mardi 27 mai 2014

Labbes parasites et Goélands bruns en quantité!

Déjà les derniers jours du mois de mai, le moment où tout est vraiment possible chez nos oiseaux! Ici, à la porte du Bas-Saint-Laurent, les 24 et 25 mai étaient la fin de semaine des parulines, mais vous remarquerez qu’elles n’ont pas été les seules vedettes de nos excursions. Avec seulement deux petites journées par semaine pour épier les quelques 250 espèces qui traversent ma région durant le mois de mai, nous n’avons pas le temps voulu pour ratisser les différents habitats forestiers aussi bien que nous le voudrions. Malgré tous les compromis que le choix des habitats exige lorsqu’il y a des oiseaux partout, je crois que les quelques heures passées sur le terrain nous ont encore donné une très bonne idée des espèces qui se retrouvent présentement dans la région de La Pocatière.
Pour cette fin de semaine, la journée de samedi a une fois de plus été passée à parcourir Rivière-Ouelle. Bien sûr, Rivière-Ouelle n’est pas qu’un quai et nous avons étiré l’excursion au maximum afin de bien exploiter la variété des habitats de la municipalité. Dimanche, la température était enfin assez clémente pour me permettre de m’éloigner de la maison à vélo et aller à la rencontre des passereaux avant qu’ils ne s’installent pour nicher et que les moustiques prennent toute la place.

À Rivière-Ouelle, tôt samedi matin, le temps frais, un bon vent du nord-est et un petit crachin rendaient les conditions vraiment très « maritimes ». Les oiseaux habituellement associés à ces conditions étaient naturellement très en évidence et les Fous de Bassan, Mouettes tridactyles et Labbes parasites (surtout eux!) nous ont gardé très occupés durant tout l’avant-midi! Fidèles à notre habitude, nous avons gardé le regard fixé sur un point directement devant nous sur la côte de Charlevoix en comptant tous les oiseaux qui franchissaient ce repère. Du lever du soleil jusque vers 8 h 30, la majorité des oiseaux descendaient le fleuve face au vent. Par la suite, peut-être à cause de la marée qui recommençait à monter, les déplacements des oiseaux sont devenus plus aléatoires. Il est intéressant de remarquer à quel point les canards sont déjà beaucoup plus discrets, nous n’avons vu que 11 espèces comparativement aux 25 observées il y a seulement deux semaines.

Ce sont 74 espèces différentes que nous avons observées à Rivière-Ouelle samedi le 24 mai durant les 9 h 30 (4 h 55 à 14 h 25) de l’excursion. Voici une partie de notre récolte :
  • 600 Oies des neiges
  • 4 Bernaches cravants
  • 3 Fuligules milouinans
  • 23 Eiders à duvet
  • 5 Macreuses à front blanc
  • 13 Macreuses brunes
  • 75 Macreuses à bec jaune
  • 2 Garrots à œil d’or
  • 9 Harles huppés
  • 415 Plongeons catmarins – Même s’ils ont pratiquement passé inaperçu parmi les autres espèces plus spectaculaires, les catmarins étaient encore présents en bon nombre samedi matin!
  • 4 Plongeons huards
  • 80 Fous de Bassan – Voyageant tantôt dans un sens tantôt dans l’autre, il n’était pas facile de tenir le compte. Mais on peut se fier sur la rigueur de Christiane qui, calepin à la main, a suivi attentivement les mouvements de toutes les espèces.
  • 74 Cormorans à aigrettes
  • 1 Grand Héron – Un seul Grand Héron!?! Les autres doivent déjà jouer aux équilibristes dans les colonies.
  • 2 Bihoreaux gris
  • 1 Pluvier argenté
  • 30 Pluviers semipalmés
  • 2 Pluviers kildirs
  • 5 Chevaliers grivelés
  • 1 Grand Chevalier – Cet oiseau avait capturé une épinoche qui nous a semblé nettement trop grosse pour lui. Pourtant, il s’est envolé en la transportant dans son bec!
Grand Chevalier et épinoche – Rivière-Ouelle – 24 mai 2014 © Claude Auchu
  • 5 Bécasseaux violets – Ils sont réguliers en petit nombre à Rivière-Ouelle tard au printemps, mais nettement plus difficiles à saisir qu’en automne.
  • 5 Bécasseaux minuscules
  • 23 Bécassins roux
  • 1 Bécassine de Wilson
  • 128 Labbes parasites – L’an dernier, le 25 mai, nous avions réussi à voir plus de 125 Labbes parasites à partir du quai de Rivière-Ouelle (en fait, avant ajustement, ce sont 142 individus qui avaient été comptés). Samedi, avec des conditions météorologiques qui ressemblaient énormément à celles de l’an dernier, nous avions bien sûr en tête la possibilité d’une autre belle récolte de labbes. Mais, en faisant le décompte final une fois de retour à la maison, le total de 128 individus nous a énormément surpris!!! Les labbes comptés samedi matin se déplaçaient de façon moins stéréotypée et à l’intérieur d’un corridor moins étroit que l’an dernier. À notre arrivée au quai, les labbes et d’autres oiseaux se déplaçaient majoritairement vers l’est en suivant la marée baissante, mais plusieurs ont fini par changer de direction lorsqu’elle a recommencé à monter. Tous ces labbes ont été dénombrés durant les six heures passées au quai samedi matin; l’an dernier, nous avions compté les 142 oiseaux en moins de quatre heures. Pas de Labbe à longue queue cette fois, mais un individu vu de près avait les parties inférieures entièrement blanches, sans l’enfumure à la poitrine typique des Labbes parasites. Depuis une semaine, nous avons donc vu près de 200 Labbes parasites, certains très élancés et d’autres plus bedonnants, mais aucun ne nous a laissé de doute durable sur leur identité. Une bien belle façon de se familiariser avec une espèce souvent considérée comme inaccessible.
  • 1 Guillemot marmette
  • 33 Petits Pingouins
  • 22 Mouettes tridactyles – Un signe que les oiseaux vus samedi matin provenaient bien de l’estuaire.
  • 10 Mouettes de Bonaparte
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 700 Goélands argentés
  • 5 Goélands arctiques
  • 12 Goélands bruns – Pour la première fois de nos vies, nous avons observé plus de Goélands bruns que de Goélands marins durant une excursion!!! C’est vrai que les Goélands marins étaient particulièrement discrets samedi matin, mais les 12 Goélands bruns présents nous ont littéralement renversés, même si nous en avions vu sept au même endroit la semaine dernière. Nous avons donc terminé l’excursion avec deux immatures de 1ère année, un de 2e année, cinq de 3e année et quatre adultes (dont deux qui se bécotaient!). Si je me fie aux dernières années, les Goélands bruns devraient atteindre leur maximum dans la région (en supposant que ce ne soit pas déjà fait) durant la première moitié de juin, lors du fraie du Capelan. Ce goéland d’origine européenne a été observé pour la première fois en Amérique du Nord en 1934 et au Québec en 1967. Il est maintenant présent en quantité phénoménale sur notre continent, en particulier durant l’hiver comme l’indiquent les 456 oiseaux comptés sur un même site en Pennsylvanie en mars 2007! Curieusement, l’espèce n’a pas encore été officiellement trouvée nicheuse sur notre continent! À ma connaissance, il n’existerait que deux mentions de nidification, mais elles sont en fait des cas d’hybridation avec des Goélands argentés. Puisque des oiseaux encore en plumage juvénile sont depuis longtemps observés dans l’est du continent dès la fin de l’été, il est évident que le Goéland brun niche incognito dans nos colonies de laridés. La Côte-Nord serait l’endroit idéal où trouver la première colonie de Goélands bruns en Amérique!
  • 10 Goélands marins
  • 139 Sternes pierregarins – Une belle quantité pour la région, ces oiseaux descendaient doucement le fleuve en petits groupes.
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 29 Hirondelles bicolores
  • 4 Hirondelles rustiques
  • 2 Troglodytes des forêts
  • 4 Pipits d’Amérique
  • 2 Parulines des ruisseaux
  • 2 Parulines obscures
  • 5 Parulines masquées
  • 2 Parulines flamboyantes
  • 6 Parulines tigrées
  • 3 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 1 Paruline à gorge orangée
  • 41 Parulines à croupion jaune
Paruline à croupion jaune – Rivière-Ouelle – 24 mai 2014 © Claude Auchu
  • 2 Parulines à gorge noire
  • 3 Bruants à couronne blanche
Puisque du beau temps était prévu pour dimanche, nous allions enfin pouvoir faire une longue randonnée ornithologique à vélo. Ce printemps, les occasions ont été aussi rares que les belles journées! Mais, voilà, Christiane a préféré le jardinage aux oiseaux en ce dimanche et c’est donc seul que j’ai parcouru les routes de campagne de La Pocatière. Les conditions étaient vraiment parfaites avec un vent léger du nord-est et quelques passages nuageux qui ont gardé la température tout près de la perfection! Les passereaux ne m’ont pas paru particulièrement volubiles, mais j’ai tout de même terminé l’excursion avec un nombre d’espèces typique de la fin de mai.

