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mardi 31 mai 2016

Des labbes pour tout le monde (et un Guillemot de Brünnich pour quelques-uns!)

Il n’y a pas que des oiseaux que l’on peut croiser au quai de Rivière-Ouelle. Samedi matin, jusqu’à huit observateurs s’y étaient rassemblés pour partager les richesses ornithologiques des lieux. Avec tous ces yeux scrutant le large, tout était en place pour une matinée exceptionnelle. La visibilité au large s’est même améliorée durant les quatre heures qui ont suivies le lever du soleil.

Tout se déroulait rondement avec de nombreux Plongeons catmarins, Guillemots marmettes et Labbes parasites qui essayaient d’attirer notre attention. Puis arriva un oiseau qui vola la vedette. Provenant de l’ouest, un Petit Pingouin accompagné de ce qui devait être un Guillemot marmette allaient passer relativement près du quai. J’ai pointé distraitement mon télescope sur eux pour constater avec stupeur que la marmette portait une nette ligne blanche horizontale au bec : un Guillemot de Brünnich!!! L’alerte a immédiatement été lancée et certains des observateurs présents ont eu le temps de voir ou d’entrevoir cette ligne blanche. Pour ma part, en suivant le vol vacillant du guillemot alors qu’il s’éloignait de nous, j’ai réussi à voir et revoir cette fameuse ligne blanche à chaque fois que l’oiseau penchait du bon côté! Ce fut plutôt bref comme observation, ce qui laissa sur le coup quelques doutes dans mon esprit. Mais, finalement, puisque j’ai très bien vu la principale caractéristique du Guillemot de Brünnich en plumage nuptial, pourquoi refuserais-je de considérer cette mention?!?
À Rivière-Ouelle, il nous arrive parfois de voir des Guillemots marmettes « bridés », avec leur mince ligne blanche derrière l’œil. Cette caractéristique est bien moins évidente que ce que nous avons vu chez le Guillemot de Brünnich. Au tout premier coup d’œil, sa coloration supérieure m’a paru légèrement plus claire que celle du pingouin mais, honnêtement, je ne pourrais pas dire si elle l’était plus ou moins que chez les G. marmettes vus plus tôt. De la même manière, le bec était moins épais que celui du pingouin, mais je n’ai pas eu le temps de le comparer à celui d’une marmette!
J’étais tout de même prêt à voir un Guillemot de Brünnich dans la région. Je m’attendais cependant à ce qu’il s’agisse d’un oiseau en plumage de première année, qui ne nichera donc pas cet été, comme nous en voyons parfois chez les deux autres gros alcidés. D’ailleurs, la semaine dernière, j’ai encore fait le tour de nos guides d’identification pour me rafraîchir la mémoire au cas où… Avec les oiseaux, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre!

Vers 9 h 00, un petit banc de brouillard arrivant du nord-est est venu indiquer aux derniers observateurs présents que le temps était venu d’aller voir plus loin. Pour les amateurs d’ornithologie, les zones d’intérêt abondent à Rivière-Ouelle. Des îlots de forêt mixte, des pointes rocheuses parsemées de buissons, des bancs de sables, des vasières… les oiseaux ont bien des endroits où se cacher. Certaines journées, ils peuvent être difficiles à trouver mais, samedi, ils s’étaient tous donnés le mot pour être présents au même moment. Même sur l’heure du midi, où ils sont habituellement déjà au ralenti, de nombreux petits passereaux se déplaçaient le long du fleuve. Aidés de Thomas et de Louis rencontrés plus tôt sur le quai, nous nous sommes faits un plaisir d’inspecter les groupes de parulines et viréos, les quelques limicoles et les nombreux goélands.

