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dimanche 21 mai 2017

Fous de Bassan, Labbes parasites et Moucherolles tchébecs

Mercredi matin, j’ai eu quelques heures libres qui se sont immédiatement transformées en une autre sortie à Rivière-Ouelle. Le temps disponible a été investi dans le quai (et la route pour y aller et en revenir), ce sont donc presque uniquement des oiseaux aquatiques qui ont été rencontrés… mais en belles quantités! Les dernières visites à Rivière-Ouelle ayant été fructueuses, je n’ai pas hésité à y retourner vendredi après-midi espérant que, contrairement à la semaine dernière, les passereaux néotropicaux soient de la partie. Ils l’ont effectivement été et je me suis retrouvé avec assez de matériel pour un nouveau message sur mon blog!

Pour une personne seule, il n’est pas toujours facile de compter minutieusement et identifier les oiseaux en même temps à Rivière-Ouelle. Pour régler le problème, Christiane et moi utilisons depuis longtemps un modus operandi bien défini : lorsque la majorité des oiseaux se dirigent vers l’ouest, comme ce fut le cas mercredi matin, Christiane compte les oiseaux en débutant le plus loin possible vers l’ouest. De mon côté, je fixe le large directement en face de nous en identifiant tout ce qui passe en vol et en signalant à Christiane les espèces moins communes. En continuant son décompte, ma compagne fait lentement pivoter son télescope pour rejoindre le point que je fixe déjà. À partir de ce moment, nous voyons donc les mêmes oiseaux au même moment, ce qui nous évite de perdre du temps à chercher l’éventuelle rareté trouvée par l’autre (et, malgré cela, il arrive régulièrement qu’un de nous deux repère un oiseau que l’autre avait raté!). Si un oiseau inhabituel traverse notre champ de vision, c’est moi qui ait la mission de le suivre et de l’identifier pendant que Christiane continue à compter.
Mercredi matin, j’ai essayé seul de tenir les deux postes, ce qui n’a pas été facile! Comme d’habitude, le décompte a été commencé loin vers l’ouest où je me suis concentré sur les Plongeons catmarins qui nageaient et volaient en bon nombre vers l’amont. Mais je voyais aussi énormément d’oiseaux passant en vol que je n’ai pas pu suivre et identifier. Ce sont surtout de gros alcidés (Guillemots marmettes ou Petits Pingouins) qui ont dû être sacrifiés au profit des catmarins! Même lorsque je me suis installé en fixant notre point habituel sur les côtes de Charlevoix, il est certain que j’ai raté des oiseaux tellement le trafic d’espèces intéressantes était parfois intense.

Voici une partie des 62 espèces rencontrées à Rivière-Ouelle mercredi le 17 mai entre 4 h 30 à 9 h 40 :
  • 15000 Oies des neiges
  • 1 Oie de Ross – La chasse printanière des Oies des neiges rend depuis longtemps la recherche de cette espèce très difficile.
  • 4 Bernaches cravants
  • 13 Eiders à duvet
  • 75 Macreuses à front blanc
  • 16 Macreuses brunes
  • 5000 Macreuses à bec jaune – Une quantité intéressante pour cette date plutôt tardive.
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 9 Grands Harles
  • 23 Harles huppés
  • 1 Chevalier grivelé
  • 1 Chevalier solitaire
  • 1 Grand Chevalier
  • 36 Labbes parasites – Seulement deux de ces labbes (dont un adulte de forme sombre, le seul de la matinée) ne volaient pas vers l’ouest. Le décompte a donc été beaucoup plus facile à faire que samedi dernier. Un individu s’est même permis d’aller attaquer des mouettes le long du rivage tout juste à l’ouest du quai!

Ce Labbe parasite fonçant sur une Mouette de Bonaparte semble particulièrement élancé, 
ce qui pourrait facilement laisser croire à un Labbe à longue queue…
Mouette de Bonaparte (Bonaparte’s Gull – Chroicocephalus philadelphia
et Labbe parasite (Parasitic Jaeger – Stercorarius parasiticus)
Rivière-Ouelle – 17 mai 2017 © Claude Auchu
…mais, sur cette autre photo du même labbe prise quelques secondes après l’attaque, l’oiseau a pourtant
 repris sa silhouette classique. La morale de l'histoire : ne pas conclure après un seul coup d’œil!
Mouette de Bonaparte (Bonaparte’s Gull – Chroicocephalus philadelphia
et Labbe parasite (Parasitic Jaeger – Stercorarius parasiticus)
Rivière-Ouelle – 17 mai 2017 © Claude Auchu
  • 26 Guillemots marmettes
  • 47 Petits Pingouins
  • 1 Guillemot à miroir
  • 1 Mouette tridactyle – À Rivière-Ouelle, les Mouettes tridactyles sont habituellement vues volant loin au large. Celle de mercredi, une immature, nageait simplement devant le quai en compagnie de Mouettes de Bonaparte et de quelques goélands.
  • 65 Mouettes de Bonaparte

Les petites taches sombres au bout de couvertures primaires (près du poignet) permettent de conclure 
que cet oiseau est né en 2015; ce critère est rarement observé sur le terrain.
Mouette de Bonaparte (Bonaparte’s Gull – Chroicocephalus philadelphia)
Rivière-Ouelle – 17 mai 2017 © Claude Auchu
  • 300 Goélands à bec cerclé
  • 3000 Goélands argentés – De bonnes conditions d’observation et beaucoup de nourriture sous l’eau durant la deuxième moitié du mois de mai donnent toujours un grand nombre de Goélands argentés!
  • 7 Goélands arctiques
  • 16 Goélands bruns – Parmi les tonnes de Goélands argentés volant au large, j’ai réussi à repérer plusieurs Goélands bruns, certains posés à l’eau mais la majorité en vol vers l’est. J’ai inscrit dans mes notes sept adultes, trois oiseaux de troisième année, trois de deuxième année et trois autres de première année. Depuis la première mention dans la région, le 17 mai 1983, le statut de cette espèce est rapidement passé d’exceptionnel à rare. Mais, depuis deux ans, je crois même qu’il est devenu peu commun!
  • 1 Goéland bourgmestre – Beaucoup plus rare que les Goélands bruns!!!
  • 15 Goélands marins
  • 1317 Plongeons catmarins – Un total tout de même excellent pour un homme seul…!
  • 3 Plongeons huards
  • 106 Fous de Bassan – Comme les goélands et mouettes, leur abondance dans la région au printemps est en relation directe avec les bancs de poissons.

