mardi 9 mai 2017

Arlequin plongeur, Grande Aigrette et Troglodyte familier

Encore une fois, la température du fameux printemps 2017 a essayé de mettre en échec notre fin de semaine dédiée aux oiseaux. Nous avions déjà déclaré forfait pour samedi, laissant toute la place à la pluie et aux forts vents du nord-est. Heureusement, au fil des heures, les prévisions pour la journée de dimanche devenaient de plus en plus encourageantes. Nous étions même anxieux de vérifier quels oiseaux les vents de samedi avaient bien pu pousser jusqu’à nous.

Auparavant, la fin de semaine avait tout de même bien débuté vendredi matin avec une belle variété d’espèces notées durant les minutes précédant et suivant le travail.

Ainsi, à La Pocatière vendredi le 5 mai, j’ai noté :
  • 1 Moucherolle phébi – Comme il y a deux semaines, le chant de cette espèce m’a réveillé à 5 h 30 vendredi matin!
  • 1 Troglodyte familier – Celui-là chantait à tue-tête derrière la maison lorsque j’ai fait ma traditionnelle séance d’écoute à partir du palier en sortant du lit! Toujours rare dans la région, nous ne réussissons à voir le Troglodyte familier qu’une année sur trois en moyenne. Ces oiseaux ne sont habituellement que de passage et les mentions de nidification connues se comptent sur les doigts d’une seule main.
  • 1 Moqueur roux – Une autre espèce rarement entendue à partir du palier.
  • 3 Sizerins flammés – Un individu de la sous-espèce rostrata se nourrissait à une mangeoire où il semblait presque 30% plus gros que les tarins qui se trouvaient juste à côté. Cette sous-espèce qui niche au Groenland et dans l’île de Baffin a une taille nettement plus grande et un plumage plus sombre que nos sizerins habituels, assez pour sauter aux yeux dès le premier coup d’œil.

Dimanche matin, le ciel commençait tout juste à se dégager lorsque nous avons mis le nez à l’extérieur. En approchant du quai de Rivière-Ouelle, notre première destination, nous nous sommes rendus compte que les vents, pourtant nuls à La Pocatière, y soufflaient encore du nord‑est. C’était déjà nettement mieux que les vents forts du sud-ouest annoncés pour la mi-journée!!!
Bien installés au bout du quai, nous avons scruté le large attentivement durant près de trois heures en profitant, comme prévu, des belles surprises poussées jusqu’à nous par le vent du nord‑est de samedi. La partie forestière de l’excursion s’est faite à un bon rythme, avec des quantités intéressantes d’individus pour plusieurs espèces. En fait, il ne manquait que les parulines!

Nous avons terminé l’excursion de dimanche le 7 mai avec 79 espèces après avoir parcouru Rivière‑Ouelle de 5 h 20 à 12 h 30. En voici une sélection :
  • 7500 Oies des neiges
  • 5 Bernaches cravants
  • 100 Bernaches du Canada
  • 4 Canards chipeaux
  • 2 Canards d’Amérique
  • 121 Canards noirs
  • 57 Canards colverts
  • 11 Canards pilets
  • 127 Sarcelles d’hiver
  • 26 Fuligules à collier

