jeudi 26 juin 2014

Sur les traces de l'abbé Tanguay

Mardi, profitant du congé de la Fête nationale du Québec, nous avons décidé de nous rendre dans un secteur de ma région que je n’ai pratiquement jamais exploré. À une dizaine de kilomètres au sud-est du village de Saint-Bruno-de-Kamouraska se trouve le lac aux Loutres, un endroit que fréquentait assidûment l’abbé René Tanguay au milieu du XXe siècle. L’abbé Tanguay, qui enseignait au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, a formé un très grand nombre de naturalistes durant sa carrière en plus d’être en contact avec plusieurs ornithologues à travers le Canada. Sa collection de peaux d’oiseaux comptait plus de 1500 spécimens capturés dans la région de La Pocatière, dont plusieurs au lac aux Loutres.
L'abbé René Tanguay au lac aux Loutres dans les années 1940. À remarquez l'attirail des ornithologues-collectionneurs de l'époque, avec jumelles, carabine et poignard!
 © Société historique de la Côte-du-Sud
Situé dans une forêt privée, le lac aux Loutres se trouve maintenant sur le territoire d’une pourvoirie. D’un superficie d’environ 100 hectares, le lac est entouré d’une forêt mixte avec de nombreux îlots de feuillus ou de conifères matures. Certaines zones de marais tourbeux ajoutent à la richesse du  milieu en créant un habitat propice au Quiscale rouilleux.
À noter qu’une des résidences de la pourvoirie est appelé le chalet des Pères, il s’agit donc probablement de celui utilisé à l’époque par l’abbé Tanguay.

Plusieurs des 56 espèces que nous avons observées dans le secteur du lac aux Loutres mardi le 24 juin avait déjà été remarquées sur place par René Tanguay il y a plus de 50 ans :
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 2 Plongeons huards – Tanguay avait déjà noté la nidification de l’espèce sur le lac en 1963.
  • 2 Grands Hérons
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Râle de Virginie – Ce râle semble fréquenter le lac aux Loutres depuis longtemps puisque l’abbé Tanguay y avait remarqué une famille le 13 juillet 1952.
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique – Poursuivi par un Tyran tritri, le martin-pêcheur est passé rapidement en poussant de grands cris.
  • 2 Pics maculés
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Pic flamboyant
  • 1 Moucherolle à ventre jaune
  • 4 Moucherolles des aulnes
  • 3 Moucherolles tchébecs
  • 1 Tyran tritri
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 13 Viréos aux yeux rouges
  • 3 Mésangeais du Canada
  • 3 Geais bleus
  • 4 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 2 Hirondelles bicolores
  • 2 Mésanges à tête noire
  • 3 Troglodytes des forêts
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 4 Roitelets à couronne rubis
  • 6 Grives fauves
  • 4 Grives à dos olive
  • 5 Grives solitaires
  • 7 Merles d’Amérique
  • 4 Jaseurs d’Amérique
  • 5 Parulines couronnées
  • 2 Parulines des ruisseaux
  • 2 Parulines noir et blanc
  • 5 Parulines à joues grises
  • 4 Parulines masquées
  • 3 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines à collier
  • 3 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 6 Parulines bleues
  • 1 Paruline à couronne rousse – Nous avons observé un mâle chanteur dans une zone de conifères en bordure d’un étang tourbeux. En mai 1963, Henri Ouellet, ancien étudiant de l’abbé Tanguay et futur conservateur au Musée canadien de la nature, avait capturé un couple nicheur dans une tourbière située à Saint-Bruno, donc tout près du lac aux Loutres.
  • 2 Parulines à croupion jaune
  • 2 Parulines à calotte noire
  • 1 Bruant fauve – L’espèce n’est que rarement signalée dans la région en plein été, les forêts de conifères qu’elle fréquente sont à la fois rares et peu visitées par les observateurs d’oiseaux.
  • 1 Bruant chanteur
  • 1 Bruant de Lincoln
  • 7 Bruants des marais
  • 8 Bruants à gorge blanche
  • 1 Goglu des prés – Une femelle un peu perdue a survolé en criant l’habitat fréquenté par un Quiscale rouilleux et un Moucherolle à ventre jaune. Elle était bien loin de ses champs préférés!
  • 8 Carouges à épaulettes
  • 1 Quiscale rouilleux
  • 5 Quiscales bronzés
  • 3 Roselins pourprés
  • 1 Bec-croisé bifascié – Un deuxième oiseau en « seulement » quatre jours!
Notre petite visite au lac aux Loutres terminée, nous avons fait une courte halte dans le village de Saint-Bruno où trois Martinets ramoneurs particulièrement enthousiastes frôlaient le toit des maisons en passant même entre les fils électriques! Il semble bien que chaque village de la région héberge quelques-uns de ces superbes petits bolides.
Martinets ramoneurs – Saint-Bruno-de-Kamouraska – 24 juin 2014 © Claude Auchu

mardi 24 juin 2014

Un Moucherolle des saules, enfin!

Pour la fin de semaine du solstice d’été, les conditions extérieures étaient parfaites pour parcourir la région à la recherche d’oiseaux. Une température tout juste au-dessus de 20°C, un taux d’humidité dépassant à peine 60% durant la journée et des vents faibles, que demander de plus? Nous avons ainsi eu l’occasion de mettre tous nos plans à exécution sans avoir à évaluer la température en sortant du lit. Samedi, c’est donc Rivière-Ouelle qui allait être au menu et, dimanche, notre promenade à vélo à travers Sainte-Louise annulée la semaine dernière allait pouvoir se dérouler sans problème.

À Rivière-Ouelle, nous avons connu une matinée typique des belles journées estivales en bordure du fleuve. Un petit mouvement de canards, plongeons et alcidés au large du quai très tôt le matin fut suivi d’un avant-midi très tranquille pour les passereaux. Nos oiseaux sont visiblement occupés à préparer la prochaine génération et ils essaient d’être le plus discret possible.