Cette photo et les deux suivantes n’ont pas été prises en Gaspésie, mais bien au quai de Rivière-Ouelle, 
à seulement 115 kilomètres de la ville de Québec!
Fou de Bassan (Northern Gannet – Morus bassanus)
Rivière-Ouelle – 17 mai © Claude Auchu
Fou de Bassan (Northern Gannet – Morus bassanus)
Rivière-Ouelle – 17 mai © Claude Auchu
Fou de Bassan (Northern Gannet – Morus bassanus)
Rivière-Ouelle – 17 mai © Claude Auchu
  • 30 Cormorans à aigrettes
  • 2 Grands Hérons
  • 1 Grande Aigrette – L’individu trouvé le 7 mai dernier était encore présent au même endroit.
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moqueur chat
  • 1 Paruline des ruisseaux
  • 2 Parulines masquées
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 15 Bruants à gorge blanche
  • 22 Bruants à couronne blanche
  • 1 Junco ardoisé
  • 3 Goglus des prés

Je pourrais presque dire que la deuxième partie de cette excursion s’est déroulée deux jours plus tard. En effet, vendredi après-midi, je me suis retrouvé à Rivière-Ouelle pour faire en solo une partie du trajet que Christiane et moi faisons habituellement en quittant le quai.
Sauf qu’il s’est tout de même passé plus de 48 heures entre ces deux demi-excursions et, à l’époque des migrations, il s’agit d’une éternité. Jeudi soir, par exemple, nous avons eu droit à un long et superbe orage électrique tout juste après le couché du soleil, ce qui a changé bien des choses pour les petits migrateurs. Les conditions de migration étaient idéales à 17 h 00 avec 29°C et des vents forts du sud‑ouest, mais les orages ont fait chuter la température à seulement 14°C deux heures plus tard et les vents ont immédiatement tourné au nord! Vendredi midi, plusieurs parulines et moucherolles fraîchement arrivés ont été obligés de chercher au sol les insectes qu’ils trouvent habituellement dans les arbres. Peu spectaculaire dans la région de La Pocatière, ce phénomène que l’on nomme « fallout » peut parfois impliqué des milliers de passereaux. S’il peut être tragique pour les oiseaux, il fourni néanmoins de beaux sujets à photographier!

Vendredi le 19 mai, j’ai rencontré 59 espèces à Rivière-Ouelle entre 12 h 25 et 14 h 30, dont les suivantes :
  • 3 Bécassins roux
  • 25 Mouettes de Bonaparte
  • 300 Goélands à bec cerclé
  • 700 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 3 Goélands bruns – Un adulte et deux immatures en plumage de troisième année.

Goéland brun (Lesser Black-backed Gull – Larus fuscus
et Goélands argentés (Herring Gulls – Larus argentatus)
Rivière-Ouelle – 19 mai 2017 © Claude Auchu
  • 3 Goélands marins
  • 95 Cormorans à aigrettes
  • 1 Épervier brun
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moucherolle des aulnes
  • 20 Moucherolles tchébecs

Moucherolle tchébec (Least Flycatcher – Empidonax minimus)
Rivière-Ouelle – 19 mai 2017 © Claude Auchu
Moucherolle tchébec (Least Flycatcher – Empidonax minimus)
Rivière-Ouelle – 19 mai 2017 © Claude Auchu
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 7 Roitelets à couronne rubis
  • 1 Grive fauve
  • 2 Grives à dos olive
  • 1 Paruline couronnée
  • 1 Paruline des ruisseaux
  • 8 Parulines à joues grises

Paruline à joues grises (Nashville Warbler – Oreothlypis ruficapilla)
Rivière-Ouelle – 19 mai 2017 © Claude Auchu
  • 3 Parulines masquées
  • 1 Paruline flamboyante
  • 3 Parulines tigrées
  • 2 Parulines à collier
  • 7 Parulines à tête cendrée

Paruline à tête cendrée (Magnolia Warbler – Setophaga magnolia)
Rivière-Ouelle – 19 mai 2017 © Claude Auchu

  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 10 Parulines à croupion jaune
  • 2 Bruants de Lincoln
  • 1 Bruant des marais
  • 8 Bruants à gorge blanche
  • 12 Bruants à couronne blanche
  • 1 Junco ardoisé

Voilà, la table était mise pour la fin de semaine de trois jours! À suivre… 

mardi 20 septembre 2016

Grèbes esclavons et Goéland brun juvénile

En automne, les observateurs d’oiseaux autant que les oiseaux eux-mêmes attendent les fronts froids. De tels systèmes produisent des vents du nord-ouest qui poussent les oiseaux à migrer en masse vers le sud. Malheureusement pour nous, les effets du front qui a traversé le Québec au milieu de la semaine dernière se sont dissipés trop vite. Les vents ont rapidement tourné au sud-ouest en dispersant les oiseaux que le front avait amené avec lui. Les choses se sont donc déroulées de façon plutôt détendue pour nous ces derniers jours.

Malgré cela, vendredi midi, j’étais prêt à débuter ma fin de semaine ornithologique. Les limicoles rares étant particulièrement à la mode ces temps-ci, je n’ai pu résister à la tentation de me rendre à Kamouraska. Sur place, les oiseaux n’étaient pas particulièrement nombreux, mais la marée montante les poussait très rapidement dans la partie supérieure du rivage. J’en ai profité pour comparer la longueur du bec des quelques Bécasseaux semipalmés présents tout près de moi. Chez cette espèce, et en particulier chez les individus qui traversent le Québec durant leur migration, le bec peut présenter des variations surprenantes d’un individu à l’autre. Je serai donc mieux préparé lors d’une éventuelle rencontre avec un Bécasseau d’Alaska…
J’en profite pour vous encourager à lire cet article très complet et superbement illustré sur l’identification des petits bécasseaux, dont le Bécasseau semipalmé et le Bécasseau d’Alaska. Écrit il y a plus de 30 ans, cet article demeure encore une valeur sûre. Les illustrations de Lars Jonsson valent à elles seules le détour!!!

