mardi 29 novembre 2016

Oie rieuse, Fous de Bassan et Cormorans à aigrettes

Le mois de novembre s’est poursuivi comme il avait débuté : sous les nuages et les averses. Les oiseaux aquatiques ne sont évidemment pas incommodés autant que nous par ces conditions; c’est donc en fonction de ces oiseaux que nous avons planifié notre fin de semaine. Pour être honnête, il faut avouer que la marée montante et le vent faible du nord-est ont aussi fortement influencé notre décision!
Les nuages qui recouvrent la région depuis un mois ont tout de même un avantage. Agissant comme un isolant, les nuages aident la température à demeurer au-dessus du point de congélation même la nuit. Habituellement, avant même la première neige, une mince bande de glace se forme sur le rivage du fleuve à la limite de la marée haute. Cet automne, les rivages sont encore totalement libres de cette glace, ce qui aide sûrement les canards barbotteurs à prolonger leur séjour parmi nous.

Samedi, à Rivière-Ouelle, le décor paraissait moins gris que durant les dernières semaines. La première vraie neige de la saison était finalement tombée la veille, ce qui a contribué à augmenter légèrement la luminosité. Les précipitations ont continué à tomber durant toute notre excursion, mais en demeurant sous forme de neige. Nous avons donc pu parcourir le territoire en restant presque au sec. La visibilité au large passait régulièrement de bonne à moyenne selon la densité des précipitations.
Dimanche matin, c’était le retour de la pluie et la neige était déjà fondue en bordure du fleuve. Notre deuxième visite à Rivière-Ouelle en deux jours s’est déroulée sous une bruine souvent très dense (et dérangeante!) et l’excellente visibilité que nous avions à notre arrivée s’en est trouvée quelque peu réduite. Mais les canards de mer, les Eiders à duvet en particulier, ont grandement contribué au succès de nos excursions.

Les résultats de ces deux tournées à Rivière-Ouelle sont présentés dans la liste que suit. La randonnée de samedi le 26 novembre s’est déroulée de 6 h 55 à 12 h 55 et celle de dimanche le 27 novembre de 6 h 55 à 12 h 00.
  • 1 / 0 Oie rieuse – L’adulte découvert il y a quelques jours était encore présent samedi, mais n’a pu être retrouvé dimanche. Son bec vaguement orangé indiquerait qu’il s’agit d’un oiseau de la sous-espèce groenlandaise qui hiverne normalement dans les îles britanniques. L’Oie rieuse n’est que rarement signalée dans la région; ce n’est d’ailleurs que la dixième mention connue. Si les oies et les bernaches qui migrent à travers la région avaient une aire protégée où se reposer, il est certain que le nombre d’observations des espèces plus rares augmenterait rapidement!

Oie rieuse (Greater White-fronted Goose – Anser albifrons) 
et Oie des neiges (Snow Geese – Chen caerulescens)
Rivière-Ouelle – 26 novembre 2016 © Claude Auchu
  • 36 / 32 Oies des neiges
  • 22 / 38 Bernaches du Canada
  • 94 / 17 Canards noirs
  • 1 / 2 Canards colverts
  • 2 / 0 Canards souchets – Samedi, deux mâles s’entêtaient encore à résister aux éléments!
  • 5 / 0 Fuligules milouinans
  • 1700 / 3200 Eiders à duvet – La marée montante et le vent léger du nord-est de ces deux matinées offraient des conditions idéales aux eiders pour remonter le fleuve. Pourtant, les 1700 eiders vus samedi volaient vers le nord-est, soit dans le sens contraire de leur migration normale. Par contre, les 3200 observés dimanche se déplaçaient, eux, dans la bonne direction. Qu’est-ce qui a bien pu inciter les oiseaux de samedi à revenir sur leurs pas? La seule différence vraiment notable entre ces deux journées était qu’on ne distinguait pas la rive nord du fleuve samedi, même si la visibilité nous permettait de voir au moins jusqu’au milieu du fleuve (soit environ sept kilomètres). Est-ce qu’un minime manque de visibilité peut nuire à ce point à la migration des eiders???
  • 4 / 16 Macreuses brunes
  • 60 / 98 Macreuses à bec jaune – Ces totaux constituent d’excellentes quantités pour les Macreuses à bec jaune dans la région à la fin de novembre.
  • 5 / 10 Hareldes kakawis
  • 2 / 2 Garrots à œil d’or
  • 2 / 0 Harles couronnés
  • 17 / 17 Grands Harles
  • 1 / 4 Harles huppés
  • 11 / 19 Plongeons catmarins
  • 4 / 0 Plongeons huards
  • 1 / 0 Grèbe jougris
  • 3 / 2 Fous de Bassan – Ces trois (ou cinq?) juvéniles étaient plutôt tardifs.
  • 1 / 2 Cormorans à aigrettes – Comme pour les fous, cette espèce n’est que rarement notée aussi tardivement l’automne.
  • 1 / 0 Buse pattue
  • 0 / 1 Petit Pingouin
  • 22 / 29 Guillemots à miroir – C’est toujours en novembre que ce petit alcidé atteint son pic d’abondance à Rivière-Ouelle.
  • 15 / 20 Goélands à bec cerclé
  • 3 / 20 Goélands argentés
  • 32 / 24 Goélands arctiques
  • 15 / 20 Goélands marins
  • 18 / 28 Pigeons bisets
  • 5 / 0 Tourterelles tristes
  • 1 / 0 Pic mineur
  • 4 / 4 Geais bleus
  • 3 / 0 Corneilles d’Amérique
  • 4 / 1 Grands Corbeaux
  • 15 / 22 Mésanges à tête noire
  • 0 / 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 12 / 40 Étourneaux sansonnets
  • 2 / 0 Plectrophanes des neiges

