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mercredi 24 mai 2017

Bécasseaux, labbes, catmarins et parulines

Je ne suis pas monarchiste – loin de là! – mais je dois avouer que la reine Victoria a eu une très bonne idée en naissant à la fin de mai (le 24 mai 1819 pour être précis) plutôt qu’à la fin de janvier! Nous bénéficions grâce à elle d’une belle fin de semaine de trois jours en plein cœur de la période la plus active de migration pour les passereaux insectivores. Et n’oublions pas de féliciter les Québécois qui ont transformé ce jour férié en Journée nationale des patriotes!

Cette année, cette longue fin de semaine ornithologique s’est déroulée pour nous selon le mode utilisé depuis quelques années : deux matinées bien remplies à Rivière-Ouelle et une autre à La Pocatière. En plus du passage marqué des passereaux, la fin de mai est également la période idéale pour assister à la migration discrète des labbes au large de nos côtes et de celle très imprévisible des pluviers et bécasseaux.
Sans avoir été parfaite, la température de ces trois journées a été très belle, sans période extrême de pluie, de vent ou de brouillard. Je dois tout de même mentionner que la visibilité au large du quai de Rivière-Ouelle n’a pas été à la hauteur de nos attentes samedi et lundi, mais peut-être sommes-nous simplement trop exigeants…?
Lundi était la troisième journée suivant le passage du front chaud de jeudi et vendredi dernier et les petits migrateurs qui suivaient ce front avaient eu amplement le temps de se disperser. Des parulines et moucherolles cherchant leur nourriture au sol vendredi dernier, il n’en restait qu’une poignée samedi et des miettes lundi. Dans le résumé qui suit, vous remarquerez donc que la récolte des passereaux a été très différente au cours de ces deux journées. Au Québec, bien peu d’observateurs peuvent se vanter d’assister à la migration printanière des labbes. Les raisons pour lesquelles cette espèce pélagique est si facile à observer dans la région de La Pocatière ne sont pas encore bien claires. Il y a un an, j’avais tout de même exprimé dans ce blog ma théorie sur le sujet. De leur côté, les oiseaux de rivage sont souvent imprévisibles durant leur migration printanière. Certaines années, les bécasseaux sont très faciles à trouver dans la région alors que d’autres, ils passent littéralement inaperçus. Les quelques espèces rencontrées samedi et lundi ont donc été très appréciées.

Sur le territoire de Rivière-Ouelle, voici ce que les matinées de samedi le 20 mai (97 espèces observées entre 4 h 40 et 14 h 50) et de lundi le 22 mai (74 espèces entre 4 h 40 et 12 h 45) avaient à nous offrir :
  • 800 / 220 Oies des neiges
  • 14 / 4 Bernaches cravants
  • 2 / 6 Canards chipeaux
  • 22 / 21 Canards noirs – Puisque les canes sont présentement occupées à couver, ce sont surtout les mâles qui sont visibles.
  • 3 / 15 Canards colverts
  • 0 / 2 Sarcelles d’hiver
  • 0 / 2 Fuligules milouinans
  • 4 / 0 Petits Fuligules
  • 21 / 50 Eiders à duvet
  • 42 / 6 Macreuses brunes
  • 1700 / 1000 Macreuses à bec jaune
  • 3 / 0 Hareldes kakawis
  • 1 / 0 Petit Garrot – Samedi, une femelle s’attardait encore dans la région.
  • 14 / 7 Grands Harles
  • 1 / 6 Harles huppés
  • 3 / 17 Tourterelles tristes
  • 1 / 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 / 1 Marouette de Caroline
  • 1 / 19 Pluviers argentés
  • 20 / 66 Pluviers semipalmés – Ce pluvier est souvent abondant dans la région au printemps.
  • 2 / 4 Pluviers kildirs
  • 0 / 16 Bécasseaux variables – Les seize oiseaux vus lundi se nourrissaient sur les battures boueuses au moment de la marée basse. Au printemps, les migrateurs sont plus souvent trouvés dans les parties herbeuses des battures.
  • 5 / 13 Bécasseaux minuscules – C’est toujours le bécasseau le plus abondant au printemps, étant présent autant sur les rivages du fleuve que dans les champs humides ou même les simples fossés.
  • 4 / 0 Bécasseaux à croupion blanc – Ce n’est que le quatrième printemps où nous observons ce bécasseau dans la région depuis une douzaine d’années.