À Rivière-Ouelle, samedi le 21 juin, ce sont tout de même 66 espèces qui se sont laissées observer entre 4 h 45 et 11 h 30. Les suivantes ont particulièrement retenu notre attention :
  • 35 Oies des neiges – Le nombre d’oies qui demeurent dans la région en été semble augmenter d’année en année.
  • 21 Bernaches du Canada – Un groupe de 19 bernaches en « migration » vers le nord-est au large du quai impliquait probablement des oiseaux nichant plus au sud et remontant vers le nord pour muer.
  • 1 Canard branchu
  • 3 Canards chipeaux
  • 23 Canards noirs
  • 26 Canards colverts
  • 11 Sarcelles d’hiver
  • 35 Eiders à duvet
  • 21 Macreuses à front blanc
  • 7 Macreuses à bec jaune – Bien que la Macreuse à bec jaune soit la plus abondante de nos macreuses durant la migration printanière, elle devient la moins régulière en plein cœur de l’été.
  • 2 Harles huppés
  • 12 Plongeons catmarins
  • 2 Plongeons huards
  • 40 Cormorans à aigrettes
  • 19 Grands Hérons
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 4 Chevaliers grivelés
  • 3 Guillemots marmettes
  • 95 Petits Pingouins
  • 1 Guillemot à miroir
  • 9 Mouettes tridactyles – Il est surprenant de constater à quel point les Mouettes tridactyles sont moins communes à Rivière-Ouelle que ne le sont les Petits Pingouins. Ces deux espèces nichent pourtant aux mêmes endroits dans la région. Est-ce qu’elles s’éloignent moins des colonies pour rechercher leur nourriture?
  • 125 Goélands à bec cerclé
  • 75 Goélands argentés
  • 1 Goéland brun – Un immature en plumage de 1er été. Il sera intéressant de voir si nous continuerons à voir l’espèce avec régularité durant l’été, elle qui fut particulièrement commune ici en mai.
  • 7 Goélands marins
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Pic chevelu
  • 7 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Tyran tritri – Un oiseau semblait en déplacement vers le sud-ouest au quai tôt le matin. Il arrive régulièrement que des passereaux en migration soient observés hors saison en bordure du fleuve.
  • 2 Troglodytes des forêts
  • 4 Grives fauves
  • 4 Grives à dos olive
  • 20 Merles d’Amérique
  • 7 Jaseurs d’Amérique
  • 2 Parulines à joues grises
  • 10 Parulines masquées
  • 6 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines à tête cendrée
  • 7 Parulines jaunes
  • 6 Bruants des prés
  • 1 Bruant de Nelson
  • 35 Bruants chanteurs
  • 5 Goglus des prés
  • 43 Carouges à épaulettes
  • 37 Quiscales bronzés
  • 2 Orioles de Baltimore
  • 1 Roselin pourpré
  • 1 Bec-croisé bifascié – Notre premier depuis le 17 novembre dernier! Nous n’avions eu que deux petites mentions en 2013… Je ne sais pas où se trouvent présentement nos becs-croisés, mais j’ai hâte qu’ils reviennent dans la région!!!
  • 12 Chardonnerets jaunes
  • 1 Moineau domestique
Pour la journée de dimanche, nous avons décidé d’utiliser le meilleur moyen de locomotion qui soit pour observer les oiseaux : le vélo. Durant la belle saison (qui, pour moi, s’étire de la mi-mars au début de décembre), le vélo a toujours été mon moyen de transport de prédilection. Existe-t-il une autre façon de se déplacer assez lentement et silencieusement pour tout entendre, mais qui offre la possibilité d’accélérer facilement en cas d’urgence? Je crois qu’il n’y a vraiment que le vélo qui offre ces avantages. De plus, les diverses routes de campagne de ma région proposent toute une panoplie d’habitats facilement accessibles à vélo.
Finalement, ce sont une trentaine de kilomètres que nous avons parcourus à vélo sur le territoire de Sainte-Louise. Notre récolte fut surtout composée de passereaux, mais avec une nombre étrangement peu élevé de parulines, particulèrement pour les très communes Parulines noir et blanc et à tête cendrée.

