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mardi 16 mai 2017

Combattant varié, Grue du Canada et trois Parulines des pins!

Pour cette fin de semaine, je n’ai rien à redire contre la météo! Rappelons tout de même que la dernière semaine a encore été froide, venteuse et pluvieuse, ce qui est simplement la norme ce printemps. Mais le beau temps est arrivé juste à temps pour la fin de semaine et, à la mi-mai, nous souhaiterions tous avoir le don d’ubiquité. Tous les sites et les habitats débordent d’oiseaux fraîchement arrivés et qui ne demandent qu’à être observés. Samedi et dimanche, nous avons fait le maximum pour les satisfaire!

Déjà, vendredi après-midi, ayant quelques moments de libre, je m’étais rendu à Rivière-Ouelle en espérant y trouver certains des migrateurs néotropicaux (moucherolles, viréos, parulines) tant attendus. Puisque je visais les passereaux, c’est donc aux lisières des boisés que je comptais m’attarder… après tout, Rivière-Ouelle n’est pas qu’un quai! Mais, en chemin, un groupe dense d’Oies des neiges sur le rivage, tout près de la route, m’ont littéralement obligé à faire un arrêt. Après un coup d’œil rapide aux individus les plus éloignés, je me suis concentré sur les oies se nourrissant en bordure de l’eau. En suivant lentement le rivage au télescope, j’ai remarqué un Petit Chevalier, puis un autre et un autre… et puis paf! un oiseau différent est apparu dans mon champ de vision. Dans de telles circonstances, je suis toujours étonné de constater à quelle vitesse nous sommes en mesure de faire un tri parmi les espèces possibles (et certaines impossibles)! En une fraction de seconde, mon cerveau a éliminé le Bécasseau à poitrine cendrée, puis le Bécasseau à queue pointue (pourquoi pas?) pour finalement aboutir au Combattant varié! C’était bien ça : j’avais devant moi une femelle de Combattant varié!!!
Ce limicole eurasien est très spectaculaire. Étant 25% plus grands que les femelles, les mâles en plumage nuptial portent une large collerette de couleur variable d’un oiseau à l’autre. Avec une telle différence entre les deux sexes, les Britanniques ont même donné un nom différent au mâle (appelé « Ruff ») et à la femelle (« Reeve »). Dans leur aire de nidification, les combattants se réunissent sur des sites traditionnels appelés « leks » où les mâles exécutent des parades extravagantes. Je vous invite fortement à regarder cette vidéo présentant des images incroyables de la parade de ce limicole tournées en Biélorussie.
Le combattant a probablement toujours été régulier en Amérique, mais le nombre de mentions varie grandement d’une année à l’autre. Le printemps 2017 semble être particulièrement fructueux avec des oiseaux notés un peu partout dans le nord-est du continent, dont deux mâles à Bécancour il y a deux semaines et une femelle à Saint-Blaise ces derniers jours. On peut se demander où nichent les oiseaux observés dans l’est de l’Amérique. Les musées nord-américains possèdent sûrement des spécimens d’oiseaux juvéniles capturés sur notre continent; un test sur les isotopes stables de ces spécimens pourraient peut-être nous fournir une réponse!?!

À Rivière-Ouelle, vendredi le 12 mai, les passereaux ont perdu le titre de vedettes de ma sortie. J’ai tout de même vu :
  • 1 Canard chipeau
  • 7 Canards d’Amérique
  • 100 Canards noirs
  • 2 Canards colverts
  • 1 Canard souchet
  • 80 Sarcelles d’hiver
  • 8 Fuligules à collier
  • 20 Petits Fuligules
  • 1 Pluvier semipalmé
  • 1 Pluvier kildir
  • 1 Combattant varié – Un oiseau à Sept-Îles le 27 mai 1933 semble être la toute première présence de l’espèce au Québec. Pour les MRC de Kamouraska-L’Islet, il s’agit de la 8e mention connue, la première depuis 10 ans. Ma rencontre la plus particulière avec un Combattant varié implique une autre femelle que j’avais trouvée à La Pocatière le 25 mars 1996, une date extrêmement hâtive pour l’espèce. Plus surprenant encore, j’avais revu l’oiseau au même endroit les 8 et 13 avril; il avait alors survécu à un ‑12°C et à une chute de 10 centimètres de neige! Les oiseaux sont vraiment plein de ressources!

