mardi 29 décembre 2015

Macreuses, plongeons et fou (ou « les records sont faits pour être battus! »)

Après une autre semaine de temps doux qui a encore retardé l’arrivée des conditions hivernales, le fleuve et ses rivages sont demeurés libres de glace, permettant aux oiseaux aquatiques de continuer à voler la vedette durant nos excursions. Le sol sans neige dans les champs et les forêts a aussi rendu la nourriture facilement accessible aux oiseaux qui n’ont toujours pas de raison de s’approcher des habitations. Avec tout ça, nous venons de nous épargner un mois d’hiver… en espérant que nous n’aurons pas à le reprendre en avril prochain!

Encore cette année, Christiane et moi avons profité du matin de Noël pour nous lever tôt et de profiter de la ville endormie et silencieuse et patrouiller les alentours à la recherche de nos oiseaux.

Voici le résultat de notre excursion à La Pocatière effectuée le vendredi 25 décembre entre 7 h 45 et 12 h 00 :
  • 26 Pigeons bisets
  • 11 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges
  • 2 Pics chevelus
  • 4 Geais bleus
  • 8 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 58 Mésanges à tête noire
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 135 Étourneaux sansonnets
  • 225 Jaseurs boréaux
  • 2000 Plectrophanes des neiges – En visitant les battures du fleuve, nous nous demandions où pouvaient bien se cacher les plectrophanes. Nous l’avons appris quelques minutes plus tard, lorsque nous avons croisé une bande d’au moins 2000 individus dans des champs situés à l’intérieur des terres! Dans la région, des groupes de cette ampleur sont rarement rencontrés en hiver, mais ils sont nettement plus réguliers en mars et avril. D’ailleurs, nous avions noté un groupe d’au moins 15000 individus dans ces mêmes champs le 2 avril 2010.
  • 1 Junco ardoisé
  • 1 Sizerin flammé
  • 10 Chardonnerets jaunes
  • 43 Moineaux domestiques

La semaine dernière, mon excursion à Rivière-Ouelle m’avait particulièrement surpris et comblé. Les espèces aquatiques étaient présentes en quantité inédite pour la date et, même une semaine plus tard, j’en suis à peine revenu! La température très douce et sans neige s’étant poursuivie depuis, je me demandais bien quelles espèces allaient être encore sur place pour notre visite de samedi.
Au départ, cependant, je craignais fortement que les vents forts du sud-ouest prévus ajoutés à la marée baissante en avant-midi jouent contre nous. Ces deux facteurs ont habituellement un effet négatif dans le succès d’une excursion. Nous avons donc été bien étonnés de constater que le vent s’entêtait à souffler de l’ouest (ce qui est nettement mieux que du sud-ouest!) et qu’en plus, la visibilité au large du quai était souvent d’une limpidité remarquable! Les oiseaux étaient donc faciles à repérer et très actifs, malgré l’effet de la marée. Nous sommes demeurés au quai durant trois heures sans jamais nous ennuyer, nous permettant encore une fois de repousser certaines de mes dates tardives records établies la semaine dernière.

Samedi le 26 décembre, nous avons séjourné à Rivière-Ouelle entre 7 h 10 et 11 h 50 pour y voir les 24 espèces suivantes :
  • 66 Eiders à duvet
  • 1 Macreuse à front blanc – Un mâle adulte, peut-être le même que la semaine dernière, a encore été observé au large du quai. En plus de repousser d’une semaine la présence la plus tardive dont j’ai été témoin pour cette espèce dans la région, cette mention n’est qu’à une seule journée de ma date record « à vie », établie le 27 décembre 1996 aux Escoumins.
  • 15 Macreuses brunes – Il y a une semaine, j’avais été très satisfait de voir un seul oiseau. Les 15 individus vus samedi individuellement ou en petits groupes nous ont donc bien surpris! Une autre espèce présente à une date record.
  • 20 Macreuses à bec jaune – Plusieurs Macreuses à bec jaune ont aussi été observées. Il s’agissait presque entièrement de femelles, seuls trois ou quatre mâles adultes et immatures ont été vus. C’est tout le contraire au printemps alors que les mâles adultes comptent sûrement pour plus de 95% de la population de Macreuses à bec jaune migrant par Rivière-Ouelle! La date la plus tardive inscrite dans mes notes demeure le 28 décembre 2014.
  • 1 Harelde kakawi
  • 3 Grands Harles
  • 9 Plongeons catmarins – Même les catmarins se déplaçaient au large, malgré la marée baissante et les vents pas nécessairement favorables. Ces neufs oiseaux me permettent de retarder encore d’une semaine ma date record régionale pour l’espèce.
  • 3 Plongeons huards – Une autre espèce qui s’est approchée à une journée de ma date la plus tardive dans la région. Les Plongeons huards sont beaucoup plus résistants au froid que les catmarins et nous avons vu l’espèce à quelques reprises en plein cœur de l’hiver lorsque nous habitions aux Escoumins.
  • 1 Fou de Bassan – L’excellente visibilité au large nous a aussi permis de repérer un Fou de Bassan juvénile très tardif volant vers l’ouest au ras des flots! Les fous s’attardent parfois dans les environs de Rivière-Ouelle jusqu’aux premiers jours de décembre, ma mention la plus tardive était auparavant le 8 décembre 1992.
  • 36 Guillemots à miroir – Absents de ma liste la semaine dernière, les Guillemots à miroir se sont repris de belle façon cette semaine! Cette espèce est régulière sur les côtes de Charlevoix durant l’hiver, quittant « notre » côté du fleuve avant même la prise des glaces. Il est très probable que des individus se rencontrent en hiver autour des îles Pèlerins (au large de Saint-André-de-Kamouraska), mais personne n’est sur place pour le confirmer!
  • 3 Goélands à bec cerclé
  • 3 Goélands argentés
  • 2 Goélands arctiques
  • 16 Goélands marins
  • 6 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges – En hiver, lorsque les oiseaux rencontrés refusent de se laisser photographier, il y a toujours un harfang ou deux qui acceptent de servir de modèle.