Voici une partie des 75 espèces découvertes à Sainte-Louise dimanche le 22 juin entre 4 h 50 et 12 h 10 :
  • 1 Canard branchu – Une femelle était posée dans un pré; on se serait plus attendu à y voir un colvert!
  • 11 Gélinottes huppées – Nous avons croisé deux familles, une d’au moins trois poussins et l’autre de six. La très agressive femelle qui accompagnait la deuxième famille est passée en vol en criant à 30 cm devant nos vélos!
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Épervier brun
  • 1 Petite Buse
  • 4 Bécassines de Wilson
  • 1 Coulicou à bec noir – Un oiseau criait à moins de quatre mètres devant nous sans que nous ne réussissions à le voir. Un vrai fantôme!
  • 1 Martinet ramoneur
  • 6 Colibris à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 6 Pics maculés
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 2 Faucons émerillons – Un couple bien bruyant.
  • 3 Piouis de l’Est – Le nombre de piouis a diminué énormément dans la région depuis mes débuts en ornithologie. Depuis cinq ans, ils ont même presque complètement déserté La Pocatière.
  • 7 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle des saules – Il y a longtemps que je ne l’avais pas vu celui-là! Ce petit oiseau chantait (heureusement!) continuellement dans un petit bosquet d’aubépines, de Cerisiers de Virginie et, bien entendu, de quelques saules en bordure d’un large fossé. Il ne s’agit que de la quatrième présence connue de l’espèce dans ma région, après une première à La Pocatière le 21 juin 1989 (il y a 25 ans presque jour pour jour!), une autre à Rivière-Ouelle du 31 mai au 8 juillet 1992 et une troisième à Kamouraska le 27 juin 1994. Le Moucherolle des saules niche au Cap Tourmente depuis maintenant plus de     30 ans, mais il semble hésiter à s’aventurer plus loin. Il existe tout de même quelques mentions dans le Bas-Saint-Laurent et même en Gaspésie.
Sur le terrain, le Moucherolle des saules ne se différencie de son cousin des aulnes que par son chant ou son cri. Vous devrez donc nous croire sur parole, c'est bien un un Moucherolle des saules!
 – Sainte-Louise – 22 juin 2014 © Claude Auchu
  • 11 Moucherolles tchébecs
  • 7 Moucherolles phébis
  • 2 Tyrans tritris
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 4 Viréos mélodieux – Particulièrement difficile à trouver cette année, nous avons visité tous nos sites traditionnels de La Pocatière sans réussir à en dénicher un seul! Mais, en descendant de la voiture à Sainte-Louise dimanche matin, c’est la première espèce que nous avons entendue.
  • 66 Viréos aux yeux rouges – Ils étaient omniprésents.
  • 8 Hirondelles de rivage
  • 2 Hirondelles à front blanc
  • 12 Hirondelles rustiques
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Un mâle dans une érablière était continuellement harcelé par une Sittelle à poitrine rousse. La « rousse » criait sans arrêt, mais la « blanche » n’a pas émis un seul son; pas surprenant que nous ayons de la difficulté à en trouver en été!
  • 8 Merlebleus de l’Est
  • 7 Grives fauves
  • 10 Grives solitaires – Une réalité typique de ma région : après avoir vu quatre Grives à dos olive et aucune Grive solitaire à Rivière-Ouelle la veille, nous avons croisé 10 Grives solitaires mais aucune Grive à dos olive à Sainte-Louise dimanche.
  • 78 Merles d’Amérique
  • 310 Étourneaux sansonnets – La sortie des nids de la nouvelle génération s’est poursuivie toute la semaine.
  • 41 Jaseurs d’Amérique
  • 21 Parulines couronnées
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 3 Parulines tristes
  • 26 Parulines masquées
  • 12 Parulines flamboyantes
  • 5 Parulines à tête cendrée
  • 8 Parulines à gorge orangée – Cet excellent total de huit oiseaux durant l’excursion nous a un peu surpris, d’autant plus que nous avons surtout parcouru des milieux champêtres et des érablières. On aurait dit que chaque petit bosquet de conifères avait son mâle chanteur.
  • 17 Parulines jaunes
  • 13 Parulines à flancs marron
  • 6 Parulines bleues
  • 8 Parulines à gorge noire
  • 35 Bruants des prés
  • 39 Bruants chanteurs
  • 18 Bruants à gorge blanche
  • 4 Cardinaux à poitrine rose
  • 18 Goglus des prés
  • 83 Carouges à épaulettes
  • 2 Sturnelles des prés
  • 54 Quiscales bronzés
  • 84 Chardonnerets jaunes
Une si belle diversité de passereaux dans une même municipalité vaut bien le fait de s’éloigner un peu du fleuve. Et, encore une fois, le vélo comme moyen de transport aura été payant. Comment aurions-nous pu trouver le seul Moucherolle des saules de la région en circulant uniquement en voiture???
Oui, vraiment, ce fut une fin de semaine magnifique où tout le monde était de bonne humeur. Et, en plus, nous avons congé mardi pour la Fête nationale du Québec… d’ailleurs, un autre message racontant la sortie particulière que nous avons faite suivra d’ici deux ou trois jours.

mardi 17 juin 2014

Sittelle à poitrine blanche? Confirmée!

À chaque année, toujours vers les mêmes dates, on voit apparaître les premiers jeunes Merles d’Amérique, Quiscales bronzés, Étourneaux sansonnets et Bruants chanteurs. C’est déjà commencé et, si tout se passe bien, nous allons assister au cours des prochaines semaines à une multiplication par deux, trois ou quatre du nombre d’individus de la majorité de nos espèces! Ce sera à nous d’en profiter!

En attendant, la longue randonnée à vélo que nous avions prévue samedi pour observer les nicheurs a dû être remise à plus tard, la pluie qui s’est mise à tomber jeudi ne nous laissant que peu de répit. Mais, après cinq journées consécutives de temps superbe, cette pluie chaude a sûrement été bénéfique autant aux animaux qu’aux végétaux. D’ailleurs, il est toujours amusant de voir à quel point nos chers oiseaux semblent plus à l’aise que nous sous la pluie, en autant qu’elle ne se prolonge pas trop et que la température qui l’accompagne soit relativement douce. Ainsi, les Bruants des prés chantent souvent avec cœur sous une forte averse, même s’ils sont complètement à découvert. Les hirondelles volent peut-être plus près du sol lorsqu’il pleut (c’est simplement pour suivre leurs proies), mais elles ne cherchent pas nécessairement à s’abriter. De plus, après la pluie, on observe souvent des oiseaux se baigner dans les flaques d’eau, comme s’ils n’étaient pas déjà assez trempés!
Puisque la pluie de samedi nous obligeait à demeurer près d’un abri, nous avons opté pour une courte sortie à Saint-Pacôme en voiture, question de vérifier certaines rumeurs d’oiseaux plus ou moins étranges. Je tairai la plus étrange, mais une autre très réjouissante s’est confirmée. Bien sûr, cette rumeur confirmée n’est sans doute pas d’intérêt nationale mais, pour moi qui observe les oiseaux dans la région depuis près de 40 ans (déjà?!?), ce petit fait divers est très intéressant!

