mardi 14 juin 2016

Des oiseaux photogéniques

À tous les matins, au lever, je sors quelques instants sur le perron pour écouter quels oiseaux ont passé la nuit dans notre voisinage. Vendredi le 10 juin, en ouvrant la porte, j’ai entendu une Mésange à tête noire. Oui… et alors? Eh bien, il s’agissait de la 10000e journée où j’observais cette espèce depuis le 1er janvier 1982, soit le moment où j’ai commencé à noter tous mes oiseaux quotidiennement! J’ai donc eu besoin d’un peu plus de 34 ans et 5 mois (exactement 12578 jours) pour atteindre ce total. Je n’ai pas vraiment fait d’effort particulier pour atteindre ce total, je note simplement les oiseaux que je croise sur mon chemin… mais disons que mon chemin est tracé pour rencontrer des oiseaux! Depuis 1982, ma meilleure année pour la mésange aura été 2012 avec 337 journées et la pire remonte à 1987 avec seulement 164 journées durant l’année. Bien sûr, en consultant les données d’une seule personne, on s’aperçoit vite qu’elles racontent en partie ce que l’observateur a fait durant sa vie! Heureusement, des réseaux comme eBird (et ÉPOQ bien avant lui) permettent aux observateurs de mettre leurs données en commun et d’atténuer ces imperfections.
C’est en effectuant la compilation de mes observations de 2015 en janvier dernier que je me suis rendu compte que notre chère Mésange à tête noire approchait le cap des 10000 journées. Avant elle, seules deux espèces avaient franchi ce cap, soit la Corneille d’Amérique et l’Étourneau sansonnet (ce dernier a atteint les 10000 journées quelque part à la mi-décembre 2015). Le Moineau domestique sera la prochaine, probablement d’ici un mois. Deux des quatre espèces que j’ai observées avec le plus de régularité depuis 1982 sont donc des oiseaux introduits en Amérique par l’Homme…

Même si la pluie de dimanche a coupé de moitié ma fin de semaine ornithologique (dommage, nous avions de si beaux projets…), j’ai tout de même connu une très bonne matinée samedi. Christiane ne pouvant m’accompagner, j’ai fait en solo une sortie à Rivière-Ouelle en espérant reprendre ce que le brouillard de la semaine précédente nous avait fait perdre. Ce fut en partie une réussite avec quelques surprises et de nombreux oiseaux acceptant enfin de se laisser photographier!

J’ai réussi à trouver 69 espèces à Rivière-Ouelle entre 4 h 35 et 11 h 10 samedi le 11 juin. En voici une partie :
  • 28 Oies des neiges – Plusieurs de ces oiseaux passeront l’été dans le secteur.
  • 100 Bernaches du Canada – En quatre petits groupes d’individus comptés un à un…
  • 2 Canards souchets
  • 1 Canard pilet – Un mâle portant encore un plumage nuptial aussi propre qu’en avril accompagnait un petit groupe d’Eiders à duvet.
  • 61 Eiders à duvet – Sur la rive sud du Saint-Laurent, l’Eider à duvet ne niche pas à l’ouest de Rivière-Ouelle, mais il devient un nicheur commun à peine quelques kilomètres plus à l’est.

Eiders à duvet (Common Eiders – Somateria mollissima)
Rivière-Ouelle – 11 juin 2016 © Claude Auchu
  • 1 Macreuse à front blanc
  • 10 Harles huppés – Les Harles huppés quittent toujours le fleuve plus tardivement que les Grands Harles pour aller nicher. Plusieurs attendent carrément la fin de la période de frai des Capelans, alors que les Grands Harles rejoignent les rivières aussitôt que la crue printanière est terminée.
  • 14 Plongeons catmarins
  • 10 Plongeons huards
  • 9 Grands Hérons
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 3 Pluviers kildirs – Un adulte et deux juvéniles en duvet (assez gros pour préférer courir plutôt que de se tapir au sol en cas de danger) ont rencontré un chat dans la cour d’une ferme. L’adulte a fait à plusieurs reprises le coup de l’aile cassée, mais le chat a continué son chemin sans se préoccuper des pluviers. Mais j’étais prêt à intervenir, au cas où…
  • 1 Labbe parasite – J’ai été presque surpris de voir un Labbe parasite à Rivière-Ouelle à une date aussi tardive en juin. Dans l’estuaire maritime, des non-nicheurs sont présents en nombre variable durant tout l’été, mais je n’en ai jamais vu ici en plein cœur de l’été ornithologique. Les premiers migrateurs automnaux pourraient faire leur apparition dans ma région dès la fin de juillet.
  • 1 Guillemot marmette
  • 147 Petits Pingouins
  • 4 Guillemots à miroir
  • 2 Mouettes tridactyles
  • 24 Mouettes de Bonaparte