Harfang des neiges (Snowy Owl – Bubo scandiacus)
Rivière-Ouelle – 26 décembre 2015 © Claude Auchu 
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 14 Grands Corbeaux
  • 10 Mésanges à tête noire
  • 6 Étourneaux sansonnets
  • 2 Jaseurs boréaux
  • 100 Plectrophanes des neiges
  • 8 Chardonnerets jaunes
  • 1 Moineau domestique

Finalement, la journée de samedi le 26 décembre aura été nettement supérieure à celle de dimanche le 20 décembre!!! À vrai dire, une matinée au quai avec une telle diversité d’oiseaux nous aurait déjà grandement satisfaits au tout début de décembre… alors imaginez à la fin du mois!!!

Lundi, lendemain de la première vraie chute de neige de l’hiver, nous sommes allés voir ce qui se passait à Saint-Pacôme. Peut-être que les 15 centimètres de belle neige poudreuse allaient-ils rendre les mangeoires plus populaires qu’elles ne l’avaient été il y a deux semaines. Mais il semble bien que, pour l’instant, seules les tourterelles aient ressenti le besoin de profiter de cette nourriture gratuite. Et, encore une fois, les jaseurs ont pris beaucoup de place sur notre liste finale!

À Saint-Pacôme, lundi le 28 décembre, nous avons vu ces 17 espèces entre 8 h 05 et 10 h 40 :
  • 23 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges – Perché au sommet d’un silo, il a dû éviter les attaques répétées d’un couple de Grands Corbeaux.
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 8 Geais bleus
  • 2 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux – Il n’y a pas que les harfangs qui tiennent les corbeaux occupés à Saint-Pacôme : le propriétaire d’une mangeoire nourrit un couple avec de gros morceaux de suif!

Grand Corbeau (Common Raven – Corvus corax)
Saint-Pacôme – 28 décembre 2015 © Claude Auchu
Grand Corbeau (Common Raven – Corvus corax)
Saint-Pacôme – 28 décembre 2015 © Claude Auchu
  • 56 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 15 Étourneaux sansonnets
  • 3000 Jaseurs boréaux – Nous étions déjà satisfaits des 500 jaseurs visibles au loin, mais nous avons dû revoir notre évaluation à la hausse lorsque les oiseaux se sont envolés. Ils étaient au moins 3000 à venir nous survoler! Le bruit de leurs ailes étaient vraiment impressionnant!!!
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 8 Durbecs des sapins – Les durbecs sont particulièrement rares près du fleuve cet hiver.
  • 5 Sizerins flammés
  • 1 Tarin des pins
  • 6 Chardonnerets jaunes
  • 2 Moineaux domestiques

Peut-être que, finalement, nous n’aurons pas de mois de décembre en 2015 : nous allons passé directement du mois de novembre au mois de janvier!

mardi 22 décembre 2015

Les oiseaux aquatiques tiennent bon!

Cette dernière fin de semaine, l’hiver a finalement repris la place qui lui revient de droit. Une température sous le point de congélation (enfin!) et de bons vents de l’ouest nous ont fait rougir les joues. Peu importe, une fois bien habillés, c’est toujours avec plaisir que nous nous retrouvons à l’extérieur pour voir… pour voir quoi? Le plaisir est justement là : nous ne savons jamais vraiment ce que nous allons voir!!!
Pour l’instant, cependant, les passereaux demeurent dangereusement rares dans la région. Je ne parle pas seulement des passereaux inusités comme ceux trouvés un peu partout dans la province, mais aussi de ceux qui nous accompagnent normalement durant tout l’hiver. Sauf pour une poignée de Chardonnerets jaunes, les fringillidés semblent avoir pratiquement déserté la région de La Pocatière. Il est probable que les sizerins, après avoir traversé la région en grand nombre l’automne dernier, sont simplement dispersés un peu partout sur notre territoire. Ils devraient normalement s’approcher des mangeoires aussitôt que la nourriture naturelle deviendra plus difficile à trouver. En attendant, heureusement, le fleuve continue à nous offrir de quoi combler notre curiosité.

Samedi, nous n’avons consacré qu’une petite partie de l’avant-midi à explorer La Pocatière, en particulier une petit boisé traditionnellement riche en oiseaux durant l’hiver. Cette fois, cependant, il n’a pas tenu promesse, mais nous avons remarqué que certaines portions avaient un potentiel énorme pour satisfaire un oiseau hivernant. Nous y reviendrons, c’est certain!

Samedi le 19 décembre, une courte excursion d’un peu plus de deux heures à La Pocatière ne nous aura fourni que les espèces suivantes :
  • 1 Goéland argenté
  • 1 Goéland arctique
  • 1 Goéland marin
  • 21 Pigeons bisets
  • 20 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges
  • 1 Grand Pic
  • 5 Geais bleus
  • 8 Corneilles d’Amérique
  • 10 Grands Corbeaux
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 4 Sittelles à poitrine rousse
  • 175 Étourneaux sansonnets
  • 48 Jaseurs boréaux
  • 7 Chardonnerets jaunes
  • 5 Moineaux domestiques

La matinée de dimanche a été encore plus hivernale que celle de samedi, mais tout de même au-dessus des normales de saison (qui sont de -6°C le jour et de -15°C la nuit). Il faisait en effet -7°C à mon arrivée sur le territoire de Rivière-Ouelle et le mercure a grimpé jusqu’à -4° en mi-journée. Ce sont surtout les vents de l’ouest qui frôlaient les 40 km/h qui étaient surprenants. Mais, puisque le vent est presque continuel en bordure du fleuve (il n’y a que son origine qui change à l’occasion), je n’ai eu aucune difficulté à m’adapter.
La visibilité au large du quai n’était pas aussi exceptionnelle que lors de mes deux dernières visites, mais elle était encore très acceptable pour un début d’hiver. Seuls quelques oiseaux circulant trop loin au large n’ont pu être identifiés à l’espèce. Ceux qui se déplaçaient à une distance acceptable ont réussi à combler mes attentes; il faut dire qu’à la mi-décembre, tout oiseau aquatique autre que le Grand Harle, l’Eider à duvet et les goélands sont des bonus à Rivière-Ouelle. Et, cette fois, j’ai été vraiment gâté!

