mardi 27 octobre 2015

Déplacement d’alcidés

Quelques jours déjà avant la fin de semaine, il nous était apparu évident que nous ne pourrions bénéficier que d’une seule journée « potable » pour chercher nos oiseaux. La journée de dimanche semblait compromise dès le départ par le passage rapide (mais durant les meilleures heures de la journée) d’un large front de précipitations. Heureusement pour nous, la température pour samedi s’annonçait très acceptable et nous avons effectivement pu profiter d’une matinée bien particulière.

C’est bien sûr vers Rivière-Ouelle que nous nous sommes dirigés samedi en espérant que les vents du nord de la veille aient laissé des traces. Présents au quai une trentaine de minutes avant le lever du soleil, nous avons encore vu près de 3000 Oies des neiges qui avaient passé la nuit sur les eaux du fleuve s’éveiller et s’envoler pour aller se nourrir à l’intérieur des terres. À ce moment et pour le reste de l’excursion, un vent léger du sud-est soufflait sur la région. La visibilité au large était loin d’être parfaite et, encore une fois, certains oiseaux n’ont pu être identifiés.
Nous avons été témoins, samedi matin, d’un mouvement d’alcidés comme nous en avons rarement vu. Les alcidés (pingouins, guillemots, macareux et mergules) sont irréguliers à Rivière-Ouelle durant l’automne et seuls les Guillemots à miroir peuvent être considérés comme fiables. Ces petits alcidés y atteignent leur pic d’abondance vers la mi-novembre à chaque année et nous avons déjà observé jusqu’à une soixantaine d’individus durant la même excursion. Les macareux (au début d’octobre) et les mergules (à la fin de novembre) sont probablement annuels au large de Rivière-Ouelle, mais en nombres tellement peu élevés qu’il est très facile de les rater. Les Petits Pingouins font un peu bande à part. Tout comme les Guillemots à miroir, ils nichent à une vingtaine de kilomètres à l’est du quai de Rivière-Ouelle. Cependant, à l’opposé des guillemots, les pingouins sont faciles à observer à Rivière-Ouelle au printemps et en été (ce qui laisse croire que les Guillemots à miroir trouvent de quoi nourrir leurs rejetons plus près de leur colonie). Mais, à partir du mois d’août, les observations de pingouins deviennent plus espacées à Rivière-Ouelle. Certains automne, et c’était même la règle durant les années 1980-90, les Petits Pingouins semblent même quitter complètement le secteur. D’autres années, ils demeurent communs et peuvent être vus jusqu’à la fin de novembre. L’année 2015 est une de ces années d’abondance automnale et nous avons réussi à voir l’espèce à pratiquement toutes nos visites à Rivière-Ouelle depuis le début de l’automne. Comme il faut s’y attendre, c’est durant les journées de vents du nord-est que les alcidés sont les plus abondants. Ce fut le cas le 4 octobre 2014 avec 86 pingouins et 11 macareux, le 3 octobre dernier avec 100 pingouins et 5 macareux et encore samedi dernier avec un nouveau record personnel de pingouins en automne!
Le plus surprenant dans le déplacement de samedi est qu’il n’impliquait que des alcidés, les Petits Pingouins en particulier. Les canards de mer, comme les macreuses et les hareldes qui devraient être communs à la fin d’octobre, n’ont pas semblé être touchés par le phénomène qui a poussé tous ces alcidés jusqu’ici. Seuls les Eiders à duvet se sont comportés selon nos attentes. Contrairement à la journée de l’an dernier et à celle d’il y a trois semaines, les vents n’ont pas été particulièrement forts la veille (à peine 15 km/h) et provenaient du nord et non du nord-est. Mon raisonnement selon lequel ces alcidés proviennent de l’estuaire maritime du fleuve Saint-Laurent ne tient plus nécessairement la route… Finalement, nous sommes un peu perplexes de constater qu’un vent aussi banal ait réussi à pousser autant de Petits Pingouins jusqu’à nous. Il est surprenant qu’un si grand nombre d’oiseaux tout de même habitués à composer avec les rafales du large se soient laissés déporter par quelques heures de vents du nord!

Samedi le 24 octobre, nous avons patrouillé Rivière-Ouelle de 6 h 45 à 13 h 25 pour terminer notre excursion avec ces 54 espèces :
  • 7000 Oies des neiges
  • 45 Bernaches du Canada
  • 60 Canards noirs
  • 4 Sarcelles d’hiver
  • 1 Fuligule milouinan
  • 540 Eiders à duvet – Quelques beaux groupes remontant le fleuve ont été observés.
  • 3 Macreuses à front blanc
  • 22 Macreuses brunes
  • 13 Macreuses à bec jaune
  • 8 Hareldes kakawis
  • 17 Garrots à œil d’or
  • 5 Harles couronnés

Harle couronné (Hooded Merganser – Lophodytes cucullatus)
Rivière-Ouelle – 24 octobre 2015 © Claude Auchu
  • 8 Grands Harles
  • 17 Harles huppés
  • 108 Plongeons catmarins – Relativement peu de Plongeons catmarins migraient samedi matin. La majorité des 108 individus observés dérivaient devant le quai alors que d’autres volaient vers le sud-ouest en suivant la marée montante. En automne, il me semble logique de considérer les catmarins volant vers le sud-ouest comme étant des oiseaux locaux. Mais ai-je vraiment raison…?