Samedi le 28 mai, notre longue promenade sur le territoire de Rivière-Ouelle s’est déroulée entre 4 h 45 et 13 h 00. Les oiseaux qui suivent ne sont qu’une partie des 94 espèces que Christiane et moi avons vues et identifiées :
  • 30 Canards noirs
  • 8 Canards colverts
  • 1 Canard souchet
  • 8 Fuligules à tête rouge – Un groupe de huit oiseaux était posé à l’eau loin au large du quai, à un endroit où on s’attendrait plutôt à voir des macreuses!
  • 70 Eiders à duvet
  • 11 Macreuses à front blanc – Le nombre de Macreuses à front blanc a commencé à dépasser celui des Macreuses à bec jaune, un signe certain que l’été est à nos portes. Des « front blanc » non-nicheuses sont en effet régulières dans la région durant l’été, ce qui n’est pas le cas pour sa cousine à bec jaune.
  • 5 Macreuses brunes
  • 10 Macreuses à bec jaune
  • 2 Garrots à œil d’or
  • 9 Harles huppés
  • 828 Plongeons catmarins – Une quantité qui ne surprend plus personne à Rivière-Ouelle, mais qui fait toujours plaisir à voir! Nous avons encore pu entendre les longs miaulements des catmarins à quelques reprises.
  • 3 Plongeons huards
  • 2 Grèbes jougris

Grèbes jougris (Red-necked Grebes – Podiceps grisegena)
Rivière-Ouelle – 28 mai 2016 © Claude Auchu
  • 91 Cormorans à aigrettes
  • 5 Urubus à tête rouge
  • 1 Épervier brun
  • 8 Pluviers semipalmés
  • 6 Chevaliers grivelés
  • 1 Tournepierre à collier
  • 1 Bécasseau variable
  • 4 Bécasseaux violets
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 2 Bécasseaux semipalmés
  • 3 Bécassins roux
  • 76 Labbes parasites – Tous les observateurs présents au bout du quai ont pu se rendre compte à quel point les Labbes parasites peuvent parfois être communs au large de Rivière-Ouelle : un bon télescope et savoir où et comment les chercher suffisent souvent à les trouver! Il était souvent possible de voir 5 ou 6 labbes posés à l’eau côte-à-côte! Les journées d’abondance et de bonnes conditions d’observation comme celles de samedi fournissent de belles occasions de se familiariser avec les différences de plumages et de proportions chez cette espèce si variable. Encore une fois, des oiseaux plus gros ou plus petits, plus costauds ou plus sveltes, ayant une forte bande pectorale ou ayant les dessous complètement unis ont été observés.
  • 56 Guillemots marmettes – Une autre bonne matinée pour cet alcidé dont l’abondance peut parfois surprendre. Samedi matin, plusieurs ont pu constater à quel point ses dessus brunâtres peuvent être difficiles à discerner selon l’éclairage. Pour moi, ce sont le bec mince et la tête plus fine de la marmette qui lui donnent une allure très différente du Petit Pingouin; sa taille légèrement plus grande et la coloration plus pâle des parties supérieures suivent dans l’ordre. Ayant ces caractéristiques en tête, nous nous sentions sûrs de nous!
  • 1 Guillemot de Brünnich – Et arriva celui-là! Ce guillemot est un nicheur arctique abondant, certaines colonies accueillant jusqu’à un million d’individus. Une bonne partie de ces oiseaux hivernent sur les Grands Bancs de Terre-Neuve. Dans la région, il ne s’agit que de la deuxième mention de Guillemot de Brünnich, la première remontant au 16 décembre 1950 alors l’abbé René Tanguay récoltait un spécimen à Saint-André. À cette époque, les Guillemots de Brünnich remontaient parfois le fleuve en grand nombre tard à l’automne, certains se rendant même jusqu’aux Grands Lacs!!! Pour se retrouver ici au printemps, notre oiseau doit avoir simplement suivi le mouvement des pingouins et des marmettes vers la région. C’est une première pour moi, et toute une!!!
  • 119 Petits Pingouins
  • 75 gros alcidés sp
  • 14 Mouettes tridactyles
  • 10 Mouettes de Bonaparte
  • 600 Goélands à bec cerclé
  • 300 Goélands argentés
  • 2 Goélands bruns – Deux immatures de première année.
  • 15 Goélands marins
  • 1 Sterne caspienne – Nous ne l’espérions pas vraiment, mais l’oiseau trouvé la veille par Thomas était encore présent près de l’embouchure de la rivière. Cette énorme sterne n’a pas l’habitude de s’attarder longtemps au même endroit en dehors de ses sites de prédilection. Dans la région, nous ne voyons l’espèce qu’une année sur trois environ. La première mention régionale remonte au 11 juillet 1990 lorsque j’avais trouvé deux oiseaux à La Pocatière.

