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mercredi 24 mai 2017

Bécasseaux, labbes, catmarins et parulines

Je ne suis pas monarchiste – loin de là! – mais je dois avouer que la reine Victoria a eu une très bonne idée en naissant à la fin de mai (le 24 mai 1819 pour être précis) plutôt qu’à la fin de janvier! Nous bénéficions grâce à elle d’une belle fin de semaine de trois jours en plein cœur de la période la plus active de migration pour les passereaux insectivores. Et n’oublions pas de féliciter les Québécois qui ont transformé ce jour férié en Journée nationale des patriotes!

Cette année, cette longue fin de semaine ornithologique s’est déroulée pour nous selon le mode utilisé depuis quelques années : deux matinées bien remplies à Rivière-Ouelle et une autre à La Pocatière. En plus du passage marqué des passereaux, la fin de mai est également la période idéale pour assister à la migration discrète des labbes au large de nos côtes et de celle très imprévisible des pluviers et bécasseaux.
Sans avoir été parfaite, la température de ces trois journées a été très belle, sans période extrême de pluie, de vent ou de brouillard. Je dois tout de même mentionner que la visibilité au large du quai de Rivière-Ouelle n’a pas été à la hauteur de nos attentes samedi et lundi, mais peut-être sommes-nous simplement trop exigeants…?
Lundi était la troisième journée suivant le passage du front chaud de jeudi et vendredi dernier et les petits migrateurs qui suivaient ce front avaient eu amplement le temps de se disperser. Des parulines et moucherolles cherchant leur nourriture au sol vendredi dernier, il n’en restait qu’une poignée samedi et des miettes lundi. Dans le résumé qui suit, vous remarquerez donc que la récolte des passereaux a été très différente au cours de ces deux journées. Au Québec, bien peu d’observateurs peuvent se vanter d’assister à la migration printanière des labbes. Les raisons pour lesquelles cette espèce pélagique est si facile à observer dans la région de La Pocatière ne sont pas encore bien claires. Il y a un an, j’avais tout de même exprimé dans ce blog ma théorie sur le sujet. De leur côté, les oiseaux de rivage sont souvent imprévisibles durant leur migration printanière. Certaines années, les bécasseaux sont très faciles à trouver dans la région alors que d’autres, ils passent littéralement inaperçus. Les quelques espèces rencontrées samedi et lundi ont donc été très appréciées.

Sur le territoire de Rivière-Ouelle, voici ce que les matinées de samedi le 20 mai (97 espèces observées entre 4 h 40 et 14 h 50) et de lundi le 22 mai (74 espèces entre 4 h 40 et 12 h 45) avaient à nous offrir :
  • 800 / 220 Oies des neiges
  • 14 / 4 Bernaches cravants
  • 2 / 6 Canards chipeaux
  • 22 / 21 Canards noirs – Puisque les canes sont présentement occupées à couver, ce sont surtout les mâles qui sont visibles.
  • 3 / 15 Canards colverts
  • 0 / 2 Sarcelles d’hiver
  • 0 / 2 Fuligules milouinans
  • 4 / 0 Petits Fuligules
  • 21 / 50 Eiders à duvet
  • 42 / 6 Macreuses brunes
  • 1700 / 1000 Macreuses à bec jaune
  • 3 / 0 Hareldes kakawis
  • 1 / 0 Petit Garrot – Samedi, une femelle s’attardait encore dans la région.
  • 14 / 7 Grands Harles
  • 1 / 6 Harles huppés
  • 3 / 17 Tourterelles tristes
  • 1 / 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 / 1 Marouette de Caroline
  • 1 / 19 Pluviers argentés
  • 20 / 66 Pluviers semipalmés – Ce pluvier est souvent abondant dans la région au printemps.
  • 2 / 4 Pluviers kildirs
  • 0 / 16 Bécasseaux variables – Les seize oiseaux vus lundi se nourrissaient sur les battures boueuses au moment de la marée basse. Au printemps, les migrateurs sont plus souvent trouvés dans les parties herbeuses des battures.
  • 5 / 13 Bécasseaux minuscules – C’est toujours le bécasseau le plus abondant au printemps, étant présent autant sur les rivages du fleuve que dans les champs humides ou même les simples fossés.
  • 4 / 0 Bécasseaux à croupion blanc – Ce n’est que le quatrième printemps où nous observons ce bécasseau dans la région depuis une douzaine d’années.

Bécasseau à croupîon blanc (White-rumped Sandpiper – Calidris fuscicollis)
Rivière-Ouelle – 20 mai 2017 © Claude Auchu
  • 53 / 3 Bécassins roux – Les 53 oiseaux vus samedi constituent une quantité intéressante, ces oiseaux étant habituellement observés en très petit groupe, comme ce fut le cas lundi. C’est souvent lorsque la pluie vient interrompre leur migration qu’ils sont vus en plus grand nombre.