Plongeons catmarins (Red-throated Loons – Gavia stellata)
Rivière-Ouelle – 24 octobre 2015 © Claude Auchu 
  • 4 Plongeons huards

Plongeon huard (Common Loon – Gavia immer)
Rivière-Ouelle – 24 octobre 2015 © Claude Auchu
  • 1 Grèbe jougris
  • 1 Fou de Bassan – Un juvénile redescendait le fleuve. L’observation de cette classe d’âge ici est beaucoup moins régulière qu’elle ne l’était durant les années 1980-90, sans doute à cause du succès mitigé de la reproduction de l’espèce ces dernières années.
  • 58 Cormorans à aigrettes
  • 6 Grands Hérons
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Buse pattue – Que se passe-t-il avec les Buses pattues??? Depuis le début de la décennie 2010, nous sommes incapables de trouver l’espèce dans la région avant la mi-octobre. Auparavant, il était facile de les repérer dès la première semaine d’octobre, sinon même en septembre. Est-ce que ce sont les effectifs de la buse qui diminuent ou bien nos facultés?
  • 2 Pluviers argentés
  • 20 Pluviers semipalmés
  • 7 Grands Chevaliers
  • 25 Bécasseaux à croupion blanc
  • 144 Petits Pingouins – Il est bien étrange d’avoir vu plus de Petits Pingouins que de macreuses un 24 octobre! Les pingouins volaient en tous sens comme s’ils ne semblaient pas savoir où aller.
  • 9 Guillemots à miroir
  • 1 Macareux moine – Avec autant de pingouins en octobre, il fallait bien s’attendre à ce qu’un macareux soit repéré! Celui-là volait vers le nord-est avec un trio de Petits Pingouins dont il était facilement différentiable par sa taille plus petite, son allure plus trapue et sa tête gris sombre.
  • 400 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 20 Goélands marins
  • 8 Pigeons bisets
  • 1 Tourterelle triste
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Faucon émerillon
  • 6 Geais bleus
  • 85 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 30 Alouettes hausse-col
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Merle d’Amérique
  • 155 Étourneaux sansonnets
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 15 Jaseurs boréaux
  • 3 Plectrophanes lapons
  • 210 Plectrophanes des neiges – Eh oui, ils sont bel et bien arrivés!
  • 1 Bruant hudsonien
  • 1 Bruant fauve
  • 2 Bruants chanteurs
  • 8 Juncos ardoisés
  • 20 Chardonnerets jaunes

Comme prévue, la journée de dimanche a été pluvieuse avec des vents parfois forts du sud-ouest. Donc, rien pour nous décider à visiter nos sites favoris. Nous en avons donc profité pour nous rendre à Rivière-du-Loup et revenir en après-midi avec la marée haute.

Notre seul arrêt ornithologique à Rivière-du-Loup dimanche le 25 octobre aura été court mais payant au pont de la côte Saint-Jacques :
  • 300 Oies des neiges – La grande majorité se reposait dans la rivière, tout près du pont.
  • 1 Oie de Ross – Nous avons trouvé un bel adulte de forme blanche parmi les Oies des neiges. La facilité avec laquelle cette espèce est repérée est parfois surprenante!
  • 70 Bernaches du Canada
  • 10 Canards colverts
  • 3 Sarcelles d’hiver
  • 1 Cormoran à aigrettes
  • 100 Goélands à bec cerclé
  • 40 Goélands argentés
  • 2 Goélands arctiques – Nos premiers de l’automne, deux immatures au plumage très différent.

Goéland arctique (Iceland Gull – Larus glaucoides)
Rivière-du-Loup – 25 octobre 2015 © Claude Auchu
Goéland arctique (Iceland Gull – Larus glaucoides)
Rivière-du-Loup – 25 octobre 2015 © Claude Auchu
  • 20 Goélands marins
  • 10 Corneilles d’Amérique
  • 4 Étourneaux sansonnets

Un peu plus tard, en passant par Kamouraska, nous avons ajouté les quelques limicoles suivants, entassés dans la partie supérieure de la plage en raison de la marée très haute :
  • 5 Pluviers argentés
  • 50 Bécasseaux sanderlings
  • 10 Bécasseaux variables
  • 10 Bécasseaux à croupion blanc

Les espèces observées ces derniers jours ressemblent de plus en plus à celles qui nous accompagneront l’hiver prochain. Sauf pour quelques Chardonnerets jaunes, les fringillidés sont carrément absents en bordure du fleuve dans la région. Pour les observateurs, ce sont souvent ces oiseaux bruyants et colorés qui font la différence entre un bel hiver et un hiver à oublier. Espérons que les choses changeront d’ici quelques semaines…

mardi 20 octobre 2015

Un Eider à tête grise femelle!

