Samedi le 29 janvier, puisque confirmer l’absence d’oiseaux est probablement aussi important que d’en confirmer la présence, nous avons fait une petite tournée ornithologique dans les forêts à dominance coniférienne de Saint-Onésime, au sud de La Pocatière. Nous avons une fois de plus remarqué à quel point l’hiver 2010-2011 est tranquille chez les oiseaux! Plus nous nous éloignons des habitations, plus le silence en forêt devient lourd. Ce secteur est habituellement plutôt riche en fringillidés mais, cet hiver, les becs-croisés, roselins, tarins et gros-becs ont vraiment déserté la région. À peine une pincée de Durbecs des sapins et de Gros-becs errants étaient près des mangeoires les plus régulièrement entretenues. Comme prévu, trois Mésangeais du Canada nous ont rapidement rejoint dès les premiers sifflements lancés par Christiane, pour profiter des retailles de viande et de pain que nous leurs offrons. Une Mésange à tête brune, une autre espèce fidèle aux conifères à être plutôt rare cet hiver, est venue jeter un coup d’œil rapide mais sans vraiment s’attarder.
Dimanche matin, une petite randonnée de 10 km à pied sur les battures à La Pocatière s’est vite avérée n’être qu’une bonne marche de santé. Là aussi les oiseaux étaient rares, ce qui est un peu normal au cœur de l’hiver. Nous avons tout de même vu un Goéland marin adulte, notre premier à La Pocatière depuis un mois. Ce goéland peut être vu en très petit nombre à partir du quai de Rivière-Ouelle durant tout l’hiver. Toutefois, il ne s’aventure que rarement jusqu’au fond de la baie de Sainte-Anne qui est habituellement couverte de glace en milieu d’hiver. L’observation d’aujourd’hui est un bon signe de l’errance de certains oiseaux même en cette période de l’année.
Tôt le matin, en chemin vers les battures, nous avons croisé une des deux ou trois Sittelles à poitrine blanche hivernant à La Pocatière. Dans la région, le statut de cette espèce a changé de façon notable depuis une vingtaine d’années. Cette sittelle niche probablement ici depuis très longtemps, mais elle est toujours très difficile à trouver durant la saison de nidification. Personnellement, je n’ai jamais pu confirmer hors de tout doute sa nidification, même en fréquentant assidûment les érablières durant l’été. Cependant, sa présence de septembre à avril est beaucoup plus évidente aujourd’hui que durant les années 1980. À cette époque, malgré des observations pratiquement quotidiennes aux principales mangeoires de la région, ce n’est qu’en 1989-90 que j’ai enfin pu observer un premier oiseau hivernant à La Pocatière! Par la suite, les choses se sont précipitées avec d’autres oiseaux en 1991-92, 1993-94, 1995-96, etc. Depuis mon retour dans la région en 2003, les Sittelles à poitrine blanche sont maintenant des hivernantes régulières que nous voyons même durant l’automne à certains sites où se concentrent les migrateurs! D’autres oiseaux sont aussi aperçus un peu partout dans la ville. Mais l’espèce est toujours aussi difficile à trouver durant la saison de nidification… D’où viennent donc ces oiseaux hivernants???
Ces présences ont d’ailleurs inspirées Christiane pour la création d’une toile représentant un couple de Sittelles à poitrine blanche parmi des érables centenaires du boisé Beaupré à La Pocatière.
Sittelles à poitrine blanche et érables centenaires (détail) - acrylique - © Christiane Girard - 2006 |