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mardi 1 novembre 2016

Troglodyte de Caroline et Durbecs des sapins

Les oiseaux occupent toujours une bonne part de mes pensées. La nuit, il m’arrive souvent de me réveiller en ayant en tête une question ou une réflexion concernant les oiseaux. Tout ceci pourrait être agaçant pour n’importe qui mais, pour moi, les oiseaux font partie de ma vie depuis tellement longtemps qu’il m’est très agréable d’être continuellement « connecté » à eux. Toujours avoir les oiseaux en tête peut bien sûr procurer des récompenses. Ainsi, mercredi le 26 octobre, durant ma pause du dîner, j’ai rapidement allumé sur quelques notes entendues au loin : il s’agissait d’un Troglodyte de Caroline chanteur, seulement la sixième mention pour Kamouraska-L’Islet!!! J’ai patrouillé de mon mieux le secteur d’où provenait le chant, mais sans réussir à mettre l’œil sur l’oiseau qui semblait accompagner un petit groupe de Mésanges à tête noire.

Comme je le notais dans un billet précédent, l’arrivée dans la région d’un Jaseur boréal dès le 2 octobre indiquait que la production de fruits dans les forêts du nord a été très pauvre. Samedi, un groupe de 200 jaseurs était déjà occupé à vider les quelques arbres ornementaux qui portent des fruits. Ils ne sont pas les seuls à chercher avidement de la nourriture. La semaine dernière, de très nombreux Durbecs des sapins ont envahi La Pocatière, au point de devenir rapidement l’espèce la plus en évidence. Profitons de la présence de ces deux espèces pendant qu’elles sont là…

Voici une sélection de certaines des 34 espèces trouvées à La Pocatière samedi le 29 octobre entre 7 h 15 et 10 h 50, tout juste avant que ne débute la pluie :
  • 35 Oies des neiges
  • 30 Canards noirs
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 7 Bécasseaux à croupion blanc
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 13 Geais bleus
  • 10 Corneilles d’Amérique – Pratiquement toutes les corneilles ont quitté la région depuis une semaine!
  • 1 Grand Corbeau
  • 20 Alouettes hausse-col
  • 14 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 60 Merles d’Amérique – Faute de fruits de sorbiers, les merles ont déjà commencé à s’attaquer aux pommes!
  • 25 Étourneaux sansonnets
  • 200 Jaseurs boréaux – Ce groupe de jaseurs occupaient les mêmes arbres fruitiers où j’avais photographié l’espèce le 28 octobre 2012, il y a donc pratiquement quatre ans jour pour jour.

Jaseur boréal (Bohemian Waxwing – Bombycilla garrulus)
La Pocatière – 29 octobre 2016 © Claude Auchu
Jaseur boréal (Bohemian Waxwing – Bombycilla garrulus)
La Pocatière – 29 octobre 2016 © Claude Auchu
  • 20 Plectrophanes des neiges
  • 3 Bruants hudsoniens
  • 1 Bruant fauve
  • 3 Bruants chanteurs
  • 5 Bruants à gorge blanche
  • 8 Juncos ardoisés
  • 13 Carouges à épaulettes
  • 77 Durbecs des sapins – Ils sont vraiment omniprésents!

Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
La Pocatière – 29 octobre 2016 © Claude Auchu
  • 1 Roselin pourpré
  • 1 Sizerin flammé
  • 25 Tarins des pins
  • 6 Chardonnerets jaunes
  • 13 Gros-becs errants
  • 4 Moineaux domestiques

La journée de dimanche a été consacrée à explorer Rivière-Ouelle. Bien que le temps était encore très sombre au début de la matinée, la journée a été très belle dans son ensemble (nous avons même entrevu le soleil!) avec des conditions d’observation plus qu’acceptables. Au départ, nous nous attendions à un brusque changement d’air après le passage d’une forte ligne de précipitation durant l’après-midi et la soirée de samedi. Mais le temps est demeuré relativement doux, ce qui explique peut-être le peu de mouvement chez les oiseaux marins. Tôt en matinée, les oiseaux volaient dans tous les sens au lieu de se concentrer sur une seule direction comme lors des vrais déplacements migratoires.
Cette fois, notre plan pour la journée était le suivant : débuter au quai comme c’est notre habitude, faire ensuite notre tournée des boisés, mais revenir ensuite au quai en milieu de journée, au moment où la marée montante allait vraiment commencer à faire sentir son effet. Les Eiders à duvet, en particulier, sont très influencés par la marée et la provenance du vent. Et, justement, la marée montante et le petit vent du nord nous a permis de voir quelques centaines d’eiders remonter le fleuve en après-midi.