Comme il y a deux semaines, nous avons décidé de consacrer toute notre fin de semaine aux oiseaux marins. La pluie qui a cessé en avant-midi vendredi nous a donné des conditions d’observation très acceptables pour samedi et dimanche. Ce sont les vents qui nous ont motivé à concentrer nos efforts sur le fleuve, eux qui sont tellement importants pour les déplacements des oiseaux. Samedi matin, les vents sont demeurés faibles en provenance du sud-est durant tout l’avant-midi avant de tourner au nord-ouest en mi-journée. Dimanche matin, les vents avaient gardé cette tendance nord-ouest, mais ils avaient gagné en force et dépassaient souvent les 20 km/h.
Samedi, plusieurs sommets des montagnes de Charlevoix étaient déjà recouverts d’une importante couche de neige. Il a d’ailleurs neigé durant une bonne partie de l’avant-midi tout juste au sud-ouest de notre position, certaines averses passant à quelques kilomètres à peine de nous, mais nous n’avons pas vu un seul flocon! La visibilité au large variait de bonne à moyenne, mais le temps est demeuré très sombre durant toute l’excursion et quelques macreuses circulant trop loin au large n’ont pu être identifiées à l’espèce.
Dimanche, le mercure est demeuré très bas toute la journée, atteignant à peine 4°C. Nous avons tout de même eu droit à plusieurs percées de soleil… mais pas assez longues pour nous réchauffer! La matinée avait bien débuté avec plusieurs petits groupes de canards de mer et de Plongeons catmarins en migration. Cependant, ces mouvements ont cessé dès que le vent a gagné en force, ce qui est plutôt inhabituel. Généralement, plus les vents du nord-ouest sont forts, plus les oiseaux se déplacent.
J’ai terminé la fin de semaine avec la nette impression que nous avions vu beaucoup plus d’oiseaux samedi que dimanche. Lorsque j’ai comparé les résultats des deux excursions, j’ai été presque surpris de constater que celle de dimanche a été légèrement plus payante, sauf peut-être pour les passereaux dont beaucoup semblent avoir quitté la région en profitant du vent du nord-ouest. C’est sans doute l’arrêt brusque des déplacements dimanche matin qui m’a laissé cette fausse impression.

Nous avons suivi pratiquement le même trajet durant les deux excursions. Je vous présente donc en un seul tableau les résultats de ce que nous avons vu à Rivière-Ouelle samedi le 17 octobre (de 6 h 35 à 12 h 20 avec un total de 57 espèces) et dimanche le 18 octobre (de 6 h 35 à 13 h 35 avec 54 espèces) :
  • 900 / 1050 Oies des neiges
  • 310 / 170 Bernaches du Canada
  • 111 / 55 Canards noirs
  • 1 / 2 Canards colverts
  • 11 / 0 Sarcelles d’hiver
  • 10 / 12 Fuligules milouinans
  • 4 / 2 Petits Fuligules
  • 1 / 0 Eider à tête grise – Samedi matin, notre séjour au quai a débuté de belle façon avec le passage d’une femelle Eider à tête grise accompagnant trois femelles à duvet! Il ne s’agit que de la deuxième femelle que j’observe à Rivière-Ouelle; la première, vue le 28 mai 1997, accompagnait un mâle, ce qui avait grandement facilité son repérage. Il est certain que plusieurs femelles d’Eider à tête grise passent inaperçues dans les groupes de centaines d’Eiders à duvet qui viennent frôler le quai en automne… nous avons parfois à peine le temps de vérifier les mâles tellement ces canards passent rapidement!
  • 110 / 355 Eiders à duvet – À remarquer que tous les eiders vus samedi matin se dirigeaient vers le nord-est, ce qui est contraire à leur migration habituelle dans la région. Par contre, ceux de dimanche filaient vers le sud-ouest, probablement motivés par le bon vent du nord-ouest.
  • 4 / 35 Macreuses à front blanc
  • 22 / 113 Macreuses brunes
  • 102 / 128 Macreuses à bec jaune – Les Macreuses à bec jaune semblent être arrivées dans la région en bon nombre durant la semaine.
  • 7 / 25 Hareldes kakawis
  • 2 / 4 Garrots à œil d’or
  • 5 / 0 Grands Harles – À chaque automne, nous faisons un lien entre l’apparition des Grands Harles en bordure du fleuve et le gel des rivières dans le nord du Québec. Ces harles préfèrent grandement l’eau douce à l’eau salée et ils ne semblent fréquenter la section salée du fleuve qu’à contrecœur.
  • 17 / 41 Harles huppés
  • 0 / 1 Gélinotte huppée
  • 76 / 73 Plongeons catmarins – Samedi, quelques petits groupes de catmarins volaient en direction nord-est très haut au-dessus du fleuve; la neige et le froid en ont forcé plusieurs à descendre vers le sud. Ce n’est qu’un pur hasard si les nombres d’individus vus samedi et dimanche se ressemblent, puisque la grande majorité des oiseaux étaient vraiment en mouvement!

Les voyez-vous?
Plongeons catmarins (Red-throated Loons – Gavia stellata)
Rivière-Ouelle – 17 octobre 2015 © Claude Auchu 
Ils sont bien là, très haut dans le ciel!
Plongeons catmarins (Red-throated Loons – Gavia stellata)
Rivière-Ouelle – 17 octobre 2015 © Claude Auchu 
  • 1 / 1 Plongeon huard
  • 0/ 1 Grèbe esclavon
  • 1 / 11 Grèbes jougris
  • 203 / 111 Cormorans à aigrettes
  • 23 / 15 Grands Hérons
  • 1 / 1 Urubu à tête rouge
  • 3 / 0 Balbuzards pêcheurs – Ces oiseaux, qui volaient très haut le long du rivage samedi avant-midi, venaient certainement tout juste de traverser le fleuve Saint-Laurent.
  • 1 / 0 Épervier brun
  • 28 / 11 Pluviers semipalmés
  • 7 / 12 Grands Chevaliers
  • 1 / 1 Bécasseau sanderling
  • 10 / 5 Bécasseaux à croupion blanc

