mardi 31 décembre 2013

Il y a encore des carouges dans les champs!!!

Les occasions de faire de belles et longues promenades à pied sont plutôt rares depuis le début de l’hiver. Les averses de neige sont presque quotidiennes et la température demeure sous les normales saisonnières depuis déjà près d’un mois. Depuis le début du congé des Fêtes, nous allons tout de même à la rencontre des oiseaux à tous les jours, mais nos sorties sont souvent écourtées. Les propriétaires de mangeoires que nous croisons durant nos tournées reviennent toujours avec la même question : « Mais où sont les oiseaux??? ». Si seulement nous le savions… Pour l’instant, notre réponse ressemble à : « Pas ici! ». De toute façon, même s’il n’y avait aucun oiseau, nous sortirions tout de même pour tenter d’en trouver!

Au lendemain de Noël, c’est justement une tournée des mangeoires qui était dans nos plans. La récolte fut plutôt maigre, même si nous n’avons pas l’impression d’avoir manqué grand-chose! C’est l’hiver, il faudra s’y faire…

La ville de La Pocatière nous aura donc offert les espèces suivantes jeudi le 26 décembre :
  • 17 Pigeons bisets
  • 21 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 1 Pie-grièche grise
  • 3 Geais bleus
  • 40 Corneilles d’Amérique
  • 9 Grands Corbeaux
  • 24 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 6 Merles d’Amérique
  • 45 Étourneaux sansonnets
  • 6 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant hudsonien – Ce petit oiseau se promenait au milieu de nulle part en se fiant uniquement aux graines sauvages pour survivre, ce qui est plutôt rare (et risqué!) pour un bruant dans la région. 
  • 2 Chardonnerets jaunes
Vendredi, nous nous sommes rendus à Rivière-Ouelle en espérant profiter du fleuve Saint-Laurent relativement libre de glace. C’est bien sûr au quai, bien situé au bout de la pointe aux Orignaux, que l’eau libre était le plus en évidence. Mais les oiseaux considèrent le fleuve devant le quai comme une autoroute plutôt qu’une halte routière. Les canards et les goélands sont donc toujours rares à ce site durant la saison froide, un moment où ces oiseaux se concentrent dans des aires d’alimentation plutôt que de faire de longs déplacements. Cependant, depuis quelques années, des Grands Harles prennent le risque d’hiverner sur place, quitte à négocier avec les glaces au rythme des marées. Les goélands, même s’ils hivernent en bons nombres le long de la rive nord du Saint-Laurent (donc à seulement 15 kilomètres d’ici), sont représentés surtout par les Goélands arctiques.

Vendredi le 27 décembre, nous avons retourné Rivière-Ouelle en tous sens entre 7 h 25 et 10 h 30 pour en tirer :
  • 32 Grands Harles – Il s’agit tout de même d’une belle quantité pour le site en hiver.
  • 8 Perdrix grises – La quantité appréciable de neige déjà au sol doit sûrement déranger ces belles petites poules. Il n’est donc pas surprenant de les voir près des habitations et les huit oiseaux vus vendredi étaient pratiquement sous la galerie d’un chalet!
Elles sont là! Réussissez-vous à les trouver toutes les huit?
Perdrix grises – Rivière-Ouelle – 27 décembre 2013 © Claude Auchu
 
Perdrix grises – Rivière-Ouelle – 27 décembre 2013 © Claude Auchu
  • 5 Goélands arctiques
  • 20 Pigeons bisets
  • 18 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges – Il était presque à plat ventre au sommet d’un conifère, essayant de résister au vent.
  • 1 Geai bleu
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 10 Étourneaux sansonnets
  • 37 Plectrophanes des neiges
Lundi le 30 décembre, malgré d’autres chutes de neige et un vent puissant, je suis descendu sur les battures du fleuve à La Pocatière. Les corneilles et corbeaux venant des champs tout près ont aidé à mettre un peu de vie sur ce grand territoire qui semble souvent désert durant l’hiver. Voici la liste des espèce rencontrées, en incluant celles vues dans la ville :
  • 1 Goéland à bec cerclé – Cet oiseau tardif pour la région a voltigé durant quelques minutes au-dessus du stationnement d’un centre commercial; nous n’en avions pas vu à cet endroit depuis le début de novembre! Il s’agit d’ailleurs de ma mention la plus tardive dans la région bien que j’en ai déjà observé jusqu’au 26 janvier durant mon séjour aux Escoumins il y a quelques années. Les oiseaux qui s’attardent dans ce site au nord de La Pocatière doivent bien passer quelque part lorsqu’ils descendent vers le sud!
  • 7 Goélands arctiques
  • 8 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 35 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 5 Étourneaux sansonnets
  • 5 Plectrophanes lapons
  • 25 Plectrophanes des neiges
Pour bien terminer l’année 2013, nous nous sommes retrouvés tôt le matin frisquet du 31 décembre bien installés au sommet d’une montagne bordant la ville de La Pocatière. Armés d’un bon télescope, nous avons passé les champs au peigne fin dans l’espoir de trouver… en fait, nous étions prêts à trouver n’importe quoi!
Le brouillard de mer arctique, créé par les –20°C, nous a empêché de bien profiter du fleuve, mais il y avait tout de même assez de mouvements dans les champs pour nous tenir bien occupés durant les 90 minutes passées au site.