Dimanche le 30 octobre, notre tournée à Rivière-Ouelle entre 7 h 15 et 14 h 50 nous a procuré les 51 espèces suivantes :
  • 260 Oies des neiges
  • 1 Bernache cravant – Un oiseau à l’eau près du quai nous a surpris. La cravant est une migratrice commune au printemps le long de l’estuaire à partir de La Pocatière, mais elle n’est rencontrée que très rarement durant l’automne, alors qu’elle migre plutôt par l’est des Grands Lacs. Au cours des dix derniers automnes, nous n’avons observé l’espèce qu’à cinq reprises dans la région.
  • 1 Bernache du Canada
  • 66 Canards noirs
  • 4 Canards colverts
  • 23 Canards souchets
  • 3 Fuligules milouinans
  • 900 Eiders à duvet – En plus de quelques bandes volant dans toutes les directions le matin, des groupes de 360, 170 et 200 eiders migraient vers l’ouest en début d’après-midi, profitant de la marée montante.
  • 16 Macreuses à front blanc
  • 78 Macreuses brunes
  • 133 Macreuses à bec jaune
  • 234 Hareldes kakawis
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 22 Grands Harles – Les premiers Grands Harles en bordure du fleuve indiquent toujours l’arrivée de la moitié « froide » de l’automne!
  • 20 Harles huppés
  • 73 Plongeons catmarins – Les catmarins ne nous ont pas paru particulièrement nombreux à Rivière-Ouelle dimanche, mais nous en avons tout de même compté 73!!!
  • 3 Plongeons huards
  • 2 Grèbes jougris
  • 1 Océanite cul-blanc – Un autre océanite! Celui-là remontait le fleuve d’un air déterminé en battant des ailes de manière presque continuelle. Il s’agit de notre quatrième mention à partir du quai en 2016, dont une de deux oiseaux le 7 août dernier.
  • 14 Fous de Bassan – Tous des juvéniles! La dernière saison de nidification à l’île Bonaventure aurait-elle enfin été réussie?
  • 1 Cormoran à aigrettes
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 2e année dévorait en vol un minuscule poisson qu’il tenait dans ses serres.
  • 3 Buses pattues – Elles sont particulièrement rares cet automne mais, en fait, l’espèce est en nette diminution depuis une dizaine d’années.
  • 5 Bécasseaux violets
  • 1 Bécasseau à croupion blanc
  • 2 Bécasseaux semipalmés – Ces deux oiseaux, plutôt tardifs, accompagnaient le Bécasseau à croupion blanc.
  • 4 Petits Pingouins
  • 2 Guillemots à miroir
  • 1 Mouette tridactyle
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 10 Goélands marins
  • 20 Pigeons bisets
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 7 Geais bleus
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 115 Alouettes hausse-col
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 1 Roitelet à couronne rubis – Un retardataire.
  • 33 Étourneaux sansonnets
  • 1 Jaseur boréal
  • 320 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant chanteur
  • 1 Bruant à gorge blanche
  • 3 Juncos ardoisés
  • 25 Durbecs des sapins – Plusieurs durbecs se nourrissaient des fruits des Rosiers rugueux, une nourriture qui semblent n’être consommée qu’en dernier recours.

Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Rivière-Ouelle – 30 octobre 2016 © Claude Auchu
Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Rivière-Ouelle – 30 octobre 2016 © Claude Auchu
  • 5 Sizerins flammés

Les points communs entre cette fin de semaine et celle des 27 et 28 octobre 2012 sont presque troublants. Un important groupe de Jaseurs boréaux s’affairant à dévorer les fruits de certains arbres ornementaux bien précis et des Durbecs des sapins contraints de consommer des fruits de rosiers ont été vus aux mêmes dates à quatre ans d’intervalle. En consultant mes archives ornithologiques, je crois déjà savoir de quoi aura l’air l’hiver prochain! 

mardi 26 avril 2016

Le printemps des roselins

Après avoir savouré la présence de nos oiseaux sous une température idéale il y a une semaine, ce fut cette fois le retour à des conditions légèrement plus difficiles pour nous (et probablement aussi pour les migrateurs nouvellement arrivés). Rien de dramatique, mais le vent du nord et le mercure sous le point de congélation dimanche matin nous ont brusquement ramené à la réalité!

Les oiseaux ont tout de même profité de belles conditions pour migrer depuis une semaine. Bien entendu, nous étions sur le terrain tôt samedi matin pour aller à leur rencontre. Cette fois, c’est par une excursion à La Pocatière que nous avons débuté notre fin de semaine. C’est avec grand plaisir que nous avons croisé trois des quatre espèces dont j’avais prévu l’arrivée dans la région la semaine dernière (le Roitelet à couronne rubis, le Troglodyte des forêts et la Grive solitaire); la quatrième, l’Hirondelle bicolore, avait été observée vendredi. Ouf! Mon honneur est sauf!

Samedi le 23 avril, nous avons parcouru La Pocatière de 6 h 40 à 13 h 00 pour y recueillir un total respectable de 59 espèces, dont :
  • 440 Oies des neiges
  • 40 Bernaches du Canada
  • 14 Canards chipeaux
  • 18 Fuligules à collier
  • 2 Gélinottes huppées
  • 16 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 2e année a survolé la ville en début d’après-midi.
  • 5 Busards Saint-Martin
  • 2 Éperviers bruns
  • 1 Buse à épaulettes – Nous n’avions pas vu de Buse à épaulettes à La Pocatière depuis déjà six longues années!!! Étant tout près de la limite nord-est de son aire de nidification, l’espèce a toujours été rare dans notre région. L’abbé René Tanguay semble d’ailleurs n’avoir capturé qu’un seul spécimen, à La Pocatière en juillet 1946. Durant les années 1980-90, cette buse a tout de même été régulière à un site en particulier où j’avais même réussi à trouver deux nids (en 1985 et 1992). Comme pas hasard, c’est exactement à ce site que nous avons réussi à retrouver l’espèce samedi!
  • 4 Buses à queue rousse
  • 1 Buse pattue
  • 8 Pics maculés
  • 10 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 3 Pics flamboyants
  • 2 Grands Pics
  • 6 Crécerelles d’Amérique
  • 1 Faucon pèlerin – Ce faucon a été repéré par un petit groupe de Roselins pourprés qui nous l’ont signalé en jetant de fréquents coups d’œil au-dessus de leur tête.
  • 5 Moucherolles phébis
  • 48 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux
  • 18 Mésanges à tête noire
  • 6 Sittelles à poitrine rousse
  • 5 Grimpereaux bruns
  • 3 Troglodytes des forêts
  • 4 Roitelets à couronne dorée
  • 2 Roitelets à couronne rubis
  • 4 Grives solitaires – Malgré le froid du petit matin, les grives nouvellement arrivées étaient bien en voix.
  • 36 Merles d’Amérique
  • 3 Jaseurs boréaux

Scène rarement photographiée : un Jaseur boréal perché dans un érable qui est presque en fleur! 
Nous sommes plus habitués de les voir dans un sorbier enneigé!
Jaseurs boréal (Bohemian Waxwing – Bombycilla garrulus)
La Pocatière – 23 avril 2016 © Claude Auchu
  • 3 Bruants hudsoniens

Bruant hudsonien (American Tree Sparrow – Spizelloides arborea)
La Pocatière – 23 avril 2016 © Claude Auchu
  • 28 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 3 Bruants à gorge blanche
  • 20 Juncos ardoisés
  • 30 Carouges à épaulettes
  • 1 Quiscale rouilleux
  • 75 Quiscales bronzés
  • 2 Vachers à tête brune
  • 55 Roselins pourprés – Depuis un mois, dans notre secteur comme un peu partout dans le sud du Québec, les Roselins pourprés sont particulièrement abondants autour des habitations. L’espèce avait été absente de la région l’hiver dernier, mais il est maintenant pratiquement impossible de sortir de la maison sans entendre leur gazouillis caractéristique. Les mangeoires débordent maintenant de ces oiseaux couleur de jus de framboise!