Bécasseau à croupion blanc (White-rumped Sandpiper – Calidris fuscicollis)
Rivière-Ouelle – 17 octobre 2015 © Claude Auchu
  • 4 / 10 Petits Pingouins
  • 5 / 5 Guillemots à miroir
  • 1 / 0 Mouette de Bonaparte
  • 500 / 400 Goélands à bec cerclé
  • 30 / 20 Goélands argentés
  • 20 / 25 Goélands marins
  • 17 / 2 Pigeons bisets
  • 3 / 5 Tourterelles tristes
  • 2 / 0 Pics chevelus
  • 1 / 0 Faucon émerillon
  • 1 / 0 Faucon pèlerin – Samedi, un immature de la sous-espèce tundrius est passé tout près de la plage où se reposaient pluviers et bécasseaux, mais sans les voir. Il est certain que ces limicoles, eux, l’avaient remarqué!
  • 5 / 3 Geais bleus
  • 230 / 34 Corneilles d’Amérique – Un groupe d’environ 200 corneilles qui se nourrissaient dans un champ samedi midi n’a pu être retrouvé le lendemain. Seraient-elles parties vers le sud entre nos deux visites?
  • 4 / 4 Grands Corbeaux
  • 0 / 1 Alouette hausse-col
  • 15 / 12 Mésanges à tête noire
  • 6 / 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 / 2 Roitelets à couronne rubis
  • 0 / 6 Roitelets à couronne dorée
  • 2 / 1 Merles d’Amérique
  • 195 / 150 Étourneaux sansonnets
  • 1 / 0 Pipit d’Amérique
  • 0 / 1 Jaseur boréal – Le passage de notre premier Jaseur boréal de l’automne n’a pas échappé aux sens aiguisés de Christiane! Le 18 octobre correspond en gros à la date moyenne d’arrivée automnale de l’espèce dans la région, bien que certaines années elle retarde son apparition jusqu’au mois de décembre.
  • 2 / 1 Plectrophanes des neiges
  • 3 / 4 Bruants hudsoniens – Nos premiers de l’automne sont en retard d’une dizaine de jours sur leur horaire habituel.
  • 9 / 2 Bruants chanteurs
  • 1 / 0 Bruant des marais
  • 11 / 1 Bruants à gorge blanche
  • 0 / 1 Bruant à couronne blanche
  • 68 / 43 Juncos ardoisés
  • 30 / 2 Carouges à épaulettes
  • 1 / 0 Quiscale rouilleux
  • 3 / 1 Tarins des pins
  • 0 / 1 Chardonneret jaune

Nous venons de franchir un seuil important : pour la première fois depuis la fin du mois d’avril, nous n’avons vu aucune paruline durant la fin de semaine! L’accent est donc maintenant sur les oiseaux marins et, d’ailleurs, nous avons vu dimanche midi un groupe d’une quarantaine de mouettes non-identifiées qui volaient trop loin au large du quai. Leur vol fortement ondulant, typique des oiseaux pélagiques, laisse croire qu’il s’agissait de Mouettes tridactyles. C’est ce genre de rencontre inattendue qui nous attire au quai tard en automne!

mardi 13 octobre 2015

Un Phalarope à bec large, comme il y a 28 ans!

J’attends toujours la fin de semaine de l’Action de grâce avec impatience. Il y a un mois, je mentionnais que le congé de la fête du Travail est un peu le pendant automnal de la Journée nationale des patriotes, avec les parulines migratrices à l’honneur. De son côté, l’Action de grâce, qui tombe en plein pic migratoire des oies et canards, n’est pas sans me faire penser à la fin de semaine de Pâques. La seule vraie différence est simplement que la migration automnale s’étend sur une période beaucoup plus longue que celle du printemps. Autrement dit, grâce aux oiseaux nés l’été dernier, on étire le plaisir!!!

