineaux domestiques – Avec l’arrivée même timide du printemps, les moineaux semblent se disperser. Certains oiseaux sont maintenant vus à des endroits rarement visités par l’espèce.

Ce fut notre fin de semaine ornithologique, pas aussi printanière que nous l’aurions voulue. La matinée de dimanche, bien neigeuse et venteuse, n’aura été pour nous qu’une bonne randonnée à pied.

Et le Troglodyte de Caroline? La semaine dernière, j’ai eu les dernières nouvelles de l’oiseau. Je devrais mettre l’accent sur le mot « dernières » puisqu’après avoir suivi l’oiseau quotidiennement depuis le début de l’hiver, le propriétaire d’une mangeoire de La Pocatière m’a confirmé ne pas l’avoir revu après le 16 février. Le troglodyte semblait encore en bonne forme à ce moment, il est bien possible qu’il ait été victime d’un prédateur. Chose certaine, ce petit colonisateur a choisi un bien drôle d’hiver pour essayer de s’installer ici! Donc, un petit récapitulatif : un mâle chanteur de Troglodyte de Caroline est d’abord trouvé à La Pocatière le 16 septembre 2014. Un deuxième oiseau, sûrement une femelle, accompagnait le mâle à partir du 4 novembre. Un des oiseaux semble être disparu au tout début de l’année 2015, nous avons personnellement vu les deux individus simultanément pour une dernière fois le 1er janvier. Le deuxième oiseau serait donc mort à son tour le 16 février.
En terminant, j’ai profité de la fin de l’hiver pour effectuer une mise à jour de la Liste annotée des oiseaux des MRC de Kamouraska et de L’Islet.

mercredi 21 janvier 2015

Des oiseaux pour tout le monde!

Ce que je recherche lorsque j’observe les oiseaux n’est pas nécessairement de voir des raretés (bien qu’une à l’occasion ne soit pas à dédaigner…). Ce que je vise avant tout est simplement de terminer mon excursion avec une image représentative des oiseaux dans la région. J’essaie donc de parcourir le maximum d’habitats à l’intérieur d’une même journée en espérant que mes ambitions ne soient pas contrariées par les conditions extérieures. Ce qui est loin d’être garanti, surtout durant les courtes journées d’hiver! En ce sens, la dernière fin de semaine aura été particulièrement satisfaisante avec des conditions très convenables, après quelques ajustements de notre part.

Au lever, samedi matin, il ne faisait que -23°C à La Pocatière avec un vent de 30 km/h causant, encore une fois, des conditions de blizzard le long du fleuve. La décision prise la veille de nous diriger vers l’arrière-pays en matinée allait peut-être s’avérer judicieuse. Nous avons donc pris la route vers les forêts conifériennes à une vingtaine de kilomètres du fleuve où la température était, heureusement pour nous, bien plus agréable. Un peu plus froide peut-être (-26°C), mais le vent était nul et le ciel d’un beau bleu glacial!

Cette visite à Saint-Onésime entre 8 h 00 et 10 h 15 samedi le 17 janvier nous aura permis d’observer les 15 espèces suivantes :
  • 2 Tourterelles tristes
  • 2 Pics chevelus
  • 4 Mésangeais du Canada – Sous le regard faussement désintéressé d’un Geai bleu, un mésangeai est allé cacher dans une épinette un gros morceau de pain que Christiane venait de lui offrir. Mais, dès que le mésangeai s’est éloigné, le geai est allé fouiller dans la cachette pour en ressortir avec le pain. Le retour du mésangeai, la queue complètement ouverte, n’a pas du tout impressionné le chapardeur.
  • 4 Geais bleus
  • 2 Grands Corbeaux
  • 30 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Roitelets à couronne dorée – Il est toujours impressionnant de voir des insectivores comme les roitelets par -26°C! Il y a tout juste une douzaine d’années, on a découvert que les Roitelets à couronne dorée se réunissent en petits groupes pour traverser les longues nuits hivernales. Pour conserver leur chaleur, les oiseaux posés sur une branche se blottissent les uns contre les autres pour ne devenir qu’un amas de plumes, leur courte queue pointant vers l’extérieur!
  • 8 Plectrophanes des neiges
  • 21 Durbecs des sapins
  • 1 Roselin pourpré
  • 2 Becs-croisés bifasciés
  • 5 Sizerins flammés
  • 20 Tarins des pins
  • 4 Gros-becs errants

