La longue fin de semaine de la Fête du travail se trouve
dans l’une des périodes de l’année où la diversité d’espèces aviaires est la
plus élevée. Pour moi, elle est à l’automne ce que la fin de semaine de la Fête
des Patriotes est au printemps. Les personnes possédant suffisamment de temps
libre ou encore le don d’ubiquité peuvent réussir à cumuler une très grande
diversité d’espèces au début de septembre. Comme nous ne disposons ni de l’un
ni de l’autre, nous nous débattons comme nous le pouvons pour réussir à profiter
à plein de nos fins de semaine. Il n’est pas toujours facile de réussir à faire
fusionner la température, la direction des vents, le taux d’humidité, la marée,
etc. avec nos autres obligations pour rendre nos excursions les plus
profitables possible. En fait, les seules choses qui ne nous font jamais défaut
sur le terrain sont notre enthousiasme et notre fébrilité.
Samedi matin, nous avons débuté les trois jours de congé
par notre sortie hebdomadaire à Rivière-Ouelle, en espérant que les vents du
nord-est des deux jours précédents aient encore un impact. Ce ne fut peut-être
pas le cas, mais le vent faible du sud-ouest n’était pas du tout gênant et la
visibilité au large était excellente. En plus des canards, les limicoles et les
passereaux aussi étaient présents, mais en petit nombre.
Voici une partie des 55 espèces que nous avons
trouvées à Rivière-Ouelle, samedi le 5 septembre entre
5 h 20 et 11 h 20 :
- 35 Bernaches du Canada – Nos premières migratrices de l’automne. Les bernaches sont encore assez rares dans ma région durant l’été pour nous permettre de faire facilement la différence entre les estivantes et les migratrices.
- 22 Canards noirs
- 12 Canards pilets
- 6 Fuligules milouinans
- 41 Eiders à duvet
- 14 Macreuses à front blanc
- 1 Macreuse brune
- 1 Harle couronné
- 103 Plongeons catmarins – Nous avons été plutôt surpris d’avoir réussi à faire grimper notre total de catmarins jusqu’à la centaine d’individus. Comme c’est souvent le cas lors des matinées de vents faibles, la majorité des oiseaux dérivaient posés à l’eau au large du quai. Ils passaient donc tout doucement et discrètement devant nous, en petits groupes allant jusqu’à cinq oiseaux. À ce rythme, le total ne grimpe que lentement!
- 3 Plongeons huards
- 1 Grèbe jougris
- 1 Fou de Bassan
- 192 Cormorans à aigrettes
- 37 Grands Hérons
- 2 Urubus à tête rouge
- 23 Pluviers semipalmés
Pluvier semipalmé
(Semipalmated Plover – Charadrius semipalmatus)
Rivière-Ouelle – 5
septembre 2015 © Claude Auchu |
- 2 Chevaliers grivelés
- 3 Grands Chevaliers
- 1 Courlis corlieu – À Rivière-Ouelle, les courlis ne sont que rarement vus au sol. Ils sont habituellement repérés à leurs cris et (parfois) vus en vol.
- 19 Bécasseaux semipalmés – Ils me semblent particulièrement peu communs cet automne, à moins qu’ils ne fassent halte dans la région que durant la semaine?!?
- 4 Mouettes de Bonaparte
- 500 Goélands à bec cerclé – Nous avons encore trouvé un autre oiseau bagué provenant de la région de Varennes. L’an dernier, cet individu avait également été trouvé à Rivière-Ouelle, pratiquement au même endroit, par un ami.
- 2 Sternes pierregarins
- 1 Pic mineur
- 1 Pic flamboyant
- 2 Faucons émerillons
- 1 Moucherolle tchébec
- 6 Geais bleus
- 6 Grives fauves – Elles ont encore une fois été entendues avant le lever du soleil, au cours d’un arrêt près d’une zone buissonneuse.
- 1 Grive à dos olive
- 1 Pipit d’Amérique – Nous l’avions presque oublié celui-là! Pourtant, l’arrivée du premier pipit migrateur au début de septembre est tout à fait dans les normes.
