mardi 25 septembre 2012

Un Tyran de l'Ouest à Rivière-Ouelle!

Pour nous, la fin de semaine a commencé en lion à Rivière-Ouelle dès vendredi matin. Les conditions étaient magnifiques tôt le matin avec un vent pratiquement nul à notre arrivée au quai. Confortablement installés sur nos petits bancs, nous étions prêts à aller chercher l’impossible au large. Auparavant, fidèle à son habitude, Christiane a commencé par compter un à un les nombreux Plongeons catmarins qui dérivaient vers l’amont, poussés par la marée montante. Ensuite, nous nous sommes concentrés sur un point fixe sur la côte de Charlevoix, prêts à identifier et compter tout ce qui passait devant ce point. Nous avons souvent été déconcentrés par les nombreux Cormorans à aigrettes qui, en migration, volaient fréquemment très haut au-dessus de la terre ferme derrière nous.
Si le vent était très faible à notre arrivée, nous avons vite remarqué qu’au large, le fleuve semblait frissonner et que ce frisson s’approchait lentement de nous. C’est à 8 h 30 qu’il nous a rejoint, accompagné d’un bon vent du nord-est! La différence de température était frappante, assez pour nous faire frissonner nous aussi!!! Finalement, vers 9 h 15, nous avons plié bagages pour aller voir si des limicoles ou des passereaux ne se cachaient pas plus loin. Et justement, si les limicoles ont été plutôt discrets (à part une belle bande de Pluviers bronzés), nous avons eu le plaisir de trouver quelques passereaux d’intérêt, bien que l’un d’eux ait fait quelque peu ombrage aux autres!
Ainsi, vendredi le 21 septembre, c’est un autre beau total de 70 espèces que nous avons pu dénicher à Rivière-Ouelle entre 6 h 00 à 12 h 15. En voici un échantillon :
  • 120 Oies des neiges
  • 157 Bernaches du Canada
  • 116 Canards noirs
  • 9 Canards pilets
  • 13 Sarcelles d’hiver
  • 4 Fuligules milouinans
  • 37 Eiders à duvet – Nous nous attendions à ce que le vent du nord-est encourage quelques oiseaux à se déplacer; ce ne fut visiblement pas le cas vendredi matin!
  • 24 Macreuses à front blanc
  • 71 Macreuses brunes
  • 10 Macreuses à bec jaune
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 4 Harles huppés – Ils sont toujours rares sinon absents dans la région en juillet et en août, mais les premiers sont vus vers cette date à chaque automne.
  • 195 Plongeons catmarins – Les oiseaux encore en plumage nuptial sont maintenant minoritaires.
  • 15 Plongeons huards
  • 2 Grèbes esclavons
  • 1 Grèbe jougris
  • 1260 Cormorans à aigrettes – Ce sont surtout des migrateurs, survolant le rivage à haute altitude.
  • 24 Grands Hérons
  • 10 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un adulte.
  • 4 Busards Saint-Martin
  • 1 Épervier brun
  • 2 Buses à queue rousse
  • 2 Crécerelles d’Amérique
  • 1 Faucon pèlerin
  • 3 Pluviers argentés
  • 45 Pluviers bronzés – Pas moins de 45 oiseaux se reposaient au bout d’une pointe rocheuse. Alors, combien pouvaient-ils y en avoir dans les champs labourés, leur soi-disant habitat de prédilection lors des migrations? Remarquez que je n’en ai que rarement vu dans des labours dans ma région!
Pluviers bronzés – Rivière-Ouelle – 22 septembre  2012 © Claude Auchu
Pluviers bronzés – Rivière-Ouelle – 22 septembre  2012 © Claude Auchu
Pluviers bronzés et Goélands marins – Rivière-Ouelle – 22 septembre  2012 © Claude Auchu
  • 1 Pluvier kildir
  • 2 Grands Chevaliers
  • 58 Bécasseaux variables – Une belle quantité pour le mois de septembre, eux qui atteignent leur maximum tard en octobre.
  • 2 Labbes parasites – Un duo a été vu à deux reprises durant la matinée, très loin au large du quai.
  • 1 Petit Pingouin
  • 2 Guillemots à miroir
  • 1 Pic flamboyant
  • 1 Tyran de l’Ouest – Hé oui, nous avons trouvé un Tyran de l’Ouest! Enfin!!! Combien de fois nous sommes nous dit en regardant certains secteurs à Rivière-Ouelle : « Si j’étais un moucherolle rare, je serais là! ». Cette fois, c’est arrivé! Mais c’est toujours drôle de voir à quel point les choses se déroulent rapidement lors de telle rencontre. En circulant lentement en voiture, nous avons d’abord vu du coin de l’œil un passereau perché en position verticale sur un fil électrique. Machinalement, le tri s’est fait dans nos têtes en un éclair : ce n’est pas un merlebleu, ni un jaseur… J’ai freiné et, par-dessus nos épaules, nous avons pu voir son ventre jaune! « Ne le perd pas de vue! » que j’ai lancé à Christiane, le temps de libérer la voie et de me ranger sur l’accotement. En sortant de l’auto, nous nous doutions déjà à quelle espèce nous avions affaire… oui, c’est un Tyran de l’Ouest!!! L’oiseau, peu farouche et visiblement en pleine forme, attrapait des insectes en vol ou en allant les cueillir au sol avant de retourner sur son fil. Plusieurs photos ont été prises, ce qui nous a permis de confirmer devant notre ordinateur qu’il s’agissait d’un juvénile. Il existe moins de 45 mentions de Tyran de l’Ouest au Québec, la majorité ayant été faite en septembre et en octobre. Pour la région de La Pocatière, il s’agit de la première mention. Ce tyran est un des passereaux de l’ouest qui se rencontre avec le plus de régularité dans le nord-est du continent en automne. À titre d’exemple, il y a au moins 14 mentions pour l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon!!! On se plait à penser qu’il a peut-être été poussé jusqu’ici par les vents qui soufflent régulièrement du sud-ouest! C’est le deuxième Tyran de l’Ouest que j’ai le plaisir d’avoir trouvé en compagnie de Christiane, le premier s’étant présenté devant la fenêtre de notre cuisine aux Escoumins le 5 octobre 2002, alors que nous lavions la vaisselle! Je vous garantis que la lavette avait pris le bord…!