Roselin pourpré (Purple Finch – Haemorphous purpureus)
La Pocatière – 23 avril 2016 © Claude Auchu
Roselin pourpré (Purple Finch – Haemorphous purpureus)
La Pocatière – 23 avril 2016 © Claude Auchu
  • 6 Sizerins flammés
  • 17 Tarins des pins
  • 7 Chardonnerets jaunes
  • 20 Gros-becs errants

C’est dimanche matin qu’a eu lieu notre sortie hebdomadaire à Rivière-Ouelle. C’était froid, venteux et la visibilité au large était plutôt limitée… De plus, les déplacements des oiseaux aquatiques au large du fameux quai n’ont pas été à la hauteur de la réputation du site. Mais, habillés comme en hiver, nous sommes demeurés abrités du vent du nord (et aussi, malheureusement, des rayons du soleil) durant trois heures à surveiller le large. Nous sommes sortis de notre cachette complètement frigorifiés pour nous rendre compte que le vent était finalement tombé! Une fois au bout du quai, le soleil nous a réchauffé en seulement quelques minutes!
Puisque tout était relativement calme au large, nous nous sommes concentrés sur un autre spectacle tout aussi intéressant, celui des oiseaux de proie qui traversent le Saint-Laurent! J’en ai parlé la semaine dernière (et l’an dernier, et il y a trois ans…), mais le phénomène nous semble encore tellement étrange qu’il vaut la peine de s’y attarder. Il est bien connu que les oiseaux de proie utilisent les ascendances thermiques pour se déplacer en planant afin d’économiser leur énergie. Ces ascendances sont produites lorsque le soleil réchauffe tellement l’air au niveau du sol qu’il fini par s’élever comme un bulle invisible. Les oiseaux « pénètrent » ces bulles et en profitent pour prendre de l’altitude sans avoir à donner un seul battement d’ailes. Cependant, les ascendances thermiques se développent peu au-dessus de l’eau et les oiseaux de proie préfèrent donc contourner les larges cours d’eau plutôt que de les traverser en battant des ailes. Christiane et moi avons compté les rapaces en migration automnale à Tadoussac durant neuf automnes. Nous sommes donc habitués à voir ces oiseaux longer le fleuve! Ce fut donc pour nous une belle surprise de constater que des buses et des éperviers (et quoi d’autres!) s’élancent au-dessus des 14 kilomètres du fleuve Saint-Laurent à partir de Rivière-Ouelle, donc tout près de chez nous!!! Pour l’instant, il est difficile de dire combien d’oiseaux utilisent ce raccourci, mais il est facile de penser à plusieurs milliers à chaque printemps. Le principal problème pour l’instant est que les rapaces ne semblent être visibles que durant les deux ou trois heures suivant leur décollage, prenant ensuite rapidement de l’altitude au point de devenir invisibles. En attendant de trouver le chemin qu’utilisent ces oiseaux pour se rendre dans le secteur du quai et les conditions favorisant leur traversée, c’est tout de même un beau spectacle de voir les premiers oiseaux matinaux quitter la rive sud vers Charlevoix!

Entre canards et oiseaux de proie, Rivière-Ouelle avait 51 espèces à nous offrir dimanche le 24 avril entre 5 h 30 et 13 h 30, parmi lesquelles :
  • 2050 Oies des neiges – Encore beaucoup de mouvements chez les oies, mais les oiseaux n’ont pas encore commencé à se poser dans les champs.
  • 5 Bernaches cravants
  • 185 Bernaches du Canada
  • 98 Canards noirs
  • 19 Canards colverts
  • 44 Sarcelles d’hiver
  • 61 Eiders à duvet
  • 62 Macreuses à front blanc
  • 2 Macreuses brunes
  • 3200 Macreuses à bec jaune – Lorsque nous étions cachés du vent à regarder un fleuve rempli de vagues, le nombre de Macreuses à bec jaune visibles s’annonçait faible (« pas plus de 500 » disait alors Christiane). Installée sur le quai une fois le vent tombé, ma compagne a pu compter plus facilement les oiseaux qui dérivaient maintenant devant nous : un beau total de 3200 individus!

Macreuses à bec jaune (Black Scoters – Melanitta americana)
Rivière-Ouelle – 24 avril 2016 © Claude Auchu
  • 6 Hareldes kakawis
  • 38 Grands Harles
  • 51 Harles huppés
  • 39 Plongeons catmarins – Oui, ça arrive parfois que les catmarins soient rares à Rivière-Ouelle!
  • 1 Plongeon huard
  • 125 Cormorans à aigrettes
  • 10 Urubus à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 2 Éperviers bruns
  • 133 Buses à queue rousse – Toutes ces buses ont quitté la rive sud par petits groupes atteignant une douzaine d’individus pour une traversée d’au moins 14 kilomètres.
  • 1 Guillemot marmette – Ce n’est que la deuxième fois que nous observons cette espèce à Rivière-Ouelle au mois d’avril.
  • 6 Petits Pingouins
  • 400 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 5 Goélands bruns – Un adulte et deux immatures en plumage de troisième année sont passés tour à tour devant le quai. Plus tard, deux adultes sont trouvés se reposant ensemble le long du rivage.
  • 12 Goélands marins
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 2 Crécerelles d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moucherolle phébi
  • 45 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 19 Mésanges à tête noire – À Rivière-Ouelle, il arrive régulièrement que des groupes de Mésanges à tête noire se déplaçant vers le sud-ouest le long du fleuve se retrouvent coincés au bout des différentes pointes rocheuses. Dimanche matin, un groupe de 16 oiseaux a essayé à plusieurs reprises de s’envoler de la pointe aux Orignaux (où se trouve le quai) avant de se laisser retomber vers le sol comme des feuilles mortes.
  • 4 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 13 Merles d’Amérique
  • 9 Plectrophanes des neiges
  • 17 Bruants chanteurs
  • 70 Quiscales bronzés

Même si les derniers jours d’avril sont traditionnellement les plus productifs en canards dans la région au printemps, cette fin de semaine nous a encore prouvé que ce sont toujours les oiseaux qui ont le dernier mot. On peut s’amuser à essayer de prévoir quelles espèces seront présentes, à quel endroit et en quelle quantité (c’est une part importante du jeu!), mais nous adorons tout de même être déjoués! 

mardi 15 décembre 2015

Huit espèces de canards à Rivière-Ouelle!