Vendredi le 16 septembre, les oiseaux suivants étaient présents à Kamouraska :
  • 120 Pluviers argentés
  • 35 Pluviers semipalmés – Parmi ces pluviers se trouvait un juvénile bagué par des étudiants du cégep de La Pocatière deux semaines plus tôt.
  • 2 Tournepierres à collier
  • 40 Bécasseaux maubèches
  • 60 Bécasseaux sanderlings

Bécasseau sanderling (Sanderling – Calidris alba)
Kamouraska – 16 septembre 2016 © Claude Auchu
  • 7 Bécasseaux variables
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 20 Bécasseaux semipalmés

Bécasseau semipalmé (Semipalmated Sandpiper – Calidris pusilla)
Kamouraska – 16 septembre 2016 © Claude Auchu
  • 1 Faucon émerillon

Corneille d’Amérique (American Crow – Corvus brachyrhychos)
Kamouraska – 16 septembre 2016 © Claude Auchu
Samedi matin, notre promenade à travers le territoire de Rivière-Ouelle s’est déroulée sous de très belles conditions, peut-être même trop belles. Le temps anormalement doux pour la saison ne donnait visiblement pas aux canards la motivation nécessaire pour se déplacer. La majorité des canards barbotteurs et les bernaches se reposaient dans une section inaccessible des battures, comme s’ils appréhendaient l’ouverture prochaine de la chasse. Les pluviers et bécasseaux sommeillaient tôt le matin, avant de se disperser sur l’immense superficie laissée par une marée particulièrement basse. Les passereaux, eux, sont presque passés inaperçus. Bref, ce fut une matinée bien tranquille.

Nous avons tout de même terminé notre excursion avec 66 espèces, présentes à Rivière-Ouelle samedi le 17 septembre entre 6 h 00 et 12 h 00. Voici une partie de notre récolte :
  • 450 Bernaches du Canada
  • 215 Canards noirs
  • 8 Canards colverts
  • 2 Fuligules à collier
  • 1 Fuligule milouinan
  • 5 Eiders à duvet – Les vents du sud-ouest et une marée descendante ne sont vraiment pas ce qu’il faut pour voir beaucoup d’eiders à Rivière-Ouelle!
  • 17 Macreuses à front blanc
  • 3 Macreuses brunes
  • 1 Macreuse à bec jaune – Contrairement à ces deux cousines, la Macreuse à bec jaune n’est que rarement rencontrée dans la région durant l’été. Son retour lors de la migration automnale se fait typiquement à la mi-septembre. En été, il faut se méfier des jeunes mâles de la Macreuse à front blanc qui ont souvent très peu de blanc sur la tête, mais beaucoup de jaune au bec. La forme de leur tête demeure cependant très différente.
  • 2 Harles couronnés
  • 63 Plongeons catmarins
  • 1 Plongeon huard
  • 3 Grèbes esclavons – Nos trois premiers oiseaux de l’automne volaient ensemble vers le nord-est.
  • 2 Grèbes jougris
  • 168 Cormorans à aigrettes
  • 28 Grands Hérons
  • 6 Urubus à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Autour des palombes – L’arrivée d’un immature au-dessus de la rivière nous a bien surpris! Il est très rare que cette espèce des grandes forêts fasse des incursions dans un endroit aussi peu boisé que Rivière-Ouelle.
  • 3 Pluviers argentés
  • 1 Pluvier bronzé
  • 75 Pluviers semipalmés
  • 1 Chevalier grivelé
  • 1 Grand Chevalier
  • 1 Bécasseau variable
  • 80 Bécasseaux semipalmés
  • 2 Guillemots à miroir
  • 1000 Goélands à bec cerclé – Lorsque le jeune Autour des palombes a traversé la rivière, plusieurs goélands étaient présents dans le secteur. Le rapace a fait un bref piqué sur un individu qui s’est tout simplement tassé de son chemin, sans provoquer chez lui une réelle panique. Le scénario aurait été bien différent si un Faucon pèlerin avait pris la place de l’autour! Les oiseaux apprennent rapidement à reconnaître les prédateurs qui ne représentent pas de réel danger pour eux.
  • 1 Goéland brun – La découverte d’un Goéland brun en plumage juvénile a été la plus belle surprise de notre fin de semaine. L’oiseau était déjà présent tout près du quai à notre arrivée, mais ce n’est qu’à notre retour à la voiture 150 minutes plus tard que nous avons finalement réalisé de quelle espèce il s’agissait! Entre temps, la marée avait commencé à se retirer et ce n’est que lorsque j’ai essayé de m’approcher du goéland pour le photographier qu’il a décidé d’aller se poser au loin sur les battures. Encore une fois, la présence d’un juvénile (donc un oiseau qui a quitté son nid il y a moins de trois mois) si tôt en saison pose la question sur son lieu de naissance. En théorie, le site le plus près de notre région où niche ce goéland européen se trouve sur la côte ouest du Groenland, à plus de 2000 kilomètres d’ici! Mais, en pratique, nous savons tous que l’espèce niche incognito sur notre continent et je suis certain que l’exploration de certaines colonies de goélands présentes sur la Côte-Nord permettrait de clore rapidement le dossier!

Goéland brun (Lesser Black-backed Gull – Larus fuscus)
Rivière-Ouelle – 17 septembre 2016 © Claude Auchu
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 3 Faucons pèlerins
  • 1 Viréo aux yeux rouges
  • 11 Geais bleus
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 2 Mésanges à tête brune – Certains automnes, des Mésanges à tête brune se déplacent en longeant le fleuve sur la rive sud du Saint-Laurent. Quels chemins prennent donc ces petits habitants des forêts conifériennes pour se rendre jusqu’au quai de Rivière-Ouelle?!?
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 4 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Grive à dos olive – Nous venions tout juste de parler des nombreuses Grives à joues grises qui étaient sûrement cachées dans les boisés près de nous lorsque nous avons trouvé une Grive à dos olive. Plusieurs milliers de Grives à joues grises en migration survolent sûrement la région entre leur terrain de nidification du nord du Québec et leur aire d’hivernage en Amérique du Sud, mais il est extrêmement difficile de mettre l’œil sur l’une d’elles!
  • 5 Jaseurs d’Amérique
  • 2 Parulines obscures
  • 2 Parulines à joues grises
  • 4 Parulines masquées
  • 1 Parulines rayées
  • 25 Parulines à croupion jaune
  • 8 Bruants des prés
  • 14 Bruants à gorge blanche
  • 20 Chardonnerets jaunes

