À notre arrivée au quai samedi vers 6 h 30, un observateur était déjà sur place. Il s’agissait de Jessé Roy-Drainville qui est venu rapidement à notre rencontre en pointant le ciel derrière nous. C’est que nous venions tout juste de rater un Hibou des marais qui, poursuivi par des corneilles, prenait de l’altitude en devenant invisible sur fond de ciel encore sombre… la matinée commençait d’une bien drôle de façon pour nous!
Une fois bien installés au bout du quai en compagnie de Jessé, nous avons constaté que l’horizon était limpide comme nous ne l’avions pas vu depuis longtemps! En plus, les oiseaux étaient très actifs! Cette suractivité avait même de quoi nous surprendre puisque les vents, qui stimulent souvent les oiseaux à se déplacer, étaient presque nuls. Curieusement, malgré les va-et-vients incessants des macreuses, plongeons et de deux beaux cadeaux provenant du golfe Saint-Laurent, aucun Fou de Bassan n’a été noté; nous en avions pourtant vu 78 la semaine dernière! Avec une visibilité qui permettait même de distinguer les goélands sur les rivages de Saint-Irénée (situés à 16 kilomètres du quai), nous aurions sûrement réussi à en repérer au moins un si l’espèce avait été présente dans le secteur!
Des oiseaux en abondance, des conditions d’observation plus qu’agréables et de la bonne compagnie, notre séjour au quai risquait fort de se prolonger. Et, effectivement, nous n’avons quitté le site qu’à 11 h 00, mais seulement pour continuer notre excursion plus loin dans la municipalité. Il arrive régulièrement que nous observions des passereaux depuis le quai, habituellement des oiseaux en déplacement que nous repérons grâce à leurs notes caractéristiques. Samedi matin, malgré les mouvements bien visibles des espèces aquatiques au large, bien peu d’oiseaux terrestres ont attiré notre attention durant les 4 h 30 passés au quai. Il n’était donc pas surprenant que la deuxième partie de l’excursion se soit déroulée à une rythme beaucoup plus lent que la première.
Samedi le 5 octobre, nous avons patrouillé le territoire de Rivière-Ouelle de 6 h 25 à 14 h 30, ce qui nous permis de voir 57 espèces, dont :
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12000 Oies des neiges
- 11 Bernaches cravants – L’espèce est rare en migration automnale dans la région et elle n’est alors rencontrée qu’en très petit nombre. Ces 11 individus représentent donc une belle surprise.
- 6 Bernaches du Canada – Une bien étrange Bernache du Canada accompagnait un important groupe d’Oies des neiges. De taille légèrement supérieure aux oies, la bernache était surtout très sombre, sa poitrine étant à peine plus pâle que son cou noir. Son corps dans l’ensemble était nettement brun-roux au lieu du brun-gris de nos bernaches habituelles. Même sa joue blanche nous apparaissait légèrement roussâtre. Ces caractéristiques pointent vers un oiseau des sous-espèces occidentalis ou fulva, qui nichent en Alaska et sur la côte de la Colombie-Britannique. Bien sûr, les chances qu’un de ces oiseaux se rende jusqu’au Québec sont bien minces et le métissage des différentes races (et des individus d’origine captive présents un peu partout) peut probablement produire des oiseaux ayant les caractéristiques observées samedi.
- 3 Canards d’Amérique
- 585 Canards noirs – Seule une faible minorité de ces oiseaux a été observée au quai.
- 57 Fuligules milouinans
- 39 Eiders à duvet
- 132 Macreuses à front blanc
- 215 Macreuses brunes – Une belle quantité pour la moins commune des macreuses dans la région.
- 495 Macreuses à bec jaune
- 2 Hareldes kakawis – Nos premiers de l’automne.
- 27 Garrots à œil d’or
- 1 Grand Harle
- 29 Harles huppés
- 259 Plongeons catmarins – Les oiseaux en plumage nuptial sont maintenant minoritaires, eux qui étaient nettement majoritaires il y a deux semaines à peine.
