Affichage des articles dont le libellé est Buse pattue. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Buse pattue. Afficher tous les articles

mardi 2 juin 2015

Premier Bruant de Nelson et Sternes arctiques

Pour cette dernière fin de semaine du printemps, les conditions d’observation étaient idéales pour nos projets ornithologiques. Samedi, une température chaude, des risques d’averses et des vents du sud-ouest étaient parfaits pour partir à la recherche des passereaux néotropicaux. Dimanche, après le passage d’un puissant front froid durant la nuit, le mercure a chuté d’une douzaine de degrés, le vent a tourné au nord et le temps s’est éclairci, ce qui est idéal pour l’observation des oiseaux marins. Donc, samedi, nous avons patrouillé La Pocatière et, dimanche, c’est Rivière-Ouelle que nous avons exploré jumelles au cou et télescope sur l’épaule!
Bien sûr, ces plans sont demeurés théoriques jusqu’à la fin. Les conditions extérieures ont bel et bien correspondu aux prévisions, mais nous avons manqué de temps pour en profiter samedi et les oiseaux ont partiellement refusé de collaborer dimanche. Ces situations étant incontrôlables, elles ne nous ont pas empêchés de savourer pleinement chaque seconde passée sur le terrain.

Les quatre courtes heures disponibles pour observer les oiseaux samedi ont surtout été passées en bordure des forêts, sans y pénétrer. Heureusement, les passereaux étaient bien en voix et nous avons tout de même réussi à accumuler une belle diversité, même si la quantité ne pouvait évidemment pas être de la partie. Je voudrais d’ailleurs signaler à quel point la Paruline à croupion jaune, l’espèce de paruline toujours la plus abondante, a été plutôt discrète ici ce printemps. Je n’ai vu l’espèce que 14 journées durant le mois de mai, mon deuxième plus bas total des 12 dernières années. Ce phénomène n’aura peut-être été que local (donc peut-être uniquement dans les 30 mètres autour de moi!) et je ne suis pas tenté de le relier au dernier hiver qui fut particulièrement froid dans l’est du continent où hivernent nos oiseaux. Mais, voilà, l’idée est lancée…

Le long des routes de La Pocatière, samedi le 30 mai, nous avons repéré 65 espèces entre 5 h 00 et 9 h 00, telles :
  • 8 Canards souchets
  • 27 Urubus à tête rouge – Dès 5 h 20 le matin, plus de 20 urubus planaient déjà contre le vent du sud-ouest le long de leur montagne favorite.
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 3 Buses à queue rousse – Deux de ces buses, des immatures, migraient au-dessus de la ville. De tels oiseaux sont régulièrement vus en déplacement au-dessus de la région jusqu’à la fin de juin.
  • 16 Tourterelles tristes
  • 4 Martinets ramoneurs – Il y a quelques jours, nous avons eu le plaisir de voir que quelques martinets avaient réussi à atteindre La Pocatière! Durant mes premières années à observer les oiseaux, cette espèce était un peu ma mascotte en été tellement elle était régulière dans le ciel de ma ville. Les choses ont bien changé!
  • 2 Colibris à gorge rubis
  • 3 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 3 Pics flamboyants
  • 10 Moucherolles des aulnes
  • 4 Moucherolles phébis
  • 1 Viréo mélodieux – L’espèce est enfin de retour à son site préféré à La Pocatière, soit les grands saules bordant la rivière à la limite de la ville.
  • 12 Viréos aux yeux rouges
  • 21 Geais bleus
  • 90 Corneilles d’Amérique
  • 1 Merlebleu de l’Est
  • 9 Grives fauves
  • 2 Grives solitaires
  • 38 Merles d’Amérique
  • 3 Moqueurs chats
  • 4 Jaseurs d’Amérique
  • 5 Parulines couronnées – Elles sont tellement bruyantes qu’il n’était pas nécessaire d’entrer en forêt pour les ajouter à notre liste.
  • 3 Parulines noir et blanc
  • 6 Parulines obscures – Depuis deux semaines, cette paruline des forêts conifériennes fait entendre son chant saccadé un peu partout dans la ville.
  • 1 Paruline à joues grises
  • 17 Parulines masquées
  • 5 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 12 Parulines jaunes
  • 2 Parulines à flancs marron
  • 2 Parulines rayées
  • 2 Parulines bleues
  • 2 Parulines à gorge noire
  • 21 Bruants familiers
  • 15 Bruants des prés
  • 1 Bruant de Nelson – Nous avons commencé notre excursion par une visite sur les battures du fleuve Saint-Laurent, avec le Bruant de Nelson comme cible. Il est toujours le dernier passereau nicheur à atteindre la région au printemps, au point où je ne l’ai vu en mai que trois années sur les douze dernières. Ma mention la plus hâtive est le 25 mai 1995. S’il est arrivé, c’est que le printemps est vraiment terminé!!!
  • 25 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 2 Goglus des prés
  • 38 Carouges à épaulettes
  • 20 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 15 Tarins des pins
  • 42 Chardonnerets jaunes
  • 7 Moineaux domestiques