Avec le passage d’averses durant la nuit de samedi à dimanche suivies d’une autre journée de vent du sud-ouest, nous avions décidé de ne choisir notre destination pour dimanche qu’au moment du lever. À notre grande surprise, le trottoir devant la maison était déjà pratiquement sec au petit matin! Alors, plutôt que de risquer une sortie dédiée aux passereaux par grands vents, nous avons décidé de suivre la marée haute et de nous diriger vers Montmagny pour voir quels limicoles y étaient encore présents.
Les oiseaux de rivage qui fréquentent les sites stratégiques de Montmagny sont très différents de ceux présents au Kamouraska. Une barrière physique existe entre les deux régions, qui se traduit simplement par la salinité de l’eau qui influence elle-même les plantes et les petites bestioles dont ces oiseaux se nourrissent. Ce dimanche, justement, il y avait bien peu de limicoles pour fouiller les rivages à Montmagny. Une belle bande de Bécasseaux semipalmés empilés sur les rochers a volé la vedette en se laissant examiner longuement. À la fin, nous avions même l’impression de tous les connaître intimement tellement nous les avions scrutés sous tous les angles.

Parmi les 41 espèces trouvées à Montmagny dimanche le 17 septembre, retenons les suivantes :
  • 30 Bernaches du Canada
  • 1 Canard chipeau
  • 4 Canards noirs
  • 355 Canards colverts
  • 1 Sarcelle à ailes bleues
  • 1 Canard pilet
  • 22 Sarcelles d’hiver
  • 1 Petit Fuligule
  • 2 Pygargues à tête blanche – Deux immatures en plumage de première année.
  • 1 Chevalier grivelé
  • 1 Grand Chevalier
  • 17 Petits Chevaliers
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 800 Bécasseaux semipalmés
  • 1 Pic chevelu
  • 2 Faucons émerillons – Les émerillons ont dû se mettre à deux pour houspiller un Faucon pèlerin.
  • 2 Faucons pèlerins
  • 4 Hirondelles rustiques – Probablement nos dernières pour 2016???
  • 1 Moqueur chat
  • 2 Parulines masquées
  • 1 Paruline jaune
  • 1 Bruant des marais
  • 45 Carouges à épaulettes

Oui, ce fut une petite fin de semaine pour nous. Mais nous avons tout de même vu deux Pygargues à tête blanche, cinq Faucons pèlerins, un Goéland brun né l’été dernier et trois Grèbes esclavons. Ce n’est tout de même pas si mal…! 

vendredi 5 août 2016

Puffin, mouettes et grue

Comme il y a deux ans, Christiane et moi sommes allés passer quelques jours au Saguenay et sur la Haute-Côte-Nord. Aux Escoumins particulièrement, ce fut de joyeuses retrouvailles avec des sites et des oiseaux qui ont marqué plusieurs années de nos vies.

Encore une fois, le premier vrai contact avec les oiseaux durant notre voyage s’est fait sur le traversier reliant Rivière-du-Loup à Saint-Siméon. Le nombre d’oiseaux vus durant cette traversée est souvent très faible et, au début du mois d’août, nous nous attendions à ne pas voir grand-chose, comme ce fut le cas en 2014. Et pourtant…!!!

Voici le résumé des observations que nous avons faites depuis le traversier Rivière-du-Loup/Saint-Siméon samedi le 30 juillet :
  • 160 Eiders à duvet
  • 4 Macreuses brunes
  • 12 Plongons catmarins
  • 1 Puffin des Anglais – Nous ne l’attendions pas vraiment celui-là et surtout pas à partir de ce traversier!!! Nous avions quitté le quai de Rivière-du-Loup depuis seulement 15 minutes lorsque le puffin est apparu. Si, de loin, sa coloration pouvait faire penser à celle des Petits Pingouins (noir dessus et blanc dessous), sa silhouette était beaucoup plus élancée. De plus, les battements d’ailes vigoureux mais peu amples du puffin étaient suivis d’un court vol plané, ce qui était très différent du vol frénétique, soutenu et vacillant des alcidés. En le regardant plus en détail, son bec mince et sa poitrine ainsi que sa gorge blanche sont venus clore le dossier. L’oiseau se dirigeait vers le sud-ouest et, donc, vers Rivière-Ouelle…! Sept de mes huit observations de l’espèce ont été faites en juillet ou en août et toutes à partir d’un traversier. Ma seule mention faite depuis la terre ferme est aussi la seule en septembre, soit un oiseau au quai de Rivière-Ouelle le 10 septembre 2011.
  • 180 Cormorans à aigrettes
  • 1 Labbe parasite – Un adulte en vol vers le sud-ouest.
  • 2 Petits Pingouins
  • 41 Guillemots à miroir

Notre séjour au Saguenay a été ornithologiquement très tranquille. Samedi, nous sommes tout de même passés par Saint-Félix-d'Otis sans savoir ce qui s'y tramait: le premier Colibri à gorge améthyste (Lampornis amethystinus) a être observé au nord du Mexique (!!!) y a été photographié cette journée-là et le lendemain! Sommes-nous déçus d'avoir raté cette méga-rareté? Non, absolument pas! Pour nous, l'important est que les raretés soient rapportées (et pas nécessairement dans la seconde même où elles sont trouvées) et bien documentées. Ce fut le cas avec le colibri; le Québec s'est donc enrichi d'une nouvelle espèce et le monde ornithologique de nouvelles données admirablement documentées. Que demander de plus???

C'est finalement lundi après-midi que nous avons fait notre entrée aux Escoumins. Comme d'habitude, la marée haute avait entassé les mouettes et les goélands derrière la poissonnerie et c'est donc à cet endroit que nous avons effectué notre premier arrêt. Pour nous, ce fut comme un étrange retour en arrière que de nous retrouver dans cette ambiance et ces sons dont nous avons profité durant près de sept ans. Ce séjour fut une belle occasion de ressortir mes vieilles données et de les comparer avec ce dont nous étions témoins en 2016.

