mardi 29 mars 2016

Arrivée massive de Bruants chanteurs

Même si la température maximale moyenne à La Pocatière est présentement de 4°C, le mercure n’a pas grimpé au-dessus du point de congélation du 16 au 26 mars. La neige tombée au début du mois a été suivie de verglas qui a tout figé sur place. Nous nous retrouvons donc à la fin de mars avec une couche de neige durcie qui atteint une cinquantaine de centimètres autant dans les champs qu’en forêt. Ce n’est rien pour encourager les oiseaux migrateurs à continuer leur route jusqu’à notre région!
Heureusement, nous venons de connaître une belle fin de semaine qui, à défaut d’avoir fait fondre toute la neige (nous n’en demandions pas tant!), a ouvert toute grande la porte aux migrateurs!!! Nous avons pu suivre nos plans à la lettre, avec les matinées de samedi et de dimanche passées à Rivière-Ouelle et celle de lundi, en attendant la pluie, à explorer La Pocatière.

Avec un frisquet -7°C au départ samedi matin, nous nous étions déjà fait à l’idée que notre récolte d’espèces ne serait pas bien différente de celle de la fin de semaine précédente. Mais le soleil ardent, l’absence de vent et une bonne visibilité sur le fleuve nous ont aidés à sauver la mise.

Ainsi, samedi le 26 mars, nous avons parcouru Rivière-Ouelle de 6 h 30 à 11 h 10 pour y trouver les 26 espèces suivantes :
  • 102 Bernaches du Canada
  • 26 Canards noirs
  • 2 Canards colverts
  • 15 Fuligules milouinans
  • 1 Eider à duvet
  • 1 Macreuse à bec jaune
  • 1 Harle couronné – Cette mention du 26 mars représente ma date d’arrivée la plus hâtive pour l’espèce et seulement la troisième fois que je l’observe ici en mars. Le record précédent remontait au 27 mars 1989 (et je me souviens encore très bien de cette journée).
  • 25 Grands Harles
  • 7 Perdrix grises – Ces belles petites poules sont particulièrement faciles à trouver à Rivière-Ouelle ces temps-ci!
  • 7 Plongeons catmarins – Voilà donc de retour l’espèce emblématique du quai de Rivière-Ouelle! Dans un mois, les catmarins devraient se compter par centaines, sinon par milliers!
  • 26 Goélands à bec cerclé
  • 17 Goélands argentés
  • 8 Goélands marins
  • 10 Pigeons bisets
  • 11 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges
  • 43 Corneilles d’Amérique – Samedi matin, il semblait y avoir un important banc de petits poissons présent à l’embouchure de la rivière Ouelle. En plus des immanquables Grands Harles qui plongeaient pour les capturer, plusieurs goélands réussissaient à saisir en vol des poissons en effleurant la surface. De leur côté, les corneilles devaient patrouiller le long des glaces et dans les flaques d’eau laissées par la marée baissante pour pouvoir profiter de cette manne. Mais j’ai eu la surprise de voir une corneille plus dégourdie que les autres se jeter directement à l’eau au milieu de la rivière pour ramasser un poisson! Elle en est ressortie facilement pour aller déguster son repas sur le rivage.
  • 3 Grands Corbeaux
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 34 Étourneaux sansonnets
  • 33 Plectrophanes des neiges
  • 2 Carouges à épaulettes
  • 1 Quiscale bronzé
  • 8 Sizerins flammés
  • 3 Chardonnerets jaunes

C’est finalement dimanche que nous avons dépassé le point de congélation, mais avec un petit maximum de 4°C. Comme la veille, le soleil et l’absence de vent ont cependant donné l’impression que le mercure frôlait les 10°, ce qui est excellent pour le moral!
Nous avons encore une fois débuté notre journée au quai de Rivière-Ouelle où les canards étaient enfin présents en quantité intéressante. Pour nous distraire entre le passage des différents groupes de canards, nous nous sommes amusés à regarder l’effet de la marée sur les glaces. À notre arrivée, la marée finissait tout juste de monter et les glaces arrivant de l’estuaire frôlaient le bout du quai pour s’entasser dans la baie située tout juste à l’ouest. Dès le changement de marée, les glaces sont parties dans le sens inverse en prenant cette fois le large… en espérant qu’elles ne reviennent plus!

Dimanche le 27 mars, nous sommes demeurés à Rivière-Ouelle de 6 h 10 à 11 h 20, dont près de trois heures au quai, pour repartir avec l’excellent total de 38 espèces, parmi lesquelles :
  • 73 Bernaches du Canada

Bernaches du Canada (Canada Geese – Branta canadensis)
Rivière-Ouelle – 27 mars 2016 © Claude Auchu
  • 77 Canards noirs
  • 1 Canard colvert
  • 12 Fuligules milouinans
  • 6 Eiders à duvet – Comme c’est souvent le cas au printemps, ces canards de mer arrivaient du sud-ouest et non du nord-est. Il s’agit donc d’oiseaux ayant atteint le fleuve en survolant les terres depuis la côte atlantique.
  • 15 Macreuses à bec jaune
  • 7 Hareldes kakawis – Le kakawi n’est que rarement rencontré à Rivière-Ouelle si tôt au printemps. L’espèce est nettement plus facile à voir durant la deuxième moitié d’avril et en mai.
  • 56 Garrots à œil d’or
  • 2 Garrots d’Islande – Un couple migrait avec leurs cousins à œil d’or. Les Garrots d’Islande sont loin d’être faciles à trouver à Rivière-Ouelle même si de bonnes quantités sont présentes sur les côtes de Charlevoix, tout juste de l’autre côté du fleuve.