Cette dernière fin de semaine de l’automne ornithologique s’est encore déroulée avec très peu de passereaux observés. Bien que nous nous soyons concentrés sur le fleuve, les fringillidés (durbecs, sizerins, roselins) sont souvent assez exubérants pour nous permettre de les repérer même en terrain ouvert. Nous savons déjà depuis plusieurs semaines que l’hiver 2016-17 sera pauvre en diversité aviaire. Notre défi sera donc de manquer le moins des quelques espèces encore présentes. 

mardi 22 novembre 2016

Heureusement, les Plongeons catmarins…

Après cette troisième fin de semaine de novembre, il est devenu évident que notre récolte d’oiseaux pour le mois restera bien en dessous de nos attentes. La faible production de graines et de fruits sauvages est en bonne partie responsable de cette pénurie d’oiseaux puisque même les corneilles sont présentement rares dans la région! Mais les mauvaises conditions météorologiques des trois dernières semaines ont aussi grandement nuit à nos efforts pour trouver les quelques espèces qui sont encore avec nous. C’est le mois de novembre, que pouvons-nous y faire…?

Samedi, le taux d’humidité s’est maintenu à 97%, ce qui a permis à un banc de brume de flotter à 100 mètres au-dessus de nos têtes durant toute la journée. C’est sous ces conditions incertaines que nous avons effectué notre excursion à Rivière-Ouelle. La visibilité au large du quai était tout de même acceptable et c’est surtout le temps sombre typique de novembre qui a nuit à notre travail, d’autant plus que les oiseaux circulaient très loin au large. C’est dommage parce qu’un beau petit vent du nord-est soufflait…

Voici les 34 espèces que Rivière-Ouelle avait à nous proposer samedi le 19 novembre entre 6 h 45 et 11 h 25 :
  • 2400 Oies des neiges – La récolte tardive des derniers champs de maïs aide grandement les oies à prolonger leur séjour dans la région.