Bécasseau à croupîon blanc (White-rumped Sandpiper – Calidris fuscicollis)
Rivière-Ouelle – 20 mai 2017 © Claude Auchu
  • 53 / 3 Bécassins roux – Les 53 oiseaux vus samedi constituent une quantité intéressante, ces oiseaux étant habituellement observés en très petit groupe, comme ce fut le cas lundi. C’est souvent lorsque la pluie vient interrompre leur migration qu’ils sont vus en plus grand nombre.

Bécassin roux (Short-billed Dowitcher – Limnodromus griseus)
Rivière-Ouelle – 20 mai 2017 © Claude Auchu
  • 3 / 9 Chevaliers grivelés
  • 2 / 1 Chevaliers solitaires
  • 9 / 2 Grands Chevaliers
  • 2 / 0 Petits Chevaliers
  • 37 / 7 Labbes parasites – J’ai nettement l’impression que le nombre de labbes passant au large de Rivière-Ouelle au printemps est à la hausse. Sinon, pourquoi était-ce pour moi si difficile de voir un seul oiseau à deux ou trois reprises vers 1990 alors que maintenant nous les voyons par dizaines? L’expérience et l’amélioration des instruments optiques y sont sûrement pour quelque chose (après tout, nous allons parfois chercher les oiseaux au milieu du fleuve, soit à plus de sept kilomètres au large…), mais je ne crois pas que ce soit les seules raisons.
  • 11 / 5 Guillemots marmettes – Les marmettes aussi sont à la hausse et ça, c’est prouvé!
  • 1 / 85 Petits Pingouins – Plusieurs gros alcidés n’ont pu être identifiés samedi et lundi, dont probablement une majorité de Petit Pingouin.
  • 1 / 1 Guillemot à miroir
  • 500 / 300 Mouettes de Bonaparte – Autant de mouettes dans la région au printemps est sans doute inédit!
  • 250 / 200 Goélands à bec cerclé
  • 1500 / 800 Goélands argentés
  • 6 / 5 Goélands arctiques
  • 12 / 9 Goélands bruns – Encore trois adultes et neuf immatures vus samedi et quatre adultes et cinq immatures lundi.
  • 30 / 25 Goélands marins
  • 7 / 0 Sternes pierregarins
  • 2304 / 8781 Plongeons catmarins – Il faut rendre hommage à Christiane, ma compagne, pour son infinie patience à compter un à un les nombreux catmarins qui circulent au large du quai. Samedi, les conditions de visibilité au large étaient loin d’être idéales, mais elle a tout de même réussi à faire grimper le total à plus de 2000 individus! Lundi, par des conditions d’observation nettement meilleures, les plongeons se déplaçaient toujours vers l’amont et en quantité encore plus grande! Ce n’est qu’au retour à la maison que nous avons additionné les quantités que Christiane avait inscrites dans son calepin : 8781 Plongeons catmarins avaient défilé devant nous ce matin-là! Sauf erreur, il s’agit de notre troisième meilleur total après les 11020 individus du 29 mai 2011 et les 9660 du 4 mai 2013! Et, même si tous ces oiseaux se dirigeaient vers l’amont, pratiquement aucun catmarin n’est observé à l’ouest de Rivière-Ouelle au printemps! Mais où vont-ils donc???
  • 2 / 0 Plongeon huard – Aucun huard n’a été vu lundi, malgré l’abondance de catmarins!!!
  • 6 / 12 Grands Hérons
  • 1 / 1 Grande Aigrette – L’aigrette trouvée il y a deux semaines a été vue à deux endroits distants de 3,3 kilomètres samedi et lundi.
  • 3 /0 Busards Saint-Martin
  • 1 / 0 Faucon pèlerin
  • 1 / 0 Tyran tritri
  • 1 / 7 Alouettes hausse-col
  • 6 / 12 Hirondelles bicolores
  • 4 / 12 Hirondelles rustiques
  • 4 / 0 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 / 0 Sittelle à poitrine blanche
  • 10 / 2 Roitelets à couronne rubis
  • 3 / 4 Grives fauves
  • 1 / 0 Moqueur chat
  • 2 / 0 Pipits d’Amérique
  • 1 / 0 Paruline des ruisseaux
  • 1 / 0 Paruline obscure
  • 5 / 1 Parulines à joues grises
  • 6 / 7 Parulines masquées
  • 3 / 0 Parulines tigrées
  • 1 / 0 Paruline à collier
  • 3 / 0 Parulines à tête cendrée