Le changement de masse d’air ajouté au vent du nord annonçaient une belle matinée à Rivière-Ouelle dimanche. Malgré une excellente visibilité, relativement peu d’oiseaux étaient au rendez-vous. Malgré toutes nos années d’expérience, il nous reste encore à découvrir pourquoi une journée aux conditions particulières sera excellente alors qu’une autre journée pourtant similaire restera plutôt moyenne. Nous espérons bien trouver la réponse d’ici une centaine d’années…

À Rivière-Ouelle, dimanche le 31 mai, nous avons tout de même trouvé 65 espèces entre 5 h 00 à 11 h 00. En voici une partie :
  • 40 Oies des neiges
  • 12 Canards noirs
  • 55 Canards colverts – Une cinquantaine de mâles étaient déjà rassemblés dans la partie supérieure de la rivière, un signe que l’été n’est plus très loin. Les femelles doivent être occupées à couver.
  • 14 Eiders à duvet
  • 3 Macreuses à front blanc
  • 3 Macreuses brunes
  • 100 Macreuses à bec jaune
  • 2 Harles huppés
  • 4 Gélinottes huppées
  • 28 Plongeons catmarins
  • 2 Fous de Bassan – En plus d’un adulte, nous avons également vu un immature à sa 1ère année, une classe d’âge rarement rencontrée ici au printemps.
  • 83 Cormorans à aigrettes
  • 8 Grands Hérons
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 1ère année fréquente le même secteur depuis deux semaines.
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Buse pattue – Celle-là semble avoir décidé d’étirer son séjour dans la région jusqu’à l’été!

Buse pattue (Rough-legged Hawk – Buteo lagopus)
Rivière-Ouelle – 31 mai 2015 © Claude Auchu
  • 4 Labbes parasites
  • 6 Guillemots marmettes
  • 31 Petits Pingouins
  • 4 Mouettes tridactyles
  • 300 Goélands à bec cerclé
  • 125 Goélands argentés – Beaucoup moins d’oiseaux que la semaine précédente, mais la marée basse leur donnait de larges battures à patrouiller. De bonnes bandes de goélands impossibles à identifier étaient aussi visibles très loin au large, peut-être plus près des côtes de Charlevoix que de la rive sud.
  • 1 Goéland brun – Un immature en plumage de 1ère année.
  • 2 Sternes arctiques – Nous n’avons réussi à identifier que deux sternes sur les 150 vues se déplaçant au large du quai. Et, surprise!, c’était deux Sternes arctiques!!! À moins d’être coincée par un événement météorologique contraire, cette migratrice de longue distance ne s’arrête dans le sud du Québec qu’au centre de l’estuaire du Saint-Laurent, hors de la vue des observateurs. Des oiseaux sont sûrement présents au large de ma région à chaque printemps, mais des conditions d’observation vraiment particulières sont nécessaires soit pour les pousser près du rivage, soit pour réussir à voir les petits détails sur les oiseaux distants. Ce fut particulièrement le cas le 28 mai 1997 alors que j’avais réussi à compter 2200 Sternes arctiques à partir du quai!
  • 5 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 98 Corneilles d’Amérique – Il n’y a pas que les goélands qui se nourrissent des Capelans échoués sur les plages à cette période de l’année. Des corneilles sont régulièrement observées faisant la navette entre le rivage et les forêts, le bec rempli de petits poissons. D’ailleurs, même à La Pocatière les jeunes corneilles au nid sont souvent nourries de poissons, possiblement des épinoches, provenant des rives du fleuve. J’ai trouvé à plusieurs reprises des têtes de poissons au sol dans un boisé situé à plus d’un kilomètre des rives du fleuve.
  • 7 Grands Corbeaux
  • 8 Hirondelles bicolores
  • 33 Hirondelles de rivage
  • 8 Hirondelles rustiques
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 2 Moqueurs chats
  • 1 Jaseur d’Amérique
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 8 Parulines masquées
  • 5 Parulines flamboyantes