Voici les oiseaux que nous avons vus à La Pocatière mardi le 31 décembre :
  • 2 Goélands arctiques
  • 25 Pigeons bisets
  • 10 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Geai bleu
  • 100 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux
  • 4 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 6 Étourneaux sansonnets
  • 15 Plectrophanes lapons
  • 5 Plectrophanes des neiges
  • 3 Carouges à épaulettes – Trois carouges se nourrissaient dans quelques rangées de maïs encore debout en compagnie des plectrophanes. Encore plus que le Bruant hudsonien vu le 26 décembre, trouver ces trois oiseaux loin de toute mangeoire à une telle date (et par un début d’hiver aussi rigoureux!) dans la région est exceptionnel en soit. L’augmentation des cultures céréalières depuis quelques années permet aux populations de carouges et de quiscales de demeurer plus tardivement dans la région. La présence de tels oiseaux en milieux « naturels » durant l’hiver deviendra peut-être la norme d’ici quelques années.
En plus des oiseaux, il est souvent possible de voir quelques mammifères du haut de ce promontoire. Mardi matin, nous avons réussi à dénicher un Renard roux et trois Coyotes!

mardi 24 décembre 2013

Plectrophanes lapons et une étrange Paruline à croupion jaune

Après que certaines obligations et de nombreuses chutes de neige nous aient empêchés de partir à la recherche d’oiseaux depuis près de deux semaines, nous avons été bien heureux que les vacances des Fêtes arrivent enfin! Bien sûr, les précipitations, elles, ne sont pas prêtes à faire une pause et nous avons eu à composer avec de très nombreuses petites averses de neige lundi et mardi.

Lundi matin, la tempête qui a laissé tomber une trentaine de centimètres de belle neige blanche sur la région se terminait à peine lorsque nous avons mis le nez à l’extérieur. Notre but premier n’était pas vraiment de faire une excursion ornithologique (Christiane n’avait même pas son fidèle carnet de notes avec elle!), mais simplement de faire une marche pour évacuer la frustration de perdre une autre journée de congé à cause de la météo. Bien entendu, nous avions nos jumelles avec nous et, puisque la neige a finalement cessé de tomber durant l’avant-midi, nous avons réussi à voir quelques espèces d’oiseaux intéressantes.
En plus, le vent fort du nord-est qui a soufflé durant la tempête a repoussé au large les glaces déjà bien présentes sur le Saint-Laurent. Nous avons donc poussé une petite pointe rapide jusqu’au fleuve, un site que nous ne visitons maintenant que trop rarement, faute de temps.

Lundi le 23 décembre, notre petite promenade de près de quatre heures à La Pocatière nous aura permis de voir les oiseaux suivants :
  • 1 Grand Harle
  • 4 Goélands arctiques
  • 3 Goélands marins
  • 2 Pigeons bisets
  • 25 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 7 Geais bleus
  • 100 Corneilles d’Amérique
  • 10 Grands Corbeaux
  • 16 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 3 Merles d’Amérique – Toujours présents au même endroit depuis le début du mois, les merles semblaient attendre doucement le retour du soleil.
  • 50 Étourneaux sansonnets
  • 3 Plectrophanes lapons
  • 1 Roselin familier – Souvent insaisissable dans la région, un individu survolait la ville en criant.
Après avoir vu le fleuve bien libre de glace lundi et puisque très peu de précipitations étaient prévues pour le lendemain, nous avions bien l’intention de nous rendre au quai de Rivière-Ouelle mardi. Au lever, nous n’avons été qu’à demi-surpris de constater qu’il neigeait abondamment! Une longue attente à peser le pour et le contre s’est amorcée jusqu’à la seule conclusion possible : on oublie Rivière-Ouelle et on se concentre sur Saint-Pacôme et son réseau de mangeoires!
Sur place, il neigeait probablement plus qu’à La Pocatière et la visibilité était souvent limitée à 100 mètres! La tournée aurait pu être considérée ennuyante si nous n’étions tombés sur une courageuse Paruline à croupion jaune qui fréquente une mangeoire depuis au moins le début du mois. Mais il n’y a pas que la présence de cet oiseau dans la région en décembre qui nous a surpris. Son plumage également nous a un peu décontenancé, nous laissant croire qu’il y a peut-être des gènes de la sous-espèce auduboni dans cet oiseau! Dans les Rocheuses canadiennes, cette sous-espèce de l’ouest partage une large zone de métissage avec notre sous-espèce. Certains avancent que dans l’état de Washington, soit en plein dans la zone de nidification des auduboni, une Paruline à croupion jaune sur 200 serait une métisse! Les chances qu’une « Paruline d’Audubon » pure se présente dans la région serait donc beaucoup plus faibles que celles de rencontrer une métisse et, en plumage d’hiver, l’identification risque de présenter un problème insurmontable!