Paruline à tête cendrée (Magnolia Warbler – Setophaga magnolia)
Rivière-Ouelle – 20 mai 2017 © Claude Auchu
  • 2 / 10 Parulines jaunes – À noter l’arrivée marquée des nicheurs entre samedi et lundi!
  • 8 / 10 Parulines à croupion jaune
  • 16 / 21 Bruants chanteurs
  • 1 / 0 Bruant de Lincoln
  • 8 / 10 Bruants à gorge blanche
  • 50 / 12 Bruants à couronne blanche – Comme bien d’autres oiseaux nordiques, le Bruant à couronne blanche a profité du beau temps de la fin de semaine pour continuer sa route vers le nord.
  • 2 / 3 Goglus des prés
  • 1 / 0 Vacher à tête brune

Vacher à tête brune (Brown-headed Cowbird – Molothrus ater)
Rivière-Ouelle – 20 mai 2017 © Claude Auchu
  • 2 / 2 Orioles de Baltimore

L’excursion de samedi aura duré plus de 10 heures et s’est terminée avec 97 espèces! C’est ça le beau temps en mai!
Tôt dimanche matin, au moment de notre départ, les toits des maisons étaient blanchis par le gel de la nuit précédente. C’est donc habillés très chaudement que nous avons enfourché nos vélos et pris la route vers les forêts et les champs de La Pocatière. Les oiseaux ont été présents en bon nombre durant toute la randonnée avec, comme il est normal à la fin de mai, quelques surprises.

Dimanche le 21 mai, 87 espèces ont été trouvées sur notre trajet à travers La Pocatière entre 5 h 05 et 12 h 15. En voici un aperçu :
  • 126 Canards noirs
  • 14 Canards colverts
  • 2 Canards souchets
  • 5 Gélinottes huppées
  • 2 Colibris à gorge rubis

Colibri à gorge rubis (Ruby-throated Hummingbird – Archilocus colibris)
La Pocatière – 21 mai 2017 © Claude Auchu
  • 15 Bécasseaux minuscules
  • 2 Bécassines de Wilson
  • 6 Chevaliers solitaires
  • 1 Butor d’Amérique
  • 3 Busards Saint-Martin
  • 1 Petite Buse