Il est toujours dommage de devoir photographier une telle rareté à contre-jour! 
Comparativement au Petit Chevalier qui l’accompagne, le combattant a une apparence plus costaude, 
le bec plus épais et très légèrement tombant, le dos écaillé et les flancs fortement marqués.
Petit Chevalier (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes) et Combattant varié (Reeve – Calidris pugnax)
Rivière-Ouelle – 12 mai © Claude Auchu
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 3 Grands Chevaliers
  • 8 Petits Chevaliers
  • 4 Goélands arctiques
  • 1 Buse à queue rousse
  • 1 Bruant fauve

Samedi, il était certain que notre journée ornithologique allait se dérouler à Rivière-Ouelle, que le combattant y soit encore ou non. Les conditions d’observation étaient encore très belles, mais les presque cinq heures passées au quai jumelées au vent du nord-est ont réussi à nous geler jusqu’aux os! Une promenade dans un endroit ensoleillé et abrité des vents nous a par la suite permis de recharger nos batteries. En mai, le fleuve débordait souvent de poissons et, samedi, certains bondissaient même hors de l’eau, comme s’il n’y avait pas assez de place pour tout le monde sous la surface!

La presque totalité de l’excursion de samedi le 13 mai s’est faite en compagnie de Thomas Biteau et nos six yeux ont trouvé 81 espèces à Rivière-Ouelle entre 4 h 50 et 13 h 25. En voici une partie :
  • 12000 Oies des neiges
  • 27 Bernaches cravants
  • 880 Bernaches du Canada – Les bernaches quittent la région! Des centaines ont migré vers le nord-est très loin au large du quai durant toute la matinée.
  • 1 Canard branchu
  • 4 Canards d’Amérique
  • 67 Canards noirs
  • 18 Canards colverts
  • 2 Sarcelles à ailes bleues
  • 12 Sarcelles d’hiver
  • 47 Petits Fuligules – Il s’agit d’une belle quantité pour le quai de Rivière-Ouelle où les Fuligules milouinans sont habituellement plus nombreux. Sur les rares étangs d’eau douce des environs, ce sont cependant les Petits Fuligules qui dominent.
  • 90 Eiders à duvet
  • 60 Macreuses à front blanc
  • 12 Macreuses brunes
  • 3000 Macreuses à bec jaune
  • 12 Hareldes kakawis
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 2 Harles couronnés
  • 51 Grands Harles
  • 141 Harles huppés
  • 2 Grèbes jougris
  • 1 Grue du Canada – Le nombre de grues observées dans notre secteur augmente très lentement à chaque année. L’espèce finira bien par découvrir des sites de nidification à son goût dans la région.
  • 1 Pluvier kildir
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 3 Grands Chevaliers
  • 1 Petit Chevalier
  • 20 Labbes parasites – Les Labbes parasites sont de retour, les mouettes et goélands n’ont qu’à bien se tenir! Plusieurs de ces oiseaux à l’allure athlétique nous ont donné de beaux spectacles en poursuivant les laridés jusqu’à ce qu’ils régurgitent le contenu de leur estomac. Les labbes faisaient régulièrement des allers-retours devant le quai, le décompte final n’a pas été facile. Les 20 oiseaux inscrits sur notre liste constituent un minimum.

Labbe parasite (Parasitic Jaeger – Stercorarius parasiticus)
Rivière-Ouelle – 13 mai 2017 © Claude Auchu
  • 18 Guillemots marmettes
  • 30 Petits Pingouins
  • 2 Guillemots à miroir
  • 40 Mouettes tridactyles – Étrangement, une trentaine de mouettes suivaient de près un cargo qui voguait vers le nord-est au large du quai. Les hélices du navire faisaient-elles remonter les poissons à la surface, même en plein dans le chenal du Saint-Laurent?
  • 98 Mouettes de Bonaparte
  • 200 Goélands à bec cerclé
  • 200 Goélands argentés
  • 6 Goélands arctiques
  • 1 Goéland brun – Un immature en plumage de deuxième année.
  • 20 Goélands marins
  • 17 Sternes pierregarins
  • 504 Plongeons catmarins
  • 1 Plongeon huard
  • 58 Fous de Bassan
  • 160 Cormorans à aigrettes
  • 10 Urubus à tête rouge
  • 2 Pygargues à tête blanche – Un immature en plumage de troisième année et un adulte.
  • 3 Petites Buses
  • 1 Buse à queue rousse
  • 7 Pics flamboyants
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Alouette hausse-col
  • 20 Hirondelles bicolores
  • 2 Hirondelles rustiques
  • 30 Mésanges à tête noire – Encore une fois, des mésanges se déplaçaient vers le sud-ouest en longeant le rivage du fleuve. Et, encore une fois, elles se retrouvaient coincées au bout de la pointe aux Orignaux, de la pointe aux Iroquois et de la pointe de la Rivière Ouelle. À partir de ces lieux, elles tentaient de s’envoler au-dessus du fleuve pour revenir encore et encore vers le rivage! Que d’énergie dépensée par ses petits oiseaux!
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 12 Roitelets à couronne rubis
  • 4 Pipits d’Amérique
  • 1 Paruline noir et blanc