Mon excursion en solo à Rivière-Ouelle le dimanche 20 décembre s’est déroulée entre 7 h 05 et 11 h 55 et s’est terminée avec 24 espèces, dont huit qui devraient déjà avoir quitté les lieux :
  • 35 Bernaches du Canada – Mis à part l’oiseau qui a réussi à hiverner à La Pocatière l’an dernier, je n’ai qu’une seule mention plus tardive pour la bernache dans la région!
  • 14 Eiders à duvet
  • 1 Macreuse à font blanc – Le passage rapide d’un mâle adulte tout juste devant le quai m’a vraiment surpris. Il ne s’agit que de ma deuxième mention en décembre pour la région, la première étant de trois individus à Rivière-Ouelle également le 4 décembre 2011!
  • 1 Macreuse brune – Une femelle qui est passée à deux reprises devant le quai (je suis certain que c’était la même…) m’a permis d’enregistrer un autre record personnel de présence tardive dans la région! Le précédent remontait au 17 décembre 2006 (à La Pocatière) et 2011 (à Rivière-Ouelle).
  • 1 Grand Harle
  • 4 Plongeons catmarins – Quatre Plongeons catmarins (1+2+1) encore à Rivière-Ouelle un 20 décembre!!! Mon record établi la semaine dernière n’aura pas tenu bien longtemps! En dehors de ma région, la date la plus tardive où j’ai observé cette espèce est le 10 janvier 2002 aux Escoumins… mais on sait que, dans ce secteur, tout est possible!
  • 1 Plongeon huard
  • 1 Cormoran à aigrettes – C’est lui, la vraie surprise de la journée! Localement, c’est ma première mention en décembre pour cette espèce si commune en été. Au fil des ans, j’avais vu le cormoran à plusieurs reprises durant les tout derniers jours de novembre, ce n’était donc qu’une question de temps avant qu’il n’apparaisse sur ma liste hivernale. De plus, je me souviens aussi avoir trouvé le cadavre encore reconnaissable d’un Cormoran à aigrettes en bordure de l’autoroute 20 à La Pocatière le 5 décembre 1981.
  • 3 Mouettes tridactyles – Une autre observation qui a annulé mon record de la semaine dernière! Il s’agissait encore d’adultes qui, contrairement aux autres laridés vus durant la matinée, se dirigeaient rapidement vers le nord-est.
  • 7 Goélands à bec cerclé
  • 9 Goélands argentés
  • 2 Goélands arctiques
  • 11 Goélands marins
  • 1 Pigeon biset
  • 2 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges – Certains harfangs sont vraiment peu farouches. Celui de dimanche n’avait possiblement jamais vu d’Humain de près!

Harfang des neiges (Snowy Owl – Bubo scandiacus)
Rivière-Ouelle – 20 décembre 2015 © Claude Auchu 
Harfang des neiges (Snowy Owl – Bubo scandiacus)
Rivière-Ouelle – 20 décembre 2015 © Claude Auchu 
  • 2 Geais bleus
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 9 Grands Corbeaux
  • 1 Mésange à tête noire
  • 55 Étourneaux sansonnets
  • 30 Jaseurs boréaux
  • 60 Plectrophanes des neiges
  • 5 Chardonnerets jaunes

Le temps doux prévu pour les prochains jours devrait nous donner un autre sursis avant l’arrivée du terrible mois de janvier. Nous aurons assez de temps libre pour essayer de trouver où se cachent les passereaux et vérifier si des oiseaux aquatiques osent étirer encore leur séjour dans la région. Pour nous, tout est déjà planifié…

mardi 15 décembre 2015

Huit espèces de canards à Rivière-Ouelle!

Comme partout ailleurs dans le Québec habité, les conditions météorologiques qui ont prévalues ces derniers jours dans la région de La Pocatière ressemblent beaucoup plus à celles de la mi-octobre qu’à celles de la mi-décembre. Aucune trace de neige au sol, le mercure grimpant jusqu’à 9°C samedi, des vents faibles et, en prime, du soleil mur à mur ne sont bien sûr pas la norme durant la deuxième fin de semaine de décembre! Plusieurs oiseaux en ont profité pour prolonger leur séjour chez nous et nous avions bien hâte d’avoir enfin du temps pour partir à leur rencontre.

Les vents s’annonçant plus propices aux oiseaux aquatiques dimanche, nous avions donc réservé cette journée pour explorer Rivière-Ouelle. La matinée de samedi a été consacrée aux oiseaux terrestres et c’est Saint-Pacôme que nous avions choisi comme terrain de jeu! Posté à flanc de montagne et traversé par la rivière Ouelle, ce village est très bien situé pour accueillir les oiseaux errants le long de la première crête des Appalaches. Les postes d’alimentation sont aussi bien présents et bien dispersés dans le village.
Sans dire que nous avions des attentes très élevées, nous étions tout de même bien conscients de la possibilité de tomber sur n’importe quel oiseau et, avouons-le, nous y étions prêts! D’un autre côté, les ressources alimentaires étaient tellement disponibles, faute de neige, que les quelques oiseaux encore sur place à la mi-décembre ne ressentaient pas nécessairement le besoin de « coller » à une mangeoire. L’excursion s’est donc déroulée très rapidement et s’est terminée avec un petit total de 15 espèces.

Voici la courte liste des oiseaux rencontrés à Saint-Pacôme samedi le 12 décembre entre 7 h 35 et 9 h 55 :
  • 2 Pigeons bisets
  • 6 Tourterelles tristes – L’absence de neige au sol fait sûrement l’affaire des tourterelles qui ont encore la possibilité de se nourrir dans les champs!
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Grand Pic – Un mâle s’acharnait sur un arbre derrière la caisse populaire, en plein cœur du village.
  • 11 Geais bleus
  • 4 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 23 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 23 Étourneaux sansonnets
  • 450 Jaseurs boréaux – Les jaseurs étaient très actifs et tourbillonnaient sans cesse au-dessus du village avant de redescendre vers les arbres fruitiers.