Voici quelques-unes des vedettes de notre courte sortie à Saint-Pacôme samedi le 14 juin :
  • 8 Tourterelles tristes
  • 1 Pic maculé
  • 1 Pic chevelu
  • 3 Moucherolles tchébecs
  • 1 Moucherolle phébi
  • 7 Geais bleus – Un Viréo aux yeux rouges et deux Merles d’Amérique poursuivaient aggressivement un geai. Le Geai bleu a la réputation, confirmée ou non, de piller les nids des espèces plus petites.
  • 2 Sittelles à poitrine blanche – Ce sont elles les vedettes de ma fin de semaine! J’ai enfin été témoin de la nidification de la Sittelle à poitrine blanche dans ma région!! Plus surprenant encore, ce n’est pas dans une érablière que le nid a été trouvé, mais plutôt dans un nichoir installé dans un quartier résidentiel (qui est tout de même très bien boisé)!!! Comme je l’ai déjà mentionné dans un message précédent, la Sittelle à poitrine blanche est un hivernant en augmentation dans la région de La Pocatière depuis plus de 20 ans, mais sa nidification demeurait pour moi encore impossible à confirmer. J’ai bien sûr vu plusieurs individus durant l’été, dont un à Saint-Pacôme l’été dernier, mais sans jamais tomber sur une nichée. Je savais bien que l’espèce niche en cachette quelque part dans ma région, particulièrement dans les belles érablières du comté de L’Islet où il existe au moins deux mentions confirmées (Lac Trois-Saumons en 1958 et Saint-Aubert en 1992). Le deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec montre aussi deux nidifications à l’est de La Pocatière, une dans le secteur de Saint-Fabien et l’autre à Bergeronnes. Dimanche matin, la pluie ayant cessé, nous sommes retournés à Saint-Pacôme afin d’immortaliser l’événement.
Sittelle à poitrine blanche – Saint-Pacôme – 15 juin 2014 © Claude Auchu
  • 3 Merlebleus de l’Est – Un couple de merlebleus occupait un des nombreux autres nichoirs sur la même propriété que les sittelles.
Merlebleu de l'Est – Saint-Pacôme – 15 juin 2014 © Claude Auchu

Cette femelle n'est pas mal en point.
Ailes entrouvertes et plumage gonflé, elle prend simplement un bain de soleil!
Merlebleu de l'Est – Saint-Pacôme – 15 juin 2014 © Claude Auchu
  • 3 Grives fauves
  • 25 Merles d’Amérique
  • 3 Parulines masquées
  • 2 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines jaunes
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 12 Bruants familiers
  • 25 Quiscales bronzés
  • 5 Vachers à tête brune
  • 12 Chardonnerets jaunes
 La matinée de dimanche s’annonçait beaucoup plus belle que celle de samedi. Nous aurions bien sûr pu faire notre promenade à vélo ratée la veille, mais la tentation d’aller à Rivière-Ouelle était tellement forte que nous n’avons même pas essayé de résister! Il est certain que le quai et les boisés de cette municipalité ont moins de choses à offrir durant l’été que durant les riches mois d’avril, de mai, de septembre ou d’octobre. La liste de ce qui a été vu à Rivière-Ouelle même en plein cœur de l’été nous donne bien des raisons de nous entêter à explorer l’endroit.
Au quai de Rivière-Ouelle, dimanche matin, la marée était son maximum à 5 h 51 pour une des plus fortes marées de l’année. Même pour nous, des habitués de l’endroit, il est toujours surprenant de voir jusqu’où l’eau peut se rendre dans de telles conditions. Et nous n’étions pas les seuls surpris : les goélands avaient dû trouver refuge dans les champs puisqu’il n’y avait plus de rivage disponible!!!

Ce sont 63 espèces que nous avons pu trouver à Rivière-Ouelle dimanche le 15 juin entre 4 h 50 et 10 h 30. En voici un échantillon :
  • 29 Oies des neiges
  • 2 Canards chipeaux
  • 33 Eiders à duvet
Eiders à duvet – Rivière-Ouelle – 15 juin 2014 © Claude Auchu
  • 2 Macreuses à front blanc
  • 14 Macreuses brunes
  • 13 Harles huppés
  • 8 Plongeons catmarins
  • 12 Plongeons huards – Il est plutôt rare que les huards soient plus nombreux que les catmarins à Rivière-Ouelle, mais cette situation semble arriver avec une certaine régularité à la mi-juin. Au lever du soleil, les huards nageaient sur un fleuve sans vague, communiquant à grands cris de part et d’autre du quai. Lorsqu’une légère brise du nord a fait frissonner l’eau du fleuve, plusieurs huards en ont profité pour s’envoler après de très longues courses sur les flots.
  • 40 Cormorans à aigrettes
  • 1 Urubu à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Encore un immature en plumage de 1ère année. Il s’agit peut-être de l’oiseau vu entre La Pocatière et Rivière-Ouelle depuis deux semaines.
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 1 Marouette de Caroline
  • 1 Guillemot marmette – C’est toujours un plaisir de voir ce nouveau colonisateur dans la région.
  • 50 Petits Pingouins
  • 1 Guillemot à miroir – Il est souvent peu commun à Rivière-Ouelle au printemps et en été. En novembre, par contre, une bonne matinée peut parfois fournir plus d’une cinquantaine individus.
  • 75 Goélands à bec cerclé
  • 75 Goélands argentés
  • 2 Goélands bruns – Un immature en plumage de 1ère année et un autre de 3e année.
  • 3 Pics flamboyants
  • 7 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle phébi
  • 58 Corneilles d’Amérique
  • 4 Hirondelles rustiques
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Troglodytes des forêts
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 4 Grives fauves
  • 4 Grives à dos olive
  • 41 Merles d’Amérique
Merle d'Amérique – Rivière-Ouelle – 15 juin 2014 © Claude Auchu
  • 2 Moqueurs chats
  • 70 Étourneaux sansonnets – La semaine dernière, les cris des jeunes étourneaux ne provenaient uniquement que des trous dans les arbres ou des fissures dans les bâtiments. Maintenant, plusieurs de ces cris originent des buissons et bosquets d’arbres où les oisillons se sont réfugiés en quittant le nid!
  • 16 Jaseurs d’Amérique
  • 1 Paruline à joues grises
  • 23 Parulines masquées
  • 5 Parulines flamboyantes
  • 4 Parulines à tête cendrée
  • 14 Parulines jaunes
  • 8 Bruants des prés
  • 30 Bruants chanteurs
  • 1 Goglu des prés
  • 51 Carouges à épaulettes
  • 59 Quiscales bronzés – Encore une fois, des quiscales patrouillaient les débris marins sur le rivage à la recherche d’une graine, d’un insecte ou, pourquoi pas?, d’un poisson!
  • 1 Oriole de Baltimore
Oriole de Baltimore – Rivière-Ouelle – 15 juin 2014 © Claude Auchu
Chez les oiseaux, les surprises ne proviennent pas toujours d’où on les attend. Nous n’avons rien trouvé de particulier à Rivière-Ouelle mais, il y a 30 ans, un pygargue et deux Goélands bruns durant la même excursion auraient provoqué un vrai « party »! La nidification maintenant confirmée de la Sittelle à poitrine blanche dans mon secteur, même si ça ne m’empêchait pas de dormir, vient enlever un autre point d’interrogation de ma tête. Il n’en reste plus que quelques dizaines…