Tyran de l’Ouest – Rivière-Ouelle – 21 septembre  2012 © Claude Auchu
Sur cette photo, le liséré des couvertures sus-alaires, typique d’un jeune oiseau
au plumage frais, est bien visible.

Tyran de l’Ouest – Rivière-Ouelle – 21 septembre  2012 © Claude Auchu
L’aspect pelucheux du plumage tout comme le jaune fade du ventre et des sous-caudales pointent aussi
vers un juvénile. De plus, les commissures du bec sont encore colorées, comme chez les oisillons au nid!

Tyran de l’Ouest – Rivière-Ouelle – 21 septembre  2012 © Claude Auchu
Sur cette autre photo, on distingue bien les détails de la queue : le vexille externe blanc de la rectrice la plus externe, caractéristique  de l’espèce, et le bout pointu des rectrices, typique des juvéniles.

Tyran de l’Ouest – Rivière-Ouelle – 21 septembre  2012 © Claude Auchu
Notre oiseau dans toute sa splendeur! Il ne se perchait que sur les fils électriques; ça ne donne peut-être pas de très belles photos mais, au moins, il n’y a pas de branche, ni de feuille pour le camoufler!

  • 1 Alouette hausse-col
  • 3 Hirondelles à front blanc – Trois oiseaux plutôt tardifs pour cette espèce rarement vue à Rivière-Ouelle, même en migration. Elle est plus régulière dans les villages de l’arrière-pays.
  • 1 Paruline verdâtre – Cette migratrice rare fait toujours son apparition à la fin de septembre, au moment où les autres parulines quittent la région. À mes débuts en ornithologie, elle avait la réputation d’être difficile à identifier… Pourtant, en la regardant bien, on remarque vite qu’elle a des caractéristiques bien à elle.
  • 1 Paruline à joues grises
  • 2 Parulines masquées
  • 1 Paruline rayée
  • 14 Parulines à croupion jaune
  • 20 Bruants chanteurs
  • 12 Bruants à gorge blanche
  • 6 Bruants à couronne blanche
  • 3 Juncos ardoisés
  • 500 Carouges à épaulettes – Ils ne sont sortis d’un grand champ de maïs que durant quelques secondes…
  • 6 Tarins des pins
À peine quelques secondes après avoir quitté le Tyran de l’Ouest, en faisant un scan aux jumelles, j’ai entrevu un oiseau beige avec une longue queue s’éloigner en volant en rase-motte au-dessus d’une pelouse pour disparaître parmi des arbustes, à 100 mètres de nous. Ce n’était pas une crécerelle, ni une tourterelle et le battement d’ailes ne correspondait à rien que je connaisse bien. La chose qui me semble la plus probable serait un Coulicou à bec jaune! Nous sommes allés inspecter les lieux mais un coulicou sait bien comment passer inaperçu… Tant pis!
À remarquer aussi que nous avons vu pas moins de sept espèces de rapaces durant notre promenade à Rivière-Ouelle, une diversité inespérée pour la région en septembre.
Depuis le début de l’automne, nous espérions un bon vent du nord-est pour rendre plus profitables nos sorties à Rivière-Ouelle. Pourtant, malgré la présence des vents tant désirés et l’excursion à Rivière-Ouelle ayant déjà été faite, nous avons décidé samedi matin de prendre la route de Saint-Roch-des-Aulnaies à vélo. La longue piste cyclable entre La Pocatière et le Village-des-Aulnaies est toujours agréable à parcourir et nous comptions bien profiter de l’arrivée des bruants migrateurs pour inspecter les alentours. Après Saint-Roch, nous nous sommes dirigés vers Sainte-Louise où le vent du nord-est, que nous avions alors de côté, nous est apparu un peu plus vivifiant. Le retour vers La Pocatière, avec le vent de face, fut bien sûr plus ardu, mais de fréquents arrêts pour inspecter un oiseau entrevu ou vérifier un son inhabituel ont facilité les choses. Nous sommes tout de même arrivés à La Pocatière particulièrement fourbus!