Voici la courte liste des oiseaux rencontrés à Saint-Pacôme mardi le 24 décembre :
  • 2 Pigeons bisets
  • 51 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 20 Geais bleus
  • 4 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 15 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 15 Étourneaux sansonnets
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 1 Paruline à croupion jaune – En plumage d’hiver, l’absence de sourcil et la gorge jaunâtre ne remontant pas derrière la région auriculaire seraient les principales caractéristiques de la Paruline à croupion jaune auduboni.
De loin, l’absence de sourcil bien défini et la gorge pratiquement de la même couleur que
les taches des côtés de la poitrine sont remarquables!
Paruline à croupion  jaune – Saint-Pacôme – 24 décembre 2013 © Claude Auchu
 
Le dessous de la queue peut être très utile pour qui veut se risquer à déterminer l’âge et le sexe de l’oiseau.
Paruline à croupion  jaune – Saint-Pacôme – 24 décembre 2013 © Claude Auchu
 
En gros plan, la gorge semble plutôt beige.
Paruline à croupion  jaune – Saint-Pacôme – 24 décembre 2013 © Claude Auchu
 
Un petit menton blanc est aussi visible entre  le bec et la gorge.
Paruline à croupion  jaune – Saint-Pacôme – 24 décembre 2013 © Claude Auchu
 
La paruline ayant souvent le plumage gonflé, il est difficile de bien déterminer si les coins inférieurs
de la gorge contournent ou non la zone auriculaire (la « joue »).
Paruline à croupion  jaune – Saint-Pacôme – 24 décembre 2013 © Claude Auchu
  • 1 Junco ardoisé
Je suis ouvert à recevoir vos commentaires sur l’identité des parents de la Paruline à croupion jaune…

mardi 17 décembre 2013

Il était une fois... une Grive litorne

Nous avons tous une espèce fétiche, un oiseau pour lequel nous avons une attirance inexplicable. Pour moi, ce n’est même pas une espèce nord-américaine : il s’agit de la Grive litorne Turdus pilaris! J’ai fait connaissance avec cette espèce européenne à l’automne 1981. À la bibliothèque du cégep de La Pocatière (qui est d’ailleurs très bien garnie en livres sur les oiseaux!), je suis tombé sur le livre L’observation des oiseaux de Guy Huot. En le lisant en diagonale, j’ai littéralement accroché sur le chapitre traitant de la première Grive litorne au Québec, trouvée à  Rigaud par l’auteur en janvier 1976. Mais qu’est-ce qu’une Grive litorne??? Et que faisait-elle en Amérique??? Quelques mois plus tard, en février 1982, j’ai eu pour la première fois entre les mains un exemplaire de la quatrième édition du célèbre A Field Guide To The Birds de R. T. Peterson où j’ai enfin pu trouver une illustration de la Grive litorne! Depuis, à chaque fois que je vois un livre sur les oiseaux européens, j’ai le réflèxe de chercher les illustrations ou les photos de la Grive litorne (maintenant, avec internet, j’ai sûrement vu des milliers de photos des litornes!)… Mais est-ce que je réussirai un jour à trouver une Grive litorne au Québec? Eh bien, ça m’est arrivé il y a presque 15 ans! Voici donc comment tout celà s’est déroulé… :