Même si une visite à Rivière-Ouelle ne faisait pas partie de nos plans, surtout avec ce vent puissant le long du fleuve, nous avons décidé qu’un simple détour en voiture ne nous obligeait pas à aller nous faire geler au bout du quai! En jetant un coup d’œil rapide dans les nombreux milieux ouverts de la municipalité, nous avons découvert ceci :
  • 1 Faucon gerfaut – Un bel individu de forme blanche était posé au sommet d’un silo où nous voyons habituellement… des Pigeons bisets!

Nous n’avions pas observé de Faucon gerfaut depuis quelques années déjà, malgré quelques coups d’œil lointains ou trop brefs sur des oiseaux douteux. Malheureusement, nous n’avions pas l’appareil photo avec nous samedi matin…

Les conditions d’observation le long du fleuve s’annonçaient bien meilleures pour dimanche. Effectivement, le mercure a grimpé jusqu’à -3°C durant la journée et le vent était pratiquement nul dès la fin de l’avant-midi. Enfin des conditions idéales pour passer La Pocatière au peigne fin! C’est avec enthousiasme que nous avons parcouru la ville et ses environs en tout sens, en nous attardant bien sûr aux mangeoires qui débordent littéralement de fringillidés.

Voici les 27 espèces que nous avons récoltées sur le territoire de La Pocatière dimanche le 18 janvier entre 7 h 30 et 13 h 00 :
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Épervier brun – Cet adulte a remarqué que les mangeoires de la ville sont remplies de proies potentielles.

Épervier brun (Sharp-shinned Hawk – Accipiter striatus)
La Pocatière – 18 janvier 2015 © Claude Auchu
  • 15 Pigeons bisets
  • 17 Tourterelles tristes
  • 3 Harfangs des neiges
  • 2 Pics mineurs
  • 4 Pics chevelus
  • 7 Geais bleus
  • 20 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux
  • 34 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 1 Grimpereau brun
  • 1 Troglodyte de Caroline – Il y avait déjà deux semaines que nous n’avions pas réussi à mettre l’œil sur un des deux oiseaux qui fréquentent un quartier de la ville depuis la mi-septembre. Avec les grands froids des dix derniers jours, nous sommes presque surpris qu’au moins l’un d’eux ait survécu. Et il semblait même en pleine forme dimanche!
  • 150 Étourneaux sansonnets
  • 27 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant hudsonien
  • 1 Bruant à gorge blanche – Il fréquentait le même réseau de mangeoires que le Bruant hudsonien et le Junco ardoisé. Ces oiseaux se trouvaient dans un secteur que nous ne visitons que rarement durant l’hiver. Il s’agit du troisième Bruant à gorge blanche que nous trouvons à des mangeoires de La Pocatière cet hiver.
  • 1 Junco ardoisé
  • 24 Durbecs des sapins

Une scène rare : un durbec en train de s’abreuver
Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
La Pocatière – 18 janvier 2015 © Claude Auchu 
  • 16 Roselins pourprés

Roselin pourpré (Purple Finch – Haemorhous purpureus)
La Pocatière – 18 janvier 2015 © Claude Auchu
  • 1 Bec-croisé bifascié – Avec les autres fringillidés présents en quantité, il est surprenant que les becs-croisés ne soient pas plus communs.
  • 18 Sizerins flammés
  • 240 Tarins des pins
  • 95 Gros-becs errants
  • 7 Moineaux domestiques

Je dois le rappeler, l’hiver 2014-15 est le plus riche en fringillidés depuis longtemps dans la région, particulièrement en bordure du fleuve. Les oiseaux sont partout, bien en évidence, nombreux et très bruyants. Nos compagnons de travail en ont tous à leurs mangeoires et chacun a son anecdote à nous conter. Grâce aux durbecs, roselins et tarins, nous vivons tous un hiver haut en couleur!