Bécassin roux (Short-billed Dowitcher – Limnodromus griseus)
Rivière-Ouelle – 20 mai 2017 © Claude Auchu
  • 3 / 9 Chevaliers grivelés
  • 2 / 1 Chevaliers solitaires
  • 9 / 2 Grands Chevaliers
  • 2 / 0 Petits Chevaliers
  • 37 / 7 Labbes parasites – J’ai nettement l’impression que le nombre de labbes passant au large de Rivière-Ouelle au printemps est à la hausse. Sinon, pourquoi était-ce pour moi si difficile de voir un seul oiseau à deux ou trois reprises vers 1990 alors que maintenant nous les voyons par dizaines? L’expérience et l’amélioration des instruments optiques y sont sûrement pour quelque chose (après tout, nous allons parfois chercher les oiseaux au milieu du fleuve, soit à plus de sept kilomètres au large…), mais je ne crois pas que ce soit les seules raisons.
  • 11 / 5 Guillemots marmettes – Les marmettes aussi sont à la hausse et ça, c’est prouvé!
  • 1 / 85 Petits Pingouins – Plusieurs gros alcidés n’ont pu être identifiés samedi et lundi, dont probablement une majorité de Petit Pingouin.
  • 1 / 1 Guillemot à miroir
  • 500 / 300 Mouettes de Bonaparte – Autant de mouettes dans la région au printemps est sans doute inédit!
  • 250 / 200 Goélands à bec cerclé
  • 1500 / 800 Goélands argentés
  • 6 / 5 Goélands arctiques
  • 12 / 9 Goélands bruns – Encore trois adultes et neuf immatures vus samedi et quatre adultes et cinq immatures lundi.
  • 30 / 25 Goélands marins
  • 7 / 0 Sternes pierregarins
  • 2304 / 8781 Plongeons catmarins – Il faut rendre hommage à Christiane, ma compagne, pour son infinie patience à compter un à un les nombreux catmarins qui circulent au large du quai. Samedi, les conditions de visibilité au large étaient loin d’être idéales, mais elle a tout de même réussi à faire grimper le total à plus de 2000 individus! Lundi, par des conditions d’observation nettement meilleures, les plongeons se déplaçaient toujours vers l’amont et en quantité encore plus grande! Ce n’est qu’au retour à la maison que nous avons additionné les quantités que Christiane avait inscrites dans son calepin : 8781 Plongeons catmarins avaient défilé devant nous ce matin-là! Sauf erreur, il s’agit de notre troisième meilleur total après les 11020 individus du 29 mai 2011 et les 9660 du 4 mai 2013! Et, même si tous ces oiseaux se dirigeaient vers l’amont, pratiquement aucun catmarin n’est observé à l’ouest de Rivière-Ouelle au printemps! Mais où vont-ils donc???
  • 2 / 0 Plongeon huard – Aucun huard n’a été vu lundi, malgré l’abondance de catmarins!!!
  • 6 / 12 Grands Hérons
  • 1 / 1 Grande Aigrette – L’aigrette trouvée il y a deux semaines a été vue à deux endroits distants de 3,3 kilomètres samedi et lundi.
  • 3 /0 Busards Saint-Martin
  • 1 / 0 Faucon pèlerin
  • 1 / 0 Tyran tritri
  • 1 / 7 Alouettes hausse-col
  • 6 / 12 Hirondelles bicolores
  • 4 / 12 Hirondelles rustiques
  • 4 / 0 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 / 0 Sittelle à poitrine blanche
  • 10 / 2 Roitelets à couronne rubis
  • 3 / 4 Grives fauves
  • 1 / 0 Moqueur chat
  • 2 / 0 Pipits d’Amérique
  • 1 / 0 Paruline des ruisseaux
  • 1 / 0 Paruline obscure
  • 5 / 1 Parulines à joues grises
  • 6 / 7 Parulines masquées
  • 3 / 0 Parulines tigrées
  • 1 / 0 Paruline à collier
  • 3 / 0 Parulines à tête cendrée

Paruline à tête cendrée (Magnolia Warbler – Setophaga magnolia)
Rivière-Ouelle – 20 mai 2017 © Claude Auchu
  • 2 / 10 Parulines jaunes – À noter l’arrivée marquée des nicheurs entre samedi et lundi!
  • 8 / 10 Parulines à croupion jaune
  • 16 / 21 Bruants chanteurs
  • 1 / 0 Bruant de Lincoln
  • 8 / 10 Bruants à gorge blanche
  • 50 / 12 Bruants à couronne blanche – Comme bien d’autres oiseaux nordiques, le Bruant à couronne blanche a profité du beau temps de la fin de semaine pour continuer sa route vers le nord.
  • 2 / 3 Goglus des prés
  • 1 / 0 Vacher à tête brune

Vacher à tête brune (Brown-headed Cowbird – Molothrus ater)
Rivière-Ouelle – 20 mai 2017 © Claude Auchu
  • 2 / 2 Orioles de Baltimore

L’excursion de samedi aura duré plus de 10 heures et s’est terminée avec 97 espèces! C’est ça le beau temps en mai!
Tôt dimanche matin, au moment de notre départ, les toits des maisons étaient blanchis par le gel de la nuit précédente. C’est donc habillés très chaudement que nous avons enfourché nos vélos et pris la route vers les forêts et les champs de La Pocatière. Les oiseaux ont été présents en bon nombre durant toute la randonnée avec, comme il est normal à la fin de mai, quelques surprises.

Dimanche le 21 mai, 87 espèces ont été trouvées sur notre trajet à travers La Pocatière entre 5 h 05 et 12 h 15. En voici un aperçu :
  • 126 Canards noirs
  • 14 Canards colverts
  • 2 Canards souchets
  • 5 Gélinottes huppées
  • 2 Colibris à gorge rubis

Colibri à gorge rubis (Ruby-throated Hummingbird – Archilocus colibris)
La Pocatière – 21 mai 2017 © Claude Auchu
  • 15 Bécasseaux minuscules
  • 2 Bécassines de Wilson
  • 6 Chevaliers solitaires
  • 1 Butor d’Amérique
  • 3 Busards Saint-Martin
  • 1 Petite Buse

