mardi 26 mai 2015

Goélands (beaucoup!), parulines et orioles

À la fin de mai, les observateurs d’oiseaux n’ont que l’embarras du choix. Chaque habitat abrite maintenant ses spécialités, les vagues de migrateurs continuent à se succéder, les mâles chanteurs sont particulièrement exubérants… mais les journées ne contiennent encore que 24 heures pour en profiter! C’est à nous de trouver la façon la plus efficace d’utiliser les heures disponibles.
Pour la fin de semaine des 23 et 24 mai, nous avons choisi, encore une fois, de parcourir certains des sites que nous connaissons le mieux. Il est toujours tentant de sortir de nos habitudes et de visiter d’autres sites qui cachent sûrement leurs parts de surprises mais, puisque nous n’avons que deux journées par semaine pour chercher nos oiseaux, nous préférons faire moins de route et plus de birding! Cette fin de semaine allait donc ressembler aux dernières : Rivière-Ouelle le samedi et La Pocatière le dimanche!

La matinée de samedi s’annonçait fraîche avec de faibles possibilités d’averses. En sortant de la maison à 4 h 50, le mercure n’indiquait que 2°C et un petit vent frisquet soufflait du nord. Un colibri qui avait peut-être survécu difficilement à la nuit butinait déjà les fleurs d’un cerisier dans la semi-obscurité. En route pour Rivière-Ouelle, nous avons remarqué avec surprise qu’un tapis de neige recouvrait les hautes terres situées au sud de La Pocatière! Étrangement, il n’y avait aucune trace de neige sur la rive nord du fleuve, même sur les plus hauts sommets de Charlevoix!?!
En bordure du fleuve, la température était peut-être légèrement plus chaude, assez pour que les précipitations soient restées sous forme liquide. Une fois à destination, nous avons pu bénéficier d’une visibilité souvent excellente et de vents de force variable provenant du nord. Bien installés au bout du quai, nous avons passé quatre heures à scruter le large, mais aussi les rivages où les goélands étaient présents en quantités surprenantes.
Par la suite, dans le circuit que nous empruntons à chacune de nos visites à Rivière-Ouelle, nous avons rencontré un attroupement de goélands comme je n’en avais encore jamais vu dans la région. Un rassemblement compact d’au moins 3000 laridés s’entassaient au bout d’une pointe rocheuse en attendant que la marée baisse! Comme les 1000 autres laridés vus plus tôt près du quai, ces oiseaux semblaient déjà repus. Certains se promenaient avec des poissons dans le bec, mais nous n’en avons pas vu un seul les avaler! Nous sommes présentement dans la période de fraie du Capelan et, même si les populations de ce petit poisson ne sont plus ce qu’elles étaient dans la région, ils sont de toute évidence encore assez abondants pour remplir plus de 4000 estomacs de goélands! Bien entendu, plusieurs Goélands bruns ont encore été trouvés facilement partout le long de la côte.
Puisque le vent soufflait avec force lorsque nous avons entamé la partie forestière de notre excursion, les passereaux n’ont été trouvés qu’en petites quantités. Une belle variété était tout de même présente, comme c’est la règle à la fin de mai. Nous avons également fait un arrêt chez un ami qui accueille encore cette année un couple d’Orioles de Baltimore. Un peu comme l’an dernier, notre copain leur a offert 30 mètres de ficelle coupée de différentes longueurs, en plus d’oranges et d’abreuvoirs. Tout ce qu’il faut pour tenir occuper deux orioles et ceux qui les observent!

Voici une liste partielle des 88 espèces que nous avons rencontrées à Rivière-Ouelle entre 4 h 55 et 14 h 05 samedi le 23 mai :
  • 300 Oies des neiges
  • 8 Bernaches cravants – Les cravants flânent régulièrement dans la région jusqu’aux premiers jours de juin.
  • 20 Eiders à duvet
  • 23 Macreuses à front blanc
  • 55 Macreuses brunes
  • 250 Macreuses à bec jaune
  • 2 Hareldes kakawis
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 4 Harles couronnés
  • 1 Grand Harle – Les Grands Harles ont maintenant déserté le fleuve pour aller nicher le long des rivières.
  • 38 Harles huppés – Les Harles huppés sont moins pressés que les Grands Harles de quitter la région, sans doute parce que certains nichent jusque dans la toundra arctique.
  • 814 Plongeons catmarins – La grande majorité des catmarins comptés samedi matin volait vers l’ouest, en suivant la marée montante.
  • 3 Plongeons huards
  • 2 Grèbes jougris
  • 7 Fous de Bassan
  • 128 Cormorans à aigrettes
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature à sa 1ère année.
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Buse pattue – Un bel oiseau de forme claire, trouvé à la toute fin de l’excursion.
  • 3 Pluviers argentés
  • 430 Pluviers semipalmés – Ces petits pluviers sont les limicoles migrateurs les plus abondants à Rivière-Ouelle au printemps. Samedi, un groupe comptait à lui seul plus de 250 individus. Dommage que la marée ne nous laisse que rarement le temps de les inspecter un à un!
  • 2 Pluviers kildirs
  • 4 Chevaliers grivelés
  • 1 Chevalier solitaire
  • 20 Bécasseaux violets – Une vingtaine de ces costauds sont passés en trombe au large du quai.
  • 36 Bécasseaux minuscules
  • 2 Bécasseaux à croupion blanc
  • 1 Bécassin roux
  • 26 Labbes parasites – J’adore ces oiseaux!!! Que ce soit lorsqu’ils se laissent simplement dériver sur l’eau, lorsqu’ils se déplacent d’un vol direct et assuré ou encore lorsqu’ils foncent sur un goéland repéré de loin, ces cleptoparasites me fascinent toujours! La facilité avec laquelle les labbes sont observés à Rivière-Ouelle (lorsqu’on sait où et comment les trouver) est une des nombreuses spécialités de ma région!!!
  • 1 Guillemot marmette
  • 87 Petits Pingouins – Enfin une quantité de pingouins digne du quai de Rivière-Ouelle!
  • 2 Guillemots à miroir
  • 6 Mouettes tridactyles
  • 3 Mouettes de Bonaparte
  • 1000 Goélands à bec cerclé
  • 3000 Goélands argentés – Certains des adultes avaient le bec tellement orangé que nous sursautions à chaque fois que nous en trouvions un!
  • 2 Goélands arctiques
  • 15 Goélands bruns – Il devient de plus en plus difficile de tenir le compte des Goélands bruns au cours d’une même excursion tellement ils sont nombreux! Samedi matin, au moins trois immatures en plumage de 1ère année, six de 2e année, deux de 3e année et quatre adultes accompagnaient les tonnes de goélands présents à Rivière-Ouelle. Nous sommes surpris de la facilité avec laquelle nous repérons maintenant ces oiseaux, même les immatures à leur première année, parmi les autres laridés. L’expérience fait son œuvre!