Mardi le 20 avril 1999, vers 7h30, Christiane et moi sommes sortis pour une autre excursion ornithologique aux Escoumins, sur la Haute-Côte-Nord. Le ciel était variable, la température d’environ 3°C et les vents presque nuls, des conditions parfaites pour voir ou entendre les nouveaux arrivants printaniers. Dans le petit chemin forestier que nous fréquentions régulièrement, tout était cependant plutôt calme, seuls quelques petits groupes de Merles d’Amérique migraient au-dessus de nos têtes.
Après environ 30 minutes de marche, nous avons atteint la limite déneigée du chemin. Avant de rebrousser chemin, nous avons jeté un coup d’oeil distrait sur les quelques merles perchés dans les Peupliers faux-trembles à 30 mètres devant nous. Caché derrière les branches, un oiseau particulier a attiré mon attention. De ma position, tout ce que je réussissais à voir était sa poitrine et une partie de ses flancs qui me paraissaient tachetés et non roux uni comme chez le Merle d’Amérique adulte. J’ai donc fait un pas de côté pour mieux voir et j’ai découvert que mon oiseau était bel et bien grivelé dessous, qu’il avait la tête gris-bleu et que son dos, visible en partie, était brun! En une seconde, tout s’est bousculé dans ma tête et j’ai réalisé ce que j’avais devant les yeux! Avec un calme olympien, j’ai dit à Christiane sur un ton grave : « J’ai une Grive litorne! ». Christiane, sachant que je ne blague jamais avec les oiseaux, s’est tournée vers moi avec un regard que je n’oublierai jamais. Je lui ai rapidement pointé l’oiseau mais, avant qu’elle ne le trouve, il s’est envolé avec trois merles pour disparaître vers le nord, derrière des conifères. Ce secteur étant difficilement accessible, nous avons fait le point. J’étais certain de ce que j’avais vu, mais tout s’est déroulé si vite que je craignais d’avoir été victime d’une hallucination! Un passereau européen vu durant trois secondes, est-ce crédible?
Mais, pour l’instant, que faire? L’oiseau était peut-être parti au loin, mais s’il est resté tout près, comment le retrouver? Pour attirer certains bruants et parulines, il suffit souvent de quelques « pschch pschch », mais pour une Grive litorne...? J’ai donc tenté le tout pour le tout et j’ai « schuinté » de toutes mes forces. Aussitôt, une quinzaine de merles sont sortis des arbres devant nous pour ensuite disparaître au loin sans que nous ayons eu le temps de tous les inspecter. C’est à ce moment que nous avons entendu un cri inconnu de nous deux, une sorte de « tchak-tchak-tchakkk »! C’était notre oiseau, nous en étions sûrs! Presqu’immédiatement, Christiane l’a repéré, perché près de l’endroit de sa découverte initiale. Nous le voyions très bien tous les deux : c’était bel et bien une Grive litorne! Nous avons eu le temps de la regarder en détail, avant qu’elle ne s’envole à nouveau, cette fois vers le village, en lançant quelques cris.
Nous sommes donc retournés vers le village en inspectant les petits groupes de merles qui continuaient à migrer vers le nord-ouest. Nous avons fait un arrêt à mi-chemin du village où un button sablonneux abritait plusieurs merles au moment de notre premier passage. Après avoir grimpé sur son sommet, nous avons longé le flanc du button exposé au sud où quelques merles se nourrissaient encore. Tout juste avant de redescendre, Christiane a retrouvé la Grive litorne, posée au sol. Notre oiseau est alors monté se percher au sommet d’une épinette, juste à la hauteur de nos yeux. Cette fois, la grive était à découvert et nous avons eu tout le loisir de la regarder et de noter les détails que nous avions manqués auparavant. D’abord posée dos à nous, elle s’est ensuite retournée de face, comme pour être sûre que nous ne manquions rien. Elle était vraiment superbe!!! Finalement, elle a décollé à nouveau pour se rapprocher encore du village avant de disparaître dans une petite vallée densément boisée. Malgré nos recherches durant le reste de la journée et au cours des deux matinées suivantes, nous n’avons pas revu la Grive litorne.
La Grive litorne fut observée durant environ trois minutes réparties à l’intérieur d’une demi-heure à des distances variant de 30 à 50 mètres. À l’aide de jumelles 10x28 et 7x35, nous avons noté :
  • allure générale du Merle d’Amérique, mais de taille peut-être légèrement plus grande
  • tête gris-bleu avec une zone sombre entre le bec et l’oeil se prolongeant légèrement de chaque côté de la gorge; dos brun moyen, uni; croupion gris très pâle
  • gorge crème, finement rayée; poitrine et flancs fortement marqués de taches sombres très denses; le centre de la poitrine, moins tacheté, laissait entrevoir un fond de couleur caramel, surtout visible sous la gorge et dans le haut du ventre; bas du ventre et sous-caudales blanchâtres
  • ailes brunes dessus, couvertures sous-alaires blanches bien visibles en vol
  • queue noirâtre, légèrement plus longue que celle du merle
  • bec jaune
  • vol ressemblant à celui du merle mais légèrement ondulant, avec les sous-alaires blanches clignotant à chaque battement d’ailes. La grive semblait nettement plus grosse que le merle en vol, peut-être à cause de sa queue plus longue.
  • cri entendu à 4 ou 5 reprises : un rauque « tchak-tchak-tchakkk » descendant. Nous savions déjà par nos lectures que le cri de la Grive litorne contenait des « tchaks », mais nous les imaginions ressemblant plus aux cris du carouge!
  • La tête nettement gris-bleu uni et le croupion très pâle indiqueraient qu’il s’agit d’un mâle. La femelle a la calotte marquée de rayures diffuses et le croupion contraste moins avec la coloration de la tête.
Il était évident que notre Grive litorne avait atteint la région en suivant les bandes migratrices de Merles d’Amérique. Elle semblait tout de même être indépendante de ces groupes puisqu’à deux des trois reprises où nous l’avons vue en vol, elle était seule. Pourtant, près de 150 merles avaient survolé le secteur durant la matinée, tous en migration vers le nord-ouest. Comme la grive fut observée en dernier lieu se dirigeant vers un secteur densément boisé, il est possible qu’elle cherchait un endroit où se reposer avant de continuer sa migration.