- 2 Parulines à joues grises
- 5 Parulines masquées
- 1 Paruline flamboyante
- 1 Paruline à tête cendrée
- 1 Paruline à poitrine baie
- 1 Bruant de Lincoln
- 8 Carouges à épaulettes
- 9 Chardonnerets jaunes
C’est finalement dimanche matin que nous avons fait notre
randonnée dédiée aux oiseaux forestiers que nous remettions depuis quelques
fins de semaine. La température chaude a rendu cette promenade très agréable et
l’absence presque totale de vent a grandement aidé au repérage des oiseaux.
Notre circuit à vélo n’aura été que de 12 kilomètres que nous avons
parcourus en cinq heures, à un rythme très lent. En fait, nous avons marché à
côté du vélo durant le tiers du trajet.
Nous faisons ce même trajet à bicyclette au moins une fois
par année (ce serait bien plus si nous en avions le temps!) depuis plusieurs
années. Les habitats traversés sont surtout composés de jeunes forêts et de
milieux champêtres, seulement de très petites parcelles de boisés matures sont
visitées. Mais, justement, dans un secteur composé de grands mélèzes, nous
avons décidé de prendre un petit chemin privé pour aller voir où il conduisait.
À notre grand étonnement, nous nous sommes retrouvés en quelques tours de roue
dans un petit bûché, un format réduit de ceux que nous visitons durant l’été à
la recherche de Parulines à couronne rousse, de Mésangeais du Canada et d’autres
espèces typiques des forêts de conifères ouvertes. Nous n’avons donc été qu’à
moitié surpris d’y trouver, vous l’aurez deviné, deux mésangeais et quatre
Parulines à couronne rousse! La présence simultanée de quatre Moucherolles
phébis et d’une Tourterelle triste chanteuse nous rappelait que des milieux
agricoles se trouvaient juste à côté.
Dimanche le 6 septembre, entre 5 h 55
et 11 h 00, nous avons trouvé 50 espèces lors de notre excursion
aux passereaux à Saint-Onésime. En voici un échantillon :
- 1 Plongeon huard – À notre arrivée, il survolait le village en criant.
- 1 Busard Saint-Martin
- 1 Martin-pêcheur d’Amérique
- 4 Pics maculés – Un juvénile, bien installé au sommet d’un poteau électrique, a quitté son perchoir à plusieurs reprises pour aller capturer des insectes en vol! Les Sphyrapicus ont vraiment des comportements étranges!!!
- 2 Pics mineurs
- 1 Pic chevelu
- 8 Pics flamboyants
- 3 Moucherolles tchébecs
- 6 Moucherolles phébis
- 5 Viréos à tête bleue
- 4 Viréos aux yeux rouges
- 2 Mésangeais du Canada
- 59 Geais bleus – Ils étaient omniprésents; il aurait vraiment fallu être aveugles et sourds pour les rater! Christiane s’est fait un plaisir de les noter l’un après l’autre dans son petit calepin.
- 35 Mésanges à tête noire
- 12 Sittelles à poitrine rousse
- 5 Roitelets à couronne dorée
- 4 Roitelets à couronne rubis
- 6 Merlebleus de l’Est – Quatre immatures se nourrissaient ensemble près d’une grange. Deux oiseaux avaient presque entièrement acquis leur plumage adulte, alors que les deux autres étaient en plumage juvénile encore frais. Ces derniers étaient donc sortis du nid depuis très peu de temps. Il est connu que les oisillons de la première nichée aident parfois au nourrissage de ceux de la deuxième; il aurait été intéressant de savoir si ce fut le cas avec ces deux nichées!
Merlebleu de l’Est, juvénile (Eastern
Bluebird – Sialia sialis)
Saint-Onésime – 6
septembre 2015 © Claude Auchu |
Merlebleu de l’Est, juvénile en mue (Eastern
Bluebird – Sialia sialis)
Saint-Onésime – 6
septembre 2015 © Claude Auchu |
- 1 Grive fauve
- 1 Grive à dos olive
- 1 Grive solitaire
- 53 Merles d’Amérique
- 7 Moqueurs chats
- 74 Jaseurs d’Amérique – Les jaseurs également étaient présents en bon nombre, gobant autant les insectes en vol que les fruits des Cerisiers à grappes.
