mardi 26 mars 2013

Le premier catmarin de l'année

Il ne s’est pas passé grand-chose chez les oiseaux la semaine dernière. La bonne chute de neige de mercredi le 20 mars semble avoir immobilisé les migrateurs en plus de faire taire les quelques oiseaux déjà arrivés. Vers le 15 mars, il est habituel pour nous de rencontrer les premiers quiscales et carouges en nous rendant au travail à pied ou à vélo, qui sont suivis par des groupes plus importants dès les jours suivants. La semaine dernière, ce fut le calme plat, comme si le temps s’était arrêté!
Encore une fois, pour samedi et dimanche, la température s’annonçait plutôt décevante et nous devions donc être prêts à tout : un peu de soleil, de neige, de pluie et, bien sûr, du vent. Mais, heureusement, les fameux vents de 35 km/h qui devaient souffler du nord se sont avérés n’être finalement qu’une faible brise du sud-ouest. C’était déjà un soulagement!
Comme l’arrivée de certaines espèces de canards était attendue la semaine dernière, nous avions l’intention de jeter un coup d’œil plus attentif le long du fleuve en plus, bien sûr, de continuer à chercher les oiseaux forestiers. Même si nous avons dû nous faufiler entre de nombreuses petites averses de neige dimanche matin, nous avons réussi à connaître une fin de semaine somme toute assez satisfaisante, bien que les espèces attendues n’étaient pas encore toutes présentes.

Samedi, c’est La Pocatière que nous avons explorée, d’abord à la recherche de nouveaux arrivants dans la ville, puis en inspectant les grandes battures du fleuve Saint-Laurent. Nous aurions pu être déçus puisque l’arrivage massif de migrateurs tant attendus n’a pas eu lieu, mais nous étions si soulagés par la température relativement clémente que nous avons jouis pleinement de notre journée.

Voici donc les espèces rencontrées à La Pocatière samedi le 23 mars :
  • 1 Canard noir
  • 25 Fuligules milouinans
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 14 Grands Harles
  • 15 Goélands à bec cerclé
  • 12 Goélands argentés
  • 15 Goélands arctiques
  • 2 Goélands bourgmestres – C’est de loin la plus rare de nos cinq espèces de goélands dits « normaux ». En fait, il est à peine plus commun que le Goéland brun, une espèce pourtant encore considérée comme rare dans la région!!!
  • 14 Goélands marins
  • 23 Tourterelles tristes
  • 3 Pics mineurs
  • 200 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau – Les corbeaux, qui commencent à nicher dès le mois de mars, sont maintenant beaucoup plus discrets le long du fleuve.
  • 16 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 265 Étourneaux sansonnets
  • 140 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant hudsonien – Un oiseau chantait avec vigueur dans le secteur de la ville où nous en avions vu deux en janvier. En voilà un qui nous a échappé depuis deux mois!
  • 1 Cardinal rouge
  • 2 Carouges  épaulettes
  • 1 Vacher à tête brune
  • 275 Sizerins flammés
  • 30 Moineaux domestiques
La journée de samedi s’est terminée sous une bonne couche de neige mouillée, ce qui a laissé un doute dans nos esprits sur les chances de connaître une bonne journée dimanche. Mais, peu importe, « nous irons à Rivière-Ouelle, quitte à ne rien voir! ».

Finalement, nous avons encore été relativement chanceux car les nombreuses chutes de neige qui tombaient continuellement autour de nous n’ont fait que nous frôler. La température fraîche des derniers jours avait cependant permis à la glace de se reformer le long du rivage et la marée baissante les repoussait toutes vers le large. Ainsi, devant le quai dimanche matin, on voyait parfois plus de glace que d’eau! C’est peut-être ce qui a intimidé les canards qui n’ont fait qu’une présence timide durant la matinée. Pour passer le temps, nous regardions les blocs de glace contourner le quai parce que, comme l’a si bien dit Christiane : « … au moins, ça bouge! ». Il nous a fallu inspecter différentes portions du fleuve pour réussir à atteindre un petit sept espèces d’anatidés.