J’ai exploré La Pocatière de 5 h 00 à 13 h 00 dimanche le 25 mai pour terminer la journée avec 83 espèces, telles :
  • 8 Canards chipeaux
  • 3 Petits Fuligules
  • 1 Chevalier solitaire
  • 3 Bécassines de Wilson
  • 1 Goéland brun – Un immature en plumage de 1ère année, une présence pas vraiment surprenante à La Pocatière compte tenu du nombre vu la veille à Rivière-Ouelle!
  • 3 Pics maculés
  • 4 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 7 Pics flamboyants
  • 1 Grand Pic
  • 1 Faucon pèlerin
  • 2 Moucherolles à ventre jaune
  • 1 Moucherolle des aulnes
  • 6 Moucherolles tchébecs
  • 3 Moucherolles phébis
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 32 Hirondelles bicolores
  • 4 Troglodytes des forêts
  • 5 Grives fauves
  • 1 Grive à dos olive
  • 3 Grives solitaires
  • 1 Grive des bois
  • 2 Moqueurs chats
  • 1 Moqueur roux – Après avoir été presque commun à La Pocatière au début des années 1990, ce moqueur est maintenant plutôt difficile à trouver dans la région. L’oiseau vu dimanche chantait au sol, en cherchant sa nourriture le long d’une route.
  • 12 Parulines couronnées
  • 3 Parulines des ruisseaux
  • 5 Parulines noir et blanc
  • 2 Parulines obscures
  • 4 Parulines à joues grises
  • 20 Parulines masquées
  • 7 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines tigrées
  • 1 Paruline à collier
  • 7 Parulines à tête cendrée
  • 2 Parulines à gorge orangée
  • 15 Parulines jaunes
  • 5 Parulines à flancs marron
Paruline à flancs marron – La Pocatière – 25 mai 2014 © Claude Auchu
 
