mardi 8 novembre 2016

Un Océanite de Wilson et un autre Guillemot de Brünnich!!!

Nous faisons toujours de notre mieux pour choisir la journée qui sera la plus profitable pour chacune de nos excursions ornithologiques selon la destination choisie. De plus, avec seulement deux matinées consacrées aux oiseaux à chaque semaine, la qualité de nos choix prends encore plus d’importance!
Pour cette première fin de semaine de novembre, les prévisions météorologiques n’auguraient rien de bon : du temps gris, des risques de précipitations en matinée (pour dimanche en particulier) et des vents forts du sud-ouest pour samedi tournant au nord dimanche. La marée, qui a aussi une importance non négligeable sur le succès d’une excursion, allait atteindre son point le plus haut peu après le lever du soleil. Afin de profiter de l’effet de la marée, nous avions décidé de consacrer les deux matinées à explorer Rivière-Ouelle.

Samedi matin, le vent qui soufflait du sud-ouest nous a paru horriblement fort. Nous nous sommes tout de même rendus à Rivière-Ouelle. Cette fois, cependant, je dois avouer que nous n’étions pas particulièrement motivés à l’idée de nous installer au bout du quai pour scruter le large. Assis dans la voiture, nous avons même décidé d’attendre de voir passer les premiers oiseaux avant de sortir. Les canards semblaient aussi hésitants que nous à s’activer et le temps très sombre nous empêchait d’identifier les quelques macreuses qui passaient au loin en coup de vent!
Alors, qu’est-ce qu’on fait? Est-ce que l’on continue notre route pour aller voir ailleurs? Si nous retournons à Rivière-Ouelle dimanche, comment seront les précipitations?? Et le vent tournera-t-il au nord tôt en matinée ou seulement en après-midi??? Tant pis! Nous avons décidé de quitter pour aller voir à Kamouraska si les derniers limicoles résistaient mieux que nous au vent, en espérant que dimanche sera meilleur.

En ce samedi 5 novembre, seulement quelques espèces se sont laissées voir à Kamouraska, parmi lesquelles :
  • 230 Canards noirs
  • 6 Canards colverts
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 20 Bécasseaux sanderlings
  • 9 Bécasseaux variables
  • 1 Bécasseau à croupion blanc

L’excursion de samedi a été très courte et nous étions bien décidés à nous reprendre dimanche! À peine sortis du lit, la vue de l’asphalte de la rue bien sec a immédiatement fait grimper notre fébrilité. Nous sommes sortis de la maison encore plus satisfaits en constatant que pas même une brise ne soufflait; le vent du nord se lèvera donc lorsque nous serons à Rivière-Ouelle! En nous installant au bout au quai, nous sentions déjà que l’excursion allait être très agréable… et elle le fut au-delà de nos espérances!!!

À Rivière-Ouelle, dimanche le 6 novembre, nous avons trouvé ces 47 espèces entre 6 h 15 et 13 h 00 :
  • 2800 Oies des neiges
  • 1 Bernache cravant – La cravant vue la semaine dernière était encore présente près du quai. Contrairement à celles que nous voyons au même endroit le printemps, elle était extrêmement farouche.

Bernache cravant (Brant– Branta bernicla)
Rivière-Ouelle – 6 novembre 2016 © Claude Auchu
  • 19 Bernaches du Canada
  • 62 Canards noirs
  • 35 Canards souchets – Ces Canards souchets fréquentent un habitat inhabituel pour l’espèce, un rivage rocheux garni de varech, depuis le 24 septembre dernier. À ce moment, j’avais cru que c’était l’ouverture de la chasse qui avait forcé les souchets à se réfugier à cet endroit digne des eiders. Mais, après six semaines, il semble bien que les souchets y trouvent finalement leur compte.
  • 3 Fuligules milouinans
  • 1855 Eiders à duvet – Encore un beau passage de plusieurs groupes directement lié à la marée montante et au vent du nord.