Voici donc le résultat de notre tournée de 5 h 15 à Rivière-Ouelle dimanche le 24 mars :
  • 5 Bernaches du Canada
  • 2 Canards noirs
  • 5 Fuligules milouinans
  • 7 Macreuses à bec jaune – Elles étaient très loin au large; dans un mois, elles seront quelques milliers à cet endroit.
  • 12 Garrots à œil d’or
  • 46 Grands Harles
Grand Harle – Rivière-Ouelle – 24 mars 2013 © Christiane Girard
  • 6 Harles huppés
  • 1 Plongeon catmarin – Le premier de l’année, mais certainement pas le dernier. Le catmarin est un peu l’emblème du quai de Rivière-Ouelle où des quantités impressionnantes de migrateurs sont parfois observées (voir par exemple les résultats de nos excursions du 12 mai 2012 et du 29 mai 2011)!
  • 2 Goélands à bec cerclé
  • 17 Goélands argentés
  • 4 Goélands arctiques
  • 16 Goélands marins
  • 38 Pigeons bisets
  • 17 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 65 Corneilles d’Amérique
  • 7 Grands Corbeaux
Grand Corbeau – Rivière-Ouelle – 24 mars 2013 © Claude Auchu
  • 2 Alouettes hausse-col
  • 3 Mésanges à tête noire
  • 95 Étourneaux sansonnets
  • 8 Plectrophanes des neiges
  • 1 Tohi à flancs roux
  • 6 Carouges à épaulettes
  • 33 Sizerins flammés
  • 2 Moineaux domestiques
Finalement, après le faux départ causé par l’arrivée hâtive d’un Canard pilet le 2 mars, il semble bien que nous devrons nous contenter d’un printemps avec des dates d’arrivée qui risquent de se comparer à celles d’il y a 20 ans.
Nous savons bien que des espèces déjà arrivées dans la région réussissent à nous éviter. À preuve, vendredi le 22 mars, nous avons vu rapidement une Buse à queue rousse à Saint-Roch-des-Aulnaies et, en nous rendant à Rivière-Ouelle dimanche matin, c’est une Crécerelle d’Amérique qui était posée sur un panneau routier en bordure de la route à La Pocatière. Elles ne perdent rien pour attendre, nous nous reprendrons bien dans une semaine!

mardi 19 mars 2013

Eider à duvet et Quiscale bronzé

Les choses peuvent changer rapidement en mars, lorsqu’on a un pied en hiver et l’autre au printemps. Et c’est justement ce que nous avons connu ces derniers jours! Après une semaine avec des températures au-dessus du point de congélation, le mercure a commencé à descendre à partir de vendredi dernier pour n’atteindre qu’un petit maximum de -11°C dimanche. À cela, il faut ajouter un bon vent du nord qui, je peux vous l’assurer, n’aide en rien lorsque l’on essaie de regarder le fleuve depuis la rive sud! De tels écarts de température sont monnaie courante en mars, mais ils ont toujours des répercussions physiques sur les sites que nous visitons (comme le retour des glaces le long des côtes du fleuve) et morales sur les humains que nous sommes.
Mais le temps doux de la semaine précédente avait-il eu le temps de faire son effet? La pluie qui est tombée mardi le 12 mars avait tout pour inciter les canards et les oiseaux noirs (carouges, quiscales et vachers) à se rendre jusqu’à nous. C’est souvent associés à de tels fronts chauds que ces oiseaux apparaissent dans la région. Malheureusement, en milieu de semaine, ce n’est pas facile pour nous de vérifier ces suppositions…

C’est justement pour cela que les fins de semaine existent! C’est donc avec enthousiasme que, samedi matin, nous nous sommes rendus à Rivière-Ouelle malgré les -9°C et les vents de 25 km/h soufflant du nord. Au quai, avec de tels vents, il est impossible de trouver un endroit abrité d’où l’on peut scruter le fleuve de façon efficace. La première partie de la matinée (nous commençons habituellement nos excursions à Rivière-Ouelle par son quai) fut donc plutôt pénible et pas aussi fructueuse que nous l’aurions souhaité. Il y avait pourtant cet Eider à duvet mâle à l’eau devant le quai, notre premier de l’année. Il y avait aussi quelques petits groupes de Garrots à œil d’or et Grands Harles qui fonçaient aveuglément vers le nord-est en frôlant le bout du quai, comme si ce fameux vent froid ne les dérangeait pas du tout. Mais, pour nous, ce fut particulièrement ardu, même si nous étions habillés comme durant les pires froids de janvier. Les oiseaux ont peut-être fini par ressentir le froid eux aussi car leurs mouvements migratoires ont cessé rapidement, comme c’est souvent le cas en tout début de saison. Nous avons continué l’excursion à des sites situés loin du fleuve, où les vents se faisaient moins sentir…