Goéland brun (Lesser Black-backed Gull – Larus fuscus), Goélands à bec cerclé (Ring-billed Gulls 
L. delawarensis) et Goéland argenté (Herring Gull – L. argentatus)
Rivière-Ouelle – 23 mai 2015 © Claude Auchu 
  • 50 Goélands marins
  • 4 Colibris à gorge rubis
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 14 Geais bleus
  • 2 Hirondelles bicolores
  • 6 Hirondelles rustiques
  • 1 Grive à dos olive
  • 12 Merles d’Amérique – Des oisillons tout juste sortis de l’œuf étaient blottis dans un nid. Ils ont choisi la journée la plus froide depuis longtemps pour éclore!
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 1 Paruline à joues grises
  • 3 Parulines masquées
  • 2 Parulines flamboyantes
  • 4 Parulines tigrées
  • 3 Parulines à collier
  • 4 Parulines à tête cendrée
  • 2 Parulines à poitrine baie
  • 2 Parulines jaunes

Par temps froid, il est parfois nécessaire de descendre au sol chercher sa nourriture.
Paruline jaune (Yellow Warbler – Setophaga petechia)
Rivière-Ouelle – 23 mai 2015 © Claude Auchu
  • 3 Parulines bleues
  • 20 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 1 Paruline à calotte noire
  • 14 Bruants chanteurs
  • 11 Bruants à gorge blanche
  • 4 Bruants à couronne blanche
  • 3 Goglus des prés
  • 4 Vachers à tête brune
  • 2 Orioles de Baltimore – Deux orioles bien cajolés par une nourriture abondante et des ficelles pour leur nid offertes par un hôte bienveillant!

Oriole de Baltimore (Baltimore Oriole – Icterus galbula)
Rivière-Ouelle – 23 mai 2015 © Claude Auchu
Attention, femelle au travail!
Oriole de Baltimore (Baltimore Oriole – Icterus galbula)
Rivière-Ouelle – 23 mai 2015 © Claude Auchu
Nid d'Oriole de Baltimore (Baltimore Oriole – Icterus galbula) fait en grande partie de bouts de ficelle
Rivière-Ouelle – 23 mai 2015 © Claude Auchu
  • 2 Roselins pourprés
  • 13 Tarins des pins
  • 20 Chardonnerets jaunes

Dimanche, seul sur le terrain pour la journée, j’avais décidé d’enfourcher mon vélo et de parcourir les routes que nous n’avions pas eu le temps de faire la semaine dernière. La température était de saison et le soleil souvent très ardent, mais un vent puissant laissait de gros doutes sur ce qu’une promenade en forêt allait produire. Eh bien, tant pis, j’y suis allé malgré tout, confiant qu’un 24 mai ne pouvait pas être mauvais pour les passereaux!
J’ai sillonné de mon mieux les boisés en recueillant surtout les parulines qui cherchaient leur nourriture près du sol. Ensuite, un détour jusqu’aux battures du Saint-Laurent m’a permis de parcourir la piste cyclable en un temps record (j’avais à ce moment le vent dans le dos!). Les résultats ont été variables, avec de beaux petits groupes d’insectivores dans les sections les plus abritées, mais pratiquement aucun oiseau visible sur les rives du Saint-Laurent, très exposées aux vents de 50 km/h!

J’ai terminé mon excursion avec 70 espèces dimanche le 24 mai, récoltées à La Pocatière entre 5 h 30 et 12 h 30. Voici un aperçu de mes observations :
  • 14 Canards chipeaux
  • 6 Canards souchets
  • 1 Fuligule à collier
  • 1 Bihoreau gris – Depuis quelques années, cette espèce de plus en plus rare localement semble avoir adopté un simple fossé comme site favori!
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 2 Colibris à gorge rubis
  • 2 Pics maculés
  • 2 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Faucon pèlerin – Une grosse femelle immature a tenté sans succès de capturer un Goéland à bec cerclé qui a eu la vie sauve en se jetant à l’eau.
  • 6 Moucherolles tchébecs
  • 1 Moucherolle phébi
  • 3 Viréos aux yeux rouges
  • 8 Geais bleus
  • 1 Troglodyte familier – Un mâle chanteur était encore présent à l’endroit où il a été trouvé il y a une semaine par deux ornithologues de passage. Cette espèce est à peine annuelle dans la région de La Pocatière (et, personnellement, je ne l’ai sur ma liste qu’une année sur deux). Je ne connais que deux mentions de nidification confirmée à La Pocatière : l’abbé René Tanguay avait trouvé un nid en 1944 et j’en ai moi-même trouvé un autre en 1989. Il est probable que certains des mâles chanteurs vus au fil des années étaient accompagnés d’une femelle!
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Grive fauve
  • 1 Grive solitaire
  • 37 Merles d’Amérique
  • 15 Pipits d’Amérique
  • 12 Parulines couronnées
  • 2 Parulines des ruisseaux – Une autre espèce plutôt difficile à trouver à La Pocatière, possiblement à cause de la rareté des milieux humides d’eau douce.
  • 5 Parulines noir et blanc
  • 1 Paruline obscure
  • 13 Parulines masquées
  • 2 Parulines flamboyantes
  • 3 Parulines tigrées – Les Parulines tigrées semblent rechercher encore plus que les autres espèces les fleurs des arbres fruitiers qu’elles fouillent assidûment. Elles sont sûrement des pollinisatrices très efficaces!

Remarquez la grande quantité de pollen sur la face de cette femelle!
Paruline tigrée (Cape May Warbler – Setophaga tigrina)
La Pocatière – 24 mai 2015 © Claude Auchu
  • 3 Parulines à collier
  • 10 Parulines à tête cendrée
  • 3 Parulines à poitrine baie
  • 7 Parulines à gorge orangée
  • 9 Parulines jaunes
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 1 Paruline rayée
  • 4 Parulines bleues
  • 23 Parulines à croupion jaune
  • 8 Parulines à gorge noire
  • 18 Bruants familiers
  • 4 Bruants des prés
  • 13 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants des marais
  • 11 Bruants à gorge blanche
  • 1 Bruant à couronne blanche
  • 2 Cardinaux à poitrine rose
  • 1 Goglu des prés
  • 14 Tarins des pins
  • 40 Chardonnerets jaunes

À la fin de la journée, j’avais cette étrange sensation de sable dans les yeux. Était-ce la fatigue ou encore le résultat des vents subis durant la journée?

Et la neige de samedi matin? Elle aura fondu bien vite, avant même que le soleil n’ait eu le temps de percer les nuages. Les insectivores ne doivent pas être trop importunés par ce genre d’événements, en autant qu’ils ne se prolongent pas. Je me souviens des 4-5 centimètres de neige accompagnés de vents violents du nord-est qui avaient frappé la région de La Pocatière le 12 mai 1996. Tôt le lendemain matin, le soleil était de retour, mais la neige était encore présente au sol dans les boisés, ce qui n’empêchait pas une Paruline des ruisseaux de chanter à tue-tête! Un peu plus bas, à la hauteur de la ville, une Maubèche des champs paradait comme si la tempête de la veille n’avait jamais eu lieu. À La Pocatière, il reste tout de même un vestige bien visible de cette journée du 12 mai 1996 : à l’entrée de la montagne du Collège, un énorme Pin blanc centenaire à deux troncs a perdu celui de droite, brisé par le vent! Dix-neuf ans plus tard, celui de gauche est encore debout, attendant peut-être une prochaine tempête. Je suis probablement le seul à me souvenir de la date exacte où ce pin s’est cassé…

mardi 19 mai 2015

Un total de 123 espèces pour le message #250!