Garrots d’Islande (Barrow’s Goldeneyes – Bucephala islandica) et 
Garrots à œil d’or (Common Goldeneyes – Bucephala clangula)
Rivière-Ouelle – 27 mars 2016 © Claude Auchu
  • 50 Grands Harles

Grands Harles (Common Merganser – Mergus merganser)
Rivière-Ouelle – 27 mars 2016 © Claude Auchu
  • 22 Harles huppés
  • 2 Plongeons catmarins
  • 2 Cormorans à aigrettes
  • 1 Grand Héron
  • 1 Pluvier kildir
  • 1 Mouette tridactyle – La Mouette tridactyle arrive parfois très tôt dans la région. À Rivière-Ouelle, nous en avons déjà vu aussi tôt que le 11 mars (2006) et le 28 février (2010)! Au fait, connaissez-vous la différence entre une mouette et un goéland? J’ai déjà lu quelque part que c’est la Mouette tridactyle qui sert de repère : tous les laridés plus gros qu’une Mouette tridactyle sont des goélands et ceux qui sont plus petits sont des mouettes… un bien étrange système de classement!
  • 200 Goélands à bec cerclé
  • 20 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 10 Goélands marins
  • 13 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges – Un individu survolait le fleuve loin au large du quai, poursuivi par trois Goélands argentés. Au fil des années, il nous est arrivé à plusieurs reprises de voir des harfangs posés sur des blocs de glaces dérivant au large, parfois même à deux sur le même bloc. C’est un bel endroit tranquille où dormir!
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 52 Corneilles d’Amérique
  • 10 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 40 Étourneaux sansonnets
  • 16 Plectrophanes des neiges
  • 2 Bruants hudsoniens
  • 9 Carouges à épaulettes
  • 10 Quiscales bronzés
  • 16 Sizerins flammés
  • 25 Chardonnerets jaunes

Les précipitations prévues pour lundi ne devaient débuter qu’en milieu d’après-midi. Au lever, le soleil était encore bien présent et c’est avec enthousiasme que nous avons entrepris une longue tournée à travers La Pocatière. En sortant de la maison, notre premier Bruant chanteur migrateur nous annonçait à grands cris qu’il était arrivé durant la nuit. Nous nous sommes rapidement rendus compte qu’il n’était pas le seul!!! Durant tout l’avant-midi, nous avons observé de nouveaux arrivants un peu partout et plusieurs groupes de migrateurs se déplaçaient encore. Comme les endroits déneigés étaient rares, les oiseaux se concentraient en bordure des routes, près des arbres portant encore quelques fruits et, bien sûr, aux mangeoires.

Ce sont 44 espèces que nous avons répertoriées à travers La Pocatière lundi le 28 mars entre 7 h 00 et 12 h 35, dont :
  • 24 Bernaches du Canada
  • 7 Canards noirs
  • 10 Canards colverts
  • 1 Canard pilet
  • 5 Fuligules à collier
  • 2 Fuligules milouinans
  • 19 Grands Harles
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 2 Busards Saint-Martin – Deux magnifiques mâles qui semblaient être plus en migration qu’en recherche de nourriture.
  • 1 Épervier brun
  • 1 Épervier de Cooper – Un oiseau a été entrevu et surtout entendu dans le site où a eu lieu la seule nidification connue dans la région. En février 2011, j’avais raconté les détails de cette rencontre dans un message de ce blog.
  • 13 Pluviers kildirs
  • 4 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 6 Geais bleus
  • 235 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux
  • 4 Roitelets à couronne dorée
  • 66 Merles d’Amérique – Les merles étaient particulièrement en évidence tôt en matinée alors qu’ils migraient vers le nord-est en lançant leur cri de vol caractéristique. Plus tard en avant-midi, nous avons commencé à voir de petits groupes près des fossés, se nourrissant de perles.

Merle d’Amérique (American Robin – Turdus migratorius)
La Pocatière – 28 mars 2016 © Claude Auchu
  • 31 Jaseurs boréaux
  • 8 Plectrophanes lapons
  • 45 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant hudsonien
  • 33 Bruants chanteurs – Le nombre de Bruants chanteurs arrivés durant la nuit constitue sûrement la surprise de la journée! Très peu d’oiseaux chantaient, ils étaient trop occupés à chercher de la nourriture dans les rares endroits dégagés. Ce n’est que la deuxième fois que je vois plus de 30 individus durant une même journée en mars, la première remontant au printemps hors norme de 2012 alors que nous avions vu 38 bruants le 24 mars.
  • 17 Juncos ardoisés
  • 42 Carouges à épaulettes
  • 17 Quiscales bronzés
  • 3 Vachers à tête brune – Christiane et moi serons peut-être les seuls à nous en plaindre, mais les vachers sont nettement plus rares d’année en année.
  • 1 Durbec des sapins
  • 33 Roselins pourprés
  • 3 Becs-croisés bifasciés
  • 48 Sizerins flammés
  • 33 Gros-becs errants

La température de dimanche était tout juste normale pour la saison, on peut se demander pourquoi un si grand nombre de passereaux migrateurs sont arrivés en même temps. Attendaient-ils au sud de notre région pour partir tous ensemble vers le nord dès le changement de température? Chose certaine, ces oiseaux ont dû être surpris, lundi après-midi, en voyant la pluie se changer rapidement en grosse neige mouillée, ce qui rendait les rares ressources alimentaires encore plus inaccessibles! Ce ne sera pour eux qu’un mauvais moment à passer!  

mardi 22 mars 2016

Les premières Bernaches cravants

À la mi-mars, nous sommes un peu en hiver et un peu au printemps. Les oiseaux migrateurs avancent une journée, mais semblent reculer le lendemain. C’est aussi le moment de l’année où les chutes de neige sont les plus imposantes (et les plus lourdes à pelleter!). Cette période de l’année est un peu comme un mur à franchir avant la liberté. Mais il y a toujours des oiseaux à rechercher et c’est avec enthousiasme que nous nous retrouvons à l’extérieur, peu importe les conditions.

