mardi 4 février 2014

Les fameux fringillidés

Nous voici enfin en février, le mois le plus court de l’année (et qui s’en plaindra???). Donc, il ne reste  qu’un tout petit mois avant l’arrivée tant espérée des premiers migrateurs dès les premiers jours de mars. En attendant, nous continuons à parcourir la région à la recherche d’oiseaux qui, cet hiver, nous semblent tous être devenus rares.

Samedi matin, nous avons décidé de reprendre l’excursion initalement prévue pour dimanche dernier, mais que des rafales de vent de plus de 90 km/h avaient forcé l’annulation. Nous nous sommes donc dirigés vers les forêts de conifères de Saint-Onésime, en espérant que des oiseaux aient eu la même idée. Sur place, les conditions étaient vraiment idéales, avec une température douce et des vents pratiquement nuls. Les sons portaient très loin et les tambourinages des pics étaient facilement perceptibles même à bonne distance. Malgré ces conditions rêvées, bien peu d’oiseaux se sont manifestés, mais la présence de quatre espèces de fringillidés durant l’excursion nous a presque surpris! Quatre espèces de fringillidés en forêt est très bien pour un hiver aussi pauvre que celui que nous traversons, même s’ils n’étaient que sept individus…! (À noter que, lundi le 3 février, nous avons vu notre premier Tarin des pins depuis le 28 août!!! Une autre espèce de fringillidé de plus!)

À Saint-Onésime, samedi le 1er février, voici les oiseaux que nous avons trouvés entre 7 h 35 et 11 h 15 :
  • 1 Pic mineur
  • 4 Pics chevelus
  • 1 Mésangeai du Canada
  • 11 Geais bleus
  • 3 Grands Corbeaux
  • 26 Mésanges à tête noire
  • 2 Mésanges à tête brune
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 3 Étourneaux sansonnets – Bien sûr, ils ont été vus en traversant le village et non en forêt…
  • 1 Junco ardoisé
  • 4 Durbecs des sapins
Durbec des sapins – Saint-Onésime – 1er février 2014 © Claude Auchu
  • 1 Roselin pourpré – Un mâle se nourrissait de gravier sur une route en compagnie d’un durbec. C’est le premier que nous voyons dans la région depuis le 20 octobre dernier!
  • 1 Sizerin flammé – Le premier de l’hiver nous a survolé sans s’arrêter!
  • 1 Chardonneret jaune
Puisque les oiseaux sont si dispersés cet hiver et que nos excursions s’en trouvent écourtées, j’ai beaucoup de temps pour fouiller dans mes archives personnelles. J’en ai donc profité pour vérifier si nous avons déjà connu d’autres hivers aussi moches. Dans mes souvenirs, l’hiver 1993-94 avait été tout aussi tranquille pour les oiseaux que celui que nous « subissons » présentement. Je me souviens particulièrement des grands froids qui avaient sévi durant le temps des Fêtes de 1993 et de l’absence presque total de fringillidés dans ma région cet hiver-là. En ressortant mes notes entreposées depuis 20 ans, je voulais surtout comparer mes données de l’hiver 1993-94 avec celles de l’hiver qui le précédait et de celui qui le suivait. Règle générale, les fringillidés (roselins, becs-croisés et durbecs) sont communs dans une région donnée un hiver sur deux et certaines espèces semblent être présentes en alternance. Ainsi, les chardonnerets seront communs l’hiver où les sizerins sont rares et le contraire se produira l’hiver suivant. Justement, l’hiver 1993-94 avait été très riche en sizerins alors que les autres fringillidés avaient été rares, sauf peut-être le Durbec des sapins. Et, comme prévu, mes données des hivers 1992-93 et 1994-95 indiquent que les autres espèces de fringillidés avaient été observés en grand nombre (et, bien sûr, les sizerins avaient été rares).
On se rappelle tous que l’hiver dernier avait été si pauvre en graines de conifères que les fringillidés avaient presque complètement déserté le Québec durant l’automne. Nous nous serions donc attendus à ce que les Becs-croisés bifasciés, les Roselins pourprés et les Tarins des pins soient de retour en force cet hiver. Mais non! Ces espèces sont pratiquement aussi rares que l’hiver dernier et seuls les Chardonnerets jaunes sont présents en nombre respectable. Il arrive très rarement que ces oiseaux soient absents de la région durant deux hivers consécutifs. Il sera intéressant de voir comment les choses se rétabliront au cours des prochains hivers…

Qu’importe, dimanche matin, après une petite chute de neige toute légère, nous avons pris la route pour Rivière-Ouelle, un endroit que nous n’avons pas visité de façon adéquate depuis trois semaines. Sur place, nous nous serions vraiment crus à la fin de mars, avec le fleuve presque totalement libre de glace et le rivage en grande partie dégagé, résultat des vents forts du sud-ouest de la semaine précédente. Mais les oiseaux savaient très bien que nous ne sommes qu’en février et ils sont demeurés très discrets. Même le Goéland arctique, une espèce habituellement bien présente en hiver, n’a pas daigné se montrer.

Notre excursion du dimanche le 2 février à Rivière-Ouelle nous aura offert les oiseaux suivants :
  • 8 Perdrix grises – Il est toujours aussi agréable de les croiser!
  • 1 Gélinotte huppée – Elle était perchée dans un pommier situé plus près de grands champs que d’une vraie forêt!
  • 11 Pigeons bisets
  • 21 Tourterelles tristes
  • 3 Geais bleus
  • 9 Corneilles d’Amérique – Plusieurs corneilles étaient très volubiles, mais elles n’avaient pas encore tout à fait leur intonation typique du printemps.
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 100 Étourneaux sansonnets
Pas vraiment surpris de terminer avec une liste aussi maigre, nous avons fait une halte d’une petite heure à Saint-Pacôme, le temps de parcourir à pied les rues les plus riches en mangeoires. Voici ce que nous y avons trouvé :
  • 32 Tourterelles tristes
  • 3 Pics chevelus
  • 12 Geais bleus
  • 2 Corneilles d’Amérique
  • 9 Mésanges à tête noire
  • 35 Étourneaux sansonnets
  • 1 Junco ardoisé
  • 1 Cardinal rouge – Un mâle a été trouvé près d’une mangeoire. Le cardinal n’est pas aussi en évidence cet hiver qu’il l’était l’an dernier. À ma connaissance, l’espèce n’a pas encore été confirmée nicheuse dans la région, mais le village de Saint-Pacôme lui offre énormément de sites potentiels.
Avec des résultats d’excursion aussi anémiques, pourquoi donc continuer à chercher des oiseaux dans la région? Des espèces rares ou intéressantes sont vues un peu partout dans la province, alors pourquoi ne pas simplement aller les voir? Parce que, pour nous, il y a une chose qui offre infiniment plus de plaisir que de voir un oiseau rare… c’est de le trouver nous-mêmes!!! Essayez, vous verrez bien!