J’aime bien les vendredis pluvieux, en particulier si un dégagement est prévu durant la nuit suivante. C’est en plein ce que nous avons connu cette fin de semaine, nous fournissant un beau ciel clair et un bon vent du nord-ouest pour samedi, exactement ce dont nous avons besoin en plein cœur de l’automne! La table était mise pour une autre matinée à surveiller les oiseaux poussés vers le sud par ces belles conditions. Les premières traces de neige étaient même visibles sur certains sommets des montagnes de Charlevoix, un argument supplémentaire pour stimuler les oiseaux nordiques à descendre jusqu’à nous!
La journée de samedi a donc débuté au quai de Rivière-Ouelle. Cette fois, cependant, nous avions en tête un plan quelque peu différent de celui que nous suivons habituellement. Après avoir fait le plein d’oiseaux aquatiques au quai, nous avons migré vers un de nos sites à passereaux de Rivière-Ouelle en espérant arriver assez tôt pour profiter des migrateurs. Ça ne s’est malheureusement pas produit, les passereaux nous ont fait faux bond… En fait, nous avons entrevu plus de bruants inidentifiables s’envoler devant la voiture en nous rendant au quai à l’aube que durant tout le reste de l’excursion! Les oiseaux étaient donc probablement présents, mais déjà cachés pour la journée au moment de notre passage. Heureusement, quelques limicoles, et un en particulier, nous ont permis de sauver la face.
En toute fin d’avant-midi, nous sommes retournés nous installer au quai pour une heure supplémentaire avec une idée bien arrêtée en tête. Depuis que nous savons qu’au printemps,  plusieurs oiseaux de proie traversent les 14 kilomètres du fleuve séparant le quai de Rivière-Ouelle de la côté de Charlevoix, nous nous demandons s’il serait possible d’en voir arriver de la rive nord en automne. Durant nos visites matinales au quai, nous avons bien vu à quelques reprises des rapaces provenir de la rive nord (surtout des Buses pattues, Balbuzards pêcheurs, Faucons pèlerins et même un Pygargue à tête blanche) mais, pour avoir de meilleurs résultats, il faudrait mettre toutes les chances de notre côté. C’est à dire qu’il est nécessaire de se présenter au moment le plus fort de la migration automnale (soit entre le 10 et le 25 octobre), à la meilleure heure (après 11 h 00) et par les meilleures conditions atmosphériques (avec un vent fort du nord-ouest). Samedi matin, les conditions semblaient réunies pour vérifier notre théorie. Nous avons donc passé une petite heure à scruter le large en espérant voir une buse ou tout autre rapace se diriger vers nous. Si on se fie à nos observations passées et au comportement normal d’un oiseau de proie venant de traverser ce large cours d’eau, il est presque certain qu’ils doivent arriver sur la rive sud en volant au ras des flots. Malheureusement, aucun rapace ne s’est montré entre 11 h 00 et 12 h 00. Un si court essai ne veut absolument rien dire, mais nous aurons sûrement l’occasion de nous reprendre un jour ou l’autre.

À Rivière-Ouelle, samedi le 10 octobre, nous avons rencontré ces 53 espèces entre 6 h 20 et 12 h 45 :
  • 11000 Oies des neiges – À notre arrivée au quai dans la pénombre du petit matin, deux groupes de plusieurs centaines d’oies étaient posés à l’eau loin devant le quai. Tout juste avant le lever du soleil, les oies se sont envolées pour aller se nourrir dans les champs. Plus tard, plusieurs autres bandes ont été vues en vol ou au sol un peu partout dans la municipalité.
  • 121 Bernaches du Canada
  • 1 Canard d’Amérique
  • 67 Canards noirs
  • 5 Canards colverts
  • 6 Canards pilets
  • 13 Sarcelles d’hiver
  • 26 Fuligules milouinans
  • 3 Petits Fuligules
  • 78 Eiders à duvet – Quelques petits groupes remontaient le fleuve, mais on est encore loin des milliers d’individus qui traverseront la région au cours des prochaines semaines!

Eiders à duvet  (Common Eiders – Somateria mollissima)
Rivière-Ouelle – 10 octobre 2015 © Claude Auchu
  • 110 Macreuses à front blanc
  • 131 Macreuses brunes
  • 48 Macreuses à bec jaune
  • 25 Hareldes kakawis – Nos premiers de l’automne, dans leur belle livrée noir, blanc et gris.
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 22 Harles huppés
  • 40 Plongeons catmarins
  • 1 Plongeon huard
  • 2 Grèbes jougris
  • 255 Cormorans à aigrettes
  • 10 Grands Hérons
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 1 Épervier brun
  • 2 Pluviers argentés
  • 30 Pluviers semipalmés
  • 2 Grands Chevaliers
  • 52 Bécasseaux à croupion blanc – Une belle bande comme je n’en avais pas vue dans la région depuis plusieurs années.
  • 1 Phalarope à bec large – La surprise de la journée! En débutant notre excursion, j’ai raconté à Christiane que j’avais vu mon premier Phalarope à bec large au quai de Rivière-Ouelle le 12 octobre 1987, le jour de l’Action de grâce. En repérant l’oiseau qui  volait devant le quai, j’avais d’abord cru avoir affaire à un Bécasseau sanderling, à cause de sa coloration. Mais c’est en le voyant descendre et se poser à l’eau devant moi que je me suis rendu compte à quoi j’avais réellement affaire! Samedi matin, à partir d’un autre site de Rivière-Ouelle, j’ai encore repéré ce gros phalarope en vol et il s’est lui aussi posé à l’eau durant quelques secondes à deux reprises.
  • 6 Petits Pingouins – Beaucoup moins nombreux que samedi dernier!
  • 400 Goélands à bec cerclé
  • 50 Goélands argentés
  • 20 Goélands marins
  • 1 Sterne pierregarin – Une juvénile passant rapidement devant le quai en direction sud-ouest représente ma mention la plus tardive pour l’espèce, déclassant celle du 7 octobre 2007.
  • 8 Pigeons bisets
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 1 Faucon émerillon
  • 2 Geais bleus
  • 285 Corneilles d’Amérique
  • 200 Alouettes hausse-col
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Merle d’Amérique
  • 200 Étourneaux sansonnets
  • 5 Parulines à croupion jaune
  • 1 Bruant fauve
  • 20 Bruants chanteurs
  • 5 Bruants à gorge blanche
  • 3 Bruants à couronne blanche
  • 6 Juncos ardoisés
  • 100 Carouges à épaulettes
  • 1 Chardonneret jaune

La journée de dimanche ne se prêtait pas vraiment à l’observation des oiseaux dans notre région et les quelques tentatives que nous avons faites entre la pluie et le vent n’ont rien donné. Ayant déjà quelque chose de prévu pour lundi, nous n’avions que deux heures de disponibles pour partir à la rencontre des oiseaux. Mon itinéraire ne disant rien à Christiane, nous sommes partis chacun de notre côté pour une courte excursion. Personnellement, j’avais choisi de ne faire qu’un large tour de la ville, alors que Christiane se rendait un peu plus loin vers l’intérieur des terres.
Nous n’attendions rien de particulier de ces sorties, sinon la satisfaction de ne pas avoir entièrement perdu notre journée. Mais, comme il arrive parfois, les oiseaux semblaient particulièrement fébriles en cette matinée et nous avons tous les deux croisé des espèces et des quantités inattendues.