Mercredi matin, j’ai eu le plaisir de faire une petite tournée à Rivière-Ouelle en compagnie de mon vieil ami Bernard Desmeules. Après une nuit de pluie parfois forte et de température douce, nous n’avons été qu’à demi-surpris de devoir négocier avec des bancs de brouillard tôt en matinée. Le soleil a cependant tôt fait de reprendre sa place pour nous offrir une excellente visibilité. Les canards tant espérés nous ont fait faux bond, mais la présence de trois Bernaches cravants hâtives a quelque peu compensé.

Nous avons parcouru Rivière-Ouelle entre 6 h 40 et 10 h 30 mercredi le 16 mars pour y voir les espèces suivantes :
  • 3 Bernaches cravants – Ma mention la plus hâtive pour cette espèce dans la région était auparavant le 20 mars 2010. Durant mon séjour sur la Haute-Côte-Nord, où cette espèce est abondante, j’avais réussi à voir des cravants aussi hâtivement que le 12 mars (en 2002).
  • 1 Fuligule milouinan
  • 20 Grands Harles
  • 1 Harle huppé
  • 8 Goélands à bec cerclé
  • 18 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 15 Goélands marins
  • 5 Pigeons bisets
  • 3 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges
  • 1 Pic mineur
  • 3 Geais bleus
  • 30 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 40 Étourneaux sansonnets
  • 2 Carouges à épaulettes

Le froid est arrivé en même temps que la fin de semaine. Comme nous l’avions fait il y a deux semaines, Christiane et moi avons profité du retour des températures hivernales pour visiter un site tout aussi hivernal pour nous : les forêts conifériennes de Saint-Onésime. À notre départ de La Pocatière au lever du soleil, il ne faisait que -10°C et le thermomètre de la voiture avait même plongé jusqu’à -18° une fois rendu à destination!!! Malgré ce froid, nous avons tout de même réussi à déceler plusieurs signes printaniers dans le comportement des espèces rencontrées.

Ainsi, à Saint-Onésime samedi le 19 mars, les oiseaux suivants savaient déjà que le printemps est à notre porte :
  • 1 Tourterelle triste – Une présence surprenante de cette espèce près d’une minuscule mangeoire loin en forêt laisse croire qu’il s’agit d’un oiseau recherchant un territoire de nidification. Nous serions bien surpris qu’elle ait passé l’hiver à cet endroit.
  • 4 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 2 Mésangeais du Canada – Même en cette froide matinée de la mi-mars, un oiseau avait le bec plein de matériaux pour son nid! Puisqu’il s’agissait de fines brindilles ou de fibres de lichen, le nid devait être déjà pratiquement terminé. Le mésangeai est connu pour nicher très tôt, des nids actifs ont déjà été trouvés dès la deuxième semaine de mars. C’est la première fois que nous sommes témoins de transport de matériaux par un mésangeai.

Mésangeai du Canada (Gray Jay – Perisoreus canadensis)
Saint-Onésime – 19 mars 2016 © Claude Auchu 
  • 21 Geais bleus
  • 35 Corneilles d’Amérique – Même en pleine forêt à plus de 18 kilomètres du fleuve, un petit mouvement de corneilles migratrices étaient visibles haut dans le ciel.
  • 7 Grands Corbeaux
  • 21 Mésanges à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune
  • 7 Sittelles à poitrine rousse
  • 4 Étourneaux sansonnets
  • 1 Junco ardoisé – Bien installé au soleil près du sommet d’une épinette, un junco chantonnait.
  • 3 Durbecs des sapins
  • 15 Sizerins flammés
  • 38 Gros-becs errants

Le froid persistait encore dimanche matin, mais ce ne fut pas suffisant pour modifier nos plans. L’absence quasi complète de vent et un beau soleil pour marquer l’équinoxe ont même rendu cette sortie à Rivière-Ouelle particulièrement agréable.

Dimanche le 20 mars, entre 6 h 40 et 11 h 25, ce sont ces 25 espèces que nous avons croisées durant notre passage à Rivière-Ouelle :
  • 42 Bernaches du Canada – Ces oiseaux auraient été considérés comme hâtifs pour la région n’eut été de la présence de quantités surprenantes de l’espèce en Beauce.
  • 14 Canards noirs
  • 1 Macreuse à bec jaune – C’est toujours la première espèce de macreuse à nous revenir au printemps. Je me suis amusé à calculer la date moyenne d’arrivée des trois espèces de macreuses pour les dix dernières années. Mes données indiquent le 25 mars (du 13 mars au 5 avril) pour la Macreuse à bec jaune, le 16 avril (du 9 au 21 avril) pour la Macreuse à front blanc et le 23 avril (du 11 avril au 16 mai) pour la Macreuse brune qui arrive invariablement la dernière.
  • 17 Grands Harles
  • 19 Perdrix grises – Nous avons croisé coup sur coup deux compagnies de dix et de neuf perdrix. Nous avons d’ailleurs vu le premier groupe à deux reprises durant notre excursion, à quatre heures d’intervalle, et les oiseaux étaient présents exactement au même endroit, à 10 mètres de la route!