Oies des neiges (Snow Geese – Chen caerulescens)
Rivière-Ouelle – 19 novembre 2016 © Claude Auchu
  • 1 Bernache du Canada
  • 79 Canards noirs
  • 4 Canards colverts
  • 3 Canards souchets – Trois souchets s’attardaient encore dans l’habitat étrange qu’a fréquenté une trentaine d’individus durant deux mois.
  • 3 Sarcelles d’hiver
  • 6 Fuligules milouinans
  • 39 Eiders à duvet
  • 11 Macreuses brunes
  • 17 Macreuses à bec jaune
  • 1 Harelde kakawi
  • 4 Garrots à œil d’or
  • 2 Harles couronnés
  • 11 Grands Harles
  • 10 Harles huppés
  • 63 Plongeons catmarins – Ce sont encore les catmarins qui nous ont permis de sauver la face! Ils n’étaient tout de même pas faciles à trouver, se déplaçant loin au large en petits groupes comptant jusqu’à une dizaine d’individus. À une telle distance, c’est surtout le temps sombre qui nous a donné le plus de difficultés!!!
  • 1 Grand Héron
  • 2 Bécasseaux sanderlings – Deux oiseaux tardifs ont d’abord été vus en vol à partir du quai avant d’être retrouvés cinq kilomètres plus à l’ouest deux heures plus tard! Les probabilités qu’il s’agisse d’oiseaux différents sont pratiquement nulles aussi tard en saison.
  • 5 Guillemots à miroir
  • 300 Goélands à bec cerclé
  • 25 Goélands argentés
  • 2 Goélands arctiques
  • 25 Goélands marins
  • 26 Pigeons bisets
  • 19 Tourterelles tristes – Un groupe de 16 tourterelles était perché dans un arbre alors que trois autres s’alimentaient à une mangeoire un peu plus loin. Encore cet automne, les tourterelles sont difficiles à trouver dans la région. Je ne crois pas que la chasse instaurée cette année en soit la cause directe puisqu’une baisse marquée de la population est notée depuis déjà quelques années. Mais, justement, puisque l’espèce est en baisse, pourquoi avoir instauré une chasse???
  • 6 Geais bleus
  • 3 Corneilles d’Amérique – Oui, les corneilles ont vraiment déserté la région. Même le trio de corneilles que nous observions (et qui nous observaient) dans notre voisinage a été emporté par la vague de départ de la fin octobre!
  • 5 Grands Corbeaux
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 1 Merle d’Amérique
  • 26 Étourneaux sansonnets
  • 500 Plectrophanes des neiges
  • 1 Durbec des sapins
  • 2 Sizerins flammés

De retour à La Pocatière, nous avons également vu un Busard Saint-Martin puis, dimanche, deux Bécasseaux violets lors d’une visite rapide à Rivière-Ouelle sous la pluie.

Jusqu’à maintenant, une seule de nos six journées disponibles pour observer les oiseaux en novembre a pu être exploitée comme nous l’aurions voulu. C’est bien dommage parce que le mois le plus gris de l’année nous fourni régulièrement des espèces très intéressantes. Mais, le mois de novembre de 2016 risque de passer à l’histoire comme le moins ensoleillé depuis longtemps!
J’aurais bien pu ne pas publier d’article dans ce blogue cette semaine, faute d’oiseau-vedette. Après tout, ça ne m’est arrivé qu’à une seule occasion depuis près de six ans (l’an dernier, pratiquement à la même date). Mais je considère que même les excursions les moins réussies méritent d’être décrites. Après tout, elles font partie du birding de la même façon que les excursions printanières de plus de dix heures qui se terminent avec 80 espèces! 

mardi 15 novembre 2016

Les eiders dans un sens, les macreuses dans l’autre

Nous venons de connaître une petite fin de semaine tout en vents du sud-ouest, les moins profitables pour les oiseaux en automne! Sous de telles conditions, nous réussissons parfois à nous faufiler entre les rafales pour mener à bien nos excursions mais, cette fois-ci, ce fut vraiment très difficile et nos sorties n’ont pas été des plus profitables. Nous avons donc fait contre mauvaise fortune bon cœur en nous rappelant les magnifiques conditions dont nous avons bénéficié plus souvent qu’à notre tour cet automne.

Pour la journée de samedi, nous avons décidé d’accomplir certaines tâches non-ornithologiques que nous remettions depuis des semaines, en essayant de ne pas trop penser aux oiseaux! Ce ne fut réussi qu’à moitié puisque nous avons tout de même fait un petit détour par Kamouraska… après tout, on ne sait jamais!
Mais seulement quelques oiseaux étaient visibles à Kamouraska samedi le 12 novembre, dont encore trois espèces de limicoles :
  • 23 Canards noirs
  • 4 Canards colverts
  • 2 Pluviers argentés
  • 5 Bécasseaux sanderlings
  • 2 Bécasseaux variables

Nos efforts ornithologiques ont donc été concentrés sur la journée de dimanche. Malgré les vents du sud-ouest qui dépassaient encore les 60 km/h, nous nous sommes dirigés vers Rivière-Ouelle. La température était nettement plus douce que la veille, mais sans pour autant nuire à la visibilité qui est demeurée excellente sur le fleuve durant tout l’avant-midi.
Nous avons été agréablement surpris du nombre de canards de mer présents au large tôt en matinée, ce qui est loin d’être garanti avec ce vent contraire. Il était même amusant de les voir se diriger dans une direction ou une autre, selon l’espèce. Ce fut nettement plus tranquille pour les espèces forestières et la rareté de la nourriture en forêt est probablement plus à blâmer que les vents.