Paruline noir et blanc (Black-and-white Warbler – Mniotilta varia)
Rivière-Ouelle – 13 mai 2017 © Claude Auchu
  • 1 Paruline masquée
  • 18 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 9 Bruants des prés
  • 2 Bruants des marais
  • 11 Bruants à gorge blanche
  • 4 Bruants à couronne blanche

Avec aussi peu de limicoles, il n’est pas surprenant que le Combattant varié n’ait pas été retrouvé. Il faut dire que les belles conditions pour les observateurs sont aussi de belles conditions pour les migrateurs! Certains arrivent dans la région, mais d’autres la quittent!

Dimanche matin, la température nous a enfin permis de faire une excursion à vélo. Le boisé visité à La Pocatière contient une pinède mature où, l’été dernier, nous avions trouvé un mâle chanteur de Paruline des pins. Puisque l’absence de moustiques nous permet de nous attarder encore longuement dans les forêts, un détour par la pinède faisait bien sûr partie de notre trajet.
Ensuite, tout juste avant l’arrivée des premières averses, nous avons fait un rapide détour par les rives du Saint-Laurent. Les oiseaux aquatiques étaient peu nombreux, mais un coup d’œil loin au large nous a permis de voir au moins 2000 goélands volant en tout sens! 

Dimanche le 14 mai, nous avons parcouru La Pocatière entre 5 h 30 et 10 h 20 où 71 espèces ont pu être trouvées, dont :
  • 20000 Oies des neiges
  • 4 Gélinottes huppées
  • 1 Chevalier solitaire
  • 3 Fous de Bassan – Il arrive occasionnellement que des fous puissent être repérés à partir de La Pocatière. Un bon télescope est bien entendu indispensable.
  • 2 Martins-pêcheurs d’Amérique
  • 4 Pics maculés
  • 5 Pics mineurs
  • 1 Grand Pic
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 6 Moucherolles phébis
  • 5 Viréos à tête bleue
  • 54 Geais bleus – Des individus encore en migration volaient silencieusement vers le nord-est en petits groupes comptant jusqu’à 15 oiseaux. Comme les mésanges vues à Rivière-Ouelle la veille, ces oiseaux ne nicheront certainement pas cet été!
  • 7 Sittelles à poitrine rousse – Enfin, ces petites acrobates sont de retour dans nos forêts! C’est la première fois que j’ai à attendre jusqu’à la mi-mai pour que cette espèce devienne commune.
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Un oiseau était encore présent dans la ville. Contrairement à sa cousine à poitrine rousse, la poitrine blanche est une espèce des forêts de feuillus et son abondance n’est donc pas conditionnée par la production de graines de conifères.
  • 2 Grimpereaux bruns
  • 2 Troglodytes des forêts
  • 12 Roitelets à couronne rubis
  • 4 Roitelets à couronne dorée
  • 7 Grives solitaires
  • 32 Merles d’Amérique
  • 6 Jaseurs boréaux – Quelques Jaseurs boréaux se nourrissaient de vieilles pommes tombées au sol. Je n’avais jamais observé ce jaseur aussi tardivement dans la région au printemps; mon « record » précédent remontait au 13 mai 1981!!!
  • 15 Roselins pourprés
  • 2 Tarins des pins
  • 35 Chardonnerets jaunes
  • 14 Gros-becs errants – Depuis une dizaine de jours, des petits groupes de gros-becs se promènent bruyamment dans la ville et ses alentours.
  • 14 Parulines couronnées – Toujours aussi faciles à repérer grâce à leur chant surpuissant!
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 2 Parulines masquées
  • 2 Parulines flamboyantes – Malgré le printemps particulièrement froid, je n’avais observé cette paruline aussi hâtivement qu’à une seule reprise, le 14 mai 1990!

