vendredi 30 décembre 2011

Goélands migrateurs et urubu sédentaire

À peine étions-nous remis des émotions fournies par l’urubu de Bernard que nous avions encore une fois le fleuve Saint-Laurent en tête. La température variant énormément depuis quelques jours, le fleuve n’était pas encore gelé lorsque nous sommes allés faire une tournée à Rivière-Ouelle lundi le 26 décembre. Un bon vent soufflait cependant du nord-ouest; ça signifie qu’au quai, nous avions le vent directement en plein visage. Si l’on cherche à s’abriter du vent, il nous est impossible de voir au large… Que faire? La décision fut plutôt facile à prendre : nous avons donc décidé de caler la tête entre les épaules et d’endurer le vent! Mais, au moins, il y avait des oiseaux!
Ce matin-là, en effet, de nombreux goélands se déplaçaient devant le quai en provenance de l’estuaire. Il arrive régulièrement que de tels mouvements de laridés soient notés certaines journées en décembre, mais il me reste encore à trouver ce qui peut bien les provoquer… Les mouvements des glaces? Les changements de température? Une marée montante ou descendante?…

Probablement encore attirés par la rareté présente à La Pocatière (…), nous avons écourté notre promenade à Rivière-Ouelle à près de deux heures, ce qui nous a tout de même permis de voir :
  • 10 Grands Harles
  • 1 Autour des palombes – Un adulte
  • 5 Goélands à bec cerclé – Ma mention la plus tardive dans la région, battant le 25 décembre de l’an dernier et le 24 décembre de 2006!
  • 4 Goélands argentés
  • 350 Goélands arctiques
  • 6 Goélands bourgmestres
  • 37 Goélands marins
  • 1 Guillemot à miroir
  • 25 Pigeons bisets
  • 2 Harfangs des neiges
  • 1 Pie-grièche grise
  • 1 Geai bleu
  • 24 Corneilles d’Amérique
  • 17 Grands Corbeaux
  • 70 Étourneaux sansonnets
  • 60 Plectrophanes des neiges
À noter aussi plusieurs Phoques du Groenland, une autre espèce de l’estuaire présente dans la région depuis peu.
Nous n’avons pas résisté à la tentation de retourner chez notre copain Bernard afin de revoir son Urubu noir. Le célèbre oiseau s’est présenté à sa mangeoire quelques minutes après notre arrivée et a commencé à s’empiffrer joyeusement sous nos yeux.

L’Urubu noir à sa mangeoire, tel que vu de la route – La Pocatière – 26 décembre 2011 © Claude Auchu
Les jours suivants n’ont pas permis d’effectuer les belles sorties prévues. La température pouvait monter jusqu’à 4°C une journée pour redescendre jusqu’à –20 le lendemain! Et les vents (parlons-en des vents!), ils ont été presque constants et ont soufflé jusqu’à 70 km/h mercredi et jeudi! Bref, pas le genre de journées que l’on espérait pour nos vacances.

Heureusement, vendredi le 30 décembre fut une très belle journée froide mais sans vent. Nous étions bien curieux de voir si l’Urubu noir, qui n’avait pu visiter sa mangeoire la veille à cause des vents, avait pu survivre aux –17°C de la nuit précédente. Bernard était fidèle à son poste à notre arrivée vers 8 h 00 et c’est ensemble que nous avons monté la garde. Le temps passait et on s’encourageait en parlant de la capacité qu’ont les urubus à se gaver lorsque la nourriture est abondante en prévision des journées de vache maigre. Il n’y a donc pas de raison pour que l’urubu de Bernard ait rendu l’âme après deux petites journées à –20°C, surtout après avoir mangé comme il l’a fait certaines journées… du moins, c’est ce que l’on espérait.
Le temps passait et, plus d’une heure après notre arrivée, le voilà enfin qui apparaît, venant du boisé qui semble être son dortoir! Il s’est approché doucement de nous pour se poser dans un grand peuplier en bordure de la route. Il semblait en grande forme et s’est même permis un brin de toilette. Ses grandes pattes étaient à découvert et, même s’il a jeté un vague coup d’œil à sa mangeoire en passant, il ne semblait pas vraiment pressé d’aller se nourrir. Finalement, après 20 minutes de nettoyage à regarder passer les voitures sous lui, l’urubu s’est élancé vers son bloc de gras attaché à une branche dans un champ. Il s’y est alimenté goulûment jusqu’à notre départ, sans être dérangé. Deux Étourneaux sansonnets se sont perchés sur la branche retenant le lunch, mais l’urubu n’a pas bronché!

Nous avons par la suite visité certains sites situés à proximité où nous avons pu ajouter :
  • 1 Buse pattue
  • 9 Geais bleus
  • 2 Sittelles à poitrine blanche – Elles sont beaucoup plus rares cet hiver qu’au cours des dernières années.
  • 9 Jaseurs boréaux
  • 17 Jaseurs d’Amérique
Jusqu’à maintenant, tout semble indiquer que nous ne commencerons pas notre année 2012 en visitant les forêts de conifères de l’arrière-pays comme nous le faisons depuis des années. Vous vous doutez bien que le 1er janvier 2012, nous débuterons notre année ornithologique en essayant d’ajouter une première rareté à notre liste annuelle : l’Urubu noir!