Samedi le 22 septembre, les 40 kilomètres à vélo entre La Pocatière, Saint-Roch-des-Aulnaies et Sainte-Louise ont été faits en 6 h 15 (notez que les plus profitables de ces kilomètres ont été parcourus à pied, à côté du vélo!). Un feuillet d’observations quotidiennes a bien sûr été complété pour chaque municipalité. Voici les totaux pour les principales espèces rencontrées :
  • 577 Bernaches du Canada
  • 1 Canard branchu
  • 87 Canards noirs
  • 55 Canards colverts
  • 1 Gélinotte huppée
  • 580 Cormorans à aigrettes
  • 14 Grands Hérons
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 4 Buses à queue rousse – Elles sont vraiment en évidence cet automne!
  • 2 Faucons émerillons – À Sainte-Louise, ces deux oiseaux étaient ensemble dans un bosquet de conifères et lançaient de fréquents petits cris. Peut-être était-ce des juvéniles incapables de s’émanciper?
  • 5 Alouettes hausse-col
  • 31 Mésanges à tête noire – Plusieurs petits groupes ont été vus se déplaçant le long du fleuve à Saint-Roch. Curieusement, et contrairement à leur habitude, les mésanges se dirigeaient vers le nord-est!
  • 74 Merles d’Amérique
  • 14 Pipits d’Amérique
  • 14 Jaseurs d’Amérique – Lentement, les jaseurs désertent la région. Si les fruits sauvages sont aussi rares dans le nord qu’ils le sont ici, les Jaseurs boréaux devraient arriver dans la région avant la fin d’octobre.
  • 1 Paruline obscure
  • 10 Parulines masquées
  • 1 Paruline à couronne rousse
  • 54 Parulines à croupion jaune
  • 74 Bruants des prés – Un champ de grains encore en épis à Sainte-Louise fourmillait de bruants. La majorité de ceux identifiés étaient des Bruants des prés.
  • 5 Bruants de Nelson
  • 97 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant de Lincoln – Cet oiseau se nourrissait dans le fond d’un étang asséché sur les battures du fleuve à Saint-Roch, en compagnie de Bruants des marais et de pipits!
  • 10 Bruants des marais
  • 35 Bruants à gorge blanche
  • 2 Bruants à couronne blanche
  • 1 Junco ardoisé
  • 94 Carouges à épaulettes
  • 300 Quiscales bronzés
Nous ne saurons jamais ce que circulait à Rivière-Ouelle grâce à ce vent du nord-est. Mais, d’après les fréquents coups d’œil que nous avons jetés au large, la visibilité semblait nettement moins bonne qu’elle l’était la veille. De toute façon, il est important pour nous de visiter un site différent à chaque jour. Nous manquons déjà de temps, pas question de mettre tous nos efforts sur le même site, aussi bon soit-il!
Malheureusement pour notre intérêt pour les oiseaux (mais heureusement pour nos corps qui demandent parfois un peu de repos), la journée de dimanche a encore été dominée par de grands vents du sud-ouest. Une courte sortie en matinée m’a permis d’être témoin encore une fois de l’abondance de bruants dans les boisés autour de La Pocatière. Les conditions pour chercher les passereaux étaient toutefois loin d’être optimales. À part la rencontre d’une Paruline à couronne rousse puis d’un Bruant de Lincoln et de deux Bruants des marais dans un verger, les oiseaux marquants ont été assez discrets. Ils devaient être à l’abri quelque part… Ça m’a donné l’idée de faire comme eux : m’abriter et me reposer le temps que le vent passe!