mardi 13 janvier 2015

Un Bruant hudsonien inattendu

La dernière semaine n’aura sûrement pas été facile pour nos oiseaux! Après une petite tempête de neige dimanche le 4 janvier, les jours suivants nous ont donné de superbes conditions de blizzard qui n’ont certainement pas été aussi appréciées par les oiseaux qui devaient les vivre à l’extérieur. Des températures tombant jusqu’à -28°C et des vents de 40 km/h ont sûrement fait le ménage parmi les oiseaux qui osaient encore s’attarder dans la région. Mais il nous aura fallu attendre jusqu’à la fin de la semaine pour le vérifier.

Nous voilà donc samedi avec le mercure qui s’est enfin rapproché des normales de saison. Nous avions bien hâte, vous vous en doutez, d’aller vérifier si les deux Troglodytes de Caroline avaient survécu à cette première vraie vague de froid de l’hiver (et il y en aura sûrement d’autres!). Le vent – toujours lui! – n’avait pas tout à fait lâché prise dans la région et c’est à partir d’endroits bien abrités que nous avons essayé de trouver la dose hebdomadaire d’oiseaux nécessaire à notre bien-être.
Du haut d’un belvédère, nous avons rapidement constaté que le déménagement du site de compostage de La Pocatière vers l’usine de biométhanisation de Cacouna a sûrement déjà eu un impact sur le nombre de Corneilles d’Amérique, de Grands Corbeaux et d’Étourneaux sansonnets hivernant sur le territoire de la ville… que voulez-vous, on n’arrête pas le progrès! Un belle variété de fringillidés est toujours présente un peu partout dans la ville. Il s’agit d’un bel avantage pour nous qui devons souvent aller les chercher profondément dans les forêts de conifères même lors des années d’abondance de graines.

À La Pocatière, par ce venteux samedi 10 janvier, nous avons repéré 18 espèces entre 8 h 00 et 11 h 30. Voici ces courageuses :
  • 10 Tourterelles tristes
  • 3 Harfangs des neiges
  • 3 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 4 Geais bleus
  • 40 Corneilles d’Amérique
  • 9 Grands Corbeaux
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 3 Étourneaux sansonnets – Espérons qu’il n’était pas trop tard pour permettre aux étourneaux de descendre vers le sud lorsqu’ils se sont aperçus qu’ils n’auraient pas leur part des pâtisseries des Fêtes au site de compostage cette année!
  • 11 Durbecs des sapins
  • 6 Roselins pourprés
  • 13 Becs-croisés bifasciés
  • 7 Sizerins flammés
  • 80 Tarins des pins – Les tarins, ces petits batailleurs des mangeoires, se promenaient bruyamment de part et d’autre de la ville.
  • 31 Gros-becs errants
  • 1 Moineau domestique
Malgré près de 90 minutes en deux visites passées à leur mangeoire préférée, nous n’avons pas été en mesure de voir les Troglodytes de Caroline. Est-ce que la sélection naturelle a finalement fait son oeuvre? Nous le saurons peut-être dimanche.

Mais, auparavant, la matinée de dimanche a encore été consacrée à explorer Rivière-Ouelle, même si le temps froid de la semaine dernière a rempli le fleuve de glaces. Heureusement, il y a tout de même assez de beaux petits boisés le long du fleuve (et abrités des vents forts du sud-ouest) pour nous tenir occupés.