Comme partout ailleurs dans le Québec habité, les conditions météorologiques qui ont prévalues ces derniers jours dans la région de La Pocatière ressemblent beaucoup plus à celles de la mi-octobre qu’à celles de la mi-décembre. Aucune trace de neige au sol, le mercure grimpant jusqu’à 9°C samedi, des vents faibles et, en prime, du soleil mur à mur ne sont bien sûr pas la norme durant la deuxième fin de semaine de décembre! Plusieurs oiseaux en ont profité pour prolonger leur séjour chez nous et nous avions bien hâte d’avoir enfin du temps pour partir à leur rencontre.

Les vents s’annonçant plus propices aux oiseaux aquatiques dimanche, nous avions donc réservé cette journée pour explorer Rivière-Ouelle. La matinée de samedi a été consacrée aux oiseaux terrestres et c’est Saint-Pacôme que nous avions choisi comme terrain de jeu! Posté à flanc de montagne et traversé par la rivière Ouelle, ce village est très bien situé pour accueillir les oiseaux errants le long de la première crête des Appalaches. Les postes d’alimentation sont aussi bien présents et bien dispersés dans le village.
Sans dire que nous avions des attentes très élevées, nous étions tout de même bien conscients de la possibilité de tomber sur n’importe quel oiseau et, avouons-le, nous y étions prêts! D’un autre côté, les ressources alimentaires étaient tellement disponibles, faute de neige, que les quelques oiseaux encore sur place à la mi-décembre ne ressentaient pas nécessairement le besoin de « coller » à une mangeoire. L’excursion s’est donc déroulée très rapidement et s’est terminée avec un petit total de 15 espèces.

Voici la courte liste des oiseaux rencontrés à Saint-Pacôme samedi le 12 décembre entre 7 h 35 et 9 h 55 :
  • 2 Pigeons bisets
  • 6 Tourterelles tristes – L’absence de neige au sol fait sûrement l’affaire des tourterelles qui ont encore la possibilité de se nourrir dans les champs!
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Grand Pic – Un mâle s’acharnait sur un arbre derrière la caisse populaire, en plein cœur du village.
  • 11 Geais bleus
  • 4 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 23 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 23 Étourneaux sansonnets
  • 450 Jaseurs boréaux – Les jaseurs étaient très actifs et tourbillonnaient sans cesse au-dessus du village avant de redescendre vers les arbres fruitiers.

Jaseurs boréaux (Bohemian Waxwings – Bombycilla garrulus)
Saint-Pacôme – 12 décembre 2015 © Claude Auchu 
  • 6 Tarins des pins – Aucun sizerin n’a été observé, mais quelques tarins traînaient encore. Les tarins, omniprésents dans la région l’an dernier, devraient être beaucoup plus rares cet hiver. Des hordes de sizerins ont déjà commencé à prendre leur place.
  • 3 Chardonnerets jaunes
  • 5 Gros-becs errants

Nous étions confiants que la sortie de dimanche à Rivière-Ouelle allait être plus profitable. Les conditions pour scruter le large à partir du quai s’annonçaient déjà excellentes, il ne nous restait plus qu’à trouver les oiseaux… Sur place, nous avons encore pu bénéficier d’une visibilité presque parfaite en plus de profiter d’un léger vent du nord. Puisque la marée ne commençait à monter qu’en fin d’avant-midi, nous avons fait deux séjours au quai, un au petit matin et l’autre à partir de midi avec, entre les deux, une petite tournée aux passereaux qui aura été encore une fois bien tranquille.
Je fréquente le quai jusqu’au début de l’hiver depuis près de 35 ans et je n’ai jamais eu à faire face à des conditions aussi particulières que celles de dimanche. Avec aucune glace nulle part, même le long du rivage, et pas encore de neige sur la majorité des sommets de Charlevoix qui blanchissent habituellement dès la fin d’octobre, je me demandais bien quels oiseaux allaient être encore sur place pour profiter de cet automne qui n’en finit plus. J’avais en tête un redoux à la mi-décembre 1992 qui m’avait fourni bien des surprises. Deux visites à Rivière-Ouelle durant les jours précédents notre Recensement des oiseaux de Noël m’avaient permis de voir, entre autres, un Canard noir, un Harelde kakawi, deux Garrots à œil d’or, un Harle huppé, trois Guillemots à miroir et même mon premier Guillemot marmette dans la région! À l’époque, toutes ces espèces étaient exceptionnelles à Rivière-Ouelle aussi tard en décembre. Alors, 23 ans plus tard, est-ce que les espèces aquatiques ont changé de statut??? J’avais une belle occasion de le vérifier!

Dimanche le 13 décembre, nous avons patrouillé Rivière-Ouelle de 6 h 55 à 14 h 05 pour y découvrir 31 espèces, dont seulement huit de passereaux :
  • 18 Oies des neiges – Avant mon retour dans la région il y a une douzaine d’années, je n’avais jamais vu d’oies en décembre. Maintenant, elles attendent souvent la deuxième semaine du mois avant de quitter. Deux oiseaux semblent même avoir réussi à hiverner en 2010-11!
  • 47 Bernaches du Canada – C’est pratiquement la même chose pour la bernache qui, selon mes données, retardent maintenant leur départ d’une à deux semaines comparativement au milieu des années 1990. Un oiseau a hiverné avec succès l’an dernier.