Encore cette année, la très attendue fin de semaine de la Journée nationale des patriotes a été ornithologiquement très bien remplie! Nos plans pour ce congé de trois jours étaient décidés depuis longtemps, il ne restait qu’à voir dans quel ordre nous allions les appliquer. Les journées de samedi et de dimanche présentaient de petits risques d’averses et des vents faibles de l’ouest ou du nord-est, ce qui devrait être plus profitable le long du fleuve qu’en forêt. Lundi devait être la plus belle journée, mais avec des vents du sud, elle allait être parfaite pour une promenade à vélo vers les forêts.

Il est plutôt rare que nous visitions un même endroit deux journées consécutives. Nous préférons toujours laisser s’écouler un peu de temps entre nos visites à un site, question de laisser aux oiseaux déjà observés le temps d’être remplacés par d’autres. Cette fois, nous nous sommes risqués à parcourir Rivière-Ouelle samedi et dimanche, en visitant les mêmes lieux pratiquement aux mêmes heures sous des conditions d’observation se ressemblant beaucoup. L’occasion était tout de même très belle de comparer les résultats de ces deux journées. Durant ces deux excursions, la visibilité au large a été limitée par la brume et l’humidité causées par les averses de la nuit précédente. Ce ne fut pas suffisant pour nous ralentir et c’est avec patience et minutie que nous avons inspecté le large et noté les oiseaux qu’on y trouvaient.
Notre méthode de décompte est la même depuis des années : nous fixons simplement un même point sur la côte de Charlevoix et comptons les oiseaux qui le franchissent. Nous sommes d’ailleurs tellement habitués à regarder cet endroit que, même lorsque ce point est caché par la brume comme ce fut le cas dimanche matin, nous nous rendons compte que nous voyons les mêmes oiseaux au même moment!

Voici un résumé combiné de nos matinées à Rivière-Ouelle pour samedi le 16 mai (87 espèces entre 4 h 55 et 12 h 25) et dimanche le 17 mai (91 espèces entre 5 h 05 et 12 h 15) :
  • 2300 / 3600 Oies des neiges
  • 0 / 1 Oie de Ross : Un adulte de forme blanche a été déniché parmi les Oies des neiges se reposant sur les battures.
  • 8 / 2 Bernaches cravants
  • 0 / 1 Canard branchu
  • 1 / 0 Canard d’Amérique
  • 24 / 33 Canards noirs
  • 41 / 5 Canards colverts
  • 2 / 0 Sarcelles à ailes bleues
  • 2 / 0 Canards souchets
  • 7 / 4 Fuligules milouinans
  • 2 / 0 Petits Fuligules
  • 41 / 25 Eiders à duvet
  • 7 / 10 Macreuses à front blanc
  • 61 / 3 Macreuses brunes
  • 10400 / 1000 Macreuses à bec jaune – Profitant d’une mer d’huile (au sens figuré, heureusement!) samedi matin, Christiane a compté comme il y a deux semaines les Macreuses à bec jaune dérivant au large du quai. Le total de 10400 individus représente une quantité inédite à la mi-mai pour ce canard de mer qui culmine habituellement à Rivière-Ouelle durant les derniers jours d’avril. Samedi, leurs longs sifflements caractéristiques ont fini par se fondre en une seule note prolongée. Dimanche matin, les vaguelettes camouflaient très bien le groupe et nous avons évalué leur nombre qu’à un millier.
  • 3 / 0 Petits Garrots
  • 6 / 5 Garrots à œil d’or
  • 1 / 4 Harles couronnés
  • 6 / 10 Grands Harles
  • 51 / 14 Harles huppés
  • 495 / 217 Plongeons catmarins – Les quantités de catmarins ont aussi souffert de la visibilité limitée durant les deux jours. Samedi, un grand nombre d’oiseaux à l’eau derrière le radeau de macreuses étaient trop loin pour permettre toute identification positive.
  • 2 / 5 Plongeons huards
  • 4 / 1 Fous de Bassan
  • 1 / 1 Urubu à tête rouge – Depuis la mi-avril, des Goélands marins se nourrissent d’on-ne-sait-quoi qui semble échoués dans les flancs abruptes de la rivière Ouelle. Samedi, un urubu les accompagnait.
  • 1 / 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 1ère année a été observé durant les deux journées. Il avait sans doute un œil sur les Oies des neiges blessées lors de la chasse printanière.

Pygargue à tête blanche (Bald Eagle – Haliaeetus leucocephalus)
Rivière-Ouelle – 16 mai 2015 © Claude Auchu 
  • 4 / 0 Busards Saint-Martin
  • 0 / 2 Éperviers bruns
  • 1 / 1 Marouette de Caroline
  • 8 / 25 Pluviers semipalmés
  • 4 / 3 Pluviers kildirs
  • 2 / 1 Chevaliers solitaires
  • 1 / 0 Grand Chevalier
  • 5 / 6 Petits Chevaliers
  • 0 / 1 Tournepierre à collier – Dimanche, un oiseau très hâtif est passé rapidement en vol devant le quai en criant. Il existait déjà une mention pour le 17 mai, en 1982 à La Pocatière.
  • 13 / 7 Bécasseaux minuscules
  • 0 / 1 Bécasseau à croupion blanc – Cet autre limicole hâtif accompagnait le tournepierre. En 1991, j’avais observé un Bécasseau à croupion blanc le 18 mai.
  • 13 / 2 Labbes parasites – Les 13 labbes notés samedi représentent un minimum, certains oiseaux soupçonnés de passer devant nous pour une deuxième fois ont été laissés de côté. Nous ne croyons pas que la visibilité légèrement plus réduite dimanche soit la cause de la chute du nombre d’individus.
  • 0 / 2 Guillemots marmettes
  • 11 / 17 Petits Pingouins
  • 1 / 0 Guillemot à miroir
  • 2 / 3 Mouettes tridactyles
  • 40 / 3 Mouettes de Bonaparte
  • 200 / 50 Goélands à bec cerclé
  • 200 / 100 Goélands argentés
  • 7 / 1 Goélands bruns – Pour cette espèce incroyablement commune ce printemps, nous avons vu trois immatures en plumage de 2e année, un de 3e année et trois adultes samedi et un immature de 2e année dimanche, possiblement un de ceux vus la veille. La marée extrêmement basse au moment de fouiller les goélands dimanche nous a sûrement empêché d’en trouver davantage.
  • 1 / 0 Colibri à gorge rubis
  • 5 / 1 Pics mineurs
  • 0 / 1 Pic chevelu
  • 4 / 0 Pics flamboyants
  • 0 / 2 Faucons émerillons
  • 0 / 3 Moucherolles tchébecs
  • 0 / 2 Viréos à tête bleue
  • 0 / 1 Viréo aux yeux rouges – Le 17 mai correspondait déjà à ma date la plus hâtive pour ce viréo dans la région, établie en 1993 et 2009.
  • 34 / 63 Geais bleus – Samedi, un groupe compact de 34 geais semblait coincé au bout de la pointe de la rivière Ouelle. Le lendemain, un autre groupe agissant de la même façon, cette fois au bout de la pointe aux Iroquois, comptait 61 individus! D’où venaient-ils et où allaient-ils à cette date? Dans la région, les geais sont déjà occupés à nicher!
  • 2 / 0 Hirondelles de rivage
  • 5 / 14 Hirondelles rustiques
  • 28 / 10 Mésanges à tête noire – Samedi, un groupe de 19 mésanges cerné comme les geais au bout de la pointe de la rivière Ouelle a essayé à plusieurs reprises de s’envoler au-dessus de l’eau. Elles non plus ne nicheront sûrement pas cette année!
  • 1 / 0 Moqueur chat
  • 1 / 1 Moqueur roux – Un mâle très bruyant chantait continuellement près du quai durant les deux excursions.
  • 20 / 0 Pipits d’Amérique – Ils sont toujours très faciles à manquer. Un tracteur travaillant dans un champ samedi a fait lever des oiseaux que nous aurions ratés autrement.
  • 2 / 1 Parulines obscures
  • 1 / 1 Paruline à joues grises
  • 2 / 5 Parulines masquées
  • 2 / 0 Parulines flamboyantes
  • 0 / 2 Parulines tigrées