Nichant de la Scandinavie à la Sibérie, la Grive litorne effectue des déplacements erratiques en hiver, à la recherche de nourriture. Comme notre merle, la litorne se nourrit alors de baies et c’est la disponibilité de ces fruits qui conditionne son abondance. En cas de pénurie, elle peut parcourir de grandes distances et se retrouver à des endroits inattendus. C’est ainsi que la Grive litorne est maintenant un hivernant régulier à un endroit d’apparence aussi peu hospitalier que l’Islande! Comme elle ne niche qu’irrégulièrement sur cette île nordique, il est probable que ces hivernants soient de nouveaux oiseaux à chaque année. Il semble que les Grives litornes atteignent l’Islande en étant détournées de leur vol au-dessus de la mer du Nord entre le sud-ouest de la Norvège et l’Angleterre. Certains de ces oiseaux sont même poussés encore plus loin, touchant terre au Groenland ou en Amérique. En janvier 1937, un groupe de litornes poussé au-dessus de l’Atlantique par une tempête trouva refuge dans le sud du Groenland. Les oiseaux finirent même par y fonder une petite population nicheuse!
En Amérique, il y a plus d’une cinquantaine de mentions pour cette espèce, la grande majorité provenant du nord-est du continent. Curieusement, les visites de l’espèce sont plus rares maintenant que durant les années 1980-90. Justement, il semble que le nombre de grives nichant au Groenland ait diminué de façon marquée depuis 20 ans (si elle n’y est pas carrément éteinte!). Est-ce que les oiseaux qui nous visitaient si régulièrement auparavant provenaient en bonne partie de cette grande île?
Avant même de trouver ma Grive litorne, j’avais réussi à entrevoir une certaine constance en étudiant les mentions de l’espèce en Amérique. J’avais remarqué que les Grives litornes semblaient arriver à Terre-Neuve (d’où provient d’ailleurs une très forte proportion des mentions sur notre continent) durant le mois de décembre en compagnie de Merles d’Amérique. Bien que les merles hivernent régulièrement autour de St. John’s, la capitale, il arrive que, certaines années, ils doivent se disperser au milieu de l’hiver, lorsque les sources de nourriture sont épuisées. Les litornes les suivent probablement puisque les quelques mentions au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse impliquent des oiseaux découverts à partir du milieu de l’hiver. D’autres continuent encore plus au sud, un individu a déjà été repéré jusqu’au Delaware.
Lorsque vient le printemps, les Grives litornes remontent vers le nord, toujours en suivant les merles. Certains de ces oiseaux réussissaient peut-être à retourner au Groenland, mais il est également possible qu’ils passent l’été à errer quelque part au Québec ou au Labrador. Une litorne présente au Minnesota du 3 au 10 novembre 1991 faisait de toute évidence partie de ces vagabondes!
Il y a présentement 11 mentions au Québec :
  • Rigaud (4 janvier au 23 mars 1976) – c’est la mention qui m’a tant inspiré!
  • Pointe-au-Père (6 avril 1985)
  • Rimouski (8 avril 1989)
  • Les Escoumins (20 avril 1999) – Yeah!!!
  • L’Ascention-de-Patapédia (17 au 27 décembre 1999)
  • Grande-Cascapédia (14 janvier au 13 février 2000) – Il s’agit possiblement du même individu que celui de la mention précédente, seulement 100 kilomètres séparant les deux sites.
  • Cap-à-L’Aigle (1er janvier 2001) – C’est à seulement 30 kilomètres de La Pocatière à vol d’oiseau!
  • Sept-Îles (13 novembre 2003)
  • Baie-Comeau (13 et 14 mars 2004)
  • L’Anse-au-Griffon (10 janvier au 10 mars 2011)
  • Tadoussac (27 et 28 mars 2011)
À remarquer que seule la toute première mention provient de la moitié ouest de la province.
Comme je le mentionnais plus tôt, le nombre de mentions de Grives litornes en Amérique est à la baisse, mais une autre espèce de grive européenne semble avoir pris sa place : la Grive mauvis! La mauvis a d’ailleurs commencé à nicher à son tour dans le sud du Groenland et elle est de plus en plus régulière à Terre-Neuve en hiver. Il existe déjà deux mentions de cette espèce au Québec, j’aimerais bien trouver la troisième!
Bien sûr, la meilleure façon d’augmenter nos chances de trouver une Grive litorne ou tout autre rareté est bien sûr d’être sur le terrain avec l’esprit ouvert, en étant prêt à tout. D’ailleurs, dans les jours précédant le 20 avril 1999, nous regardions justement de vieux exemplaires du magazine North American Birds en portant une attention particulière aux quelques mentions de Grive litorne y figurant! Même après 15 ans, la rencontre avec mon oiseau fétiche demeure encore le moment le plus marquant de mes 38 ans de birding!