mardi 18 septembre 2012

Bruants de Nelson de la sous-espèce alterus!

J’ai peut-être été un peu dur dans mon dernier billet en pestant contre les vents du sud-ouest. Si, du côté maritime, ces vents sont vraiment ennuyants, ils peuvent par contre fournir de belles trouvailles du côté forestier! Après tout, ce sont eux qui aident certaines espèces sudistes, comme les Coulicous à bec jaune, les Gobemoucherons gris-bleus ou les Parulines polyglottes, à remonter jusqu’à nous! Mais, pour que nous réussissions à dénicher ces oiseaux, il faut cependant que les vents diminuent ou, mieux encore, qu’ils tournent du nord-ouest! Les raretés sont alors poussées vers certains sites (côtiers, pour la plupart) où il ne nous reste qu’à les trouver… comme si c’était facile!!!

Pour la journée de vendredi, les météorologues annonçaient encore une fois des vents forts du sud-ouest. Heureusement, ce n’est pas ce que nous avons vécu sur le terrain durant la matinée. Les vents variaient de faibles à modérés et de directions variables; ils n’ont donc pas vraiment nuit à nos observations. Nous en avons profité pour faire une autre longue tournée à vélo, en portant comme il se doit notre attention sur les zones buissonneuses. Il était d’ailleurs très évident que les zones de forêts matures n’ont plus rien à offrir, les oiseaux les ayant désertées après la nidification.
 
C’est avec un total respectable de 50 espèces que nous avons clos notre excursion de six heures à La Pocatière vendredi le 14 septembre. Voici les plus représentatives :
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Épervier brun
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon pèlerin
  • 1 Pluvier kildir – Ce limicole est étrangement rare dans la région en automne!
  • 1 Grand Pic
  • 1 Moucherolle tchébec – Celui-là était presque tardif.
  • 2 Moucherolles phébis
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 5 Viréos aux yeux rouges
  • 24 Geais bleus
  • 1 Grimpereau brun
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 1 Moqueur chat
  • 375 Étourneaux sansonnets
  • 3 Parulines obscures
  • 2 Parulines à joues grises
  • 12 Parulines masquées
  • 1 Paruline flamboyante
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 2 Parulines à poitrine baie
  • 1 Paruline bleue
  • 1 Paruline à couronne rousse
  • 42 Parulines à croupion jaune
  • 6 Parulines à gorge noire
  • 26 Bruants familiers
  • 1 Bruant des marais
  • 24 Bruants à gorge blanche
  • 1 Bruant à couronne blanche – Notre premier de la migration, un immature, s’est présenté à nous vendredi matin. Il s’agit de ma mention automnale la plus hâtive pour la région, si j’élimine un oiseau observé le 5 août 1993 qui avait vraisemblablement estivé localement.
  • 1 Piranga écarlate – Les pirangas semblent avoir totalement disparus de leurs sites de nidification de La Pocatière où ils ont été fidèles jusqu’au milieu des années 1990. Dommage, les érablières paraissent maintenant bien moins flamboyantes.
  • 1 Cardinal à poitrine rose
Cardinal à poitrine rose – La Pocatière – 14 septembre  2012 © Claude Auchu
  • 2 Tarins des pins
Il faudra se souvenir de cette sortie : les dix espèces de parulines croisées dans les bosquets vendredi matin constitueront probablement notre dernière journée avec une telle variété pour 2012.
 