Paruline tigrée (Cape May Warbler – Setophaga tigrina)
Rivière-Ouelle – 17 mai 2015 © Claude Auchu
  • 2 / 2 Parulines à collier
  • 3 / 4 Parulines à tête cendrée

Paruline à tête cendrée (Magnolia Warbler – Setophaga magnolia)
Rivière-Ouelle – 17 mai 2015 © Claude Auchu
  • 2 / 2 Parulines à poitrine baie
  • 1 / 3 Parulines à gorge orangée

Paruline à gorge orangée (Blackburnian Warbler – Setophaga fusca)
Rivière-Ouelle – 17 mai 2015 © Claude Auchu
  • 5 / 1 Parulines jaunes
  • 2 / 0 Parulines à flancs marron
  • 5 / 11 Parulines à croupion jaune
  • 0 / 2 Parulines à gorge noire
  • 7 / 10 Bruants familiers
  • 24 / 12 Bruants chanteurs
  • 19 / 14 Bruants à gorge blanche
  • 2 / 12 Bruants à couronne blanche
  • 2 / 2 Goglus des prés – Samedi, ils ont été entendus à partir du bout du quai. Plusieurs passereaux, des ictéridés en particulier, sont souvent vus s’aventurant au large à partir du quai.
  • 42 / 30 Carouges à épaulettes
  • 92 / 26 Quiscales bronzés
  • 0/ 3 Vachers à tête brune

Même lorsque nos excursions ornithologiques sont terminées, nous continuons tout de même à chercher les oiseaux. Ainsi, samedi après-midi, alors qu’elle se déplaçait tout bonnement dans La Pocatière, Christiane a trouvé huit Becs-croisés des sapins! Pratiquement au même moment, je me trouvais 800 mètres plus loin et j’en ai entendu un! Dimanche après-midi, alors que nous faisions du « social » assis derrière la maison de ma mère, nous avons réussi à voir 14 Buses à queue rousse et une Buse pattue dans le peu d’espace disponible entre la cime des arbres. Fidèles à leur habitude, ces rapaces profitaient du petit vent du nord-est pour migrer au-dessus de la ville.

Lundi matin, c’est encore une fois très tôt que nous nous sommes élancés à vélo sur les routes de campagne de La Pocatière. Comme les deux matins précédents, le temps était encore très sombre, légèrement brumeux, mais notre enthousiasme était à son maximum : c’est normal, nous allions aux oiseaux! Comme prévue, la journée a été surtout axée sur les passereaux. Lundi, les oiseaux forestiers ne nous ont pas paru particulièrement abondants, ce que nous avons trouvé tout à fait normal. Après plusieurs journées avec une température pratiquement semblable, les oiseaux sont souvent en pause ou, du moins, plus difficiles à trouver. Nous savons tous que les changements de masses d’air entraînent les oiseaux avec eux et, lorsque ces changements se font attendre, les oiseaux ne bougent qu’au ralenti. Mais nous sommes dans la période de l’année où la variété d’espèces est à son maximum, nous n’avons donc eu aucune difficulté à trouver de quoi nous satisfaire.

Notre promenade à vélo de lundi le 18 mai s’est étirée de 5 h 00 à 11 h 50, nous permettant de trouver 78 espèces sur le territoire de La Pocatière. En voici une partie :
  • 1 Canard branchu
  • 1 Petit Garrot – Une femelle se trouvait sur un petit étang dans une sablière, un endroit plutôt inhabituel pour cette espèce dans la région où le fleuve est tellement attirant pour les canards!
  • 4 Gélinottes huppées
  • 5 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un autre immature en plumage de 1ère année.
  • 2 Éperviers bruns
  • 1 Buse pattue – La Buse pattue est nettement moins commune durant les migrations qu’elle ne l’était il y a plus de 10 ans. Certaines années, quelques oiseaux passaient même l’été dans la région, ce dont nous n’avons pas été témoins depuis longtemps. 
  • 3 Colibris à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 6 Pics maculés
  • 4 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 7 Pics flamboyants
  • 1 Grand Pic
  • 11 Moucherolles tchébecs – Un beau total pour cet autre oiseau en perte de vitesse.
  • 6 Moucherolles phébis
  • 4 Viréos à tête bleue
  • 2 Viréos aux yeux rouges
  • 9 Geais bleus
  • 8 Grands Corbeaux – À entendre les cris des jeunes corbeaux lorsque les adultes arrivent au nid, ils sont sûrement sur le point de prendre leur envol.
  • 27 Hirondelles bicolores
  • 2 Hirondelles à front blanc
  • 8 Hirondelles rustiques
  • 5 Grives fauves
  • 6 Grives solitaires
  • 2 Grives des bois
  • 48 Merles d’Amérique
  • 7 Moqueurs chats
  • 21 Parulines couronnées – Sont-elles plus communes que les autres parulines ou simplement plus bruyantes?
  • 2 Parulines des ruisseaux
  • 8 Parulines noir et blanc – À mes débuts en ornithologie, je me demandais si le fait que cette espèce ait une préférence pour les bouleaux avait un lien avec la coloration de l’oiseau.
  • 1 Paruline obscure
  • 3 Parulines à joues grises
  • 9 Parulines masquées
  • 6 Parulines flamboyantes

Paruline flamboyante (American Redstart – Setophaga ruticilla)
La Pocatière – 18 mai 2015 © Claude Auchu
  • 4 Parulines à collier
  • 11 Parulines à tête cendrée
  • 2 Parulines à gorge orangée
  • 5 Parulines jaunes
  • 9 Parulines à flancs marron
  • 7 Parulines bleues
  • 23 Parulines à croupion jaune
  • 9 Parulines à gorge noire
  • 35 Bruants familiers
  • 11 Bruants des prés
  • 23 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 20 Bruants à gorge blanche
  • 18 Bruants à couronne blanche – Presque aussi nombreux que les Bruants à gorge blanche, mais beaucoup plus concentrés. Les BRGB protègent maintenant des territoires tandis que les BRCB sont encore en migration et fréquentent les mangeoires en petits groupes.
  • 2 Juncos ardoisés
  • 6 Cardinaux à poitrine rose
  • 7 Goglus des prés
  • 22 Tarins des pins
  • 56 Chardonnerets jaunes

Avec un total de 123 espèces observées durant ces trois jours de terrain, nous ne pouvons qu’être satisfaits de notre fin de semaine. Très peu de régions offrent la possibilité de noter facilement le Fou de Bassan et la Grive des bois à quelques kilomètres l’un de l’autre. Un mélange du sud et du nord, avec des tendances de l’ouest comme de l’est. Nous habitons vraiment une belle région!!!