Perdrix grise (Gray Partridge – Perdix perdix)
Rivière-Ouelle – 20 mars 2016 © Claude Auchu
  • 200 Goélands à bec cerclé – Durant notre séjour au quai, nous avons pu assister à un beau petit déplacement de Goélands à bec cerclé.
  • 17 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 10 Goélands marins
  • 5 Pigeons bisets
  • 2 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges – Les harfangs sont beaucoup plus discrets depuis que les corneilles ont envahi la région. Il est encore possible de les voir haut perché à l’aube, mais ils descendent se cacher au sol dès le lever du soleil.
  • 4 Pics mineurs
  • 50 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 9 Alouettes hausse-col – Je ne sais pas si ces oiseaux sont des hivernants locaux ou des migrateurs, mais ce fut très agréable de les entendre dans cet atmosphère printanier. Les oiseaux de la sous-espèce nicheuse praticola avaient l’habitude d’arriver dans la région dès les premiers jours de mars et leurs notes tintantes égayaient toujours mes premières sorties printanières. Comme bien d’autres oiseaux champêtres, ils ont presque déserté notre territoire et il nous faut maintenant attendre le passage de la sous-espèce nordique au début de mai pour entendre des alouettes. À ce moment, nous avons bien d’autres oiseaux en tête et l’atmosphère n’est plus le même…
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 4 Sittelles à poitrine rousse
  • 88 Étourneaux sansonnets
  • 80 Plectrophanes des neiges
  • 1 Carouge à épaulettes
  • 2 Quiscales bronzés
  • 7 Becs-croisés bifasciés – En longeant un boisé, Christiane m’a fait remarquer la présence de cônes d’épinettes au sol. Un peu plus loin, des bruits de craquement nous ont permis de découvrir un petit groupe des Becs-croisés bifasciés qui, en se nourrissant, jetaient les cônes par terre. Ce sont donc eux les coupables…!

Bec-croisé bifascié (White-winged Crossbill – Loxia leucoptera)
Rivière-Ouelle – 20 décembre 2016 © Claude Auchu
  • 7 Sizerins flammés
  • 2 Chardonnerets jaunes

Après un hiver plutôt pauvre en fringillidés, il est plaisant de voir les Roselins pourprés et les Tarins des pins réapparaître autour de la ville. J’ai maintenant hâte de voir si un passage de Sizerins flammés se fera sentir durant les prochaines semaines. Les dizaines de milliers d’individus qui ont été vus en migration l’automne dernier devront bien remonter vers le nord tôt ou tard. J’espère qu’ils passeront par ici! Pour l’instant, ils se font attendre… 

mardi 15 mars 2016

Voici enfin MON Faucon gerfaut !

Je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises : un des plus grands plaisirs de l’observation des oiseaux est certainement cette part d’inconnu qui peut transformer une sortie qui s’annonçait banale en un événement vraiment marquant (et le contraire est aussi vrai). C’est ainsi qu’une rencontre faite lors d’une matinée moyenne vendredi dernier siégera dorénavant parmi les observations les plus mémorables de mes 40 années à observer les oiseaux !

