J’attends toujours la fin de semaine de l’Action de grâce
avec impatience. Il y a un mois, je mentionnais que le congé de la fête du
Travail est un peu le pendant automnal de la Journée nationale des patriotes,
avec les parulines migratrices à l’honneur. De son côté, l’Action de grâce, qui
tombe en plein pic migratoire des oies et canards, n’est pas sans me faire
penser à la fin de semaine de Pâques. La seule vraie différence est simplement
que la migration automnale s’étend sur une période beaucoup plus longue que
celle du printemps. Autrement dit, grâce aux oiseaux nés l’été dernier, on
étire le plaisir!!!
J’aime bien les vendredis pluvieux, en particulier si un
dégagement est prévu durant la nuit suivante. C’est en plein ce que nous avons
connu cette fin de semaine, nous fournissant un beau ciel clair et un bon vent
du nord-ouest pour samedi, exactement ce dont nous avons besoin en plein cœur
de l’automne! La table était mise pour une autre matinée à surveiller les
oiseaux poussés vers le sud par ces belles conditions. Les premières traces de
neige étaient même visibles sur certains sommets des montagnes de Charlevoix,
un argument supplémentaire pour stimuler les oiseaux nordiques à descendre
jusqu’à nous!
La journée de samedi a donc débuté au quai de
Rivière-Ouelle. Cette fois, cependant, nous avions en tête un plan quelque peu
différent de celui que nous suivons habituellement. Après avoir fait le plein
d’oiseaux aquatiques au quai, nous avons migré vers un de nos sites à
passereaux de Rivière-Ouelle en espérant arriver assez tôt pour profiter des
migrateurs. Ça ne s’est malheureusement pas produit, les passereaux nous ont
fait faux bond… En fait, nous avons entrevu plus de bruants inidentifiables
s’envoler devant la voiture en nous rendant au quai à l’aube que durant tout le
reste de l’excursion! Les oiseaux étaient donc probablement présents, mais déjà
cachés pour la journée au moment de notre passage. Heureusement, quelques
limicoles, et un en particulier, nous ont permis de sauver la face.
En toute fin d’avant-midi, nous sommes retournés nous
installer au quai pour une heure supplémentaire avec une idée bien arrêtée en
tête. Depuis que nous savons qu’au printemps,
plusieurs oiseaux de proie traversent les 14 kilomètres du fleuve
séparant le quai de Rivière-Ouelle de la côté de Charlevoix, nous nous
demandons s’il serait possible d’en voir arriver de la rive nord en automne.
Durant nos visites matinales au quai, nous avons bien vu à quelques reprises
des rapaces provenir de la rive nord (surtout des Buses pattues, Balbuzards
pêcheurs, Faucons pèlerins et même un Pygargue à tête blanche) mais, pour avoir
de meilleurs résultats, il faudrait mettre toutes les chances de notre côté.
C’est à dire qu’il est nécessaire de se présenter au moment le plus fort de la
migration automnale (soit entre le 10 et le 25 octobre), à la
meilleure heure (après 11 h 00) et par les meilleures conditions
atmosphériques (avec un vent fort du nord-ouest). Samedi matin, les conditions
semblaient réunies pour vérifier notre théorie. Nous avons donc passé une
petite heure à scruter le large en espérant voir une buse ou tout autre rapace
se diriger vers nous. Si on se fie à nos observations passées et au
comportement normal d’un oiseau de proie venant de traverser ce large cours
d’eau, il est presque certain qu’ils doivent arriver sur la rive sud en volant
au ras des flots. Malheureusement, aucun rapace ne s’est montré entre
11 h 00 et 12 h 00. Un si court essai ne veut absolument
rien dire, mais nous aurons sûrement l’occasion de nous reprendre un jour ou
l’autre.
