lundi 6 juin 2011

Les premières excursions de l'été

En ce début de l’été ornithologique, nous avions bien hâte de voir si, comme je l’avais annoncé dans mon message précédent, il restait encore « des milliers » de Plongeons catmarins à migrer par Rivière-Ouelle. Samedi le 4 juin, au lever du soleil, nous étions donc déjà installés au bout du quai de Rivière-Ouelle à profiter des conditions parfaites    (7°C et des vents très légers du nord) et à espérer des tonnes d’oiseaux. Les tonnes n’étaient pas au rendez-vous mais nous en avons tout de même trouvé plusieurs kilos! La visibilité était presque parfaite et il était facile de repérer même les oiseaux les plus lointains… il ne restait plus qu’à les identifier. Plusieurs sternes ont été observées durant la matinée mais aucune ne s’est assez approchée de nous pour que nous puissions l’identifier à l’espèce. C’est une situation régulière avec les sternes à Rivière-Ouelle à cette époque de l’année. 
Moucherolle des aulnes - Rivière-Ouelle - 4 juin 2011

Pour les catmarins, il n’y a pas eu de gros déplacement même si les conditions ressemblaient à celles dont l’espèce profite habituellement au printemps. Nous avons ainsi terminé notre excursion avec 440 catmarins, ce qui pourrait tout de même faire rêver de nombreux ornithologues! Plusieurs oiseaux étaient posés à l’eau et se laissaient doucement dériver alors que d’autres migraient vers le nord-est, une direction qui n’est généralement pas celle priorisée par l’espèce au printemps. Habituellement, les Plongeons catmarins comptés au large du quai de Rivière-Ouelle volent bas et sont vus avec le fleuve ou les montagnes charlevoisiennes à l’arrière-plan. Mais, samedi matin, nous avons remarqué que plusieurs groupes, certains comptant jusqu’à une vingtaine d’oiseaux, se déplaçaient beaucoup plus haut, sur fond de ciel! Pourquoi volaient-ils à une telle altitude alors que le fleuve, sans aucun obstacle telle une île, se trouvait sous eux? Se préparaient-ils justement à s’envoler au-dessus des montagnes de Charlevoix???


Voici donc une liste partielle des espèces que nous avons observées à Rivière-Ouelle durant les 7 h 05 qu’a duré notre excursion:

  • 11 Oies des neiges
  • 560 Bernaches du Canada – Cet arrivage subit de bernaches est sûrement composé d’individus des populations provenant des États-Unis et du sud du Canada et qui remontent vers le nord au début de l’été afin de muer.
  • 8 Sarcelles d’hiver
  • 152 Canards noirs
  • 41 Canards colverts
  • 2 Canards pilets
  • 2 Canards souchets
  • 1 Canard chipeau
  • 1 Canard siffleur – Un mâle accompagnait un groupe important de barbotteurs.
  • 4 Canards d’Amérique
  • 440 Plongeons catmarins
  • 12 Plongeons huards
  • 1 Grèbe à bec bigarré
  • 5 Fous de Bassan
  • 10 Urubus à tête rouge
  • 12 Pluviers semipalmés
  • 1 Petit Chevalier
  • 168 Bécasseaux semipalmés
  • 1 Bécasseau à coupion blanc
  • 1 Mouette de Franklin – Un bel adulte en plumage nuptial se reposait dans le fond d’une baie tranquille en compagnie d’autres laridés. Cette espèce qui niche dans le centre du continent est occasionnelle dans la région entre la fin de mai et le mois de juillet.
Mouette de Franklin - Rivière-Ouelle - 4 juin 2011
  • 1 Goéland brun – Un immature en plumage de troisième été est trouvé parmi les goélands rassemblés près du quai. Nous sommes présentement durant la période de fraie de l’éperlan et de très nombreux goélands profitent de cette manne. Les côtes de Charlevoix et, à une plus petite échelle, la Côte-du-Sud accueillent alors un très gand nombre de laridés parmi lesquels il est relativement facile de trouver des raretés. À Rivière-Ouelle samedi matin, les goélands immatures étaient majoritaires et, de toute évidence, ils étaient rassasiés!
  • 16 Mouettes tridactyles
  • 510 Sternes sp.
  • 1 Guifette noire – Un oiseau est repéré dans un groupe de sternes loin au large du quai. Ce n’est que ma troisième mention de l’espèce à Rivière-Ouelle même si elle a niché à Tourville (cté L'Islet) en 2006, le site de nidification le plus à l’est au Québec.
  • 1 Labbe parasite
  • 38 Guillemots marmettes – Un nombre effarant, surtout quand on pense que l’espèce était pratiquement inconnue dans la région il y a 15 ans à peine!
  • 168 Petits Pingouins
  • 3 Guillemots à miroir
  • 2 Moucherolles à ventre jaune – Encore en migration.
  • 37 Hirondelles rustiques
  • 47 Mésanges à tête noire – Comme la semaine dernière, plusieurs oiseaux en déplacement (ou devrait-on dire « en migration » ?) sont notés le long du fleuve. C’est un phénomène relativement courant de voir cette espèce « migrer » ainsi jusqu’en juin. Si plusieurs laridés et canards ne nichent visiblement pas à chaque année, pourquoi certains petits passereaux ne feraient-ils pas de même???
  • 1 Bruant de Nelson – Notre premier cette année. C’est toujours le dernier passereau à se présenter sur ses sites de nidification. Je ne réussis à voir l’espèce en mai qu’une année sur deux!