Malgré l’absence de plusieurs oiseaux pourtant réguliers, nous avons tout de même réussi à voir 20 espèces à Rivière-Ouelle samedi le 16 mars entre 6 h 50 à 11 h 10 :
  • 2 Canards noirs
  • 1 Eider à duvet
  • 19 Garrots à œil d’or
  • 32 Grands Harles
  • 1 Gélinotte huppée
  • 2 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 15 Goélands marins
  • 14 Pigeons bisets
  • 7 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 52 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 35 Étourneaux sansonnets
  • 1 Tohi à flancs roux – Il est encore là, mais toujours aussi difficile à dénicher! Cette fois, guidés par ses cris caractéristiques, nous avons fini par le repérer alors qu’il se laissait chauffer au soleil, bien caché au pied d’un buisson. Si le propriétaire de la mangeoire où le tohi a hiverné n’avait pas eu la bonne idée de communiquer avec moi en novembre dernier, il est certain que nous n’aurions jamais trouvé l’oiseau, même si nous passons à cet endroit lors de toutes nos sorties à Rivière-Ouelle. Combien de ce type de rareté passe inaperçu???
Tohi à flancs roux – Rivière-Ouelle – 16 mars 2013 © Claude Auchu
  • 17 Sizerins flammés
  • 3 Moineaux domestiques
Dimanche matin, probablement obnubilés par la température froide, nous avons eu le réflexe de faire une autre tournée des mangeoires de La Pocatière. À travers un brouillard de neige parfois très opaque, il n’était pas toujours facile de repérer les oiseaux. Nous avons tout de même réussi à revoir certains individus qui ont hiverné avec succès à des mangeoires; ils affichent maintenant des comportements qui nous ont rappelé que la saison de nidification n’est, malgré tout, pas si loin.

Voici ce que nous avons réussi à tirer de notre courte excursion à La Pocatière durant la matinée de dimanche le 17 mars :
  • 2 Goélands à bec cerclé
  • 3 Tourterelles tristes – Malgré les -11°C, le vent froid et la neige, un oiseau a trouvé la motivation de chanter.
  • 1 Pic mineur
  • 2 Geais bleus
  • 100 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux – Dans un des grands champs qui font face à la ville, un coyote s’est approché à moins de deux mètres d’un corbeau avant que celui-ci ne s’envole. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de voir ces deux espèces opportunistes se côtoyer.
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 130 Étourneaux sansonnets
  • 2 Bruants à gorge blanche – Il s’agit de deux des trois oiseaux qui ont hiverné à une même mangeoire. L’un d’eux a même essayé de chanter!
  • 2 Cardinaux rouges – Les deux femelles notées régulièrement tout l’hiver, facilement attirées par l’imitation de leur chant faite par Christiane.
  • 1 Quiscale bronzé – Notre premier de la saison.
  • 2 Sizerins flammés
  • 30 Moineaux domestiques
Visiblement, les oiseaux sont nettement moins accablés par les écarts de température que je peux l’être! Tant mieux parce que, d’après mon tableau des dates d’arrivée, plusieurs canards et les autres oiseaux noirs devraient apparaître d’ici une semaine… même si on annonce encore de la neige!?!

mardi 12 mars 2013

Et arrivent les premiers canards

Cette fois, nous avons vraiment connu une superbe fin de semaine! Enfin!!! Le mercure légèrement au-dessus du point de congélation, le vent relativement léger et le ciel variable offraient tout ce dont nous avions besoin pour pouvoir profiter pleinement des premières vraies journées printanières. Bien sûr, comme nous nous y attendions, le nombre de passereaux observés est demeuré faible durant ces deux jours; il faudra probablement attendre l’apparition des premiers insectes (autres que les perles qui, elles, émergent des rivières aussitôt que le point de congélation est franchi et qu’il y a une ouverture dans la glace pour les laisser sortir…) avant de voir les premiers passereaux migrateurs. Durant cette fin de semaine, nous n’avons pratiquement pas vu de sizerins même si certaines personnes nous signalent des dizaines sinon des centaines de « petits oiseaux bruns » qui envahissent leurs mangeoires depuis quelques jours.