À Rivière-Ouelle, samedi le 10 octobre, nous avons
rencontré ces 53 espèces entre 6 h 20 et
12 h 45 :
- 11000 Oies des neiges – À notre arrivée au quai dans la pénombre du petit matin, deux groupes de plusieurs centaines d’oies étaient posés à l’eau loin devant le quai. Tout juste avant le lever du soleil, les oies se sont envolées pour aller se nourrir dans les champs. Plus tard, plusieurs autres bandes ont été vues en vol ou au sol un peu partout dans la municipalité.
- 121 Bernaches du Canada
- 1 Canard d’Amérique
- 67 Canards noirs
- 5 Canards colverts
- 6 Canards pilets
- 13 Sarcelles d’hiver
- 26 Fuligules milouinans
- 3 Petits Fuligules
- 78 Eiders à duvet – Quelques petits groupes remontaient le fleuve, mais on est encore loin des milliers d’individus qui traverseront la région au cours des prochaines semaines!
Eiders à duvet (Common Eiders – Somateria mollissima)
Rivière-Ouelle – 10
octobre 2015 © Claude Auchu |
- 110 Macreuses à front blanc
- 131 Macreuses brunes
- 48 Macreuses à bec jaune
- 25 Hareldes kakawis – Nos premiers de l’automne, dans leur belle livrée noir, blanc et gris.
- 1 Garrot à œil d’or
- 1 Harle couronné
- 22 Harles huppés
- 40 Plongeons catmarins
- 1 Plongeon huard
- 2 Grèbes jougris
- 255 Cormorans à aigrettes
- 10 Grands Hérons
- 2 Urubus à tête rouge
- 1 Épervier brun
- 2 Pluviers argentés
- 30 Pluviers semipalmés
- 2 Grands Chevaliers
- 52 Bécasseaux à croupion blanc – Une belle bande comme je n’en avais pas vue dans la région depuis plusieurs années.
- 1 Phalarope à bec large – La surprise de la journée! En débutant notre excursion, j’ai raconté à Christiane que j’avais vu mon premier Phalarope à bec large au quai de Rivière-Ouelle le 12 octobre 1987, le jour de l’Action de grâce. En repérant l’oiseau qui volait devant le quai, j’avais d’abord cru avoir affaire à un Bécasseau sanderling, à cause de sa coloration. Mais c’est en le voyant descendre et se poser à l’eau devant moi que je me suis rendu compte à quoi j’avais réellement affaire! Samedi matin, à partir d’un autre site de Rivière-Ouelle, j’ai encore repéré ce gros phalarope en vol et il s’est lui aussi posé à l’eau durant quelques secondes à deux reprises.
- 6 Petits Pingouins – Beaucoup moins nombreux que samedi dernier!
- 400 Goélands à bec cerclé
- 50 Goélands argentés
- 20 Goélands marins
- 1 Sterne pierregarin – Une juvénile passant rapidement devant le quai en direction sud-ouest représente ma mention la plus tardive pour l’espèce, déclassant celle du 7 octobre 2007.
- 8 Pigeons bisets
- 1 Pic mineur
- 2 Pics chevelus
- 1 Faucon émerillon
- 2 Geais bleus
- 285 Corneilles d’Amérique
- 200 Alouettes hausse-col
- 11 Mésanges à tête noire
- 5 Sittelles à poitrine rousse
- 1 Merle d’Amérique
- 200 Étourneaux sansonnets
- 5 Parulines à croupion jaune
- 1 Bruant fauve
- 20 Bruants chanteurs
- 5 Bruants à gorge blanche
- 3 Bruants à couronne blanche
- 6 Juncos ardoisés
- 100 Carouges à épaulettes
- 1 Chardonneret jaune
La journée de dimanche ne se prêtait pas vraiment à
l’observation des oiseaux dans notre région et les quelques tentatives que nous
avons faites entre la pluie et le vent n’ont rien donné. Ayant déjà quelque
chose de prévu pour lundi, nous n’avions que deux heures de disponibles pour
partir à la rencontre des oiseaux. Mon itinéraire ne disant rien à Christiane,
nous sommes partis chacun de notre côté pour une courte excursion.