Il s’agit de mon 250e message depuis que j’ai démarré ce blog il y a un peu plus de quatre ans! Mon objectif demeure toujours le même, partager nos observations en les mettant en contexte avec ce que nos prédécesseurs avaient noté dans la région depuis un siècle. Chacun de ces messages demande une bonne somme de travail, mais je considère que laisser une trace de ce que nous voyons et de la façon que nous nous y prenons pour le voir vaut bien cet effort. Les 2000 visites du blog à chaque mois, provenant d’un peu partout sur la planète, montre aussi que bien des gens partagent le même goût que nous pour l’observation des oiseaux sur le terrain. Allez, on continue…!

mardi 12 mai 2015

Des migrateurs hâtifs

La semaine dernière, le Québec a vraiment été divisé en deux! Le sud-ouest a pu profiter de températures vraiment estivales (30°C!) alors que le reste de la province a dû se contenter d’un mercure tout juste saisonnier. Allions-nous être en mesure de bénéficier des arrivées hâtives de migrateurs que de telles températures hors saison poussent parfois vers le nord? Avec le printemps plutôt frisquet que nous avons connu jusqu’à maintenant, j’aurais cru que non… et pourtant!
À La Pocatière, située pratiquement à mi-chemin entre Montréal et Gaspé, la température maximale de la dernière fin de semaine n’aura été que de 14°C en plus de plusieurs averses qui auraient bien pu hypothéquer nos projets de sorties. Mais nous avons réussi à nous faufiler entre les précipitations et nous sommes ressortis de ces deux journées relativement secs et avec des listes très bien garnies!

Selon les météorologues, trois ou quatre heures sans pluie étaient prévues tôt samedi matin. Au lever du soleil, nous nous sommes donc dirigés en vitesse vers Rivière-Ouelle. À notre arrivée au quai, un petit vent soufflait du sud et la visibilité au large était très moyenne. Mais, une fois nos lunettes d’approche pointées vers le large, nous avons vite remarqué que les oiseaux, les Plongeons catmarins en particulier, avaient décidé que l’on ne s’ennuierait pas! La grosse période de migration des canards est déjà presque terminée, mais l’arrivée des jeunes goélands, des oiseaux de rivage et des passereaux migrateurs (il y a de ça à Rivière-Ouelle aussi!) continue d’ajouter des surprises à nos excursions.

Voici une partie des 74 espèces que nous avons croisées à Rivière-Ouelle samedi le 9 mai entre 5 h 00 et 10 h 50 :
  • 5 Bernaches cravants
  • 1 Canard branchu
  • 3 Canards souchets
  • 2 Fuligules milouinans
  • 29 Petits Fuligules
  • 32 Eiders à duvet

Eiders à duvet (Common Eiders – Somateria mollissima)
Rivière-Ouelle – 9 mai 2015 © Claude Auchu 
  • 17 Macreuses à front blanc
  • 2 Macreuses brunes
  • 925 Macreuses à bec jaune
  • 6 Hareldes kakawis
  • 12 Grands Harles
  • 23 Harles huppés
  • 1967 Plongeons catmarins – Dès notre arrivée au quai vers 5 h 10, un beau déplacement de catmarins vers l’ouest était déjà en branle. Vers 6 h 00, ce mouvement de masse était déjà pratiquement terminé, ce fut bref mais intense. Le nombre de 1967 oiseaux comptés samedi correspond presque exactement au 1977 vus au même endroit deux semaines plus tôt, mais ce n’est bien sûr qu’un hasard. À noter que durant les quelques années où nous avons habité les Escoumins, nous n’avons pratiquement pas vu de catmarins durant la migration printanière (et ce n’est pas faute d’avoir cherché!). Vers la mi-mai, à chaque fois que nous prenions le traversier vers Trois-Pistoles, sur la rive sud du Saint-Laurent, le nombre de catmarins augmentait drastiquement dès que nous approchions de l’île aux Basques. Cet oiseau semble vraiment apprécier la rive sud dans l’estuaire.
  • 1 Plongeon huard – Notre seul Plongeon huard volait vers le nord-est, dans le sens contraire des catmarins.
  • 2 Grèbes jougris
  • 1 Fou de Bassan
  • 314 Cormorans à aigrettes
  • 3 Grands Hérons
  • 1 Urubu à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin – Un Grand Corbeau a réussi à dérober un carouge ou un quiscale que le busard avait capturé dans un champ.
  • 1 Pluvier semipalmé – Il est arrivé dans la région relativement tôt, ma date d’arrivée printanière la plus hâtive est le 8 mai 2009 et 2011.
  • 2 Pluviers kildirs
  • 2 Grands Chevaliers

Grand Chevalier (Greater Yellowlegs – Tringa flavipes) et Pluvier kildir (Kildeer – Charadrius vociferus)
Rivière-Ouelle – 9 mai 2015 © Claude Auchu
  • 3 Petits Chevaliers
  • 20 Bécasseaux minuscules – Ma date d’arrivée la plus hâtive pour ce bécasseau est le 6 mai 1984.
  • 4 Petits Pingouins – Étrange le petit nombre de pingouins ce printemps! L’an dernier, nous avions  vu plus d’une centaine d’oiseaux en une matinée en avril.
  • 1 Mouette tridactyle
  • 3 Mouettes de Bonaparte
  • 800 Goélands à bec cerclé
  • 400 Goélands argentés – Beaucoup de goélands immatures sont arrivés depuis une semaine. Ils vont graduellement remplacer les adultes qui, eux, irons rejoindre les colonies. L’arrivée des jeunes correspond habituellement au fraie des capelans. D’ailleurs, samedi, des Bélugas circulaient souvent à moins de 50 mètres du quai.
  • 3 Goélands arctiques
  • 1 Goéland brun – Un immature en plumage de 2e année.
  • 15 Goélands marins
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Pic chevelu
  • 3 Pics flamboyants
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 2 Faucons émerillons
  • 3 Geais bleus
  • 35 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 11 Hirondelles bicolores
  • 5 Hirondelles rustiques
  • 1 Moqueur roux – Un oiseau était de retour près du site de nidification de l’été dernier.
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 2 Parulines à joues grises
  • 16 Parulines à croupion jaune
  • 1 Bruant hudsonien
  • 10 Bruants familiers
  • 2 Bruants des prés
  • 22 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 42 Bruants à gorge blanche
  • 19 Bruants à couronne blanche
  • 6 Juncos ardoisés
  • 190 Carouges à épaulettes
  • 1 Quiscale rouilleux
  • 92 Quiscales bronzés

La présence hâtive du Pluvier semipalmé et des Bécasseaux minuscules à Rivière-Ouelle samedi matin nous indiquait que la chaleur du sud du Québec avait peut-être permis à certaines espèces de remonter prématurément jusqu’à nous. La journée de dimanche s’annonçait sous les averses mais, si elles ne sont pas trop intenses, elles pourraient bien interrompre les migrations et nous laisser la possibilité d’en profiter!