Une excursion avec quatre espèces soulignées en rouge dans le petit livre de Christiane est toujours un événement! L’excursion du 4 juin 2011, avec son Canard siffleur, sa Mouette de Franklin, son Goéland brun et sa Guifette noire, passera à l’histoire. Et c’est sans compter les nombreux catmarins, les Guillemots marmettes et le labbe…!


Dimanche le 5 juin, une longue randonnée à vélo était prévue à Saint-Roch-des-Aulnaies. À notre départ à 5 h 00, un épais brouillard recouvrait la région et un vent frais et humide soufflait encore du nord. Malgré cela, nous nous sommes mis en route en espérant que le soleil, même s’il était encore invisible, vienne rapidement dissiper le tout. Finalement, ce n’est que vers 8 h 30 que nous avons enfin pu sentir les rayons bienfaiteurs du soleil. Les trois premières heures ont donc été plutôt tranquilles, les passereaux chantant très peu.
Crécerelle d'Amérique - Saint-Roch-des-Aulnaies - 5 juin 2011


Le village de Saint-Roch-des-Aulnaies est situé dans la plaine agricole tout près du fleuve. Bien que quelques petits boisés de forêt mixte parsèment le territoire, le nombre d’espèces nicheuses y est plutôt faible. Cependant, les zones humides qui ont donné le nom au village accueillent une belle variété d’espèces durant les migrations. Ce fut partiellement le cas aujourd’hui, entre autres avec les Parulines obscures. Bien entendu, lors de longues promenades à vélo, on réussit rapidement à faire grimper le nombre d’individus des espèces les plus communes.

Entre 5 h 50 et 12 h 30, nous avons pu noter les espèces suivantes, entre autres, :

  • 13 Oies des neiges
  • 33 Bernaches du Canada
  • 2 Pygargues à tête blanche – Deux immatures nous ont escortés de La Pocatière jusqu’à Saint-Roch. Un oiseau était en plumage de deuxième année et l’autre de cinquième année. Les deux oiseaux étaient souvent ensemble, parfois même perchés sur la même souche.
  • 40 Tourterelles tristes
  • 1 Moucherolle à ventre jaune
  • 29 Moucherolles des aulnes
  • 1 Tyran huppé
  • 7 Viréos mélodieux
  • 1 Viréo de Philadelphie
  • 22 Viréos aux yeux rouges
  • 17 Hirondelles rustiques
  • 2 Roitelets à couronne rubis – Pour cette espèce dont la migration est sûrement terminée, nous avons été surpris de trouver deux mâles chanteurs dans de petits boisés conifériens perdus dans les champs.
  • 98 Merles d’Amérique
  • 6 Moqueurs chats
  • 17 Parulines obscures
  • 73 Parulines jaunes – Pas une de moins, parole de Christiane!

Les Parulines jaunes sont des nicheuses particulièrement abondantes à Saint-Roch-des-Aulnaies!
Paruline jaune - Saint-Roch-des-Aulnaies - 5 juin 2011

  • 5 Parulines à flancs marron
  • 9 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline tigrée
  • 8 Parulines rayées
  • 25 Parulines flamboyantes
  • 37 Parulines masquées
  • 5 Parulines à calotte noire – Cette paruline semble vraiment atteindre son pic de migration printanière dans la région au début de juin.
  • 25 Bruants familiers
  • 21 Bruants des prés
  • 1 Bruant de Nelson
  • 55 Bruants chanteurs
  • 105 Carouges à épaulettes
  • 90 Quiscales bronzés
  • 3 Orioles de Baltimore
  • 60 Chardonnerets jaunes
Paruline à croupion jaune - Saint-Roch-des-Aulnaies - 5 juin 2011
Curieusement, l’observation qui nous a le plus surpris lors de cette randonnée de 53,5 km à vélo n’est même pas un oiseau. Tout juste avant d’arriver au village de Saint-Roch tôt le matin, nous nous sommes retrouvés à moins de 15 mètres d’un orignal broutant dans un champ! Christiane a traversé le parc des Laurentides des dizaines de fois sans voir un seul orignal. Depuis qu’elle est à La Pocatière, elle sait que c’est dans les champs qu’il faut les chercher!