mardi 11 février 2014

Les carouges tiennent bon!

La deuxième fin de semaine de février s’est déroulée sous des conditions météorologiques relativement belles, même si les vents de 40 km/h qui ont soufflé sur la région samedi nous ont sûrement privés de certaines espèces. Dimanche fut une très belle journée hivernale et, malgré le maximum de seulement -10°C, le soleil était assez ardent pour faire fondre la neige sur les toits (et, en février, c’est toujours un plaisir de voir les toits dégoutter!).

Les vents forts de samedi ne nous ont tout de même pas empêché de jeter un coup d’œil aux oiseaux présents dans les milieux ouverts comme nous l’avions prévu. D’un point de vue bien abrité, nous avons donc passé une petite heure à inspecter les champs. Nous avons même réussi à retrouver les Carouges à épaulettes qui, mine de rien, réussirons bientôt un hivernage complet dans la région sans même avoir visiter de mangeoire!!! D’abord découverts à la fin de décembre, ces carouges fréquentent les quelques rangs de maïs encore debout dans des champs, en compagnie de corneilles et d’un nombre variable de Plectrophanes lapons. Nous connaissons très bien les mangeoires situées les plus près de ces champs et les carouges ne pourraient pas les visiter bien longtemps sans être remarqués.

Voici donc les quelques oiseaux que La Pocatière avait à nous offrir samedi le 8 février :
  • 3 Pigeons bisets
  • 9 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 40 Corneilles d’Amérique
  • 14 Grands Corbeaux
  • 4 Mésanges à tête noire
  • 1 Étourneau sansonnet
  • 30 Plectrophanes lapons – Cette espèce est souvent bien présente dans la région durant l’hiver. Il n’est cependant pas toujours facile de savoir où les oiseaux se cachent.
  • 6 Carouges à épaulettes – La vie de ces carouges dans des champs ne contenant que trois ou quatre rangées de maïs ne doit souvent tenir qu’à un fil. En plus de partager ce qu’il reste de nourriture avec les corneilles, ils doivent composer avec les vents qui soufflent presque en permanence en bordure du fleuve à La Pocatière. Malgré tout, ils tiennent bon!
Avec l’hiver étrange que nous connaissons, même les Étourneaux sansonnets sont devenus rares à La Pocatière. Pourtant, ils dépassaient régulièrement la centaine d’individus au site de compostage de la municipalité il n’y a pas si longtemps. Peut-être se sont-ils simplement dispersés sur le territoire puisque nous voyons et entendons des oiseaux en nous rendant au travail tôt le matin, à l’autre extrémité de la ville. D’ailleurs, sur notre route entre décembre et la mi-février, nous voyons régulièrement deux oiseaux quitter un vieux trou de pic creusé dans un poteau de téléphone au moment de notre passage vers 7 h 15 le matin! Il y a quelques jours, mais cette fois au retour du travail vers 16 h 45, Christiane a repéré six étourneaux qui survolaient ce secteur, en route vers une ferme qui pourrait bien leur servir de dortoir. Mais, tout à coup, un des oiseaux a laissé le groupe pour descendre rapidement et pénétrer dans son trou!!! Nous avons donc présentement le même horaire que les étourneaux!?!

Dimanche, je me suis dirigé vers Rivière-Ouelle dès le lever du soleil en espérant (encore!) qu’un oiseau quelconque me surprenne par sa présence. Honnêtement, mes attentes étaient plutôt limitées, mais les belles conditions à l’extérieur (surtout l’absence de vent!) m’ont permis de m’attarder longuement et d’être certain que si je ne voyais rien, c’était vraiment parce qu’il n’y avait rien à voir! J’ai tout de même eu droit à une petite surprise au quai lorsqu’un Canard noir, arrivant de nulle part, est venu se jeter à l’eau devant moi. Les rivages du fleuve étant coincés sous la glace presque en permanance de décembre à mars, les canards barbotteurs n’ont d’autre choix que de quitter la région en hiver. De mémoire, ce ne serait que ma troisième mention de Canard noir ici en plein cœur de l’hiver!

Dimanche le 9 février, j’ai séjourné à Rivière-Ouelle de 7 h 10 à 9 h 50 pour voir les quelques espèces suivantes :
  • 1 Canard noir
Canard noir – Rivère-Ouelle – 9 février 2014 © Claude Auchu
  • 1 Gélinotte huppée
  • 35 Pigeons bisets
  • 9 Tourterelles tristes
  • 5 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 140 Étourneaux sansonnets
  • 7 Plectrophanes des neiges
Comme la semaine dernière, je me suis dirigé par la suite vers Saint-Pacôme pour une visite complète du village. Voici ce que j’y ai vu :
  • 7 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 12 Geais bleus
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine blanche – L’espèce est très discrète dans la région cet hiver.
  • 2 Étourneaux sansonnets
  • 1 Tarin des pins – Le tarin accompagnait la quinzaine de chardonnerets à une mangeoire.
  • 15 Chardonnerets jaunes
En après-midi, une petite tournée vers Saint-Roch-des-Aulnaies et Sainte-Louise nous a fourni certaines espèces intéressantes, telles :
  • 1 Perdrix grise – À Saint-Roch, un oiseau est passé en flèche devant la voiture pour disparaître, à notre grande surprise, dans un bosquet d’épinettes très denses! Nous avons déjà vu à plusieurs reprises des pistes de Perdrix grises dans des boisés comparables, mais c’est la première fois que nous constatons de visu que l’espèce n’hésite vraiment pas à s’aventurer en forêt.
  • 4 Harfangs des neiges – Un oiseau a été vu à La Pocatière, un à Saint-Roch et deux autres à Sainte-Louise. Cet hiver, les harfangs sont nettement plus communs à l’ouest de La Pocatière. À Rivière-Ouelle, le centre traditionnel d’abondance de l’espèce dans la région, ces gros hiboux ne sont observés qu’irrégulièrement cet hiver, les oiseaux ne semblent pas intéressés à s’y fixer. Comme je l’écrivais il y a quelques semaines, les harfangs semblent se déplacer d’une drôle de façon cette année. D’ailleurs, en sortant du travail mardi le 11 février, Christiane a repéré un harfang arrivant pratiquement de la ville venir se poser au sommet d’une épinette en bordure d’un petit quartier résidentiel!!! Même si j’ai vu des centaines de harfangs dans ma région au fil des années, c’est la première fois que j’en vois un si près de la ville! Pour moi, ce fut vraiment la surprise totale, presque aussi grande que lorsque j’ai vu mon premier à vie!!!
Harfang des neiges – Sainte-Louise – 9 février 2014 © Claude Auchu
Finalement, il semble bien que les Merles d’Amérique, les jaseurs et les fringillidés que j’attendais pour la deuxième moitié de l’hiver ne se présenteront pas avant l’arrivée des premiers migrateurs. Les sorbiers et les pommetiers sont encore bien remplis et les frugivores n’auront que l’embarras du choix à leur arrivée!