Mouette de Bonaparte (Bonaparte’s Gull – Chroicocephalus philadelphia)
Rivière-Ouelle – 11 juin 2016 © Claude Auchu
  • 300 Goélands à bec cerclé
  • 150 Goélands argentés
  • 2 Goélands bruns – Encore deux immatures, un en plumage de première année posé sur une plage en compagnie de Goélands à bec cerclé et un de troisième année en vol seul au large du quai.
  • 1 Sterne caspienne – Un oiseau étire encore son séjour dans notre secteur. Un premier oiseau fut découvert le 27 mai et deux étaient encore sur place le 8 juin. C’est la première fois que cette espèce est présente aussi longtemps dans la région.
  • 4 Pics flamboyants – À mon arrivée au quai vers 4 h 45, deux Pics flamboyants étaient posés sur les rochers bordant son extrémité. Qu’espéraient-ils trouver à cet endroit à une telle heure???
  • 1 Pioui de l’Est – Un mâle chantait dans un petit bosquet de grands saules et frênes, côtoyant un couple d’orioles et des Viréos mélodieux nicheurs. S’agirait-il encore d’un migrateur?
  • 15 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 1 Tyran tritri
  • 1 Viréo mélodieux – Une rare rencontre visuelle avec un mâle chanteur qui s’est même laissé photographier. Il faut préciser que je me trouvais sur un pont, à quatre mètres au-dessus du sol et donc à la hauteur de l’oiseau.

Viréo mélodieux (Warbling Vireo – Vireo gilvus)
Rivière-Ouelle – 11 juin 2016 © Claude Auchu
  • 5 Grands Corbeaux – Quatre juvéniles sortis du nid depuis peu étaient posés dans un champ et semblaient se demander pourquoi personne ne venait les nourrir.

Grands Corbeaux (Common Ravens – Corvus corax)
Rivière-Ouelle – 11 juin 2016 © Claude Auchu
  • 4 Mésanges à tête noire – Ma 10001e journée avec l’espèce!
  • 3 Grives fauves
  • 1 Grive à dos olive
  • 30 Merles d’Amérique
  • 4 Moqueurs chats
  • 1 Moqueur polyglotte – Cet oiseau n’a pas émis une seule note durant la dizaine de minutes que j’ai passée en sa compagnie.

Moqueur polyglotte (Northern Mockingbird – Mimus polyglottos)
Rivière-Ouelle – 11 juin 2016 © Claude Auchu
  • 23 Jaseurs d’Amérique
  • 13 Parulines masquées

Paruline masquée (Common Yellowthroat – Geothlypis trichas)
Rivière-Ouelle – 11 juin 2016 © Claude Auchu
  • 4 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines à tête cendrée
  • 5 Parulines jaunes

Paruline jaune (Yellow Warbler – Setophaga petechia)
Rivière-Ouelle – 11 juin 2016 © Claude Auchu
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 7 Bruants des prés
  • 1 Bruant de Nelson
  • 30 Bruants chanteurs
  • 1 Goglu des prés
  • 1 Oriole de Baltimore – Pendant que la femelle couve dans son nid fait de bouts de corde, le mâle patrouille son territoire en lançant toutes sortes de cris.
  • 6 Tarins des pins
  • 30 Chardonnerets jaunes

Connaissez-vous beaucoup de régions pouvant se vanter d’accueillir des espèces nicheuses aussi différentes que l’Eider à duvet et l’Oriole de Baltimore à quelques kilomètres l’une de l’autre? Je n’en connais qu’une : la mienne!!!