Petite Buse (Broad-winged Hawk – Buteo platypterus)
La Pocatière – 21 mai 2017 © Claude Auchu
  • 4 Pics maculés
  • 3 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 3 Pics flamboyants
  • 2 Grands Pics
  • 1 Crécerelle d’Amérique – Les crécerelles sont nettement moins communes qu’en avril! Il est évident que c’est bien le mauvais temps qui les avaient forcées à faire halte en grand nombre dans la région.
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moucherolle à ventre jaune – Il s’agit d’une date presque hâtive pour ce petit moucherolle des conifères qui atteint rarement la région avant le 25 mai. L’oiseau était présent dans le seul site de nidification connu de l’espèce à La Pocatière.
  • 10 Moucherolles tchébecs
  • 3 Moucherolles phébis
  • 3 Viréos à tête bleue
  • 1 Viréo aux yeux rouges
  • 2 Hirondelles à front blanc
  • 1 Merlebleu de l’Est
  • 8 Grives fauves
  • 4 Grives solitaires
  • 1 Grive des bois – Cette grive des grandes érablières étaient également présente dans son site de prédilection à La Pocatière. Paradoxalement, cet endroit se trouve tout près de l’habitat pourtant totalement différent du Moucherolle à ventre jaune!
  • 1 Moqueur chat
  • 9 Roselins pourprés
  • 8 Tarins des pins
  • 53 Chardonnerets jaunes

Chardonneret jaune (American Goldfinch – Spinus tristis)
La Pocatière – 21 mai 2017 © Claude Auchu
  • 1 Gros-bec errant
  • 15 Parulines couronnées
  • 3 Parulines des ruisseaux
  • 3 Parulines noir et blanc
  • 1 Paruline obscure
  • 3 Parulines à joues grises
  • 9 Parulines masquées
  • 13 Parulines flamboyantes
  • 3 Parulines à collier
  • 5 Parulines à tête cendrée
  • 3 Parulines à gorge orangée
  • 4 Parulines jaunes
  • 4 Parulines à flancs marron
  • 5 Parulines bleues
  • 4 Parulines des pins – Avec ce beau ciel bleu, il aurait été difficile pour nous de ne pas tenter de retrouver et de photographier les Parulines des pins vues la semaine précédente. Nous avions à peine mis le pied dans la pinède que nous avons entendu un mâle chanter! Quelques secondes plus tard, c’est une femelle qui est descendue de la cime d’un pin pour venir se poser au sol tout près de nous! Nous l’avons vu tirer sur des brindilles, ce qui laisse croire qu’elle cherchait des matériaux pour son nid!!! Ces deux oiseaux se trouvaient à 300-400 mètres des sites où nous les avions vues la semaine dernière, ce qui laisse fortement croire qu’il s’agit en fait d’un autre couple. Après quelques minutes à suivre le mâle et la femelle, nous avons effectué un circuit à travers la section mature de la pinède où nous avons entendu très nettement deux autres mâles chanteurs! Avec les populations de la majorité des parulines en baisse marquée, il est très agréable pour nous de voir enfin une nouvelle espèce s’installer dans notre région!

Paruline des pins (Pine Warbler – Setophaga pinus)
La Pocatière – 21 mai 2017 © Claude Auchu
  • 30 Parulines à croupion jaune
  • 5 Parulines à gorge noire
  • 28 Bruants chanteurs
  • 3 Bruants des marais
  • 19 Bruants à gorge blanche
  • 24 Bruants à couronne blanche
  • 5 Cardinaux à poitrine rose
  • 15 Goglus des prés


Ce fut une fin de semaine comme nous les aimons avec une belle variété de migrateurs, des nicheurs parfois surprenants et, bien sûr, les éternelles questions que tous ces oiseaux amènent. Le printemps 2017 aura été très court, mais pas sans surprise!

mardi 16 mai 2017

Combattant varié, Grue du Canada et trois Parulines des pins!

Pour cette fin de semaine, je n’ai rien à redire contre la météo! Rappelons tout de même que la dernière semaine a encore été froide, venteuse et pluvieuse, ce qui est simplement la norme ce printemps. Mais le beau temps est arrivé juste à temps pour la fin de semaine et, à la mi-mai, nous souhaiterions tous avoir le don d’ubiquité. Tous les sites et les habitats débordent d’oiseaux fraîchement arrivés et qui ne demandent qu’à être observés. Samedi et dimanche, nous avons fait le maximum pour les satisfaire!