À Rivière-Ouelle, dimanche le 13 novembre, nous avons dû nous contenter de ces 29 espèces, vues entre 6 h 35 et 11 h 45 :
  • 2800 Oies des neiges
  • 9 Bernaches du Canada
  • 29 Canards noirs
  • 1 Fuligule à collier – Il s’agit d’une rare mention pour un migrateur à Rivière-Ouelle en novembre. Le long du fleuve, ce canard des lacs et des étangs n’est commun que de manière ponctuelle au printemps.
  • 3 Fuligules milouinans
  • 216 Eiders à duvet – Dimanche matin, contrairement à leur patron habituel, les eiders se déplaçaient vers le nord-est, souvent même très haut au-dessus de l’eau. Il est certain que les vents forts du sud-ouest étaient directement responsables de ce mouvement rarement observé en aussi grande ampleur. Nous savons tous que, l’automne, plusieurs des eiders de l’estuaire remontent le fleuve jusqu’à la limite de l’eau salée avant de s’envoler au-dessus des terres en direction de la côte atlantique. Les oiseaux que nous avons vus descendre le fleuve dimanche arrivaient de ce qui aurait dû être le point de départ pour cette dernière étape. Mais qu’est-ce qui a bien pu les décider à retourner vers l’estuaire plutôt que d’attendre en amont les conditions idéales pour survoler les terres? Est-il possible que ces oiseaux aient tout simplement ressenti le besoin de retourner s’alimenter en eau salée?
  • 14 Macreuses brunes
  • 281 Macreuses à bec jaune – Si les eiders volaient vers le nord-est, les macreuses se dirigeaient vers le sud-ouest en volant péniblement face au vent. L’automne, les déplacements des macreuses sont beaucoup moins stéréotypés que ceux des Eiders à duvet.
  • 29 Hareldes kakawis
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 4 Grands Harles
  • 1 Harle huppé
  • 6 Plongeons catmarins
  • 1 Épervier brun
  • 4 Petits Pingouins
  • 50 Goélands à bec cerclé
  • 50 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 40 Goélands marins – À chaque année, à la mi-novembre, le nombre de « gros goélands » (Goélands argentés et marins) commencent à rattraper celui des Goélands à bec cerclé.

Goéland marin (Great Black-backed Gull – Larus marinus)
Rivière-Ouelle – 13 novembre 2016 © Claude Auchu
  • 3 Pigeons bisets
  • 1 Tourterelle triste
  • 4 Geais bleus
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 50 Étourneaux sansonnets
  • 85 Plectrophanes des neiges
  • 4 Durbecs des sapins – Après avoir été d’une abondance surprenante en bordure du fleuve il y a deux semaines, les durbecs sont redevenus plus discrets. Il est probable que le gros des populations a déjà quitté la région. Espérons que de plus petites vagues restent à venir.
  • 3 Sizerins flammés

Oui, nous avons vraiment connu une petite fin de semaine. Vous savez maintenant à quoi ressemble ma région lorsque les conditions ne sont pas favorables. Mais, attendez, l’automne n’est pas encore terminé!!! 

mardi 8 novembre 2016

Un Océanite de Wilson et un autre Guillemot de Brünnich!!!

Nous faisons toujours de notre mieux pour choisir la journée qui sera la plus profitable pour chacune de nos excursions ornithologiques selon la destination choisie. De plus, avec seulement deux matinées consacrées aux oiseaux à chaque semaine, la qualité de nos choix prends encore plus d’importance!
Pour cette première fin de semaine de novembre, les prévisions météorologiques n’auguraient rien de bon : du temps gris, des risques de précipitations en matinée (pour dimanche en particulier) et des vents forts du sud-ouest pour samedi tournant au nord dimanche. La marée, qui a aussi une importance non négligeable sur le succès d’une excursion, allait atteindre son point le plus haut peu après le lever du soleil. Afin de profiter de l’effet de la marée, nous avions décidé de consacrer les deux matinées à explorer Rivière-Ouelle.