Voir des bernaches dans la région en décembre est une chose, 
mais les voir sur un rivage libre de toute glace en est une autre!
Bernaches du Canada (Canada Geese – Branta canadensis)
Rivière-Ouelle – 13 décembre 2015 © Christiane Girard
  • 1 Canard noir
  • 2 Fuligules milouinans – Le milouinan ne semble pas avoir changé son patron de migration. Nous avons cependant vu un possible hivernant au quai le 14 janvier 2007, une scène qui aurait été impossible il y a 25 ans lorsque le fleuve se couvrait de glace de la mi-décembre à la fin de mars!
  • 810 Eiders à duvet – La possibilité de voir des eiders remonter le fleuve était la principale raison de notre retour au quai à l’heure du dîner. Nous n’avions noté que 66 individus en matinée, mais la marée montante nous a permis d’en voir 750 de plus entre 11 h 45 et 13 h 45!!!

Christiane suivant attentivement le passage 
d’un groupe d’Eiders à duvet (Common Eiders – Somateria mollissima)
Rivière-Ouelle – 13 décembre 2015 © Claude Auchu
  • 31 Macreuses brunes – La Macreuse brune est moins frileuse que ces deux consoeurs et nous avons même déjà vu l’espèce en février aux Escoumins. Notre total de 31 individus est tout de même nettement plus élevé que la normale. Il est à noter qu’il existe une mention de Macreuse brune à Rivière-Ouelle le 21 janvier 1990!?!
  • 10 Macreuses à bec jaune – Il est maintenant la règle de voir cette autre espèce jusqu’en décembre.
  • 8 Hareldes kakawis –Pour bien des oiseaux, le secteur du quai de Rivière-Ouelle est une simple zone de passage et non une aire d’alimentation (ce qui en fait un endroit parfait pour savoir quelles espèces migrent encore). C’est le cas pour l’harelde et il est très rare de voir des kakawis posés à l’eau au quai de Rivière-Ouelle. Les huit oiseaux vus dimanche étaient bien sûr en déplacement.
  • 12 Grands Harles – Le Grand Harle réussit maintenant à hiverner à Rivière-Ouelle presque chaque année.
  • 4 Harles huppés – Bien qu’il soit un hivernant commun en eau libre dans l’estuaire maritime, le Harle huppé ne s’est encore jamais risqué à hiverner à Rivière-Ouelle.
  • 5 Plongeons catmarins – Ces cinq oiseaux vus séparément m’ont permis d’inscrire une nouvelle date personnelle de présence tardive dans ma région.
  • 3 Plongeons huards
  • 58 Guillemots à miroir – Une quantité exceptionnelle pour cette espèce à la mi-décembre de ce côté-ci  du fleuve… mais elle hiverne sur les côtes de Charlevoix, à 15 kilomètres d’ici.
  • 4 Mouettes tridactyles – Quatre adultes ont pu être repérés grâce à l’excellente visibilité. Il s’agit pour moi d’une autre nouvelle date de présence tardive dans mon secteur! Je dois remonter à ce fameux mois de décembre 1992 pour trouver l’espèce sur ma liste hivernale dans la région. À titre de comparaison, aux Escoumins où l’espèce est abondante, nous en avions vu régulièrement jusqu’au 20 janvier en l’an 2000!!!
  • 11 Goélands à bec cerclé
  • 8 Goélands argentés
  • 21 Goélands arctiques

Un individu de la sous-espèce kumlieni n’ayant que très peu de gris foncé aux rémiges primaires
Goéland arctique (Iceland Gull – Larus glaucoides)
Rivière-Ouelle – 13 décembre 2015 © Claude Auchu
  • 2 Goélands bourgmestres
  • 11 Goélands marins
  • 63 Pigeons bisets
  • 5 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges
  • 1 Pic mineur
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 4 Étourneaux sansonnets
  • 2 Jaseurs boréaux
  • 68 Plectrophanes des neiges – La presque totalité de ces oiseaux se déplaçaient au large du quai comme des migrateurs, mais cette fois en direction nord-est.
  • 2 Chardonnerets jaunes

Plusieurs des oiseaux tardifs vus dimanche étaient seuls ou en petits groupes. Ainsi, les cinq Plongeons catmarins et les quatre Mouettes tridactyles qui établissent pour moi de nouveaux records dans la région ont été vus un à la fois. Il ne s’agit donc pas d’un seul oiseau perdu comme c’est souvent le cas pour des dates extrêmes. Une belle preuve que la température anormalement douce a eu tout un effet sur nos oiseaux!

mardi 30 octobre 2012

Quand les oiseaux nous quittent...

Il semble s’être passé bien des choses chez nos oiseaux depuis une semaine… surtout des départs! Il y a bien eu quelques arrivées, mais ces espèces venant du nord semblaient n’être qu’en transit, cherchant désespérément la nourriture qui semble leur avoir manqué durant le voyage. Dans ma région comme ailleurs, les graines et fruits sauvages sont loin d’être abondants cet automne et il apparaît évident que ces oiseaux (jaseurs, durbecs et sizerins, par exemple) continueront leur chemin vers le sud au lieu de s’installer dans la région.
Durant cette dernière fin de semaine, les conditions d’observation étaient tout simplement idéales (selon mes propres critères, bien entendu!) avec du soleil, quelques rares averses et, enfin, des vents du nord-est. Ces vents tant attendus ont soufflé samedi et dimanche, mais sans la force qui les rend parfois désagréables et même nuisibles. Nous avons donc pu profiter de certains de leurs bienfaits près du fleuve sans devoir nous abriter comme c’est parfois le cas.
 
C’est encore vendredi matin que notre fin de semaine a commencé, cette fois avec une longue promenade à vélo dans les rangs de La Pocatière. Il s’agissait très probablement de notre dernière vraie randonnée à vélo pour l’automne; il est devenu évident que le nombre d’oiseaux pour chaque tour de pédalier n’en vaut plus vraiment l’effort.
 