Paruline flamboyante (American Redstart – Setophaga ruticilla)
Rivière-Ouelle – 13 mai 2017 © Claude Auchu
  • 2 Parulines tigrées
  • 2 Parulines à gorge orangée – Scène représentative du printemps 2017, une Paruline à gorge orangée chantait dans une épinette dont la base se trouvait encore en partie sous la neige…!
  • 5 Parulines bleues
  • 3 Parulines des pins – La surprise de la journée! Avant même d’atteindre la pinède, nous avons entendu un chant suspect provenant d’une section de forêt relativement ouverte où se trouvent plusieurs pins. C’est avec un enthousiasme non-retenu que nous avons finalement confirmé la présence d’un mâle de Paruline des pins! La surprise s’est rapidement transformée en stupeur lorsqu’une femelle est venue rejoindre le mâle dans le même pin!!! Les deux oiseaux se suivaient toujours de près, ce qui laisse croire que le couple est bel et bien formé! Nous avons poursuivi notre promenade jusqu’à la véritable pinède où un autre mâle chanteur a été trouvé! Il y a donc au moins trois Parulines des pins dans ce boisé que j’explore pourtant depuis plus de 30 ans en ayant toujours cette espèce en tête!!! Cette paruline est une nicheuse très rare dans Kamouraska-L’Islet, mais elle a peut-être déjà été plus commune. Ses populations avaient fort probablement souffert de la coupe massive des grandes pinèdes à la fin du XVIIIe siècle, mais elle semble maintenant devenir plus commune dans le Bas-Saint-Laurent.

Une femelle particulièrement terne...
Paruline des pins (Pine Warbler – Setophaga pinus)
La Pocatière – 14 mai 2017 © Claude Auchu
...et son mâle, plus brillant mais bien caché
Paruline des pins (Pine Warbler – Setophaga pinus)
La Pocatière – 14 mai 2017 © Claude Auchu
  • 25 Parulines à croupion jaune
  • 3 Parulines à gorge noire
  • 1 Bruant hudsonien
  • 17 Bruants familiers
  • 20 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 25 Bruants à gorge blanche
  • 9 Bruants à couronne blanche
  • 10 Juncos ardoisés
  • 2 Vachers à tête brune

Ce fut toute une fin de semaine, exactement comme elles se doivent d’être durant le mois de mai!
Je terminerai en vous parlant du Troglodyte familier trouvé dans notre arrière-cour la semaine dernière. Ce courageux petit mâle est demeuré sur place jusqu’à vendredi le 12 mai, chantant à pleins poumons. Mercredi dernier, le petit 2°C, le vent fort du nord-est et la fine pluie n’ont pas été suffisants pour le faire taire. Finalement, ce n’est probablement pas le froid qui l’a fait quitter notre voisinage, c’est sans doute plutôt l’absence de femelle…! 

mardi 1 septembre 2015

Le meilleur des limicoles

Depuis de très nombreuses années, au fur et à mesure qu’une semaine progresse, je scrute les prévisions météorologiques afin de planifier nos futures activités ornithologiques de la façon la plus efficace possible. Puisque je connais déjà très bien quels oiseaux se retrouvent dans la région de La Pocatière à n’importe quel moment de l’année, c’est donc souvent les conditions extérieures qui décideront la direction que nous allons prendre.
Cette fois, nous avions planifié une longue promenade à vélo à travers La Pocatière afin d’observer les passereaux locaux qui avaient été laissés pour compte la fin de semaine dernière. Vendredi, l’annonce de puissants vents du sud-ouest pour samedi (et probablement pour dimanche également) avait laissé de forts doutes sur le succès d’une telle expédition. Que faire? Les oiseaux sont présentement abondants partout mais, nous le savons tous, les vents forts du sud-ouest n’aident en rien au succès d’une excursion ornithologique.