Jaseurs boréaux (Bohemian Waxwings – Bombycilla garrulus)
Saint-Pacôme – 12 décembre 2015 © Claude Auchu 
  • 6 Tarins des pins – Aucun sizerin n’a été observé, mais quelques tarins traînaient encore. Les tarins, omniprésents dans la région l’an dernier, devraient être beaucoup plus rares cet hiver. Des hordes de sizerins ont déjà commencé à prendre leur place.
  • 3 Chardonnerets jaunes
  • 5 Gros-becs errants

Nous étions confiants que la sortie de dimanche à Rivière-Ouelle allait être plus profitable. Les conditions pour scruter le large à partir du quai s’annonçaient déjà excellentes, il ne nous restait plus qu’à trouver les oiseaux… Sur place, nous avons encore pu bénéficier d’une visibilité presque parfaite en plus de profiter d’un léger vent du nord. Puisque la marée ne commençait à monter qu’en fin d’avant-midi, nous avons fait deux séjours au quai, un au petit matin et l’autre à partir de midi avec, entre les deux, une petite tournée aux passereaux qui aura été encore une fois bien tranquille.
Je fréquente le quai jusqu’au début de l’hiver depuis près de 35 ans et je n’ai jamais eu à faire face à des conditions aussi particulières que celles de dimanche. Avec aucune glace nulle part, même le long du rivage, et pas encore de neige sur la majorité des sommets de Charlevoix qui blanchissent habituellement dès la fin d’octobre, je me demandais bien quels oiseaux allaient être encore sur place pour profiter de cet automne qui n’en finit plus. J’avais en tête un redoux à la mi-décembre 1992 qui m’avait fourni bien des surprises. Deux visites à Rivière-Ouelle durant les jours précédents notre Recensement des oiseaux de Noël m’avaient permis de voir, entre autres, un Canard noir, un Harelde kakawi, deux Garrots à œil d’or, un Harle huppé, trois Guillemots à miroir et même mon premier Guillemot marmette dans la région! À l’époque, toutes ces espèces étaient exceptionnelles à Rivière-Ouelle aussi tard en décembre. Alors, 23 ans plus tard, est-ce que les espèces aquatiques ont changé de statut??? J’avais une belle occasion de le vérifier!

Dimanche le 13 décembre, nous avons patrouillé Rivière-Ouelle de 6 h 55 à 14 h 05 pour y découvrir 31 espèces, dont seulement huit de passereaux :
  • 18 Oies des neiges – Avant mon retour dans la région il y a une douzaine d’années, je n’avais jamais vu d’oies en décembre. Maintenant, elles attendent souvent la deuxième semaine du mois avant de quitter. Deux oiseaux semblent même avoir réussi à hiverner en 2010-11!
  • 47 Bernaches du Canada – C’est pratiquement la même chose pour la bernache qui, selon mes données, retardent maintenant leur départ d’une à deux semaines comparativement au milieu des années 1990. Un oiseau a hiverné avec succès l’an dernier.

Voir des bernaches dans la région en décembre est une chose, 
mais les voir sur un rivage libre de toute glace en est une autre!
Bernaches du Canada (Canada Geese – Branta canadensis)
Rivière-Ouelle – 13 décembre 2015 © Christiane Girard
  • 1 Canard noir
  • 2 Fuligules milouinans – Le milouinan ne semble pas avoir changé son patron de migration. Nous avons cependant vu un possible hivernant au quai le 14 janvier 2007, une scène qui aurait été impossible il y a 25 ans lorsque le fleuve se couvrait de glace de la mi-décembre à la fin de mars!
  • 810 Eiders à duvet – La possibilité de voir des eiders remonter le fleuve était la principale raison de notre retour au quai à l’heure du dîner. Nous n’avions noté que 66 individus en matinée, mais la marée montante nous a permis d’en voir 750 de plus entre 11 h 45 et 13 h 45!!!

Christiane suivant attentivement le passage 
d’un groupe d’Eiders à duvet (Common Eiders – Somateria mollissima)
Rivière-Ouelle – 13 décembre 2015 © Claude Auchu
  • 31 Macreuses brunes – La Macreuse brune est moins frileuse que ces deux consoeurs et nous avons même déjà vu l’espèce en février aux Escoumins. Notre total de 31 individus est tout de même nettement plus élevé que la normale. Il est à noter qu’il existe une mention de Macreuse brune à Rivière-Ouelle le 21 janvier 1990!?!
  • 10 Macreuses à bec jaune – Il est maintenant la règle de voir cette autre espèce jusqu’en décembre.
  • 8 Hareldes kakawis –Pour bien des oiseaux, le secteur du quai de Rivière-Ouelle est une simple zone de passage et non une aire d’alimentation (ce qui en fait un endroit parfait pour savoir quelles espèces migrent encore). C’est le cas pour l’harelde et il est très rare de voir des kakawis posés à l’eau au quai de Rivière-Ouelle. Les huit oiseaux vus dimanche étaient bien sûr en déplacement.
  • 12 Grands Harles – Le Grand Harle réussit maintenant à hiverner à Rivière-Ouelle presque chaque année.
  • 4 Harles huppés – Bien qu’il soit un hivernant commun en eau libre dans l’estuaire maritime, le Harle huppé ne s’est encore jamais risqué à hiverner à Rivière-Ouelle.
  • 5 Plongeons catmarins – Ces cinq oiseaux vus séparément m’ont permis d’inscrire une nouvelle date personnelle de présence tardive dans ma région.
  • 3 Plongeons huards
  • 58 Guillemots à miroir – Une quantité exceptionnelle pour cette espèce à la mi-décembre de ce côté-ci  du fleuve… mais elle hiverne sur les côtes de Charlevoix, à 15 kilomètres d’ici.
  • 4 Mouettes tridactyles – Quatre adultes ont pu être repérés grâce à l’excellente visibilité. Il s’agit pour moi d’une autre nouvelle date de présence tardive dans mon secteur! Je dois remonter à ce fameux mois de décembre 1992 pour trouver l’espèce sur ma liste hivernale dans la région. À titre de comparaison, aux Escoumins où l’espèce est abondante, nous en avions vu régulièrement jusqu’au 20 janvier en l’an 2000!!!
  • 11 Goélands à bec cerclé
  • 8 Goélands argentés
  • 21 Goélands arctiques

Un individu de la sous-espèce kumlieni n’ayant que très peu de gris foncé aux rémiges primaires
Goéland arctique (Iceland Gull – Larus glaucoides)
Rivière-Ouelle – 13 décembre 2015 © Claude Auchu
  • 2 Goélands bourgmestres
  • 11 Goélands marins
  • 63 Pigeons bisets
  • 5 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges
  • 1 Pic mineur
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 4 Étourneaux sansonnets
  • 2 Jaseurs boréaux
  • 68 Plectrophanes des neiges – La presque totalité de ces oiseaux se déplaçaient au large du quai comme des migrateurs, mais cette fois en direction nord-est.
  • 2 Chardonnerets jaunes

Plusieurs des oiseaux tardifs vus dimanche étaient seuls ou en petits groupes. Ainsi, les cinq Plongeons catmarins et les quatre Mouettes tridactyles qui établissent pour moi de nouveaux records dans la région ont été vus un à la fois. Il ne s’agit donc pas d’un seul oiseau perdu comme c’est souvent le cas pour des dates extrêmes. Une belle preuve que la température anormalement douce a eu tout un effet sur nos oiseaux!

mardi 8 décembre 2015

Oriole de Baltimore et Pic maculé en hiver!