Paruline à flancs marron – La Pocatière – 25 mai 2014 © Claude Auchu
  • 2 Parulines bleues
  • 45 Parulines à croupion jaune
  • 7 Parulines à gorge noire
  • 2 Parulines à calotte noire
  • 35 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants de Lincoln
  • 5 Bruants des marais
  • 6 Bruants à couronne blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 4 Cardinaux à poitrine rose
  • 3 Goglus des prés
  • 2 Sturnelles des prés – Une autre espèce champêtre qui a pratiquement déserté la région! Je ne crois pas que nous reverrons des journées avec une quinzaine d’individus comme c’était le cas il y a 15 ans à peine.
 Si les 24 et 25 mai portaient le titre de « fin de semaine des parulines », les 31 mai et 1er juin prochains seront la « fin de semaine des limicoles ». Je ne m’attends pas à en voir de grandes quantités (mes sites préférés n’ont pas la réputation d’accueillir de grands nombres de bécasseaux au printemps), mais de mauvaises conditions météorologiques ont déjà forcé certaines espèces particulièrement intéressantes à faire halte dans la région vers ces dates. Serais-je en train de souhaiter du mauvais temps pour la prochaine fin de semaine…?

mardi 20 mai 2014

Aigrette, guifette, passerin et labbes

Coincidant avec les premières arrivées massives de parulines, la longue fin de semaine de la Journée nationale des Patriotes occupe toujours une place importante dans le calendrier des observateurs d’oiseaux. En plus, cette année, le printemps a tellement tardé à s’installer qu’il nous a parfois laissé avec une humeur aussi morose que la température. Mais, voilà, c’est fait! La chaleur parfois estivale de la semaine dernière a enfin permis aux espèces les plus frileuses de se rendre jusqu’à nous. Les quelques heures disponibles durant notre semaine de travail nous ont mis l’eau à la bouche, entre autres avec un Martinet ramoneur repéré mercredi dernier. Encore abondant à La Pocatière il y a moins de 20 ans, toutes les rencontres avec cette espèce méritent maintenant d’être soulignées en rouge.
La table était donc mise pour cette fin de semaine, malgré les prévisions encore une fois plutôt déprimantes des météorologues. Les risques que nous devions encore composer avec la pluie étaient bien présents durant les trois jours. Seule la journée de dimanche semblait offrir des chances d’entrevoir le soleil. Allions-nous faire la grasse matinée durant toute la fin de semaine?

Mais, samedi matin, je me suis réveillé en sursaut à 4 h 30. Après avoir jeté un coup d’œil à l’extérieur et constaté que la rue était presque sèche, j’ai bien sûr été incapable de me rendormir. Alors, en quelques minutes, j’étais prêt à parcourir les boisés et à profiter des retrouvailles avec les parulines et autres espèces néotropicales. Dans un endroit bien abrité des puissants vents du sud qui soufflaient encore, j’ai eu le plaisir de réentendre la voix tonitruante des Parulines couronnées et celle beaucoup plus discrète des Parulines tigrées. L’arrivée de la pluie en début d’avant-midi a mis fin abruptemant à mon excursion, mais elle aura été aussi intense que brève.

Voici une partie des 70 espèces que j’ai rencontrées à La Pocatière samedi le 17 mai entre 5 h 05 et 9 h 35 :
  • 500 Oies des neiges – Je ne saurais expliquer pourquoi, mais les oies ne sont présentes qu’en petit nombre dans ma région ce printemps.
  • 2 Bihoreaux gris
  • 2 Chevaliers grivelés
  • 3 Pics mineurs
  • 1 Grand Pic
  • 1 Moucherolle à ventre jaune – Mon plus hâtif à vie est venu se percher tout près de moi en criant à plusieurs reprises. Ma date record d’arrivée précédente était le 20 mai, établi en 1991, ’92 et ’93. C’est tout de même surprenant de battre un record d’arrivée datant de plus de 20 ans durant un printemps aussi froid.
  • 6 Moucherolles tchébecs
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 3 Hirondelles de rivage
  • 1 Grimpereau brun
  • 3 Grives fauves
  • 1 Grive à dos olive
  • 3 Grives solitaires
  • 1 Grive des bois – Bien que Willie Labrie ait observé l’espèce à Kamouraska en juillet 1928, René Tanguay ne considère pas encore l’espèce comme nicheuse dans la région en 1964. Durant le premier Atlas des oiseaux nicheurs du Québec (1984-89), cette grive était bien distribuée dans le Bas-Saint-Laurent. La deuxième édition de l’atlas (dont la récolte de données prendra fin cet été) indique nettement que l’espèce a perdu des plumes dans notre région!
  • 8 Parulines couronnées
  • 1 Paruline des ruisseaux
  • 4 Parulines noir et blanc
  • 3 Parulines à joues grises
  • 2 Parulines masquées
  • 3 Parulines tigrées
  • 1 Paruline à collier
  • 4 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à gorge orangée
  • 2 Parulines à flancs marron
  • 2 Parulines bleues
  • 35 Parulines à croupion jaune
  • 5 Parulines à gorge noire
  • 2 Bruants des marais
  • 2 Bruants à couronne blanche
  • 6 Cardinaux à poitrine rose
  • 1 Goglu des prés
Par chance, la pluie s’est arrêtée samedi en milieu d’après-midi et les conditions s’annonçaient très bien pour la journée de dimanche. Rivière-Ouelle était notre destination, avec toutes les espèces autant aquatiques que terrestres que cette municipalité a à offrir à la mi-mai!!! Nous avions décidé de suivre le même modus operandi qu’il y a deux semaines, ce qui donné des résultats relativement similaires. Ainsi, les premières heures suivant le lever du soleil ont été passées à scruter le large à partir du quai, suivi d’une tournée des autres sites en profitant de la marée haute pour finalement revenir terminer l’excursion au quai.
La visibilité au large du quai n’était malheureusement pas aussi nette que nous l’aurions espérée, avec une large zone floue couvrant la partie supérieure du fleuve et la partie inférieure des montagnes de Charlevoix. Par chance, les espèces-vedettes de la matinée ne se retrouvaient que rarement dans cette zone et nous avons encore connu un avant-midi plutôt bien rempli!!!