Notre première demi-journée aux Escoumins s’est passée au rythme des espèces aquatiques. Voici une partie de ce que nous avons vu lundi le 1er août :
  • 270 Eiders à duvet
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 2 Harles couronnés
  • 1 Grèbe jougris – Un adulte accompagnait un groupe d’eiders.
  • 400 Cormorans à aigrettes
  • 2 Chevaliers grivelés
  • 2 Grands Chevaliers
  • 1 Pygargue à tête blanche – Au moment où nous avions l’impression de toujours regarder les mêmes laridés, un pygargue immature en plumage de première année survolant les lieux est venu mélanger les cartes.
  • 4 Courlis corlieux
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 1500 Mouettes tridactyles
  • 800 Mouettes de Bonaparte
  • 1 Mouette pygmée – Un adulte en mue.

Mouette pygmée (Little Gull – Hydrocoloeus minutus)
Les Escoumins – 1er août 2016 © Claude Auchu
  • 1 Mouette de Franklin – L’oiseau présent depuis quelques jours a été retrouvé facilement. Contrairement à ce qu’un premier coup d’œil pourrait laisser croire, il ne s’agit pas d’un adulte, mais bien d’un individu âgé d’un an. La Mouette de Franklin est le seul laridé à avoir deux mues complètes durant l’année. Les oiseaux nés en 2015 ont donc perdu les couvertures brunâtres du plumage juvénile lors de leur mue du printemps dernier. Des photos prises alors que la mouette avait les ailes entrouvertes permettent de remarquer l’absence de blanc entre le noir du bout des primaires et le gris du manteau, ce qui est caractéristique des oiseaux à leur premier été.

Mouette de Franklin (Franklin’s Gull – Leucophaeus pipixcan), Mouettes de Bonaparte (Bonaparte’s Gulls – Chroicocephalus philadelphia), Mouette tridactyle (Black-legged Kittiwake – Rissa tridactyla
et Goéland à bec cerclé (Ring-billed Gull – Larus delawarensis)
Les Escoumins – 1er août 2016 © Claude Auchu
Mouette de Franklin (Franklin’s Gull – Leucophaeus pipixcan), Mouettes de Bonaparte (Bonaparte’s Gulls – Chroicocephalus philadelphia) et Mouettes tridactyles (Black-legged Kittiwakes – Rissa tridactyla)
Les Escoumins – 1er août 2016 © Claude Auchu
  • 300 Goélands à bec cerclé – Parmi les mouettes, nous avons repéré un Goéland à bec cerclé portant une bague de couleur. Il avait été bagué à Varennes par des chercheurs de l’Université du Québec à Montréal en mai 2014. Fait intéressant, cet individu avait aussi été signalé aux Escoumins en septembre 2014.
  • 1 Goéland brun – Un immature d’un an essayait de passer inaparçu parmi les autres laridés.

Les Escoumins, ce n’est pas que des mouettes! Après tout, mes deux plus beaux souvenirs ornithologiques provenant des Escoumins n’impliquent ni des mouettes, ni des goélands. Il s’agit plutôt d’un limicole, le Pluvier grand-gravelot, et d’un passereau, la Grive litorne. Durant notre séjour, nous comptions profiter aussi bien des passereaux présents à l’intérieur des terres que des oiseaux aquatiques le long du rivage et au large du quai (j’aime bien les quais…). Les journées de mardi et de mercredi se sont donc déroulées selon le modus operandi estival que nous utilisions il y a 15 ans : les passereaux en matinée, une bonne promenade vers le quai en après-midi en profitant des mouettes au passage et un dernier coup d’œil à partir de la pointe de la Croix en soirée. Pour moi, une journée n’est réussie que si j’ai une bonne idée des populations d’oiseaux (de toutes les sortes d’oiseaux!) présentes dans le secteur parcouru.

Voici un aperçu de ce nous avons vu aux Escoumins mardi le 2 août (64 espèces) et mercredi le 3 août (69 espèces) :
  • 0 / 2 Sarcelles à ailes bleues – Le passage de deux Sarcelles à ailes bleues devant le quai mercredi après-midi nous a quelque peu surpris!
  • 200 / 750 Eiders à duvet
  • 1 / 12 Macreuses à front blanc
  • 1 / 5 Macreuses brunes
  • 4 / 0 Grands Harles
  • 0 / 8 Plongeons catmarins – Le fleuve calme de mercredi après-midi nous a permis de voir quelques catmarins dérivant au large. Une scène familière pour nous deux!
  • 2 / 9 Fous de Bassan
  • 100 / 300 Cormorans à aigrettes
  • 1 / 0 Petite Buse
  • 0 / 3 Pluviers argentés
  • 0 / 1 Courlis corlieu
  • 1 / 12 Bécasseaux minuscules
  • 0 / 25 Bécasseaux semipalmés
  • 0 / 1 Labbe parasite – Un adulte profitait lui-aussi de l’après-midi sans vent pour se reposer à l’eau. Les Labbes parasites sont souvent faciles à observer depuis le rivage sur la Côte-Nord.
  • 0 / 1 Guillemot marmette – Une marmette dérivait parmi les nombreux pingouins. À l’époque où nous habitions Les Escoumins, il fallait presque obligatoirement prendre le traversier pour espérer voir cette espèce. Maintenant qu’elle est bien implantée comme nicheuse dans l’estuaire, il est sûrement possible de les voir plus facilement à partir de la côte. J’avais tout de même réussi à voir un oiseau aussi tardif que le 28 décembre 1999 depuis la pointe de la Croix.
  • 2 / 310 Petits Pingouins – Nous avons été particulièrement surpris de voir plus de 300 Petits Pingouins à l’eau devant le quai mercredi après-midi. Beaucoup de juvéniles encore incapables de voler accompagnaient leurs parents et nous avons même réussi à entendre le sifflement des jeunes quémandant de la nourriture aux adultes. Chez les alcidés, les jeunes sautent des falaises où ils sont nés avant même de savoir voler et suivent les adultes à la nage. À ma connaissance, les colonies les plus près sont situées à une cinquantaine de kilomètres de part et d’autres des Escoumins. Nous n'avions jamais observé de tels rassemblements aux Escoumins entre 1997 et 2003. Est-ce une augmentation du nombre d'oiseaux dans les colonies qui crée une telle dispersion?