La journée de samedi s’annonçait pluvieuse en avant-midi et venteuse en après-midi. Christiane et moi avons donc décidé d’essayer d’éviter les averses chacun de notre côté. Au petit matin, alors que j’explorais les battures du fleuve, Christiane allait inspecter les buissons qui nous avaient échappé la veille, faute de temps. Finalement, le vent s’est levé (encore du sud-ouest!) vers 8 h 15, juste au moment où la dernière averse nous arrosait. Avec de telles conditions, nos résultats n’auront été que partiels, mais tout de même assez représentatifs des habitats visités.
 
Ainsi, samedi le 15 septembre, voici certaines des espèces que nous avons trouvées :
 
Tout d’abord, Christiane, à travers champs :
  • 1 Petite Buse
  • 3 Faucons pèlerins – Une belle quantité pour des sites situés loin du fleuve.
  • 70 Tourterelles tristes – Une cinquantaine de tourterelles se sont envolées d’un champ où elles se nourrissaient pour aller se poser dans un bosquet de conifères. Selon mes recherches, la première Tourterelle triste de la région fut observée à la fin-octobre 1933. Elle avait alors été capturée vivante après une forte tempête de pluie et de neige. En 1957, dans le secteur de Kamouraska, Willie Labrie a tué « la 3e rencontrée ici ».
  • 1 Pic maculé
  • 3 Pics chevelus
  • 230 Merles d’Amérique – Ils étaient visiblement très attirés par une petite plantation de sureaux…
  • 20 Jaseurs d’Amérique – Eux aussi s’intéressaient de près aux sureaux.
  • 1 Gros-bec errant
Et moi, sur les battures :
  • 10 Grands Hérons
  • 75 Canards noirs
  • 3 Canards colverts
  • 1 Bécasseau à poitrine cendrée
  • 500 Goélands à bec cerclé
  • 7 Parulines masquées – Elle est toujours bien présente sur les battures, autant dans les bosquets que dans les fourrés de Roseaux communs.
  • 10 Bruants des prés
  • 10 Bruants de Nelson – Nous avons remarqué que, certains automnes, des oiseaux de la sous-espèce alterus (qui nichent sur les côtes des baies James et d’hudson) viennent s’ajouter à la population de la sous-espèce subvirgatus qui niche sur les battures pocatoises. Samedi matin, malgré la distance et le temps très gris, j’ai photographié un groupe d’une dizaine d’oiseaux. De retour à la maison, en regardant les photos, j’ai justement constaté que certains des oiseaux (la majorité?) portaient les caractéristiques de la sous-espèce alterus! À noter qu’un article très complet – et avec abondance de photos! – a été publié dans le magasine North American Birds vol. 65 no. 2. À consulter si vous en avez l’occasion!
Bruant de Nelson alterus – La Pocatière – 15 septembre  2012 © Claude Auchu
À remarquer les lignes nettement blanches sur le dos.
Bruant de Nelson alterus – La Pocatière – 15 septembre 2012 © Claude Auchu
Les rayures des parties inférieures sont bien nettes.
Bruant de Nelson alterus – La Pocatière – 15 septembre 2012 © Claude Auchu
Chez cet individu, les dessous sont encore plus marqués.
Bruant de Nelson subvirgatus pour comparaison – La Pocatière – 15 juillet 2012 © Claude Auchu
Les dessous ne portent que des rayures floues et les stries pâles sur le dos sont moins apparentes. Le bec est aussi nettement plus long que les oiseaux de la sous-espèce alterus. Il faut tout de même garder en mémoire que cet oiseau, photographié en juillet, portait un plumage usé alors que ceux vus l'automne sont en train d'acquérir un nouveau plumage.
Durant les années 1980, des Bruants de Nelson ont été observés à plusieurs reprises sur l’île du Moine, située dans le lac Saint-Pierre (où ils auraient même niché!), et sur l’île aux Fermiers, près de Varennes. Ces deux sites sont situés loin à l’ouest des marais salés que l’espèce fréquente dans l’estuaire du Saint-Laurent. Est-ce que quelqu’un sait à quelle sous-espèce appartenaient les oiseaux présents sur les île du Moine et aux Fermiers???
 