Dimanche le 18 mai, nous avons observé pas moins de 89 espèces à Rivière-Ouelle entre 4 h 55 et 13 h 10. En voici un large échantillonnage :
  • 800 Oies des neiges
  • 5 Bernaches cravants
  • 5 Canards branchus
  • 57 Canards noirs
  • 3 Fuligules milouinans
  • 4 Petits Fuligules
  • 44 Eiders à duvet – L’espèce n’a été vu qu’en petit nombre ce printemps, avec un maximum de seulement 115 individus au cours d’une même excursion. Samedi, la majorité des eiders observés étaient en couple.
  • 17 Macreuses brunes
  • 1600 Macreuses à bec jaune – Encore une fois une quantité surprenante pour une date aussi tardive! Habituellement, à la mi-mai, il ne reste que quelques centaines de Macreuses à bec jaune à Rivière-Ouelle.
  • 6 Hareldes kakawis
  • 1 Harle couronné
  • 2 Grands Harles – Ils sont déjà partis nicher le long des rivières.
  • 81 Harles huppés – Les Harles huppés nichent plus loin au nord que les Grands Harles. Ils sont donc moins pressés de quitter la région.
  • 1890 Plongeons catmarins – Encore une fois, la presque totalité de ces oiseaux étaient posés à l’eau et dérivaient lentement vers l’amont, poussés par la marée montante. Comme il arrive régulièrement lors des matinées sans vent, il était souvent possible d’entendre leurs longues lamentations, très différentes des cris des Plongeons huards.
  • 2 Plongeons huards
  • 28 Fous de Bassan
  • 190 Cormorans à aigrettes
  • 1 Grand Héron
  • 1 Grande Aigrette – Une des surprises de la matinée! Ce n’est que ma quatrième mention printanière dans la région et la première depuis 1999. L’espèce est maintenant régulière en très petit nombre dans la région en automne.
  • 1 Balbuzard pêcheur – À partir du quai, nous avons vu un oiseau arriver de la rive nord du Saint-Laurent avec un poisson dans les serres qu’il semblait même consommer en vol!!!
  • 1 Épervier de Cooper – Il est maintenant possible de voir cet épervier n’importe où et n’importe quand dans la région.
  • 1 Petite Buse
  • 6 Buses à queue rousse
  • 27 Pluviers semipalmés
  • 2 Chevaliers solitaires
  • 15 Bécasseaux minuscules
  • 53 Labbes parasites – C’est beaucoup de labbes pour notre première mention de l’année, mais nous savons bien qu’ils étaient sur place depuis quelques jours déjà. Ces oiseaux volaient presque tous vers l’ouest à bonne altitude dans un mouvement qui n’est pas sans rappeler celui si souvent noté chez les Plongeons catmarins. Plusieurs oiseaux volaient relativement près du rivage et, malgré le temps sombre, je me suis amusé à prendre quelques photos. Ce ne sont pas des chefs d’œuvre, mais elles donnent tout de même une bonne idée de l’ambiance qui reignait au quai dimanche matin. Le Labbe parasite est une de mes espèces favorites et c’est toujours un plaisir de voir ces oiseaux au physique si athlétique passer en quelques secondes du mode « déplacement paisible » au mode « on fonce sur ce goéland! ». Si certaines espèces deviennent de plus en plus rares dans la région, on dirait que le Labbe parasite devient au contraire plus commun d’année en année. Et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre… il faudrait savoir si les goélands, mouettes et sternes sont d’accord!!!
Labbe parasite – Rivière-Ouelle – 18 mai 2014 © Claude Auchu
 
Quelle silhouette bien profilée!
Labbe parasite – Rivière-Ouelle – 18 mai 2014 © Claude Auchu
 
Les mouettes sont rares à Rivière-Ouelle? Tant pis, on attaque les Goélands argentés!
Labbe parasite – Rivière-Ouelle – 18 mai 2014 © Claude Auchu
 
Labbe parasite – Rivière-Ouelle – 18 mai 2014 © Claude Auchu
  • 1 Guillemot marmette – Une marmette accompagnait un petit groupe de Macreuses à bec jaune.
  • 11 Petits Pingouins
  • 1 Mouette tridactyle
  • 13 Mouettes de Bonaparte
  • 1200 Goélands à bec cerclé
  • 700 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 7 Goélands bruns – Eh oui! Nous avons vu sept Goélands bruns durant notre matinée, dont cinq présents dans un même groupe! Nous avons donc vu deux adultes, un immature en plumage de 1ère année, un de 2e année et trois de 3e année. Cette espèce européenne a été observée pour la première mention dans ma région tout près du quai de Rivière-Ouelle le 17 mai 1983.
Deux Goélands bruns immatures en plumage de 3e année (au centre) avec un Goéland marin
et des Goélands argentés 
– Rivière-Ouelle – 18 mai 2014 © Claude Auchu
 
Goéland brun immature 1ère année et Goélands argentés – Rivière-Ouelle – 18 mai 2014 © Claude Auchu
  • 1 Guifette noire – Cette autre belle surprise est passée loin devant le quai dimanche matin! La guifette est une nicheuse rare et irrégulière dans la région (en particulier au lac Noir, près de Tourville) où elle semble atteindre son point le plus à l’est dans la province. Ce n’était que ma quatrième observation au quai… en plus de 30 ans de visite!
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 1 Tyran tritri
Tyran tritri – Rivière-Ouelle – 18 mai 2014 © Claude Auchu
  • 3 Moqueurs chats
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 8 Parulines masquées
  • 3 Parulines flamboyantes
  • 3 Parulines tigrées
  • 6 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 1 Paruline à gorge orangée
  • 1 Paruline jaune
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 80 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 3 Bruants des prés
Bruant des prés – Rivière-Ouelle – 18 mai 2014 © Claude Auchu
  • 4 Bruants à couronne blanche
Durant la soirée de dimanche, nous avons appris qu’un Passerin indigo mâle avait passé la journée à la mangeoire d’un ami à Rivière-Ouelle. Lundi matin, si la pluie nous en laisse la chance, une petite visite pourrait bien être glissée dans notre horaire. Par chance, les précipitations n’ont été que sporadiques durant la nuit et, après une grasse matinée bien méritée, nous étions de retour à Rivière-Ouelle avec l’intention, cette fois, de nous concentrer surtout sur les passereaux. Même si ces petits oiseaux nous ont semblé moins visibles que la veille, nous avons encore connu une excursion bien remplie avec, comme cerise sur le sundae, le Passerin indigo!