mardi 10 décembre 2013

Roitelets à couronne dorée, Merles d'Amérique et impressions divergentes

Après quelques jours de températures presque printanières, le mercure est redescendu près des normales saisonnières pour cette fin de semaine. Ce ne fut pas assez froid pour s’en plaindre mais, tôt le matin, nos extrémités ressentaient le début de l’hiver! C’est donc bien vêtus que nous nous sommes lancés à la recherche d’oiseaux samedi et dimanche matin. Le temps doux des jours précédents avait complètement libéré le fleuve Saint-Laurent de ses glaces et nous espérions bien voir encore quelques canards samedi matin. Il faut préciser que les canards semblent avoir une grande capacité à apparaître et disparaître selon la température. Au fil des 30 dernières années, il m’est arrivé à plusieurs reprises, après quelques jours de temps doux, de voir apparaître subitement des canards qui me semblaient pourtant avoir quitté la région depuis deux ou trois semaines. D’où peuvent bien provenir ces oiseaux??? Et, surtout, où étaient-ils cachés durant les journées les plus froides? Je n’ai toujours pas trouvé leur cachette!
Bien sûr, pour être témoin de ces apparitions surprises (on peut même presque parler « de ces générations spontanées »!), il faut avoir la possibilité d’être sur le terrain juste au bon moment, ce qui n’est pas toujours possible en milieu de semaine. Nous avons dû attendre patiemment l’arrivée de la fin de semaine en espérant que certains oiseaux aient eu la même idée.

En sortant de la maison samedi matin, avec des vents du sud-ouest soufflant à plus de 25 km/h et un petit -6°C au thermomètre, nous nous sommes rapidement rendus compte que nos attentes devaient être revues à la baisse. Le nombre d’espèces rencontrées est effectivement demeuré plutôt bas, autant près du fleuve qu’en forêt.

Samedi le 7 décembre, nous avons parcouru Rivière-Ouelle de 6 h 50 à 11 h 35 et nous y avons rencontré les espèces suivantes :
  • 1 Oie des neiges
  • 1 Bernache du Canada – Cet oiseau dérivait seul au large du quai, dans les vagues et le vent.
  • 2 Canards noirs
  • 1 Macreuse brune
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 14 Grands Harles
  • 2 Plongeons catmarins
  • 10 Goélands à bec cerclé
  • 9 Goélands argentés
  • 26 Goélands arctiques
  • 1 Goéland bourgmestre – Même si nous ne les voyons qu’en petits nombres, les Goélands bourgmestres nous semblent plus réguliers qu’à l’habitude depuis quelques semaines. 
  • 10 Goélands marins
  • 3 Guillemots à miroir
  • 5 Pigeons bisets
  • 1 Tourterelle triste
  • 1 Harfang des neiges
Harfang des neiges – Rivière-Ouelle – 7 décembre 2013 © Claude Auchu
  • 1 Geai bleu
  • 5 Corneilles d’Amérique
  • 35 Grands Corbeaux – Un groupe d’au moins 25 individus étaient présents en bordure d’une route près du fleuve avant le lever du soleil. Ce n’est pas la première année que nous voyons de tels groupes de corbeaux dans ce secteur en décembre.
  • 4 Alouettes hausse-col
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 3 Roitelets à couronne dorée – Habituellement, la présence de roitelets dans la région durant la saison froide est synonyme d’un hiver riche en oiseaux. Savent-ils des choses que nous ignorons encore et que nous apprendrons plus tard cet hiver?
  • 250 Étourneaux sansonnets
  • 17 Plectrophanes des neiges
  • 1 Chardonneret jaune
Dimanche, c’est une tournée à pied dans les limites de la ville de La Pocatière qui était au menu. Peut-être à cause des vents encore bien présents (jusqu’à 40 km/h!), le début de notre randonnée s’est fait au ralenti, bien peu d’oiseaux se laissant voir et encore moins entendre. La première étape s’est pourtant déroulée dans une secteur relativement bien abrité et riche en mangeoires de toutes sortes. Ce n’est qu’en choisissant bien notre trajet que nous avons finalement réussi à diversifier les espèces rencontrées et terminé la journée relativement satisfaits.

Voici donc ce que nous avons à La Pocatière dimanche le 8 décembre :
  • 14 Oies des neiges – Elles se nourrissaient dans un champ de maïs fauché il y a peu de temps.
  • 1 Canard noir
  • 1 Buse pattue
  • 2 Goélands à bec cerclé
  • 2 Goélands argentés
  • 7 Goélands arctiques
  • 2 Goélands bourgmestres
  • 3 Goélands marins
  • 5 Tourterelles tristes – Il nous a fallu attendre la moitié de l’excursion avant de finalement croiser les premières tourterelles! Nous avons pourtant déjà réussi à voir plus d’une centaine individus en plein cœur de l’hiver! À noter que c’est le 4 décembre 1983, il y a tout juste 30 ans, que je voyais les six premières Tourterelles tristes dans ma région en hiver! Cet hiver-là, il n’y avait eu que sept mentions dans la grande région de Québec… Les choses ont changé rapidement par la suite et, durant l’hiver 1985-86, le total avait déjà grimpé à 44 mentions. Les données du Club des ornithologues de Québec pour l’hiver 2012-13 indiquent pas moins de 702 mentions!
  • 1 Harfang des neiges
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Geai bleu
  • 125 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 25 Mésanges à tête noire
  • 1 Grimpereau brun
  • 3 Merles d’Amérique – C’est vraiment durant l’hiver que nos merles sont les plus beaux! Deux des individus observés dimanche montaient la garde dans leur pommetier, éclairés par une belle lumière de décembre.
  • 200 Étourneaux sansonnets
  • 32 Chardonnerets jaunes
  • 1 Moineau domestique
Les oiseaux observés durant cette fin de semaine nous ont encore offert des impressions divergentes. Les merles encore bien présents, tout comme les Roitelets à couronne dorée observés à Rivière-Ouelle, nous portent à croire qu’il y a encore des oiseaux cachés quelque part en forêt. D’un autre côté, si c’est le cas, pourquoi avons-nous autant de difficultés à voir des fringillidés, ces oiseaux si bruyants et exubérants qu’ils sont habituellement difficiles à manquer?!?
En janvier et février 2002, nous n’avions eu que quatre mentions de Sittelles à poitrine rousse aux Escoumins. Pourtant, cet hiver-là, 24 individus avaient été comptés durant le recencement des oiseaux de Noël de Wabush, au Labrador!!! De la même manière, je me souviens de l’hiver particulièrement rigoureux de 1993-94 où les sittelles, après avoir été absentes de La Pocatière à partir de la fin de novembre, sont apparues en bons nombres à La Pocatière dès la fin de février. Connaîtrons-nous un autre hiver de ce type?