Il y avait encore de bons vents pour notre visite à Rivière-Ouelle dimanche matin. Heureusement, ils ne soufflaient pas du sud-ouest comme la semaine dernière, mais plutôt de l’ouest, ce qui a fait toute la différence! En effet, cette fois, les oiseaux osaient se déplacer! Peut-être pas en très grands nombres, mais assez pour bien remplir nos trois heures au quai malgré une visibilité plutôt moyenne. Ailleurs dans la municipalité, les passereaux ont été très discrets, même dans les sites à l’abri du vent et bien exposés au soleil.
 
Nous avons sillonné Rivière-Ouelle de 6 h 05 à 11 h 25 ce dimanche 16 septembre. Un total de 51 espèces furent observées, dont :
  • 525 Oies des neiges
  • 133 Bernaches du Canada
  • 101 Canards noirs
  • 15 Canards colverts
  • 28 Canards pilets
  • 1 Sarcelle d’hiver
  • 1 Fuligule milouinan
  • 29 Eiders à duvet
  • 13 Macreuses à front blanc
  • 30 Macreuses brunes
  • 1 Harle couronné
  • 56 Plongeons catmarins
  • 22 Plongeons huards
  • 1 Grèbe esclavon
  • 6 Grèbes jougris
  • 1 Fou de Bassan – Seul un adulte a été vu au large du quai dimanche. Est-ce que la vague du mois d’août est terminée?
  • 335 Cormorans à aigrettes
  • 12 Grands Hérons
  • 4 Urubus à tête rouge
  • 3 Busards Saint-Martin
  • 1 Épervier brun
  • 2 Faucons émerillons – Un oiseau s’est attaqué à plusieurs reprises aux Pluviers semipalmés qui se reposaient sur la plage située juste à côté du quai.
  • 1 Faucon pèlerin
  • 57 Pluviers semipalmés
  • 1 Bécasseau maubèche – Dans la région, il n’est que rarement observé hors de ses châteaux forts de Saint-Denis et Kamouraska.
  • 500 Goélands à bec cerclé
  • 7 Sternes pierregarins
  • 1 Guillemot à miroir – En plus du diminutif guillemot, deux gros alcidés, probablement des Petits Pingouins, ont été vus se déplaçant au large du quai.
  • 1 Pic flamboyant
  • 8 Roitelets à couronne dorée
  • 2 Roitelets à couronne rubis
  • 12 Parulines à croupion jaune
  • 7 Juncos ardoisés
Au fait, l’été hâtif et l’automne relativement doux jusqu’à maintenant a-t-il retardé la migration des passereaux? Ici, d’après nos observations, il semble bien qu’elle suive son cours normalement. J’ai l’impression que ce sera plutôt la rareté de nourriture sauvage (fruits et graines de conifères) qui fera fuir les oiseaux…

mardi 11 septembre 2012

Conditions adverses

Si la fin de semaine dernière a été parfaite du côté température, celle que nous venons de traverser a été un peu plus ardue. Du brouillard, des risques (réels ou non) de précipitations et des vents à écorner les grèbes n’ont pas aidé notre quête d’oiseaux. Tout ceci nous ramène en mémoire à quel point les conditions météorologiques ont une importance primordiale dans le déroulement de nos excursions. Nous sommes encore au début de septembre, à la période de l’automne où la diversité et la quantité d’oiseaux sont sûrement à leurs maximums. Pourtant, durant cette dernière fin de semaine, il fut difficile pour nous de combler nos attentes dans des sites que nous connaissons pourtant extrêmement bien. Finalement, nous pouvons faire de notre mieux, nous n’aurons jamais le dernier mot!

Pour nous, cette fin de semaine a débuté vendredi matin, peu après une averse et directement en plein brouillard. Nous n’avions donc pas vraiment le choix de commencer par une excursion aux passereaux. Heureusement, les vents étaient faibles et la température plutôt douce. Il semble bien que, comme il arrive régulièrement, le mauvais temps de la nuit précédente ait interrompu le déplacement des migrateurs. En effet, des espèces ont été rencontrées à des endroits inhabituels, indiquant qu’elles ont été surprises durant leur migration nocturne par des conditions atmosphériques contraires.
 