C’est entre 7 h 45 et 10 h 55, dimanche le 11 janvier, que nous avons visité Rivière-Ouelle pour finir notre sortie avec ces 17 espèces :
  • 1 Grand Harle
  • 14 Pigeons bisets
  • 4 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges – Même ces oiseaux pourtant habitués au vent essayaient de se protéger. Le premier s’était tapi au sol dans un champ alors que le second se trouvait sur le toit d’une grange, pas au sommet mais plutôt sur le versant abrité!
  • 2 Pics chevelus
  • 2 Geais bleus
  • 14 Grands Corbeaux
  • 22 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 6 Étourneaux sansonnets
  • 100 Plectrophanes des neiges – Les Plectrophanes des neiges semblent avoir fait une entrée en force dans la région durant la semaine, aidés par le froid et le vent.
  • 1 Bruant hudsonien – Une petite surprise pour cette fin de semaine : nous avons trouvé un Bruant hudsonien en forêt, sans mangeoire à proximité. Dans la région, il est très inhabituel de rencontrer des bruants ailleurs qu’à une mangeoire en plein hiver.
  • 25 Durbecs des sapins
Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Rivière-Ouelle – 11 janvier 2015 © Claude Auchu
  • 3 Becs-croisés bifasciés
  • 10 Sizerins flammés
  • 1 Tarin des pins
  • 8 Gros-becs errants
De retour à La Pocatière, nous avons encore passé une demi-heure à la mangeoire habituelle des Troglodytes de Caroline. Rien à faire, les oiseaux ne se sont pas montrés. Est-ce que les conditions vraiment hivernales de la dernière semaine ont eu raison de leur vigueur? Eh bien non! En fin d’après-midi, nous avons eu un appel téléphonique du propriétaire de la mangeoire qui nous annonçait qu’un troglo est apparu immédiatement après notre départ! Nous l’avons manqué, mais il en reste au moins un! Et si, finalement, la mangeoire où nous les voyons habituellement n’était pas leur préférée?!?

mardi 25 novembre 2014

Grâce au harfang...

Après avoir eu un avant-goût de l’hiver durant toute la semaine dernière, le temps doux a essayé de reprendre sa place dans la région samedi et dimanche en profitant des vents du sud-ouest. Pour nos sorties de la fin de semaine, nous avions le choix entre samedi et ses vents violents ou encore dimanche et ses vents forts. Les probabilités élevées de précipitations pour samedi nous ont convaincus de débuter nos deux journées de terrain par une visite en forêt. Il allait nous rester celle de dimanche pour voir où en était le fleuve après cette semaine de température sous zéro.

Samedi matin, nous savions dès le départ qu’il allait être difficile de tirer le maximum des milieux forestiers avec les vents qui allaient souffler toute la journée à 40 km/h, sans compter les rafales à 60 km/h. Heureusement, les fringillidés étaient bien présents sur place pour garder nos sens en éveil. La rencontre d’une petite bande de merles cherchant leur nourriture en bordure d’un fossé nous a aussi permis d’oublier durant quelques instants les conditions plutôt difficiles de la journée. Les promenades en forêt sont toujours plus courtes par journée de grand vent. Heureusement, toute la vie rencontrée dans ces milieux boisés nous a aidés à garder notre optimisme au beau fixe malgré l’arrivée de la saison froide.

Ce sont 18 espèces que nous avons croisées à La Pocatière samedi le 22 novembre entre 7 h 40 et 10 h 10. En voici la courte liste :
  • 13 Pigeons bisets
  • 1 Tourterelle triste
  • 1 Grand Pic
  • 10 Geais bleus
  • 10 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 33 Mésanges à tête noire
  • 8 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 15 Merles d’Amérique
Merle d’Amérique (American Robin – Turdus migratorius)
La Pocatière – 22 novembre 2014 © Claude Auchu
  • 330 Étourneaux sansonnets
  • 6 Durbecs des sapins
  • 2 Roselins pourprés
  • 10 Becs-croisés bifasciés – Six de ces oiseaux se nourrissaient au sommet d’une épinette bien exposée au vent. Nous les avons repérés grâce aux graines échappées et transportées par le vent.
  • 1 Sizerin fammé
  • 1 Tarin des pins
  • 42 Chardonnerets jaunes – Ils étaient omniprésents autour des habitations.
Après cette journée plutôt ordinaire, à quoi allait bien ressembler notre sortie à Rivière-Ouelle??? Nous savions déjà que les vents allaient encore souffler avec force du sud-ouest et qu’en plus la marée allait être baissante tôt en matinée. Chacun de ces deux facteurs ont habituellement une influence négative sur le nombre d’oiseaux en migration, alors imaginez lorsque les deux surviennent en même temps!!! Christiane ayant déjà déclaré forfait pour l’excursion de dimanche, j’allais être seul à essayer de tirer quelque chose de cette journée.
Durant toute la nuit, de fortes bourrasques de vent étaient facilement audibles de l’intérieur de la maison et je me suis demandé plus d’une fois si je ne devais pas attendre le milieu de l’avant-midi (et le début de la marée montante) avant de me rendre à Rivière-Ouelle. Mais, finalement, j’avais les yeux grands ouverts à 5 h 45 et j’étais donc en route vers le quai de Rivière-Ouelle avant le lever du soleil.
Après presque 40 ans de birding, je considère être en mesure de prévoir relativement bien comment les oiseaux de ma région réagissent sous diverses conditions météorologiques. Mais ils ont encore le don de me surprendre! Ainsi, dimanche matin, contrairement à mes attentes, les canards étaient bien actifs au large du quai malgré un sud-ouest de 25 km/h et des rafales atteignant 40 km/h!!! Allez donc savoir pourquoi…!