L’hiver est bien sûr la saison la plus tranquille chez nos oiseaux, mais il n’est pas nécessairement sans surprise. Ainsi, durant les derniers jours, deux espèces qui, à ma connaissance, n’avaient jamais été signalées en hiver dans ma région ont été trouvées! Ainsi, le 1er décembre, j’ai reçu un message d’un ami qui me mentionnait avoir entrevu à ses mangeoires la veille un oiseau jaune trop gros pour être un chardonneret. Je lui ai répondu qu’une mauvaise photo vaut toujours mieux que pas de photo du tout et, le lendemain, j’ai reçu les premières photos de l’oiseau en question : un Oriole de Baltimore! J’ai pu me rendre sur place vendredi le 4 décembre, en après-midi, pour voir et photographier l’oiseau-vedette.

Comme il se doit, c’est par Rivière-Ouelle qu’a débuté notre vraie fin de semaine ornithologique avec, entre autres, un autre arrêt pour voir l’oriole. Auparavant, durant un court séjour au quai, une visibilité exceptionnelle nous a permis de constater que les oiseaux ne bougeaient vraiment pas en ce premier samedi de décembre. Il y avait en fait beaucoup plus de vie sur le quai lui-même qu’aux alentours, où des avicourseurs de Québec et des observateurs de la région de Montréal nous ont tenu compagnie. Mais un vent fort du sud-ouest s’est rapidement levé, nous encourageant à migrer vers des sites plus protégés. D’ailleurs, ce vent du sud-ouest de 30 à 50 km/h a soufflé sans arrêt durant la fin de semaine en aidant la température à grimper jusqu’à 4°C. Un bien étrange début d’hiver ornithologique!

Samedi le 5 décembre, nous avons vu ces 31 espèces à Rivière-Ouelle entre 6 h 50 et 13 h 05 :
  • 20 Oies des neiges
  • 1 Canard noir
  • 3 Canards colverts
  • 1 Eider à duvet
  • 10 Macreuses brunes
  • 3 Macreuses à bec jaune
  • 1 Harelde kakawi
  • 13 Perdrix grises – Une compagnie de 13 perdrix est venue nous rappeler que c’est durant l’hiver qu’il est le plus facile de trouver cette espèce.
  • 4 Gélinottes huppées – Depuis l’automne, les gélinottes semblent bien présentes dans les quelques boisés de Rivière-Ouelle.
  • 12 Plongeons catmarins – Grâce à l’excellente visibilité, nous avons réussi à aller chercher quatre catmarins très loin au large du quai. Un petit groupe de huit individus a par la suite été repéré depuis un autre site. L’espèce est présente au large de Rivière-Ouelle en décembre à chaque année.
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de troisième année.
  • 4 Goélands à bec cerclé
  • 8 Goélands argentés
  • 15 Goélands arctiques
  • 14 Goélands marins
  • 2 Pigeons bisets
  • 2 Tourterelles tristes
  • 3 Harfangs des neiges
  • 1 Pic mineur
  • 1 Geai bleu
  • 12 Corneilles d’Amérique
  • 16 Grands Corbeaux – Cinq individus ont quitté la rive sud à partir du quai de Rivière-Ouelle en direction de Charlevoix!
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 120 Étourneaux sansonnets
  • 17 Jaseurs boréaux
  • 1 Oriole de Baltimore – La présence de cet oiseau dans la région au début de l’hiver n’est pas une grosse surprise. L’espèce est reconnue depuis longtemps pour ces apparitions en fin d’automne et en début d’hiver dans le nord-est du continent, en particulier le long de la côte atlantique, arrivant d’on ne sait où. La très grande majorité (la totalité?) de ces oiseaux finissent bien entendu par mourir lorsque arrivent les vraies conditions hivernales. Il s’agit tout de même de la première présence connue de l’espèce dans ma région en hiver. La gorge et les sous-caudales jaune orangé et les flancs gris indiquent un mâle immature (à moins que David Sibley ne se trompe…). De plus, toutes mes photos montrant le côté gauche de l’oriole prises vendredi et samedi laissent voir une petite plume noire à la gorge et une moyenne couverture alaire avec le bout jaunâtre et non blanc. Selon certaines sources, ces détails indiquent un jeune mâle.

Sur cette photo, on peut voir une petite plume noire sur le côté de la gorge et l’extrémité jaune d’une des moyennes couvertures alaires, caractéristiques d’un jeune mâle.
Oriole de Baltimore (Baltimore Oriole – Icterus galbula)
Rivière-Ouelle – 4 décembre 2015 © Claude Auchu 
Oriole de Baltimore (Baltimore Oriole – Icterus galbula)
Rivière-Ouelle – 5 décembre 2015 © Claude Auchu 
  • 2 Sizerins flammés
  • 1 Tarin des pins
  • 25 Chardonnerets jaunes

Dimanche matin, nous avons effectué une simple tournée des mangeoires dans la ville de La Pocatière. Les vents rugissant de plus belle, nous avons dû nous fier uniquement à nos yeux pour trouver les rares oiseaux qui sentaient le besoin de visiter une mangeoire. Bien sûr, la meilleure façon de trouver des oiseaux intéressants est d’être régulièrement sur le terrain. Ainsi, le hasard a voulu qu’une autre espèce inhabituelle dans la région en hiver nous cause toute une surprise!