Dimanche, après une nuit bien arrosée, la pluie avait cessé au petit matin. Un épais brouillard recouvrait cependant la région, mais ce n’était pas assez pour nous empêcher de sortir! Nous nous sommes rapidement dirigés vers un de nos sites forestiers favoris où une belle variété de nouveaux arrivants nous attendaient. Comme nous l’espérions, mais sans trop y croire, plusieurs espèces étaient nettement en avance sur leur horaire habituel. Depuis plus de 30 ans, je note religieusement mes observations quotidiennes et j’ai un fichier de près de 120 pages contenant les dates de mes premières et dernières observations annuelles. Avec toutes ces données, je réussis souvent à prévoir avec précision à quel moment je verrai une espèce en particulier. Bien sûr, le vrai plaisir est lorsque les espèces déjouent mes prévisions en arrivant trop tôt. Dimanche, ce fut le cas pour plusieurs espèces; vous trouverez les détails dans la liste qui suit.

À La Pocatière, dimanche le 10 mai, nous avons observé 68 espèces entre 7 h 00 et 11 h 40. En voici un large échantillon :
  • 400 Oies des neiges
  • 6 Grands Hérons
  • 22 Urubus à tête rouge – Par ce matin brumeux, tous ces oiseaux étaient posés dans un champ ou sur les piquets de clôture, tout juste au pied de la montagne qui leur sert de dortoir.
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 1 Buse à queue rousse
  • 5 Chevaliers solitaires – Mes notes n’indiquent que trois arrivées plus hâtives dans la région en près de 30 ans. Il s’agit également d’un bon nombre d’individus pour une telle date.

Chevalier solitaire (Solitary Sandpiper – Tringa solitaria)
La Pocatière – 10 mai 2015 © Claude Auchu
  • 6 Pics maculés
  • 10 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 2 Pics flamboyants
  • 3 Grands Pics – Le nid trouvé il y a trois semaines semble bel et bien occupé. Dimanche, nous avons eu la chance de voir le mâle aller remplacer la femelle au nid. Un troisième oiseau a été entendu dans un autre boisé.
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moucherolle tchébec – Pour ce petit insectivore, je n’ai que deux arrivées plus hâtives dans la région.
  • 1 Tyran huppé – Pour cet autre, il s’agit de ma deuxième date d’arrivée la plus hâtive, la première remontant au 7 mai 1990.
  • 6 Viréos à tête bleue
  • 66 Hirondelles bicolores
  • 1 Hirondelle à front blanc – Je n’ai que deux arrivées plus hâtives dans la région, mais j’avais vu cette espèce aussi tôt que le 15 avril en 2002 lorsque j’habitais aux Escoumins, sur la Haute-Côte-Nord. L’Hirondelle à front blanc niche dans plusieurs villages de ce secteur et elle est beaucoup plus facile à trouver qu’à La Pocatière.
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 1 Grimpereau brun
  • 3 Grives solitaires
  • 1 Grive des bois – Cette mention égale ma présence printanière la plus hâtive dans la région, établie en 1992 (et je me souviens très bien de cette mention en particulier!).
  • 45 Merles d’Amérique
  • 4 Parulines couronnées – Seulement deux arrivées plus hâtives.
  • 1 Paruline à joues grises
  • 5 Parulines masquées – Trois arrivées plus hâtives et toutes du 8 mai, en 1983, 1993 et 2004.
  • 1 Paruline tigrée – Deux arrivées plus hâtives.
  • 2 Parulines à collier – Deux arrivées plus hâtives pour cette espèce également.
  • 1 Paruline bleue – Trois arrivées plus hâtives en plus de 30 ans.
  • 24 Parulines à croupion jaune
  • 2 Parulines à gorge noire
  • 27 Bruants familiers
  • 6 Bruants des prés
  • 22 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant de Lincoln – Seulement deux arrivées plus hâtives selon mes notes.
  • 6 Bruants des marais
  • 55 Bruants à gorge blanche
  • 47 Bruants à couronne blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 1 Goglu des prés – Cette espèce est arrivée à six reprises avant le 10 mai, mais ma mention la plus hâtive n’est que le 7 mai.
  • 40 Carouges à épaulettes
  • 45 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 1 Oriole de Baltimore – La présence la plus hâtive dans la région, la précédente étant le 15 mai 1992.

Oriole de Baltimore (Baltimore Oriole – Icterus galbula)
La Pocatière – 10 mai 2015 © Claude Auchu
  • 40 Roselins pourprés
  • 60 Tarins des pins – Les jeunes tarins ont commencé à quitter leurs nids et des groupes vont bientôt se reformer.
  • 30 Chardonnerets jaunes
  • 4 Gros-becs errants

Il est tout de même dommage que les risques de pluie nous aient empêchés de faire cette randonnée à vélo. En circulant lentement en voiture sur les routes de campagne, nous avons pensé à tous les oiseaux supplémentaires que nous aurions pu repérer à l’oreille.
Malgré des averses irrégulières en début d’après-midi, nous n’avons pu résister à la tentation de retourner à Rivière-Ouelle. La pluie ne nous a laissé que peu de répit, mais les 90 minutes passées sur place nous ont tout de même permis de voir :
  • 2 Sarcelles à ailes bleues – Un peu à l’image de nos passereaux qui passent l’hiver sous les tropiques, ce canard qui hiverne aussi dans ces régions a beaucoup diminué depuis 20 ans. Que ce passe-t-il donc là-bas?
  • 1 Chevalier grivelé – Je n’ai que trois arrivées plus hâtives dans la région.
  • 1 Grand Chevalier – Cet original nageait au milieu d’un étang en cueillant sa nourriture à la surface, tel un phalarope.
  • 12 Goélands bruns – Onze oiseaux ont été trouvés parmi un groupe de 200 goélands dans le même champ où 9 autres Goélands bruns étaient présents il y a deux semaines! Cette fois, cet attroupement était composé d’un immature en plumage de 2e année, deux de 3e année et de huit individus qui nous ont semblé être en plumage adulte. Un autre adulte a aussi été observé près du quai. Il n’y a pas si longtemps, chaque observation de cette espèce nécessitait une description détaillée!

Voilà, c’est le portrait d’une fin de semaine bien ordinaire si on ne pense qu’à la météo, mais extraordinaire lorsque l’on pense aux oiseaux que cette météo nous a procurés!

mardi 5 mai 2015

Un hybride Junco ardoisé x Bruant à gorge blanche!

Le mois de mai a débuté en lion avec deux superbes journées pour la première fin de semaine! Et nous en avons pleinement profité avec près de 20 heures sur le terrain samedi et dimanche à explorer Rivière-Ouelle et La Pocatière! Encore une fois, les oiseaux nous ont offert des surprises, des quantités remarquables et des rencontres inattendues avec d’autres observateurs cherchant la même chose que nous.

À Rivière-Ouelle, samedi, les conditions d’observation étaient excellentes. Seule une petite brume tout autour de nous tôt en matinée a nuit quelque peu à notre efficacité. Mais les oiseaux étaient tellement nombreux et variés que nous nous en sommes à peine rendu compte. Vers 9 h 30, lorsque le soleil a réussi à dissiper la brume, nous avons assisté à un réveil rapide des oiseaux de proie qui, comme nous l’avions observé il y a deux semaines, se sont ensuite élancés au dessus du fleuve, en direction de Charlevoix! Ce n’est finalement qu’à 12 h 30 que nous avons amorcé la partie forestière de notre excursion où les passereaux, tout comme nous en cet après-midi chaud, ne bougeaient qu’au ralenti.