Dimanche le 23 novembre, j’ai patrouillé Rivière-Ouelle de long en large entre 6 h 45 et           12 h 15. J’ai terminé la matinée avec 26 espèces, dont une belle surprise :
  • 3 Oies des neiges – Ces trois oiseaux se nourrissaient sur la pelouse entre les chalets.
Oies des neiges (Snow Geese – Chen caerulescens)
Rivière-Ouelle – 23 novembre 2014 © Claude Auchu
  • 2 Canards colverts – Puisque les battures sont figées sous la glace, les canards barbotteurs ont déjà déserté la région. Un simple redoux pourrait tout de même inciter certains oiseaux encore présents plus au nord à faire une halte en traversant la région.
  • 6 Fuligules milouinans
  • 560 Eiders à duvet – Ce sont surtout les Eiders à duvet qui m’ont surpris dimanche matin. Plus de 500 oiseaux, circulant en petits groupes, se déplaçaient rapidement vers le nord-est. C’est exactement le contraire du comportement stéréotypé que je note depuis des années, autant pour la direction des oiseaux que pour les conditons de vent et de marée! Qu’est-ce qui a bien pu décider ces eiders à retourner vers l’estuaire? Peut-être est-ce dans le but de se nourrir en attendant un vent favorable pour continuer leur migration? Je serais en effet bien surpris que les eiders trouvent une nourriture qui leur convienne en eau presque douce…
  • 7 Macreuses brunes
  • 104 Macreuses à bec jaune
  • 12 Hareldes kakawis
  • 11 Grands Harles
  • 1 Plongeon catmarin
  • 3 Plongeons huards
  • 1 Grèbe jougris
  • 1 Grue du Canada – Ayant repéré un Harfang des neiges posé en bordure d’un champ, je suis descendu de la voiture afin de le photographier. Tout à coup, j’ai entendu un cri étrange provenant d’un champ sur ma droite. En tournant la tête, j’ai vu au loin un petit poteau gris qui bougeait… Un coup d’œil aux jumelles m’a rapidement permis de transformer ce poteau en Grue du Canada!!! L’oiseau m’a regardé nerveusement en criant durant une courte minute avant de finalement s’envoler. Il s’agit bien sûr de la mention la plus tardive de ce rare migrateur dans la région. Les sept centimètres de neige et les -10°C de la semaine dernière ont dû surprendre cet oiseau!
Grue du Canada (Sandhill Crane – Grus canadensis)
Rivière-Ouelle – 23 novembre 2014 © Claude Auchu
 