mardi 10 juin 2014

Entre nicheurs et migrateurs

Le printemps ornithologique est officiellement terminé depuis maintenant plus d’une semaine. Nous voilà en été depuis le 1er juin, la saison de nidification vient donc de débuter. J’ai toujours trouvé amusant de voir à quel point les oiseaux se moquent des limites que nous fixons à tout ce qui nous entoure. Pour moi, le plaisir de passer d’une étape à une autre a toujours été de repérer les exceptions à nos règles. Le printemps 2014 ayant été froid et tardif (c’est la dernière fois que j’en parle, promis!), les dérogations devraient sûrement être encore plus visibles!?! La dernière fin de semaine nous aura donné bien des chances de le vérifier.
Les conditions météorologiques de samedi et de dimanche devaient se ressembler, ce qui nous laissait le choix de la journée pour nos deux destinations. Presque au hasard, nous avons choisi de consacrer la matinée de samedi à faire le tour de La Pocatière et de garder la journée de dimanche pour explorer Rivière-Ouelle. Ces deux randonnées se sont déroulées sous d’excellentes conditions et même si certaines espèces nous ont semblé peu nombreuses, le plaisir que nous en avons retiré n’a en rien été diminué!

Entre 6 h 00 à 12 h 15, samedi le 7 juin, notre circuit à vélo autour de La Pocatière nous a permis de croiser 74 espèces, parmi lesquelles :
  • 1 Oie des neiges
  • 3 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 1ère année survolait paresseusement les battures en milieu d’avant-midi.
  • 3 Busards Saint-Martin
  • 1 Petite Buse
  • 1 Bécassine de Wilson
  • 15 Tourterelles tristes
  • 5 Colibris à gorge rubis
  • 16 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 4 Moucherolles phébis
  • 1 Tyran huppé
Tyran huppé – La Pocatière – 7 juin 2014 © Claude Auchu
  • 1 Viréo à tête bleue – Chantant dans un peuplier le long d’une route, cet oiseau n’avait sûrement pas teminé sa migration.
  • 39 Viréos aux yeux rouges
  • 12 Geais bleus
  • 4 Hirondelles de rivage
  • 4 Hirondelles rustiques
  • 4 Roitelets à couronne dorée
  • 3 Roitelets à couronne rubis
  • 1 Merlebleu de l’Est – Les merlebleus nous semblent anormalement rares dans la région cette année. Les froids rigoureux qui ont sévi sur leurs territoires d’hivernage en seraient-ils la cause?
  • 6 Grives fauves
  • 2 Grives solitaires
  • 35 Merles d’Amérique
  • 3 Moqueurs chats
  • 1 Moqueur roux – Cet autre oiseau présent à un endroit où sa nidification serait surprenante était peut-être lui aussi encore en migration.
  • 7 Parulines couronnées
  • 7 Parulines noir et blanc
  • 2 Parulines obscures – Des Parulines obscures, une espèce typique des forêts conifériennes, ont chanté en bordure de la ville durant toute la semaine.
  • 3 Parulines à joues grises
  • 28 Parulines masquées
  • 11 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline tigrée – Une autre migratrice, mais nous aimerions bien qu’elle décide de nicher dans le bosquet de conifères où elle chantait!
  • 1 Paruline à collier
  • 2 Parulines à tête cendrée
  • 4 Parulines à gorge orangée
  • 25 Parulines jaunes
  • 6 Parulines à flancs marron – Certaines se trouvaient encore sur les territoires des Parulines jaunes, soit au niveau de la ville. Les Parulines à flancs marron nichent plutôt à partir de la hauteur du 3e rang au sud de La Pocatière, un petit 100 mètres plus en altitude.
  • 5 Parulines bleues
  • 2 Parulines à croupion jaune
  • 3 Parulines à gorge noire
  • 15 Bruants des prés
  • 1 Bruant de Nelson – Habituellement, lorsque les Bruants de Nelson arrivent sur leur territoire de nidification à La Pocatière, je peux ranger ma liste de dates d’arrivée des oiseaux. Il est toujours le dernier arrivé!!!
  • 35 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants des marais
  • 2 Cardinaux à poitrine rose
  • 5 Goglus des prés
  • 55 Carouges à épaulettes
  • 1 Roselin familier – Le mâle était encore près de la mangeoire qu’il fréquentait avec une femelle le 10 mai dernier. Espérons qu’elle est occupée à couver!
  • 3 Roselins pourprés
  • 33 Chardonnerets jaunes
La fin de notre excursion sur l’heure du midi nous a rappelé que les passereaux deviennent rapidement très silencieux durant les heures les plus chaudes de la journée! Nous nous en souviendrons durant les trois prochains mois!

Dimanche, c’était au tour de Rivière-Ouelle de nous voir défiler jumelles au cou et télescope sur l’épaule. Au quai, les déplacements d’oiseaux sont pratiquement terminés et même les espèces habituellement bien présentes en été ont été discrètes. Comme à chaque année, des petits groupes de canards mâles ont commencé à se rassembler avant de « s’éclipser » pour muer. Chez les passereaux, nous avons rencontré une belle variété d’espèces nicheuses et de migratrices.