Deux adultes et un juvénile.
Petits Pingouins (Razorbills – Alca torda)
Les Escoumins – 3 août 2016 © Claude Auchu
  • 0 / 1 Guillemot à miroir
  • 1500 / 2000 Mouettes tridactyles

Mouette tridactyle (Black-legged Kittiwake – Rissa tridactyla)
Les Escoumins – 2 août 2016 © Claude Auchu
  • 500 / 800 Mouettes de Bonaparte
  • 1 / 1 Mouette pygmée – Un adulte différent de celui de lundi a été vu durant les deux journées.

Mouette pygmée (Little Gull – Hydrocoloeus minutus) et 
Mouettes de Bonaparte (Bonaparte’s Gulls – Chroicocephalus philadelphia)
Les Escoumins – 3 août 2016 © Claude Auchu
  • 1 / 1 Mouette de Franklin – Dans la région de La Pocatière (où il y a tout de même 11 mentions de l’espèce), la Mouette de Franklin ne fait souvent qu’une courte halte. Aux Escoumins, par contre, un oiseau avait séjourné du 18 août au 20 octobre 2001!

Mouette de Franklin (Franklin’s Gull – Leucophaeus pipixcan) et 
Mouettes tridactyles (Black-legged Kittiwakes – Rissa tridactyla)
Les Escoumins – 3 août 2016 © Claude Auchu
  • 150 / 300 Goélands à bec cerclé
  • 75 / 120 Goélands argentés
  • 1 / 1 Goéland brun – L’immature vu lundi était encore présent mardi et mercredi.

Goéland brun (Lesser Black-backed Gull – Larus fuscus) et Mouettes tridactyles (Black-legged Kittiwakes – Rissa tridactyla)
Les Escoumins – 3 août 2016 © Claude Auchu
Cet oiseau d’un an est en mue avancée vers son plumage de deuxième année. Il a même perdu les plumes de sa queue,
 il ne lui reste plus que les couvertures sus- et sous-caudales!
Goéland brun (Lesser Black-backed Gull – Larus fuscus) et Mouettes tridactyles (Black-legged Kittiwakes – Rissa tridactyla)
Les Escoumins – 3 août 2016 © Claude Auchu
  • 20 / 30 Goélands marins
  • 0 / 14 Engoulevents d’Amérique – Chercher les engoulevents circulant derrière le village était un de nos plaisirs durant les soirées du mois d’août. Les 14 oiseaux vus mercredi sont encore loin des 71 que j’avais comptés en un seul « scan » le 6 août 1998!
  • 2 / 1 Colibris à gorge rubis
  • 1 / 0 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 2 / 2 Pics mineurs
  • 1 / 1 Pic chevelu
  • 2 / 1 Pics flamboyants
  • 14 / 7 Moucherolles des aulnes
  • 1 / 1 Moucherolle tchébec
  • 3 / 0 Tyrans tritris – Il y a encore des Tyrans tritris près du pont enjambant la rivière des Escoumins sur la route forestière.

Tyran tritri (Eastern Kingbird – Tyrannus tyrannus)
Les Escoumins – 2 août 2016 © Claude Auchu
  • 2 / 1 Viréos à tête bleue
  • 1 / 3 Viréos de Philadelphie
  • 17 / 9 Viréos aux yeux rouges
  • 2 / 8 Hirondelles à front blanc
  • 5 / 21 Mésanges à tête noire
  • 4 / 20 Sittelles à poitrine rousse – En fin de journée mercredi, nous avons rencontré un groupe de 13 sittelles qui « migraient » vers le sud-ouest le long du fleuve en compagnie d’une dizaine de mésanges et de quelques parulines.
  • 3 / 0 Roitelets à couronne dorée
  • 1 / 0 Roitelet à couronne rubis
  • 16 / 5 Grives à dos olive
  • 0 / 1 Grive solitaire
  • 1 / 0 Moqueur chat
  • 3 / 0 Parulines noir et blanc
  • 5 / 10 Parulines obscures

Paruline obscure (Tennessee Warbler – Oreothlypis peregrina)
Les Escoumins – 2 août 2016 © Claude Auchu
  • 5 / 2 Parulines à joues grises
  • 3 / 8 Parulines masquées
  • 13 / 3 Parulines flamboyantes
  • 2 / 1 Parulines tigrées
  • 2 / 5 Parulines à collier
  • 18 / 5 Parulines à tête cendrée
  • 2 / 5 Parulines à poitrine baie
  • 0 / 1 Paruline à gorge orangée
  • 3 / 1 Parulines à flancs marron
  • 2 / 0 Parulines bleues
  • 1 / 0 Paruline à croupion jaune
  • 1 / 1 Paruline à gorge noire
  • 2 / 0 Parulines du Canada
  • 6 / 12 Bruants familiers
  • 1 / 2 Bruants des prés
  • 6 / 5 Bruants chanteurs
  • 0 / 4 Bruants de Lincoln

Bruant de Lincoln, juvénile (Lincoln’s Sparrow – Melospiza lincolnii)
Les Escoumins – 3 août 2016 © Claude Auchu
  • 0 / 3 Bruants des marais
  • 8 / 16 Bruants à gorge blanche
  • 21 / 4 Roselins pourprés
  • 0 / 1 Bec-croisé bifascié
  • 0 / 5 Gros-becs errants

Jeudi matin, avant de quitter la région, nous sommes allés inspecter le rang Saint-Joseph, à Bergeronnes, comme nous le faisions régulièrement il y a de ça 15-20 ans. Les milieux champêtres, rares sur la Côte-Nord, et les forêts de Pins gris nous intéressaient particulièrement. Comme toujours chez les oiseaux, les surprises ne sont pas venues d’où on les attendait. Nous sommes toujours prêts à tout, mais le Fuligule à tête rouge et la Grue du Canada étaient plutôt inattendus!