Voici la liste des quelques espèces rencontrées à La Pocatière dimanche le 6 décembre entre 8 h 00 et 10 h 30 :
  • 1 Goéland à bec cerclé
  • 20 Pigeons bisets
  • 1 Tourterelle triste
  • 1 Harfang des neiges
  • 1 Pic maculé – Notre rencontre avec ce pic est l’événement marquant de notre fin de semaine, encore plus que l’oriole de Rivière-Ouelle (surtout que c’est nous qui l’avons trouvé celui-là!). Le Pic maculé quitte toujours la région tôt en automne, disparaissant dès la première semaine d’octobre. Ma mention la plus tardive était auparavant le 21 octobre 1993 à Rivière-Ouelle, dans un site que je pourrais qualifier de « migrant trap ». Je n’ai donc jamais vu l’espèce en novembre! Dimanche, le pic se nourrissait tranquillement de fruits dans un petit arbre et il aurait bien pu passer facilement inaperçu. Devrions-nous mettre cette découverte sur la chance pour nous d’être au bon endroit au bon moment ou encore sur notre courage de sortir même par des conditions adverses?

Pic maculé (Yellow-bellied Sapsucker – Sphyrapicus varius)
La Pocatière – 6 décembre 2015 © Claude Auchu
  • 1 Pic mineur
  • 4 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 19 Mésanges à tête noire
  • 70 Étourneaux sansonnets
  • 260 Jaseurs boréaux – Tous ces jaseurs feront sûrement compétition au Pic maculé si ce dernier ne compte que sur les fruits pour étirer son séjour dans la région.
  • 3 Chardonnerets jaunes
  • 40 Moineaux domestiques

Un Oriole de Baltimore et un Pic maculé pratiquement à notre porte pour débuter l’hiver! C’est intéressant mais, pour l’instant, ces oiseaux ne sont considérés que comme de simples migrateurs automnaux tardifs. À ma connaissance, il n’existe d’ailleurs aucune mention connue d’hivernage réussi pour ces espèces au Québec. Comme mentionné plus haut, les orioles périssent tous avant même le milieu de l’hiver. De leur côté, les Pics maculés ne fréquentent que très rarement les mangeoires et les rares oiseaux vus en plein cœur de l’hiver sont donc très difficiles à suivre. On verra bien…

J’ai profité du passage de l’automne à l’hiver pour mettre à jour la Liste annotée des oiseaux des MRC de Kamouraska et de L’Islet. Encore une fois, une nouvelle espèce a fait son apparition dans la liste.

mardi 24 novembre 2015

Grand Chevalier et Bécasseaux sanderlings tardifs!

Dans la région de La Pocatière, la température du mois de novembre a été jusqu’à maintenant relativement douce avec très peu d’écart entre les minimums et les maximums. On dirait vraiment que le thermomètre est toujours fixé à 3°C avec, comme résultat, qu’il n’y a pas encore eu de neige au sol dans la ville. Cela n’a cependant pas empêché les oiseaux insectivores et granivores de nous quitter pour être remplacés par les migrateurs et les hivernants qui sont arrivés dans la région aux dates habituelles. Les rives du fleuve sont tout de même encore libres de la petite bordure de glace qui se forme à la limite de la marée haute dès la mi-novembre. C’est probablement ce qui nous a permis de trouver deux espèces d’oiseaux de rivage à des dates records durant cette fin de semaine.
Un des plus grands plaisirs de notre hobby est sûrement la possibilité de trouver un oiseau à un endroit totalement inattendu. La découverte d’une Effraie des clochers morte en bordure d’une route à Chibougamau vendredi le 20 novembre est un exemple qui montre à quel point tout est possible chez les oiseaux. Cet étrange hibou n’a jamais été confirmé nicheur dans la province et la majorité des mentions québécoises provient du sud-ouest de la province, de la Montérégie en particulier. L’extrême sud du Vermont est l’endroit le plus près du Québec où l’espèce niche… et c’est tout de même à plus de 600 kilomètres de Chibougamau à vol d’oiseau! En automne, il arrive régulièrement que des oiseaux errent hors de leur aire, peut-être à la recherche de sites adéquats pour la prochaine saison de nidification. Le Héron garde-bœufs est un exemple bien connu. Il est bien sûr plus difficile de saisir ce genre de comportement chez une espèce strictement nocturne comme l’Effraie des clochers. Comme par hasard, les deux autres mentions québécoises d’effraies les plus extralimitales, à Delisle (Lac Saint-Jean) en décembre 1975 et à Val-d’Espoir (Gaspésie) en décembre 1989, ont été rapportées pratiquement au même moment de l’année que l’oiseau de Chibougamau. Il existe une mention dans la région de La Pocatière, un oiseau tué dans une grange de Mont-Carmel le 30 mai 1968. Il y a une vingtaine d’années, un résident de Rivière-Ouelle me racontait qu’un agriculteur du village avait vu un harfang dans sa grange au mois de juin… un hibou de couleur claire dans une grange en été??? Vous comprendrez que j’ai immédiatement pensé qu’une autre effraie avait réussi à atteindre ma région!!! Maintenant, pratiquement à chaque fois que nous voyons les vieux bâtiments de ferme en entrant à Rivière-Ouelle tôt le matin, nous disons à la blague : « Est-ce que l’effraie est là? ». Un jour, nous en verrons une!!!

En attendant, c’est encore par Rivière-Ouelle que nous avons débuté notre fin de semaine ornithologique. Les vents modérés du sud-ouest qui soufflaient au quai ne correspondaient pas aux conditions idéales, mais comme les prévisions semblaient encore pires pour dimanche, nous avons fait contre mauvaise fortune bon cœur. Nous avons tout de même passé près de trois heures à scruter le large avant de migrer vers nos sites forestiers traditionnels.

