Le fait saillant de cette dernière fin de semaine aura été
le vent… et seulement le vent! Pour ces deux jours, les données officielles à
la station d’observations météorologiques de La Pocatière indiquent des vents
constants du nord-ouest, soufflant entre 20 et 30 km/h avec des
rafales atteignant les 50 km/h! Et, on s’en doute bien, les vents étaient
sûrement encore plus puissants à Rivière-Ouelle où les principaux sites
ornithologiques sont situés en bordure du fleuve et en terrain plat. Bien sûr,
nous sommes relativement habitués à ces conditions venteuses et il faudrait des
conditions encore pires pour nous empêcher d’aller observer les oiseaux.
Cependant, les oiseaux que nous cherchons justement à
observer sont grandement influencés par les vents et il n’est pas toujours
facile de comprendre leurs « raisonnements ». Comme je l’ai mentionné
à plusieurs reprises, les journées de vents du sud-ouest sont habituellement
les moins fructueuses pour l’observation des oiseaux, quelque soit la saison. À
l’opposé, les vents qui proviennent du nord (en fait entre le nord-est et le
nord-ouest) produisent les meilleures journées. Mais, dans toutes les règles,
il y a des exceptions et il semble bien que cette dernière fin de semaine était
justement une exception. De bons vents, mais très peu d’oiseaux. Bien qu’à la
fin de novembre les déplacements d’oiseaux aquatiques à Rivière-Ouelle soient
déjà au ralenti, nous savons qu’une bonne proportion des canards de mer ne
quitte pas la région avant la mi-décembre.
Nous avons donc été plutôt déçus de
ne trouver aucune macreuse, ni Harle huppé et très peu d’eiders durant notre
excursion de samedi matin. La visibilité sur le Saint-Laurent était moyenne, typique
d’ailleurs des journées hivernales, mais nous avons réussi à identifier
facilement tous les oiseaux en déplacement au large du quai (ils étaient si peu
nombreux…). Des vents aussi puissants et soufflant directement vers nous
auraient dû forcer les oiseaux à se déplacer plutôt que de simplement rester
posés à l’eau comme lors des journées sans vent. Mais, voilà, les oiseaux en
ont décidé autrement pour samedi et dimanche et nous avons connu notre fin de semaine
la plus tranquille depuis longtemps. Notons tout de même que le paysage des
montagnes de Charlevoix bien enneigées et éclairées par le soleil rasant de
fin-novembre était superbe… et nous avons eu bien du temps pour l’admirer!
Samedi le 23 novembre, notre excursion à
Rivière-Ouelle entre 6 h 55 et 11 h 50 s’est terminée avec
seulement 18 espèces à notre liste. Les voici :
- 3 Oies des neiges
- 130 Canards noirs
- 2 Canards colverts
- 5 Fuligules milouinans
- 37 Eiders à duvet – Après de bons passages durant les jours précédents, il est bien normal que les quantités d’eiders dans la région doivent se refaire. Ces dernières années, des eiders en migration ont été vus à Rivière-Ouelle jusqu’au début de janvier!
- 4 Hareldes kakawis
- 6 Grands Harles
- 4 Plongeons catmarins
- 75 Goélands à bec cerclé
- 25 Goélands argentés
- 30 Goélands arctiques
- 14 Goélands marins
- 45 Pigeons bisets
- 12 Corneilles d’Amérique
- 4 Grands Corbeaux – Malgré le vent fort du nord-ouest et un petit 0°C, un individu a quitté le secteur du quai vers 8 h 00 et s'est aventuré vers le large, en route pour Charlevoix.
- 5 Mésanges à tête noire
- 125 Étourneaux sansonnets
- 7 Plectrophanes des neiges
Nous savons bien qu’il reste encore des oiseaux marins
dans la région. Nous n’avons pas le choix, il faudra retourner à Rivière-Ouelle
bientôt!
Dimanche matin, le vent ayant encore pris de la force et
le mercure indiquant –7°C, nous avons décidé de faire un peu de route et de
nous rendre jusqu’à Kamouraska. Tout était très calme en chemin, les oiseaux
semblant vraiment s’être cachés des mauvaises conditions. Les plus intéressants
ont été une Buse pattue à Saint-Philippe-de-Néri (elle est rare dans la région
cet automne) et un Plongeon huard en vol au-dessus des terres agricoles à
Saint-Denis.