lundi 17 janvier 2011

Des Oies des neiges en janvier?


Le 4 janvier dernier, on me signalait la présence de deux Oies des neiges très tardives dans un champ à La Pocatière. Depuis, quelques chutes de neige m’avaient donné l’impression qu’un détour pour vérifier leur présence ne servirait certainement à rien, les oiseaux ayant sûrement quitté pour le sud. Eh bien non! Vendredi le 14 janvier, les oiseaux (quatre cette fois-ci!) ont encore été signalés par un observateur de passage. Hier, nous nous sommes rendus sur place pour voir les oiseaux. Ils étaient là, quatre adultes, couchés simplement dans une champ enneigé. Je me suis approché des oies pour les photographier et, même si elles sont moins farouches que les oies présentes dans la région en automne, elles me surveillaient d’un œil prudent. Elles se sont finalement envolées calmement pour aller se poser dans un autre champ un peu plus loin.

Oies des neiges - La Pocatière - 16 janvier 2011

Il ne semble donc pas que ce soit la mauvaise condition physique de ces oies qui les a obligé à s’attarder dans la région presque malgré elles. Chez les oies, les couples restent fidèles durant toute la vie des oiseaux. Ainsi, si un membre du couple est blessé, il n’est pas rare que son compagnon reste à proximité. Mais les quatre adultes semblaient en pleine santé et volaient très bien. Auparavant, je n’avais observé l’Oie des neiges qu’à une seule reprise en janvier dans la région, soit un oiseau tardif à La Pocatière le 1er janvier 2004.
Avec l’augmentation des effectifs de l’espèce, l’élargissement de leur corridor migratoire et le réchauffement de la planète, il faut s’attendre à ce que certains individus trouvent des sites propices à l’hivernage. Au Québec, depuis le début des années 1990, il existe quelques mentions en janvier et février (incluant des hivernages réussis) et même une à La Pocatière (deux oiseaux le 25 janvier 2002). Cette mention est cependant présentée dans le Bulletin ornithologique du Club des ornithologues de Québec comme provenant du Cap Tourmente alors que le magazine North American Birds la situe à La Pocatière. Dans ce cas-ci, je serais plus porté à croire le COQ!
Est-ce que ces oies réussiront à hiverner dans la région? À mon avis, leurs chances ne sont pas très élevées. Présentement, bien peu de nourriture est disponible dans le secteur qu’elles fréquentent. Lorsque la neige aura complètement recouvert ce qui reste, elles n’auront pas le choix d’aller voir plus loin… mais, plus loin, la nourriture n’est pas forcément plus abondante!

Retour au message du 3 janvier : À propos du Merle d’Amérique blessé à une patte qui tentait d’hiverner à La Pocatière, nous ne l’avons pas vu depuis le 7 janvier. Durant les derniers jours, il se tenait souvent couché au sol, probablement dans le but de reposer sa seule patte encore fonctionnelle.