Petite Buse (Broad-winged Hawk – Buteo platypterus)
La Pocatière – 21 mai 2017 © Claude Auchu
  • 4 Pics maculés
  • 3 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 3 Pics flamboyants
  • 2 Grands Pics
  • 1 Crécerelle d’Amérique – Les crécerelles sont nettement moins communes qu’en avril! Il est évident que c’est bien le mauvais temps qui les avaient forcées à faire halte en grand nombre dans la région.
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moucherolle à ventre jaune – Il s’agit d’une date presque hâtive pour ce petit moucherolle des conifères qui atteint rarement la région avant le 25 mai. L’oiseau était présent dans le seul site de nidification connu de l’espèce à La Pocatière.
  • 10 Moucherolles tchébecs
  • 3 Moucherolles phébis
  • 3 Viréos à tête bleue
  • 1 Viréo aux yeux rouges
  • 2 Hirondelles à front blanc
  • 1 Merlebleu de l’Est
  • 8 Grives fauves
  • 4 Grives solitaires
  • 1 Grive des bois – Cette grive des grandes érablières étaient également présente dans son site de prédilection à La Pocatière. Paradoxalement, cet endroit se trouve tout près de l’habitat pourtant totalement différent du Moucherolle à ventre jaune!
  • 1 Moqueur chat
  • 9 Roselins pourprés
  • 8 Tarins des pins
  • 53 Chardonnerets jaunes

Chardonneret jaune (American Goldfinch – Spinus tristis)
La Pocatière – 21 mai 2017 © Claude Auchu
  • 1 Gros-bec errant
  • 15 Parulines couronnées
  • 3 Parulines des ruisseaux
  • 3 Parulines noir et blanc
  • 1 Paruline obscure
  • 3 Parulines à joues grises
  • 9 Parulines masquées
  • 13 Parulines flamboyantes
  • 3 Parulines à collier
  • 5 Parulines à tête cendrée
  • 3 Parulines à gorge orangée
  • 4 Parulines jaunes
  • 4 Parulines à flancs marron
  • 5 Parulines bleues
  • 4 Parulines des pins – Avec ce beau ciel bleu, il aurait été difficile pour nous de ne pas tenter de retrouver et de photographier les Parulines des pins vues la semaine précédente. Nous avions à peine mis le pied dans la pinède que nous avons entendu un mâle chanter! Quelques secondes plus tard, c’est une femelle qui est descendue de la cime d’un pin pour venir se poser au sol tout près de nous! Nous l’avons vu tirer sur des brindilles, ce qui laisse croire qu’elle cherchait des matériaux pour son nid!!! Ces deux oiseaux se trouvaient à 300-400 mètres des sites où nous les avions vues la semaine dernière, ce qui laisse fortement croire qu’il s’agit en fait d’un autre couple. Après quelques minutes à suivre le mâle et la femelle, nous avons effectué un circuit à travers la section mature de la pinède où nous avons entendu très nettement deux autres mâles chanteurs! Avec les populations de la majorité des parulines en baisse marquée, il est très agréable pour nous de voir enfin une nouvelle espèce s’installer dans notre région!

Paruline des pins (Pine Warbler – Setophaga pinus)
La Pocatière – 21 mai 2017 © Claude Auchu
  • 30 Parulines à croupion jaune
  • 5 Parulines à gorge noire
  • 28 Bruants chanteurs
  • 3 Bruants des marais
  • 19 Bruants à gorge blanche
  • 24 Bruants à couronne blanche
  • 5 Cardinaux à poitrine rose
  • 15 Goglus des prés


Ce fut une fin de semaine comme nous les aimons avec une belle variété de migrateurs, des nicheurs parfois surprenants et, bien sûr, les éternelles questions que tous ces oiseaux amènent. Le printemps 2017 aura été très court, mais pas sans surprise!

mardi 6 septembre 2016

Fous de Bassan, Sizerin flammé et Bécassin à long bec

Voilà déjà la fin de semaine de la fête du Travail! Pour les observateurs d’oiseaux, ces trois jours de congé signifient que nous sommes dans le pic de migration automnale des oiseaux de rivage et des passereaux insectivores, les parulines en tête! Cette année, les ornithologues québécois ont pu bénéficier d’une météo rêvée pour parcourir la province à la recherche d’oiseaux. Dans la région de La Pocatière, les sites à explorer sont tellement nombreux que nous aurions besoin de bien plus que trois jours pour les explorer de façon adéquate. Nous avons décidé de consacrer la première journée aux oiseaux marins, la seconde aux passereaux et la troisième aux limicoles. Bien entendu, nous avons noté tous les oiseaux, peu importe la journée!

Samedi matin, c’est par Rivière-Ouelle que nous avons débuté la fin de semaine. Les vents y étaient encore tellement calmes que c’en était presque étrange tellement nous sommes habitués aux bourrasques qui y soufflent habituellement. Sans trop nous poser de questions, nous nous sommes contentés de profiter de la situation! En plus nous avons profité d’une visibilité au large qui s’est améliorée en avant-midi, ce qui nous a permis de récolter un nombre surprenant de Fous de Bassan.

Voici une partie des 63 espèces que nous trouvées lors de notre excursion à Rivière-Ouelle samedi le 3 septembre entre 5 h 45 et 12 h 00 :
  • 22 Oies des neiges
  • 30 Bernaches du Canada
  • 38 Canards noirs
  • 1 Canard colvert
  • 1 Canard pilet
  • 1 Sarcelle d’hiver
  • 84 Eiders à duvet
  • 9 Macreuses à front blanc
  • 1 Macreuse brune
  • 29 Plongeons catmarins
  • 5 Plongeons huards