Samedi le 21 novembre, nous avons exploré la municipalité de Rivière-Ouelle en tout sens entre 6 h 35 et 12 h 15. Nous avons récolté ces 36 espèces :
  • 420 Oies des neiges – Un petit mouvement migratoire au lever du soleil s’est vite essoufflé.
  • 7 Canards noirs
  • 43 Eiders à duvet
  • 22 Macreuses brunes
  • 42 Macreuses à bec jaune
  • 2 Garrots à œil d’or
  • 11 Grands Harles
  • 2 Harles huppés
  • 4 Gélinottes huppées
  • 64 Plongeons catmarins
  • 1 Épervier brun
  • 1 Grand Chevalier – Je n’avais jamais observé cette espèce aussi tardivement dans la région! La présence de cet oiseau me permet d’envoyer aux oubliettes (mais elles resteront tout de même dans mes archives) les mentions d’un oiseau à Rivière-Ouelle les 19 novembre 1988 et 1989. C'est aux Escoumins, le 23 novembre 1999, que j’ai observé mon Grand Chevalier vraiment le plus tardif.
  • 1 Bécasseau violet
  • 6 Guillemots à miroir
  • 200 Goélands à bec cerclé
  • 20 Goélands argentés
  • 20 Goélands arctiques
  • 20 Goélands marins
  • 17 Pigeons bisets
  • 7 Tourterelles tristes
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Faucon émerillon – Un oiseau portant un plumage femelle particulièrement pâle nous a grandement surpris.
  • 5 Geais bleus
  • 7 Corneilles d’Amérique
  • 12 Grands Corbeaux
  • 16 Mésanges à tête noire
  • 6 Sittelles à poitrine rousse
  • 12 Étourneaux sansonnets
  • 25 Jaseurs boréaux
  • 220 Plectrophanes des neiges – Encore une fois, des oiseaux migraient très loin au large, au-dessus des flots.
  • 1 Junco ardoisé
  • 1 Roselin pourpré
  • 140 Sizerins flammés
  • 10 Chardonnerets jaunes
  • 1 Gros-bec errant

Comme il arrive parfois, et c’est presque toujours durant les journées où la visibilité est tout juste moyenne, un oiseau qui survolait le fleuve en direction ouest très loin au large du quai n’a pu être identifié. Il volait au ras de l’eau et n’a jamais remonté assez haut pour être vu sur fond de montagne, ce qui nous aurait sûrement aidé à le reconnaître. Nous l’avons suivi le plus longtemps possible alors qu’il volait face au vent en battant continuellement des ailes, sans jamais planer. Il nous a semblé de la taille d’un goéland, sans cou ou tête proéminent, sans longue queue ou pattes traînant derrière. Ce n’était pas un plongeon, ni un grèbe, ni un fou, ni un labbe… Un autre oiseau intéressant qui restera à jamais non-identifié!

Pour dimanche, nous avons opté pour une simple tournée à La Pocatière. Nous avons pensé faire une tournée des mangeoires, mais nous en ferons avec une telle régularité durant les prochains mois que nous avons préféré une courte promenade à vélo, sous une fine pluie.

Entre 7 h 10 et 10 h 40, dimanche le 22 novembre, nous avons réussi à voir ces 25 espèces à La Pocatière :
  • 9 Oies des neiges
  • 7 Canards noirs
  • 2 Grands Hérons
  • 1 Goéland à bec cerclé
  • 6 Goélands argentés
  • 21 Goélands arctiques – Est-ce que le Goéland arctique a déjà repris le titre de laridé le plus commun qu’il devrait détenir durant les quatre prochains mois?
  • 6 Goélands marins
  • 75 Pigeons bisets
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 3 Geais bleus
  • 9 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 9 Alouettes hausse-col – Étrangement, les alouettes sont plus rarement observées dans la région en novembre qu’en plein cœur de l’hiver.
  • 27 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 3 Merles d’Amérique
  • 60 Étourneaux sansonnets
  • 70 Jaseurs boréaux
  • 14 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant hudsonien
  • 1 Bruant chanteur
  • 5 Sizerins flammés
  • 16 Chardonnerets jaunes
  • 40 Moineaux domestiques – Une quarantaine de moineaux présents à une même mangeoire faisait plaisir à voir. On est tout de même encore loin des 330 que j’avais observés à la meunerie maintenant désaffectée de La Pocatière le 28 janvier 1984!

Bécasseau sanderling (Sanderling – Calidris alba)
Kamouraska – 22 novembre 2015 © Claude Auchu
Sur l’heure du midi, un petit détour par Kamouraska au moment de la marée haute nous a permis de voir six Bécasseaux sanderlings tardifs. Comme le Grand Chevalier vu à Rivière-Ouelle la veille, ces oiseaux consituent la présence la plus tardive de l’espèce dont j’ai été témoin dans la région, battant celle du 19 novembre 2011 à Rivière-Ouelle. Et, encore une fois comme le Grand Chevalier, ma mention la plus tardive provient de l’autre côté du fleuve, cette fois à Baie-Sainte-Catherine, le 24 novembre 2000.  

mardi 17 novembre 2015

Pas de Mouette de Franklin ni d’océanite, mais…

Au fur et à mesure que l’automne progresse, les résultats de nos sorties sont de moins en moins variés. Bien des habitats méritent à peine une visite, du moins jusqu’à ce que l’arrivée de la neige et du vrai temps froid stabilisent les oiseaux. En attendant, les oiseaux marins prennent beaucoup de place et nous avons la chance d’avoir, tout près de chez nous, un endroit où ces espèces sont souvent faciles à observer! C’est donc à ce site, le quai de Rivière-Ouelle, que nous avons encore concentré nos efforts cette dernière fin de semaine.

Le temps sombre et la neige fondante qui prévalaient sur la région samedi matin ne se prêtaient guère à une sortie ornithologique digne de ce nom. Vers midi, cependant, les conditions sont devenues plus acceptables et nous avons pris la décision de nous rendre en vitesse au quai de Rivière-Ouelle. Nous voulions en autre vérifier si la marée montante allait être aussi profitable que celle de dimanche dernier, surtout qu’un vent modéré du nord-ouest soufflait encore.
Sur place, la visibilité au large était particulièrement cristalline, à un niveau dont nous avons rarement été témoins. Je me suis amusé à inspecter le fleuve avec le télescope à 60X durant de longs moments, sans ressentir aucune fatigue oculaire. Je réussissais presque à lire les plus grosses pancartes situées sur la côte de Charlevoix, à près de 16 kilomètres de distance! Avec un tel avantage, nous pouvons affirmer que nous avons raté très peu des oiseaux visibles au-dessus du fleuve. La très grande majorité d’entre eux étaient facilement identifiables, seuls quelques goélands dont le vol ondulant les faisait parfois disparaître derrière la courbure de la Terre n’ont pu être identifiés à l’espèce. Un peu de recherche m’a d’ailleurs permis d’apprendre que lorsque les yeux d’un observateur se trouvent à quatre mètres au-dessus du sol (c’était le cas à peu de chose près lors de notre arrivée au quai samedi), l’horizon se trouve à environ 7000 mètres. Les goélands que nous perdions de vue derrière l’horizon se trouvaient donc à plus de sept kilomètres de nous, donc pratiquement au milieu du fleuve!
Samedi, les déplacements des oiseaux ont été très satisfaisants, surtout que nous étions en plein après-midi. Nous aurions bien aimé voir une Mouette de Franklin poussée jusqu’ici par un obscur système météorologique, mais ce que nous avons trouvé nous satisfait grandement…