Les 4 h 40 de notre promenade à vélo de vendredi le 7 septembre à La Pocatière nous auront tout de même donné 49 espèces comme, par exemple, :
  • 1 Plongeon huard – Volant bas au-dessus d’un boisé, il semblait un peu perdu dans le brouillard…
  • 8 Perdrix grises – Une compagnie de huit individus s'est envolée de la bordure d'un champ au moment de notre passage à vélo (et si nous avions été en voiture, nous les aurions sûrement ratées!). Ce nouvel arrivant dans la région a probablement déjà niché tout près du site de l’observation de vendredi. Voici, à ce sujet, la note accompagnant le feuillet d’observations quotidiennes que nous avons rempli le 14 juin 2009 : « En circulant dans un chemin au milieu d’un champ, deux Perdrix grises s’envolent devant nous en caquetant. À notre grande surprise, les oiseaux vont se poser moins de trente mètres plus loin. Nous nous approchons du lieu précis de leur envol dans l’espoir avoué de trouver d’éventuels poussins. Après cinq minutes de recherches infructeuses dans l’herbe, je prends la décision d’essayer plutôt de retrouver les deux adultes afin de voir s’ils se sont éloignés à pied. Je n’avais que quelques pas de fait que les deux oiseaux s’envolent de nouveau et retournent vers le lieu de leur découverte. N’eût été de la présence de Christiane qui cherchait encore les poussins, il est probable que les deux oiseaux se seraient posés à l’endroit exact d’où ils venaient. Durant cette envolée, nous avons eu le temps de voir qu’il s’agissait d’un mâle et d’une femelle. Selon nous, il est plus que probable que ces deux oiseaux avaient une famille tout près! ». Il n’est jamais facile de confirmer la nidification de cette espèce rarement vue en plein été. Il est plus aisé de la trouver autour des fermes en plein hiver…
  • 1 Pic maculé
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 2 Pics flamboyants
  • 1 Pioui de l’Est – Nous l’avons trouvé presque en plein champ.
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Tyran tritri – Il volait en plein brouillard; heureusement pour nous, il criait! C’est ma première mention de l’espèce en septembre depuis 1997.
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 1 Viréo aux yeux rouges
  • 32 Geais bleus – Dont un groupe de 18 oiseaux volant vers le nord-est… Ils semblent particulièrement communs cet automne.
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 8 Merlebleus de l’Est
  • 1 Grive à dos olive
  • 35 Merles d’Amérique
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 5 Parulines obscures
  • 2 Parulines à joues grises
  • 4 Parulines masquées
  • 3 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines à collier
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 4 Parulines à gorge orangée
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 2 Parulines rayées
  • 1 Paruline à couronne rousse
  • 17 Parulines à croupion jaune
  • 3 Parulines à gorge noire
  • 1 Bruant vespéral – Il accompagnait une cinquantaine de Bruants des prés, se baignant même avec eux dans une flaque d’eau. En 1990, il était facile à trouver le long des            10 kilomètres d’une route à La Pocatière. Maintenant, il n’est plus présent que sur une section de 500 mètres de cette route!!!
Bruant vespéral – La Pocatière – 7 septembre  2012 © Claude Auchu
Bruant vespéral – La Pocatière – 7 septembre  2012 © Claude Auchu
  • 55 Bruants des prés
  • 19 Bruants chanteurs
Si ce n’était d’un départ un peu tardif pour cette excursion, nous aurions pu la considérer comme parfaitement réussie. Surtout si on la compare au reste de la fin de semaine…
 
Les conditions pour samedi s’annonçant plutôt mauvaises (et la pluie qui m’a réveillé au milieu de la nuit semblait donner raison aux météorologues), j’avais décidé de réserver cette journée pour autre chose. Au cours de l’avant-midi, cependant, j’ai regretté ma décision… mais il était trop tard pour changer d’idée.
Christiane, de son côté, a pu profiter d’une météo acceptable et elle s’est laissée tenter par une belle randonnée à vélo à travers champs. Elle y a été témoin d’un autre rare déplacement de rapaces en automne dans la région! Rien pour révolutionner nos connaissances sur la migration des oiseaux de proie, mais assez pour se demander d’où peuvent bien provenir ces oiseaux!
 