Déjà, vendredi après-midi, ayant quelques moments de libre, je m’étais rendu à Rivière-Ouelle en espérant y trouver certains des migrateurs néotropicaux (moucherolles, viréos, parulines) tant attendus. Puisque je visais les passereaux, c’est donc aux lisières des boisés que je comptais m’attarder… après tout, Rivière-Ouelle n’est pas qu’un quai! Mais, en chemin, un groupe dense d’Oies des neiges sur le rivage, tout près de la route, m’ont littéralement obligé à faire un arrêt. Après un coup d’œil rapide aux individus les plus éloignés, je me suis concentré sur les oies se nourrissant en bordure de l’eau. En suivant lentement le rivage au télescope, j’ai remarqué un Petit Chevalier, puis un autre et un autre… et puis paf! un oiseau différent est apparu dans mon champ de vision. Dans de telles circonstances, je suis toujours étonné de constater à quelle vitesse nous sommes en mesure de faire un tri parmi les espèces possibles (et certaines impossibles)! En une fraction de seconde, mon cerveau a éliminé le Bécasseau à poitrine cendrée, puis le Bécasseau à queue pointue (pourquoi pas?) pour finalement aboutir au Combattant varié! C’était bien ça : j’avais devant moi une femelle de Combattant varié!!!
Ce limicole eurasien est très spectaculaire. Étant 25% plus grands que les femelles, les mâles en plumage nuptial portent une large collerette de couleur variable d’un oiseau à l’autre. Avec une telle différence entre les deux sexes, les Britanniques ont même donné un nom différent au mâle (appelé « Ruff ») et à la femelle (« Reeve »). Dans leur aire de nidification, les combattants se réunissent sur des sites traditionnels appelés « leks » où les mâles exécutent des parades extravagantes. Je vous invite fortement à regarder cette vidéo présentant des images incroyables de la parade de ce limicole tournées en Biélorussie.
Le combattant a probablement toujours été régulier en Amérique, mais le nombre de mentions varie grandement d’une année à l’autre. Le printemps 2017 semble être particulièrement fructueux avec des oiseaux notés un peu partout dans le nord-est du continent, dont deux mâles à Bécancour il y a deux semaines et une femelle à Saint-Blaise ces derniers jours. On peut se demander où nichent les oiseaux observés dans l’est de l’Amérique. Les musées nord-américains possèdent sûrement des spécimens d’oiseaux juvéniles capturés sur notre continent; un test sur les isotopes stables de ces spécimens pourraient peut-être nous fournir une réponse!?!

À Rivière-Ouelle, vendredi le 12 mai, les passereaux ont perdu le titre de vedettes de ma sortie. J’ai tout de même vu :
  • 1 Canard chipeau
  • 7 Canards d’Amérique
  • 100 Canards noirs
  • 2 Canards colverts
  • 1 Canard souchet
  • 80 Sarcelles d’hiver
  • 8 Fuligules à collier
  • 20 Petits Fuligules
  • 1 Pluvier semipalmé
  • 1 Pluvier kildir
  • 1 Combattant varié – Un oiseau à Sept-Îles le 27 mai 1933 semble être la toute première présence de l’espèce au Québec. Pour les MRC de Kamouraska-L’Islet, il s’agit de la 8e mention connue, la première depuis 10 ans. Ma rencontre la plus particulière avec un Combattant varié implique une autre femelle que j’avais trouvée à La Pocatière le 25 mars 1996, une date extrêmement hâtive pour l’espèce. Plus surprenant encore, j’avais revu l’oiseau au même endroit les 8 et 13 avril; il avait alors survécu à un ‑12°C et à une chute de 10 centimètres de neige! Les oiseaux sont vraiment plein de ressources!