Une autre photo d'eiders!
Eiders à duvet (Common Eiders – Somateria mollissima)
Rivière-Ouelle – 6 novembre 2016 © Claude Auchu
  • 3 Macreuses à front blanc
  • 22 Macreuses brunes
  • 58 Macreuses à bec jaune
  • 363 Hareldes kakawis
  • 7 Garrots à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 10 Grands Harles
  • 9 Harles huppés
  • 5 Perdrix grises – Samedi, Christiane me disait qu’elle aimerait bien voir des Perdrix grises avant l’arrivée de la neige (ces belles petites poules sont infiniment plus faciles à repérer sur fond blanc!). Dimanche matin, dans la pénombre, cinq oiseaux ont traversé la route devant la voiture!
  • 25 Plongeons catmarins
  • 9 Grèbes jougris
  • 1 Océanite de Wilson – Après plusieurs années à espérer cet océanite, Christiane avait finalement décrété que l’espèce n’existait pas! Elle n’a pas eu le choix de changer d’avis durant la première heure lorsqu’un oiseau est passé près du quai (tout étant relatif!) en nous montrant son large croupion blanc. Il s’agit de la onzième mention de l’espèce dans la région. Je me suis amusé à mesurer le trajet océanique séparant les sites de nidification situés en Georgie du Sud et Rivière-Ouelle. Le résultat donne un incroyable 12600 kilomètres, ce qui n’est pas si mal pour un oiseau plus petit et plus léger qu’un étourneau!!! Pour le titre de plus grand migrateur, la Sterne arctique peut bien aller se rhabiller!
  • 1 Cormoran à aigrettes – Il accompagnait une groupe d’un cinquantaine d’Eiders à duvet. Les eiders sont reconnus pour donner régulièrement « un pouce » à toutes sortes d’espèces.
  • 2 Grands Hérons
  • 1 Bécasseau violet

Bécasseau violet (Purple Sandpiper – Calidris maritima)
Rivière-Ouelle – 6 novembre 2016 © Claude Auchu
  • 1 Guillemot de Brünnich – La deuxième surprise de la journée! Quelques instants à peine après le départ de deux amis ornithologues de Québec qui étaient venus grelotter avec nous sur le quai, j’ai vu passer deux alcidés devant le quai. À Christiane, qui cherchait des eiders vers l’est à la jumelle, j’ai rapidement annoncé un Guillemot à miroir et un Petit Pingouin. Mais, un deuxième coup d’œil me permettant de noter le bec pointu de l’oiseau, je me suis corrigé en disant que le pingouin était en fait un Guillemot marmette! Ce n’est qu’à ce moment que j’ai remarqué que le blanc de la gorge ne remontait pas à l’arrière de la région auriculaire!!! En une fraction de seconde, les autres critères plus subtiles ont aussi été notés confirmant qu’il s’agissait en fait d’un Guillemot de Brünnich! Le blanc de la gorge bien découpé de notre oiseau suggère un adulte. Pourrait-on supposer que c’est l’oiseau vu le 28 mai dernier qui a passé l’été dans la région?
  • 21 Petits Pingouins
  • 8 Guillemots à miroir
  • 102 Mouettes tridactyles – À notre arrivée au quai, aucun vent ne soufflait et peu de goélands ou mouettes se déplaçaient au large. Durant la première heure, nous n’avons vu que deux Mouettes tridactyles. Puis le vent a commencé à souffler du nord, d’abord faiblement mais en gagnant rapidement en force. Ce n’est qu’à ce moment que les mouettes ont commencé à se déplacer loin au large, toutes en direction ouest en groupes comptant jusqu’à 25 individus.
  • 140 Mouettes de Bonaparte – En début d’après-midi, un groupe compact et homogène de Mouettes de Bonaparte volait à bonne altitude très loin au large. Ce n’est que depuis quelques années que nous avons remarqué les déplacements migratoires de cette espèce dans la région en novembre.
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 50 Goélands argentés
  • 5 Goélands arctiques
  • 30 Goélands marins
  • 10 Pigeons bisets
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Pie-grièche grise – Au moment où nous quittions le quai, une pie-grièche nous a survolé puis s’est arrêtée au large en volant sur place (« Veut-elle capturer un poisson???... »). Elle a finalement pris de l’altitude en continuant sa route vers Charlevoix!
  • 3 Geais bleus
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 18 Mésanges à tête noire
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 15 Étourneaux sansonnets
  • 200 Plectrophanes des neiges
  • 2 Juncos ardoisés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 3 Durbecs des sapins
  • 1 Roselin pourpré
  • 8 Sizerins flammés
  • 2 Tarins des pins

L’occasion est belle pour rappeler comment Christiane et moi fonctionnons lorsque nous observons au quai de Rivière-Ouelle. Bien assis sur nos petits bancs, nous verrouillons nos trépieds afin d’éliminer les vibrations au maximum et nous fixons un même point droit devant nous sur la côte de Charlevoix. Cette technique nous permet de voir les mêmes oiseaux au même moment, ce qui nous évite d’être continuellement occupés à chercher l’oiseau trouvé par l’autre. Il y a tout de même un désavantage : les oiseaux qui circulent très près ne sont vus qu’à la dernière seconde et nous devons agir en vitesse pour les voir s’éloigner! Cette méthode m’a fait rater de très nombreuses photos, dont celles des deux Guillemots de Brünnich vus cette année! Mais tous les oiseaux que nous trouvons à plusieurs kilomètres au large valent bien ces petits désagréments!