Nous venons de traverser une autre superbe fin de semaine
hivernale bien froide. Pour nous, Êtres humains qui ne sortons à l’extérieur
que durant les heures les plus chaudes de la journée, notons que le maximum
n’aura été que de -14°C durant la fin de semaine. Les oiseaux, eux, qui sont
continuellement à l’extérieur, ont à supporter un mercure qui est descendu
jusqu’à -24°C. Deux journées relativement normales pour eux… Heureusement pour
les oiseaux comme pour nous, les précipitations et les vents ont été
relativement faibles.
Où donc allions-nous observer les oiseaux durant ces deux
jours? Le choix a été à la fois simple et compliqué pour nous. Les oiseaux sont
communs pratiquement partout cet hiver, il n’est pas difficile de trouver des
endroits où faire le plein. Nous aurions bien voulu visiter des endroits avec
de l’eau libre mais, avec les températures froides tôt le matin, les risques de
brouillard de mer arctique étaient vraiment trop élevés. Nous avons donc décidé
de parcourir encore une fois la ville de La Pocatière et ses environs, en
espérant retrouver certains des oiseaux perdus de vue depuis un certain temps.
À La Pocatière, samedi le 7 février, les espèces
souhaitées ne se sont pas toutes montrées, mais nous avons tout de même terminé
la matinée avec 23 espèces. Les voici :
- 8 Pigeons bisets
- 14 Tourterelles tristes
- 1 Harfang des neiges
- 1 Chouette rayée – Cet oiseau avait été découvert quelques jours plus tôt à proximité du centre-ville. Nous avons été à la fois surpris et satisfaits qu’elle se soit donnée la peine de nous attendre sur place! La Chouette rayée est un résident peu commun dans la région et nous connaissons quelques endroits où l’espèce niche. Puisque nous ne visitons pratiquement jamais ces sites durant l’hiver, nos rencontres avec ces chouettes sont très rares durant la saison froide. En fait, ce n’est que le deuxième hiver où j’ai la chance d’en rencontrer une! Contrairement à plusieurs strigidés, les Chouettes rayées ne semblent pas se déplacer beaucoup durant l’hiver; il est bien possible que les oiseaux croisés à des endroits inhabituels en automne et en hiver soient des immatures à la recherche d’un territoire.
Chouette rayée (Barred
Owl – Strix varia)
La
Pocatière – 7 février 2015 © Claude Auchu |
Chouette rayée (Barred
Owl – Strix varia)
La
Pocatière – 7 février 2015 © Claude Auchu |
- 2 Pics mineurs
- 1 Pic chevelu
- 10 Geais bleus
- 7 Corneilles d’Amérique
- 29 Mésanges à tête noire
- 2 Sittelles à poitrine rousse
- 2 Sittelles à poitrine blanche
- 6 Merles d’Amérique – Ces six oiseaux ont été rencontrés individuellement, au point où nous ne disions plus que « tiens, un autre merle… ». Il faut tout de même être attentif lorsque l’on rencontre en plein hiver ces oiseaux arrivant d’on-ne-sait-où, ne serait-ce que pour augmenter nos chances de découvrir parmi eux un de leurs cousins européens égarés sur notre continent. D’ailleurs, une Grive litorne a été découverte en Nouvelle-Écosse la semaine dernière! En Amérique du Nord, la litorne est observée moins régulièrement maintenant qu’elle ne l’était durant les années 1980-90. Par contre, une autre espèce européenne, la Grive mauvis, semble avoir pris sa place. Nous avons déjà découvert une litorne au Québec, une Grive mauvis ferait maintenant bien notre affaire…
Merle d’Amérique
(American Robin – Turdus migratorius)
La
Pocatière – 7 février 2015 © Claude Auchu |
- 18 Étourneaux sansonnets
- 22 Jaseurs boréaux
- 10 Jaseurs d’Amérique
- 175 Plectrophanes des neiges
Plectrophanes des neiges (Snow
Buntings – Plectrophenax nivalis)
Rivière-Ouelle
– 31 janvier 2015 © Claude Auchu |
Plectrophane des neiges (Snow
Bunting – Plectrophenax nivalis)
Rivière-Ouelle
– 31 janvier 2015 © Claude Auchu |
- 1 Cardinal rouge
- 24 Durbecs des sapins
- 5 Roselins pourprés
- 4 Sizerins flammés
- 210 Tarins des pins
- 37 Gros-becs errants
- 7 Moineaux domestiques
S’il est vrai que les fringillidés sont présents en bon
nombre cet hiver, ils semblent curieusement peu communs dans les forêts
conifériennes situées loin du fleuve qui sont pourtant l’habitat primaire de la
majorité d’entre eux. Dans la région de La Pocatière, les conifères des
forêts de l’arrière-pays n’ont visiblement pas produit autant de graines que
ceux situés près des basses-terres. Malgré cela, dimanche matin, nous avons
décidé d’aller visiter les forêts situées au sud de Saint-Onésime, juste au cas
où. Avant de nous y rendre, nous avons fait un grand détour par les routes de
campagne situées à l’ouest de La Pocatière, un secteur que nous négligeons
trop souvent.
Voici les 23 espèces que nous avons croisées durant cette
longue boucle à travers Sainte-Louise, Saint-Onésime et La Pocatière dimanche
le 8 février entre 7 h 45 et 12 h 05 :
- 4 Pigeons bisets
- 5 Harfangs des neiges – Quatre de ces oiseaux se trouvaient sur le territoire de Sainte-Louise.
- 2 Pics mineurs
- 4 Pics chevelus
- 11 Geais bleus
- 3 Corneilles d’Amérique
- 2 Grands Corbeaux
- 48 Mésanges à tête noire
- 3 Mésanges à tête brune
- 3 Sittelles à poitrine rousse
- 3 Sittelles à poitrine blanche
- 1 Merle d’Amérique
- 60 Étourneaux sansonnets
- 32 Jaseurs boréaux
- 6 Jaseurs d’Amérique
- 2 Juncos ardoisés – D’où sortent-ils ceux là??? À La Pocatière, ils fréquentaient une mangeoire que nous avons pourtant inspectée à plusieurs reprises depuis le début de l’hiver!
- 51 Durbecs des sapins – C’était l’espèce de fringillidé la plus commune loin du fleuve.
- 12 Roselins pourprés
- 2 Becs-croisés bifasciés
- 10 Sizerins flammés
- 175 Tarins des pins – Presque absents en forêt, ils redeviennent abondants aussitôt que l’on se rapproche du fleuve.
- 35 Gros-becs errants
- 5 Moineaux domestiques
Dimanche,
nous avons essayé sans succès de revoir la Chouette rayée. Sur place, nous
avons trouvé les restes (une aile et quelques plumes de la queue) d’un Jaseur
d’Amérique. L’œuvre d’un épervier? Peut-être, car on imagine mal une chouette
capturer ce petit passereau arboricole et le dépecer avant de le manger. Il y a
quelques années, nous avions trouvé une Chouette rayée qui avait dans son bec
un Bruant à gorge blanche à moitié avalé. Malgré cela, la chouette criait avec
cœur. Cette observation nous avait clairement indiqué que les chouettes peuvent
capturer de petits passereaux en plein jour, mais qu’ils doivent être au sol.
Et, bien sûr, elles les avalent tout ronds!