Dimanche le 8 juin, nous avons parcouru Rivière-Ouelle de 4 h 50 à 12 h 20. Voici une partie des 72 espèces rencontrées :
  • 34 Oies des neiges – Il est probable qu’une bonne partie de ces oies demeurent avec nous durant l’été.
  • 79 Bernaches du Canada
  • 17 Canards branchus – Ces 17 mâles (dont un groupe de 16 individus!) en vol devant le quai étaient plutôt surprenant pour notre région. Le branchu est peu commun en bordure du fleuve, même en migration.
  • 4 Canards chipeaux – Depuis des années, je remarque que des couples de Canards chipeaux sortant de nulle part se retrouvent sur les battures du fleuve au début de juin où ils avaient pourtant été discrets en avril et mai!?!
  • 37 Canards noirs
  • 170 Canards colverts – Presque uniquement des mâles.
  • 20 Eiders à duvet
  • 1 Macreuse à front blanc – Un mâle à son premier été avec son bec très brillant et son ventre blanc est toujours surprenant à voir.
  • 5 Macreuses brunes
  • 4 Harles huppés
  • 2 Plongeons catmarins – Des non-nicheurs seront sûrement présents sur le fleuve durant tout l’été.
  • 2 Plongeons huards
  • 76 Cormorans à aigrettes
  • 31 Grands Hérons – Le retour de tous ces hérons à Rivière-Ouelle indique probablement que les oiseaux trop jeunes pour nicher ont été repoussés des colonies.
  • 5 Urubus à tête rouge
  • 1 Buse à queue rousse – Un immature en migration.
  • 2 Marouettes de Caroline
  • 1 Guillemot marmette
  • 89 Petits Pingouins
  • 5 Goélands bruns – Trois immatures en plumage de 1ère année, un de 2e année et un de 3e année.
  • 19 Sternes sp – Ces sternes volaient trop loin au large du quai pour nous permettre de les identifier. À cette date, les chances qu’il s’agissait de Sternes arctiques sont bien réelles.
  • 1 Faucon émerillon
  • 10 Moucherolles des aulnes
  • 2 Tyrans tritris
  • 9 Grands Corbeaux – Un gros juvénile cherchait sa nourriture sur des pelouses près des chalets. Dans la région, les premiers corbeaux quittent toujours le nid dès le début de juin.
  • 7 Hirondelles bicolores
  • 5 Hirondelles de rivage
  • 5 Hirondelles rustiques
  • 2 Roitelets à couronne rubis
  • 3 Grives fauves
  • 5 Grives à dos olive – Contrairement à il y a 30 ans, il est maintenant difficile de trouver des Grives à dos olive même dans les secteurs les plus conifériens de La Pocatière durant l’été. Elles sont cependant encore bien présentes à Rivière-Ouelle, dans les boisés tout près du fleuve où les Grives solitaires, elles, sont pratiquement absentes.
  • 1 Moqueur chat
  • 57 Étourneaux sansonnets
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 1 Paruline à joues grises
  • 9 Parulines masquées
  • 6 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline tigrée
  • 9 Parulines à tête cendrée
  • 8 Parulines jaunes
  • 1 Paruline à croupion jaune
  • 1 Paruline à calotte noire – Un mâle chantait dans un site qui accueille régulièrement l’espèce en migration.
  • 6 Bruants familiers
  • 1 Bruant de Nelson – L’espèce est toujours très localisée à Rivière-Ouelle.
  • 19 Bruants à gorge blanche
  • 4 Goglus des prés
  • 38 Carouges à épaulettes
  • 58 Quiscales bronzés
  • 3 Vachers à tête brune
  • 2 Orioles de Baltimore – Depuis le 1er juin, un couple fréquente la propriété d’un ami à Rivière-Ouelle. Voulant être certain que les oiseaux s’installent pour nicher, il leur a offert de nombreuses oranges et plus de 60 mètres de ficelle (!!!) coupés en bouts de        20 centimètres! Résultat : la femelle a construit un énorme nid très facile à repérer!
Le mâle ne participe pas à la construction du nid,
mais protège son territoire de manière flamboyante et bruyante!
Oriole de Baltimore – Rivière-Ouelle – 8 juin 2014 © Claude Auchu
 
Oriole de Baltimore femelle – Rivière-Ouelle – 8 juin 2014 © Claude Auchu
 
La femelle devant un déjeuner à l'orange et une assiette de fibres pour tapisser son nid!
Oriole de Baltimore – Rivière-Ouelle – 8 juin 2014 © Claude Auchu
 
Le nid des orioles, tissé avec une bonne partie des 60 mètres de ficelle offerts à cette fin!
Rivière-Ouelle – 8 juin 2014 © Claude Auchu
Quelques parulines des forêts nordiques encore en migration, des canards mâles qui ont terminé leur petite part à la nidification, de jeunes Grands Corbeaux qui apprennent à se débrouiller seuls et des quiscales, merles et étourneaux qui se promènent le bec débordant de nourriture… C’est ça le début de juin!

mardi 3 juin 2014

Arlequin plongeur, Hirondelle à front blanc et… dindon???