Grue du Canada (Sandhill Crane – Grus canadensis)
Rivière-Ouelle – 23 novembre 2014 © Claude Auchu
  • 60 Goélands à bec cerclé
  • 25 Goélands argentés
Goéland argenté (Herring Gull – Larus argentatus)
Rivière-Ouelle – 23 novembre 2014 © Claude Auchu
  • 5 Goélands arctiques
  • 40 Goélands marins
  • 30 Pigons bisets
  • 4 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges – N’eut été de la présence de cet oiseau, je n’aurais jamais remarqué la grue!
Harfang des neiges (Snowy Owl – Bubo scandiacus)
Rivière-Ouelle – 23 novembre 2014 © Claude Auchu
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Pie-grièche grise
  • 8 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 80 Étourneaux sansonnets
  • 24 Durbecs des sapins – Un groupe de 18 oiseaux volant très haut près du quai arrivait peut-être directement de Charlevoix.
Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Rivière-Ouelle – 23 novembre 2014 © Claude Auchu
  • 1 Sizerin flammé
Avec l’arrivée de la neige et les rivages qui disparaissent rapidement sous la glace, nos sorties à Rivière-Ouelle deviennent déjà de plus en plus courtes. Elles seront bientôt remplaçées par les tournées des postes d’alimentation et des visites plus méthodiques des milieux boisés. Mais, n’allons pas trop vite, il reste encore un petit mois avant d’oublier le quai…

mardi 4 février 2014

Les fameux fringillidés

Nous voici enfin en février, le mois le plus court de l’année (et qui s’en plaindra???). Donc, il ne reste  qu’un tout petit mois avant l’arrivée tant espérée des premiers migrateurs dès les premiers jours de mars. En attendant, nous continuons à parcourir la région à la recherche d’oiseaux qui, cet hiver, nous semblent tous être devenus rares.

Samedi matin, nous avons décidé de reprendre l’excursion initalement prévue pour dimanche dernier, mais que des rafales de vent de plus de 90 km/h avaient forcé l’annulation. Nous nous sommes donc dirigés vers les forêts de conifères de Saint-Onésime, en espérant que des oiseaux aient eu la même idée. Sur place, les conditions étaient vraiment idéales, avec une température douce et des vents pratiquement nuls. Les sons portaient très loin et les tambourinages des pics étaient facilement perceptibles même à bonne distance. Malgré ces conditions rêvées, bien peu d’oiseaux se sont manifestés, mais la présence de quatre espèces de fringillidés durant l’excursion nous a presque surpris! Quatre espèces de fringillidés en forêt est très bien pour un hiver aussi pauvre que celui que nous traversons, même s’ils n’étaient que sept individus…! (À noter que, lundi le 3 février, nous avons vu notre premier Tarin des pins depuis le 28 août!!! Une autre espèce de fringillidé de plus!)

À Saint-Onésime, samedi le 1er février, voici les oiseaux que nous avons trouvés entre 7 h 35 et 11 h 15 :
  • 1 Pic mineur
  • 4 Pics chevelus
  • 1 Mésangeai du Canada
  • 11 Geais bleus
  • 3 Grands Corbeaux
  • 26 Mésanges à tête noire
  • 2 Mésanges à tête brune
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 3 Étourneaux sansonnets – Bien sûr, ils ont été vus en traversant le village et non en forêt…
  • 1 Junco ardoisé
  • 4 Durbecs des sapins
Durbec des sapins – Saint-Onésime – 1er février 2014 © Claude Auchu
  • 1 Roselin pourpré – Un mâle se nourrissait de gravier sur une route en compagnie d’un durbec. C’est le premier que nous voyons dans la région depuis le 20 octobre dernier!
  • 1 Sizerin flammé – Le premier de l’hiver nous a survolé sans s’arrêter!
  • 1 Chardonneret jaune
Puisque les oiseaux sont si dispersés cet hiver et que nos excursions s’en trouvent écourtées, j’ai beaucoup de temps pour fouiller dans mes archives personnelles. J’en ai donc profité pour vérifier si nous avons déjà connu d’autres hivers aussi moches. Dans mes souvenirs, l’hiver 1993-94 avait été tout aussi tranquille pour les oiseaux que celui que nous « subissons » présentement. Je me souviens particulièrement des grands froids qui avaient sévi durant le temps des Fêtes de 1993 et de l’absence presque total de fringillidés dans ma région cet hiver-là. En ressortant mes notes entreposées depuis 20 ans, je voulais surtout comparer mes données de l’hiver 1993-94 avec celles de l’hiver qui le précédait et de celui qui le suivait. Règle générale, les fringillidés (roselins, becs-croisés et durbecs) sont communs dans une région donnée un hiver sur deux et certaines espèces semblent être présentes en alternance. Ainsi, les chardonnerets seront communs l’hiver où les sizerins sont rares et le contraire se produira l’hiver suivant. Justement, l’hiver 1993-94 avait été très riche en sizerins alors que les autres fringillidés avaient été rares, sauf peut-être le Durbec des sapins. Et, comme prévu, mes données des hivers 1992-93 et 1994-95 indiquent que les autres espèces de fringillidés avaient été observés en grand nombre (et, bien sûr, les sizerins avaient été rares).
On se rappelle tous que l’hiver dernier avait été si pauvre en graines de conifères que les fringillidés avaient presque complètement déserté le Québec durant l’automne. Nous nous serions donc attendus à ce que les Becs-croisés bifasciés, les Roselins pourprés et les Tarins des pins soient de retour en force cet hiver. Mais non! Ces espèces sont pratiquement aussi rares que l’hiver dernier et seuls les Chardonnerets jaunes sont présents en nombre respectable. Il arrive très rarement que ces oiseaux soient absents de la région durant deux hivers consécutifs. Il sera intéressant de voir comment les choses se rétabliront au cours des prochains hivers…