Il faut avouer que c’est avec un certain plaisir que nous avons délaissé notre traditionnelle tournée des mangeoires pour explorer d’autres sites puisque, cette fois, le beau temps nous le permettait. Samedi matin, bien installés sur un promontoire offrant une vue d’ensemble sur la région, nous avons passé les champs et le fleuve au peigne fin durant près de deux heures. Malheureusement, pas de canards en vue et même le nombre de goélands nous est apparu faible, mais les conditions étaient tellement belles que nous n’avons même pas eu le goût d’être déçus. De plus, en après-midi, nous avons fait notre première randonnée ornithologique à vélo pour 2013. Soyez assurés que ce ne sera pas la dernière, la bicyclette étant de loin le moyen de transport le plus efficace pour observer les oiseaux! À chaque printemps, je ressens le même sentiment de liberté la première fois que j’enfourche mon vélo!

Voici les quelques espèces rencontrées durant notre excursion de samedi le 9 mars à La Pocatière :
  • 1 Goéland argenté
  • 2 Goélands arctiques
  • 3 Goélands marins
  • 6 Pigeons bisets
  • 7 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 4 Pics chevelus
  • 1 Geai bleu
  • 190 Corneilles d’Amérique – Je serais curieux de savoir combien de corneilles ont traversé la région samedi, malgré le petit vent du nord-est! Les 190 oiseaux que nous avons notés n’en représentent sûrement qu’une très faible partie.
  • 45 Grands Corbeaux
  • 1 Alouette hausse-col
  • 14 Mésanges à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune – Il s’agit certainement de l’oiseau rencontré au même endroit le 5 janvier dernier, dans un boisé situé dans la ville.
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 4 Sittelles à poitrine blanche
  • 115 Étourneaux sansonnets
  • 265 Plectrophanes des neiges – Plusieurs petits groupes se déplaçaient en direction nord-est au-dessus des champs en bordure du fleuve. Cette espèce a été plutôt discrète dans la région durant l’hiver.
  • 7 Durbecs des sapins
  • 2 Sizerins flammés
  • 6 Moineaux domestiques
Pour dimanche, la matinée était réservée pour une tournée à Rivière-Ouelle. Les vents qui soufflaient sans arrêt du nord-est depuis plus de dix jours étaient censés tourner au sud-ouest durant la nuit précédente. Même si ces vents sont loin d’être mes préférés lors des visites à Rivière-Ouelle, je trouvais qu’un peu de vent chaud ne nuirait certainement pas aux canards qui, pour la plupart, arrivent tout de même du sud. Même si les vents provenaient finalement du sud-est, nous avons pu assister à un passage tout de même respectable de canards pour la date. Comme la veille, le petit nombre de goélands nous a un peu désapointé, mais nous savons bien que d’ici deux semaines, nous ne pourrons plus les compter à l’unité.