mardi 3 décembre 2013

Surprise chez les oiseaux! Voilà l'hiver!

L’hiver a fait une arrivée plutôt marquée au Québec durant la semaine dernière. Mercredi, nous avons eu droit à une succession de neige, de verglas et de pluie qui, aidés par le froid de jeudi et vendredi, a laissé une bonne couche de neige glacée au sol. On peut donc dire que tout était en place pour l’arrivée officielle de l’hiver ornithologique, dimanche le 1er décembre.
Pour cette fin de semaine, nous avons hésité un moment avant de décider durant quelle journée nous allions visiter Rivière-Ouelle. Devrions-nous choisir samedi, la dernière journée de l’automne, qui s’annonçait froide mais ensoleillée? Ou encore attendre à dimanche, qui devait être plus douce mais nuageuse avec peut-être un peu de neige? La fraîcheur de samedi risquait cependant de faire fuir les quelques oiseaux encore présents dans la région, que nous allions donc peut-être rater dimanche… Finalement, nous avons décidé de visiter Rivière-Ouelle durant les deux matinées, afin de voir quelles espèces allaient être présentes à la toute fin de l’automne et lesquelles allaient résister jusqu’au lendemain et apparaître sur notre liste de décembre.

Samedi matin, avec –15°C au thermomètre à Rivière-Ouelle, le décor en bordure du fleuve ressemblait plus à celui de la mi-janvier qu’à la fin de novembre! Le fleuve était presque entièrement recouvert de glace et bien peu d’oiseaux étaient visibles. Ceux qui se sont montrés avaient l’air encore plus surpris que nous de se retrouver aussi rapidement en plein hiver. Que ce soit les Eiders à duvet, les différents goélands, des Merles d’Amérique ou encore un Bruant chanteur, les oiseaux réagissaient chacun à leur manière à l’arrivée subite des températures froides et de la neige.

Samedi le 30 novembre, nous avons patrouillé Rivière-Ouelle entre 7 h 05 et 10 h 05 pour y trouver les espèces suivantes :
  • 560 Eiders à duvet – Les eiders ont l’habitude de venir frôler le bout du quai lors de leurs déplacements automnaux. Samedi, cependant, la présence de glace a forcé un groupe d’une trentaine d’oiseaux à voler tellement loin au large qu’ils étaient à peine visibles de notre position.
  • 45 Grands Harles
  • 32 Goélands à bec cerclé
  • 3 Goélands argentés
  • 58 Goélands arctiques
  • 2 Goélands bourgmestres
  • 7 Goélands marins – Plusieurs goélands portaient des morceaux de glace accrochés aux plumes de leur ventre. Ils devront trouver un endroit plus sec où passer leurs nuits durant l’hiver!
Goéland  marin, immature à son premier hiver – Rivière-Ouelle – 30 novembre 2013 © Claude Auchu
  • 10 Pigeons bisets
  • 20 Tourterelles tristes
  • 1 Geai bleu
  • 9 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 23 Merles d’Amérique – Un beau groupe de 23 merles se déplaçaient le long du fleuve en direction sud-ouest. Il y a donc encore des merles cachés en forêt???
  • 55 Étourneaux sansonnets
  • 5 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant chanteur – Celui-là a trouvé refuge à une mangeoire.
  • 8 Moineaux domestiques
Par –15°C, on ne peut rester longtemps immobile au quai! Nous avons donc opté pour une rapide tournée à pied à travers le village de Saint-Pacôme, la capitale régionale des mangeoires. Sur place, les oiseaux les plus d’intérêt ont été un petit groupe de cinq merles (cinq autres!?! Tiens, tiens…!) et un Durbec des sapins, ce gros fringillidé dont les congénères partagent peut-être les fruits de sorbiers avec les merles quelque part en forêt.