Il est toujours dommage de devoir photographier une telle rareté à contre-jour! 
Comparativement au Petit Chevalier qui l’accompagne, le combattant a une apparence plus costaude, 
le bec plus épais et très légèrement tombant, le dos écaillé et les flancs fortement marqués.
Petit Chevalier (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes) et Combattant varié (Reeve – Calidris pugnax)
Rivière-Ouelle – 12 mai © Claude Auchu
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 3 Grands Chevaliers
  • 8 Petits Chevaliers
  • 4 Goélands arctiques
  • 1 Buse à queue rousse
  • 1 Bruant fauve

Samedi, il était certain que notre journée ornithologique allait se dérouler à Rivière-Ouelle, que le combattant y soit encore ou non. Les conditions d’observation étaient encore très belles, mais les presque cinq heures passées au quai jumelées au vent du nord-est ont réussi à nous geler jusqu’aux os! Une promenade dans un endroit ensoleillé et abrité des vents nous a par la suite permis de recharger nos batteries. En mai, le fleuve débordait souvent de poissons et, samedi, certains bondissaient même hors de l’eau, comme s’il n’y avait pas assez de place pour tout le monde sous la surface!

La presque totalité de l’excursion de samedi le 13 mai s’est faite en compagnie de Thomas Biteau et nos six yeux ont trouvé 81 espèces à Rivière-Ouelle entre 4 h 50 et 13 h 25. En voici une partie :
  • 12000 Oies des neiges
  • 27 Bernaches cravants
  • 880 Bernaches du Canada – Les bernaches quittent la région! Des centaines ont migré vers le nord-est très loin au large du quai durant toute la matinée.
  • 1 Canard branchu
  • 4 Canards d’Amérique
  • 67 Canards noirs
  • 18 Canards colverts
  • 2 Sarcelles à ailes bleues
  • 12 Sarcelles d’hiver
  • 47 Petits Fuligules – Il s’agit d’une belle quantité pour le quai de Rivière-Ouelle où les Fuligules milouinans sont habituellement plus nombreux. Sur les rares étangs d’eau douce des environs, ce sont cependant les Petits Fuligules qui dominent.
  • 90 Eiders à duvet
  • 60 Macreuses à front blanc
  • 12 Macreuses brunes
  • 3000 Macreuses à bec jaune
  • 12 Hareldes kakawis
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 2 Harles couronnés
  • 51 Grands Harles
  • 141 Harles huppés
  • 2 Grèbes jougris
  • 1 Grue du Canada – Le nombre de grues observées dans notre secteur augmente très lentement à chaque année. L’espèce finira bien par découvrir des sites de nidification à son goût dans la région.
  • 1 Pluvier kildir
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 3 Grands Chevaliers
  • 1 Petit Chevalier
  • 20 Labbes parasites – Les Labbes parasites sont de retour, les mouettes et goélands n’ont qu’à bien se tenir! Plusieurs de ces oiseaux à l’allure athlétique nous ont donné de beaux spectacles en poursuivant les laridés jusqu’à ce qu’ils régurgitent le contenu de leur estomac. Les labbes faisaient régulièrement des allers-retours devant le quai, le décompte final n’a pas été facile. Les 20 oiseaux inscrits sur notre liste constituent un minimum.

