mardi 8 avril 2014

Des records d'arrivée... tardive!

Le printemps a enfin fait une apparition timide dans la région durant la dernière semaine. J’aime croire qu’il a peut-être été poussé jusqu’ici par les oiseaux qui ont sûrement hâte de se retrouver sur leurs territoires de nidification! Les températures sont simplement de retour près des normales saisonnières mais, pour l’instant, ça suffit amplement à nous satisfaire!

Malgré la fine pluie qui a tombé durant une partie de la journée de samedi, nous n’avons pu résister à la tentation d’aller inspecter les battures du Saint-Laurent en matinée. Ce qui ne devait être qu’un simple petit coup d’œil rapide s’est tout de même étiré sur deux heures. Si nous n’avons pas été témoins de déplacements notables de canards ni vu de surprises majeures, le simple fait de retrouver certaines espèces après ce long hiver nous a fait le plus grand bien. Ce fut un peu comme si nous reprenions contact avec de vieux amis éloignés de nous depuis trop longtemps.

Voici ce que nous avons vu à La Pocatière samedi le 5 avril en scrutant particulièrement le fleuve et ses battures entre 8 h 00 et 10 h 00 :
  • 6 Bernaches cravants
  • 2 Bernaches du Canada
  • 1 Canard chipeau – Une mention relativement hâtive pour cette espèce dans la région, surtout par ce printemps timide. La date moyenne de notre première observation de l’espèce pour les dix dernières années est le 12 avril, en incluant une arrivée aussi hâtive que le 20 mars en 2010.
  • 16 Canards noirs
  • 1 Macreuse à bec jaune – À La Pocatière, il faut souvent chercher très loin au large pour réussir à voir des macreuses.
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 6 Grands Harles
  • 12 Harles huppés
  • 2 Grands Hérons – Ces deux oiseaux étaient posés sur les glaces des battures, attendant patiemment que la marée baisse pour leur donner enfin accès aux poissons.
  • 60 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 4 Goélands marins
  • 1 Tourterelle triste
  • 2 Faucons pèlerins – Deux adultes tournoyaient ensemble haut dans le ciel tout près de la ville. Je ne connais pas de site de nidification pour l’espèce autour de La Pocatière.
  • 1 Geai bleu
  • 120 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 2 Étourneaux sansonnets
  • 7 Jaseurs d’Amérique
  • 2 Carouges à épaulettes – Ce n’est que la veille, le 4 avril, que nous avions finalement trouvé notre premier carouge migrateur de l’année. La date moyenne d’arrivée pour les dix dernières années est le 17 mars! Je dois remonter à 1979 pour trouver une arrivée plus tardive dans la région à une époque où je n’étais pas aussi obsédé par la récolte de données que je le suis maintenant!!!
  • 1 Moineau domestique
Un dégagement était prévu pour la nuit suivante et c’est donc la journée de dimanche que nous avions réservée pour explorer Rivière-Ouelle. Le soleil se levant deux minutes plus tôt à chaque matin, nous avions prévu le coup en ajustant le réveil-matin très tôt surtout que, samedi, j’avais été réveillé à 5 h 22 précisément par une corneille insomniaque!
C’est donc pratiquement en pleine obscurité que nous sommes entrés sur le territoire de la municipalité de Rivière-Ouelle. Déjà, la teinte bleu très foncé des montagnes de Charlevoix sur la rive nord du fleuve indiquait que la visibilité au large allait être exceptionnelle! Effectivement, elle était d’une limpidité incroyable, comme nous n’en sommes témoins qu’une fois ou deux chaque année. Bien accroupis sur nos petits blancs, nous avons passé les environs du quai au peigne fin durant 2 h 30 avant de continuer l’excursion plus loin. Bien que présentes en petits nombres, les différentes espèces aquatiques ont fait belle figure durant la matinée. Il en va tout autrement pour les oiseaux forestiers ou champêtres qui ont encore à négocier avec le manque de nourriture et la surabondance de neige dans leur habitat respectif.

Voici ce que nous avons récolté à Rivière-Ouelle dimanche le 6 avril entre 5 h 50 et 11 h 15 :
  • 34 Bernaches cravants – Ces belles petites bernaches me semblent moins communes qu’elles ne l’étaient au début des années 1980. Il semble bien qu’elles étaient encore plus abondantes à la fin du XIXe siècle.  Il y a plus de 100 ans, en effet, Charles-Eusèbe Dionne en notait « …des milliers et des milliers qui se pressaient les unes contre les autres… » entre Saint-Denis et Kamouraska. Dimanche matin, comme il arrive souvent lorsque les battures sont encore recouvertes de glaces, les cravants se nourrissaient au large en picorant directement sur l’eau.
  • 2 Bernaches du Canada
  • 30 Canards noirs
  • 4 Canards colverts
  • 10 Canards pilets
  • 3 Fuligules milouinans
  • 13 Eiders à duvet
  • 30 Macreuses à bec jaune
  • 6 Garrots à œil d’or
  • 15 Grands Harles
  • 28 Harles huppés
  • 2 Plongeons catmarins
  • 6 Cormorans à aigrettes – Certaines espèces ont des comportements vraiment stéréotypés : les quatres premiers cormorans sont passés individuellement tout juste devant le quai, tous à la même hauteur et en suivant exactement la même route!
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de première année se déplaçait lentement le long de la côte.
  • 75 Goélands à bec cerclé
  • 25 Goélands argentés
Goéland argenté – Rivière-Ouelle – 6 avril 2014 © Claude Auchu
  • 10 Goélands marins
  • 5 Pigeons bisets
  • 2 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges
Harfang des neiges – Rivière-Ouelle – 6 avril 2014 © Claude Auchu
  • 100 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 40 Étourneaux sansonnets
  • 5 Jaseurs boréaux – Ils semblaient se nourrir de perles qu’ils attrapaient en volant au-dessus de la rivière.
  • 50 Plectrophanes des neiges
  • 1 Carouge à épaulettes
  • 12 Quiscales bronzés – Une autre première très tardive, même pour cette espèce très facile à repérer dès leur arrivée dans la région! Il s’agit de ma deuxième date d’arrivée la plus tardive en 36 ans! La plus tardive remonte au 8 avril 1978, une date hautement historique pour moi puisque c’était la toute première fois que je notais un oiseau en précisant la date!!!
Les mentions parlent d’elles-mêmes et les 2 à 3 semaines de retard que nous remarquons depuis maintenant un mois n’a pas encore été rattrapé. C’est très étrange d’enregistrer régulièrement des dates d’arrivée qui sont tellement loin de ce que nous avons noté ces dernières années. En fait, j’inscris régulièrement de nouveaux records, mais des records d’arrivée tardive! C’est un drôle de printemps qui suit un drôle d’hiver!