Entre 10 h 00 et 13 h 30 à La Pocatière le samedi 8 septembre, Christiane a noté :
  • 12 Urubus à tête rouge
  • 7 Éperviers bruns
  • 3 Petites Buses
  • 9 Buses à queue rousse
  • 2 Crécerelles d’Amérique
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 39 Geais bleus
  • 1 Paruline jaune
  • 54 Bruants chanteurs
Il ne nous restait donc que la journée de dimanche pour explorer Rivière-Ouelle. La pluie abondante qui est tombée sur la région durant la soirée et la nuit précédente avait cessé, mais les vents du sud-ouest qui soufflaient jusqu’à 60 km/h avaient à peine faibli. Rappelons que les vents du sud-ouest, même légers, ne sont habituellement pas favorables aux observations à partir du quai de Rivière-Ouelle, particulièrement en automne. Mais nous n’avons pas le choix!… Advienne que pourra!!!
C’est donc abrités de notre mieux que nous avons effectué la section maritime de l’excursion. Bien entendu, avec ce vent du sud-ouest, peu d’oiseaux étaient en déplacement et ceux qui osaient faire face au vent volaient souvent à reculons. C’est bien sûr la partie forestière de notre promenade qui a le plus souffert des vents : pas facile de voir ou d’entendre les passereaux lorsque les vents frappent nos meilleurs sites de plein fouet!
 
À Rivière-Ouelle, dimanche le 9 septembre, nous n’avons recensé que 45 espèces durant les 5 h 10 passées sur le terrain. Voici les principales :
  • 61 Oies des neiges
  • 2 Canards chipeaux
  • 97 Canards noirs
  • 1 Canard colvert
  • 5 Canards pilets
  • 2 Sarcelles d’hiver
  • 4 Fuligules milouinans
  • 16 Eiders à duvet
  • 14 Macreuses à front blanc
  • 1 Harle couronné
  • 5 Plongeons catmarins
  • 7 Plongeons huards
  • 2 Grèbes jougris
  • 14 Fous de Bassan – Nous savons bien qu’il y en a encore des dizaines dans les parages…
  • 245 Cormorans à aigrettes – La majorité de ces oiseaux arrivaient du nord-est en frôlant la surface de l’eau. C’est en contournant le bout du quai qu’ils se buttaient au vent!
  • 6 Grands Hérons
  • 1 Urubu à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 49 Pluviers semipalmés
  • 6 Chevaliers grivelés
  • 3 Bécasseaux sanderlings – Les limicoles observés en vol au large du quai semblaient être moins affectés par le vent que les autres oiseaux. Avec les migrations qu’ils effectuent au-dessus des océans, ils n’ont pas vraiment le choix!
  • 40 Bécasseaux semipalmés
  • 3 Bécasseaux variables
Bécasseaux variables juvéniles – Rivière-Ouelle – 8 septembre  2012 © Claude Auchu
Bécasseau variable adulte en mue – Rivière-Ouelle – 8 septembre 2012 © Claude Auchu
  • 500 Goélands à bec cerclé
  • 1 Labbe parasite – L’observation d’un Labbe parasite nous a plutôt surpris, la présence de cette espèce ici en automne est plus souvent liée aux vents du nord-est. L’oiseau de dimanche était un juvénile qui a descendu le fleuve à toute vapeur, avant de faire demi-tour et de se poser à l’eau!
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 1 Viréo aux yeux rouges
  • 1 Paruline bleue – La seule paruline que nous avons croisée durant l’avant-midi!
Les limicoles allaient-ils être présents à Saint-Denis malgré le vent? Nous y avons consacré un petit 20 minutes pour trouver :
  • 154 Pluviers argentés
  • 50 Pluviers semipalmés
  • 5 Bécasseaux maubèches
  • 50 Bécasseaux semipalmés
  • 1 Bécasseau minuscule
Ce fut un contraste vraiment marqué avec la température rêvée de la fin de semaine précédente. En automne, nous rêvons tous des espèces du golfe du Saint-Laurent déplacées par les tempêtes. Si le vent violent de dimanche avait soufflé du nord-est, nous l’aurions affronté avec plaisir, mais ce ne fut pas le cas. Espérons que nous aurons la chance de nous reprendre plus tard cet automne!