Voici notre courte liste des oiseaux vus uniquement au quai de Rivière-Ouelle, samedi le 14 novembre entre 12 h 15 et 15 h 00 :
  • 3 Canards noirs
  • 11 Fuligules milouinans – Ils essayaient de passer inaperçus dans un groupe d’Eiders à duvet.
  • 195 Eiders à duvet
  • 1 Macreuse à front blanc
  • 4 Macreuses brunes
  • 5 Macreuses à front blanc
  • 330 Hareldes kakawis
  • 8 Garrots à œil d’or
  • 8 Harles huppés
  • 147 Plongeons catmarins – Plusieurs groupes comptant jusqu’à 30 individus ont migré vers l’est durant tout l’après-midi.
  • 1 Plongeon huard
  • 1 Grèbe jougris
  • 2 Fous de Bassan – Ces deux juvéniles volaient relativement près du rivage si on les compare aux mouettes observées au même moment qui sont pourtant des espèces nettement plus côtières.
  • 1 Petit Pingouin
  • 1 Mouette tridactyle – Un oiseau en plumage de premier hiver se déplaçait vers l’est au large du quai. Contrairement au comportement habituel des mouettes à Rivière-Ouelle, celle-là ne volait pas tout près de l’eau, mais plutôt à environ une trentaine de mètres d’altitude.
  • 5 Mouettes de Bonaparte
  • 1 Mouette pygmée – Après avoir jeté un coup d’œil au télescope à la jeune Mouette tridactyle qui filait vers l’est sur fond de montagnes de Charlevoix, je revenais tranquillement vers l’ouest, en inspectant tout ce qui circulait au large. Lorsque j’ai repéré une autre mouette qui volait aussi haut que la « tridactyle », j’ai d’abord cru qu’un deuxième individu suivait simplement le premier. Ne voyant pas les couvertures sus-alaires sombres si évidentes chez le premier oiseau, j’ai poussé l’oculaire jusqu’à 60X pour me rendre compte que le dessus des ailes était gris pâle uni et que les dessous étaient pratiquement noirs! Nous avions devant nous une Mouette pygmée adulte!!! Il ne s’agit que de la septième mention dans ma région et de la première en automne. Cet oiseau peut sembler tardif, mais j’ai vu des Mouettes pygmées à Tadoussac jusqu’aux derniers jours de novembre, dont cinq encore sur place le 28 novembre 1999 (en compagnie de 120 Mouettes de Bonaparte et de deux Mouettes rieuses!).
  • 50 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 10 Goélands marins

De retour à Rivière-Ouelle dimanche matin, mais cette fois pour une excursion plus complète de la municipalité. La visibilité au large était acceptable, mais tout de même très loin de la limpidité que nous avons connue la veille. Au lever du soleil, le vent soufflait de l’ouest, mais il a rapidement tourné au sud-ouest, pratiquement au moment où la marée finissait de monter. Les oiseaux semblent avoir ressenti ces changements autant que nous et ils ont cessé de se déplacer très tôt.

Nous avons terminé notre excursion de dimanche le 15 novembre avec ces 38 espèces récoltées à Rivière-Ouelle entre 6 h 30 à 11 h 40 :
  • 17 Oies des neiges
  • 1 Bernache du Canada
  • 57 Canards noirs
  • 1 Canard colvert
  • 1090 Eiders à duvet
  • 8 Macreuses à front blanc
  • 19 Macreuses brunes
  • 34 Macreuses à bec jaune
  • 28 Hareldes kakawis
  • 2 Petits Garrots – Deux femelles filaient vers l’ouest très rapidement devant le quai.
  • 8 Garrots à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 10 Grands Harles
  • 12 Harles huppés – Ce harle est beaucoup moins commun cet automne. En octobre et novembre, nous devrions réussir à voir entre 50 et 100 individus par excursion.
  • 2 Gélinottes huppées
  • 66 Plongeons catmarins – Avec l’Eider à duvet, le Plongeon catmarin est l’espèce dont les déplacements ont cessé le plus subitement avec le changement de vent.
  • 1 Grèbe jougris
  • 1 Fou de Bassan – Un juvénile.
  • 2 Grands Hérons
  • 2 Petits Pingouins
  • 9 Guillemots à miroir
  • 200 Goélands a bec cerclé
  • 50 Goélands argentés
  • 27 Goélands arctiques – Il semble y avoir eu un débarquement de Goélands arctiques samedi et dimanche.
  • 15 Goélands marins

Goéland marin (Great Black-backed Gull – Larus marinus)
Rivière-Ouelle – 15 novembre 2015 © Claude Auchu
  • 37 Pigeons bisets
  • 1 Pic mineur
  • 4 Geais bleus
  • 4 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 14 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Elle fréquentait une des rares mangeoires actives de Rivière-Ouelle.
  • 45 Étourneaux sansonnets
  • 10 Plectrophanes des neiges

Plectrophane des neiges (Snow Bunting – Plectrophenax nivalis)
Rivière-Ouelle – 15 novembre 2015 © Claude Auchu
  • 75 Sizerins flammés
  • 1 Tarin des pins
  • 1 Chardonneret jaune

Samedi après-midi, nous avions décidé que cette excursion serait notre dernière chance d’ajouter l’Océanite cul-blanc à notre liste pour 2015. Avec les conditions de visibilité exceptionnelle qui prévalaient, nous pouvons affirmer que si un océanite tardif était passé à portée de télescope, nous aurions réussi à le voir. Mais, contre toute attente, nous avons plutôt trouvé une Mouette pygmée… c’est souvent ça le birding : on souhaite une espèce, mais c’est une autre tout aussi intéressante qui se présente à nous!