Sterne caspienne (Caspian Tern – Hydroprogne caspia)
Rivière-Ouelle – 28 mai 2016 © Claude Auchu
  • 110 Sternes pierregarins
  • 3 Sternes arctiques – J’ai réussi à extraire trois Sternes arctiques des groupes de Sternes pierregarins volant assez près pour être inspectés. Cette grande voyageuse est plus pélagique que sa cousine durant les migrations.
  • 625 sternes sp – Effectivement, beaucoup de sternes n’ont pu être identifiées à l’espèce…
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 5 Moucherolles des aulnes
  • 2 Moucherolles tchébecs
  • 1 Tyran tritri
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 1 Viréo mélodieux
  • 5 Viréos de Philadelphie – Parmi les nombreux petits passereaux en déplacement le long du fleuve, nous avons pu voir cinq Viréos de Philadelphie,une belle quantité pour une seule excursion.
  • 6 Viréos aux yeux rouges
  • 12 Hirondelles bicolores
  • 100 Hirondelles de rivage – Peut-être rassemblées à cet endroit par le vent du nord-est, une centaine d’Hirondelles de rivage se nourrissaient dans le haut de la rivière en début d’après-midi.
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 1 Paruline des ruisseaux
  • 3 Parulines obscures
  • 7 Parulines masquées
  • 12 Parulines flamboyantes
  • 3 Parulines tigrées
  • 1 Paruline à collier
  • 10 Parulines à tête cendrée
  • 3 Parulines à poitrine baie
  • 1 Paruline à gorge orangée
  • 8 Parulines jaunes
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 7 Parulines rayées
  • 1 Paruline bleue
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 6 Parulines à gorge noire
  • 1 Paruline du Canada
  • 1 Paruline à calotte noire
  • 1 Goglu des prés
  • 27 Carouges à épaulettes
  • 31 Quiscales bronzés
  • 2 Vachers à tête brune
  • 1 Roselin pourpré
  • 1 Bec-croisé des sapins – Bien que rare et surtout irrégulier dans la région, il existe plusieurs mentions de ce bec-croisé en bordure du fleuve à Rivière-Ouelle.
  • 2 Tarins des pins

Cette excursion passera à l’histoire pour ces nombreux oiseaux, ses superbes conditions d’observation, sa belle température mais, surtout, pour la bonne compagnie dont nous avons bénéficié du début à la fin!

J’aurais bien aimé que la journée de dimanche soit aussi belle et fructueuse que celle de samedi pour terminer mon printemps ornithologique en beauté. Mais c’est par une journée parsemée de nombreuses petites averses que j’ai tenté une autre sortie à Rivière-Ouelle (encore?) en début d’avant-midi. La récolte a été modeste, mais il faut dire que ce n’était que par acquit de conscience; il m’est arrivé tellement souvent de voir des mouvements ornithologiques majeurs lors de journées de pluie que j’hésite maintenant à les considérer comme des journées de repos! Voilà, le printemps ornithologique 2016 est terminé…

mardi 30 septembre 2014

Un fulmar? Peut-être...

C’est presqu’en pleine canicule que nous avons traversé la dernière fin de semaine de septembre. Le mercure a grimpé jusqu’à 26°C dimanche après-midi, aidé par des vents du sud-ouest soufflant jusqu’à 60 km/h. Si de telles périodes permettent aux oiseaux en migration de faire une pause (à cause des vents contraires) et de se nourrir facilement, elles n’aident pas vraiment les observateurs qui, eux, recherchent justement les oiseaux en mouvement. D’un autre côté, personne ne peut se plaindre que le froid aura nuit à ses excursions! C’est donc ce que nous avons fait : profiter du temps doux pour chercher les oiseaux qui étaient en pause dans notre région, en essayant d’oublier que ces belles conditions nuisaient peut-être à nos recherches.

La matinée de samedi, passée à explorer Rivière-Ouelle, aura tout de même été très profitable. À ce moment, une très légère brise soufflait en prédominance du nord-ouest et encourageait les oies et les cormorans à migrer en grande quantité. En commençant la journée au bout du quai en compagnie de Jean-François Rousseau, nous avons trouvé vraiment étrange de sentir un vent du nord-ouest aussi chaud à la fin de septembre. La visibilité au large en a cependant souffert et nous aurions souhaité avoir une netteté aussi parfaite qu’il y a deux semaines. Heureusement, la majorité des migrateurs passaient tout près… et même derrière nous.

