Pour cette dernière fin de semaine du printemps, les
conditions d’observation étaient idéales pour nos projets ornithologiques.
Samedi, une température chaude, des risques d’averses et des vents du sud-ouest
étaient parfaits pour partir à la recherche des passereaux néotropicaux.
Dimanche, après le passage d’un puissant front froid durant la nuit, le mercure
a chuté d’une douzaine de degrés, le vent a tourné au nord et le temps s’est
éclairci, ce qui est idéal pour l’observation des oiseaux marins. Donc, samedi,
nous avons patrouillé La Pocatière et, dimanche, c’est Rivière-Ouelle que
nous avons exploré jumelles au cou et télescope sur l’épaule!
Bien sûr, ces plans sont demeurés théoriques jusqu’à la
fin. Les conditions extérieures ont bel et bien correspondu aux prévisions,
mais nous avons manqué de temps pour en profiter samedi et les oiseaux ont
partiellement refusé de collaborer dimanche. Ces situations étant
incontrôlables, elles ne nous ont pas empêchés de savourer pleinement chaque
seconde passée sur le terrain.
Les quatre courtes heures disponibles pour observer les
oiseaux samedi ont surtout été passées en bordure des forêts, sans y pénétrer.
Heureusement, les passereaux étaient bien en voix et nous avons tout de même
réussi à accumuler une belle diversité, même si la quantité ne pouvait
évidemment pas être de la partie. Je voudrais d’ailleurs signaler à quel point
la Paruline à croupion jaune, l’espèce de paruline toujours la plus abondante,
a été plutôt discrète ici ce printemps. Je n’ai vu l’espèce que
14 journées durant le mois de mai, mon deuxième plus bas total des
12 dernières années. Ce phénomène n’aura peut-être été que local (donc
peut-être uniquement dans les 30 mètres autour de moi!) et je ne suis pas
tenté de le relier au dernier hiver qui fut particulièrement froid dans l’est
du continent où hivernent nos oiseaux. Mais, voilà, l’idée est lancée…
Le long des routes de La Pocatière, samedi le
30 mai, nous avons repéré 65 espèces entre 5 h 00 et
9 h 00, telles :
- 8 Canards souchets
- 27 Urubus à tête rouge – Dès 5 h 20 le matin, plus de 20 urubus planaient déjà contre le vent du sud-ouest le long de leur montagne favorite.
- 1 Busard Saint-Martin
- 3 Buses à queue rousse – Deux de ces buses, des immatures, migraient au-dessus de la ville. De tels oiseaux sont régulièrement vus en déplacement au-dessus de la région jusqu’à la fin de juin.
- 16 Tourterelles tristes
- 4 Martinets ramoneurs – Il y a quelques jours, nous avons eu le plaisir de voir que quelques martinets avaient réussi à atteindre La Pocatière! Durant mes premières années à observer les oiseaux, cette espèce était un peu ma mascotte en été tellement elle était régulière dans le ciel de ma ville. Les choses ont bien changé!
- 2 Colibris à gorge rubis
- 3 Pics mineurs
- 3 Pics chevelus
- 3 Pics flamboyants
- 10 Moucherolles des aulnes
- 4 Moucherolles phébis
- 1 Viréo mélodieux – L’espèce est enfin de retour à son site préféré à La Pocatière, soit les grands saules bordant la rivière à la limite de la ville.
- 12 Viréos aux yeux rouges
- 21 Geais bleus
- 90 Corneilles d’Amérique
- 1 Merlebleu de l’Est
- 9 Grives fauves
- 2 Grives solitaires
- 38 Merles d’Amérique
- 3 Moqueurs chats
- 4 Jaseurs d’Amérique
- 5 Parulines couronnées – Elles sont tellement bruyantes qu’il n’était pas nécessaire d’entrer en forêt pour les ajouter à notre liste.
- 3 Parulines noir et blanc
- 6 Parulines obscures – Depuis deux semaines, cette paruline des forêts conifériennes fait entendre son chant saccadé un peu partout dans la ville.
- 1 Paruline à joues grises
- 17 Parulines masquées
- 5 Parulines flamboyantes
- 1 Paruline à tête cendrée
- 12 Parulines jaunes
- 2 Parulines à flancs marron
- 2 Parulines rayées
- 2 Parulines bleues
- 2 Parulines à gorge noire
- 21 Bruants familiers
- 15 Bruants des prés
- 1 Bruant de Nelson – Nous avons commencé notre excursion par une visite sur les battures du fleuve Saint-Laurent, avec le Bruant de Nelson comme cible. Il est toujours le dernier passereau nicheur à atteindre la région au printemps, au point où je ne l’ai vu en mai que trois années sur les douze dernières. Ma mention la plus hâtive est le 25 mai 1995. S’il est arrivé, c’est que le printemps est vraiment terminé!!!
- 25 Bruants chanteurs
- 1 Bruant des marais
- 2 Goglus des prés
- 38 Carouges à épaulettes
- 20 Quiscales bronzés
- 1 Vacher à tête brune
- 15 Tarins des pins
- 42 Chardonnerets jaunes
- 7 Moineaux domestiques
Le changement de masse d’air
ajouté au vent du nord annonçaient une belle matinée à Rivière-Ouelle dimanche.