Plongeon huard (Common Loon – Gavia immer)
Rivière-Ouelle – 3 septembre 2016 © Claude Auchu
  • 7 Grèbes jougris
  • 69 Fous de Bassan – Il s’agissait en grande partie d’oiseaux en plumage de troisième année. Le 4 août 2012, nous avions été témoins d’un déplacement inhabituel de 348 oiseaux, surtout des adultes, que j’avais cru relié à la présence perceptible d’un important banc de poissons près du quai. Ce n’est que quelques jours plus tard que j’avais appris que le succès de reproduction de la colonie de l’île Bonaventure avait été particulièrement faible cet été-là à cause de la rareté des poissons dans ce secteur. Les fous observés à Rivière-Ouelle cette journée-là étaient possiblement des adultes ayant raté leur nidification et qui cherchaient de la nourriture pour eux-mêmes.
  • 193 Cormorans à aigrettes
  • 24 Grands Hérons
  • 12 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Durant la partie forestière de notre sortie, alors que nous jetions un coup d’œil au fleuve bien cachés entre deux épinettes, un pygargue adulte est apparu en vol. Nous apercevant au dernier moment, le pygargue a changé brusquement de cap. Il était alors tellement près de nous que nous avons même entendu le froissement de ses ailes!
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Épervier brun
  • 1 Épervier de Cooper – Un immature, houspillé par un Épervier brun, a été trouvé en bordure du fleuve. Après une baisse de leur population durant le XXe siècle due à la chasse et aux pesticides (et peut-être aussi à la disparition de la Tourte voyageuse), les Éperviers de Cooper sont maintenant observés régulièrement dans la région.
  • 70 Pluviers semipalmés
  • 2 Grands Chevaliers
  • 3 Bécasseaux sanderlings
  • 25 Bécasseaux semipalmés
  • 6 Phalaropes à bec étroit – Une bonne visibilité au large et une matinée sans vent entre la mi-août et la mi-septembre semblent être des prérequis pour trouver des Phalaropes à bec étroit à Rivière-Ouelle.
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 3 Faucons émerillons – Les émerillons également aiment bien les oiseaux de rivage… à leur façon!
  • 1 Faucon pèlerin
  • 2 Moucherolles tchébecs
  • 2 Viréos de Philadelphie
  • 1 Viréo aux yeux rouges
  • 2 Grives fauves
  • 2 Grives à dos olive
  • 2 Moqueurs chats
  • 340 Étourneaux sansonnets
  • 2 Pipits d’Amérique – Sans faire de bruit, les pipits apparaissent toujours dans la région vers la même date.
  • 10 Jaseurs d’Amérique
  • 3 Parulines obscures
  • 9 Parulines masquées
  • 2 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline à collier
  • 10 Parulines à croupion jaune
  • 1 Roselin pourpré
  • 1 Tarin des pins
  • 9 Chardonnerets jaunes

Dimanche matin, le beau temps se poursuivant, nous avons pu faire la promenade à vélo que nous avions dû annuler la semaine dernière. Nous en avons profité pour visiter les sites de La Pocatière qui nous avaient déçus lors de notre passage en voiture à ce moment. La conclusion est toujours la même : le vélo est vraiment le meilleur moyen de transport pour observer les oiseaux! Étant en contact direct avec ce qui nous entoure, il est nettement plus facile de tout entendre et de faire les arrêts au meilleur endroit et au meilleur moment! La belle brochette de passereaux que nous avons croisée était bien distribuée sur le territoire, mais très mobile! Ces oiseaux étaient vraiment en migration et l’un d’eux a même atteint la région très hâtivement!

Dimanche le 4 septembre, nous avons patrouillé La Pocatière de 5 h 45 à 11 h 45 pour y trouver 56 espèces, dont :
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Pic mineur
  • 4 Pics chevelus
  • 1 Pic flamboyant
  • 1 Grand Pic – Ses coups de bec à la base d’un arbre sonnaient parfois comme de vrais coups de marteau!
  • 4 Crécerelles d’Amérique
  • 3 Moucherolles phébis
  • 6 Viréos à tête bleue

Viréo à tête bleue (Blue-headed Vireo – Vireo solitarius)
La Pocatière – 4 septembre 2016 © Claude Auchu
  • 2 Viréos de Philadelphie – Ce petit viréo d’apparence anonyme est à mes yeux un de nos plus beaux oiseaux! Son plumage tout en nuance passant graduellement du gris-bleu au vert et au jaune me séduit toujours. Et que dire de ses yeux bridés!!!

Viréo de Philadelphie (Philadelphia Vireo – Vireo philadelphicus)
La Pocatière – 4 septembre 2016 © Claude Auchu
  • 8 Viréos aux yeux rouges

Viréo aux yeux rouges (Red-eyed Vireo – Vireo olivaceus)
La Pocatière – 4 septembre 2016 © Claude Auchu
  • 21 Geais bleus
  • 83 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux
  • 21 Hirondelles rustiques – Après avoir raté l’espèce à Rivière-Ouelle la veille, je craignais ne pas avoir l’Hirondelle rustique sur ma liste en septembre. Tôt dimanche matin, nous avons heureusement rencontré un beau groupe de 21 individus, surtout des juvéniles, posés sur des fils électriques près d’une ferme.
  • 3 Troglodytes des forêts
  • 6 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Roitelet à couronne rubis
  • 13 Jaseurs d’Amérique
  • 2 Parulines masquées
  • 10 Parulines obscures

Certains trouvent que la Paruline obscure ressemble à un viréo. Comparez le bec fin et pointu de cette paruline à celui plus épais et se terminant par un crochet des viréos sur les photographies précédentes; vraiment différents!
Paruline obscure (Tennessee Warbler – Oreothlypis peregrina)
La Pocatière – 4 septembre 2016 © Claude Auchu
  • 2 Parulines à joues grises
  • 15 Parulines masquées
  • 3 Parulines à collier
  • 5 Parulines à tête cendrée
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 6 Parulines à gorge noire

Paruline à gorge noire (Black-throated Green Warbler – Setophaga virens)
La Pocatière – 4 septembre 2016 © Claude Auchu
Paruline à gorge noire (Black-throated Green Warbler – Setophaga virens)
La Pocatière – 4 septembre 2016 © Claude Auchu
  • 1 Paruline à calotte noire
  • 14 Bruants familiers
  • 8 Bruants des prés
  • 9 Bruants chanteurs
  • 4 Bruants des marais
  • 5 Bruants à gorge blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 2 Cardinaux à poitrine rose
  • 1 Goglu des prés
  • 40 Carouges à épaulettes
  • 10 Roselins pourprés
  • 1 Sizerin flammé – Un oiseau a été entendu très nettement à plusieurs reprises alors qu’il nous survolait. La présence aussi hâtive de cet hivernant n’est pas vraiment une surprise dans la région. Depuis 2003, nous avons observé des sizerins ici en juin, en juillet ou en août au cours de cinq années! L’an dernier d’ailleurs, nous avions photographié deux juvéniles le 9 août. Cette année, nous ne sommes pas les seuls à être témoin de telles présences hâtives : des oiseaux ont aussi été notés dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie, sur la Côte-Nord et en Abitibi!
  • 1 Tarin des pins
  • 22 Chardonnerets jaunes