Vendredi le 26 octobre, c’est tout de même un total de 38 espèces que nous avons pu trouver à travers les champs et boisés de La Pocatière. En voici une partie :
  • 1 Buse pattue
  • 2 Gélinottes huppées
  • 3 Bécassines de Wilson – Elles étaient en bordure d’un étang dans une ancienne sablière où l’espèce ne niche assurément pas. Il s’agit bien sûr d’oiseaux ayant fait une halte durant leur migration.
  • 35 Tourterelles tristes – La majorité se trouvait dans un champ de maïs fauché la semaine dernière. Ces champs expliquent probablement pourquoi les tourterelles sont présentement plutôt rares dans la ville.
  • 2 Pics mineurs
  • 6 Pics chevelus
  • 2 Grands Pics
  • 19 Geais bleus
  • 75 Corneilles d’Amérique
  • 41 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 12 Merles d’Amérique
  • 140 Étourneaux sansonnets
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 3 Jaseurs boréaux
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 1 Paruline à croupion jaune
  • 1 Bruant hudsonien
  • 3 Bruants à gorge blanche
  • 16 Juncos ardoisés
  • 20 Carouges à épaulettes – Leur nombre diminue toujours rapidement après la coupe du maïs. Il y a 25 ans, à l’époque où la culture du maïs était rare dans la région (et où le maïs se retrouvait dans les bols de céréales plutôt que dans les voitures), les carouges et les quiscales disparaissaient dès le mois d’août!
  • 8 Durbecs des sapins
  • 1 Roselin pourpré
  • 6 Sizerins flammés
  • 3 Tarins des pins
  • 1 Chardonneret jaune
  • 1 Gros-bec errant
  • 20 Moineaux domestiques
Nous avions décidé de réserver la journée de samedi pour notre excursion à Rivière-Ouelle. Les prévisions météorologiques annonçaient des conditions frôlant la perfection, avec un ciel variable et des vents du nord-est avoisinant les 15 km/h. Comme la semaine dernière, la visibilité au large était excellente au niveau de l’eau malgré le fait que les montagnes de Charlevoix ne se découpaient pas nettement à l’horizon (il me reste encore des choses à apprendre pour bien saisir ce qui favorise ou non une bonne visibilité…!). Les conditions s’annonçaient donc idéales pour chercher des espèces arrivant de l’estuaire, dont les visites jusqu’ici cet automne ont été plutôt rares.
Peut-être est-ce parce que les vents ne faisaient que commencer à souffler du nord-est, mais relativement peu des oiseaux souhaités semblent avoir été poussés jusqu’à nous. Les Eiders à duvet, pour ne nommer qu’eux, se sont laissé désirer avec « seulement » 205 individus. Les vents du nord-est ont toujours été les préférés des eiders, mais ce sont toujours ces canards qui ont le dernier mot! Le nombre de macreuses a aussi été modeste, suivant la tendance notée depuis le début de l’automne.
 
Notre randonnée à Rivière-Ouelle de samedi le 27 octobre nous aura fourni 50 espèces, surtout aquatiques, comme par exemple :
  • 600 Oies des neiges
  • 52 Bernaches du Canada
  • 19 Canards noirs
  • 3 Canards colverts – Une grosse baisse depuis la semaine dernière!
  • 3 Fuligules milouinans
  • 1 Petit Fuligule
  • 205 Eiders à duvet
  • 20 Macreuses à front blanc
  • 18 Macreuses brunes
  • 10 Macreuses à bec jaune
  • 4 Hareldes kakawis
  • 9 Garrots à œil d’or
  • 3 Harles couronnés
  • 10 Grands Harles
  • 35 Harles huppés
  • 54 Plongeons catmarins
  • 3 Plongeons huards
  • 2 Grèbes jougris
  • 3 Cormorans à aigrettes
  • 4 Grands Hérons
  • 1 Épervier brun
  • 2 Buses pattues
  • 8 Grands Chevaliers
  • 4 Mergules nains – Ils ont été la surprise de la journée, eux qui sont tout juste annuels dans la région, habituellement durant la deuxième moitié de novembre. Ces quatre oiseaux ont été vus séparément, se dirigeant tous vers le nord-est face au vent. Le quatrième oiseau est passé relativement près du quai en compagnie d’un Guillemot à miroir (ça prend vraiment un mergule pour qu’un guillemot nous semble gros!). En les suivant attentivement au télescope, nous avons remarqué que les couvertures sous-alaires du mergule ne semblaient pas vraiment noires comme les décrivent les guides d’identification, mais plutôt gris sombres. C’est probablement l’éclairage rasant du matin qui, en éclairant l’oiseau par-dessous, a créé cet effet. Les deux oiseaux se sont posés presque devant le quai, puis ont plongé ensemble. À noter que le 27 octobre est une date hâtive pour des mergules dans la région, battant notre record personnel établi l’an dernier (le 29 octobre). De plus, cette mention rejoint presque mon maximum d’oiseaux vus dans la région (cinq individus le 14 novembre 2010).
  • 8 Petits Pingouins – Ces gros alcidés aussi ont été bien présents samedi matin, peut-être poussés jusqu’ici par le même phénomène que les mergules.
  • 7 Guillemots à miroir
  • 1 Sittelle à poitrine rousse – Elle semblait vraiment en déplacement vers le sud-ouest le long du fleuve; un autre oiseau qui nous quitte!
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 220 Étourneaux sansonnets
  • 56 Jaseurs boréaux
  • 17 Plectrophanes des neiges
  • 1 Paruline à couronne rousse – Le 27 octobre représente pour moi une nouvelle date de présence tardive pour cette espèce. Mon record précédent avait été établi lors d’une sortie mémorable du club d’ornithologie du Cégep de La Pocatière au cap Tourmente le 26 octobre 1991 et égalé à Tadoussac en 1995.
  • 15 Durbecs des sapins
Durbec des sapins – Rivière-Ouelle – 27 octobre 2012 © Claude Auchu
  • 4 Becs-croisés bifasciés
  • 150 Sizerins flammés – En un seul groupe!!!
Bien qu’un peu déçus du nombre de canards présents à Rivière-Ouelle (et de l’absence totale de bruants!), nous avons décidé de poursuivre jusqu’à Kamouraska afin de voir quels limicoles s’y cachaient encore. Là-aussi, la variété a bien sûr diminué ces dernières semaines, mais il restait encore certains oiseaux peu frileux, comme par exemple :
  • 9 Pluviers argentés
  • 1 Bécasseau maubèche
  • 1 Bécasseau sanderling
  • 25 Bécasseaux à croupion blanc
  • 90 Bécasseaux variables
Dimanche, j’ai enfin pu faire ma petite tournée sur les battures du Saint-Laurent à La Pocatière, remise à au moins deux reprises ces dernières semaines. La quantité de Canards colverts croisée en chemin m’a surpris, sûrement autant que le petit nombre noté la veille à Rivière-Ouelle. Il y a eu sans aucun doute un transfert d’oiseaux entre les deux municipalités durant la semaine. Comme j’ai effectué ma visite tôt le matin, j’ai dû me contenter d’une marée baissant rapidement qui a laissé tout le rivage et les battures herbeuses aux limicoles. Avec pour résultat que je n’en ai pas vu un seul… comme je m’y attendais. Les rivages pocatois n’ont jamais été aussi riches en bécasseaux que ceux des villages situés plus à l’est et c’est maintenant encore plus évident depuis que les populations de ces petits coureurs de grèves sont à la baisse.
J’en ai aussi profité pour inspecter certaines zones buissonneuses délaissées ces dernières semaines, faute de temps (surtout de « beau » temps!). Rien de bien spécial à noter si ce n’est encore une fois de beaux groupes de Jaseurs boréaux et quelques fringillidés traversant rapidement la région. Je suis toujours surpris de voir à quel point les jaseurs survolant un endroit réussissent à repérer rapidement les quelques arbres fruitiers qui s’y trouvent!
 