Déjà la fin du printemps ornithologique. Cette année, il n’aura semblé durer que quelques jours… répartis sur trois mois! Mais, malgré nos lamentations incessantes (et sûrement en partie justifiées), le printemps 2014 aura finalement laissé les migrateurs atteindre la région où, nous l’espérons, ils réussiront à nicher et produire une nouvelle génération. Il le faudra parce que, si nos oiseaux hivernant sous les tropiques ont mis du temps à atteindre notre région, ceux passant l’hiver dans le centre-est des États-Unis ont eu à subir les « vortex polaires » dont plusieurs ont appris l’existance en janvier et février derniers. Ainsi, nos Merlebleus de l’Est et nos Moucherolles phébis, entre autres, ont sûrement eu à subir un hiver très pénible. Les populations s’en sont certainement ressenties et il est bien possible que moins d’individus nous sont revenus ce printemps que l’an dernier. Mais, voilà, le printemps est mort, vive l’été!
Pour cette fin de semaine, nous avions tout d’abord l’intention de chercher les bécasseaux qui traversent toujours la région à la fin de mai et au début de juin. Comme il arrive très souvent, nous avons cependant adapté nos excursions selon la météo, la marée, les vents et, pourquoi pas?, nos envies personnelles! Samedi, autre matinée nuageuse avec un vent fort du nord-est, nous avons opté pour une visite à Rivière-Ouelle où ces conditions, nous l’espérions bien, allaient nous fournir des espèces de l’estuaire. Dimanche matin, avec du soleil et un petit vent du sud-ouest, nous avons décidé de faire le tour de la municipalité de Saint-Gabriel-Lalemant à la recherche de passereaux. Et les limicoles dans cette histoire? Ils n’étaient tout simplement pas sur notre route samedi et les quelques oiseaux vus à partir du quai étaient en vol, passant en flèche sans nécessairement nous laisser le temps de les identifier.

Samedi matin, dès le lever du soleil, nous avons été rejoints au quai de Rivière-Ouelle par quatre autres observateurs qui ont « profité » comme nous de la fraîcheur et du vent du nord-est. Avec de telles conditions, nous aurions été en droit de nous attendre à une présence marquée de Labbes parasites et de Fous de Bassan comparable à celle de la semaine dernière. Mais, même avec une visibilité plutôt bonne au large, nous n’avons été en mesure de trouver qu’un seul labbe et aucun fou! Christiane et moi avons quitté le groupe vers 7 h 00 afin d’inspecter les autres sites de Rivière-Ouelle pour finalement revenir au quai 2 h 30 plus tard. Malgré ces allers-retours, l’excursion s’est terminée avec un total d’espèces plutôt faible. Les passereaux nous ont fait particulièrement défaut, le vent ne les encourageant en rien à chanter.

Chrstiane et moi avons réussi à identifer 68 espèces à Rivière-Ouelle samedi le 31 mai entre 4 h 45 et 10 h 45. Voici les plus marquantes :
  • 6 Oies des neiges
  • 1 Bernache cravant
  • 22 Eiders à duvet
  • 1 Arlequin plongeur – À la surprise générale, une femelle accompagnait un couple d’eiders en vol devant le quai pour une rare présence de l’espèce à Rivière-Ouelle! Ce n’est que ma sixième mention dans la région et la deuxième le printemps.
  • 4 Macreuses à font blanc
  • 9 Macreuses brunes
  • 24 Macreuses à bec jaune
  • 2 Hareldes kakawis
  • 5 Garrots à œil d’or
  • 1 Grand Harle
  • 3 Harles huppés
  • 69 Plongeons catmarins
  • 2 Plongeons huards
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature 1ère année a été vu à deux endroits distants de sept kilomètres durant l’avant-midi.
  • 1 Marouette de Caroline
  • 2 Pluviers argentés
  • 12 Pluviers semipalmés
  • 4 Pluviers kildirs – Un adulte et trois minuscules poussins plutôt hâtifs pour la région, surtout par ce printemps frisquet.
Pluviers kildirs, adulte et poussin – Rivière-Ouelle – 31 mai 2014 © Christiane Girard
  • 8 Chevaliers grivelés
  • 1 Bécasseau semipalmé
  • 3 Bécassins roux
  • 1 Labbe parasite – Nous n’avons vu qu’un seul oiseau, trouvé durant notre deuxième visite au quai. Pourquoi un seul individu alors que nous en avions vu 128 il y a une semaine??? Il nous en reste beaucoup à apprendre avant de vraiment comprendre leurs déplacements.
  • 1 Guillemot marmette
  • 18 Petits Pingouins
  • 7 Mouettes tridactyles
  • 5 Mouettes de Bonaparte     
  • 300 Goélands à bec cerclé
  • 200 Goélands argentés
  • 6 Goélands bruns – Cette semaine, nous avons vu deux immatures en plumage de 1ère année, deux de 3e année, 1 probablement de 4e année (présentant encore quelques taches sombres à la queue) et un adulte.
  • 5 Goélands marins
  • 2 Moucherolles tchébecs
  • 1 Viréo aux yeux rouges
  • 13 Hirondelles bicolores
  • 10 Hirondelles de rivage
  • 20 Hirondelles rustiques
  • 1 Grive à dos olive
  • 1 Moqueur chat
  • 2 Parulines masquées
  • 2 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines tigrées – Sans être abondante, cette espèce est bien en évidence ce printemps et nous la notons deux journées sur trois, même sans chercher.
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 4 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
Dimanche matin, nous avons opté pour une sortie aux passereaux typique de celles que nous faisons durant l’été, c’est-à-dire en explorant un village de la région à vélo. C’est le petit hameau de Saint-Gabriel-Lalemant qui fut notre premier choix, entre autres parce qu’une de ses routes de campagne nous permet de passer en quelques minutes des milieux champêtres aux érablières pour se terminer dans une portion de forêt toute coniférienne! D’ailleurs, nous avons observé 20 espèces de parulines durant la matinée, un total que j’ai rarement atteint à l’intérieur d’une même municipalité.
Durant notre promenade, nous avons rencontré un résident qui était extrêmement fier de nous faire voir « sa » colonie d’hirondelles. Sans être un observateur d’oiseaux dans le sens où nous l’entendons, il avait remarqué que deux espèces différentes occupaient ses bâtiments, une à l’intérieur (l’Hirondelle rustique) et l’autre à l’extérieur (l’Hirondelle à front blanc). Il a réussi à nous impressionner par les soins qu’il prodigue à ses hirondelles pour le simple plaisir de la chose et par les compromis qu’il est prêt à accepter pour les garder chez lui. Nous avions remarqué la prédominance des hirondelles dans ce secteur au cours des deux dernières années et nous sommes maintenant bien satisfaits de savoir qu’elles seront là encore longtemps!