C’est un total plus que satisfaisant de 65 espèces que nous avons rencontrées à Rivière-Ouelle samedi le 27 septembre entre 5 h 55 à 13 h 15. En voici une liste partielle :
  • 6300 Oies des neiges
  • 1 Oie de Ross – Un bel adulte accompagnait un groupe de 1800 Oies des neiges en pause dans une petite baie tranquille. Cet oiseau avait un bec vraiment minuscule. Depuis quelques années, je vois souvent des photos d’Oies de Ross ayant un bec d’une taille qui me laisse fort perplexe. Est-ce que les gènes d’Oie des neiges résultant des nombreux cas d’hybridation sont en train de faire « pousser » le bec des Oies de Ross? D’ailleurs, après combien de générations une Oie de Ross ayant une Oie des neiges parmi ses ancêtres peut être considérée comme une vraie Oie de Ross???
  • 630 Bernaches du Canada
  • 59 Fuligules milouinans – Dans la région, les milouinans migrateurs atteignent toujours un pic d’abondance durant les derniers jours de septembre.
  • 12 Eiders à duvet
  • 11 Macreuses à front blanc
  • 35 Macreuses brunes
  • 17 Macreuses à bec jaune
  • 2 Garrots à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 98 Plongeons catmarins – Ce total nous a un peu surpris. Les oiseaux se déplaçaient vers le sud-ouest seuls ou en petits groupes comptant jusqu’à une dizaine d’individus, mais nous n’avions pas réalisé que nous en avions vu autant.
  • 5 Plongeons huards
  • 5 Grèbes jougris
Grèbes jougris (Red-necked Grebes – Podiceps grisegena)
Rivière-Ouelle – 27 septembre 2014 © Claude Auchu
  • 1820 Cormorans à aigrettes – Les cormorans sont des migrateurs abondants dans la région de la mi-septembre à la mi-octobre. Fait intéressant, les plus grosses bandes passent souvent au-dessus des terres derrière nous. Ils volent de l’anse Saint-Denis, à l’est, à la Petite Anse, à l’ouest, plutôt que de contourner la pointe Saint-Denis, la pointe aux Orignaux (où se trouve le quai) et la pointe aux Iroquois. Installés au quai, il faut jeter de fréquents coups d’œil à l’arrière pour ne pas les manquer!
Cormorans à aigrettes (Double-crested Cormorants – Phalacrocorax auritus)
Rivière-Ouelle – 27 septembre 2014 © Claude Auchu
  • 40 Grands Hérons – Un excellent total pour la date!
  • 1 Uurubu à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 4 Éperviers bruns – Ces quatre éperviers volaient ensemble, un rassemblement plutôt rare pour cette espèce peu commune dans la région en automne.
  • 1 Grue du Canada – Alertés par ses cris retentissants, nous avons pu voir la grue quitter la rive sud et s’aventurer au-dessus du fleuve vers Charlevoix. Cette espèce en expansion est encore tout juste annuelle dans la région. Il y a deux ans presque jour pour jour, nous avions vu une autre grue pratiquement au même endroit.
  • 6 Pluviers bronzés
  • 2 Petits Pingouins – Une douzaine d’autres gros alcidés circulant trop loin devant le quai n’ont pu être identifier en raison de la convection, mais appartenaient probablement à cette espèce.
  • 1 Guillemot à miroir
  • 4 Pics mineurs
  • 4 Crécerelles d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 4 Faucons pèlerins – Il est toujours agréable de voir ces gros faucons, même si leur présence ne provoque plus de commotion comme à mes débuts en ornithologie.
  • 128 Alouettes hausse-col
  • 20 Mésanges à tête noire
  • 9 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Grimpereaux bruns
  • 8 Roitelets à couronne dorée
  • 12 Roitelets à couronne rubis
  • 170 Étourneaux sansonnets
  • 8 Pipits d’Amérique
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 1 Paruline masquée
  • 1 Paruline à collier
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 1 Paruline à couronne rousse
Paruline à couronne rousse (Palm Warbler – Setophaga palmarum)
Rivière-Ouelle – 27 septembre 2014 © Claude Auchu
  • 28 Parulines à croupion jaune
  • 10 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 17 Bruants à gorge blanche
  • 6 Bruants à couronne blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 7 Quiscales rouilleux
  • 2 Roselins pourprés
  • 1 Tarin des pins
  • 5 Chardonnerets jaunes
Vers 8 h 15 samedi matin, Christiane et moi avons repéré au même moment un oiseau se déplaçant très loin au large du quai avec un « jizz » particulier qui a attiré notre attention. Au premier coup d’œil et à cause de la convection qui nuisait à la visibilité, nous avons pensé tous deux à un simple goéland, mais il volait en ligne droite avec des battements d’ailes peu amples en prenant un peu d’altitude avant de redescendre au raz de l’eau, toujours avec les mêmes coups d’ailes. À aucun moment nous l’avons vu glisser avec les ailes coudées comme le font couramment les goélands. Intriguée, Christiane m’a demandé : « C’est un goéland, ça? ». Lorsque je lui ai répondu : « Ça me fait plutôt penser à un fulmar! », nous avons ressenti une forte poussée d’adrénaline comme seuls les oiseaux semblent capables de provoquer! Nous avons rapidement pointé l’oiseau à Jean-François qui a pu suivre, comme nous, les déplacements de l’oiseau vers le sud-ouest. Lorsque l’oiseau se mettait à planer, il se tournait face au léger vent du nord-ouest (et, donc, dos à nous) et devenait alors complètement invisible jusqu’à ce qu’il retourne de profil en recommençant à battre des ailes. Même de loin, il était possible de voir que notre oiseau avait les dessous blancs et le dessus gris pâle comme la majorité de nos laridés. À notre avis, s’il s’agissait d’un goéland, sa queue blanche brillant au soleil aurait normalement dû être facile à voir lorsque l’oiseau nous faisait dos. Si, par contre, nous avions affaire à un fulmar, il est bien possible que sa queue du même ton de gris que le dessus des ailes reste invisible. Nous n’aurons malheureusement jamais de confirmation de son identité, mais la possibilité d’un Fulmar boréal n’est pas farfelue. Il existe cinq mentions de l’espèce dans la région (dont quatre faites à partir du quai!) : une en août, une en septembre, deux en octobre et une en novembre.