Voici les 44 espèces (39 pour moi / 24 pour Christiane) trouvées sur le territoire de La Pocatière durant nos mini-excursions de lundi le 12 octobre entre 7 h 15 et 9 h 15 :
  • 200 / 700 Oies des neiges
  • 0 / 10 Bernaches du Canada
  • 6 / 0 Canards chipeaux
  • 70 / 0 Canards noirs
  • 30 / 0 Canards colverts
  • 17 / 0 Canards souchets
  • 15 / 0 Sarcelles d’hiver
  • 1 / 0 Petit Fuligule
  • 1 / 0 Pluvier bronzé
  • 50 / 3 Goélands à bec cerclé
  • 0 / 15 Pigeons bisets
  • 1 / 0 Tourterelle triste
  • 1 / 2 Pics mineurs
  • 1 / 3 Pics chevelus
  • 1 / 0 Grand Pic – Personne ne s’en plaindra, mais le Grand Pic devient de plus en plus facile à trouver près de la ville. Lundi matin, j’ai rencontré un individu à moins de 100 mètres du centre-ville! Lorsque je pense aux efforts que j’ai fournis avant d’observer l’espèce pour la première fois, je me rends compte que les choses ont bien changé avec les années…!
  • 0 / 1 Faucon pèlerin – Christiane a trouvé un oiseau perché au sommet d’un silo plus de 4 kilomètres à l’intérieur des terres. Dans la région, et en automne en particulier, les pèlerins sont nettement plus faciles à trouver près du fleuve.
  • 4 / 4 Geais bleus
  • 30 / 32 Corneilles d’Amérique
  • 0 / 2 Grands Corbeaux
  • 130 / 6 Alouettes hausse-col
  • 10 / 17 Mésanges à tête noire
  • 1 / 0 Sittelle à poitrine blanche
  • 1 / 0 Roitelet à couronne dorée
  • 1 / 0 Roitelet à couronne rubis
  • 30 / 182 Merles d’Amérique – Les merles étaient nettement plus nombreux autour des sorbiers en bordure des forêts que près de la ville.
  • 60 / 100 Étourneaux sansonnets
  • 2 / 0 Pipits d’Amérique
  • 1 / 0 Plectrophane lapon
  • 1 / 0 Paruline masquée
  • 7 / 8 Parulines à croupion jaune
  • 3 / 9 Bruants familiers
  • 0 / 12 Bruants des prés
  • 12 / 22 Bruants chanteurs
  • 2 / 0 Bruants des marais
  • 5 / 4 Bruants à gorge blanche
  • 1 / 6 Bruants à couronne blanche
  • 5 / 3 Juncos ardoisés
  • 100 / 350 Carouges à épaulettes
  • 1 / 0 Quiscale bronzé
  • 1 / 0 Roselin familier – J’ai réussi à dénicher un des insaisissables Roselins familiers de la région! Bien qu’il semble être présent à La Pocatière en tout temps, ce fringillidé demeure toujours très difficile à trouver.
  • 1 / 7 Roselins pourprés
  • 1 / 0 Tarin des pins
  • 1 / 6 Chardonnerets jaunes
  • 12 / 0 Moineaux domestiques

La fin de semaine de l’Action de grâce 2015 nous a peut-être un peu laissé sur notre faim. L’affreuse météo de dimanche et les trop courtes excursions de lundi en sont sûrement la cause. Prises individuellement, ces sorties aux oiseaux ont toutes été très satisfaisantes et chacune avait ses moments forts. Peut-être sommes-nous trop exigeants???

Lundi prochain, le 19 octobre, ce sera pour nous tous le temps de faire un grand ménage! On se débarrasse des dinosaures et on les remplace par n’importe quoi. Après presque 10 ans à reculer, il est grand temps de revenir au 21e siècle!

mardi 6 octobre 2015

Macareux moines et Bécassin à long bec

Dès le début de la semaine dernière, les météorologues annonçaient des vents parfois forts du nord-est pour la période allant de jeudi à dimanche. Des vents du nord-est en automne sont souvent annonciateurs de visiteurs ailés provenant du golfe Saint-Laurent. Les jours passaient et, à ma grande surprise, les prévisions semblaient se concrétiser! Allions-nous avoir la chance de bénéficier de vents favorables pour samedi et dimanche? Oui, c’est bien ce qui est arrivé et nous en avons pleinement profité!!!