Nous avons croisé 47 espèces à Bergeronnes jeudi le 4 août, ce qui n’est pas si mal puisque nous n’avons pas visité les rives du Saint-Laurent. En voici une partie :

  • 34 Bernaches du Canada – Ce total inclu plusieurs gros oisons présents avec des adultes sur le lac Beaulieu (que nous avions connu sous le nom plus pittoresque de lac du fond d’aulnes).
  • 3 Canards branchus
  • 6 Canards d’Amérique – Une femelle accompagné de cinq canetons.
  • 3 Canards noirs
  • 1 Fuligule à tête rouge – Un mâle…, mais que faisait-il sur le lac Beaulieu à une telle date celui-là??? Sur la Côte-Nord, ce canard des prairies du centre du continent est rarement observé même durant les migrations!
  • 1 Petite Buse
  • 1 Grue du Canada – Au moins un individu a crié presque continuellement durant une dizaine de minutes alors que nous étions près de la limite est du rang. L’espèce a obtenu le statut de « nicheur probable » dans ce secteur durant le deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec (2010-14).
  • 3 Pics flamboyants
  • 1 Grand Pic
  • 11 Moucherolles des aulnes
  • 4 Tyrans tritris
  • 3 Viréos à tête bleue
  • 2 Viréos de Philadelphie
  • 3 Viréos aux yeux rouges
  • 35 Hirondelles bicolores – Un beau groupe de près de 200 hirondelles babillaient sur les fils électriques près d’une ferme.
  • 5 Hirondelles de rivage
  • 40 Hirondelles à front blanc
  • 48 Hirondelles rustiques
  • 3 Merlebleus de l’Est
  • 1 Grive à dos olive
  • 7 Grives solitaires – Comme nous l’avions noté il y a près de 20 ans, la Grive solitaire est plus commune que la Grive à dos olive dans les forêts de Pins gris de Bergeronnes.
  • 1 Moqueur chat
  • 90 Étourneaux sansonnets – Comme pour les carouges, le nombre de champs est en lien direct avec le nombre d’étourneaux sur la Côte-Nord.
  • 12 Jaseurs d’Amérique
  • 1 Paruline à joues grises
  • 5 Parulines masquées
  • 1 Paruline flamboyante
  • 3 Parulines tigrées – Une femelle avait bien de la difficulté à fournir en nourriture deux juvéniles particulièrement bruyants et affamés.
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 2 Parulines à flancs marron
  • 1 Paruline à croupion jaune
  • 1 Bruant des marais
  • 1 Junco ardoisé
  • 1 Goglu des prés – La rencontre avec cet oiseau dans un des rares milieux champêtres de la Côte-Nord a été une belle surprise.
  • 60 Carouges à épaulettes

Et le Bruant de Le Conte vu et photographié par tout le monde dans ce secteur ces dernières semaines? Nous ne l’avons pas cherché et nous n’avons même pas essayé de savoir où il aurait dû être. De toute façon, il y a tellement d’oiseaux à trouver soi-même…

La traversée vers la rive sud du fleuve à partir des Escoumins s’est faite sans histoire, ce qui est tout à fait normal avec un vent du sud-ouest. Un Guillemot marmette, une Sterne pierregarin, quelques Fous de Bassan… finalement moins d’oiseaux que ce qu’une matinée à Rivière-Ouelle nous fournie habituellement! 

mardi 7 juin 2016

Sterne caspienne X 2

La première fin de semaine de notre été ornithologique s’est déroulée sous un épais brouillard. Comment fait-on pour observer les oiseaux lorsque la visibilité est limitée à moins de 100 mètres? C’est simple : on s’adapte!

Samedi matin, notre but premier était de nous rendre à Rivière-Ouelle afin de profiter des derniers oiseaux aquatiques en migration. Ce n’est qu’au moment de notre départ que nous nous sommes rendus compte à quel point le brouillard était dense! En moins d’une minute, nous avons changé nos plans et nous nous sommes dirigés vers le village de Sainte-Louise pour une longue randonnée à vélo.
Durant l’été, il est tout à fait normal que plus de 90% des observations se fassent à l’oreille, surtout en milieu forestier. Samedi matin, avec ce brouillard, nous n’avons pas vraiment eu le choix; nous n’avons commencé à utiliser nos jumelles que quatre heures après le début de l’excursion! Durant la première partie de notre tournée, les oiseaux ne nous semblaient pas particulièrement abondants, mais nous avons tout de même terminé l’excursion avec de belles quantités de parulines, indiquant qu’elles étaient simplement bien réparties sur le territoire. Nous n’avons croisé que très peu d’individus encore en migration, les Parulines obscures qui chantaient partout dans la ville de La Pocatière durant les derniers jours nous ont quitté pour rejoindre les forêts de conifères.

Nous avons parcouru 30 kilomètres à vélo sur le territoire de Sainte-Louise samedi le 4 juin pour y trouver 66 espèces entre 5 h 10 et 11 h 35, dont les suivantes :
  • 1 Canard branchu
  • 6 Urubus à tête rouge
  • 5 Pluviers kildirs

Pluvier kildir (Killdeer – Charadrius vociferus)
Sainte-Louise – 4 juin 2016 © Claude Auchu
  • 2 Bécassines de Wilson – Un matin brumeux et des champs remplis de rosée s’accordent toujours très bien avec des cris de bécassines entendues au loin.
  • 3 Colibris à gorge rubis
  • 5 Pics maculés
  • 2 Pics mineurs
  • 4 Pics chevelus
  • 5 Pics flamboyants
  • 2 Faucons émerillons
  • 6 Piouis de l’Est – C’est avec un plaisir non dissimulé que nous avons entendu ces six piouis chantant dans différentes érablières! C’est une autre espèce dont les populations ont diminué de manière significative depuis mes débuts en ornithologie. Il y a quelques années à peine, des piouis nichaient dans n’importe quelle forêt possédant quelques grands arbres feuillus. Maintenant, on ne les trouve que dans les plus grandes érablières.
  • 40 Moucherolles des aulnes
  • 10 Moucherolles tchébecs
  • 7 Moucherolles phébis
  • 2 Tyrans tritris
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 1 Viréo mélodieux
  • 55 Viréos aux yeux rouges
  • 9 Hirondelles bicolores
  • 1 Hirondelle de rivage
  • 12 Hirondelles à front blanc – Ces douze hirondelles construisaient leur nid sur une seule et même vieille grange de bois.
  • 19 Hirondelles rustiques
  • 2 Merlebleus de l’Est
  • 25 Grives fauves
  • 1 Grive solitaire
  • 1 Grive des bois
  • 7 Moqueurs chats
  • 77 Jaseurs d’Amérique – À leur arrivée dans la région aux derniers jours de mai, tout juste au moment où les pommiers sont en fleurs, les jaseurs sont vus régulièrement en petits groupes. On en entend deux ou trois dans un arbre et, lorsqu’ils s’envolent, on se rend compte qu’ils étaient en fait une trentaine!
  • 32 Parulines couronnées – Une Paruline couronnée à chaque kilomètre? Ce serait plutôt deux au kilomètre puisque la moitié du trajet se trouvait en milieu champêtre.
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 3 Parulines obscures
  • 3 Parulines tristes
  • 32 Parulines masquées
  • 28 Parulines flamboyantes
  • 29 Parulines à tête cendrée