Paruline flamboyante, mâle immature (American Redstart – Setophaga ruticilla)
Rivière-Ouelle – 31 mai 2015 © Claude Auchu
  • 4 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 2 Parulines jaunes
  • 2 Parulines rayées
  • 3 Parulines à gorge noire
  • 1 Paruline à calotte noire
  • 19 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 1 Goglu des prés
  • 33 Carouges à épaulettes
  • 28 Quiscales bronzés

Avant même le début de cette belle fin de semaine, nous avions déjà fait une observation des plus intéressantes pour la région. Un passage rapide par la petite ville de Saint-Pascal-de-Kamouraska jeudi le 28 mai nous a permis de tomber par hasard sur un Cardinal rouge mâle! Même si le cardinal est un nicheur régulier à Québec depuis maintenant 20 ans, l’espèce tarde à vraiment s’établir dans ma région. Il est bien possible, pour ne pas dire « probable », que l’espèce a déjà niché dans Kamouraska-L’Islet mais, pour l’instant, ce n’est encore qu’entre novembre et avril que le cardinal est le plus visible. Localement, je n’ai encore qu’une seule observation estivale dans mes registres, un mâle chanteur que nous avons vu à Saint-Pacôme le 15 juillet 2003. Les cardinaux sont de plus en plus nombreux à séjourner dans la région, l’habitat qu’ils recherchent est disponible un peu partout… il ne reste peut-être qu’à espérer qu’un mâle et une femelle qui se plaisent (?) se croisent près d’ici!

Et voilà, c’est ainsi que le printemps s’est terminé. Puisque les oiseaux vont protéger des territoires afin de préparer la prochaine génération, ce sera maintenant à nous de nous déplacer et aller à leur rencontre. Nous avons déjà plusieurs sites en tête qui nous tiendront encore bien occupés au cours des prochaines semaines.

mardi 4 décembre 2012

-20°C ou… comment perdre rapidement ses canards de mer

Cette année, le hasard a voulu que le début de l’hiver ornithologique se fasse sous une température annonçant bien la nouvelle saison! Les derniers jours de novembre ont été nettement plus froids que la normale, ce qui a changé rapidement l’allure des rivages du Saint-Laurent dans ma région. Des températures frôlant les -20°C durant la nuit ont en effet figé les marais côtiers sous plusieurs centimètres de glace. Les canards barbotteurs et les goélands devront aller chercher leur nourriture ailleurs!

C’est sous ces conditions que nous nous sommes dirigés vers Rivière-Ouelle samedi matin, en espérant que les espèces-vedettes y soient encore présentes. Il n’y a pas encore vraiment de neige en forêt à La Pocatière mais, durant la nuit, un petit brouillard avait laissé une mince couche blanche au sol. L’humidité ambiante a diminué durant l’avant-midi pour assécher rapidement le tout. Au quai, notre premier arrêt, les conditions de visibilité étaient typiquement hivernales, c’est-à-dire plutôt limitées. Des vents soufflant du sud-est à 15 km/h n’avaient rien non plus pour stimuler les oiseaux à se déplacer près de nous, ce qui a rendu les deux premières heures de l’excursion plutôt tranquilles. Par la suite, en visitant divers habitats, nous avons réussi à atteindre 33 espèces pour cette toute première journée de l’hiver ornithologique.
Signalons en passant un événement rare au quai de Rivière-Ouelle : nous étions près d’une dizaine d’observateurs présents simultanément tôt samedi matin… ça sentait vraiment l’avicourse!!!