Samedi matin, le vent qui soufflait du sud-ouest nous a paru horriblement fort. Nous nous sommes tout de même rendus à Rivière-Ouelle. Cette fois, cependant, je dois avouer que nous n’étions pas particulièrement motivés à l’idée de nous installer au bout du quai pour scruter le large. Assis dans la voiture, nous avons même décidé d’attendre de voir passer les premiers oiseaux avant de sortir. Les canards semblaient aussi hésitants que nous à s’activer et le temps très sombre nous empêchait d’identifier les quelques macreuses qui passaient au loin en coup de vent!
Alors, qu’est-ce qu’on fait? Est-ce que l’on continue notre route pour aller voir ailleurs? Si nous retournons à Rivière-Ouelle dimanche, comment seront les précipitations?? Et le vent tournera-t-il au nord tôt en matinée ou seulement en après-midi??? Tant pis! Nous avons décidé de quitter pour aller voir à Kamouraska si les derniers limicoles résistaient mieux que nous au vent, en espérant que dimanche sera meilleur.

En ce samedi 5 novembre, seulement quelques espèces se sont laissées voir à Kamouraska, parmi lesquelles :
  • 230 Canards noirs
  • 6 Canards colverts
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 20 Bécasseaux sanderlings
  • 9 Bécasseaux variables
  • 1 Bécasseau à croupion blanc

L’excursion de samedi a été très courte et nous étions bien décidés à nous reprendre dimanche! À peine sortis du lit, la vue de l’asphalte de la rue bien sec a immédiatement fait grimper notre fébrilité. Nous sommes sortis de la maison encore plus satisfaits en constatant que pas même une brise ne soufflait; le vent du nord se lèvera donc lorsque nous serons à Rivière-Ouelle! En nous installant au bout au quai, nous sentions déjà que l’excursion allait être très agréable… et elle le fut au-delà de nos espérances!!!

À Rivière-Ouelle, dimanche le 6 novembre, nous avons trouvé ces 47 espèces entre 6 h 15 et 13 h 00 :
  • 2800 Oies des neiges
  • 1 Bernache cravant – La cravant vue la semaine dernière était encore présente près du quai. Contrairement à celles que nous voyons au même endroit le printemps, elle était extrêmement farouche.

Bernache cravant (Brant– Branta bernicla)
Rivière-Ouelle – 6 novembre 2016 © Claude Auchu
  • 19 Bernaches du Canada
  • 62 Canards noirs
  • 35 Canards souchets – Ces Canards souchets fréquentent un habitat inhabituel pour l’espèce, un rivage rocheux garni de varech, depuis le 24 septembre dernier. À ce moment, j’avais cru que c’était l’ouverture de la chasse qui avait forcé les souchets à se réfugier à cet endroit digne des eiders. Mais, après six semaines, il semble bien que les souchets y trouvent finalement leur compte.
  • 3 Fuligules milouinans
  • 1855 Eiders à duvet – Encore un beau passage de plusieurs groupes directement lié à la marée montante et au vent du nord.

Une autre photo d'eiders!
Eiders à duvet (Common Eiders – Somateria mollissima)
Rivière-Ouelle – 6 novembre 2016 © Claude Auchu
  • 3 Macreuses à front blanc
  • 22 Macreuses brunes
  • 58 Macreuses à bec jaune
  • 363 Hareldes kakawis
  • 7 Garrots à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 10 Grands Harles
  • 9 Harles huppés
  • 5 Perdrix grises – Samedi, Christiane me disait qu’elle aimerait bien voir des Perdrix grises avant l’arrivée de la neige (ces belles petites poules sont infiniment plus faciles à repérer sur fond blanc!). Dimanche matin, dans la pénombre, cinq oiseaux ont traversé la route devant la voiture!
  • 25 Plongeons catmarins
  • 9 Grèbes jougris
  • 1 Océanite de Wilson – Après plusieurs années à espérer cet océanite, Christiane avait finalement décrété que l’espèce n’existait pas! Elle n’a pas eu le choix de changer d’avis durant la première heure lorsqu’un oiseau est passé près du quai (tout étant relatif!) en nous montrant son large croupion blanc. Il s’agit de la onzième mention de l’espèce dans la région. Je me suis amusé à mesurer le trajet océanique séparant les sites de nidification situés en Georgie du Sud et Rivière-Ouelle. Le résultat donne un incroyable 12600 kilomètres, ce qui n’est pas si mal pour un oiseau plus petit et plus léger qu’un étourneau!!! Pour le titre de plus grand migrateur, la Sterne arctique peut bien aller se rhabiller!
  • 1 Cormoran à aigrettes – Il accompagnait une groupe d’un cinquantaine d’Eiders à duvet. Les eiders sont reconnus pour donner régulièrement « un pouce » à toutes sortes d’espèces.
  • 2 Grands Hérons
  • 1 Bécasseau violet