Depuis le début du mois d’août, nous nous sommes souvent demandés s’il valait la peine de « sacrifier » une matinée pour nous rendre observer les oiseaux (les limicoles en particulier) à Montmagny. La marée haute très tôt samedi matin, le lieu de rassemblement traditionnel des oiseaux de rivage à Montmagny étant en partie à l’abri du sud-ouest… la décision était facile à prendre, on y va! Mon coup d’œil quotidien à la page des oiseaux rares nous avait déjà indiqué que quelques espèces rarement observées dans la grande région de Québec était présentes à ce site si facile d’accès. C’était d’ailleurs plutôt dommage parce que, contrairement à bien des observateurs d’oiseaux, nous préférons ne pas savoir quels oiseaux sont sur place lorsque nous arrivons à un site. Pour nous, le vrai défi n’est pas de voir un oiseau, mais plutôt de le trouver. Mes visites à la page des oiseaux rares ont toujours eu pour but de savoir quels oiseaux circulent dans la province, mais pas nécessairement de savoir où ils sont exactement! Bien sûr, si les raretés de Montmagny sont là, nous les regarderons avec plaisir, mais il nous manquera tout de même un petit quelque chose…
Arrivés à Montmagny juste au moment où la marée commençait à baisser, un coup d’œil rapide dans le petit groupe de limicoles entassés sur les rochers nous a permis de trouver immédiatement le Bécassin à long bec, la rareté #1. Quelques instants plus tard, c’est un Bécasseau à échasses (la rareté #3) qui est déniché parmi les Petits Chevaliers. Après un petit détour à un autre site, c’est le Phalarope de Wilson (la rareté #2) qui fait son apparition. Par la suite, les autres surprises de l’avant-midi ont plutôt été l’arrivée successive de nouveaux observateurs sur place.
Et, justement, alors que tout le monde n’avait d’yeux que pour les limicoles qui se donnaient en spectacle devant nous, Christiane avait remarqué que des hirondelles en migration survolaient continuellement l’embouchure de la rivière du Sud. Avec sa patience habituelle, ma chère compagne s’est amusée à identifier et à compter ces hirondelles et, au moment de notre départ, elle avait accumulé une quantité d’Hirondelles de rivage qui aurait sûrement surpris les observateurs présents!

Voici une partie des 47 espèces que nous avons observées lors de notre passage à Montmagny, samedi le 29 août, de 6 h 15 à 10 h 45 :
  • 1 Canard d’Amérique
  • 30 Canards noirs
  • 300 Canards colverts
  • 10 Sarcelles à ailes bleues
  • 1 Canard pilet
  • 15 Sarcelles d’hiver
  • 2 Garrots à œil d’or
  • 5 Grèbes à bec bigarré
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de deuxième année.
  • 3 Chevaliers grivelés
  • 24 Grands Chevaliers
  • 260 Petits Chevaliers
  • 1 Bécasseau à échasses – Un juvénile.

Bécasseau à échasses (Stilt Sandpiper – Calidris himantopus)
Montmagny – 29 août 2015 © Claude Auchu
  • 200 Bécasseaux semipalmés
  • 12 Bécassins roux
  • 1 Bécassin à long bec – Bien que très mobile, cet adulte en plumage nuptial usé était souvent facile à repérer parmi la poignée de Bécassins roux juvéniles présents. À la fin-août, les Bécassins roux adultes ont probablement déjà tous quitté le Québec. Les Bécassins à long bec, par contre, migrent habituellement un mois après leur cousin et il est tout à fait normal de voir un adulte en migration à cette date. Les juvéniles suivront en septembre et en octobre.

Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus) et 
Petits Chevaliers (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes)
Montmagny – 29 août 2015 © Claude Auchu 
Sur cette photo du Bécassin à long bec en vol, les lignes noires de sa queue nettement plus larges 
que les blanches sont rarement aussi en évidence!
Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus), Bécassins roux (Short-billed Dowitchers – Limnodromus griseus) et Petit Chevalier (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes)
Montmagny – 29 août 2015 © Claude Auchu
Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus), Bécassins roux (Short-billed Dowitchers – Limnodromus griseus) et Petits Chevaliers (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes)
Montmagny – 29 août 2015 © Claude Auchu
Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus), Bécassins roux (Short-billed Dowitchers – Limnodromus griseus) et Petit Chevalier (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes)
Montmagny – 29 août 2015 © Claude Auchu
  • 1 Phalarope de Wilson – Il était presque drôle de voir ce juvénile en mue se nourrir de façon  hyperactive parmi les autres limicoles. Cette espèce, qui a niché à La Pocatière en 1986, est maintenant pratiquement extirpée du Québec comme nicheur.
  • 7 Mouettes de Bonaparte – En vol au-dessus du fleuve.
  • 165 Goélands à bec cerclé – Un oiseau bagué était posé légèrement trop loin pour nous permettre d’en déchiffrer le numéro.
  • 2 Martinets ramoneurs – Un martinet migrait parmi les hirondelles alors qu’un autre tournoyait encore au-dessus de la ville.
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 2 Faucons émerillons – Un Faucon émerillon s’est attaqué à plusieurs reprises à un Martin-pêcheur d’Amérique, une proie nettement trop grosse et vigoureuse pour lui. D’ailleurs, entre chaque attaque, c’est le martin-pêcheur qui poursuivait à son tour le faucon en poussant de grands cris. La rencontre de deux caractériels!
  • 2 Faucons pèlerins
  • 1110 Hirondelles de rivage – Parmi le flot continue d’hirondelles en déplacement, c’est donc plus d’un millier d’Hirondelles de rivage que Christiane s’est donnée la peine de compter!!!
  • 1 Hirondelle à front blanc
  • 16 Hirondelles rustiques
  • 2 Moqueurs chats
  • 500 Étourneaux sansonnets
  • 2 Parulines obscures
  • 600 Carouges à épaulettes