Pour nous, avoir trois jours de congé implique habituellement de visiter Rivière-Ouelle à deux reprises. Cette année, par contre, la marée haute très tôt le matin nous empêchait de débuter par le quai avant de nous diriger plus à l’est pour fouiller dans les groupes de bécasseaux et de pluviers. Nous avons dû nous résoudre à oublier Rivière-Ouelle au lever du soleil pour pouvoir profiter des oiseaux de rivage au moment où ils sont le plus près de la route. Les conditions extérieures étaient encore tellement belles au retour que nous n’avons pu nous empêcher de faire une pause… au quai de Rivière-Ouelle!

Voici un résumé des 65 espèces observées durant notre tournée entre Saint-Pascal, Kamouraska, Saint-Denis et Rivière-Ouelle durant la matinée de lundi le 5 septembre :
  • 11 Oies des neiges
  • 3 Canards d’Amérique
  • 70 Canards noirs
  • 29 Canards colverts
  • 1 Sarcelle à ailes bleues
  • 3 Canards souchets
  • 80 Sarcelles d’hiver
  • 2 Fuligules à collier
  • 21 Eiders à duvet
  • 3 Macreuses à front blanc
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 1 Érismature rousse – Le mâle trouvé à Saint-Pascal la semaine dernière était encore sur place lundi.
  • 24 Plongeons catmarins – Tous des oiseaux dérivant devant le quai de Rivière-Ouelle.
  • 2 Plongeons huards
  • 15 Grèbes jougris
  • 5 Fous de Bassan
  • 1 Butor d’Amérique – Un butor volait le long du rivage au bout de la rue Saint-Louis à Kamouraska. Un jeune bihoreau nous aurait moins surpris.
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 2 Éperviers bruns
  • 239 Pluviers argentés
  • 41 Pluviers semipalmés
  • 1 Chevalier grivelé
  • 3 Grands Chevaliers
  • 7 Petits Chevaliers
  • 52 Bécasseaux maubèches
  • 7 Bécasseaux sanderlings
  • 1 Bécasseau variable
  • 19 Bécasseaux minuscules
  • 2 Bécasseaux à croupion blanc
  • 20 Bécasseaux semipalmés
  • 18 Bécassins roux – Ces 18 oiseaux présents à Saint-Denis constitue une belle quantité pour la migration automnale. Les bécassins sont souvent plus abondants au printemps, lorsque toute la population traverse la région en quelques jours. Si une pluie subite interrompt leur déplacement, des groupes comptant plusieurs dizaines d’oiseaux peuvent alors être trouvés, tels les 110 que j’avais vus à Rivière-Ouelle le 29 mai 1983.
  • 1 Bécassin à long bec – L’oiseau trouvé par d’autres observateurs le 31 août était encore présent à Saint-Denis. Il s’agissait d’un beau juvénile au plumage typique, ce qui n’est pas du luxe pour pouvoir séparer à coup sûr les deux bécassins! Il y a 35 ans à peine, seuls les adultes en plumage nuptial étaient considérés comme étant parfois identifiables. Dans ma bibliothèque, c’est dans la première édition du guide d’identification de la National Geographic Society ou le Master Guide to Birding, tout deux publiés en 1983, que je trouve le patron des rémiges tertiaires des juvéniles comme critère d’identification mentionné pour la première fois. Mais alors, est-ce dire que R.T. Peterson et C. Robbins ne regardaient pas les juvéniles???

Sur cette photo, la grande taille, l’aspect plus costaud et le bec plus long du Bécassin à long bec, entouré de Bécassins roux, 
sont évidents. Le tiers distal légèrement tombant du bec est aussi perceptible, mais le Bécassin roux de droite 
présente la même impression à cause de la boue.
Bécassins roux (Short-billed Dowitchers – Limnodromus griseus) et 
Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus)
Saint-Denis – 5 septembre 2016 © Claude Auchu
L’absence de roussâtre sur les flancs et la poitrine, plutôt remplacé par du gris, donne au Bécassin à long bec un aspect
 plus terne que le Bécassin roux.
Bécassins roux (Short-billed Dowitchers – Limnodromus griseus) et 
Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus)
Saint-Denis – 5 septembre 2016 © Claude Auchu
Les tectrices tertiaires et les scapulaires unies avec une simple bordure pâle du Bécassin à long bec sont 
très différentes de celles de son cousin, barbouillées de roux à l’intérieur.
Bécassins roux (Short-billed Dowitchers – Limnodromus griseus
et Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus)
Saint-Denis – 5 septembre 2016 © Claude Auchu
Les Bécassins à long bec juvéniles comme celui-ci sont considérés comme étant rares dans l’est de l’Amérique du Nord
 avant la mi-septembre. Il ne s’agit que de la cinquième mention de l’espèce pour les MRC de Kmouraska-L’Islet.
Bécassin roux (Short-billed Dowitcher – Limnodromus griseus
et Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus)
Saint-Denis – 5 septembre 2016 © Claude Auchu
  • 11 Mouettes de Bonaparte
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 4 Pics flamboyants
  • 2 Tyrans tritris – Il y a quelques années à peine, il était possible de voir de petits groupes de tritris en migration jusqu’au 10 septembre. Maintenant, il faut un effort pour en voir deux ensemble!
  • 1 Moqueur chat
  • 8 Parulines masquées
  • 1 Paruline jaune
  • 16 Parulines à croupion jaune
  • 15 Bruants des prés
  • 21 Bruants chanteurs

Une belle présence de Fous de Bassan pour notre sortie aux oiseaux maritimes samedi, un Sizerin flammé hâtif lors de notre excursion aux passereaux dimanche et un rare Bécassin à long bec parmi les limicoles vus lundi. Oui, vraiment, ce fut une bien belle fin de semaine! 

mardi 23 août 2016

Des labbes… et pas n’importe lesquels!