Dimanche le 28 octobre, ma tournée des battures et de certains rangs de La Pocatière m’aura donné un petit 34 espèces. Voici les principales :
  • 2000 Oies des neiges
  • 48 Canards noirs
  • 250 Canards colverts
  • 5 Canards souchets
  • 2 Sarcelles d’hiver
  • 2 Fuligules milouinans
  • 3 Petits Fuligules
  • 2 Gélinottes huppées
  • 2 Grands Hérons
  • 1 Bécassine de Wilson – Levée d’un fossé en bordure d’un champ.
  • 300 Goélands à bec cerclé
  • 100 Goélands argentés
  • 25 Goélands marins
  • 27 Alouettes hausse-col
  • 23 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 4 Merles d’Amérique
  • 7 Pipits d’Amérique
  • 200 Jaseurs boréaux – Il est plutôt inhabituel (mais non sans précédent) de voir 200 Jaseurs boréaux dans la région avant le mois de novembre! Certains oiseaux m’ont laissé admirer de près les détails de leur plumage…
Jaseur boréal – La Pocatière – 28 octobre 2012 © Claude Auchu
Jaseur boréal – La Pocatière – 28 octobre 2012 © Claude Auchu
Il est plutôt rare de voir un Jaseur boréal portant encore des traces de son plumage juvénile!
Jaseur boréal juvénile – La Pocatière – 28 octobre 2012 © Claude Auchu
Durant leur première année, les jeunes Jaseurs boréaux se distinguent des adultes
 par le bout de leurs rémiges primaires ne portant qu’une bordure jaune.
Jaseur boréal, première année – La Pocatière – 28 octobre 2012 © Claude Auchu
Chez les adultes, un croissant blanc au bout des primaires s’ajoute à la bordure jaune. 
Jaseur boréal adulte – La Pocatière – 28 octobre 2012 © Claude Auchu
  • 3 Plectrophanes des neiges
  • 11 Durbecs des sapins
  • 1 Roselin pourpré
  • 1 Bec-croisé des sapins – Un autre qui nous quitte! Ce bec-croisé survolait un petit verger en criant et se dirigeait vers le sud-ouest…
  • 1 Bec-croisé bifascié
  • 13 Sizerins flammés
La journée de dimanche m’a permis à tout le moins de confirmer que bien des espèces ont quitté la région depuis une semaine. L’idée première de mes sorties est toujours de savoir le plus précisément possible quelles sont les espèces présentes dans la région à ce moment précis. Cette fois, je sais aussi que nous nous dirigeons directement vers un hiver « plate »!!!

mardi 14 février 2012

Paruline de février et jaseur leucique

Notre fin de semaine n’a pas été aussi fructueuse que nous l’aurions voulue! Tout d’abord, samedi le 11 février, un brouillard de neige accompagné de vent a grandement nuit à la visibilité en avant-midi (le moment où nous sommes les plus actifs), ce qui a pour ainsi dire annulé notre journée.

C’est donc sur la journée de dimanche le 12 février que la réputation de la fin de semaine allait se jouer! Nous avions déjà prévu depuis longtemps de visiter les forêts de conifères de l’arrière-pays, question de voir enfin des fringillidés. Parce que, hé oui!, ces derniers se laissent encore désirer en bordure du fleuve. Habituellement, c’est vers le début de février que les provisions de graines de conifères dont ces oiseaux se nourrissent finissent par s’épuiser et que les mangeoires deviennent plus populaires. Mais pas cet hiver! Il faut croire que les quantités de graines produites par les conifères l’été dernier ont été vraiment phénoménales et que, même à la mi-février, les oiseaux ne les ont pas encore épuisées. Ils peuvent donc profiter d’une nourriture abondante sans avoir à quitter l’habitat qu’ils fréquentent en été.
Notre premier arrêt s’est donc effectué au sud du petit village de Saint-Onésime où nous avons été accueillis par les chants et cris de six espèces de fringillidés! Pendant ce temps, à La Pocatière, qui n’est pourtant située qu’à 10 kilomètres de là, nous devons nous contenter d’une seule espèce régulière depuis deux mois! Consolons-nous en pensant que les oiseaux sont tout de même tout près. L’hiver dernier, la pénurie de graines sauvages avait poussé les fringillidés loin, très loin de la région, au point où le Chardonneret jaune, si commun cet hiver, n’était revenu à La Pocatière qu’au début du mois de mai!

