mardi 10 mai 2016

Grue du Canada et premier Labbe parasite

Nous avons connu une autre belle fin de semaine passée aux oiseaux et à négocier avec la marée, le vent, le soleil, les risques de précipitations… bref, une fin de semaine comme les autres! Nous avons une fois de plus partagé nos efforts entre les espèces aquatiques le samedi et celles plus terrestres le dimanche, ce qui signifie en ce début du mois de mai une bien belle variété d’espèces.

La marée était particulièrement haute lors de notre entrée dans Rivière-Ouelle samedi matin. Côté température, nous avons été plutôt gâtés avec une visibilité très nette au large, un petit vent du nord-est très supportable et, enfin, un mercure digne de la saison. Nous sommes en fait passés d’un frisquet 1°C à 5 h 00 à un agréable 18° à peine six heures plus tard; le fond de l’air est froid, mais le soleil est chaud! Les marées ont un impact certain sur les oiseaux que nous observons et cet effet est décuplé lors des grandes marées. La marée montante incite les espèces de l’estuaire à se rendre plus haut dans le fleuve, mais une marée baissante a souvent l’effet contraire. Samedi matin, malgré que la marée commençait à baisser, l’effet conjugué de la grande marée et du vent du nord-est nous a permis de voir de très nombreux Plongeons catmarins se déplacer dans le sens contraire de celui auquel nous sommes habitués et souvent relativement près du rivage.
Nous avons aussi assisté à un beau passage de Bernaches du Canada qui descendaient le fleuve souvent très loin au large. Comme la semaine dernière, un très grand nombre de goélands étaient continuellement en mouvement au large, parmi lesquelles nous avons encore réussi à repérer quelques Goélands bruns. Comme d’habitude, c’est Christiane qui tenait le compte des oiseaux en inscrivant minutieusement le tout dans son petit calepin. Voici d’ailleurs la feuille qui contenait une partie des espèces aquatiques recensées samedi :

Samedi le 7 mai, parmi les 71 espèces notées à Rivière-Ouelle entre 5 h 10 et 12 h 40, retenons les suivantes :
  • 800 Oies des neiges
  • 6 Bernaches cravants
  • 2 Bernaches de Hutchins
  • 2210 Bernaches du Canada
Bernaches du Canada (Canada Geese – Branta canadensis)
Rivière-Ouelle – 7 mai 2016 © Claude Auchu
  • 1 Canard chipeau
  • 27 Canards noirs
  • 15 Canards colverts
  • 52 Fuligules milouinans
  • 3 Petits Fuligules
  • 74 Eiders à duvet
  • 44 Macreuses à front blanc
  • 10 Macreuses brunes
  • 10000 Macreuses à bec jaune – Poussées vers l’est par la marée qui descendait très rapidement, les macreuses se dépêchaient de retourner à leur emplacement favori situé légèrement à l’ouest du quai. Au plus fort du mouvement, elles passaient devant nous au rythme de 250 oiseaux à la minute! Il a été plus facile pour nous de simplement les évaluer!
  • 7 Hareldes kakawis
  • 1 Petit Garrot
  • 23 Garrots à œil d’or
  • 2 Harles couronnés
  • 44 Grands Harles
  • 70 Harles huppés
Harles huppés (Red-breasted Mergansers – Mergus serrator)
Rivière-Ouelle – 7 mai 2016 © Claude Auchu 
Harle huppé (Red-breasted Merganser – Mergus serrator)
Rivière-Ouelle – 7 mai 2016 © Claude Auchu 
  • 2 Gélinottes huppées
  • 2343 Plongeons catmarins – Il était vraiment étrange de voir tous ces oiseaux se diriger de façon aussi décidée vers l’est, eux que l’on voit habituellement remonter le fleuve au printemps. La marée très haute tôt en matinée nous a également permis de les voir passer près du quai (tout étant relatif…).
Plongeon catmarin (Red-throated Loon – Gavia stellata)
Rivière-Ouelle – 7 mai 2016 © Claude Auchu
Au début de mai, plusieurs Plongeons catmarins sont encore en plumage d'hiver ou en mue.
Plongeons catmarins (Red-throated Loons – Gavia stellata)
Rivière-Ouelle – 7 mai 2016 © Claude Auchu
  • 5 Plongeons huards
  • 34 Fous de Bassan – Tout comme nous, les Fous de Bassan n’ont pas fait la grasse matinée samedi matin! Probablement poussés trop loin en amont par la marée, certains oiseaux redescendaient déjà le fleuve au lever du soleil.
  • 203 Cormorans à aigrettes
  • 5 Grands Hérons
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 3 Éperviers bruns
  • 4 Petites Buses
  • 1 Grue du Canada – Cet oiseau a survolé silencieusement la rivière pour disparaître vers les champs situés de l’autre côté. J’avais vu probablement le même oiseau la veille près de la grande tourbière de Rivière-Ouelle. Bien qu’encore rare, l’espèce est de plus en plus régulière dans la région!
  • 1 Pluvier kildir
  • 1 Labbe parasite – C’est lui que je souhaitais voir samedi matin! Le Labbe parasite fait partie des quelques espèces difficiles à voir au Québec durant la migration printanière, mais qui sont presque garanties à Rivière-Ouelle… lorsque l’on sait comment les trouver!
  • 3 Guillemots marmettes
  • 39 Petits Pingouins
  • 12 Mouettes de Bonaparte
  • 4000 Goélands à bec cerclé
  • 400 Goélands argentés
  • 4 Goélands arctiques
  • 5 Goélands bruns – Cette fois, ce sont deux immatures en plumage de deuxième année, un de troisième année et deux adultes que nous avons vus migrer vers l’est au large du quai.
  • 15 Goélands marins
  • 24 Hirondelles bicolores
  • 1 Hirondelle rustique
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 4 Roitelets à couronne rubis
  • 17 Merles d’Amérique
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 8 Parulines à croupion jaune
  • 2 Bruants familiers
  • 1 Bruant des prés
  • 1 Bruant fauve
  • 26 Bruants chanteurs
  • 17 Bruants à gorge blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 100 Carouges à épaulettes
  • 42 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
Le fameux front chaud que nous espérions tous est finalement passé durant la nuit de samedi à dimanche. Un vent du sud, un mercure à la hausse et de la pluie sont souvent les conditions nécessaires pour permettre aux oiseaux de migrer rapidement vers le nord. Dans ma région, les différentes espèces de passereaux ont environ une semaine de retard sur leur date moyenne d’arrivée des derniers printemps. Nous espérions bien que ce front allait remettre notre liste d’espèces à jour. Ce ne fut pas tout à fait le cas, les espèces espérées se trouvant peut-être trop loin au sud pour atteindre notre région en une seule nuit. La belle matinée de dimanche, entre le front chaud et le front froid qui est passé en soirée, nous a tout de même permis de trouver deux espèces champêtres maintenant rares dans la région.