Samedi le 2 mai, nous avons parcouru Rivière-Ouelle en tout sens entre 5 h 00 et 15 h 00 pour y trouver 73 espèces, dont :
  • 2450 Oies des neiges
  • 12 Bernaches cravants
  • 1 Bernache de Hutchins
  • 2180 Bernaches du Canada – Un beau passage s’est déroulé durant toute la matinée. Contrairement à la semaine dernière, très peu d’oiseaux se nourrissaient dans les champs.

Bernaches du Canada (Canada Geese – Branta canadensis)
Rivière-Ouelle – 2 mai 2015 © Claude Auchu 
Bernaches du Canada (Canada Geese – Branta canadensis)
Rivière-Ouelle – 2 mai 2015 © Claude Auchu 
  • 2 Canards d’Amérique
  • 44 Canards noirs
  • 31 Canards colverts
  • 3 Canards souchets
  • 32 Canards pilets
  • 88 Sarcelles d’hiver
  • 5 Fuligules à tête rouge – Au moment où la brume était la plus gênante, un mâle est passé en flèche devant les cinq observateurs présents. Heureusement, chacun a eu le temps de l’identifier. Un peu plus tard, alors que nous étions seuls et que le temps clair était de retour, trois mâles et une femelle ont frôlé le bout du quai. Le Fuligule à tête rouge est observé à chaque année dans la région, mais en très petit nombre.
  • 6 Fuligules à collier
  • 35 Fuligules milouinans
  • 40 Petits Fuligules
  • 279 Eiders à duvet – Les eiders ont été peu nombreux depuis le début du printemps et il est tentant de blâmer encore une fois la prédominance des vents du nord-est. Une petite accalmie vendredi semble avoir permis à plusieurs oiseaux de se rendre jusqu’à nous. Les eiders comptés tôt samedi matin se dirigeaient tous vers le nord-est, ce qui confirme à mes yeux que ces oiseaux avaient atteint le fleuve en amont de Rivière-Ouelle, en survolant la terre ferme.
  • 32 Macreuses à front blanc
  • 3 Macreuses brunes
  • 12500 Macreuses à bec jaune – Samedi matin, les Macreuses à bec jaune ont volé la vedette aux Plongeons catmarins! L’immense radeau de macreuses qui s’assemble habituellement à l’ouest du quai est venu dériver jusque devant nous, peut-être aidé par la marée baissante et l’absence de vent. N’ayant pas beaucoup de Plongeons catmarins à compter à ce moment, l’occasion était belle pour Christiane d’évaluer le nombre de macreuses. Elle a donc pris le temps de les compter par groupes de cent oiseaux pour terminer avec un total impressionnant mais conservateur de 12500 individus!
  • 3 Hareldes kakawis
  • 7 Petits Garrots
  • 44 Garrots à œil d’or
  • 63 Grands Harles
  • 168 Harles huppés
  • 486 Plongeons catmarins – Il s’agit d’un nombre relativement peu élevé de catmarins pour le site et la date. Une telle quantité aurait cependant fait la joie des observateurs n’importe où au Québec.
  • 2 Grèbes jougris
  • 373 Cormorans à aigrettes
  • 16 Grands Hérons
  • 2 Bihoreaux gris – Les bihoreaux sont maintenant tellement rares dans la région que chaque observation est importante.
  • 15 Urubus à tête rouge
  • 1 Balbuzard pêcheur
  • 1 Busard Saint-Martin – Celui-là ne traversait pas le fleuve, mais migrait au large du quai comme les canards. Les busards ne semblent pas vraiment craindre de traverser les grands plans d’eau; nous avons déjà observé des individus au milieu du fleuve à partir du traversier de Trois-Pistoles.
  • 15 Éperviers bruns
  • 104 Petites Buses
  • 162 Buses à queue rousse – Avec les Petites Buses fraîchement arrivées, les Buses à queue rousse ont été les plus nombreuses à risquer une traversée samedi avant-midi. Vers midi, le nombre d’oiseaux de proie a diminué brusquement, probablement parce qu’ils volaient déjà trop haut.
  • 2 Buses pattues
  • 1 Grand Chevalier
  • 2 Petits Pingouins
  • 30 Mouettes de Bonaparte
  • 5 Goélands arctiques
  • 2 Goélands bruns – Un adulte à l’eau devant le quai et un immature en plumage de deuxième année au repos un peu plus loin.
  • 1 Grand-duc d’Amérique – Je ne sais pas pourquoi, mais nous avons toujours de la difficulté à trouver des grands-ducs dans la région! À chaque année, nous réussissons assez facilement à trouver des Chouettes rayées et des Petites Nyctales, mais ajouter le grand-duc à notre liste annuelle  constitue toujours un vrai défi. Samedi matin, comme nous le faisons à l’occasion, nous avons effectué une courte séance d’écoute en nous rendant au quai. Cet arrêt était d’abord consacré aux passereaux, mais un grand-duc vocalisant tout près nous a vraiment comblés!
  • 90 Alouettes hausse-col
  • 12 Hirondelles bicolores
  • 4 Hirondelles rustiques
  • 9 Roitelets à couronne rubis
  • 2 Grives solitaires
  • 2 Plectrophanes des neiges
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 17 Bruants à gorge blanche
  • 30 Juncos ardoisés

Après la journée chaude et sans vent de samedi, il était déjà décidé que dimanche allait être consacré prioritairement aux oiseaux forestiers à La Pocatière. Même si aucune arrivée vraiment hâtive n’a été notée, plusieurs espèces étaient présentes en bon nombre. 
La vedette de la journée aura sans contredit été un hybride entre un Junco ardoisé et un Bruant à gorge blanche, un croisement que je cherchais depuis près de 25 ans! Vous trouverez sur ce lien la photo publiée dans le magazine American Birds qui avait tant piqué ma curiosité à l’époque. Depuis ce moment, et particulièrement lorsque j’habitais la Haute-Côte-Nord, j’ai inspecté des milliers de juncos en espérant y trouver une trace de Bruant à gorge blanche! Vous pouvez imaginer ma satisfaction lorsque mon cerveau, après avoir éliminé toutes les espèces possibles (et plusieurs impossibles), m’a signifié que j’avais enfin réussi! Même une nouvelle espèce à vie n’aurait probablement pas réussi à provoquer un tel effet chez moi!
Les cas d’hybridation entre le Junco ardoisé et le Bruant à gorge blanche semblent être rares mais réguliers. David Sibley a même inclu une illustration dans son guide d’identification. Il est aussi possible de trouver plusieurs photos sur le web, ce qui permet de se faire facilement une idée de l’allure d’un tel hybride. Ces oiseaux sont tout de même assez variables, certains ressemblant plus à l’un ou l’autre de leurs parents. Les caractéristiques les plus régulièrement rencontrées semblent être :
  • les parties inférieures très près de celles du junco
  • la tête du junco mais avec des rayures sur la calotte
  • la gorge plus ou moins blanche, mais souvent bien démarquée
  • le dos et les ailes comme ceux du bruant
  • la queue bordée de blanc comme chez le junco