Des quatre espèces de faucons qui se rencontrent au Québec, le Faucon gerfaut est de loin la plus insaisissable. Ce géant de l’arctique hiverne surtout dans son aire de nidification, mais un nombre variable d’individus, des immatures surtout, se rendent jusque dans nos contrées à chaque hiver. L’hiver qui se termine a justement été particulièrement riche pour cette espèce dans le sud du Québec. La région du Kamouraska a eu plus que sa part de mentions comme l’indiquent les données d’eBird des derniers mois. Comme ces oiseaux sont très mobiles, le nombre réel d’individus présents dans la région est difficile à déterminer mais, chose certaine, des oiseaux des trois formes de coloration (blanche, grise et sombre) ont été observés. Au moins dix observateurs ont réussi à trouver l’espèce dans la région, certains en ont même vu à deux reprises. Christiane, ma compagne, a réussi le tour de force d’en trouver un durant son heure de dîner ! Et moi dans tout ça ? Rien ! Absolument rien !! Et ce n’est pas faute d’avoir essayé !!! Il est plutôt rare que j’effectue des sorties en visant une espèce en particulier, me contentant habituellement des oiseaux qui sont directement sur ma route. En février, cependant, j’ai effectué plusieurs sorties en ciblant spécifiquement le Faucon gerfaut, mais toujours sans succès !
En janvier dernier, une observatrice de Rivière-Ouelle m’a fait parvenir cette photo pour identification. 
Il s’agit bien sûr d’un Faucon gerfaut de forme sombre, probablement un jeune adulte à en juger par les quelques 
vieilles couvertures alaires de juvénile encore visibles.
Faucon gerfaut (Gyrfalcon – Falco rusticolus) – Rivière-Ouelle – 23 janvier 2016 © Céline Bérubé Madore
Vendredi matin, j’ai pu me rendre à Rivière-Ouelle pour ce qui ne devait être qu’une courte sortie de reconnaissance avant la fin de semaine. Comme je m’y attendais, les oiseaux n’étaient pas particulièrement abondants et cette excursion était sur le point de se terminer lorsque j’ai repéré, perché au sommet d’un silo, un oiseau blanc trop mince pour être un harfang. Je l’avais enfin mon Faucon gerfaut !
Les dessous presque immaculés indiquent un oiseau de forme blanche.
Faucon gerfaut (Gyrfalcon – Falco rusticolus) – Rivière-Ouelle – 11 mars 2016 © Claude Auchu
Bien haut perché, pour avoir une belle vue d’ensemble.
Faucon gerfaut (Gyrfalcon – Falco rusticolus) – Rivière-Ouelle – 11 mars 2016 © Claude Auchu
L’oiseau est demeuré longuement sur son perchoir, complètement indifférent aux Plectrophanes des neiges et aux Sizerins flammés qui venaient le frôler. Des pigeons aux tendances suicidaires sont même venus passer à plusieurs reprises directement sous sa position sans le faire réagir. Le gerfaut n’était visiblement pas affamé ! Bien entendu, les corneilles étaient beaucoup plus prudentes et criaient au moindre mouvement du faucon. Finalement, après 40 minutes d’attente, j’ai vu l’oiseau s’envoler du silo et se diriger vers l’embouchure de la rivière.
La base de la queue est tellement large qu’elle se confond avec le corps.
Faucon gerfaut (Gyrfalcon – Falco rusticolus) – Rivière-Ouelle – 11 mars 2016 © Claude Auchu
Je n’ai eu aucune difficulté à le retrouver, posé cette fois au sommet d’un poteau électrique en bordure de la route. Très peu farouche, j’ai pu l’admirer sous toutes ses coutures et voir les détails que mes rencontres précédentes avec cette espèce élusive ne m’avaient pas permis de noter. Il s’agissait d’un adulte, comme l’indiquaient la cire et les pattes jaunes, et probablement d’un mâle puisque sa taille était somme toute plutôt petite (les femelles sont nettement plus grandes que les mâles). Ce fut vraiment une sensation étrange de me retrouver ainsi à moins de 15 mètres de cet oiseau mythique durant plus de 35 minutes. Je me suis même permis d’avancer jusqu’au pied du poteau sans que le faucon ne semble importuné. D’ailleurs, le passage de deux promeneurs accompagnés d’un gros chien ne l’a pas fait réagir non plus. Lorsqu’il s’est finalement envolé, ce ne fut que pour traverser la rivière et se poser au sommet d’un autre poteau, semblable au précédent. Détail intéressant, contrairement aux Harfangs des neiges, les gerfauts ne semblent se percher que rarement sur les isolateurs des poteaux électriques, préférant choisir le sommet plat des poteaux ou leurs barres transversales (et, bien sûr, les silos !). Cette information pourrait aider à concentrer nos futures recherches.
Comment ne pas succomber devant un tel oiseau ?
Faucon gerfaut (Gyrfalcon – Falco rusticolus) – Rivière-Ouelle – 11 mars 2016 © Claude Auchu
La cire à la base du bec, le cercle périoculaire et les pattes jaunes sont caractéristiques d’un adulte.
Faucon gerfaut (Gyrfalcon – Falco rusticolus) – Rivière-Ouelle – 11 mars 2016 © Claude Auchu
Les sous-caudales des gerfauts sont aussi impressionnantes que celles des Autours des palombes !
Faucon gerfaut (Gyrfalcon – Falco rusticolus) – Rivière-Ouelle – 11 mars 2016 © Claude Auchu
J’ai donc eu le privilège de passer 75 minutes en tête-à-tête avec un Faucon gerfaut adulte de forme blanche, l’oiseau typique du Haut-Arctique et du Groenland. J’aime à croire que mon oiseau provient d’un des nids trouvés au Groenland et qui sont utilisés par cette espèce depuis 2500 ans ! Il s’agit de ma 46e observation d’un gerfaut, mais seulement la sixième d’un oiseau de forme blanche. Malgré le peu d’observateurs présents en hiver, il existe tout de même quelques mentions de Faucon gerfaut blanc dans la région depuis l’hiver 2003-04. Se pourrait-il qu’un même oiseau revienne nous visiter année après année ???
Un simple portrait !
Faucon gerfaut (Gyrfalcon – Falco rusticolus) – Rivière-Ouelle – 11 mars 2016 © Claude Auchu
Il n’y avait pas qu’un Faucon gerfaut à Rivière-Ouelle en ce magnifique vendredi 11 mars. J’y ai vu au cours de cette excursion :
  • 10 Canards noirs
  • 6 Garrots à œil d’or
  • 2 Grands Harles
  • 23 Goélands argentés
  • 14 Goélands marins
  • 12 Pigeons bisets
  • 7 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges
  • 1 Faucon gerfaut

Avez-vous déjà vu un Faucon gerfaut de cet angle ? Il permet de voir les gros yeux globuleux, les arcades sourcilières proéminentes et les tubercules au centre des narines. Ces excroissances servent à diminuer la pression de l’air lorsque ces oiseaux volent à grande vitesse.
Faucon gerfaut (Gyrfalcon – Falco rusticolus) – Rivière-Ouelle – 11 mars 2016 © Claude Auchu
  • 1 Geai bleu
  • 30 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 23 Étourneaux sansonnets
  • 40 Plectrophanes des neiges
  • 3 Sizerins flammés
  • 1 Gros-bec errant
  • 3 Moineaux domestiques

Le printemps dernier, j’avais été très satisfait lorsque Christiane et moi avions réussi à voir des Cerfs de Virginie présents de l’autre côté du fleuve à partir du quai de Rivière-Ouelle. Vendredi matin, pendant les moments plus tranquilles au quai (il y en avait beaucoup !), je me suis amusé à scruter les côtes de Charlevoix en espérant cette fois y voir des oiseaux. La bonne visibilité et le fond blanc contrastant des champs enneigés m’ont permis de repérer quatre Corneilles d’Amérique et un Pigeon biset à exactement 15,7 kilomètres de ma position !
Pour bien terminer la journée, j’ai réussi à revoir l’Épervier de Cooper qui rôde dans notre quartier depuis deux mois. Cet oiseau n’est toujours vu qu’en fin de journée.