Voici une partie des 75 espèces que nous avons observées à Rivière-Ouelle lundi le 19 mai de 7 h 00 à 12 h 25 :
  • 2 Marouettes de Caroline
  • 15 Labbes parasites – Ils étaient encore une fois bien visibles, le brouillard parfois présent au large semblait même avoir forcé certains à s’approcher du rivage. Les labbes étaient moins actifs que dimanche et plusieurs étaient simplement posés à l’eau.
  • 2 Mouettes tridactyles – Quelques secondes après avoir signalé à Christiane qu’un autre Labbe parasite était posé devant le quai, elle m’a signalé l’arrivée d’une Mouette tridactyle dans le même secteur. Nous avons alors vu la mouette descendre cueillir un petit poisson sur l’eau. En retournant voir si mon labbe avait été témoin de cette scène, nous l’avons croisé alors qu’il fonçait directement vers la mouette et, après deux ou trois virages serrés, il s’était déjà emparé du poisson!
  • 300 Goélands à bec cerclé
  • 200 Goélands argentés
  • 1 Goéland brun – Un immature de 1ère année, probablement celui vu la veille.
  • 1 Goéland bourgmestre
Goéland bourgmestre – Rivière-Ouelle – 19 mai 2014 © Claude Auchu
  • 4 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 3 Pics flamboyants
  • 2 Faucons émerillons – Le premier émerillon s’est attaqué à une petit groupe de parulines qui se nourrissaient en bordure d’un champ. L’autre a plutôt foncé dans un attroupement d’hirondelles au-dessus d’un étang. Cette espèce semble être continuellement en chasse!
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 135 Hirondelles bicolores
Hirondelles bicolores – Rivière-Ouelle – 19 mai 2014 © Claude Auchu
  • 3 Hirondelles de rivage
  • 4 Hirondelles à front blanc
  • 30 Hirondelles rustiques
Hirondelles rustiques – Rivière-Ouelle – 19 mai 2014 © Claude Auchu

  • 2 Troglodytes des forêts
  • 1 Moqueur chat
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 2 Parulines à joues grises
  • 8 Parulines masquées
  • 5 Parulines tigrées
  • 2 Parulines à collier
  • 2 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 2 Parulines jaunes
  • 2 Parulines à couronne rousse
  • 62 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 31 Bruants chanteurs
  • 17 Bruants à gorge blanche
  • 7 Bruants à couronne blanche
  • 1 Passerin indigo – Les passerins sont des nicheurs irréguliers dans la région et chaque observation de l’espèce est marquante pour nous. Malgré leur rareté, nous réussissons à en trouver environ deux années sur trois.
Passerin indigo – Rivière-Ouelle – 19 mai 2014 © Claude Auchu
 
Passerin indigo – Rivière-Ouelle – 19 mai 2014 © Claude Auchu
 
Passerin indigo – Rivière-Ouelle – 19 mai 2014 © Claude Auchu
  • 2 Goglus des prés
Finalement, la météo n’aura pas été si catastrophique durant cette fin de semaine de trois jours! J’espère que mes mots ont réussi a vous transmettre une partie du plaisir que nous avons ressenti durant nos excursions. Comme il arrive si souvent, nous sommes retournés au travail fourbus mardi matin; nous n’aurons que quatre jours pour nous refaire des forces avant samedi prochain…
Si, pour les ornithologues, ce sont surtout des surprises provenant du sud qui sont attendues au printemps, certaines parfois plus exceptionnelles encore peuvent aussi provenir du Grand Nord. Ainsi, un Lagopède des saules a été observé dans le nord de l’état de New York à la fin d’avril! Et encore plus d’intérêt pour nous au Québec, un autre lagopède a été filmé à St. Johnsbury dans le nord du Vermont (à seulement 65 kilomètres de la frontière québécoise) il y a une semaine! Ce n’est pas sans rappeler l’observation très crédible d’un oiseau à La Pocatière à la fin de mars 1991!!! D’où venaient ces oiseaux mais, surtout, où sont-ils allés par la suite???

mardi 13 mai 2014

Vingt-cinq espèces d'anatidés

La deuxième fin de semaine du mois de mai nous fournit habituellement les premiers petits groupes de migrateurs néotropicaux. Pour permettre à ces oiseaux arrivant parfois d’aussi loin que l’Amérique du Sud de se rendre jusqu’à nous, une température chaude et des vents du sud-ouest sont souvent de mise. Il faut bien le dire, ces conditions n’ont pas été monnaie courante jusqu’à présent ce printemps! Alors, allions-nous devoir attendre encore une semaine ou deux avant que ces intrépides petits voyageurs commencent à arriver dans la région?
La semaine dernière ayant été presque parfaite côté température, nos espoirs de voir des parulines, des viréos et des grives dans la région étaient sûrement justifiés. Déjà, durant notre heure de dîner de vendredi le 9 mai, une petite randonnée nous a permis de trouver une Paruline verdâtre, une espèce toujours très difficile à dénicher dans la région au printemps. Ça commençait bien! Pour la fin de semaine, c’est une fois de plus la météo qui risquait de décider du succès de nos excursions. Une succession d’averses et des vents parfois forts étaient au menu pour les deux journées. Il ne nous restait plus qu’à nous adapter…

Samedi matin, la pluie tombait parfois de façon assez forte pour nous obliger à retarder notre sortie jusque sur l’heure du midi. À ce moment, les vents du sud-ouest atteignaient les 40 km/h, ce qui a fait rapidement monter le mercure et, en même temps, fait taire les oiseaux. Notre petite randonnée sous cette douce chaleur fut tout de même agréable, mais la récolte est restée plutôt maigre.