Labbe parasite (Parasitic Jaeger – Stercorarius parasiticus)
Rivière-Ouelle – 13 mai 2017 © Claude Auchu
  • 18 Guillemots marmettes
  • 30 Petits Pingouins
  • 2 Guillemots à miroir
  • 40 Mouettes tridactyles – Étrangement, une trentaine de mouettes suivaient de près un cargo qui voguait vers le nord-est au large du quai. Les hélices du navire faisaient-elles remonter les poissons à la surface, même en plein dans le chenal du Saint-Laurent?
  • 98 Mouettes de Bonaparte
  • 200 Goélands à bec cerclé
  • 200 Goélands argentés
  • 6 Goélands arctiques
  • 1 Goéland brun – Un immature en plumage de deuxième année.
  • 20 Goélands marins
  • 17 Sternes pierregarins
  • 504 Plongeons catmarins
  • 1 Plongeon huard
  • 58 Fous de Bassan
  • 160 Cormorans à aigrettes
  • 10 Urubus à tête rouge
  • 2 Pygargues à tête blanche – Un immature en plumage de troisième année et un adulte.
  • 3 Petites Buses
  • 1 Buse à queue rousse
  • 7 Pics flamboyants
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Alouette hausse-col
  • 20 Hirondelles bicolores
  • 2 Hirondelles rustiques
  • 30 Mésanges à tête noire – Encore une fois, des mésanges se déplaçaient vers le sud-ouest en longeant le rivage du fleuve. Et, encore une fois, elles se retrouvaient coincées au bout de la pointe aux Orignaux, de la pointe aux Iroquois et de la pointe de la Rivière Ouelle. À partir de ces lieux, elles tentaient de s’envoler au-dessus du fleuve pour revenir encore et encore vers le rivage! Que d’énergie dépensée par ses petits oiseaux!
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 12 Roitelets à couronne rubis
  • 4 Pipits d’Amérique
  • 1 Paruline noir et blanc

Paruline noir et blanc (Black-and-white Warbler – Mniotilta varia)
Rivière-Ouelle – 13 mai 2017 © Claude Auchu
  • 1 Paruline masquée
  • 18 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 9 Bruants des prés
  • 2 Bruants des marais
  • 11 Bruants à gorge blanche
  • 4 Bruants à couronne blanche

Avec aussi peu de limicoles, il n’est pas surprenant que le Combattant varié n’ait pas été retrouvé. Il faut dire que les belles conditions pour les observateurs sont aussi de belles conditions pour les migrateurs! Certains arrivent dans la région, mais d’autres la quittent!

Dimanche matin, la température nous a enfin permis de faire une excursion à vélo. Le boisé visité à La Pocatière contient une pinède mature où, l’été dernier, nous avions trouvé un mâle chanteur de Paruline des pins. Puisque l’absence de moustiques nous permet de nous attarder encore longuement dans les forêts, un détour par la pinède faisait bien sûr partie de notre trajet.
Ensuite, tout juste avant l’arrivée des premières averses, nous avons fait un rapide détour par les rives du Saint-Laurent. Les oiseaux aquatiques étaient peu nombreux, mais un coup d’œil loin au large nous a permis de voir au moins 2000 goélands volant en tout sens! 

Dimanche le 14 mai, nous avons parcouru La Pocatière entre 5 h 30 et 10 h 20 où 71 espèces ont pu être trouvées, dont :
  • 20000 Oies des neiges
  • 4 Gélinottes huppées
  • 1 Chevalier solitaire
  • 3 Fous de Bassan – Il arrive occasionnellement que des fous puissent être repérés à partir de La Pocatière. Un bon télescope est bien entendu indispensable.
  • 2 Martins-pêcheurs d’Amérique
  • 4 Pics maculés
  • 5 Pics mineurs
  • 1 Grand Pic
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 6 Moucherolles phébis
  • 5 Viréos à tête bleue
  • 54 Geais bleus – Des individus encore en migration volaient silencieusement vers le nord-est en petits groupes comptant jusqu’à 15 oiseaux. Comme les mésanges vues à Rivière-Ouelle la veille, ces oiseaux ne nicheront certainement pas cet été!
  • 7 Sittelles à poitrine rousse – Enfin, ces petites acrobates sont de retour dans nos forêts! C’est la première fois que j’ai à attendre jusqu’à la mi-mai pour que cette espèce devienne commune.
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Un oiseau était encore présent dans la ville. Contrairement à sa cousine à poitrine rousse, la poitrine blanche est une espèce des forêts de feuillus et son abondance n’est donc pas conditionnée par la production de graines de conifères.
  • 2 Grimpereaux bruns
  • 2 Troglodytes des forêts
  • 12 Roitelets à couronne rubis
  • 4 Roitelets à couronne dorée
  • 7 Grives solitaires
  • 32 Merles d’Amérique
  • 6 Jaseurs boréaux – Quelques Jaseurs boréaux se nourrissaient de vieilles pommes tombées au sol. Je n’avais jamais observé ce jaseur aussi tardivement dans la région au printemps; mon « record » précédent remontait au 13 mai 1981!!!
  • 15 Roselins pourprés
  • 2 Tarins des pins
  • 35 Chardonnerets jaunes
  • 14 Gros-becs errants – Depuis une dizaine de jours, des petits groupes de gros-becs se promènent bruyamment dans la ville et ses alentours.
  • 14 Parulines couronnées – Toujours aussi faciles à repérer grâce à leur chant surpuissant!
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 2 Parulines masquées
  • 2 Parulines flamboyantes – Malgré le printemps particulièrement froid, je n’avais observé cette paruline aussi hâtivement qu’à une seule reprise, le 14 mai 1990!