- 3 Parulines obscures
- 8 Parulines à joues grises
- 23 Parulines masquées
Paruline masquée (Common
Yellowthroat – Geothlypis trichas)
Saint-Onésime – 6
septembre 2015 © Claude Auchu |
- 2 Parulines flamboyantes
- 1 Paruline tigrée
- 2 Parulines à collier
- 7 Parulines à tête cendrée
- 1 Paruline à gorge orangée
- 5 Parulines à flancs marron
- 2 Parulines bleues – Ces deux mâles chantaient encore.
- 4 Parulines à couronne rousse
Paruline à couronne rousse
(Palm Warbler – Setophaga palmarum)
Saint-Onésime – 6
septembre 2015 © Claude Auchu |
- 12 Parulines à croupion jaune
- 1 Paruline à gorge noire
- 1 Cardinal à poitrine rose
- 1 Goglu des prés
- 8 Roselins pourprés
- 16 Chardonnerets jaunes
Encore une fois, cette belle
promenade nous a fourni un nombre relativement peu élevé de parulines. Mais
c’est dans l’air du temps, les insectivores néo-tropicaux sont de moins en
moins nombreux. Au début des années 1980, lorsque j’ai commencé à vraiment
m’intéresser aux parulines automnales, n’importe quel boisé en bordure de la
ville de La Pocatière abritait assez de parulines pour me tenir occupé
durant une demi-journée. Maintenant, ces boisés sont pratiquement désertés par
les parulines et il est plus prudent d’aller les chercher à l’intérieur des
terres si l’on ne veut pas être déçu!
Autre fait notable, le petit
nombre de fringillidés s’est limité à quelques Chardonnerets jaunes et Roselins
pourprés. L’hiver dernier ayant été très riche en granivores, il est tout à
fait normal de s’attendre à ce que la prochaine saison froide soit beaucoup
plus tranquille. Cependant, certaines épinettes ont produit beaucoup de cônes;
des oiseaux finiront bien par les trouver!
Avec l’arrivée de l’humidité
et des vents dimanche en fin de journée, le projet que nous avions pour lundi
semblait de toute façon le seul réalisable. Nous nous sommes rendus à
Kamouraska en fin d’avant-midi afin de profiter de la marée haute pour
inspecter les oiseaux de rivage présents. En bordure du fleuve, la fraîcheur
faisait du bien, mais les vents de 45 km/h et les rafales à 60
rendaient les conditions plutôt instables! Heureusement, les oiseaux, bien que
très nerveux, ont pu être vus de près.
Voici la liste des oiseaux de
rivage notés à Kamouraska lundi le 7 septembre entre 10 h 30
et 12 h 30 :
- 100 Pluviers argentés
- 1 Pluvier bronzé – Un adulte essayait de passer inaperçu parmi les Pluviers argentés.
- 10 Tournepierres à collier
Un adulte à gauche et un juvénile à droite
Tournepierres à collier (Ruddy
Turnstone – Arenaria interpres)
Kamouraska – 7
septembre 2015 © Claude Auchu |
Tournepierre à collier (Ruddy
Turnstone – Arenaria interpres)
Kamouraska – 7
septembre 2015 © Claude Auchu |
- 58 Bécasseaux maubèches – Au moins deux adultes ont été repérés parmi les Bécasseaux maubèches.
- 4 Bécasseaux sanderlings
- 2 Bécasseaux variables
- 10 Bécasseaux semipalmés
Une
matinée dédiée aux oiseaux aquatiques, une autre aux passereaux et une autre
pour les limicoles. Oui, ce fut une fin de semaine réussie! Nous aurions
préféré réunir ces trois groupes d’oiseaux en une même excursion, ce qui est
parfois possible lors des rares journées où toutes les conditions gagnantes
sont réunies. Autrement, puisque ce sont durant les deux ou trois premières
heures après le lever du soleil que les oiseaux sont les plus actifs, il nous
faut plusieurs sorties pour avoir une idée réelle des espèces présentes dans la
région à un moment précis. Et, puisque c’est toujours ce que j’essaie de
réussir, j’aurais bien besoin du don d’ubiquité!