Voici ce que nous avons vu à Saint-Pacôme de 10 h 05 à 11 h 15 samedi matin :
  • 5 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 16 Geais bleus
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 22 Mésanges à tête noire
  • 5 Merles d’Amérique
  • 5 Étourneaux sansonnets
  • 1 Durbec des sapins
  • 11 Chardonnerets jaunes
La matinée de dimanche s’est finalement avérée être presque parfaite côté température. La neige annoncée ne s’est résumée qu’à quelques flocons et la température qui a grimpé jusqu’à un très agréable -4°C a aidé à dégager le fleuve de ses glaces! Cependant, l’arrivée précoce de l’hiver durant les jours précédents nous a privé de quelques sites que nous fréquentons habituellement jusqu’à la mi-décembre à Rivière-Ouelle. Certains sont maintenant très pauvres en oiseaux et d’autres sont devenus plutôt inaccessibles. Ayant donc plus de temps disponible, nous avons décidé de couper notre séjour au quai en deux et d’explorer les champs entre les deux séances. Nous espérions que la marée qui montait rapidement en fin d’avant-midi encouragerait les Eiders à duvet à se déplacer, mais ce ne fut visiblement pas le cas.
Le 1er décembre marquant le début de l’avicourse, une dizaine d’observateurs de Québec nous ont accompagné au quai de Rivière-Ouelle durant une partie de l’avant-midi. La liste qui suit ne contient que les oiseaux que nous avons nous-mêmes identifiés.

Nous avons visité Rivière-Ouelle de 6 h 45 à 12 h 55 dimanche le 1er décembre, dont 3 h 45 au quai en deux séances, ce qui nous a rapporté ces 28 espèces :
  • 37 Oies des neiges
  • 150 Bernaches du Canada – Plusieurs bernaches ont été observées, certaines posées sur les glaces du fleuve, d’autres se nourrissant dans les champs et quelques-unes étaient en migration. Il s’agit tout de même d’une belle quantité pour la région à cette date.
  • 2 Canards noirs
  • 1 Canard colvert – Un mâle accompagnait un petit groupe d’Eiders à duvet.
  • 185 Eiders à duvet
  • 13 Macreuses brunes
  • 2 Macreuses à bec jaune – En fin d’avant-midi, deux oiseaux posés à l’eau ont fini par s’envoler à l’approche d’un Petit Pingouin.
  • 7 Garrots à œil d’or
  • 9 Grands Harles
  • 1 Plongeon catmarin – Il nous a fallu beaucoup de patience avant de finalement voir un seul individu. L’an dernier, à la même date, nous en avions observé onze.
  • 52 Goélands à bec cerclé
  • 8 Goélands argentés
Goéland argenté, immature à son premier hiver – Rivière-Ouelle – 1er décembre 2013 © Claude Auchu
  • 137 Goélands arctiques
Goéland arctique, immature à son deuxième hiver – Rivière-Ouelle – 1er décembre 2013 © Claude Auchu
  • 3 Goélands bourgmestres
  • 37 Goélands marins
  • 1 Petit Pingouin – Une rare présence en décembre!
  • 53 Pigeons bisets
  • 28 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges – Posé sur un bloc de glace, un oiseau se laissait doucement dériver sur le fleuve. Il nous est arrivé à plusieurs reprises d’observer des harfangs sur de tels radeaux au début du printemps. Nous avons toujours associé ces événements à l’abondance des Corneilles d’Amérique à cette période, ce qui oblige peut-être les harfangs à chercher refuge hors d’atteinte des corvidés. Pour celui de dimanche, il s’agissait probablement d’un oiseau ayant traversé le fleuve durant la nuit et qui s’est posé sur le premier perchoir venu en atteignant la rive sud.
  • 1 Faucon pèlerin – Un immature posé sur un rocher à la limite de la marée basse se faisant continuellement agacer par les goélands de passage. Le Faucon pèlerin est encore rare ici en décembre.
  • 8 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 2 Mésanges à tête noire
  • 1 Merle d’Amérique – Comme les 23 observés la veille, cet oiseau se dirigeait vers le       sud-ouest.
  • 115 Étourneaux sansonnets
  • 55 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant chanteur
  • 4 Moineaux domestiques
Nous voilà donc en hiver! Au cours des 100 prochains jours, nous allons recommencer à fréquenter les forêts de conifères à la recherche des insaisissables fringillidés. L’observation des merles arrivant de nulle part durant cette fin de semaine nous a donné espoir qu’il y a peut-être encore des oiseaux bien cachés en forêt. À nous de les trouver!
Il faut noter en terminant la présence très remarquable de dizaines de Phoques du Groenland et de quelques Phoques communs à Rivière-Ouelle dimanche matin. Les Phoques du Groenland ne sont présents dans la région que depuis peu, ma première mention dans la région remontant à moins de 10 ans!
Phoques du Groenland – Rivière-Ouelle – 1er décembre 2013 © Claude Auchu