Notre tournée à La Pocatière samedi le 10 mai en après-midi ne nous aura pas permis de voir un grand nombre d’espèces mais avec les conditions estivales, les suivantes ont été bien appréciées :
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Balbuzard pêcheur
  • 9 Hirondelles bicolores
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 1 Sittelle à poitrine rousse – Cette sittelle est inhabituellement discrète ce printemps. Elle est pourtant une nicheuse commune dans la région.
  • 1 Grimpereau brun – Celui-là est très remarquable cette saison!
  • 5 Roitelets à couronne rubis
  • 2 Grives solitaires
  • 10 Parulines à croupion jaune
  • 1 Bruant des marais
  • 4 Bruants à couronne blanche
  • 2 Roselins familiers – Un couple très uni fréquentait les mangeoires chez ma mère. Les Roselins familiers sont très rares à La Pocatière, peut-être même plus qu'il y a 20 ans! À partir de 1994, justement, l’explosion des populations dans l’est du continent avait tout juste atteint La Pocatière lorsqu’a débuté une épizootie de conjonctivite. Selon certains auteurs, cette maladie aurait décimé plus du tiers de la population de Roselin familier! Depuis, l’espèce est trouvée irrégulièrement ici et réussit à nicher certaines années. Il ne semble plus y avoir de fortes incursions de nouveaux arrivants en avril comme c’était le cas au début des années 1990.
Dimanche matin, les conditions s’annonçaient favorables pour notre traditionnelle sortie à       Rivière-Ouelle. J’avais tout de même une certaine appréhension concernant la chaleur de samedi après-midi et la température encore froide de l’eau du Saint-Laurent. Un tel contraste risquait fort bien de réduire considérablement la visibilité au large où circulent souvent les espèces les plus recherchées… mais, bof!, on verra bien! Effectivement, nous avons vu mais pas très loin puisque, comme je le craignais, la visibilité vers le large était plutôt limitée à notre arrivée au fameux quai de Rivière-Ouelle. Nous pouvions même deviner les « bulles » d’air chaud qui se déplaçaient devant nous, faisant passer rapidement la visibilité de mauvaise à très mauvaise! Mais nous avons retroussé nos manches et, à force de chercher, nous avons terminé la matinée avec une liste d’oiseaux très respectable! Nous avons été tout de même très déçus de ne pas pouvoir identifier les milliers d’oiseaux posés à l’eau loin devant nous, d’autant plus que nous avions une bonne idée de leur identité.
Ce sont encore les espèces aquatiques qui prédominaient à Rivière-Ouelle dimanche matin, malgré que nous ayons fait un effort particulier pour les oiseaux forestiers. Nous avons réussi à trouver 25 espèces d’anatidés (oies et canards), un total que je ne crois pas avoir déjà atteint dans la région. Les goélands également étaient omniprésents, certains semblant suivre des bancs de poissons au large alors que les autres jacassaient à qui mieux mieux le long du rivage.

L’excursion de dimanche le 11 mai à Rivière-Ouelle s’est étirée de 4 h 55 à 11 h 50. Nous avons réussi à voir 82 espèces, dont voici les principales :
  • 3 Bernaches cravants
  • 88 Bernaches du Canada
  • 19 Canards branchus – Une quantité surprenante pour Rivière-Ouelle! Deux groupes de sept et huit individus respectivement ont été observés au quai et quatre autres se trouvaient en bordure de la rivière.
  • 4 Canards chipeaux
  • 1 Sarcelle à ailes bleues
  • 9 Canards souchets
  • 39 Sarcelles d’hiver
  • 21 Fuligules à collier
  • 9 Fuligules milouinans
  • 6 Petits Fuligules
  • 11 Eiders à duvet
  • 3000 Macreuses à bec jaune – Se pourrait-il que le printemps tardif soit en partie responsable de la présence d’autant de Macreuses à bec jaune dans la région un 11 mai?
  • 2 Hareldes kakawis
  • 5 Petits Garrots
  • 1 Harle couronné
  • 21 Grands Harles
  • 118 Harles huppés
  • 2436 Plongeons catmarins – Ces oiseaux se déplaçaiant encore vers l’ouest. Et dire que les conditions d’observation n’étaient pas à leurs meilleures… Nous sommes certains que les milliers de petits points visibles sur l’eau et laissés non-identifiés au large du quai étaient d’autres catmarins!
  • 4 Plongeons huards
  • 2 Grèbes esclavons – Ce n’est que le cinquième printemps où je vois des Grèbes esclavons dans la région!
  • 3 Fous de Bassan
  • 85 Cormorans à aigrettes
  • 10 Grands Hérons
  • 1 Chevalier grivelé
  • 1 Chevalier solitaire
  • 4 Grands Chevaliers
  • 5 Petits Chevaliers
  • 1 Petit Pingouin
  • 1 Mouette tridactyle
  • 18 Mouettes de Bonaparte
  • 1500 Goélands à bec cerclé – Un adulte portait une bague de plastique numérotée.
  • 700 Goélands argentés – Une très belle quantité, digne des journées de fraie de l’éperlan.
Goéland argenté, immature 3e année – Rivière-Ouelle – 11 mai 2014 © Claude Auchu
  • 2 Goélands arctiques
  • 1 Goéland brun – Un adulte.
  • 15 Goélands marins
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moucherolle phébi
  • 30 Hirondelles bicolores
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 3 Grimpereaux bruns
  • 4 Roitelets à couronne dorée
  • 12 Roitelets à couronne rubis
Roitelet à couronne rubis – Rivière-Ouelle – 11 mai 2014 © Claude Auchu
  • 2 Pipits d’Amérique
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 1 Paruline à joues grises
  • 1 Paruline masquée – Depuis 2005, toutes mes premières observations printanières de cette espèce commune ont été faites entre le 11 et le 15 mai!
  • 51 Parulines à croupion jaune
  • 18 Bruants chanteurs
  • 18 Bruants à gorge blanche
  • 75 Bruants à couronne blanche – Comment ces oiseaux peuvent-ils avoir l’air si hautain en portant un biscuit Zebra sur la tête???
  • 9 Juncos ardoisés
  • 1 Goglu des prés
  • 35 Carouges à épaulettes
  • 40 Quiscales bronzés
  • 4 Vachers à tête brune
Finalement, la récolte de migrateurs néotropicaux n’aura pas été à la hauteur de nos attentes, mais la diversité des autres espèces a nettement compensé. Nous avons dû nous contenter de seulement quatre nouvelles espèces de parulines, en comptant la Paruline verdâtre de vendredi. Il est certain que nous aurions eu de meilleurs résultats si nous avions passé toute la matinée de dimanche en forêt. Mais quand un site d’aussi grande qualité que le quai de Rivière-Ouelle n’est qu’à 15 minutes de chez nous… c’est difficile d’y résister!!! 