Dimanche, les vilains vents du sud-ouest balayaient encore la région. Nous nous sommes tout de même dirigés vers Rivière-Ouelle, mais avec des attentes plutôt limitées. C’était effectivement très tranquille au large (où la visibilité était aussi très limitée) et notre passage au quai aura duré moins d’une heure. Malgré les vents et la marée qui descendait très rapidement, nous avons réussi à trouver une belle variété de limicoles et de passereaux qui nous ont fait rêver à ce que nous aurions pu voir si les conditions avaient simplement été « normales ».

Voici une partie des 52 espèces que nous avons rencontrées à Rivière-Ouelle dimanche le 30 août entre 5 h 30 et 9 h 35 :
  • 31 Canards noirs
  • 4 Canards pilets
  • 13 Sarcelles d’hiver – Quelques petits groupes se déplaçaient vigoureusement face aux vents devant le quai.
  • 32 Eiders à duvet
  • 1 Harle couronné
  • 3 Plongeons catmarins
  • 5 Plongeons huards
  • 1 Grèbe jougris
  • 1 Fou de Bassan
  • 39 Cormorans à aigrettes
  • 37 Grands Hérons
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Pluvier argenté
  • 24 Pluviers semipalmés
  • 5 Chevaliers grivelés
  • 1 Chevalier solitaire
  • 1 Grand Chevalier
  • 7 Bécasseaux sanderlings
  • 3 Bécasseaux minuscules
  • 1 Bécasseau à poitrine cendrée
  • 12 Bécasseaux semipalmés
  • 2 Colibris à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Faucon pèlerin
  • 2 Tyrans tritris
  • 2 Hirondelles rustiques
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 11 Sittelles à poitrine rousse – Je trouve toujours étrange de voir plus de sittelles que de mésanges durant une excursion!
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 2 Parulines obscures
  • 4 Parulines tigrées
  • 6 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie

Paruline à poitrine baie (Bay-breasted Warbler – Setophaga castanea)
Rivière-Ouelle – 30 août 2015 © Claude Auchu
  • 1 Paruline rayée
  • 4 Parulines à croupion jaune

Puisque notre tournée à Rivière-Ouelle s’est faite si rapidement, pourquoi ne pas nous rendre jusqu’à Saint-Denis? Nous y avons séjourné environ 90 minutes pour y trouver 42 espèces, dont :
  • 9 Oies des neiges – Ces oies ont passé l’été sur place, se nourrissant souvent directement sur les pelouses des chalets.
  • 32 Canards noirs
  • 39 Pluviers argentés
  • 27 Pluviers semipalmés
  • 3 Grands Chevaliers
  • 8 Petits Chevaliers
  • 5 Tournepierres à collier
  • 13 Bécasseaux maubèches
  • 1 Bécasseau variable
  • 7 Bécasseaux minuscules
  • 20 Bécasseaux semipalmés
  • 1 Bécassin roux
  • 6 Tourterelles tristes
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Pic mineur
  • 2 Moqueurs chats
  • 4 Parulines obscures
  • 3 Parulines masquées
  • 3 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 1 Paruline jaune
  • 6 Parulines à croupion jaune

Ces deux matinées d’observation nous aura fourni une variété d’espèces digne de cette époque de l’année. Mais les passereaux ont encore une fois eu la vie dure et nous avons bien hâte de pouvoir leur consacrer une excursion! Certains ont sûrement déjà quitté la région et nous ne les reverrons plus avant le mois de mai prochain. J’aurais pourtant bien aimé les voir une dernière fois…

mardi 18 août 2015

Chaleur, humidité et Petites Buses

Nous pensions être épargnés cette année mais non, nous avons eu à subir une température chaude et humide durant cette dernière fin de semaine! Il aura donc fallu attendre la mi-août pour connaître la première vraie vague de chaleur de l’été… et je m’en serais bien passé. Nos deux journées de birding ont été grandement affectées par ces conditions difficiles, mais nous avons essayé de faire comme si tout était parfait.