Voici une partie des 68 espèces que nous avons récoltées à La Pocatière, dimanche le 8 mai, entre 6 h 45 et 12 h 50 :
  • 5 Canards d’Amérique
  • 7 Canards souchets
  • 40 Petits Fuligules
  • 2 Petits Garrots
  • 3 Gélinottes huppées
  • 12 Urubus à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 3 Pluviers kildirs
  • 1 Chevalier solitaire – Déjouant la température froide de ce printemps, le 8 mai représente une de mes dates d’arrivée les plus hâtives pour ce chevalier. Ma date record demeure le 5 mai 1989.
  • 2 Grands Chevaliers
  • 3 Petits Chevaliers
  • 2 Martin-pêcheurs d’Amérique
  • 3 Pics maculés
  • 14 Pics mineurs – Les Pics mineurs étaient bien en évidence dimanche matin, criant avec régularité dans tous les boisés visités. Deux oiseaux se sont même accouplés haut perchés dans le bouleau de notre voisin.
  • 2 Pics chevelus
  • 8 Pics flamboyants
  • 1 Grand Pic
  • 5 Moucherolles phébis
  • 4 Viréos à tête bleue
  • 7 Geais bleus
  • 40 Alouettes hausse-col – Au début de mai, les alouettes nichant dans l’arctique traversent la région de façon souvent bien marquée.
  • 16 Hirondelles bicolores
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 7 Sittelles à poitrine rousse
  • 3 Grimpereaux bruns
  • 2 Troglodytes des forêts
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 13 Roitelets à couronne rubis
  • 1 Merlebleu de l’est
  • 12 Grives solitaires
  • 57 Merles d’Amérique
  • 1 Jaseur boréal – Un jaseur solitaire est demeuré perché longuement au sommet d’un érable, fouillant dans les fleurs de l’arbre. Mon observation printanière la plus tardive dans la région de La Pocatière pour cet hivernant régulier remonte au 13 mai 1981 (et, croyez-le ou non, je me souviens encore très bien de cette observation!). Lors de notre séjour aux Escoumins, nous avions vu cette espèce encore plus tardivement, soit le 17 mai 1997 et le 19 mai 2002.
  • 16 Parulines à croupion jaune
  • 1 Bruant hudsonien
  • 30 Bruants familiers
  • 1 Bruant vespéral – Ce bruant est une des nombreuses espèces champêtres en perte de vitesse dans notre région. Je ne l’ai observé qu’à une seule reprise à chacune des trois dernières années, ce qui est très loin de la quarantaine de mentions que j’accumulais au début des années 1990!
  • 9 Bruants des prés
  • 35 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants des marais
  • 29 Bruants à gorge blanche
  • 2 Bruants à couronne blanche
  • 12 Juncos ardoisés
  • 1 Cardinal rouge – Un oiseau chantait à l’endroit où un couple a hiverné. Le cardinal niche probablement dans ma région, mais je n’en possède pas encore de preuve formelle.
  • 30 Carouges à épaulettes
  • 1 Sturnelle des prés – Une autre espèce champêtre qui est à une plume de disparaître de la région. À la fin de ma décennie 2000 (il y a donc moins de 10 ans!), nous arrivions encore facilement à cumuler une vingtaine de mentions par année; nous nous limitons maintenant qu’à trois ou quatre!
  • 3 Quiscales rouilleux
  • 40 Quiscales bronzés
  • 3 Vachers à tête brune
  • 24 Roselins pourprés
  • 1 Sizerin flammé – Tiens donc! Un autre?!?
  • 55 Tarins des pins – La rencontre d’un groupe d’une quarantaine d’oiseaux indique que des immatures sont déjà sortis du nid.
  • 43 Chardonnerets jaunes
  • 3 Gros-becs errants
  • 14 Moineaux domestiques
Nos vraies sorties ornithologiques ont lieu durant la fin de semaine, mais nous ne boycottons pas les oiseaux du lundi au vendredi pour autant. Lundi le 9 mai, en revenant du travail, un Épervier de Cooper est venu couper ma route! Mardi le 10, un arrêt rapide sur les battures avant de souper m’a permis de voir un groupe de 14 Fuligules à tête rouge. Il s’agit du groupe le plus important que j’ai observé au printemps pour ce migrateur rare dans la région. Si seulement nous avions plus de temps…!