Bécasseau violet (Purple Sandpiper – Calidris maritima)
Rivière-Ouelle – 6 novembre 2016 © Claude Auchu
  • 1 Guillemot de Brünnich – La deuxième surprise de la journée! Quelques instants à peine après le départ de deux amis ornithologues de Québec qui étaient venus grelotter avec nous sur le quai, j’ai vu passer deux alcidés devant le quai. À Christiane, qui cherchait des eiders vers l’est à la jumelle, j’ai rapidement annoncé un Guillemot à miroir et un Petit Pingouin. Mais, un deuxième coup d’œil me permettant de noter le bec pointu de l’oiseau, je me suis corrigé en disant que le pingouin était en fait un Guillemot marmette! Ce n’est qu’à ce moment que j’ai remarqué que le blanc de la gorge ne remontait pas à l’arrière de la région auriculaire!!! En une fraction de seconde, les autres critères plus subtiles ont aussi été notés confirmant qu’il s’agissait en fait d’un Guillemot de Brünnich! Le blanc de la gorge bien découpé de notre oiseau suggère un adulte. Pourrait-on supposer que c’est l’oiseau vu le 28 mai dernier qui a passé l’été dans la région?
  • 21 Petits Pingouins
  • 8 Guillemots à miroir
  • 102 Mouettes tridactyles – À notre arrivée au quai, aucun vent ne soufflait et peu de goélands ou mouettes se déplaçaient au large. Durant la première heure, nous n’avons vu que deux Mouettes tridactyles. Puis le vent a commencé à souffler du nord, d’abord faiblement mais en gagnant rapidement en force. Ce n’est qu’à ce moment que les mouettes ont commencé à se déplacer loin au large, toutes en direction ouest en groupes comptant jusqu’à 25 individus.
  • 140 Mouettes de Bonaparte – En début d’après-midi, un groupe compact et homogène de Mouettes de Bonaparte volait à bonne altitude très loin au large. Ce n’est que depuis quelques années que nous avons remarqué les déplacements migratoires de cette espèce dans la région en novembre.
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 50 Goélands argentés
  • 5 Goélands arctiques
  • 30 Goélands marins
  • 10 Pigeons bisets
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Pie-grièche grise – Au moment où nous quittions le quai, une pie-grièche nous a survolé puis s’est arrêtée au large en volant sur place (« Veut-elle capturer un poisson???... »). Elle a finalement pris de l’altitude en continuant sa route vers Charlevoix!
  • 3 Geais bleus
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 18 Mésanges à tête noire
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 15 Étourneaux sansonnets
  • 200 Plectrophanes des neiges
  • 2 Juncos ardoisés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 3 Durbecs des sapins
  • 1 Roselin pourpré
  • 8 Sizerins flammés
  • 2 Tarins des pins

L’occasion est belle pour rappeler comment Christiane et moi fonctionnons lorsque nous observons au quai de Rivière-Ouelle. Bien assis sur nos petits bancs, nous verrouillons nos trépieds afin d’éliminer les vibrations au maximum et nous fixons un même point droit devant nous sur la côte de Charlevoix. Cette technique nous permet de voir les mêmes oiseaux au même moment, ce qui nous évite d’être continuellement occupés à chercher l’oiseau trouvé par l’autre. Il y a tout de même un désavantage : les oiseaux qui circulent très près ne sont vus qu’à la dernière seconde et nous devons agir en vitesse pour les voir s’éloigner! Cette méthode m’a fait rater de très nombreuses photos, dont celles des deux Guillemots de Brünnich vus cette année! Mais tous les oiseaux que nous trouvons à plusieurs kilomètres au large valent bien ces petits désagréments! 