Samedi matin, malgré les risques de neige et les vents forts du sud-ouest, je suis retourné à Rivière-Ouelle, cette fois en compagnie de Christiane. Le but n’était évidemment pas de retrouver le Faucon gerfaut (ce n’est pas si facile que ça !), mais simplement de faire notre tournée habituelle. Les vents ne nous ont vraiment pas aidés, mais l’avancée du printemps était très perceptible par le nombre de corneilles et de plectrophanes arrivés durant les derniers jours.
Nous espérions secrètement que le vent du sud-ouest nous fournisse de nouveaux canards et goélands, mais nous nous sommes rapidement souvenus que même les oiseaux arrivant du sud préfèrent nettement voler face au vent. Un vent du sud-ouest n’est donc pas nécessairement l’idéal. Les quelques canards aperçus étaient posés à l’eau et se laissaient simplement pousser par les flots.

Voici ce que nous avons observé à Rivière-Ouelle samedi le 12 mars :
  • 11 Grands Harles
  • 6 Harles huppés
  • 8 Perdrix grises – Elles étaient rassemblées sur une toute petite zone libre de neige.
  • 14 Goélands argentés
  • 6 Goélands marins
  • 4 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges
  • 1 Pic mineur
  • 73 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux – Déstabilisé par le vent, un oiseau transportait une branchette dans son bec avec difficulté. Un couple niche depuis quelques années dans les épinettes denses situées entre les bretelles de la sortie 444 de l’autoroute 20. C’est souvent le premier oiseau que nous voyons en entrant à Rivière-Ouelle, perché sur un lampadaire avant même le lever du soleil.
  • 2 Alouettes hausse-col
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 72 Étourneaux sansonnets
  • 1 Plectrophane lapon – Un mâle accompagnait un beau groupe de Plectrophanes des neiges.
  • 290 Plectrophanes des neiges
  • 1 Sizerin flammé
  • 9 Chardonnerets jaunes
  • 1 Moineau domestique

Le soleil était de retour dimanche pour nous permettre de profiter à plein de notre première journée avec l’heure d’été ! Les vents s’étant calmés, nous avons fait une lente balade en forêt, suivi d’un tour complet de la ville.

Nous avons passé l’avant-midi de dimanche le 13 mars à explorer La Pocatière pour y recueillir les espèces suivantes :
  • 1 Grand Harle
  • 1 Gélinotte huppée
  • 4 Goélands à bec cerclé – Comme prévu il y a trois semaines, les « bec cerclé » sont arrivés. Cette date hâtive devient doucement la norme.
  • 2 Goélands argentés
  • 25 Pigeons bisets
  • 3 Tourterelles tristes
  • 6 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Grand Pic
  • 5 Geais bleus
  • 330 Corneilles d’Amérique – En l’espace de quelques jours, les corneilles sont passées de peu communes à abondantes. Et ça s’entend !
  • 4 Grands Corbeaux
  • 25 Mésanges à tête noire
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun – Même le silencieux grimpereau ressentait assez le printemps pour avoir envie de chanter.
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 80 Étourneaux sansonnets
  • 12 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant chanteur – Après de longues pratiques, un des oiseaux hivernants émet maintenant un chant complet !
  • 1 Junco ardoisé
  • 2 Cardinaux rouges
  • 12 Carouges à épaulettes – Cette date d’arrivée est dans la lignée des derniers printemps, mais tout de même 10 jours plus tôt que durant les années 1980. De plus, des oiseaux étaient déjà présents à trois sites différents.
  • 7 Quiscales bronzés – Il s’agit de ma deuxième date la plus hâtive d’arrivée pour cette espèce.
  • 3 Durbecs des sapins
  • 1 Roselin pourpré – Les « top-top » de notre premier Roselin pourpré depuis le 21 novembre n’ont pas échappés à l’oreille de Christiane !
  • 7 Sizerins flammés
  • 4 Tarins des pins
  • 10 Chardonnerets jaunes
  • 120 Gros-becs errants – Une présence des gros-becs à La Pocatière digne des années 1980!
  • 16 Moineaux domestiques

Même en oubliant le Faucon gerfaut, cette fin de semaine aurait été très agréable. À partir de maintenant, nous aurons probablement de nouveaux arrivants à chacune de nos excursions d’ici le mois de juin. Le vrai plaisir commence ! 

mardi 8 mars 2016

Les premiers migrateurs

Après une semaine tout en neige, le soleil et des vents légers étaient au menu pour notre première fin de semaine ornithologique printanière.

Nous avons décidé de commencer le printemps par une sortie à Saint-Onésime afin de jeter un coup d’œil sur les oiseaux des forêts conifériennes. Ces derniers risquent fort de tomber dans l’oubli jusqu’à la mi-mai. Comme à chacune des saisons migratoires, il sera difficile pour nous de nous éloigner du fleuve où défileront des dizaines de milliers d’oiseaux aquatiques au cours des prochaines semaines. Nos temps libres seront bien remplis et les espèces des forêts situées loin du fleuve devront attendre le retour des parulines avant de nous revoir!
Samedi matin, même si le mercure n’indiquait que -20°C à La Pocatière (et sûrement un ou deux degrés de moins à Saint-Onésime), l’atmosphère en forêt était vraiment printanière. C’est encore les pics qui battaient la cadence en frappant à qui mieux mieux sur le tronc des arbres. Les Geais bleus ne donnaient pas leur place en émettant toute une gamme de cris connus d’eux seuls. C’était froid, mais un froid printanier!