Paruline à tête cendrée (Magnolia Warbler – Setophaga magnolia)
Sainte-Louise – 4 juin 2016 © Claude Auchu
  • 8 Parulines à gorge orangée
  • 20 Parulines jaunes
  • 25 Parulines à flancs marron
  • 9 Parulines bleues
  • 11 Parulines à gorge noire
  • 34 Bruants familiers
  • 23 Bruants des prés
  • 30 Bruants chanteurs
  • 28 Bruants à gorge blanche
  • 2 Cardinaux à poitrine rose
  • 17 Goglus des prés
  • 95 Carouges à épaulettes
  • 1 Sturnelle des prés
  • 45 Quiscales bronzés
  • 2 Vachers à tête brune

Après la superbe soirée de samedi, nous avions bon espoir que la matinée de dimanche nous soit favorable. Mais, dimanche matin, pas de chance!... le brouillard était de retour! Nous avons peut-être retardé notre départ (90 minutes supplémentaires de sommeil peuvent aussi être agréables!), mais nous nous sommes tout de même dirigés vers Rivière-Ouelle. Nous avons dû débuter par la tournée forestière et l’inspection des rivages, ce qui s’est tout de même révélé favorable puisque la marée commençait tout juste à baisser. Des groupes de goélands étaient présents un peu partout, occupés à digérer les nombreux capelans gobés au lever du jour.
La visibilité était encore très limitée lorsque nous avons entrepris la section maritime de notre excursion. Aucun Plongeon catmarin n’a été vu, même s’il en reste sûrement quelques centaines dans notre secteur. Nous aurions bien aimé revoir des labbes suspects comme ceux laissés non-identifiés la semaine dernière et, cette fois-ci, prendre le temps de les étudier attentivement. Mais les aléas de Dame Nature font partie du jeu et nous sommes prêts à les accepter (en autant que ça n’arrive pas trop souvent!).

À Rivière-Ouelle, dimanche le 5 juin, notre récolte s’est limitée à 56 espèces trouvées entre 6 h 20 et 10 h 50. En voici une partie :
  • 9 Oies des neiges
  • 60 Bernaches du Canada
  • 16 Eiders à duvet

Eiders à duvet (Common Eiders – Somateria mollissima)
Rivière-Ouelle – 5 juin 2016 © Claude Auchu
  • 2 Macreuses à bec jaune
  • 3 Plongeons huards
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 2 Busards Saint-Martin – Les busards nous semblent étrangement rares dans la région cette année.
  • 1 Pluvier kildir
  • 1 Chevalier grivelé
  • 2 Guillemots marmettes
  • 19 Petits Pingouins
  • 48 Mouettes de Bonaparte
  • 300 Goélands à bec cerclé
  • 300 Goélands argentés
  • 3 Goélands bruns – Trois immatures, dont un en plumage de première année. Les deux autres portaient quelques plumes gris ardoisé sur le dos et les grandes couvertures alaires, ce qui indiquerait qu’ils en sont à leur deuxième année.

La présence de plumes gris ardoisé sur le dos de ces oiseaux indiquerait qu’ils sont en plumage de deuxième année. 
Mais alors, pourquoi l’oiseau à l’arrière a-t-il encore la tête si sombre??? À moins que l’usure des plumes ne donne 
une fausse teinte ardoisée au deuxième oiseau et qu’il ne soit en fait âgé que d’un an?
Goélands bruns (Lesser Black-backed Gulls – Larus fuscus)
Rivière-Ouelle – 5 juin 2016 © Claude Auchu
  • 15 Goélands marins
  • 2 Sternes caspiennes – La sterne de la semaine dernière se serait-elle trouvée un conjoint (ou une conjointe)? Lorsque nous les avons repérés, un des oiseaux volait avec un poisson dans le bec. La deuxième sterne suivait de près tout en criant, mais sans aucune trace d’agressivité. Ce long vol louvoyant ressemblait fortement à un vol nuptial! Elles se sont également posées durant quelques secondes en tenant le cou étiré et la tête bien droite. Au Québec, la Sterne caspienne niche localement sur la Basse-Côte-Nord et, depuis peu, dans les îles de Contrecœur. Dans la région de La Pocatière, les seuls sites de nidification qui pourraient l’intéresser sont déjà largement dominés par les Goélands argentés…

Sternes caspiennes (Caspian Terns – Hydroprogne caspia) et Goélands argentés (Herring Gulls – Larus argentatus)
Rivière-Ouelle – 5 juin 2016 © Claude Auchu
  • 2 Pics flamboyants
  • 6 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 1 Viréo mélodieux
  • 3 Hirondelles bicolores
  • 2 Hirondelles rustiques
  • 2 Moqueurs chats
  • 60 Étourneaux sansonnets
  • 5 Parulines masquées
  • 4 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 5 Parulines jaunes
  • 2 Parulines à croupion jaune
  • 2 Parulines à calotte noire
  • 32 Carouges à épaulettes
  • 37 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 32 Tarins des pins
  • 25 Chardonnerets jaunes

Nous avons peut-être connu un printemps tardif, mais les oiseaux n’ont pas attendu l’arrivée de la chaleur pour commencer à nicher. Après les Tarins des pins il y a un mois, c’est maintenant au tour des jeunes Grands Corbeaux, Merles d’Amérique, Étourneaux sansonnets et Quiscales bronzés de quitter leur nid. Une nouvelle génération se prépare déjà à nous tenir occupés!