Voici la liste presque intégrale des 78 espèces que nous avons croisées à Saint-Gabriel-Lalemant entre 5 h 10 et 12 h 15 dimanche le 1er juin :
  • 4 Gélinottes huppées
  • 1 Autour des palombes – Dans la partie la plus coniférienne de notre trajet, j’ai remarqué un Bruant à gorge blanche qui venait de se poser dans un buisson en bordure de la route. L’oiseau s’est rapidement accroupi sur sa branche, tout en gardant la tête tournée vers la droite. Je le gardais à l’œil et il restait toujours dans la même position. Au bout de 30 secondes, je le signale à Christiane qui, comme moi, s’est posée des questions sur cette immobilité toute inhabituelle. Mais, tout à coup, un superbe Autour des palombes adulte a surgit de nulle part, sûrement une bonne raison pour le bruant de chercher à passer inaperçu! L’autour a été revu plus tard, planant très haut au-dessus de la forêt.
  • 5 Petites Buses
  • 1 Buse à queue rousse
  • 1 Martinet ramoneur – Cet oiseau s’est laissé tomber comme une feuille morte dans la cheminée de l’église. L’an dernier, c’est dans la cheminée de l’école primaire, située juste en face, que deux oiseaux s’étaient réfugiés.
  • 7 Pics maculés
  • 3 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 9 Pics flamboyants
Pic flamboyant – Saint-Gabriel – 1er juin 2014 © Claude Auchu
  • 1 Grand Pic
  • 2 Crécerelles d’Amérique
  • 11 Moucherolles des aulnes
  • 6 Moucherolles tchébecs
  • 3 Moucherolles phébis
  • 5 Tyrans tritris
  • 4 Viréos à tête bleue
  • 16 Viréos aux yeux rouges
  • 17 Geais bleus
  • 9 Hirondelles bicolores
  • 3 Hirondelles de rivage
  • 30 Hirondelles à front blanc – De nombreux nids étaient en construction, sous le regard satisfait de leur bienfaiteur.
Hirondelles à front blanc – Saint-Gabriel – 1er juin 2014 © Claude Auchu
  • 7 Hirondelles rustiques
Hirondelle rustique – Saint-Gabriel – 1er juin 2014 © Claude Auchu
  • 23 Mésanges à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune
  • 4 Sittelles à poitrine rousse
  • 12 Roitelets à couronne rubis
  • 1 Merlebleu de l’Est
  • 9 Grives fauves
  • 3 Grives à dos olive
  • 4 Grives solitaires
  • 2 Grives des bois
  • 60 Merles d’Amérique
Merle d'Amérique – Saint-Gabriel – 1er juin 2014 © Claude Auchu
  • 19 Parulines couronnées – Malgré cette quantité respectable, la Paruline couronnée nous semble moins abondante que les dernières années.
  • 5 Parulines des ruisseaux – Elle, par contre, est très facile à dénicher cette année.
  • 5 Parulines noir et blanc
  • 2 Parulines obscures
  • 6 Parulines à joues grises
  • 4 Parulines tristes
  • 18 Parulines masquées
  • 15 Parulines flamboyantes
  • 8 Parulines à collier
  • 22 Parulines à tête cendrée
Paruline à tête cendrée – Saint-Gabriel – 1er juin 2014 © Claude Auchu
  • 3 Parulines à poitrine baie
  • 2 Parulines à gorge orangée
  • 1 Paruline jaune – Abondante au niveau de La Pocatière, elle est toujours rare à plus de 125 mètres d’altitude où elle est remplacée par sa cousine à flancs marron. Le village de Saint-Gabriel se trouve à 175 mètres  au-dessus du niveau de la mer.
  • 20 Parulines à flancs marron
  • 1 Paruline rayée
  • 9 Parulines bleues
  • 7 Parulines à croupion jaune
  • 11 Parulines à gorge noire
  • 2 Parulines du Canada
  • 1 Paruline à calotte noire
  • 14 Bruants des prés
  • 1 Bruant des marais
  • 32 Bruants à gorge blanche
  • 1 Bruant à couronne blanche – Comme il arrive parfois, un oiseau s’est attardé dans la région jusqu’au début de juin.
  • 10 Cardinaux à poitrine rose
  • 14 Goglus des prés
  • 5 Vachers à tête brune
  • 1 Tarin des pins – J’ai vraiment hâte que ces petits fringillidés soient de retour dans la région!
Nous avions à peine débuté notre longue tournée à vélo à Saint-Gabriel lorsque nous avons eu notre première surprise. Nous avons entendu à quatre reprises les « glouglous » d’un dindon provenant d’un petit boisé de conifères en bordure d’un champ! Comme nous venions tout juste de voir divers gallinacés (Perdrix choukars, Colins de Virginie,…) dans des voilières derrière une maison, nous sommes demeurés sur nos gardes. Nous savons bien que nous trouverons tôt ou tard notre premier Dindon sauvage dans la région, mais nous aimerions le trouver dans des circonstances moins douteuses. Nous avons profité de notre rencontre avec le protecteur des hirondelles pour lui demander si des dindons étaient gardés en captivité à Saint-Gabriel. Il a bien sûr confirmé nos doutes et même que des individus s’échappaient parfois de leur enclos! Nous avons justifié notre question en lui disant que les populations québécoises de Dindon sauvage s’avancent rapidement vers notre région et qu’elles sont présentement rendues à Lotbinière. Il nous a répondu avec le sourire avoir déjà habité la région de Lotbinière et que des dindons y étaient régulièrement relâchés et nourrit durant l’hiver pour « favoriser le tourisme »!
Depuis un an, on nous a rapporté quatre présences très crédibles de dindons dans la région. Lorsque nous trouverons notre premier individu, nous devrons décider si cet oiseau est d’origine sauvage ou captive. Mais, en y pensant bien, j’ai l’impression que tous les Dindons sauvages présents au Québec ont des ancêtres plus ou moins domestiques. Il faudra sans doute que j’élargisse mes critères si je veux un jour ajouter l’espèce à ma liste régionale personnelle!