Nous espérions bien que le temps relativement sec de vendredi allait se poursuivre jusqu’à samedi en mi-journée. Un vent presque nul était aussi annoncé pour samedi matin, ce qui serait déjà nettement mieux pour nous que le sud-ouest prévu pour le reste de la journée ainsi que pour dimanche. Notre décision était donc prise : samedi, on va à Rivière-Ouelle! L’excursion de dimanche vers l’intérieur des terres sera consacrée aux passereaux.

Mais voilà qu’à 4 h 30 samedi matin, un brouillard très dense flottait sur La Pocatière! Il était tout de même possible de discerner la lune, ce qui nous laissait espérer qu’il n’était pas très épais et qu’il ne recouvrait que l’intérieur des terres… Nous nous sommes donc mis en route pour Rivière-Ouelle pour nous retrouver, comme à La Pocatière, sous le brouillard. La visibilité nulle nous empêchant de commencer l’excursion par le quai comme c’est notre habitude, nous avons opté pour les zones boisées et buissonneuses. Peut-être que les passereaux ayant migré durant la nuit ont réussi à rejoindre ces secteurs lorsque le brouillard s’est formé!?! Les arrêts ont été nombreux et parfois très fructueux, ce qui nous a fourni un bel assortiment de passereaux et même quelques limicoles sur les rives du fleuve.
Il était déjà 9 h 00 lorsque nous avons atteint le quai. Il est extrêmement rare que nous arrivions au quai aussi tardivement et notre ambition à une telle heure était surtout d’ajouter un échantillon d’espèces aquatiques à notre liste de la matinée. À notre arrivée, le brouillard retraitait rapidement vers le large et la visibilité entre notre position et le mur de brume était étonnamment excellente. En nous installant au bout du quai, outre quelques cormorans, les deux premiers oiseaux observés ont été une Mouette tridactyle et un Fou de Bassan, deux espèces provenant de l’est qui nous laissaient rêver que des oiseaux pélagiques perdus dans le brouillard allaient peut-être se manifester. Mais, après deux Océanites cul-blanc il y a deux semaines et un Puffin des Anglais la semaine dernière, nous étions certains d’avoir épuisé notre part de chance pour les espèces de pleine mer! À ce moment, nous ne savions pas encore que nous allions faire une des observations les plus incroyables de nos carrières d’observateurs d’oiseaux!...
Une fois au bout du quai, bien installés sur nos fidèles petits bancs et les télescopes pointés vers le large, nous avons repris notre routine habituelle qui consiste à essayer d’identifier tous les oiseaux, même ceux qui circulent les plus loin au large. Compte tenu de l’heure, tout était plutôt calme, mais quelques fous qui remontaient lentement le fleuve gardaient nos sens en éveil. Puis, à 9 h 50, j’ai remarqué au loin un oiseau très élancé au vol léger qui se dirigeait rapidement vers le nord-est. En l’indiquant à Christiane, j’ai poussé l’oculaire de mon télescope de 20 à 60X pour confirmer qu’il s’agissait d’un labbe. Déjà, au tout premier coup d’œil, le labbe m’avait paru trop élancé pour un Labbe parasite mais, en le regardant en détail, l’absence complète de bande pectorale et, plus encore, de zone blanche sur et sous les primaires nous a rapidement permis de confirmer que nous avions affaire à un Labbe à longue queue adulte! Nous l’avons suivi alors qu’il filait vers le nord-est d’un vol très léger, comparable à celui d’une sterne. Il longeait la jonction entre deux courants où il descendait parfois cueillir quelque chose à la surface de l’eau avant de continuer sa route. Le labbe a fini par rejoindre un petit groupe de goélands posés à l’eau au nord de notre position. Il a alors commencé à faire des allers-retours dans ce secteur tout en allant régulièrement ramasser de la nourriture sur l’eau sans se poser. À aucun moment il n’a attaqué les goélands passant en vol près de lui comme l’aurait fait un Labbe parasite. Nous étions déjà surexcités par cette observation lorsqu’un deuxième Labbe à longue queue est venu rejoindre le premier!!! Les deux oiseaux se suivaient souvent de très près et, de cet angle, il était parfois possible de voir le contraste entre les couvertures sus-alaires plus pâles et les rémiges primaires et secondaires plus sombres.
Après cinq minutes d’observation, nous avons laissé les labbes pour repointer nos télescopes droit devant nous. Nous parlions encore de ce dont nous venions d’être témoins lorsque, à 10 h 15, les deux labbes sont repassés devant nous, cette fois en direction sud-ouest et en s’approchant de la rive! Les détails physiques notés plus tôt étaient encore bien visibles, tout comme leur mode d’alimentation typique de l’espèce. Après quelques instants, les oiseaux ont fait demi-tour pour redescendre vers le nord-est. Nous avons de nouveau braqué les télescopes devant nous pour attendre le passage des labbes. Il était 10 h 25 lorsque les deux oiseaux sont réapparus, produisant encore une fois une forte dose d’adrénaline! Les labbes avaient rejoint la ligne de courants et nous nous sommes gâtés en suivant longuement leurs déplacements (les rencontres avec cette espèce sont tellement rares…!). C’est alors que l’impossible s’est produit : un troisième, puis un quatrième Labbe à longue queue se sont joints au mouvement des deux premiers, suivis d’un cinquième, d’un sixième et d’un septième!!! Puisque tous ces oiseaux se dirigeaient vers le nord-est, nous avons fait pivoter lentement nos télescopes dans le sens opposé, ce qui nous a permis d’ajouter onze autres Labbes à longue queue!!!!! Ces 18 Labbes à longue queue se suivaient de très près puisqu’à ce moment, moins de 100 mètres séparaient le premier oiseau du dernier! Nous sommes demeurés sur place une heure supplémentaire à surveiller le large afin d’être certains que le passage du « groupe » était vraiment terminé. Durant cette heure (et en fait durant le reste de la fin de semaine), des questions telles : « Est-ce que nous avons rêvé??? » sont revenues continuellement!
Tous ces oiseaux nous ont semblé être des adultes (ou, du moins, il n’y avait aucun juvénile parmi eux) et portaient un plumage remarquablement similaire :
  • la calotte était noire
  • le dos et les couvertures sus-alaires étaient gris sombre
  • la face, la poitrine et le ventre étaient blanchâtres
  • aucune trace de bande pectorale n’était visible
  • les rémiges primaires et secondaires étaient noires sans trace de blanc sur et sous les primaires
  • le dessous des ailes était gris foncé uni et nous a d’ailleurs semblé être la partie la plus sombre après la calotte
  • les longues rectrices centrales caractéristiques de l’espèce n’ont pu être discernées chez les deux oiseaux que nous avons le mieux vus. Peut-être était-ce dû à la distance ou encore ces plumes étaient-elles brisées ou tombées comme c’est régulièrement le cas chez les adultes en automne? Pour les autres oiseaux, nous nous sommes surtout attardés aux détails de la poitrine et des ailes afin de confirmer l’identification et l’âge.