Dimanche le 10 mars, nous avons exploré Rivière-Ouelle de long en large de 7 h 00 à 12 h 00 pour y trouver les espèces suivantes :
  • 5 Canards noirs
  • 40 Fuligules milouinans – Après avoir célébré le passage d’un oiseau au quai, nous avons été surpris d’en trouver 39 autres nageant un peu plus loin! Il s’agit de ma date la plus hâtive de présence pour l’espèce dans la région, qui suit cependant une tendance très nette depuis cinq ans. De plus, nous avions déjà vu un oiseau depuis le quai de Rivière-Ouelle le 14 janvier 2007, ce qui laisse croire que le jour où l’espèce se risquera à hiverner dans la région n’est peut-être pas très loin.
  • 13 Garrots à œil d’or
  • 25 Grands Harles
  • 1 Harle huppé – Une autre présence hâtive dans la région pour cet hivernant pourtant régulier dans l’estuaire.
  • 4 Goélands à bec cerclé
  • 5 Goélands argentés
  • 6 Goélands arctiques
  • 21 Goélands marins
  • 1 Guillemot à miroir – Le Guillemot à miroir est régulier en hiver tout juste de l’autre côté du fleuve (c’est-à-dire à moins de 15 kilomètres du quai), mais il nous faut souvent attendre jusqu’au mois de mai pour voir les premiers de ce côté-ci! Ce qui laisse croire que ceux que l’on voit ici avant l’été sont probablement un peu perdus.
  • 22 Pigeons bisets
  • 6 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pie-grièche grise
Dimanche matin, à Rivière-Ouelle, nous avons croisé une Pie-grièche grise qui n'a malheureusement pas voulu se laisser photographier. Lundi, alors que nous nous préparions à souper, Christiane a repéré depuis la fenêtre de la cuisine une autre pie-grièche qui, elle, est restée perchée au même endroit durant plus de dix minutes. Celle-là, elle ne m'a pas échappé!
Pie-grièche grise – La Pocatière – 11 mars 2013 © Claude Auchu
  • 3 Geais bleus
  • 43 Corneilles d’Amérique
  • 7 Grands Corbeaux
  • 2 Mésanges à tête noire
  • 120 Étourneaux sansonnets
  • 1000 Plectrophanes des neiges – Ils étaient en un seul groupe, comme si tous les oiseaux que nous n’avons pas vus durant l’hiver se sont donnés le mot pour apparaître en même temps! Les plectrophanes se regroupent parfois en quantités effarantes, comme les 12100 individus vus le 7 avril 2007 ou les 15000 du 2 avril 2010 à La Pocatière.
  • 2 Sizerins flammés
  • 4 Moineaux domestiques
Voir cinq espèces de canards à Rivière-Ouelle un 10 mars aurait été impensable il y a 25 ans à peine! Ce cadeau nous est bien entendu offert par le réchauffement de la planète et n’est pas dû à un effort supplémentaire des observateurs. Maintenant, le fleuve et la baie de Sainte-Anne se dégagent de leurs glaces quatre ou cinq semaines plus tôt qu’en 1990 et les oiseaux qui dépendent de ces milieux ont adapté leur migration en conséquence. Je trouve vraiment étrange d’être un témoin de premier plan de changements aussi rapides et drastiques. Sans trop me réjouir de ce réchauffement, j’imagine ce que je penserais si ces modifications s’étaient produites dans l’autre sens, que le fleuve se libérait de ses glaces quatre ou cinq semaines plus tardivement qu’en 1990… ce ne serait sûrement pas plus drôle!!!

mardi 5 mars 2013

Un Canard pilet..., déjà!

Pour cette première fin de semaine « printanière », il est certain que nous aurions préféré une température permettant de longues minutes profitables passées à l’extérieur. Malheureusement, comme la majorité des observateurs d’oiseaux du sud du Québec, nous avons eu à faire face à une fin de semaine très humide. Les averses de neige fondante se sont succédées sans cesse durant ces deux jours, faisant passer la visibilité de 20 kilomètres à moins de un en quelques minutes et permettant à de beaux bancs de brume de se développer par endroit! Le mercure est tout de même demeuré près du point de congélation, ce qui a permis d’éviter les accumulations de neige. Cette température douce a eu le temps de faire son effet et le fleuve Saint-Laurent s’est complètement débarrassé de ses glaces durant la semaine. Est-ce que ce sera suffisant pour pousser les premiers canards migrateurs jusqu’ici, malgré le vent du nord-est qui a soufflé durant une bonne partie de la semaine dernière?
C’est dans de telles conditions que nous nous rendons compte à quel point le succès (et en partie le plaisir) des excursions ornithologiques dépend de la météo. Je le sais depuis toujours, mais c’est surtout depuis que je tiens ce blog que cette situation me semble plus évidente. Depuis deux ans,  je me suis effectivement aperçu qu’il est très difficile de parler des espèces d’oiseaux rencontrées sur le terrain sans discuter en même temps des aléas dictés par Dame Météo.