Samedi le 5 mars, nous avons donc patrouillé Saint-Onésime entre 6 h 20 et 9 h 20 en notant, comme c’est notre habitude, autant les oiseaux présents dans le secteur coniférien visé que ceux vus en cours de route :
  • 3 Pics mineurs
  • 6 Pics chevelus
  • 1 Grand Pic
  • 1 Mésangeai du Canada
  • 27 Geais bleus – Ils étaient particulièrement visibles (et audibles) partout sur notre chemin.
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 35 Mésanges à tête noire
  • 7 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun
  • 58 Plectrophanes des neiges – Bien comptés par Christiane alors qu’ils étaient alignés sur le toit d’une grange.
  • 1 Junco ardoisé – Il s’agit d’un hivernant qui se laissait chauffer au soleil, perché au sommet d’un bouleau près d’une mangeoire dans le village.
  • 1 Durbec des sapins
  • 15 Becs-croisés bifasciés – Les becs-croisés ont encore été rares dans notre secteur cet hiver; ces 15 oiseaux ne constituent que notre deuxième meilleur total quotidien!
  • 23 Gros-becs errants

Dimanche matin, il va de soit que c’est vers Rivière-Ouelle que nous nous sommes dirigés. Le froid des derniers jours avait recouvert le fleuve de glaces, mais nous avions tout de même bon espoir que les premiers migrateurs aient réussi à se faufiler jusqu’à nous. De toute façon, ces premiers migrateurs sont toujours constitués d’espèces qui hivernent très près d’ici et il est bien possible qu’ils ne font en fait qu’agrandir leur champ d’action. Peu importe, les revoir dans nos sites nous font toujours un effet monstre! Cette fois, nous nous sommes contentés d’une courte visite au quai et de bien patrouiller les routes de la municipalité, les boisés n’étant pas vraiment accessibles pour l’instant.

Voici la liste des espèces que nous avons rencontrées à Rivière-Ouelle dimanche le 6 mars entre 6 h 45 et 10 h 30 :
  • 1 Garrot à œil d’or – Notre premier dans la région depuis le 10 janvier.
  • 19 Grands Harles – Ils nageaient en deux petites bandes loin de chaque côté du quai. Nous n’avions pas vu l’espèce depuis le 1er janvier; ces dernières années, l’espèce était pourtant vue irrégulièrement durant tout l’hiver.
  • 15 Perdrix grises – Nous avons rencontré une compagnie de six oiseaux et une autre de neuf. Certaines perdrix nous ont fait une belle démonstration de leur capacité à courir très rapidement devant la voiture et de faire un bond de 50 centimètres pour atteindre le dessus du banc de neige en bordure de la route! Il semble y avoir quatre petites troupes de Perdrix grises présentement à Rivière-Ouelle.
  • 1 Goéland marin – Un autre oiseau que nous n’avions pas vu ici depuis la mi-janvier.
  • 9 Pigeons bisets
  • 3 Tourterelles tristes
  • 3 Harfangs des neiges – Trois oiseaux fidèles, vus pratiquement aux mêmes endroits à chacune de nos visites.
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Faucon émerillon – J’aurais préféré voir un Faucon gerfaut, mais un intrépide émerillon si tôt en mars est tout de même très bien!

Faucon émerillon (Merlin – Falco colombarius)
Rivière-Ouelle – 6 mars 2016 © Claude Auchu
  • 1 Geai bleu
  • 23 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 22 Étourneaux sansonnets

Étourneaux sansonnets (European Starlings – Sturnus vulgaris)
Rivière-Ouelle – 6 mars 2016 © Claude Auchu 
  • 200 Plectrophanes des neiges – Enfin une quantité digne de l’espèce et de la région!

Plectrophane des neiges (Snow Bunting – Plectrophenax nivalis)
Rivière-Ouelle – 6 mars 2016 © Claude Auchu
  • 1 Bruant hudsonien
  • 3 Sizerins flammés
  • 4 Chardonnerets jaunes

Il n’y a pas que les oiseaux qui sont influencés par la photopériode. Les conditions extérieures de plus en plus printanières nous rendent aussi fébriles que les oiseaux et, avant de nous coucher, nous évaluons déjà les probabilités de rencontrer certaines espèces le lendemain! J’ai déjà recommencé à dire mon traditionnel : « J’ai hâte à demain matin!!! ». 

mardi 1 mars 2016

Le Bruant chanteur commence à fredonner…

Tout au long de la semaine, j’ai encore effectué plusieurs courtes excursions. Bien entendu, à la fin de février, les sorties finissent par se ressembler avec l’observation répétée des mêmes espèces.
Après l’hiver riche en oiseaux que nous avions connu l’an dernier, j’étais certain que               l’hiver 2015-16 allait être très ennuyant. La forte production de graines et de fruits qui avait poussé bon nombre d’oiseaux à hiverner dans la région n’allait sûrement pas se répéter pour un deuxième hiver consécutif. Et pourtant, je dois avouer que les oiseaux ont été particulièrement faciles à trouver depuis le début de l’hiver! Il est certain que le début tardif de la saison froide (on dirait même qu’elle commence à peine…) nous a fourni de nombreuses espèces inespérées jusqu’à la mi-janvier. Certaines de ces espèces sont par la suite demeurées dans la région pour le reste de l’hiver et nous bénéficions encore de leur présence.
Mercredi et jeudi dernier, nous avons eu droit à une belle tempête de neige, verglas et pluie qui a grandement changer le décor dans la région. Les champs qui étaient presque entièrement dégagés sont maintenant recouverts d’un mélange de neige et de verglas. La nourriture est sûrement moins accessible pour nos hivernants, juste au moment où les premiers migrateurs printaniers s’apprêtent à faire leur apparition.