Samedi devait être la journée la « moins pire » de la fin de semaine avec, en particulier, un vent presque nul tôt le matin. Nous nous sommes donc dirigés vers Rivière-Ouelle avec tout de même de gros doutes sur la qualité de la visibilité au large du quai. Et, justement, la rencontre de l’air chaud et de l’eau froide a créé un brouillard particulièrement épais. C’était plutôt contrariant mais, à bien y penser, il est tout de même très rare que nous soyons aux prises avec ce genre de contretemps!
Nous nous sommes rapidement adaptés en débutant notre matinée par les passereaux, eux-mêmes bloqués en bon nombre près du quai par le brouillard. Même l’identification des parulines et des bruants constituait un défi tellement la visibilité était parfois limitée à quelques mètres! Nous avons tout de même été surpris de voir un Moucherolle tchébec, une Paruline des ruisseaux et un Oriole de Baltimore, des espèces très rarement rencontrées près du quai.
Après deux longues heures d’attente (qui nous ont tout de même donné le temps d’expliquer à une dame ce que nous faisions avec jumelles et télescopes près du quai si tôt le matin), nous avons finalement déclaré forfait pour les oiseaux aquatiques; la page du calepin de Christiane destinée à ces oiseaux est demeurée désespérément vide.

Voici tout de même une sélection des 57 espèces croisées à Rivière-Ouelle samedi le 15 août entre 5 h 10 et 10 h 55 :
  • 19 Canards noirs
  • 5 Canards colverts
  • 18 Eiders à duvet – Ces quelques oiseaux se nourrissaient tout près du rivage tôt le matin.
  • 63 Cormorans à aigrettes
  • 36 Grands Hérons
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 1ère année.

Pygargue à tête blanche (Bald Eagle – Haliaeetus leucocephalus)
Rivière-Ouelle – 15 août 2015 © Claude Auchu
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Petite Buse
  • 13 Pluviers semipalmés
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Faucon émerillon – Chassant en bordure du fleuve en plein brouillard, un individu est passé à moins de cinq mètres de nous, se faufilant entre les buissons et les chalets. La tête continuellement en mouvement, il était visiblement à la recherche d’une éventuelle proie qui ferait l’erreur de s’envoler à son passage.
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 4 Viréos aux yeux rouges

Viréo aux yeux rouges (Red-eyed Vireo – Vireo olivaceus)
Rivière-Ouelle – 15 août 2015 © Claude Auchu 
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 8 Sittelles à poitrine rousse
  • 6 Grives fauves
  • 2 Grives à dos olive
  • 12 Merles d’Amérique
  • 3 Moqueurs chats
  • 1 Moqueur roux – Sans doute un des oiseaux qui a niché près du quai.
  • 30 Étourneaux sansonnets
  • 1 Paruline des ruisseaux
  • 3 Parulines obscures
  • 11 Parulines masquées
  • 1 Paruline flamboyante
  • 8 Parulines tigrées – Depuis cinq ans, la Paruline tigrée semble nettement plus commune dans la région lors des migrations.
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 4 Parulines jaunes
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 22 Bruants familiers – Un groupe homogène comptait une douzaine d’oiseaux. Le Bruant familier est nettement moins abondant à Rivière-Ouelle qu’à La Pocatière.
  • 51 Bruants chanteurs – Une des espèces qui se sont trouvées concentrées près du quai par les mauvaises conditions de visibilité.
  • 7 Bruants à gorge blanche
  • 3 Goglus des prés
  • 23 Quiscales bronzés
  • 1 Oriole de Baltimore – De mémoire, il ne s’agirait que de ma deuxième mention près du quai de Rivière-Ouelle, la première remontant au 6 juin 1993.
  • 16 Roselins pourprés
  • 29 Chardonnerets jaunes