Paruline flamboyante (American Redstart – Setophaga ruticilla)
Rivière-Ouelle – 13 mai 2017 © Claude Auchu
  • 2 Parulines tigrées
  • 2 Parulines à gorge orangée – Scène représentative du printemps 2017, une Paruline à gorge orangée chantait dans une épinette dont la base se trouvait encore en partie sous la neige…!
  • 5 Parulines bleues
  • 3 Parulines des pins – La surprise de la journée! Avant même d’atteindre la pinède, nous avons entendu un chant suspect provenant d’une section de forêt relativement ouverte où se trouvent plusieurs pins. C’est avec un enthousiasme non-retenu que nous avons finalement confirmé la présence d’un mâle de Paruline des pins! La surprise s’est rapidement transformée en stupeur lorsqu’une femelle est venue rejoindre le mâle dans le même pin!!! Les deux oiseaux se suivaient toujours de près, ce qui laisse croire que le couple est bel et bien formé! Nous avons poursuivi notre promenade jusqu’à la véritable pinède où un autre mâle chanteur a été trouvé! Il y a donc au moins trois Parulines des pins dans ce boisé que j’explore pourtant depuis plus de 30 ans en ayant toujours cette espèce en tête!!! Cette paruline est une nicheuse très rare dans Kamouraska-L’Islet, mais elle a peut-être déjà été plus commune. Ses populations avaient fort probablement souffert de la coupe massive des grandes pinèdes à la fin du XVIIIe siècle, mais elle semble maintenant devenir plus commune dans le Bas-Saint-Laurent.

Une femelle particulièrement terne...
Paruline des pins (Pine Warbler – Setophaga pinus)
La Pocatière – 14 mai 2017 © Claude Auchu
...et son mâle, plus brillant mais bien caché
Paruline des pins (Pine Warbler – Setophaga pinus)
La Pocatière – 14 mai 2017 © Claude Auchu
  • 25 Parulines à croupion jaune
  • 3 Parulines à gorge noire
  • 1 Bruant hudsonien
  • 17 Bruants familiers
  • 20 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 25 Bruants à gorge blanche
  • 9 Bruants à couronne blanche
  • 10 Juncos ardoisés
  • 2 Vachers à tête brune

Ce fut toute une fin de semaine, exactement comme elles se doivent d’être durant le mois de mai!
Je terminerai en vous parlant du Troglodyte familier trouvé dans notre arrière-cour la semaine dernière. Ce courageux petit mâle est demeuré sur place jusqu’à vendredi le 12 mai, chantant à pleins poumons. Mercredi dernier, le petit 2°C, le vent fort du nord-est et la fine pluie n’ont pas été suffisants pour le faire taire. Finalement, ce n’est probablement pas le froid qui l’a fait quitter notre voisinage, c’est sans doute plutôt l’absence de femelle…!