Personnellement, j’avais choisi de ne faire qu’un large tour de la ville, alors
que Christiane se rendait un peu plus loin vers l’intérieur des terres.
Nous n’attendions rien de particulier de ces sorties,
sinon la satisfaction de ne pas avoir entièrement perdu notre journée. Mais,
comme il arrive parfois, les oiseaux semblaient particulièrement fébriles en
cette matinée et nous avons tous les deux croisé des espèces et des quantités
inattendues.
Voici les 44 espèces (39 pour moi / 24 pour
Christiane) trouvées sur le territoire de La Pocatière durant nos
mini-excursions de lundi le 12 octobre entre 7 h 15 et
9 h 15 :
- 200 / 700 Oies des neiges
- 0 / 10 Bernaches du Canada
- 6 / 0 Canards chipeaux
- 70 / 0 Canards noirs
- 30 / 0 Canards colverts
- 17 / 0 Canards souchets
- 15 / 0 Sarcelles d’hiver
- 1 / 0 Petit Fuligule
- 1 / 0 Pluvier bronzé
- 50 / 3 Goélands à bec cerclé
- 0 / 15 Pigeons bisets
- 1 / 0 Tourterelle triste
- 1 / 2 Pics mineurs
- 1 / 3 Pics chevelus
- 1 / 0 Grand Pic – Personne ne s’en plaindra, mais le Grand Pic devient de plus en plus facile à trouver près de la ville. Lundi matin, j’ai rencontré un individu à moins de 100 mètres du centre-ville! Lorsque je pense aux efforts que j’ai fournis avant d’observer l’espèce pour la première fois, je me rends compte que les choses ont bien changé avec les années…!
- 0 / 1 Faucon pèlerin – Christiane a trouvé un oiseau perché au sommet d’un silo plus de 4 kilomètres à l’intérieur des terres. Dans la région, et en automne en particulier, les pèlerins sont nettement plus faciles à trouver près du fleuve.
- 4 / 4 Geais bleus
- 30 / 32 Corneilles d’Amérique
- 0 / 2 Grands Corbeaux
- 130 / 6 Alouettes hausse-col
- 10 / 17 Mésanges à tête noire
- 1 / 0 Sittelle à poitrine blanche
- 1 / 0 Roitelet à couronne dorée
- 1 / 0 Roitelet à couronne rubis
- 30 / 182 Merles d’Amérique – Les merles étaient nettement plus nombreux autour des sorbiers en bordure des forêts que près de la ville.
- 60 / 100 Étourneaux sansonnets
- 2 / 0 Pipits d’Amérique
- 1 / 0 Plectrophane lapon
- 1 / 0 Paruline masquée
- 7 / 8 Parulines à croupion jaune
- 3 / 9 Bruants familiers
- 0 / 12 Bruants des prés
- 12 / 22 Bruants chanteurs
- 2 / 0 Bruants des marais
- 5 / 4 Bruants à gorge blanche
- 1 / 6 Bruants à couronne blanche
- 5 / 3 Juncos ardoisés
- 100 / 350 Carouges à épaulettes
- 1 / 0 Quiscale bronzé
- 1 / 0 Roselin familier – J’ai réussi à dénicher un des insaisissables Roselins familiers de la région! Bien qu’il semble être présent à La Pocatière en tout temps, ce fringillidé demeure toujours très difficile à trouver.
- 1 / 7 Roselins pourprés
- 1 / 0 Tarin des pins
- 1 / 6 Chardonnerets jaunes
- 12 / 0 Moineaux domestiques
La fin de semaine de l’Action de grâce 2015 nous a
peut-être un peu laissé sur notre faim. L’affreuse météo de dimanche et les
trop courtes excursions de lundi en sont sûrement la cause. Prises
individuellement, ces sorties aux oiseaux ont toutes été très satisfaisantes et
chacune avait ses moments forts. Peut-être sommes-nous trop exigeants???