mardi 1 novembre 2016

Troglodyte de Caroline et Durbecs des sapins

Les oiseaux occupent toujours une bonne part de mes pensées. La nuit, il m’arrive souvent de me réveiller en ayant en tête une question ou une réflexion concernant les oiseaux. Tout ceci pourrait être agaçant pour n’importe qui mais, pour moi, les oiseaux font partie de ma vie depuis tellement longtemps qu’il m’est très agréable d’être continuellement « connecté » à eux. Toujours avoir les oiseaux en tête peut bien sûr procurer des récompenses. Ainsi, mercredi le 26 octobre, durant ma pause du dîner, j’ai rapidement allumé sur quelques notes entendues au loin : il s’agissait d’un Troglodyte de Caroline chanteur, seulement la sixième mention pour Kamouraska-L’Islet!!! J’ai patrouillé de mon mieux le secteur d’où provenait le chant, mais sans réussir à mettre l’œil sur l’oiseau qui semblait accompagner un petit groupe de Mésanges à tête noire.

Comme je le notais dans un billet précédent, l’arrivée dans la région d’un Jaseur boréal dès le 2 octobre indiquait que la production de fruits dans les forêts du nord a été très pauvre. Samedi, un groupe de 200 jaseurs était déjà occupé à vider les quelques arbres ornementaux qui portent des fruits. Ils ne sont pas les seuls à chercher avidement de la nourriture. La semaine dernière, de très nombreux Durbecs des sapins ont envahi La Pocatière, au point de devenir rapidement l’espèce la plus en évidence. Profitons de la présence de ces deux espèces pendant qu’elles sont là…

Voici une sélection de certaines des 34 espèces trouvées à La Pocatière samedi le 29 octobre entre 7 h 15 et 10 h 50, tout juste avant que ne débute la pluie :
  • 35 Oies des neiges
  • 30 Canards noirs
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 7 Bécasseaux à croupion blanc
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 13 Geais bleus
  • 10 Corneilles d’Amérique – Pratiquement toutes les corneilles ont quitté la région depuis une semaine!
  • 1 Grand Corbeau
  • 20 Alouettes hausse-col
  • 14 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 60 Merles d’Amérique – Faute de fruits de sorbiers, les merles ont déjà commencé à s’attaquer aux pommes!
  • 25 Étourneaux sansonnets
  • 200 Jaseurs boréaux – Ce groupe de jaseurs occupaient les mêmes arbres fruitiers où j’avais photographié l’espèce le 28 octobre 2012, il y a donc pratiquement quatre ans jour pour jour.

Jaseur boréal (Bohemian Waxwing – Bombycilla garrulus)
La Pocatière – 29 octobre 2016 © Claude Auchu
Jaseur boréal (Bohemian Waxwing – Bombycilla garrulus)
La Pocatière – 29 octobre 2016 © Claude Auchu
  • 20 Plectrophanes des neiges
  • 3 Bruants hudsoniens
  • 1 Bruant fauve
  • 3 Bruants chanteurs
  • 5 Bruants à gorge blanche
  • 8 Juncos ardoisés
  • 13 Carouges à épaulettes
  • 77 Durbecs des sapins – Ils sont vraiment omniprésents!

Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
La Pocatière – 29 octobre 2016 © Claude Auchu
  • 1 Roselin pourpré
  • 1 Sizerin flammé
  • 25 Tarins des pins
  • 6 Chardonnerets jaunes
  • 13 Gros-becs errants
  • 4 Moineaux domestiques

La journée de dimanche a été consacrée à explorer Rivière-Ouelle. Bien que le temps était encore très sombre au début de la matinée, la journée a été très belle dans son ensemble (nous avons même entrevu le soleil!) avec des conditions d’observation plus qu’acceptables. Au départ, nous nous attendions à un brusque changement d’air après le passage d’une forte ligne de précipitation durant l’après-midi et la soirée de samedi. Mais le temps est demeuré relativement doux, ce qui explique peut-être le peu de mouvement chez les oiseaux marins. Tôt en matinée, les oiseaux volaient dans tous les sens au lieu de se concentrer sur une seule direction comme lors des vrais déplacements migratoires.
Cette fois, notre plan pour la journée était le suivant : débuter au quai comme c’est notre habitude, faire ensuite notre tournée des boisés, mais revenir ensuite au quai en milieu de journée, au moment où la marée montante allait vraiment commencer à faire sentir son effet. Les Eiders à duvet, en particulier, sont très influencés par la marée et la provenance du vent. Et, justement, la marée montante et le petit vent du nord nous a permis de voir quelques centaines d’eiders remonter le fleuve en après-midi.