Nous sommes demeurés à Saint-Onésime moins de 90 minutes, mais nous avons eu le temps de voir :
  • 3 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Grand Pic
  • 1 Mésangeai du Canada
  • 8 Geais bleus
  • 10 Mésanges à tête noire
  • 2 Mésanges à tête brune
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun – Il est surprenant de constater à quel point certaines espèces, comme les grimpereaux ou les Roitelets à couronne dorée, sont plus communs les hivers d’abondance de cônes de conifères. Pourtant, ces oiseaux ne sont pas granivores! Est-ce que leur nourriture habituelle, les œufs et larves d’insectes, sont plus faciles à trouver lorsqu’ils y a plus de cônes dans les conifères?
  • 35 Durbecs des sapins
  • 25 Roselins pourprés
  • 2 Bec-croisés bifasciés
  • 15 Sizerins flammés
  • 15 Tarins des pins
  • 15 Chardonnerets jaunes
Une autre preuve de l’abondance de nourriture en forêt cet hiver : les oiseaux ne visitent même pas les mangeoires situées au pied des conifères où ils se nourrissent! C’est tout dire!
En quittant Saint-Onésime, nous passons toujours par un autre petit village : Saint-Gabriel (son nom officiel est Saint-Gabriel-Lalemant mais, localement, Saint-Gabriel ou même Saint-Gab suffisent à l’identifier…). Cette fois, cependant, nous n’avons pas traversé le village en vitesse comme à notre habitude. C’est que, il y a deux semaines, une Paruline à croupion jaune a été trouvée à une mangeoire du village! Nous n’avons attendu que deux petites minutes avant que la courageuse petite vedette se pointe le bout du bec près du bloc de suif qui la maintient en vie. Malgré les -20°C et les bons vents glacials du nord, elle semblait en forme. Il ne lui reste cependant qu’une seule plume à la queue, un signe que malgré l’hiver relativement doux et la nourriture facile d’accès, les temps sont durs pour elle!
C’est toujours agréable pour un observateur de voir un tel oiseau perdu dans le temps. Pour ma part, j’ai déjà observé la Paruline à croupion jaune à quelques reprises durant l’hiver ornithologique (soit entre le 1er décembre et le 28 février). En sortant mes vieilles mentions, certaines tendances que j’avais notées à l’époque me sont revenues à l’esprit. Il est en effet assez remarquable que certaines années sont plus favorables aux tentatives d’hivernage de parulines que d’autres. Est-ce suite à une saison de nidification exceptionnelle? Ou encore à l’abondance inhabituelle de nourriture qui permet à plus d’oiseaux de traverser l’automne au point où certaines s’attardent plus au nord?
Paruline à croupion jaune – Saint-Gabriel (Kamouraska) – 12 février 2012 © Claude Auchu
Voici donc mes mentions hivernales de Paruline à croupion jaune et ce qui s’est produit ces années-là dans la moitié est du Québec :
  • 5 décembre 1982 – Cette année-là, plusieurs Parulines à croupion jaune sont apparues à La Pocatière à la mi-novembre après une éclipse de deux semaines. Par la suite, d’autres ont été vues jusqu’en février à Saint-Joseph-de-la-Rive (Charlevoix), Rimouski, Saint-Aubert (L’Islet) et Portneuf-Station. Ce même hiver, une Paruline des pins a tenté d’hiverner à La Pocatière avant d’être retrouvée morte près de sa mangeoire le 19 janvier (c’est elle qui est photographiée à la page 179 du premier Atlas des oiseaux nicheurs du Québec).
  • 8 décembre 1992-18 janvier 1993 – Encore une fois, après être disparue de la région à la fin-octobre, une Paruline à croupion jaune est découverte à La Pocatière en décembre. Il y avait probablement plus d’un oiseau puisque j’ai observé l’espèce à différents endroits dans la ville avant de finalement trouver la mangeoire où un individu a résisté jusqu’à la mi-janvier. La dernière journée où j’ai vu la paruline, elle était encore en grande forme. C’est donc possiblement un prédateur ou un accident qui a tué l’oiseau. Cet hiver-là, d’autres parulines ont aussi été observées jusqu’en janvier à Beauport et à Cap-Saint-Ignace.
  • 8 décembre 1997 – Une simple migratrice tardive aux Escoumins.
  • 10 décembre 2000-3 février 2001 – Une autre tentative d’hivernage, cette fois aux Escoumins. Et, comme pour l’oiseau de 1992-93 à La Pocatière, la paruline semblait en pleine forme la dernière journée où nous l’avons vue. Elle a donc probablement été victime d’un prédateur, peut-être une pie-grièche qui rôdait dans le secteur. Ce même hiver, d’autres Parulines à croupion jaune ont hiverné avec succès à Rimouski et Matane!
Vous admettrez tout de même que c’est étrange que certaines parulines se risquent à hiverner dans l’est de la province certains hivers, mais pas à d’autres! Même si la « croupion jaune » est notre paruline la plus résistante au froid, elle reste une hivernante irrégulière même dans l’extrême-sud de la province. Alors, imaginez le risque que courent ces oiseaux dans l’est de la province comme, par exemple, celle qui a réussi à hiverner à Sept-Îles en 2006-07!
Suite à notre courte visite à Saint-Gab, nous avons fait un arrêt à Saint-Pacôme. Nous n’avions l’intention que de traverser le village, mais un petit groupe de Jaseurs boréaux nous a forcé à descendre de la voiture. C’est que j’avais remarqué un jaseur leucique dans le groupe! L’oiseau s’est gentiment laissé observer et photographier.
Jaseur boréal leucique – Saint-Pacôme – 12 février 2012 © Claude Auchu
Jaseur boréal – Saint-Pacôme – 12 février 2012 © Claude Auchu
En même temps, deux Sittelles à poitrine blanche, une espèce irrégulière localement en hiver, escaladaient un arbre tout près. Plus loin, au moins quatre Juncos ardoisés chantonnaient, bien cachés dans les conifères. De l’autre côté, c’est un Merle d’Amérique qui s’est trouvé une mangeoire : perché sur un cabanon, il mangeait les fruits de sorbier accumulés dans une gouttière! Ce fut vraiment un arrêt payant!
Merle d’Amérique – Cet oiseau s’est trouvé une mangeoire ! – Saint-Pacôme – 12 février 2012 © Claude Auchu
De retour à La Pocatière, nous sommes passés par une mangeoire que nous visitons régulièrement (elle fait bien sûr partie de notre tournée hebdomadaire…). Surprise! Un Vacher à tête brune est perché avec les étourneaux! D’où peut-il bien arriver celui-là? Comment se fait-il que nous ne l’avons pas encore vu même après dix semaines de visites régulières à cet endroit???

Nous n’avons consacré qu’un avant-midi aux oiseaux durant la fin de semaine… mais tout un!