Qu’importe, dimanche matin, après une petite chute de neige toute légère, nous avons pris la route pour Rivière-Ouelle, un endroit que nous n’avons pas visité de façon adéquate depuis trois semaines. Sur place, nous nous serions vraiment crus à la fin de mars, avec le fleuve presque totalement libre de glace et le rivage en grande partie dégagé, résultat des vents forts du sud-ouest de la semaine précédente. Mais les oiseaux savaient très bien que nous ne sommes qu’en février et ils sont demeurés très discrets. Même le Goéland arctique, une espèce habituellement bien présente en hiver, n’a pas daigné se montrer.

Notre excursion du dimanche le 2 février à Rivière-Ouelle nous aura offert les oiseaux suivants :
  • 8 Perdrix grises – Il est toujours aussi agréable de les croiser!
  • 1 Gélinotte huppée – Elle était perchée dans un pommier situé plus près de grands champs que d’une vraie forêt!
  • 11 Pigeons bisets
  • 21 Tourterelles tristes
  • 3 Geais bleus
  • 9 Corneilles d’Amérique – Plusieurs corneilles étaient très volubiles, mais elles n’avaient pas encore tout à fait leur intonation typique du printemps.
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 100 Étourneaux sansonnets
Pas vraiment surpris de terminer avec une liste aussi maigre, nous avons fait une halte d’une petite heure à Saint-Pacôme, le temps de parcourir à pied les rues les plus riches en mangeoires. Voici ce que nous y avons trouvé :
  • 32 Tourterelles tristes
  • 3 Pics chevelus
  • 12 Geais bleus
  • 2 Corneilles d’Amérique
  • 9 Mésanges à tête noire
  • 35 Étourneaux sansonnets
  • 1 Junco ardoisé
  • 1 Cardinal rouge – Un mâle a été trouvé près d’une mangeoire. Le cardinal n’est pas aussi en évidence cet hiver qu’il l’était l’an dernier. À ma connaissance, l’espèce n’a pas encore été confirmée nicheuse dans la région, mais le village de Saint-Pacôme lui offre énormément de sites potentiels.
Avec des résultats d’excursion aussi anémiques, pourquoi donc continuer à chercher des oiseaux dans la région? Des espèces rares ou intéressantes sont vues un peu partout dans la province, alors pourquoi ne pas simplement aller les voir? Parce que, pour nous, il y a une chose qui offre infiniment plus de plaisir que de voir un oiseau rare… c’est de le trouver nous-mêmes!!! Essayez, vous verrez bien!