mardi 6 mai 2014

Non pour les Petites Buses, mais oui pour les Plongeons catmarins!

Ce fut une autre fin de semaine froide et humide, typique du pseudo-printemps que nous connaissons cette année. Malgré tout, un front chaud a finalement traversé le Québec vendredi en apportant avec lui des vents du sud-ouest et, nous l’espérions tous, les premiers migrateurs néo-tropicaux pour la région. À La Pocatière, le mercure n’a cependant atteint qu’un petit 14°C samedi, seulement deux degrés au-dessus de la normale. De nouveaux groupes de quiscales, de merles et de bruants en ont profité pour s’ajouter aux quelques oiseaux arrivés il y a trois semaines. Le retard que nous croyions avons comblé à ce moment est donc encore bien présent. À preuve, un chemin que nous empruntons en voiture à Rivière-Ouelle était encore bloqué par la neige samedi le 3 mai!!!

Samedi matin, nous avons quitté la maison (très tôt!) avec un plan bien défini en tête : si les conditions météorologiques étaient favorables, nous voulions vérifier si des oiseaux de proie allaient se risquer à traverser le fleuve à partir du quai de Rivière-Ouelle. L’an dernier, pratiquement à la même date, nous avions été témoins de ce genre de périple et nous en étions sortis marqués de bien des façons. Notre intention était donc de demeurer au quai jusqu’en fin d’avant-midi si nécessaire, le temps que les rapaces se décident. De toute façon, au début de mai et peu importe la température, il y a toujours une foule d’oiseaux à découvrir à Rivière-Ouelle en attendant que les buses et éperviers évaluent leur chance. Mais, après presque quatre heures bien remplies au quai, nous avons décidé de continuer notre tournée de Rivière-Ouelle en vitesse afin de profiter de la marée haute. De retour au bout du quai à 10 h 45, nous avions sûrement l’air de deux originaux, debouts dos au fleuve près de nos télescopes à scruter l’intérieur des terres! Mais, finalement, malgré l’observation de quelques groupes de Petites Buses venues sonder le terrain, les rapaces n’ont pas jugé les conditions de vol propices et aucun ne s’est élancé vers le large.