C’est bien sûr vers Rivière-Ouelle que nous nous sommes dirigés tôt samedi matin. Tout était en place pour nous permettre de savourer les différents sites de la municipalité durant la matinée. Un bon vent souvent franchement nord-est soufflait à près de 30 km/h au quai, le soleil derrière nous était particulièrement ardent, la visibilité au large était très bonne et certains des oiseaux attendus se déplaçaient souvent tout près du quai; que demander de plus???
Avec de si beaux vents du nord-est, la question est toujours la même : réussirons-nous à observer les oiseaux efficacement à partir du bout du quai? Pour nous qui cherchons toujours à identifier les oiseaux circulant le plus loin possible au large, il est important de limiter au maximum les vibrations que le vent impose au télescope et, bien sûr, à nous-mêmes. Nous devons donc trop souvent nous abriter quelque part à la base du quai pour augmenter notre efficacité. Après tout, les 150 mètres du quai ne changent pas grand chose à la distance que nous couvrons avec nos instruments optiques. Il n’y a en fait qu’un seul vrai problème avec cette stratégie : il est alors pratiquement impossible de photographier les oiseaux aquatiques que nous sommes venus voir. Mais, étant avant tout des observateurs d’oiseaux et non des photographes, la décision entre effectuer une observation intéressante et réussir une belle photo est très facile à prendre : allons-y pour l’observation!
Il est vraiment surprenant de constater les similitudes entre nos observations de samedi avec celles que nous avons effectuées le 4 octobre de l’an dernier, il y a donc pratiquement un an jour pour jour, sous des conditions de vents similaires. Plusieurs des commentaires que j’avais inscrit dans mon blog l’an dernier peuvent très bien s’appliquer cette année encore, autant pour la rareté des canards de mer et des passereaux que pour la présence de multiples individus de l’espèce vedette de la journée.

À Rivière-Ouelle, samedi le 3 octobre, nous avons observé les 44 espèces suivantes entre 6 h 15 et 11 h 50 :
  • 800 Oies des neiges – Les quelques milliers d’oies présentes dans la région il y a une semaine ont de tout évidence levé le camp!
  • 58 Bernaches du Canada
  • 71 Canards noirs
  • 40 Canards colverts
  • 3 Fuligules milouinans
  • 36 Eiders à duvet
  • 59 Macreuses à front blanc
  • 45 Macreuses brunes
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 23 Harles huppés
  • 114 Plongeons catmarins
  • 6 Plongeons huards
  • 3 Grèbes jougris
  • 1220 Cormorans à aigrettes – Comme il arrive souvent, des groupes atteignant les 200 individus migraient vers le sud-ouest en passant très haut au-dessus des terres au lever du soleil. Ces déplacements ont cessé très tôt en matinée.
  • 2 Grands Hérons
  • 13 Urubus à tête rouge
  • 3 Pluviers argentés
  • 10 Pluviers bronzés
  • 57 Pluviers semipalmés
  • 2 Bécasseaux variables

Bécasseaux variables (Dunlins – Calidris alpina
et Pluvier semipalmé (Semipalmated Plover – Charadrius semipalmatus)
Rivière-Ouelle – 3 octobre 2015 © Claude Auchu
  • 1 Bécasseau à croupion blanc
  • 3 Bécasseaux semipalmés

Bécasseaux semipalmés (Semipalmated Sandpipers – Calidris pusilla)
Rivière-Ouelle – 3 octobre 2015 © Claude Auchu
  • 2 Labbes parasites
  • 100 Petits Pingouins – C’est exactement 1oo Petits Pingouins que nous avons comptés à Rivière-Ouelle samedi matin. Comme ce fut le cas l’an dernier, ce nombre constitue un nouveau record personnel du plus grand nombre d’individus pour cette espèce en automne.
  • 5 Guillemots à miroir
  • 5 Macareux moines – Ce sont eux les vedettes de la journée! L’an dernier, le 4 octobre, nous avions réussi à compter le nombre incroyable de 11 macareux au large du quai. Et voilà qu’en 2015, pratiquement à la même date, nous réussissons en en voir cinq autres!!! Il s’agit de ma 11e mention à Rivière-Ouelle (et la 10e pour Christiane et moi depuis 2008), toutes comprises entre le 21 septembre et le 7 novembre. Pour être encore plus précis, sept observations ont été faites entre le 2 et le 12 octobre; donc, si vous souhaitez voir des macareux à partir de la terre ferme sans vous rendre sur la Basse-Côte-Nord, vous savez maintenant où aller et quand y aller! Un fois que l’on connaît bien son jizz, le macareux est relativement facile à identifier même à grande distance. Son corps plus trapu que celui du Petit Pingouin, sa grosse tête noirâtre amplifiée par la présence du collier et les couvertures sous-alaires sombres lui donnent une allure bien particulière où la couleur blanche est étrangement réduite pour un alcidé. L’abbé René Tanguay avait capturé un spécimen à Saint-André-de-Kamouraska le 15 mai 1949 et un autre aux îles Pèlerin le 22 mai 1950, des dates bien étranges pour ces oiseaux dans la région.
  • 2 Mouettes de Bonaparte
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 10 Goélands argentés
  • 15 Goélands marins
  • 1 Sterne pierregarin – Un adulte tardif circulait encore au large du quai.
  • 120 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 4 Alouettes hausse-col
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 25 Étourneaux sansonnets
  • 10 Parulines à croupion jaune
  • 7 Bruants chanteurs
  • 3 Bruants à gorge blanche
  • 2 Bruants à couronne blanche
  • 7 Juncos ardoisés
  • 1 Chardonneret jaune

Il n’y avait pas que des oiseaux qui se déplaçaient au large de Rivière-Ouelle samedi matin. Nous avons aussi eu de très beaux coups d’œil sur le Queen Mary 2, cet immense édifice flottant, qui se dirigeait vers Québec!