Il s’agit sans contredit d’une des observations les plus inusitées que nous ayons faites en plus de 40 ans d’ornithologie! Découvrir un Labbe à longue queue est déjà un événement en soit, en voir deux au cours d’une même excursion est exceptionnel, mais la possibilité d’en voir une telle quantité ne nous avait jamais effleuré l’esprit!
Qu’est-ce qui a bien pu pousser tous ces oiseaux jusqu’à Rivière-Ouelle? Il est évident que le brouillard a joué un rôle prépondérant, probablement jumelé au vent du nord-est (même s’il était léger) et à la marée montante en fin de nuit. À mon avis, les labbes ont été aussi surpris que nous de se retrouver au large du quai de Rivière-Ouelle lorsque le brouillard s’est dissipé. Arrivaient-ils de l’estuaire maritime ou encore de l’Arctique? S’ils provenaient de l’estuaire maritime, il m’apparaît surprenant qu’autant d’individus se soient retrouvés ensemble dans ce secteur au même moment. S’ils arrivaient directement de l’Arctique, ce n’est probablement qu’à leur arrivée au niveau du Saint-Laurent qu’ils ont rencontré le brouillard puisque le ciel était presque clair au-dessus de La Pocatière. Personnellement, c’est la deuxième option que je privilégie : ce groupe de Labbes à longue queue adultes a atteint le fleuve en fin de nuit, au moment où le brouillard était le plus intense et où la marée haute (la plus forte marée du mois a atteint son apogée à 5 h 41) associée au vent du nord-est laissait peut-être flotter une « odeur » de grand large qui a faussé l’orientation des oiseaux. Mais est-ce que les labbes migrent en groupe? Eh bien oui et des groupes migrateurs de 15 à 25 Labbes à longue queue ont déjà été rapportés. Du 6 au 11 août 1995, 850 adultes en migration ont même été comptés en Grande-Bretagne! Il serait surprenant que tous ces oiseaux aient été vus individuellement!
Nous avons eu encore une fois la confirmation que Rivière-Ouelle se trouve à un point stratégique pour l’observation des oiseaux de mer. Nous savons tous maintenant que le Labbe parasite peut y être observé en nombre inégalé ailleurs au Québec (voir ce message, cet autre ou encore celui-ci!). Il nous reste encore bien des choses à découvrir sur ce site et la façon dont de tels oiseaux pélagiques peuvent s’y retrouver mais, à partir de maintenant, je ne verrai plus jamais les matinées de brouillard de la même façon…!

Avant, pendant et après les Labbes à longue queue, nous avons observé 75 espèces à Rivière-Ouelle samedi le 20 août entre 5 h 15 et 12 h 00. En voici un large échantillon :
  • 37 Canards noirs
  • 1 Canard souchet
  • 2 Fuligules milouinans
  • 35 Eiders à duvet
  • 1 Macreuse à front blanc
  • 1 Macreuse brune
  • 22 Plongeons catmarins – Tous posés à l’eau, dérivant dans la ligne de courants que suivaient les fameux labbes.
  • 2 Plongeons huards
  • 10 Grèbes jougris – Seulement deux de ces oiseaux étaient en vol, les autres sont passés à l’eau devant le quai en duo ou en trio. Il est plutôt rare de voir autant de grèbes posés au quai de Rivière-Ouelle, ce qui laisse encore croire à une migration interrompue.
  • 8 Fous de Bassan
  • 57 Cormorans à aigrettes
  • 22 Grands Hérons
  • 1 Marouette de Caroline – Le passage d’un Faucon émerillon chassant les libellules au-dessus d’un étang a provoqué les cris nerveux de la part d’une Marouette de Caroline. Merci à l’émerillon d’avoir fait réagir ce discret habitant des quenouilles!
  • 1 Pluvier argenté
  • 24 Pluviers semipalmés

Un adulte avec son plumage usé à gauche et un juvénile avec son plumage frais finemant liséré de blanc à droite.
Pluviers semipalmés (Semipalmated Plovers – Charadrius semipalmatus)
Rivière-Ouelle – 20 août 2016 © Claude Auchu
  • 2 Pluviers kildirs
  • 9 Chevaliers grivelés
  • 1 Chevalier solitaire
  • 2 Petits Chevaliers
  • 3 Tournepierres à collier
  • 1 Bécasseau sanderling
  • 3 Bécasseaux minuscules
  • 19 Bécasseaux semipalmés
  • 7 Bécassins roux