Fuligules à collier (Ring-necked Ducks – Aythya collaris)
Rivière-Ouelle – 7 mai 2017 © Claude Auchu
  • 14 Fuligules milouinans
  • 12 Petits Fuligules
  • 9 Eiders à duvet – En mai, voir aussi peu d’eiders après une journée de vent du nord-est n’est pas vraiment une surprise le printemps. Le printemps, ces canards de mer attendent les vents du sud pour atteindre la région en survolant les terres depuis la Nouvelle-Angleterre. En automne, par contre, ils font ce trajet dans le sens inverse et un vent du nord‑est nous permet souvent d’enregistrer des quantités incroyables.
  • 1 Arlequin plongeur – Une femelle qui est passée au large du quai en un coup de vent nous a fourni la plus grande surprise de la matinée! L’arlequin est sûrement annuel dans la région, mais en quantité tellement faible qu’il passe facilement entre nos doigts. Jusqu’à présent, je n’ai observé un mâle en plumage nuptial qu’à une seule occasion dans la région, c’était le 7 mai 1993, il y a donc exactement 24 ans!!!
  • 20 Macreuses à front blanc
  • 5 Macreuses brunes
  • 3000 Macreuses à bec jaune – Les petites vagues au large n’ont pas permis à Christiane de compter les Macreuses à bec jaune. On peut cependant assurer qu’il y en avait encore quelques milliers.
  • 1 Harelde kakawi
  • 26 Garrots à œil d’or
  • 5 Harles couronnés
  • 132 Grands Harles – Avec le frai des éperlans, les Grands Harles s’étaient réunis à l’embouchure de la rivière pour participer au banquet.
  • 28 Harles huppés
  • 2 Gélinottes huppées
  • 1 Grèbe jougris
  • 2 Pluviers kildirs
  • 13 Grands Chevaliers
  • 5 Petits Chevaliers
  • 9 Guillemots marmettes – Il est bien possible que le vent du nord-est soit responsable de l’arrivée de ces oiseaux.
  • 21 Petits Pingouins
  • 2 Guillemots à miroir
  • 5 Mouettes tridactyles
  • 12 Mouettes de Bonaparte
  • 5 Goélands arctiques
  • 3 Goélands bruns – Encore des adultes en migration au large du quai. On peut se demander combien d’oiseaux migrent ainsi devant le quai durant un seul printemps. La première mention régionale de cette espèce européenne ne remonte qu’au 17 mai 1983!
  • 264 Plongeons catmarins
  • 1 Plongeon huard
  • 37 Fous de Bassan – Contrairement à leur habitude, les fous se sont manifestés très tôt dimanche matin. Il est bien possible que les forts vents de la veille les aient poussés plus loin en amont qu’ils ne le souhaitaient!
  • 1 Grande Aigrette – Cette Dame blanche fait parfois de courtes visites printanières dans la région. C’est cependant durant le mois d’août qu’elle est la plus régulière.

Grande Aigrette (Great Egret – Ardea alba)
Rivière-Ouelle – 7 mai 2017 © Claude Auchu
Grande Aigrette (Great Egret – Ardea alba)
Rivière-Ouelle – 7 mai 2017 © Christiane Girard
  • 2 Pygargues à tête blanche – Un adulte et un immature en plumage de première année planaient ensemble au-dessus des champs.

Pygargue à tête blanche (Bald Eagles – Haliaeetus leucocephalus)
Rivière-Ouelle – 7 mai 2017 © Claude Auchu
  • 3 Busards Saint-Martin
  • 1 Épervier brun
  • 2 Buses à queue rousse
  • 9 Pics flamboyants
  • 3 Faucons émerillons
  • 24 Hirondelles bicolores – Malgré le temps frais et la pluie de ce printemps, les Hirondelles bicolores profitent de chaque éclaircie pour se chamailler dans l’espoir de s’accaparer un nichoir.
  • 1 Moqueur roux
  • 25 Jaseurs boréaux – Un groupe compact de 25 jaseurs est passé rapidement tout près de nous. De plus, une dizaine d’autres ont été vus à La Pocatière plus tard en après-midi. Cette espèce des forêts du nord a bien des raisons de s’attarder dans le sud ce printemps; à la production presque nulle de fruits sauvages l’automne dernier s’ajoute maintenant l’émergence tardive des insectes ce printemps! La nourriture doit être encore bien rare plus au nord.
  • 6 Roselins pourprés
  • 4 Parulines à croupion jaune
  • 2 Bruants hudsoniens
  • 6 Bruants familiers
  • 3 Bruants des prés
  • 1 Bruant fauve
  • 31 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 26 Bruants à gorge blanche
  • 66 Juncos ardoisés
  • 60 Carouges à épaulettes
  • 1 Quiscale rouilleux
  • 50 Quiscales bronzés
  • 6 Vachers à tête brune

La présence des éperlans s’est encore faite sentir durant cette excursion avec plusieurs oiseaux piscivores, comme les harles, les fous, les guillemots et les pingouins. Notons également ce petit groupe de bélugas de tous âges qui est venu frôler le bout du quai en mi-journée. 
Béluga (Beluga Whale – Delphinapterus leucas)
Rivière-Ouelle – 7 mai 2017 © Claude Auchu