Et pour dimanche, valait-il vraiment la peine de gaspiller une matinée de vent favorable pour nous concentrer sur les passereaux, comme nous l’avions initialement prévu? Surtout que nous n’en avons rencontré très peu samedi, malgré des efforts louables… Tant pis pour les passereaux, nous avons décidé de retourner à Rivière-Ouelle dimanche en nous attardant au quai tant qu’il y aura des oiseaux. Avec le vent qui soufflait à peine du nord-est, nous n’avons pas été vraiment surpris de constater que les oiseaux étaient beaucoup moins mobiles que la veille. Mais, avec des conditions aussi belles et la marée qui montait lentement, nous sommes demeurés sur place durant près de cinq heures sans jamais nous ennuyer.
Puisque les oiseaux marins se déplaçaient au ralenti et que les passereaux avaient déclaré forfait dès le départ, c’est finalement un limicole qui a retenu l’attention! Un Bécassin à long bec surgit de nulle part a appris que Christiane, moi et Jean-François Rousseau (qui a passé une partie de la matinée avec nous) étions vraiment prêts à tout!

Dimanche le 4 octobre, notre excursion à Rivière-Ouelle s’est étirée de 6 h 10 à 11 h 55 et nous aura permis de voir ces 44 espèces, le même nombre que la veille :
  • 7 Oies des neiges
  • 1 Canard d’Amérique
  • 23 Canards noirs
  • 9 Canards colverts
  • 4 Sarcelles d’hiver
  • 11 Fuligules milouinans
  • 46 Eiders à duvet
  • 48 Macreuses à front blanc
  • 26 Macreuses brunes

Macreuses brunes  (White-winged Scoters – Melanitta fusca)
Rivière-Ouelle – 4 octobre 2015 © Claude Auchu
  • 9 Garrots à œil d’or
  • 13 Harles huppés
  • 214 Plongeons catmarins – Les catmarins étaient bien en évidence dimanche matin. Certains oiseaux se déplaçaient d’un vol direct, mais plusieurs étaient simplement posés à l’eau en paire ou en trio. Quelques oiseaux ont même lancé leur long cris caractéristique que nous entendions probablement pour la première fois durant l’automne.
  • 6 Plongeons huards
  • 1 Grèbe esclavon
  • 121 Cormorans à aigrettes
  • 5 Grands Hérons – Il est plutôt étrange d’avoir vu si peu de Grands Hérons durant la fin de semaine.
  • 1 Balbuzard pêcheur – Un oiseau migrait vers le sud-ouest au-dessus du fleuve. Il nous est arrivé à plusieurs reprises de voir des balbuzards arriver directement de la rive nord en automne, ce que très peu de rapaces osent faire.
  • 59 Pluviers semipalmés
  • 6 Bécasseaux variables
  • 2 Bécasseaux à croupion blanc
  • 2 Bécasseaux semipalmés
  • 1 Bécassin à long bec – L’observation et l’identification du bécassin se sont faites très rapidement. En voyant un petit groupe de limicoles se diriger vers nous, Jean-François a lancé : « Y’a un bécassin! », ce à quoi j’ai répondu : « À cette date, ce doit être un long bec! » et Christiane a ajouté : « Il crie!!! ». Effectivement, le bécassin lançait des « kik kik kik », tout ce dont nous avions besoin pour confirmer son identification! Le bécassin et les petits limicoles qui l’accompagnaient ont fait demi-tour pour disparaître vers l’est, sans se poser. Il s’agit de la quatrième mention connue de l’espèce pour Kamouraska-L’Islet, les précédentes provenant de Kamouraska (septembre 2011 et mai 2014) et Rivière-Ouelle (novembre 2012).
  • 18 Petits Pingouins
  • 3 Guillemots à miroir
  • 1 Mouette de Bonaparte
  • 200 Goélands à bec cerclé
  • 15 Goélands argentés
  • 15 Goélands marins
  • 2 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic flamboyant
  • 1 Geai bleu
  • 46 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 9 Alouettes hausse-col
  • 2 Mésanges à tête noire
  • 1 Merle d’Amérique
  • 110 Étourneaux sansonnets
  • 3 Pipits d’Amérique
  • 5 Bruants chanteurs
  • 3 Bruants à gorge blanche
  • 5 Juncos ardoisés
  • 50 Carouges à épaulettes
  • 1 Chardonneret jaune

Nous avons trouvé surprenant d’avoir vu si peu d’oiseaux dimanche, par des conditions d’observation vraiment idéales. Est-ce que la majorité des macareux et des pingouins présents samedi ont eu le temps de quitter la région avant que les vents ne faiblissent? À moins que ce ne soit justement la faiblesse des vents qui soit en cause et que les alcidés étaient simplement posés à l’eau, comme le font souvent les Plongeons catmarins. Un macareux posé au milieu d’un fleuve large de 14 kilomètres n’est sûrement pas facile à voir du rivage…
Du côté des espèces ratées samedi et dimanche, nous devrions avoir le temps de nous reprendre pour les passereaux, les bruants en particulier. Et le nombre de canards de mer devrait augmenter considérablement d’ici deux semaines. Mais, de toute façon, nous serons sur place pour vérifier!