La décision de commencer la fin de semaine à Rivière-Ouelle était facile à prendre. Samedi matin, avant de nous rendre au quai, nous avons fait un petit détour pour inspecter une autre section du rivage. À cet endroit, se laissant bercer par les vagues, quelques canards ont rapidement attiré notre attention : six Canards noirs et, oh! surprise! un Canard pilet mâle!!! La présence des Canards noirs est elle-même d’intérêt, je n’ai que deux ou trois mentions d’oiseaux vus ici en janvier ou février; ce nombre risque d’ailleurs d’augmenter au cours des prochaines années, avec le rivage qui demeure libre de glace de plus en plus longtemps. Pour ce qui est des Canards noirs réellement migrateurs, seul un individu en déplacement à Rivière-Ouelle le 28 février 2010 est plus hâtif! Mais la présence d’un Canard pilet est beaucoup plus surprenante et confirme que ces canards étaient bien des migrateurs. Je verrais mal un pilet essayer d’hiverner dans la région de La Pocatière alors que même des Grands Harles ont de la difficulté à le faire! En fait, même dans la grande région de Québec, les mentions vraiment hivernales de Canards pilets sont rares. Ma mention la plus hâtive de l’espèce dans la région a été effectuée l’an dernier, durant la vague de chaleur historique de la mi-mars. Le 18 mars 2012, en effet, ce sont pas moins de 45 pilets qui s’étaient déplacés par Rivière-Ouelle! La date normale d’arrivée dans ma région est plutôt vers le 25 mars. J’ai tout de même deux mentions intéressantes de l’espèce en hiver à l’est ou au nord de ma région, une femelle vue à Dégelis le 5 février 2011 et, mieux encore, un mâle qui était apparu aux Escoumins le 18 février 2002 et qui était resté sur place jusqu’au printemps! Comme tous les oiseaux, les canards sont pleins de ressources et ce n’est souvent que la disponibilité de nourriture qui décide si un hivernage réussi sera possible!
Motivés par le Canard pilet, c’est avec de grandes ambitions que nous nous sommes ensuite dirigés vers le quai. Bien abrités de la neige mouillée et du vent du nord-est, nous avons espéré le passage de migrateurs durant plus d’une heure. Mais il semble bien que les quelques canards vus un peu plus tôt aient été les seuls à avoir atteint la région. Pas même un seul canard plongeur, comme les Grands Harles qui hivernent pourtant dans le secteur, ne s’est montré. Il est vrai que nous ne sommes tout de même qu’au début de mars…

En attendant mieux, voici donc les espèces rencontrées à Rivière-Ouelle samedi le 2 mars :
  • 6 Canards noirs
  • 1 Canard pilet – Youpi!!!
  • 4 Perdrix grises
  • 3 Goélands marins
  • 16 Pigeons bisets
  • 8 Tourterelles tristes
  • 1 Pie-grièche grise
  • 6 Corneilles d’Amérique – Seulement!
  • 1 Grand Corbeau
  • 3 Mésanges à tête noire
  • 220 Étourneaux sansonnets
  • 14 Plectrophanes des neiges
  • 1 Tohi à flancs roux – Il aurait été impensable de ne pas ajouter cette vedette à notre liste du mois de mars!
  • 40 Sizerins flammés
  • 2 Moineaux domestiques
Il est à remarquer qu’aucun Harfang des neiges ne s’est montré durant l’avant-midi passé à Rivière-Ouelle, ce qui laisse croire que les cinq oiseaux vus la semaine dernière n’étaient que de passage. Même avec les mauvaises conditions de visibilité et le vent, nous aurions dû voir au moins un de ces gros hiboux s’ils étaient encore sur place.

La matinée de dimanche a ressemblé énormément à celle de samedi et, encore une fois, nos efforts pour trouver des oiseaux ont été contrés par la météo. D’un autre côté, la température très douce a rendu certains oiseaux très fébriles et il est très évident que la saison de reproduction est déjà entamée pour certains d’entre eux. Ainsi, en plus des Corneilles d’Amérique qui sont maintenant très volubiles, les Tourterelles tristes ont commencé à chanter, les Moineaux domestiques mâles poursuivent les femelles avec ardeur et les Mésanges à tête noire sifflotent un peu partout.
Nos excursions pourront donc bientôt reprendre leur durée normale des beaux jours et les messages que vous lirez seront allongés en conséquence. L’ hiver 2012-13 se retrouvera enfin dans les archives…