Mercredi le 24 février, tout juste avant le début de la tempête, je suis allé faire une visite rapide à Saint-Pacôme qui m’aura permis de voir :
  • 6 Pigeons bisets
  • 1 Tourterelle triste
  • 1 Pic mineur
  • 13 Geais bleus
  • 2 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 8 Mésanges à tête noire
  • 2 Merles d’Amérique – Ce sont mes premiers merles depuis le 10 janvier. Le peu de fruits disponibles (ceux des sorbiers en particulier) n’a pas permis à un aussi grand nombre de merles d’hiverner que l’an dernier.
  • 7 Étourneaux sansonnets
  • 150 Jaseurs boréaux
  • 1 Junco ardoisé – Petit à petit, les juncos sont en train de devenir des hivernants réguliers, eux qui m’ont déjoué à plus d’une reprise durant les hivers des années 1980!
  • 2 Cardinaux rouges – Un couple fréquente une mangeoire depuis le 22 janvier. Alors que la neige commençait à tomber, le mâle s’est même permis de chanter à plusieurs reprises!
  • 1 Durbec des sapins
  • 30 Tarins des pins – Il s’agit d’une belle quantité pour cette espèce qui a presque déserté la région cet hiver.
  • 40 Chardonnerets jaunes

Durant les deux heures passées à Saint-Pacôme, j’ai remarqué que la majorité des oiseaux étaient particulièrement fébriles, comme s’ils s’étaient tous donnés le mot pour être énervés la même journée. Ce n’était pas la première fois que je note un tel état d’excitation généralisée chez plusieurs espèces d’oiseaux lors de certaines journées. J’aimerais bien réussir à trouver ce qui peut causer une nervosité aussi perceptible.

Au lendemain de la tempête, je suis allé jeter un coup d’œil à la mangeoire de La Pocatière où Christiane et moi avions vu un Pic maculé en décembre et janvier. Malgré de nombreuses visites en février, je n’ai pas réussi à revoir l’oiseau. Contrairement à l’information reçue, il semble que le pic soit bel et bien disparu à la fin de janvier.

Vendredi le 26 février, les espèce suivantes étaient présentes à La Pocatière :

  • 8 Pigeons bisets
  • 2 Tourterelles tristes
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Geai bleu
  • 7 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux – Les corbeaux font maintenant de longs vols planés en couple, se déplaçant en parfaite harmonie.
  • 8 Mésanges à tête noire – Une mésange avait la queue presque entièrement blanche. Dans ce même coin de La Pocatière, à la fin des années 2000, nous avons vu durant       2-3 ans une mésange avec le même défaut de plumage. Auraient-elles un lien de parenté?

Mésange à tête noire (Black-capped Chickadee – Poecile atricapillus)
La Pocatière – 26 février 2016 © Claude Auchu
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 15 Étourneaux sansonnets
  • 200 Jaseurs boréaux
  • 1 Bruant chanteur – Depuis une semaine, un des deux Bruants chanteurs présents à la même mangeoire a commencé à fredonner! Son vrai chant n’était pas encore reconnaissable mais, avec un peu d’attention, il était possible d’en saisir de petites bribes.
Bruant chanteur (Song Sparrow – Melospiza melodia)
La Pocatière – 26 février 2016 © Claude Auchu
  • 6 Juncos ardoisés
  • 2 Cardinaux rouges – Le mâle cardinal également chantait, mais avec beaucoup plus d’entrain! Je me souviens encore très bien de ma première observation de cette espèce : c’était le matin du 27 novembre 1981, trois jours à peine après que nous ayons installé la mangeoire du club d’ornithologie du Cégep de La Pocatière. Cette femelle n’était demeurée sur place qu’une seule journée, mais elle avait réjoui plusieurs jeunes observateurs!!!
Cardinal rouge (Northern Cardinal – Cardinalis cardinalis)
La Pocatière – 26 février 2016 © Claude Auchu 

Cardinal rouge (Northern Cardinal – Cardinalis cardinalis)
La Pocatière – 26 février 2016 © Claude Auchu 
  • 1 Roselin familier – Une femelle.
  • 6 Sizerins flammés
  • 30 Chardonnerets jaunes
  • 1 Moineau domestique

Samedi matin, puisque les vents étaient particulièrement forts, nous sommes demeurés à La Pocatière, nous contentant d’explorer un boisé situé à l’extérieur de la ville. Aucun pic n’a daigné se manifester à l’endroit où j’en avais pourtant entendu sept simultanément quelques jours plus tôt. Pas de sittelles non plus, serait-ce à cause du bruit causé par le vent? Pourtant, nous avons réussi à trouver deux grimpereaux et quatre roitelets, des espèces qui sont nettement plus discrètes!?!

À La Pocatière, sous le vent du samedi 27 février, notre récolte s’est limitée aux espèces suivantes :
  • 1 Tourterelle triste
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux
  • 15 Mésanges à tête noire
  • 2 Grimpereaux bruns
  • 4 Roitelets à couronne dorée – Le dessus des branches de conifères étant recouverts de verglas, les roitelets devaient voltiger sous les branches pour trouver leur nourriture.
  • 25 Étourneaux sansonnets
  • 1 Tarin des pins
  • 8 Chardonnerets jaunes
  • 11 Gros-becs errants

Les cardinaux qui chantent, le Bruant chanteur qui a déjà commencé à s’entraîner et les corbeaux qui planent en duo me font rêver au printemps. Bientôt, les excursions dureront plus d’une demi-journée et nous aurons à choisir entre les sites tellement les oiseaux seront partout! J’ai hâte!!!