Le vent du sud-ouest qui balayait la région dimanche n’annonçait rien de bon pour notre sortie à vélo. Nous avons malgré tout pris la route avant même le lever du soleil et, à notre grande surprise, le ciel était rempli de petits passereaux qui descendaient en vitesse vers le sol. Les retrouver par la suite était cependant très difficile et, malgré tous nos efforts, les oiseaux inscrits sur notre liste ne représentent qu’une infime portion de ce que nous avons entrevus. La majorité de ces oiseaux nous ont semblé être des Parulines à croupion jaune, mais comment en être certains? Avec le vent qui agitait les feuilles encore accrochées aux arbres, il était bien sûr impossible de les entendre crier. Notre promenade fut donc plus courte que prévue, mais voir tous ces passereaux automnaux sous une température estivale aura été une belle consolation.

Voici une partie des 40 espèces que nous avons croisées à La Pocatière entre 6 h 15 et 11 h 30 dimanche le 28 septembre :
  • 1 Canard branchu
  • 100 Sarcelles d’hiver – Une centaine de ces petits canards étaient rassemblés dans un étang en bordure d’un boisé.
  • 10 Urubus à tête rouge
  • 1 Grand Pic
  • 2 Moucherolles phébis
  • 9 Geais bleus
  • 80 Corneilles d’Amérique
  • 31 Mésanges à tête noire
  • 12 Sittelles à poitrine rousse – Cet automne, les conifères sont bien garnis de cônes et les sittelles sont là pour en profiter!
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 10 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Grive solitaire
  • 2 Parulines masquées
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 41 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 5 Bruants familiers
  • 6 Bruants des prés
  • 46 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants de Lincoln
  • 41 Bruants à gorge blanche
  • 9 Bruants à couronne blanche
  • 3 Quiscales rouilleux
Après cette intermède estivale, l’automne est revenu en force dès lundi matin. Nous n’étions pas en mesure d’en profiter, mais les populations d’oiseaux de la région auront sûrement bien changé avant samedi prochain. J’ai déjà hâte de voir à quel point!