Samedi le 1er décembre, nous avons donc patrouillé Rivière-Ouelle entre 6 h 50 et 11 h 40. Voici les espèces rencontrées :
  • 11 Oies des neiges
  • 100 Bernaches du Canada – Tout comme les Oies des neiges, les bernaches étaient surtout concentrées dans les champs où la nourriture est encore facilement accessible.
  • 2 Canards noirs
  • 182 Eiders à duvet
  • 31 Grands Harles
  • 3 Harles huppés
  • 11 Plongeons catmarins
  • 1 Plongeon huard
  • 3 Buses pattues – Ces trois buses se déplaçaient vers le sud-ouest en longeant le fleuve en milieu d’avant-midi. La pattue est la seule de nos buses à oser hiverner régulièrement dans la région et des déplacements migratoires sont souvent notés jusqu’à la fin de décembre.
Buse pattue – Rivière-Ouelle – 1er décembre 2012 © Claude Auchu
  • 12 Goélands à bec cerclé
  • 13 Goélands argentés
  • 15 Goélands arctiques
  • 1 Goéland bourgmestre
  • 17 Goélands marins
  • 5 Guillemots à miroir
  • 57 Pigeons bisets
  • 9 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pie-grièche grise – Cette espèce a été plus discrète que d’habitude durant l’automne.
  • 1 Geai bleu
  • 9 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux
  • 22 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 100 Étourneaux sansonnets
  • 3 Plectrophanes des neiges
  • 1 Tohi à flancs roux – Le tohi était toujours présent à Rivière-Ouelle et il s’est laissé voir plus facilement que la semaine dernière… mais il demeure encore très timide! Heureusement, le puissant sifflement qui lui a valu son nom a trahi sa présence.
Tohi à flancs roux – Rivière-Ouelle – 1er décembre 2012 © Claude Auchu
  • 1 Junco ardoisé
  • 3 Durbecs des sapins
  • 29 Sizerins flammés
  • 13 Moineaux domestiques
Étrangement, en comparant les résultats de cette première sortie de l’hiver avec celle du 4 décembre 2011, on remarque que le nombre d’espèces de fringillidés (durbec, sizerin et autres) est plus élevé cette année que l’an dernier. Pourtant, nous savons tous que ces granivores étaient nettement plus nombreux durant l’hiver 2011-12… Sauf, justement, que c’est en forêt que les oiseaux étaient abondants! Les graines étaient si facilement disponibles en forêt que les oiseaux ne sont apparus dans les basses-terres qu’en mars! Cette année, les oiseaux doivent patrouiller un plus grand territoire pour trouver de quoi se nourrir.

Les chances pour nous de connaître une journée bien remplie dimanche s’annonçaient plutôt limitées, de la pluie et des vents du sud-ouest à 30 km/h étant au menu pour l’après-midi! Nous avons réussi à éviter les vents (ils ont même été nuls durant toute la journée!?!), mais la deuxième moitié de la journée s’est effectivement passée sous la pluie. Nous nous sommes donc contentés d’une rapide tournée des mangeoires en matinée, question de voir si le froid des jours précédents n’avait pas poussé quelques oiseaux désespérément affamés près des habitations. Comme à chacune des excursions de ce genre, nous avons eu de belles surprises, mais noté également quelques absences.

Voici donc les résultats de notre circuit du dimanche 2 décembre à La Pocatière :
  • 3 Goélands argentés
  • 3 Goélands arctiques
  • 1 Goéland bourgmestre – Comme il arrive parfois, de petits groupes de goélands migraient vers le sud-ouest à basse altitude au-dessus de la ville; un Goéland bourgmestre, une espèce régulière mais peu commune dans la région, en faisait partie.
  • 14 Goélands marins
  • 15 Pigeons bisets
  • 53 Tourterelles tristes – Après s’être nourrie dans les champs durant une bonne partie de l’automne, c’est une des espèces que le froid a poussée aux mangeoires.
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 4 Geais bleus
  • 11 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 24 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 5 Sittelles à poitrine blanche
  • 1 Merle d’Amérique
  • 200 Étourneaux sansonnets
  • 1 Carouge à épaulettes – D’où sort-il celui-là? Nous n’en avions pas revu depuis la fin d’octobre, juste après que les derniers champs de maïs aient été fauchés.
  • 8 Durbecs des sapins
  • 2 Roselins familiers – Ces oiseaux étaient présents à une mangeoire du quartier où un couple a niché l’été dernier. La Pocatière se trouve à la limite nord de l’aire de nidification du Roselin familier au Québec, ce qui fait que l’espèce est plutôt difficile à trouver localement.
  • 25 Sizerins flammés
  • 1 Tarin des pins – Le tarin ne sera probablement pas très commun cet hiver, faute de nourriture en forêt. Celui de dimanche accompagnait un petit groupe de sizerins à une mangeoire.
  • 32 Moineaux domestiques
Les conditions froides qui ont fait geler si rapidement les rives du fleuve dans la région semblent vouloir se calmer pour les prochains jours. Jusqu’au début du mois de janvier, les redoux peuvent faire changer très rapidement les conditions qui influencent tant les allées et venues des oiseaux aquatiques. D’ailleurs, même au cœur de l’hiver, quatre ou cinq jours consécutifs de température au-dessus du point de congélation peuvent maintenant faire réapparaître les canards et les goélands dans la région! Il s’agit sûrement d’une des preuves les plus visibles du réchauffement climatique… vous auriez dû voir comment c’était il y a 30 ans!