Bécassins roux (Short-billed Dowitchers – Limnodromus griseus)
Rivière-Ouelle – 20 août 2016 © Claude Auchu
  • 18 Labbes à longue queue – Il s’agit de la septième mention pour la région et la quatrième en août.
  • 2 Mouettes tridactyles
  • 2 Mouettes de Bonaparte
  • 500 Goélands à bec cerclé
  • 20 Goélands argentés
  • 7 Goélands marins
  • 4 Colibris à gorge rubis
  • 3 Pics flamboyants
  • 1 Grand Pic – Un oiseau était posé sur un fil électrique en plein champ!
  • 1 Crécerelle d’Amérique – Une crécerelle était perchée dans un arbuste tout près d’un Faucon émerillon. Il est plutôt rare qu’un oiseau ose s’approcher d’un émerillon, une espèce reconnue pour son caractère belliqueux!
  • 2 Faucons émerillons
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 4 Hirondelles bicolores
  • 2 Hirondelles de rivage
  • 2 Hirondelles rustiques
  • 1 Grive fauve
  • 2 Parulines obscures
  • 1 Paruline à joues grises
  • 8 Parulines masquées
  • 7 Parulines flamboyantes

Paruline flamboyante (American Redstart – Setophaga ruticilla)
Rivière-Ouelle – 20 août 2016 © Claude Auchu
  • 3 Parulines tigrées
  • 1 Paruline à collier
  • 3 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 1 Paruline à croupion jaune
  • 2 Cardinaux à poitrine rose
  • 1 Tarin des pins
  • 30 Chardonnerets jaunes
  • 1 Gros-bec errant

Nous avions déjà réservé la matinée de dimanche matin pour une excursion à Saint-Onésime lorsque j’ai appris, vendredi, qu’une famille de Dindons sauvages fréquentait un secteur bien défini! Dans la région, le statut de ce gros gallinacé aux origines souvent douteuses se limite encore à celui de visiteur exceptionnel. En plus de quelques observations sans équivoques provenant principalement de la région de Saint-Pamphile, je connais plusieurs mentions de « seconde main » provenant de Rivière-Ouelle, Saint-Pacôme et Saint-Onésime. Il m’apparaît de plus en plus certain que le dindon fait vraiment partie de notre avifaune et pas seulement de façon exceptionnelle.
Malgré un petit détour de notre part dès le lever du soleil, nous n’avons pas réussi à trouver les dindons. Notre promenade s’est ensuite déroulée rondement malgré le vent qui soufflait furieusement du sud-ouest. Le nombre de parulines identifiées s’en est trouvé diminué; nous avons d’ailleurs réussi à identifier moins d’une dizaine d’individus d’un groupe de plus de 40 parulines qui a traversé une route devant nous.

Dimanche le 21 août, notre promenade à Saint-Onésime s’est tout de même terminée avec 56 espèces observées entre 5 h 50 et 11 h 20, comme, par exemple :
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Autour des palombes – Les rencontres avec ce rapace sont toujours fortuites. Dimanche, c’est un immature qui est venu nous surprendre.
  • 2 Chevaliers grivelés
  • 7 Colibris à gorge rubis – Nous sommes présentement dans la période de l’année où les colibris sont les plus abondants et ce fut bien évident dimanche matin. Aucun n’a pourtant été vu à un abreuvoir.
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Pic maculé
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Pic flamboyant
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 2 Moucherolles tchébecs
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 15 Viréos aux yeux rouges
  • 8 Geais bleus
  • 150 Corneilles d’Amérique – Nous avons fait notre entrée dans Saint-Onésime juste au moment où des corneilles quittaient leur dortoir!
  • 2 Hirondelles à front blanc
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 12 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grive fauve
  • 25 Merles d’Amérique
  • 8 Parulines obscures
  • 10 Parulines masquées
  • 2 Parulines flamboyantes
  • 11 Parulines tigrées – Voilà une espèce qui profite pleinement de l’invasion de Tordeuses de bourgeons de l’épinette qui sévit dans le nord et l’est du Québec!

Paruline tigrée (Cape May Warbler – Setophaga tigrina)
Saint-Onésime – 21 août 2016 © Claude Auchu
  • 4 Parulines à collier
  • 4 Parulines à tête cendrée
  • 5 Parulines à poitrine baie
  • 6 Parulines à gorge orangée
  • 1 Paruline jaune
  • 4 Parulines à flancs marron
  • 1 Paruline bleue
  • 1 Paruline à couronne rousse
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 3 Parulines à gorge noire

Paruline à gorge noire (Black-throated Green Warbler – Setophaga virens)
Saint-Onésime – 21 août 2016 © Claude Auchu
  • 3 Cardinaux à poitrine rose
  • 1 Goglu des prés
  • 75 Quiscales bronzés
  • 12 Roselins pourprés – Il est surprenant qu’aussi peu d’individus soient présents dans le village et les forêts de Saint-Onésime, surtout que j’en ai vu 20 dans une même mangeoire à La Pocatière durant l’après-midi!
  • 1 Bec-croisé bifascié
  • 16 Chardonnerets jaunes
  • 5 Gros-becs errants

Pour nous, cette fin de semaine passera à l’histoire comme étant celle des 18 Labbes à longue queue. Même munis de puissantes lunettes d’approche, les 14 kilomètres d’eau salée entre le quai de Rivière-Ouelle et Saint-Irénée, dans Charlevoix, offre amplement de cachettes aux espèces pélagiques. Nous savons bien que les trois ou quatre heures que nous y passons une seule matinée par semaine ne nous permet pas de tout voir. J’ose à peine imaginer ce que l’on manque…!