Les conditions pour dimanche n’étaient pas beaucoup plus invitantes que celles de samedi pour partir à la recherche d’oiseaux. Tant pis, nous y sommes allés quand même! La température grimpant rapidement jusqu’à 28°C, les vents du sud-ouest (ouach!!!) soufflant à 40 km/h et  l’humidité à près de 90% ne nous ont pas empêché de faire une tournée à vélo de plus de quatre heures à travers La Pocatière.
Même si les résultats de l’excursion ont été plutôt mitigés, elle a tout de même fourni sa part de surprises. Cette fois, c’est la simple rencontre avec quelques Petites Buses qui nous ont étonnés. Disons d’abord que, dans la région, les Petites Buses sont plutôt rares dans les basses-terres, sauf lors des migrations printanières alors qu’elles cherchent un endroit où franchir le fleuve vers la rive nord. À l’automne, elles sont très irrégulières près du fleuve puisqu’aucun obstacle ne les oblige à se concentrer le long du rivage. Déjà surpris d’en avoir vu lors de nos deux sorties précédentes à Rivière-Ouelle, nous avons été stupéfaits de croiser dix Petites Buses dimanche matin, dont un groupe de six! Cette observation peut sembler banale pour bien des observateurs, mais je vous assure que c’est un événement dans les basses-terres de ma région!!!
Ayant passé neuf automnes à recencer les rapaces à l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac, nous connaissons très bien les comportements des buses lors des journées de vent du sud-ouest. Durant les meilleures années, nous débutions les inventaires dès la mi-août. Durant les deux semaines suivantes, les Petites Buses semblaient souvent tester les conditions de vol tôt le matin avant de redescendre au sol lorsque le vent ne leur était pas favorable. Ainsi, il nous est arrivé à des dizaines de reprises de suivre un oiseau en particulier durant de longues minutes afin de voir s’il allait finalement décider de migrer. Les Petites Buses sont des migratrices hâtives et, à Tadoussac, nous avons déjà connu des journées dépassant la centaine d’individus en déplacement avant même le 20 août. Il semble donc que les dix oiseaux vus à La Pocatière faisaient partie de ces oiseaux passant leur temps à errer en attendant que les conditions de vol soient meilleures. Après tout, puisque ces oiseaux vont hiverner jusqu’au Brésil, ce n’est pas quelques kilomètres supplémentaires qui les dérangeront! Mais, malgré tout, je suis encore surpris d’avoir rencontrer ces dix Petites Buses à La Pocatière…

Voici une partie des 53 espèces observées lors de notre promenade à vélo à La Pocatière dimanche le 16 août :
  • 5 Canards chipeaux
  • 15 Canards colverts
  • 2 Canards souchets
  • 1 Canard pilet
  • 24 Sarcelles d’hiver
  • 3 Urubus à tête rouge
  • 5 Busards Saint-Martin
  • 10 Petites Buses
  • 4 Chevaliers grivelés
  • 2 Chevaliers solitaires
  • 2 Grands Chevaliers
  • 15 Petits Chevaliers

Petit Chevalier (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes)
La Pocatière – 16 août 2015 © Claude Auchu
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Pic maculé
  • 5 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 4 Crécerelles d’Amérique
  • 2 Moucherolles phébis
  • 10 Viréos aux yeux rouges
  • 7 Geais bleus
  • 4 Grands Corbeaux
  • 1 Hirondelle rustique
  • 6 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun – Les grimpereaux sont rarement rencontrés dans la région en été. J’ai probablement vu cette espèce plus souvent en hiver qu’en été! C’est vraiment un coup de chance d’en avoir entendu un dimanche matin, surtout lors d’une journée de grand vent. Il est bien possible que ce passereau qui niche littéralement entre l’arbre et l’écorce soit un nicheur plus commun qu’il ne le laisse paraître.
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 1 Roitelet à couronne rubis
  • 1 Grive fauve
  • 1 Grive solitaire
  • 20 Merles d’Amérique
  • 95 Étourneaux sansonnets
  • 6 Jaseurs d’Amérique

Jaseur d’Amérique (Cedar Waxwing – Bombycilla cedrorum)
La Pocatière – 16 août 2015 © Claude Auchu
  • 2 Parulines masquées
  • 5 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline tigrée
  • 1 Paruline jaune
  • 1 Paruline bleue
  • 22 Bruants familiers
  • 17 Bruants chanteurs
  • 25 Quiscales bronzés
  • 18 Chardonnerets jaunes

Une fin de semaine gaspillée à cause de la température? Peut-être en partie, mais je me suis rendu compte au fil des années que j’oublie beaucoup plus facilement les conditions adverses que les oiseaux rencontrés ces journées-là!