Dimanche le 30 octobre, notre tournée à Rivière-Ouelle entre 7 h 15 et 14 h 50 nous a procuré les 51 espèces suivantes :
  • 260 Oies des neiges
  • 1 Bernache cravant – Un oiseau à l’eau près du quai nous a surpris. La cravant est une migratrice commune au printemps le long de l’estuaire à partir de La Pocatière, mais elle n’est rencontrée que très rarement durant l’automne, alors qu’elle migre plutôt par l’est des Grands Lacs. Au cours des dix derniers automnes, nous n’avons observé l’espèce qu’à cinq reprises dans la région.
  • 1 Bernache du Canada
  • 66 Canards noirs
  • 4 Canards colverts
  • 23 Canards souchets
  • 3 Fuligules milouinans
  • 900 Eiders à duvet – En plus de quelques bandes volant dans toutes les directions le matin, des groupes de 360, 170 et 200 eiders migraient vers l’ouest en début d’après-midi, profitant de la marée montante.
  • 16 Macreuses à front blanc
  • 78 Macreuses brunes
  • 133 Macreuses à bec jaune
  • 234 Hareldes kakawis
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 22 Grands Harles – Les premiers Grands Harles en bordure du fleuve indiquent toujours l’arrivée de la moitié « froide » de l’automne!
  • 20 Harles huppés
  • 73 Plongeons catmarins – Les catmarins ne nous ont pas paru particulièrement nombreux à Rivière-Ouelle dimanche, mais nous en avons tout de même compté 73!!!
  • 3 Plongeons huards
  • 2 Grèbes jougris
  • 1 Océanite cul-blanc – Un autre océanite! Celui-là remontait le fleuve d’un air déterminé en battant des ailes de manière presque continuelle. Il s’agit de notre quatrième mention à partir du quai en 2016, dont une de deux oiseaux le 7 août dernier.
  • 14 Fous de Bassan – Tous des juvéniles! La dernière saison de nidification à l’île Bonaventure aurait-elle enfin été réussie?
  • 1 Cormoran à aigrettes
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 2e année dévorait en vol un minuscule poisson qu’il tenait dans ses serres.
  • 3 Buses pattues – Elles sont particulièrement rares cet automne mais, en fait, l’espèce est en nette diminution depuis une dizaine d’années.
  • 5 Bécasseaux violets
  • 1 Bécasseau à croupion blanc
  • 2 Bécasseaux semipalmés – Ces deux oiseaux, plutôt tardifs, accompagnaient le Bécasseau à croupion blanc.
  • 4 Petits Pingouins
  • 2 Guillemots à miroir
  • 1 Mouette tridactyle
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 10 Goélands marins
  • 20 Pigeons bisets
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 7 Geais bleus
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 115 Alouettes hausse-col
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 1 Roitelet à couronne rubis – Un retardataire.
  • 33 Étourneaux sansonnets
  • 1 Jaseur boréal
  • 320 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant chanteur
  • 1 Bruant à gorge blanche
  • 3 Juncos ardoisés
  • 25 Durbecs des sapins – Plusieurs durbecs se nourrissaient des fruits des Rosiers rugueux, une nourriture qui semblent n’être consommée qu’en dernier recours.

Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Rivière-Ouelle – 30 octobre 2016 © Claude Auchu
Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Rivière-Ouelle – 30 octobre 2016 © Claude Auchu
  • 5 Sizerins flammés

Les points communs entre cette fin de semaine et celle des 27 et 28 octobre 2012 sont presque troublants. Un important groupe de Jaseurs boréaux s’affairant à dévorer les fruits de certains arbres ornementaux bien précis et des Durbecs des sapins contraints de consommer des fruits de rosiers ont été vus aux mêmes dates à quatre ans d’intervalle. En consultant mes archives ornithologiques, je crois déjà savoir de quoi aura l’air l’hiver prochain!