- 8 Plongeons huards
- 2 Grèbes esclavons
- 8 Grèbes jougris
- 1 Océanite cul-blanc – Repéré par Jessé, l’océanite nous a donné la preuve que le quai de Rivière-Ouelle se trouve peut-être à une limite que certaines espèces pélagiques n’aiment pas franchir. Après être passé devant nous en direction ouest, il a fait demi-tour pendant que nous le suivions aux télescopes pour ensuite repartir vers l’est! Puisqu’aucun vent du nord-est digne de ce nom n’a soufflé cette dernière semaine, l’océanite semble donc être arrivé jusqu’ici volontairement. Nous observons maintenant l’espèce pratiquement à chaque année dans la région, entre la fin de juillet et le début de novembre, mais avec un net sommet en octobre.
- 1060 Cormorans à aigrettes – Au début d’octobre, il s’agit sûrement d’une des dernières grosses journées de migrations des cormorans.
- 28 Grands Hérons
- 6 Urubus à tête rouge
- 20 Pluviers argentés
- 2 Pluviers bronzés
- 3 Pluviers semipalmés
- 1 Tournepierre à collier
- 31 Bécasseaux maubèches – Observés en deux groupes, ces oiseaux consituent une belle quantité pour Rivière-Ouelle.
- 6 Bécasseaux à poitrine cendrée
- 2 Bécasseaux variables
- 5 Mouettes de Bonaparte
- 11 Guillemots à miroir – Une autre espèce observée en quantité surprenante! C’est en novembre que les guillemots sont les plus communs dans la région.
- 1 Macareux moine – L’autre vedette de la fin de semaine! Comme l’océanite, le macareux a fait demi-tour peu après s’être aventuré à l’ouest du quai puisqu’il est repassé dans l’autre sens une dizaine de minutes plus tard, un comportement dont nous avons été témoins à plus d’une occasion! Le macareux également semble devenir de plus en plus régulier dans la régiom, il s’agit déjà de ma huitième mentions à Rivière-Ouelle et ma septième depuis 2008, toutes entre le 21 septembre et le 7 novembre. De son côté, l’abbé René Tanguay signalait déjà deux spécimens capturés à Saint-André-de-Kamouraska en mai 1949 et aux îles Pèlerins (tout juste au large de Saint-André) en mai 1950… deux mentions surpenantes en mai!?!
- 4 Pics chevelus
- 18 Alouettes hausse-col
- 1 Troglodyte des forêts
- 1 Paruline à croupion jaune
- 1 Plectrophane lapon
- 19 Bruants chanteurs
- 7 Bruants à couronne blanche
- 11 Juncos ardoisés
Un vent léger du nord-est était annoncé pour dimanche, ce qui aurait bien pu nous pousser une fois de plus vers Rivière-Ouelle. Cependant, nous essayons toujours de varier nos destinations au cours d’une même fin de semaine, de façon à avoir une idée la plus fidèle possible des oiseaux présents dans les environs de La Pocatière. Nous avons donc opté pour une petite tournée à vélo à travers forêts et champs, même si nos espoirs étaient plutôt limités compte tenu du peu de passereaux observés la veille.
Dimanche matin, les conditions étaient très agréables pour notre promenade. Un peu frisquet peut-être (il faisait 0°C au lever du soleil!), mais les vents ont été faibles durant toute la journée.
Voici donc une partie des 40 espèces que la journée de dimanche le 6 octobre avait à nous offrir sur le territoire de La Pocatière entre 7 h 10 et 12 h 10 :
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2000 Oies des neiges
- 24 Canards noirs
- 2 Urubus à tête rouge
- 4 Pluviers bronzés – Ces quatre oiseaux volaient au-dessus des terres agricoles à trois kilomètres du fleuve.
- 1 Grand Chevalier
- 2 Pics mineurs
- 2 Pics chevelus
- 1 Faucon émerillon
Faucon émerillon – La Pocatière – 6 octobre 2013 © Claude Auchu |
- 14 Geais bleus
- 115 Corneilles d’Amérique
- 19 Mésanges à tête noire
- 1 Sittelle à poitrine rousse
- 1 Grive solitaire
- 38 Merles d’Amérique
- 125 Étourneaux sansonnets
- 12 Parulines à croupion jaune
- 29 Bruants familiers
- 3 Bruants des prés
- 31 Bruants chanteurs
- 2 Bruants des marais
- 3 Bruants à gorge blanche
- 4 Bruants à couronne blanche
- 12 Juncos ardoisés
- 80 Carouges à épaulettes
- 1 Roselin pourpré
- 4 Moineaux domestiques