Malgré une excellente visibilité, relativement peu d’oiseaux étaient au
rendez-vous. Malgré toutes nos années d’expérience, il nous reste encore à
découvrir pourquoi une journée aux conditions particulières sera excellente
alors qu’une autre journée pourtant similaire restera plutôt moyenne. Nous
espérons bien trouver la réponse d’ici une centaine d’années…
À Rivière-Ouelle, dimanche
le 31 mai, nous avons tout de même trouvé 65 espèces entre
5 h 00 à 11 h 00. En voici une partie :
- 40 Oies des neiges
- 12 Canards noirs
- 55 Canards colverts – Une cinquantaine de mâles étaient déjà rassemblés dans la partie supérieure de la rivière, un signe que l’été n’est plus très loin. Les femelles doivent être occupées à couver.
- 14 Eiders à duvet
- 3 Macreuses à front blanc
- 3 Macreuses brunes
- 100 Macreuses à bec jaune
- 2 Harles huppés
- 4 Gélinottes huppées
- 28 Plongeons catmarins
- 2 Fous de Bassan – En plus d’un adulte, nous avons également vu un immature à sa 1ère année, une classe d’âge rarement rencontrée ici au printemps.
- 83 Cormorans à aigrettes
- 8 Grands Hérons
- 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 1ère année fréquente le même secteur depuis deux semaines.
- 1 Busard Saint-Martin
- 1 Buse pattue – Celle-là semble avoir décidé d’étirer son séjour dans la région jusqu’à l’été!
Buse pattue (Rough-legged
Hawk – Buteo lagopus)
Rivière-Ouelle – 31
mai 2015 © Claude Auchu |
- 4 Labbes parasites
- 6 Guillemots marmettes
- 31 Petits Pingouins
- 4 Mouettes tridactyles
- 300 Goélands à bec cerclé
- 125 Goélands argentés – Beaucoup moins d’oiseaux que la semaine précédente, mais la marée basse leur donnait de larges battures à patrouiller. De bonnes bandes de goélands impossibles à identifier étaient aussi visibles très loin au large, peut-être plus près des côtes de Charlevoix que de la rive sud.
- 1 Goéland brun – Un immature en plumage de 1ère année.
- 2 Sternes arctiques – Nous n’avons réussi à identifier que deux sternes sur les 150 vues se déplaçant au large du quai. Et, surprise!, c’était deux Sternes arctiques!!! À moins d’être coincée par un événement météorologique contraire, cette migratrice de longue distance ne s’arrête dans le sud du Québec qu’au centre de l’estuaire du Saint-Laurent, hors de la vue des observateurs. Des oiseaux sont sûrement présents au large de ma région à chaque printemps, mais des conditions d’observation vraiment particulières sont nécessaires soit pour les pousser près du rivage, soit pour réussir à voir les petits détails sur les oiseaux distants. Ce fut particulièrement le cas le 28 mai 1997 alors que j’avais réussi à compter 2200 Sternes arctiques à partir du quai!
- 5 Moucherolles des aulnes
- 1 Moucherolle tchébec
- 98 Corneilles d’Amérique – Il n’y a pas que les goélands qui se nourrissent des Capelans échoués sur les plages à cette période de l’année. Des corneilles sont régulièrement observées faisant la navette entre le rivage et les forêts, le bec rempli de petits poissons. D’ailleurs, même à La Pocatière les jeunes corneilles au nid sont souvent nourries de poissons, possiblement des épinoches, provenant des rives du fleuve. J’ai trouvé à plusieurs reprises des têtes de poissons au sol dans un boisé situé à plus d’un kilomètre des rives du fleuve.
- 7 Grands Corbeaux
- 8 Hirondelles bicolores
- 33 Hirondelles de rivage
- 8 Hirondelles rustiques
- 1 Roitelet à couronne dorée
- 2 Moqueurs chats
- 1 Jaseur d’Amérique
- 1 Paruline noir et blanc
- 8 Parulines masquées
- 5 Parulines flamboyantes
Paruline flamboyante, mâle immature
(American Redstart – Setophaga ruticilla)
Rivière-Ouelle – 31
mai 2015 © Claude Auchu |
- 4 Parulines à tête cendrée
- 1 Paruline à poitrine baie
- 2 Parulines jaunes
- 2 Parulines rayées
- 3 Parulines à gorge noire
- 1 Paruline à calotte noire
- 19 Bruants chanteurs
- 1 Bruant des marais
- 1 Goglu des prés
- 33 Carouges à épaulettes
- 28 Quiscales bronzés
Avant même le début de cette
belle fin de semaine, nous avions déjà fait une observation des plus intéressantes
pour la région. Un passage rapide par la petite ville de
Saint-Pascal-de-Kamouraska jeudi le 28 mai nous a permis de tomber
par hasard sur un Cardinal rouge mâle! Même si le cardinal est un nicheur
régulier à Québec depuis maintenant 20 ans, l’espèce tarde à vraiment
s’établir dans ma région. Il est bien possible, pour ne pas dire
« probable », que l’espèce a déjà niché dans Kamouraska-L’Islet mais,
pour l’instant, ce n’est encore qu’entre novembre et avril que le cardinal est
le plus visible. Localement, je n’ai encore qu’une seule observation estivale
dans mes registres, un mâle chanteur que nous avons vu à Saint-Pacôme le
15 juillet 2003. Les cardinaux sont de plus en plus nombreux à séjourner
dans la région, l’habitat qu’ils recherchent est disponible un peu partout… il
ne reste peut-être qu’à espérer qu’un mâle et une femelle qui se
plaisent (?) se croisent près d’ici!