Bien que l’identité de notre oiseau ne laisse aucun doute, il est surprenant de constater que certains des critères les plus régulièrement mentionnés sur internet ne sont pas présents. Par exemple, l’absence de gorge blanche bien définie (elle était à peine perceptible sous certains angles) nous a même laissé croire que le Bruant à couronne blanche était peut-être impliqué. Mais, après recherches, il semble n’exister aucune mention de cas d’hybridation entre ce bruant (pourtant très près du Bruant à gorge blanche) et le Junco ardoisé! Vous trouverez les caractéristiques de notre hybride dans les vignettes des photos.
Sur le territoire du Club des ornithologues de Québec, dont je suis membre depuis 35 ans, cet hybride ne semble avoir été rapporté qu’à deux reprises (Lévis et cap Tourmente les 6 et 7 mai 2000). J’ai donc été agréablement surpris de trouver deux captures de supposés hybrides sur le site de l’Observatoire d’oiseaux de McGill en septembre et octobre 2010! Espérons que les observateurs n’hésitent pas à rapporter ce genre de trouvailles sur leurs listes!
En 1991-92, un hybride mâle a été capturé au Maryland et gardé en captivité durant quelques mois où il a été étudié en détail. Il est intéressant de noter que l’oiseau émettait un mélange des chants et des cris des deux espèces et semblait surtout attiré par les femelles de Bruant à gorge blanche. L’analyse de son ADN indique d’ailleurs que sa mère était un Bruant à gorge blanche.

Dimanche le 3 mai, une longue randonnée à vélo à travers La Pocatière suivie d’une séance d’observation de rapaces en migration nous a permis de trouver un bel assortiment d’oiseaux typiques du début de mai. Entre 5 h 00 et 14 h 30, nous avons réussi à découvrir 66 espèces, en voici une partie :
  • 3 Canards branchus
  • 3 Canards chipeaux
  • 3 Canards souchets
  • 3 Gélinottes huppées
  • 12 Urubus à tête rouge
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 13 Éperviers bruns
  • 7 Petites Buses
  • 40 Buses à queue rousse – Comme il arrive parfois, les rapaces migraient autant vers le nord-est que vers le sud-ouest.
  • 4 Buses pattues
  • 3 Bécassines de Wilson
  • 3 Martins-pêcheurs d’Amérique
  • 6 Pics maculés
  • 15 Pics mineurs – On aurait dit que tous les Pics mineurs de La Pocatière s’étaient donnés le mot pour crier et tambouriner la même journée!
  • 2 Pics chevelus
  • 11 Pics flamboyants
  • 2 Grands Pics
  • 2 Crécerelles d’Amérique
  • 5 Faucons émerillons
  • 5 Moucherolles phébis
  • 150 Alouettes hausse-col – Les alouettes nichant dans la toundra traversent présentement la région en groupes souvent importants.
  • 5 Hirondelles bicolores
  • 21 Mésanges à tête noire
  • 8 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Grimpereaux bruns
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 22 Roitelets à couronne rubis
  • 2 Grives solitaires
  • 51 Merles d’Amérique
  • 1 Jaseur boréal – Un oiseau tardif a été entendu clairement à deux reprises alors qu’il nous survolait. Nous n’avions pas observé l’espèce depuis le 31 mars mais, certaines années, elle est observée régulièrement jusqu’au début de mai.
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 5 Bruants hudsoniens
  • 31 Bruants familiers
  • 27 Bruants des prés
  • 53 Bruants chanteurs
  • 3 Bruants des marais
  • 51 Bruants à gorge blanche
  • 1 hybride Junco ardoisé x Bruant à gorge blanche – Cet oiseau a été trouvé dans un groupe mixte de juncos et de bruants dans la cour d’une cabane à sucre.

Hybride Junco ardoisé x Bruant à gorge blanche 
(Dark-eyed Junco Junco hyemalis x White-throated Sparrow Zonotrichia albicollis)
La Pocatière – 3 mai 2015 © Claude Auchu
Au premier coup d’œil, c’est la face unie et les rayures sur la calotte qui ont attiré mon attention. Notre oiseau avait la taille et les proportions des Juncos ardoisés.
Hybride Junco ardoisé x Bruant à gorge blanche 
(Dark-eyed Junco Junco hyemalis x White-throated Sparrow Zonotrichia albicollis)
La Pocatière – 3 mai 2015 © Claude Auchu
Contre toute attente, notre oiseau n’avait pas les plumes externes de la queue blanches comme la majorité de ces hybrides (tous?) trouvés sur internet. Sur cette photo en vol prise par inadvertance, ces rectrices blanches auraient été visibles.
Hybride Junco ardoisé x Bruant à gorge blanche 
(Dark-eyed Junco Junco hyemalis x White-throated Sparrow Zonotrichia albicollis)
La Pocatière – 3 mai 2015 © Claude Auchu
Les parties inférieures étaient celles d’un Junco ardoisé, avec le contraste net entre la poitrine et les flancs gris et le ventre blanc. Son iris était brun-rougeâtre comme chez le Bruant à gorge blanche, celui d’un Junco ardoisé typique paraît pratiquement noir.
Hybride Junco ardoisé x Bruant à gorge blanche 
(Dark-eyed Junco Junco hyemalis x White-throated Sparrow Zonotrichia albicollis)
La Pocatière – 3 mai 2015 © Claude Auchu
Les rayures de la calotte étaient surtout visibles de devant ou de dessus. Contrairement aux Bruants à gorge blanche, ces hybrides n’ont pas de ligne derrière l’œil.
Hybride Junco ardoisé x Bruant à gorge blanche 
(Dark-eyed Junco Junco hyemalis x White-throated Sparrow Zonotrichia albicollis)
La Pocatière – 3 mai 2015 © Claude Auchu
Le dos et les ailes étaient semblables à ceux du Bruant à gorge blanche, mais de couleur beaucoup plus terne. Les barres alaires étaient aussi nettement plus minces. Notre oiseau n’avait pas la gorge blanche bien définie comme c’est habituellement le cas pour les hybrides Junco ardoisé x Bruant à gorge blanche.
  • 63 Juncos ardoisés
  • 1 Sturnelle des prés – Cette sturnelle l’a échappé belle! Un Faucon émerillon a essayé de la capturer en vol, mais elle a eu le réflexe de se jeter au sol dans un champ. Le faucon n’a pas osé la suivre… mais gageons qu’un épervier l’aurait fait!
  • 1 Quiscale rouilleux
  • 14 Roselins pourprés
  • 27 Tarins des pins
  • 3 Chardonnerets jaunes
  • 2 Gros-becs errants

Ce fut une fin de semaine comme nous n’en connaissons pas assez, épuisante physiquement mais enrichissante mentalement!

La chaleur des prochains jours devrait assécher les flaques d’eau dans les champs et les sous-bois et pousser les canards vers leurs sites de nidification. Les premiers migrateurs néo-tropicaux devraient aussi en profiter pour faire leur apparition dans la région. Les quatre prochaines semaines devraient être particulièrement intéressantes. D'ailleurs, le 9 février 1951, Willie LaBrie écrivait à l’abbé René Tanguay : « L’heureux mortel qui aurait le temps et la volonté de consacrer du 15 mai au 15 juin à collectionner et à observer nos oiseaux migrateurs, à tous les ans, ferait certainement des découvertes encore insoupçonnées dans notre région! ». Je m’efforce de lui donner raison depuis des années!!!