Nous avons passé plus de huit heures (de 4 h 50 à 13 h 00) à Rivière-Ouelle samedi le 3 mai, ce qui nous a permis de voir 69 espèces, dont :
  • 37 Bernaches cravants
  • 195 Bernaches du Canada
  • 48 Canards noirs
  • 9 Canards colverts
  • 2 Sarcelles à ailes bleues – Elles sont de plus en plus rares dans la région et c’est maintenant presque un événement de réussir à en trouver!
  • 12 Canards pilets
  • 44 Sarcelles d’hiver
  • 17 Fuligules à collier
  • 10 Fuligules milouinans
  • 1 Petit Fuligule
  • 52 Eiders à duvet
  • 7 Macreuses à front blanc
  • 5300 Macreuses à bec jaune – Ce nombre a été évalué avec soin par Christiane en fin d’avant-midi, alors que les oiseaux dérivaient doucement sur un fleuve sans vague.
  • 14 Hareldes kakawis
  • 9 Garrots à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 9 Grands Harles
  • 19 Harles huppés
Harle huppé – Rivière-Ouelle – 3 mai 2014 © Claude Auchu
  • 3 Gélinottes huppées
  • 3870 Plongeons catmarins – Très tôt samedi matin, il y avait encore une fois un bon déplacement de catmarins au large du quai. Durant les deux premières heures de clarté, 3870 individus ont été comptés en vol vers l’ouest, ce qui signifie un oiseau à toutes les deux secondes!!! Cette fois, le mouvement s’est arrêté rapidement et il ne restait par la suite que très peu d’oiseaux posés à l’eau. À notre retour au quai en fin d’avant-midi, le fleuve était pourtant rempli de catmarins (et de Macreuses à bec jaune) qui dérivaient doucement vers l’aval. Craignant que tous ces catmarins aient déjà été comptés plus tôt en matinée, nous ne les avons pas ajoutés à notre total déjà bien respectable…
  • 1 Grèbe jougris
  • 9 Fous de Bassan
  • 116 Cormorans à aigrettes
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 2 Balbuzards pêcheurs
  • 5 Éperviers bruns – Deux éperviers se sont élancés ensemble vers Charlevoix à 5 h 30. Ce n’était ni l’espèce, ni la quantité, ni l’heure que nous espérions…
  • 36 Petites Buses – Aucune ne s’est risquée au-dessus du fleuve, mais c’était tout de même amusant de les voir s’approcher et s’éloigner de l’eau.
  • 1 Buse à queue rousse
  • 7 Grands Chevaliers
  • 1 Petit Chevalier
  • 14 Petits Pingouins
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 50 Goélands argentés
  • 11 Goélands arctiques – L’espèce avait été plutôt discrète depuis le début du printemps après avoir quitté la région au milieu de l’hiver dernier. Ce petit regain du nombre d’individus aussi tard en saison laisse croire que même la migration de ces oiseaux pourtant résistants est retardée ce printemps.
  • 1 Goéland bourgmestre
  • 25 Goélands marins
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon pèlerin
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Hirondelle bicolore
  • 5 Grimpereaux bruns
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 9 Roitelets à couronne dorée
  • 6 Roitelets à couronne rubis
  • 1 Grive solitaire
  • 25 Merles d’Amérique
Merle d'Amérique – Rivière-Ouelle – 3 mai 2014 © Claude Auchu
  • 10 Plectrophanes des neiges
Plectrophane des neiges – Rivière-Ouelle – 3 mai 2014 © Claude Auchu
  • 75 Quiscales bronzés
  • 6 Roselins pourprés
À chaque année, au printemps, nous observons des Macreuses à bec jaune se rassembler à un endroit bien précis situé directement à l’ouest du quai de Rivière-Ouelle. À chacune de nos visites, dès le lever du jour, nous les voyons arriver de l’est et aller se poser rapidement à leur emplacement favori qui fini par accueillir parfois jusqu’à 8000 individus. Les macreuses n’y passent visiblement pas la nuit, mais il semble urgent pour elles d’y retourner dès qu’il fait jour. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un site d’alimentation puisque nous les voyons rarement plonger. Par contre, les nombreux mâles courtisent avec vigueur les quelques femelles présentes… Ne s’agit-il alors que d’un lieu de rencontre?!?
Et les Plongeons catmarins, se pourrait-il qu’ils aient également un point de rassemblement de ce genre situé en amont de Rivière-Ouelle? Depuis 30 ans, je les vois voler vers l’ouest en grands nombres le printemps, souvent tôt le matin. Parfois, lorsque la marée monte, des centaines et des centaines de catmarins posés à l’eau se laissent lentement dériver encore une fois vers l’ouest. Puisque cette espèce préfère grandement l’eau salée à l’eau douce, elle n’est que rarement observée en amont de La Pocatière. Alors, où vont donc les milliers d’individus que nous voyons se diriger pratiquement toujours vers l’ouest??? J’aime penser que la plupart quitte le fleuve pour s’envoler vers la baie James et au-delà pour nicher. Mais il est probable que plusieurs s’éjournent simplement dans la région durant quelques jours. Des espèces aussi marines que le Fou de Bassan et le Guillemot marmette atteignent à Rivière-Ouelle la limite amont de leur aire, il est certain que l’eau du Saint-Laurent y atteint un degré de salinité respectable. Est-ce la raison qui concentre les catmarins en si grand nombre dans la région? Pourquoi ne restent-ils pas simplement plus à l’est où l’eau est encore plus salée? Les Plongeons catmarins trouvent un intérêt réel pour se concentrer ainsi à la limite de l’eau vraiment salée… mais je ne sais toujours pas pourquoi!

Dimanche, avant que la pluie ne débute, nous avons profité de l’avant-midi pour une « courte » sortie en forêt. Un fin crachin nous a accompagné durant pratiquement toute l’excursion, mais ce ne fut pas assez pour freiner notre ardeur.

Voici une partie des 56 espèces trouvées à La Pocatière dimanche le 4 mai entre 6 h 30 et 11 h 00 :
  • 5 Gélinottes huppées
  • 4 Urubus à tête rouge
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 2 Petites Buses
  • 1 Buse à queue rousse
  • 3 Bécassines de Wilson
  • 1 Goéland brun – Un immature en plumage de 3ème été a été repéré parmi les autres goélands durant un rapide coup d’œil sur les battures.
  • 8 Pics maculés
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 7 Pics flamboyants
  • 2 Grands Pics
  • 24 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun
  • 2 Troglodytes des forêts
  • 8 Roitelets à couronne dorée
  • 18 Roitelets à couronne rubis
  • 3 Grives solitaires
  • 55 Merles d’Amérique – Parmi les nombreux groupes de merles encore en migration, un individu se distinguait des autres en transportant des matériaux pour son nid.
  • 80 Étourneaux sansonnets
  • 1 Jaseur boréal – L’espèce est occasionnellement observée dans la région jusqu’au début de mai. Il y a quelques jours, nous nous demandions justement où étaient rendus les 1200 oiseaux observés le 30 mars dernier.
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 4 Bruants hudsoniens
  • 5 Bruants familiers
  • 24 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 33 Bruants à gorge blanche
  • 2 Bruants à couronne blanche – C’est presque une surprise de voir que cette espèce est déjà arrivée dans la région par ce printemps si froid.
  • 10 Juncos ardoisés
  • 3 Quiscales rouilleux
  • 1 Gros-bec errant
De beaux petits groupes de passereaux étaient enfin présents un peu partout. Ce n’est pas encore l’abondance, mais c’est bien suffisant pour nous réjouir. Avec le fleuve déjà bien rempli d’oiseaux de toutes sortes, les forêts qui reprennent vie devraient rendre nos prochaines excursions encore plus profitables. Enfin!